Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES

II. JUGES

-------

Nous arrivons maintenant à une des plus sombres périodes de l'histoire du peuple de Dieu. Il y a quelque chose d'effrayant dans la rapidité avec laquelle les Israélites dégénérèrent. Le neveu de Caleb, Othniel, fut suscité pour leur délivrance. Ceci nous enseigne la grande leçon qu'aucune position de bénédiction spirituelle n'est suffisamment forte pour nous assurer une vie de sainteté, sans une marche de foi et d'obéissance, strictement observée. 
 
Le livre s'ouvre par une note de victoire. Juda monta pour attaquer les Cananéens et les vainquit en divers endroits. Mais même ce récit de victoires comporte une exception ; ils ne purent pas chasser les habitants de la vallée « à cause de leurs chars de fer ». C'était là, évidemment, un manque de foi, car la promesse de Josué avait été : « Tu chasseras les Cananéens, malgré leurs chars de fer et malgré leur force. » (Josué 17 : 18). 
 
Nous avons dans les paroles de l'un des rois - Adoni-Bezeek - un témoignage accidentel rendu à la justice du jugement de Dieu sur les Cananéens ; même ce roi idolâtre le reconnaît, La fin du premier chapitre ne rapporte que des défaites. Chaque tribu, l'une après l'autre, nous est montrée comme incapable « de chasser les Cananéens ; ceux-ci demeurèrent dans le pays ». « Lorsqu'Israël fut assez fort, il assujettit les Cananéens à un tribut, mais il ne les chassa point. » ( D., il ne les déposséda pas entièrement).  
 
RÉSUMÉ.
- Juges 2 : 11, 23 nous donne un résumé du livre tout entier. « Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel : ils servirent les Baals et les Astartés et abandonnèrent l'Éternel. La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël et il les livra entre les mains des pillards, il les vendit entre les mains de leurs ennemis d'alentour. Toutefois, l'Éternel suscita des juges, afin qu'ils les délivrassent de la main de ceux qui les pillaient. Car l'Éternel avait pitié de leurs gémissements. Mais à la mort du juge, ils se corrompaient de nouveau plus que leurs pères, en allant auprès d'autres dieux, et ils persévéraient dans la même conduite et le même endurcissement. Et l'Éternel leur dit que puisqu'ils avaient transgressé son alliance et n'avaient point obéi à sa voix pour chasser les Cananéens, désormais il ne chasserait devant eux aucune nation ennemie ; il les laisserait dans le pays. pour savoir si Israël prendrait garde ou non à suivre ses voies. » 
 
LA SEPTUPLE DÉCADENCE D'ISRAEL.
- Dans l'histoire qui suit (chapitre 3 à 16), nous avons un récit de chutes et de délivrances sept fois répétées. Israël tomba dans l'idolâtrie et Dieu suscita quelqu'un du milieu des nations environnantes pour exécuter son châtiment. Israël se repentit sous les coups, cria à l'Éternel et l'Éternel lui envoya un libérateur. Dieu permit que les péchés mêmes que son peuple commettait devinssent ses punitions. Il permit aux Cananéens et aux autres peuples voisins de les opprimer et de les rendre esclaves. « Celui qui pratique le péché est esclave du péché. » Si nous faisons grâce à un péché connu et lui permettons de demeurer en nous, il deviendra très certainement notre maître. 
 
Jabin, roi de Canaan, et Sisera, son chef d'armée, « opprimèrent violemment Israël pendant vingt ans ». « La main de Madian fut puissante contre Israël. » Ils étaient tellement écrasés sous cette oppression qu'ils se réfugiaient dans les ravins des montagnes et dans les cavernes (chap. 6 : 2). Lorsqu'ils crièrent à l'Éternel, Il ne leur envoya pas immédiatement un libérateur, mais suscita un prophète pour les appeler à une repentance plus profonde encore. « La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël et il les vendit entre les mains des Philistins et entre les mains des fils d'Ammon. Ils opprimèrent et écrasèrent les enfants d'Israël pendant dix-huit ans. » (Chap. 10: 7-8). De nouveau, lorsqu'ils crièrent à l'Éternel, Il leur rappela qu'ils s'étaient détournés de Lui pour servir d'autres dieux, et Il ajoute : « Allez, invoquez les dieux que vous avez choisis ; qu'ils vous délivrent au temps de votre détresse ! » 
 
Cette réprimande leur rendit une fois encore le sentiment de leur péché, et Israël, humilié, cria : « Nous avons péché, traite-nous comme il te plaira. Seulement, daigne nous délivrer aujourd'hui ! » Et ils ôtèrent les dieux étrangers du milieu d'eux et servirent l'Éternel qui fut touché des maux d'Israël (chap. 10 : 10-16). 
 
