Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES

IV. LES SIX LIVRES DES ROIS

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Dans l'hébreu, ces six livres ne sont qu'au nombre de trois, chaque groupe de deux ne formant qu'un seul livre.

Samuel et les Rois racontent une histoire consécutive, et la note dominante (la clef) des deux est : le Royaume.

Les Chroniques sont l'histoire de 2 Samuel et de 1 et 2 Rois, répétée à un point de vue différent. Ici, la clef est la Théocratie. Ces livrés traitent seulement du Royaume de Juda et en racontent l'histoire en rapport avec le Temple et le culte de Jéhova. Ils ont probablement été écrits par Esdras.

Le privilège spécial des enfants d'Israël était d'avoir Dieu pour Roi, d'être choisis par Lui afin d'être pour Lui un peuple particulier, destiné à manifester sa louange dans le monde.

Pendant le temps des Juges, ils avaient rejeté Dieu comme Roi. Cet état d'esprit arrive à son point culminant aux jours de Samuel, « lorsqu'ils demandèrent un roi comme les autres nations ». Lorsque les enfants de Dieu ont peur de ne pas ressembler assez au monde qui les entoure, ils perdent la faculté de témoigner pour Lui.

Dieu leur donna Saül, un roi d'après leur propre coeur. Lorsque Saül viola l'alliance divine par sa désobéissance, Dieu leur donna David, un roi selon son coeur à Lui.

David était une figure du seul Roi parfait. De même, Salomon. Mais après Salomon, la puissance de Dieu. abandonna les rois ; elle fut alors uniquement dévolue aux prophètes. Elie envoya dire à Achab : « Voici, Elie est ici ! Et Achab alla au-devant d'Elie. » Comme Moody le fait remarquer : « Qui était roi, alors ? » Moïse était un prophète. Samuel fut à la fois prophète, le dernier des Juges, et aussi sacrificateur. Mais la grande lignée des prophètes commence avec Elie. Les prophètes représentaient Dieu au milieu de son peuple, à travers les années de décadence et de ruine qui caractérisèrent la monarchie.


 

V. 1 SAMUEL


L'état de rébellion du peuple de Dieu, décrit dans le livre des Juges, se prolongea jusque dans la première partie de 1 Samuel et atteignit son apogée lorsque l'Arche de l'Éternel était entre les mains des Philistins et que les prêtres se livraient à leurs débordements. Nous avons ici une leçon très sérieuse pour les parents qui se sont relâchés dans la discipline de l'éducation ; ce sont même parfois de bons parents. Nous lisons, au sujet des fils d'Héli : « Ces jeunes gens se rendaient coupables devant l'Éternel d'un très grand péché » et « Héli ne les avait pas réprimés ».

De la même façon, même les fils du juste Samuel « ne marchèrent point sur ses traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des présents et violaient la justice », jusqu'à ce que le peuple eût pris leur conduite comme prétexte pour demander un roi. David aussi paraît avoir été bien incapable de gouverner sa propre maison, comme nous en avons une preuve dans la révolte d'Absalom et d'Adonija. Nous lisons au sujet de ce dernier : « Son père ne lui avait de sa vie fait un reproche, en lui disant : « Pourquoi agis-tu ainsi ? » Il est évident que David n'avait pas rempli ses devoirs de père et châtié son fils.
Samuel, Saül et David sont les trois figures centrales de 1 et 2 Samuel.

LE NOM DE SAMUEL.
- Samuel lui-même préfigurait notre Sauveur. La signification de son nom avait toujours embarrassé les savants hébraïsants jusqu'en 1899. À cette époque eut lieu le douzième congrès des Orientalistes, tenu à Rome, et le professeur Jastrow, de Philadelphie, fit part à ses collègues de la conviction qu'il avait acquise que dans la langue assyrienne (qui se rapproche beaucoup de l'hébreu) le mot sumu veut dire fils, et il traduisait Samuel par « fils (ou postérité) de Dieu ». Anne, dans la profondeur et la sincérité de sa soumission, avait abandonné complètement à Dieu son premier-né.

