Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES

VII. I ROIS

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Il nous faut le règne magnifique de Salomon, le Prince de Paix, pour compléter le tableau du Christ en tant que Roi. Le Seigneur dit à David : « Voici, il te naîtra un fils, qui sera un homme de repos et à qui je donnerai du repos en le délivrant de tous ses ennemis d'alentour ; car Salomon (Paix) sera son nom, et je ferai venir sur Israël la paix et la tranquillité pendant sa vie. »

La paisible royauté de Salomon fut le résultat des victoires de David. C'est parce que Christ a combattu et vaincu nos ennemis que nous pouvons jouir de son règne glorieux dans nos coeurs. « Car le Royaume de Dieu c'est la justice, la paix et la joie par le Saint-Esprit. » (1 Chron. 22 - 9 ; Rom. 14 : 17).

LE TEMPLE.
- La gloire du règne de Salomon fut la construction du Temple. Ce roi semble avoir été suscité spécialement dans ce but, car David dit : « Il a choisi mon fils Salomon pour le faire asseoir sur le trône du royaume de l'Éternel, sur Israël. Et Il m'a dit : Salomon, ton fils, bâtira ma maison et mes parvis ..... Considère maintenant que l'Éternel t'a choisi, afin que tu bâtisses une maison qui serve de sanctuaire. Fortifie-toi et agis. » (1 Chron. 28 : 5 à 10). (Pour ce qui concerne le Temple, nous attendrons d'être arrivés au livre des Chroniques).

« SALOMON DANS TOUTE SA GLOIRE »
. - La sagesse de Salomon préfigure celle du Christ en qui « nous avons tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ».

Le Psaume 72 est un « Psaume pour Salomon ». Ce psaume décrit la gloire de son règne, mais il trouve son parfait accomplissement seulement dans le règne d'Un plus grand que Salomon : de Celui qui aura un jour domination d'une mer à l'autre et depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de la terre.

Mais quoique la réalisation milléniale de ce psaume soit encore à venir, il a cependant une réalisation actuelle dans les coeurs où le Roi règne en justice. Salomon dit à Hiram, roi de Tyr : « L'Éternel, mon Dieu, m'a donné du repos de toutes parts : plus d'adversaires, plus de calamités ! » (1 Rois 5 : 4). La magnificence de son, royaume est décrite dans 1 Rois 4 : 21-34 : « Salomon régnait, dominait sur tous les royaumes, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière de l'Égypte : ils apportaient des présents et ils furent assujettis à Salomon tout le temps de sa vie. ... Et il avait la paix de tous les côtés d'alentour. ... Et Juda et Israël... habitèrent en sécurité chacun sous sa vigne et sous son figuier. »

LA REINE DE SÉBA.
- Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même établit le contraste entre la reine de Séba, qui « vint d'un pays éloigné pour entendre la sagesse de Salomon ». et les hommes de sa génération, si indifférents, quoiqu'il y eût au milieu d'eux « quelqu'un plus grand que Salomon ». En poursuivant la même ligne de pensée, la visite de cette reine est la gracieuse image d'une âme venant au Sauveur et trouvant en Lui complète satisfaction. Elle vint de loin ; et nous, « qui étions éloignés, nous avons été rapprochés par le sang du Christ ». Elle apporta à Salomon toutes les questions difficiles qui la préoccupaient et lui confia tout ce qu'elle avait dans le coeur. Nous, de même, nous pouvons apporter au Seigneur tous les problèmes de nos vies et nous trouverons, comme la reine de Séba, « qu'il n'y a rien qu'Il ne puisse nous expliquer ». Nous aussi nous verrons qu'Il nous a été fait « sagesse de la part de Dieu ».

Et lorsqu'elle eût vu toute sa sagesse, les richesses de son royaume et ses merveilleuses constructions, elle fut « hors d'elle-même ». Et elle s'écria : « C'était donc vrai, ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de ta position et de ta sagesse ! Je ne le croyais pas avant d'être venue et d'avoir vu de mes yeux. Et voici, on ne m'en a pas dit la moitié. Tu as plus de sagesse et de prospérité que la renommée ne me l'a fait connaître. Heureux tes gens, heureux tes serviteurs qui sont continuellement devant toi, qui entends ta sagesse ! Béni soit l'Éternel, ton Dieu, qui t'a accordé la faveur de te placer sur le trône d'Israël ! C'est parce que l'Éternel aime à toujours Israël qu'il t'a établi roi pour que tu fasses droit et justice. » Chap. 10).