UN SAUVEUR.
- Quel tableau des chutes et du péché continuel de l'homme, et de la patience et de la grâce continuelle de Dieu ! Nous voyons que par sept fois, Israël s'éloigna de l'Éternel et que, par sept fois, Il lui envoya des délivrances distinctes par le moyen d'Othniel, d'Ehud, de Shamgar, de Débora, de Barak, de Gédéon, de Jephté et de Samson. En ces libérateurs et sauveurs d'Israël, nous pouvons voir une image du Grand Libérateur qui devait venir.

Un Sauveur. Luc 2: 11 : « Un Sauveur, qui est le Christ vous est né. »
Le Sauveur. Jean 4 : 42 : « Il est vraiment le Christ, le Sauveur du monde. »
Mon Sauveur. Luc 1 : 47 : « Mon esprit se réjouit en Dieu mon Sauveur. »

Il n'est pas suffisant de le connaître comme un Sauveur, ou même comme le Sauveur du monde. Nous devons, chacun pour soi-même, pouvoir dire : « Il est mon Sauveur. »

LES DEGRÉS DU DÉCLIN.
- Le péché d'Israël fut de ne pas chasser les Cananéens et de leur permettre de demeurer parmi eux : un compromis au lieu de l'obéissance. Ils descendent un échelon de plus vers la décadence par des mariages entre eux et ces ennemis d'hier (3 : 6), puis de nouveau, en participant à leurs idolâtries (verset 7). Le résultat fut la corruption de tout le peuple. Le livre des Juges décrit la condition morale la plus sombre dans laquelle ait jamais été le peuple de Dieu. Les chapitres 17 à 21 ne suivent pas le reste du livre dans l'ordre chronologique, mais ils donnent un exemple de la barbarie grossière du peuple pendant cette période. Dans le Cantique de Débora, nous avons un autre aperçu du complet désordre moral qui régnait alors : « Les routes étaient abandonnées, et ceux qui voyageaient prenaient des chemins détournés. Les villes ouvertes étaient délaissées. (D.) (chap. 6 et 7). Plus loin, quatre fois l'affirmation suivante est répétée : « Chacun faisait ce qui lui semblait bon. »
La note dominante du livre des Juges c'est : l'anarchie.

LA LOI DE DIEU.
- C'est à la transgression de la loi de Dieu qu'il faut attribuer ce terrible état de choses. Le fait qu'ils possédaient la loi de Dieu telle que Moïse la leur avait donnée, est évident, par les fréquentes allusions qui y sont faites dans ces livres. Dieu lui-même se réfère à cette Loi d'une façon qui implique qu'Israël la connaissait. Il leur rappelle les conditions de son alliance (chap. 2 : 1-3). Il dit à Gédéon d'ordonner aux peureux et aux lâches de quitter l'armée israélite, d'après le commandement de Deut. 20 : 8. C'était là un acte de sage prévoyance, car la lâcheté a toujours été contagieuse, alors comme maintenant. Il dit aux parents de Samson d'accomplir en sa faveur le voeu du Nazaréat. L'allusion aux offrandes, le récit des trompettes de Gédéon appelant les enfants d'Israël au combat, l'apologue de Jotham au sujet de l'huile de consécration, de l'huile de la lampe et du vin de l'offrande, tout cela prouve qu'Israël possédait la Loi de Dieu telle que Moïse l'avait donnée, et qu'aux époques de réveil cette Loi était remise en honneur. Mais pendant toute cette période, il y eut une forte tendance à mettre la Loi de côté et il en résulta l'idolâtrie, la méchanceté, et un complet débordement d'immoralité dans le pays. Il en est toujours ainsi pour n'importe quelle nation privée de la Parole de Dieu. Cela explique les ténèbres épaisses du moyen-âge et des contrées auxquelles le catholicisme-romain a refusé la connaissance de la Bible.

LA BIBLE NOTRE CHARTE.
- De nos jours, nous entendons parfois dire que si nous avons Christ, nous n'avons pas besoin de la Bible. Mais que savons-nous du Christ en dehors de la Révélation que Dieu nous a donnée dans la Bible ? D'autres documents établissent son existence historique, mais ils ne nous apprennent rien sur sa personne, son enseignement, son oeuvre. Si nous n'avions rien appris au sujet du Christ dans la Parole écrite, que saurions-nous de sa révélation aux âmes ? Nous avons des preuves évidentes, dans le livre des Juges, du fait que la conscience et la raison de l'homme ne sont pas des guides suffisants ; il nous est dit deux fois, non pas que chacun violait la loi de sa propre conscience, mais que chacun faisait ce qui lui paraissait bon. Et nous constatons à quels excès d'iniquité une telle façon d'agir peut conduire.

L'auteur de ce livre fut probablement Samuel, car il fut écrit après l'établissement de la monarchie et antérieurement à la conquête de Jérusalem (chap. 1 : 21) par David . Le livre ayant donc été composé pendant le règne de Saül, l'auteur le plus vraisemblable est certainement Samuel.