Il fut donc « fils de Dieu » depuis le moment de sa naissance. « J'en fais un don à l'Éternel » (V. S), non pas un « prêt » (comme dans l'ancienne version anglaise). (1) Le mot, commun aux langues babylonienne et hébraïque avant leur séparation, devient un témoin de l'ancienneté du livre. Il disparut du langage des Israélites si complètement qu'aucun étudiant de la Bible, ancien ou moderne, n'était capable de l'expliquer. Mais il était incontestablement d'un emploi courant à l'époque d'Anne, car elle voulut que chacun sût que l'enfant appartenait à l'Éternel, et elle doit naturellement avoir choisi un nom que tout le monde pût comprendre.

Le nom « fils de Dieu » nous fait faire un pas de plus. La similitude entre le Cantique d'Anne et celui de Marie, la mère de Jésus, a toujours été remarquée. Le Cantique de Marie n'est pas une répétition de celui d'Anne, et pourtant toutes les deux voient la même vision : celle du plein salut accordé à la terre, et du Christ de Dieu. « Les ennemis de l'Éternel trembleront », chante Anne : « du haut des cieux, il lancera sur eux son tonnerre ; l'Éternel jugera les extrémités de la terre. Il donnera la puissance à son roi et il relèvera la force de son oint », (1 Sam. 2 : 10), c'est-à-dire de son Messie.

« Il a déployé la force de son bras », répond Marie : « Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses Il a secouru Israël, son serviteur, et Il s'est souvenu de sa miséricorde ; comme Il l'avait dit à nos pères, envers Abraham et à sa postérité à toujours. » (Luc 1 : 51-55). (2).

Le Cantique d'Anne et le, nom qu'elle donna à son fils sont l'un et l'autre des prophéties du Christ. Elle a l'honneur d'être la première qui ait employé le mot « Messie. »

« L'ÉTERNEL DES ARMÉES ».
- Un autre titre divin, extrêmement majestueux, apparaît pour la première fois, dans le premier chapitre de ce livre. C'est « l'Éternel des Armées ». Le Révérend A. Craig Robinson base sur ce fait l'argument suivant : « L'appellation divine l' « Éternel des Armées » n'est jamais donnée dans le Pentateuque. On la trouve, pour la première fois, dans 1 Samuel 1 : 3. Ensuite, elle est très fréquemment employée, surtout dans les prophètes - 281 fois en tout.

Si le Pentateuque, comme on voudrait le prétendre, avait été écrit par une multitude d'écrivains à une époque plus récente, lorsque ce titre était continuellement appliqué à Jéhova, comment se fait-il que pas un d'entre eux ne l'ait employé une seule fois dans le Pentateuque ? » (3).

Nous avons une preuve que le nom « l'Éternel (ou de Jéhova) des Armées » était un titre du Christ, en comparant Esaïe 6: 1 à 3 avec Jean 12 : 41, et Esaïe 8: 13-14 avec 1 Pierre 2: 5-8.

Samuel préfigurait le Christ en cumulant les fonctions de prophète, de prêtre et de gouverneur. Les écoles de prophètes qu'il a fondées sont une image de l'action du Seigneur lorsqu'Il répand son Esprit sur ses apôtres. ses évangélistes, ses prédicateurs.

Par dessus tout, Samuel représentait Christ dans sa vie de prière et d'intercession., Depuis le temps où Dieu « appela Samuel » - histoire qui nous est chère depuis notre enfance - sa vie fut une vie de communion ininterrompue. La voix de Samuel arrivait jusqu'à l'oreille de Dieu et sa propre oreille était ouverte à la voix divine. Lui et Moïse sont des exemples d'intercesseurs d'élite. « Quand Moïse et Samuel se présenteraient devant moi, je ne serais pas favorable à ce peuple » (Jérémie 15 : 1). Samuel dit à la nation rebelle : « Loin de moi aussi de pécher contre l'Éternel, de cesser de prier pour vous ! » « Jésus est toujours vivant pour intercéder pour eux. »