« UN RAPPORT VÉRIDIQUE »
. - Le message de l'Évangile est le « rapport » qui nous a fait venir du pays éloigné pour rechercher le Roi. Et à lorsque nous nous sommes réellement approchés et que nos yeux l'ont vu dans sa beauté, nous aussi nous pouvons nous écrier « qu'on ne nous en avait pas dit la moitié ». Nous faisons l'expérience que son service est vraiment un heureux service, et que Dieu nous a, en effet, prouvé son amour en nous donnant un tel roi ; non pas de la façon dont la reine de Séba connut Salomon, en une visite passagère, mais pour être notre roi à toujours. « Le roi Salomon donna à la reine de Séba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, et lui fit en outre des présents dignes d'un roi tel que Salomon. » De même, notre Roi nous comble « d'après les richesses de sa gloire ».

CHUTE.
- De nouveau nous constatons des manquements, comme dans toute vie humaine. Salomon manqua vis-à-vis de Dieu justement en ces choses au sujet desquelles la loi avait averti les futurs rois d'Israël. « Qu'il n'ait pas un grand nombre de chevaux, afin qu'il ne ramène pas le peuple en Egypte... Qu'il ne fasse pas de grands amas d'argent et d'or... Qu'il n'ait pas un grand nombre de femmes, afin que son coeur ne se détourne point. »

Salomon pécha en ces trois choses. Et, de plus, ses nombreuses femmes furent prises parmi les nations païennes où Dieu avait expressément défendu qu'on choisît des épouses, de peur que le coeur de son peuple ne s'attachât à d'autres dieux. C'est exactement ce qui survint. « À l'époque de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son coeur vers d'autres dieux, et son coeur ne fut point tout entier à l'Éternel son Dieu, comme l'avait été le coeur de David, son père. » (1 Rois 11 : 4).

DÉSASTRE.
- Pour cette raison, Dieu suscita des ennemis à Salomon, et son règne finit dans le désastre ; à sa mort, son royaume fut divisé, et seulement Juda et Benjamin furent laissés à son fils Roboam, pendant que tout Israël prenait pour roi son serviteur Jéroboam.
« Je laisserai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y mettre mon nom. » (1 Rois 11 : 36).

« Donner une lampe a quelqu'un signifiait établir sa dynastie et sa succession dans ce lieu. Il faut se rappeler que la ville de Jérusalem, avec tous ses environs au nord, était dans le territoire de Benjamin. Si cette tribu s'était jointe aux dix qui se révoltèrent contre le trône de Salomon, la ville royale n'aurait pu rester, selon la promesse de Dieu, la demeure des rois de la lignée de David. C'est dire, dans le langage fortement imagé du pays de la Bible, que leur lampe dans la Cité sainte aurait été éteinte » (1).

LE ROYAUME DIVISÉ
- Vient l'histoire de ce royaume divisé - image d'un coeur partagé et de l'impossibilité de servir deux maîtres. Les rois d'Israël suivirent l'exemple de « Jéroboam, fils de Nebat, qui fit pécher Israël » en établissant l'adoration des veaux d'or, et tous leurs rois s'adonnèrent à l'idolâtrie.

L'histoire du Royaume d'Israël est un récit presque ininterrompu d'iniquités, chaque roi arrivant au trône par le meurtre de son prédécesseur.
2 Rois 17 nous entretient de la captivité d'Israël, et entre en détail dans les raisons de ce châtiment. ils étaient descendus jusqu'au niveau des nations que Dieu avait ordonné à son peuple de chasser du pays. Et ce qu'Il leur avait prédit au cas où ils Lui désobéiraient s'était exactement réalisé. Ils avaient abandonné l'Éternel, servi les dieux des païens, marché comme ces derniers d'après leurs mauvaises voies. En conséquence, Dieu permit au roi d'Assyrie d'emmener Israël captif en Assyrie, pour que s'accomplît la menace qu'il leur avait faite par Moïse dans Deut. 29 : 24, 28.
« L'Éternel a rejeté toute la race d'Israël ; il les a humiliés, il les a livrés entre les mains des pillards, et il a fini de les chasser loin de sa face. » (2 Rois 17: 20).