UN AMI.
- En Jonathan nous avons une autre image du Christ, de son amour, de sa céleste et divine amitié. « Il y a tel ami plus attaché qu'un frère. » Jonathan, le fils du roi, n'eut pas honte de faire du berger son ami, et Jésus n'à pas eu honte de nous appeler ses frères. « L'âme de Jonathan s'attacha à l'âme de David et Jonathan l'aima comme son âme. » - Jésus « ayant aimé les siens, qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin »

Jonathan fit avec David une alliance perpétuelle. (1 Sam. 18 : 3, 20 : 15-16, 23 :18) Il ôta le manteau qu'il portait pour le donner à David et il lui donna ses vêtements, même son épée, son arc et sa ceinture ». Lui aussi, s'est dépouillé de sa gloire, nous a revêtus de la robe de sa justice, nous a armés et nous a ceints pour le combat. Jonathan fortifia la force de David en Dieu (23 : 16) et le Seigneur nous dit : « Ma force s'accomplit dans ta faiblesse ». Naturellement l'image, comme toutes les autres, est loin de la réalité. Jonathan, au péril de sa vie (20 : 33), cherche à réconcilier son père avec David. Jésus, en donnant sa vie comme médiateur et comme notre avocat auprès du Père, nous a rendus participants de son trône et de sa gloire.

LE BERGER-ROI.
- Comme berger et comme roi, David est une figure de notre Sauveur. Dans 1 Samuel, il nous est parlé de la longue préparation de David pour le Royaume.
La petite ville de Bethléem est également le lieu de naissance de David et du fils suprême de David. Les années tranquilles de labeur que David vécut avec le troupeau de son père nous rappellent les années passées par Jésus à Nazareth, dans l'atelier du charpentier.

Un grand nombre de Psaumes sont tout imprégnés des souvenirs de David quand il passait ses nuits à garder son troupeau :
« Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées, qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? Et le fils de l'homme pour que tu prennes garde à lui ? » (Ps. 8: 3-4). « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains. » (Ps. 19 : 1).

Dans ces mêmes plaines autour de Bethléem, les bergers gardaient leurs troupeaux pendant les veilles de la nuit, pendant que l'étoile qui guidait les Mages brillait au-dessus de leurs têtes. Et voici que l'Ange du Seigneur leur apporta la bonne nouvelle d'une grande joie, celle de la naissance, dans la ville de David, d'un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. « Et soudain, il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée. »

Ceux qui ont contemplé le lever du soleil, dans ces plaines où David doit l'avoir si souvent admiré, nous disent que rien ne peut décrire la magnificence de ce spectacle. « Il a dressé une tente pour le soleil... Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre, s'élance dans la carrière avec la joie d'un héros. » (Ps. 19 : 5-6).

LE PSAUME 23.
(Ps: 23) - Dans le Psaume du Berger, David décrit certainement sa propre expérience. Qu'il a souvent conduit ses propres brebis dans de verts pâturages, le long des eaux tranquilles ! Et combien de fois il les a dirigées vers les gorges profondes du désert de Judée ! (4). Ce désert a 80 kilomètres de long sur 16 de large, avec de nombreuses vallées que le mot hébreu placé dans ce psaume dépeint très bien. Il y a, en hébreu, huit mots différents pour vallée ; mais celui que David emploie ici signifie une gorge profonde et rocheuse, dont quelques-unes avaient seulement deux ou trois pieds de largeur dans le fond. Celles-ci demeuraient très sombres, même le jour, à cause des roches escarpées qui s'élevaient, de chaque côté, à plus de 800 pieds. Ici, les hyènes s'emparent des brebis si elles s'éloignent du berger. Mais avec sa houlette, il peut lutter soit contre les bêtes sauvages, soit contre les hordes bédouines encore plus sauvages. Et, de son bâton, il rassure le troupeau.

Plus d'une fois, David avait risqué sa vie et laissé ses brebis, pour aller délivrer un agneau de la gueule du lion ou de la patte de l'ours. Le bon berger doit toujours être prêt à exposer et à donner sa vie. Avec quelle confiance David s'écrie : « Jéhova est mon Berger, je ne manquerai de rien ! » Et le fils de David répond : « Je suis le Bon Berger ; le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis ». Il laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert pour aller chercher celle qui était perdue, jusqu'à ce qu'Il l'ait trouvée.

Le bercail oriental est une enceinte non recouverte, avec un petit abri en arrière, et entourée d'un mur de pierres brutes. Dans un coin est une petite porte, mais on peut dire que chaque berger est en lui-même la porte. Il dort sur le seuil afin de protéger le troupeau, la nuit.

Il se tient également sur le seuil, le soir, lorsque les brebis rentrent, et il examine chacune à mesure qu'elle passe devant lui. Il a une coupe d'eau pour celles qui ont soif, et de l'huile pour celles qui sont blessées ; il panse celles qui se sont meurtri la tête contre les rochers. Le tableau allégorique du vingt-troisième psaume ne se transforme pas au milieu, comme quelques-uns le pensent, en une table de festin ; le tableau des soins du berger se continue jusqu'à la fin (5).

Les rôles du Berger et du Roi sont réunis en David et dans le fils de David. Un vrai roi doit toujours avoir le coeur d'un berger. Lorsque David vit l'Ange de l'Éternel près de détruire Jérusalem, il cria : « C'est moi qui ai péché et qui ai fait le mal ; mais ces brebis, qu'ont-elles fait ! Que ta main soit donc sur moi... et non sur ton peuple. » (1 Chron. 21 : 17).
« J'établirai sur elles un seul pasteur qui les fera paître, mon serviteur David. Et il sera leur pasteur. » (Ezéch. 34 ; 23).

Il est :

Le Bon Berger, dans sa mort. Jean 10 : 11. Voir Ps. 22.
Le Grand Berger, dans sa résurrection. Hébr. 13 : 20. Voir Ps. 23.
Le Souverain Berger, dans sa gloire. 1 Pierre 5 : 4. Voir Ps. 24.

 


 

VI. 2 SAMUEL


David fut sacré trois fois, d'abord dans la maison de son père, puis sur Juda, et enfin sur tout Israël.
Dieu a oint Jésus de Nazareth d'une huile de joie. Il est Roi des rois et Seigneur des seigneurs, mais, de même que David - quoique roi sacré - fut exilé pendant que Saül régnait, ainsi Christ est rejeté du monde, et le « Prince de ce monde » règne dans les coeurs des hommes.

Un jour vint où les hommes de Juda s'assemblèrent vers David et le sacrèrent roi à Hébron (2 Sam. 5: 3). "Amas aï fut revêtu de l'Esprit et dit : Nous sommes à toi, David, et avec toi, fils d'Isaï. » (1 Chron. 12 : 18). C'est un jour de joie dans l'expérience du croyant lorsqu'il abandonne complètement son coeur et sa vie au Seigneur Jésus-Christ et dit : « Je suis à toi, et de ton côté », lorsqu'il peut le regarder en face et s'écrier : « Tu es mon Roi. » (Ps. 44 : 4).

« La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et celle de David, mais David devenait de plus en plus fort et la maison de Saül allait en s'affaiblissant » (2 Sam. 3 : 1), jusqu'à ce qu'enfin Abner dise aux anciens d'Israël : « Vous désiriez autrefois David pour roi ; établissez-le maintenant, car l'Éternel a dit de lui : c'est par David, mon serviteur, que je délivrerai mon peuple d'Israël de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. » Alors, « toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David à Hébron et dirent : Voici, nous sommes tes os et ta chair... Et ils oignirent David pour roi sur Israël. » (5 : 1-3).

« Un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu, du milieu de tes frères ; tu ne pourras pas te donner un étranger, qui ne soit pas ton frère » (Deut. 17 : 15). Le roi nous tient de près. » (2 Sam. 19 : 42). « Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères. » (Hébr. 2 : 17). Ici, nous voyons tout Israël uni sous son roi légitime : image d'un coeur qui est parfaitement loyal au Roi des rois.