LES PROPHÈTES.
- Longtemps avant que ce semblant de royauté eut disparu, Dieu avait transféré la puissance des rois aux prophètes.
Sur le fond sombre du tableau de cette triste époque, deux figures se détachent comme ses témoins, nous montrant que, malgré toute cette décadence, Dieu travaillait en silence à l'établissement de son Royaume éternel de Justice.

Élie et Élisée, par le contraste de leurs caractères et de leur mission, nous rappellent Jean-Baptiste et notre Sauveur. Le Seigneur Jésus Lui-même parla de Jean-Baptiste comme de celui qui accomplissait la prophétie annonçant qu'Élie doit précéder la venue du Fils de l'homme. « En vérité, Élie est venu », dit-Il. Élie, le rude prophète du désert, vêtu de son manteau de poils de chameau et d'une ceinture de cuir - le vêtement habituel du fellah, que tous les prophètes portaient, - est soudain apparu sur la scène, à la cour d'Achab, et prononce le jugement du Seigneur. « L'Éternel est vivant, le Dieu d'Israël, dont je suis le serviteur ; il n'y aura, ces années-ci, ni rosée (2), ni pluie, sinon à ma parole. » Le secret de sa puissance résidait en ces mots : « Dont je suis le serviteur. » - Il savait ce que c'était que d'obtenir quelque chose de Dieu et, de ce fait, il avait de la puissance sur l'homme, Il nous rappelle Jean, vêtu de la même manière, à la cour d'Hérode, dénonçant hardiment les péchés du roi.

Sur le Mont Carmel, ce fut « à l'heure de l'offrande du soir » que Dieu fit descendre le feu du ciel. Nous avons plusieurs exemples de délivrance, à l'heure du sacrifice du matin on du soir. Et nous y voyons une prophétie du pouvoir de la Croix, que ces offrandes préfiguraient.

LE PRÉCURSEUR.
- Lorsque Dieu fut sur le point d'envoyer la pluie à la prière d'Elie, celui-ci fit dire à Achab : « Attelle ton chariot et descends, afin que la pluie ne t'arrête pas. » Et là, il semble qu'Elie ait joué le rôle d'un saïs vis-à-vis d'Achab. Le saïs moderne d'Égypte est le « coureur », attaché à la suite des rois et des nobles. La même coutume était en vogue en Israël, car Samuel avait prévenu le peuple que le roi qu'ils désiraient si ardemment exigerait d'eux cet acte d'esclavage : « Il prendra vos fils et il les mettra sur ses chars et parmi ses cavaliers, afin qu'ils courent devant son char. »

« Ces faits prêtent une force considérable à l'acte d'Elie, au paroxysme de la joie et du zèle pour le triomphe de Jéhova et désireux d' « honorer le roi » qui, un instant, avait honoré Dieu quand la main du Seigneur était sur lui. Elie ceignit donc ses reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizreel - c'est-à-dire une distance de trente-trois kilomètres et plus, à travers la grande plaine d'Esdraelon. Ainsi l'homme de Dieu jouait le rôle de saïs ou de coureur du roi, préparant la voie pour son chariot et annonçant son arrivée » (3).

Cette fonction de « celui qui court devant » n'explique-t-elle pas la figure employée dans Hébreux 6 : 20 ; « où Jésus est entré comme Précurseur ? » Lui, qui, dans sa condescendance, dit que, dans le ciel, « Il se ceindra et fera asseoir les siens à sa table et les servira », est dépeint ici comme étant entré seulement un peu avant eux pour annoncer leur arrivée et tout préparer pour leur réception !

ÉLISÉE.
- Le ministère d'Élisée fut un ministère de bénédiction et de guérison. Sous cet aspect, il est un symbole de celui du Christ. Nous avons, de plus, dans la vie et les miracles d'Élisée, une série de belles leçons sur la vie et le service chrétiens.

« Labourant un jour avec les boeufs et les serviteurs de son père, dans un champ, il vit venir à lui le prophète proscrit, l'homme de Galaad, qui jeta sur lui son manteau. Élisée comprit ce que cela signifiait. C'était l'appel à suivre Elie comme serviteur ; quoiqu'il fût riche, il aurait à verser de l'eau sur les mains du prophète, peut-être à mourir avec lui. Le temps lui manquait pour réfléchir ; sa décision devait être rapide. L'appel de Dieu eut immédiatement une réponse dans son coeur. Ayant obtenu la permission de faire ses adieux à ses parents, il tue une paire de boeufs, brise leur attelage, et montre à tous ses compagnons qu'il n'a plus rien à faire avec sa vie passée. Dieu nous appelle aussi, chacun de nous ; suivons, à n'importe quel prix. » (W. H. Wilson).