La promesse de Dieu à Israël était qu'Il le sauverait de tous ses ennemis par la main de David. Et ceci fut accompli à la lettre, depuis le jour où il tua Goliath jusqu'à la fin de son règne. Nous ne lisons jamais qu'il ait été défait. De même, Christ a vaincu notre grand ennemi, Satan. Il est venu, afin que, « étant délivrés de la main de tous nos ennemis, nous puissions le servir sans crainte ». « Il doit régner jusqu'à ce qu'Il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. » « Il n'y aura pas de fin à son empire et à la paix. »

Et David s'empara de la forteresse de Sion ». Ceci représente notre citadelle principale, notre propre volonté. Lorsqu'elle s'est rendue, le Seigneur y établit son règne.

Dans l'histoire de Méphiboscheth, nous avons une belle image de la miséricorde de notre Roi en nous rapprochant de Lui et en nous traitant « comme un des fils du Roi, pour manger à sa table continuellement ». Il nous amène dans la maison du festin, nous y invite en disant : « Mangez, ô amis, buvez, faites bonne chère, ô bien-aimés ». Lui-même est l'aliment céleste, car Il dit : « Le pain qui est descendu du ciel, c'est ma chair, et ma chair est une véritable nourriture ».

LE PÉCHÉ DE DAVID.
- Mais toute image de notre parfait Sauveur pèche par quelque côté. Et David ne fait pas exception. Nous arrivons au récit de son épouvantable faute. Comment un tel pécheur a-t-il pu être appelé « un homme selon le coeur de Dieu ? »

Tout au travers de la vie de David, un trait de caractère le distingue des autres hommes, surtout de Saül ; c'est sa confiance ininterrompue en Dieu, sa soumission au gouvernement divin, son acceptation de la volonté de Dieu. Le grand désir de son coeur était de lui bâtir une maison, mais quand Dieu le met de côté parce qu'il a été un homme de guerre, il acquiesce avec la plus parfaite résignation à la décision de l'Éternel.

Lorsque Nathan vient réveiller sa conscience en lui montrant le grand péché de sa vie - David, quoique monarque absolu - le reconnaît tout de suite. Et la profondeur de son repentir est telle que, seul, le coeur qui a connu Dieu peut en faire l'expérience.

Pour tous les temps, le Psaume 51 reste comme l'expression de la plus profonde angoisse d'une âme remplie de remords. Dans ce psaume, David parle d'un coeur brisé comme du seul sacrifice qu'il puisse offrir ; du seul, d'ailleurs, que Dieu trouverait acceptable. Et le Très-Haut et le Saint qui habite l'Éternité va encore plus loin dans sa merveilleuse condescendance et dit : « J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; mais je suis avec l'homme contrit et humilié, afin de ranimer l'esprit des humbles et les coeurs contrits. » (Esaïe : 57 : 15).

La Bible ne « gaze » pas le péché, et encore moins celui des enfants de Dieu. Elle n'épargne pas les saints. Il y eut des degrés qui conduisirent David à cette faute : ses nombreuses femmes, et le fait de rester à Jérusalem alors qu'il aurait dû être à la guerre. Lorsqu'il y a un recul dans la vie extérieure du chrétien, on peut être sûr qu'il y a eu auparavant un recul correspondant dans la vie intérieure.

David avait gravement péché. Mais son repentir fut immédiat, profond, sincère. Dieu, il est vrai, effaça ses transgressions, par sa compatissante miséricorde, mais les conséquences du péché demeurèrent : Il punit David par de dures épreuves dans sa famille.

UN RÉVOLTÉ.
- Dans la fuite d'Absalom, après le meurtre de son frère, nous avons l'image d'une âme révoltée, éloignée de Dieu. En David, nous avons l'image de la douleur que Dieu éprouve à cause, des pécheurs. « Le roi pleurait tous les jours son fils... Et l'âme de David soupirait après Absalom. » D'après les paroles de la « femme habile » de Tékoa : « Dieu désire que le fugitif ne reste pas banni de sa présence. » (2 Sam. 14 : 14). Nous avons ici un écho des paroles même de Dieu : « Délivre-le, afin qu'il ne descende pas dans la fosse ; j'ai trouvé une rançon (ou une expiation). » (Job. 33 : 24).