 

VIII. 2 ROIS


LA PUISSANCE POUR LE SERVICE. - La bénédiction après laquelle Élisée soupirait en demandant une double portion de l'esprit de son maître, au moment où Elie allait lui être enlevé, ce n'était pas d'être deux fois plus grand que lui, mais de recevoir la portion du premier-né. Le fils premier-né héritait d'une part double de la propriété de son père, deux fois autant que chacun des autres fils. Élisée demanda la fonction prophétique, et, avec elle, la puissance de l'Esprit qui devait le rendre capable de la remplir. Dans cette dernière scène, on se demande parfois si l'on est dans l'Ancien Testament ou dans le Nouveau. Nous voyons là un maître qui monte au ciel, un disciple qui attend, une puissance qui descend. « Vous recevrez la puissance du Saint-Esprit qui viendra sur vous ; et vous serez mes témoins. »

Aucun chrétien ne peut être exempté du devoir d'être témoin. Christ a partout besoin de témoins, et nous ne pouvons pas remplir ce rôle sans sa puissance. « Tu as demandé une chose difficile. »

Il y a deux conditions :

1) Une soumission absolue. Dès le premier appel, Élisée a cette attitude. De nouveau, il en donne une preuve. Sans s'émouvoir des paroles décourageantes des autres, ni même de celles qui pouvaient paraître telles de la part de son maître, il avança, ayant déjà calculé le prix. C'est une chose sérieuse que de suivre Christ ; Il nous recommande toujours de calculer le prix. À la fin, cela impliqua le Jourdain lui-même, la mort à la vie personnelle. Le baptême de l'Esprit implique un baptême en la mort de Christ.

2) La seconde condition, c'est la foi. « Si tu me vois quand je serai enlevé d'avec toi, cela t'arrivera. » Élisée garda ses yeux fixés sur son maître. « Et il le vit. » Aussitôt, il déchira ses propres vêtements - plus de confiance en soi-même - et prit le manteau d'Elie qui devenait désormais sa seule puissance. Il le mit de suite à l'épreuve et fut capable de faire les mêmes oeuvres qu'Elie. « Les oeuvres que je fais, vous les ferez aussi. » Et les prophètes s'en rendirent compte, et une vie de bénédiction et de service pour les autres en fut le résultat. » (Rév. E. W. Moore).

LE SEL. - L'assainissement des eaux de Jéricho à leur source par le moyen de sel mis dans un plat neuf, impressionna les gens de l'époque d'Élisée, et il comporte une leçon pour nous. Ce miracle montre la puissance de l'Évangile pour transformer la vie des hommes à sa source. Mais il faut un coeur renouvelé (tel le plat neuf) pour obtenir cette puissance et la porter à d'autres. Les chrétiens sont appelés à être « le sel de la terre ». Le Dr Thompson nous dit qu'il n'y a aucune raison de douter de l'identité de la fontaine où la tradition a placé la scène de cette intervention miraculeuse. L'eau en est abondante, limpide, douce et fraîche. Les poissons y fourmillent et sur le bord de ce délicieux ruisseau croissent des roseaux en grand nombre.

LES FOSSÉS DES VALLÉES.
- Le miracle par lequel l'eau fut amenée pour désaltérer les armées d'Israël, de Juda et d''Edom, qui avaient décidé de réprimer la révolte de Moab, contient aussi un enseignement sur la façon dont vient l'Esprit. Quand la main de l'Éternel fut sur Élisée, il dit : « Faites dans cette vallée des fossés et encore des fossés. » (V. S.).

Tout d'abord, c'était une vallée, un endroit bas, un lieu d'humidité. Les rivières de Dieu choisissent. des vallées pour y couler. L'eau cherche toujours le niveau le plus bas.
Mais il fallait creuser les fossés, poursuivre l'oeuvre d'abaissement encore plus loin. Si nous voulons être des moyens de bénédiction pour les autres, nous devons permettre au Seigneur de creuser ses canaux profondément en nos coeurs. « Car ainsi parle l'Éternel : Vous n'apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail. » Aucun son ; mais l'eau arrive. Ainsi en est-il de l'Esprit, influence douce et silencieuse, hôte aimable et bienfaisant, lorsqu'il trouve un coeur humble où demeurer.
« Or, le matin, au moment de la présentation de l'offrande, voici, l'eau arriva du chemin d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. »
De nouveau, le fait que ce fut au Calvaire que prit naissance la bénédiction de la Pentecôte nous est remis en mémoire.