Même lorsqu'Absalom était encore révolté, le roi ordonna : « Pour l'amour de moi, doucement avec le jeune homme Absalom. » En ceci, nous voyons la patience de Dieu envers les pécheurs. Et lorsque David apprit sa mort, il cria : « 0 mon fils Absalom, mon fils, mon fils Absalom ! Plût à Dieu que je fusse mort à ta place, ô Absalom, mon fils, mon fils ! » David serait volontiers mort pour son fils rebelle, mais il ne le pouvait pas. Combien ceci reporte nos pensées vers Celui qui fut non seulement disposé à mourir, mais capable de le faire, Lui, Juste, pour nous, injustes, afin de nous amener à Dieu !

LA FIDÉLITÉ De L'AMOUR.
- Dans l'exil de David, on trouve de nouveau un symbole du Sauveur rejeté. Les murs à l'est de Jérusalem bordent d'un profond ravin le lit du torrent de Cédron. Lorsque la révolte d'Absalom chassa David de sa propre ville nous pouvons nous l'imaginer s'avançant par une des portes de c'est probablement celle qu'on appelle aujourd'hui la porte de Saint-Etienne - et le long du sentier sinueux qui descend vers la vallée rocheuse. Le roi n'était pas seul. Une bande de fidèles serviteurs allaient avec lui ; et un peu en avant, six cents Philistins, de la ville de Gath, sous la conduite d'Ittaï, le Guittien. David avait probablement gagné le coeur de ces hommes pendant qu'il demeurait à Tsiklag, trente ans auparavant ; et maintenant, ils étaient prêts à le soutenir, à l'heure du danger. Quand David arriva au fond du ravin avec cette escorte, il essaya de dissuader Ittaï de l'accompagner. Il lui fit remarquer que, comme étranger et comme recrue « d'hier », il ne devrait pas s'attarder à une cause douteuse ; il le supplia donc de s'en retourner avec sa bénédiction.

Mais Ittaï tint bon ; sa place, pour la vie ou pour la mort, était près du maître qu'il aimait. Touché d'une telle fidélité. David permit à Ittaï de traverser le lit du torrent avec tous ses gens, et avec les enfants qui étaient avec lui (probablement ceux de ces mêmes hommes.) Avec des pleurs et des cris, tous les exilés traversèrent le torrent et gravirent les pentes herbeuses du Mont des Oliviers, de l'autre côté.

David établit des capitaines de milliers sur le peuple qui l'avait accompagné - un tiers sous la conduite d'Ittaï le Guittien. Le dévouement de cette armée se manifeste à chaque instant. Lorsqu'ils s'aperçurent que leur roi avait l'intention d'aller avec eux à la bataille, ils ne voulurent. sous aucun prétexte, le lui permettre, mais le forcèrent à rester par ces mots : « Tu ne sortiras point ; et quand la moitié d'entre nous succomberait, on n'y ferait pas attention ; mais toi, tu es comme dix mille de nous ! »

Mille ans ont fui.
De nouveau, un Roi rejeté sort de la porte de Jérusalem et descend par le chemin de la sombre vallée, pour gravir ensuite la colline des Oliviers. Au lieu de la forte escorte qui accompagnait David, il n'y a que trois hommes avec le Fils de David, choisis parmi les onze, et même ceux-ci ne peuvent veiller avec lui dans son agonie. « J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi. » (Esaïe 63 : 3).

L'enthousiasme des fidèles de David les porta à l'empêcher d'aller à la bataille. Mais lorsque les soldats parurent pour arrêter le Seigneur de gloire, sa petite garde du corps l'abandonna et s'enfuit. Et Lui, « qui est le plus grand entre dix mille et parfaitement aimable », donna sa vie pour des rebelles et des déserteurs ...