LE VASE D'HUILE.
- Dans la multiplication de l'huile de la veuve, nous avons une autre illustration de l'oeuvre de l'Esprit. Encore une autre leçon d'humilité. La pauvre veuve n'avait rien dans la maison pour payer sa dette, excepté un vase d'huile. Nous aussi, nous avons une dette que nous ne pouvons payer. Nous avons à vivre selon l'Esprit, à nous aimer les uns les autres ; nous avons la dette de porter l'Évangile aux Grecs et aux Barbares, aux savants et aux ignorants. Rien de ce qui appartient à notre nature charnelle ne peut nous décharger de cette dette. L'huile - le Saint-Esprit - en est seule capable. Mais lorsque nous aurons commencé, par la foi et à l'appel de Dieu, à la verser dans les vases vides qui nous entourent, nous découvrirons que sa provision est inépuisable et qu'elle ne se limite qu'à la mesure de notre attente. « Va et paie ta dette ; et tu vivras du reste. » La puissance de l'Esprit est suffisante pour la vie et pour le service.

L'ART DE GAGNER LES ÂMES.
- Dans la résurrection du fils de la Sunamite, nous trouvons une leçon pour le messager de l'Évangile. Guéhazi avait le symbole extérieur de la fonction, mais il n'avait pas la puissance. Lorsqu'il posa le bâton du prophète sur l'enfant mort, rien ne bougea. Mais le secret du Seigneur était en Élisée. « Il entra et ferma la porte sur eux deux et il pria l'Éternel. Il monta et se coucha sur l'enfant ; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains ; il s'étendit sur lui. Et la chair de l'enfant se réchauffa. »

Nous voyons dans l'acte d'Élisée le secret de la dépendance de Dieu, du pouvoir de la prière, de l'influence personnelle. Il nous donne un exemple de ce qu'il en coûte de gagner des âmes. Élisée semblait lui donner sa propre vie, comme Paul était prêt à le faire lorsqu'il dit : « Nous aurions voulu, non seulement vous donner l'Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies (4) tant vous nous étiez devenus chers. » (1 Thess. 2 : 8).

L'INFLUENCE.
- Dans l'assainissement du potage empoisonné, nous avons une image de la façon dont un chrétien peut purifier l'atmosphère morale qui l'entoure, ou les conversations, en y introduisant un élément absolument sain.
La multiplication des pains d'orge préfigure ce plus grand miracle qui eut lieu sur les bords de la mer de Galilée.

NAAMAN.
- Et maintenant, nous en arrivons à la guérison de Naaman le Syrien, qui contient tout l'Évangile en miniature.
Naaman, homme célèbre, honorable, magnanime, puissant, chef d'armée victorieux, guerrier valeureux, - MAIS il était lépreux.

Il y a ce mais dans chaque vie qui n'est pas encore venue à Jésus pour être purifiée. « Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi. » La lèpre du péché, même si ses manifestations extérieures sont des plus légères, encourt le diagnostic divin : « complètement impur. » « Si un homme a violé un seul commandement, c'est comme s'il les avait tous violés. » Dieu dit : « Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. »

Neuf degrés d'humiliation amenèrent Naaman assez bas pour recevoir la bénédiction :
Il dut croire au témoignage d'une petite servante captive. Il eut à découvrir que ce n'était pas le grand roi d'Israël qui allait le guérir. Il découvrit encore que sa purification ne pouvait pas être achetée même avec deux talents d'argent (187.500 francs) ; il lui fallut aller dans la maison d'un pauvre prophète. Et celui-ci ne sortit pas même de chez lui pour accomplir le miracle, mais envoya simplement un message. Il lui fallut se laver dans ce petit fleuve méprisé, le Jourdain. Il dut se laisser guider par les bons conseils de ses domestiques. Il dut obéir. Enfin, il dut devenir comme un petit enfant. Et il fut net.