Près de deux mille ans ont passé depuis ce jour. Notre Seigneur est encore rejeté et renié par le monde. Mais nous, aujourd'hui, nous avons la possibilité de réjouir son coeur par un attachement tel que celui d'Ittaï. Nous sommes sa propriété, achetée au prix de son sang. C'est son désir que nous partagions sa gloire pendant l'éternité ; mais Il réclame l'amour de notre coeur maintenant.

Huschaï, Tzadok et Abiathar devaient représenter le roi au centre même de la rébellion - « dans le monde et cependant pas du monde » - ambassadeurs dans un pays ennemi. En Schimei, qui maudit David alors que celui-ci semble rejeté, nous avons une figure de ceux qui outrageaient Jésus, secouant la tête et se moquant de Lui. « Je frapperai le roi seul » fut le conseil d'Achitophel à Absalom, « et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira. » - « Je frapperai le Berger, et les brebis seront dispersées. » - Jésus, notre Berger, fut « brisé, frappé de Dieu » pour nous. - Et le roi traversa le Jourdain, le fleuve de la mort.

LE RETOUR DU ROI.
- Il nous est fait un tableau très vivant du retour de David dans la ville de Sion. Le peuple, réclamait le roi à grands cris : « Pourquoi donc ne parlez-vous pas de faire revenir le roi ? » Le roi apprit ceci et envoya un message encourageant aux anciens. « Et David fléchit le coeur de tous ceux de Juda comme s'ils n'eussent été qu'un seul homme ; et ils envoyèrent dire au roi : Reviens, toi et tous tes serviteurs. »

« Amen, oui, Seigneur Jésus, viens ! » D'après la coutume orientale, les hommes de Juda vinrent à la rencontre de leur roi, au-delà du Jourdain, pour l'amener dans sa ville, au milieu des acclamations de ses sujets dont la foule joyeuse augmentait à mesure que le cortège s'avançait. Un jour, le cri retentira : « Voici, l'Époux vient ; sortez au-devant de lui. » Alors, « les morts en Christ ressusciteront premièrement » et les saints qui seront vivants sur la terre seront enlevés dans les airs pour le rencontrer. Notre Roi a mis cette espérance certaine devant nous et nous appelle à vivre dans la joyeuse attente de ce jour. Ceci nous conduira naturellement à plus de fidélité dans notre service. - « Voici, je viens bientôt ; et j'ai ma récompense avec moi, afin de rendre à chacun selon ses oeuvres » (Apoc. 22 : 12), et aussi à plus de sainteté. (Tite 2 : 11-14).

UN ÉVANGILE POUR CEUX QUI N'ONT PLUS D'ESPOIR. 
- Les « hommes vaillants » du royaume de David étaient ceux qui vinrent à lui dans son exil, lorsqu'il fuyait devant Saül. Parias et criminels auparavant, ils étaient devenus, sous la conduite de David, braves, magnanimes, pleins de sang-froid comme leur chef. « Tous ceux qui se trouvaient dans la détresse, qui avaient des créanciers ou qui étaient mécontents, se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Ainsi se joignirent à lui environ quatre cents hommes. » (1 Sam. 22 : 2). - « Cet homme mange avec les pécheurs. » C'est un glorieux Évangile qui nous est confié. C'est un Évangile pour les proscrits, pour les parias de la société. C'est l'Évangile d'espérance pour les pires et les plus bas tombés. La puissance de transformation qui est dans la Croix du Christ est visible en des vies renouvelées partout où l'Évangile est prêché.


(1) En français, seule, la version synodale traduit par don. 

(2) Voir The Biblical Guide (Guide biblique), par John Urquhart, vol. VI, p. 140 et suiv. 

(3) The divine Title « Lord of Hosts» Problem for the critics. 

(4) Voir Palestine explored (La Palestine explorée), par le Rev. J. Neil. M.. A. 

(5) The song of our Syrian Guest (Le Chant de notre Hôte Syrien). 
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