Avant sa purification, Naaman disait : « je pensais. », Maintenant, il pouvait dire : Je sais. C'est ainsi que Dieu est obligé de nous enlever une à une toutes nos idées préconçues sur la façon dont nous serons sauvés, pour nous amener au Calvaire. Nous pouvons recevoir le message de l'Évangile d'une très humble source. Mais aucune bonne action, aucun prétendu mérite de notre part, ne peut l'acheter. Aucun fleuve terrestre, aucune réforme, ou culture, ne peut enlever la condamnation du péché. Il n'existe qu'une chose dans tout l'univers, qui en soit capable : « Le sang de son Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché. »

LA COGNÉE PERDUE.
- John M'Neil, d'Australie (5), a tiré une leçon pour nous de la cognée perdue. Nous pouvons perdre cette cognée bien aiguisée qu'est la puissance de l'Esprit pour le service, par la désobéissance, par manque de séparation d'avec le mal, par négligence de la Bible, de la communion de Dieu, par manque de foi. Si vous l'avez perdue, retournez sur vos pas et cherchez-la. Vous la trouverez où vous l'avez perdue. Exactement là et pas ailleurs. Avez-vous retrouvé l'endroit où vous avez manqué à l'obéissance ? Cédez et obéissez là. Ne continuez pas à essayer à couper du bois avec le manche de la cognée. Bien des gens font cela - avec beaucoup d'efforts mais peu de résultats - aucun éclat ne vole sous leurs coups.

Si nous avons joui de la plénitude de l'Esprit et si nous l'avons perdue, confessons-le, retournons à la source vive, et obéissons. Il ôtera notre péché et nous rendra sa plénitude. Pour l'amour de Lui, pour l'amour des âmes, pour l'amour de notre propre âme, n'essayons pas de vivre et de travailler sans avoir été remplis du Saint-Esprit.

LES CHARIOTS DE FEU.
- Élisée vivait dans le sentiment tranquille de la présence immédiate de Dieu. C'était là le secret de sa puissance. Quand lui et son serviteur furent entourés, dans la ville de Dothan, par une armée de Syriens, « une forte troupe », et que le serviteur dit : « Ah ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » Il répondit : « Ne, crains point ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec, eux. » Et Élisée pria et dit : « Éternel, ouvre ses yeux pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée. » Si nous vivions continuellement dans le sentiment de la présence protectrice de Dieu, quel calme et quelle puissance il y aurait dans nos vies !

TÉMOIGNAGE.
- Les quatre lépreux qui portèrent la bonne nouvelle de l'abondance dans le camp déserté des Syriens au peuple affamé de Samarie, nous sont un exemple. Si nous avons découvert les richesses de Christ pour nous-mêmes, « nous ne faisons pas bien de garder le silence. » Prenons la même résolution et disons : « Venez, maintenant, et allons en informer la maison du roi. »

LOYAUTÉ.
- « Ton coeur est-il sincère, comme le mien l'est envers le tien ? » demande Jéhu à Jonadab, fils de Récab. Et Jonadab répondit : « Il l'est. » - « - S'il l'est, répliqua Jéhu, donne-moi ta main. » Jonadab lui donna sa main. Et Jéhu le fit monter près de lui dans son char. » Notre Roi nous voit parcourant péniblement la route de la vie et Il nous fait cette question : « Ton coeur est-il sincère envers moi ? M'aimes-tu plus que le font ceux-ci ? » Si nous pouvons répondre : « Il l'est. Tu sais que je t'aime », alors notre Roi étend sa main, nous attire à lui, nous fait asseoir dans les lieux célestes, et nous prend dans son char de puissance. Nous avons la même pensée dans le livre des Chroniques : « L'Éternel étend ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui. » (2 Chron. 16 : 9).

L'histoire de Juda est tellement liée à l'histoire du Temple, qu'il vaudra mieux l'étudier dans son ensemble, en étudiant les Chroniques. Ces livres, comme nous l'avons déjà vu, ont été écrits au point de vue du Temple spécialement.


(1) Palestine explored (La Palestine explorée) par le Rév. Jas. Neil, Éditeurs : Nisbet et Cie, Londres. 

(2) Le matar, ou « pluie », tombe à toute heure pendant l'hiver, mais le tal ou « rosée de nuit » tombe la nuit, l'été et l'automne (Neil). 

(3) Palestine explored (La Palestine explorée), p. 28. Rév. 1. Neil. 

(4) Version anglaise : Nos propres âmes. (Trad.) 

(5) The Spirit-filled Life. (La Vie remplie de l'Esprit.) Marshall Brothers, éditeurs. 
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