Par ces mots : « En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël ». l'auteur a voulu parler de l'absence d'une royauté extérieure. Mais pour nous, ces paroles ont une signification plus profonde : elles nous dépeignent l'état de rébellion du coeur dans lequel le Seigneur Jésus ne règne pas en souverain ; état qui est le nôtre quand nous faisons ce qui est bon à nos propres yeux. La Bible contient les lois du Royaume, et lorsque celles-ci sont mises de côté, la révolte suit fatalement. « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa conduite ? En y prenant garde selon ta Parole. » La négligence de la loi de Dieu explique l'impureté du pays aux jours des Juges. « Quiconque dit ou fait quelque chose de contraire aux Écritures, même s'il prétend être en cela sous la direction du Saint-Esprit, doit être considéré comme étant la proie d'une trompeuse illusion... On ne peut en appeler de la Bible à aucune autorité existante. » (Livre de discipline de la Société des Amis (Quakers).

Si nous voulons voir aborder notre barque, saine et sauve, sur l'autre rive de la vie, il nous faut avoir à bord la carte des Écritures, la boussole du Saint-Esprit, et le Capitaine de notre salut, le Seigneur Jésus-Christ. Ce serait folie de la part du marin de dire : « Je n'ai pas besoin de carte, parce que j'ai une boussole », ou vice-versa. Aussi invariablement que la boussole pointe vers le nord, ainsi le Saint-Esprit montre et glorifie le Christ. Les Écritures rendent témoignage de Lui. Ces deux témoins s'accordent, car le Saint-Esprit prend les choses du Christ, révélées dans la Parole écrite, et les transforme en vie pour nos âmes.

IDOLÂTRIE.
- Le péché d'Israël fut l'idolâtrie. L'idolâtrie est l'adoration d'un faux dieu, créé par l'imagination de l'homme.
Lorsque quelqu'un se crée un dieu à lui-même, ou un Christ qui n'est pas celui du Nouveau Testament, mais le produit de sa propre imagination, cet homme-là est coupable d'idolâtrie.
De plus, une idole est tout ce qui usurpe la place de Dieu dans nos coeurs. Cela peut être une chose mauvaise en elle-même, ou une chose discutable, ou une chose innocente ou même une chose sacrée ; mais si elle prend dans nos coeurs la première place, c'est une idole.

Lorsque Gédéon fit l'éphod d'or, il est très probable que sa première intention était bonne. Il avait refusé d'être fait roi, disant : « L'Éternel régnera sur vous » ; et par l'éphod qui n'était, évidemment, pas destiné à être porté, il peut avoir voulu simplement exprimer le fait que la victoire venait de l'Éternel seul. Mais Israël adora l'éphod, qui devint un piège pour Gédéon et toute sa famille.
Le désir de s'enrichir était probablement une des raisons pour lesquelles les Israélites s'allièrent avec les Cananéens, et Dieu nous dit que « l'avarice est : une idolâtrie ».

LES TÉMOINS DE DIEU.
- Même durant cette sombre période, comme dans tous les âges, Dieu ne resta pas sans témoins, et nous pouvons voir dans les libérateurs qu'Il suscita, non seulement une image générale du Christ, mais un enseignement pour le chrétien. Cet enseignement nous montre que, par la puissance du Christ, nous aussi pouvons devenir ses témoins. Le livre des Juges est un commentaire pratique de cette vérité que « Dieu a choisi les choses faibles de ce monde pour confondre les fortes... afin qu'aucune chair ne se glorifie en sa présence ».

Débora. - Dieu employa Ehud, le gaucher, pour délivrer Israël, et Shamgar, avec son aiguillon à boeufs. Il employa une femme pour stimuler le courage faiblissant de Barak et pour reprendre les hommes qui ne se rendaient pas utiles à l'heure du besoin. Débora dit à Barak : « N'est-ce pas l'ordre qu'a donné l'Éternel, le Dieu d'Israël ? Va, dirige-toi sur le Mont Thabor et l'Éternel livrera Sisera entre tes mains. » (Chap. 4: 6-7). Lorsque Barak ne consentit à y aller que si elle l'accompagnait, elle lui fit entendre que le voyage ne serait plus à son honneur à lui, « car l'Éternel livrera Sisera entre les mains d'une femme ».

Gédéon. - L'histoire de Gédéon est particulièrement encourageante. C'était un homme conscient de son néant. « Ah ! mon Seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël ? Voici, ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans la maison de mon père. » - « Va avec cette force que tu as, vaillant héros. » « Le Seigneur se tourna vers lui » et encouragea sa foi par divers signes de sa grande puissance. C'est ce regard et ce commandement qui firent de Gédéon un héros. Il commença dans sa propre maison, et sur l'ordre de l'Éternel détruisit l'autel de Baal élevé dans la maison de son père. Sa timidité naturelle se trahit par le fait qu'il le fit de nuit ; le courage qu'il avait reçu de Dieu par le fait qu'il le fit malgré tout.
Puis, l'Éternel dût réduire en nombre l'armée de Gédéon, afin que la victoire fût clairement attribuée à la force divine. Et avec les trois cents hommes d'élite qui ne s'arrêtèrent pas pour étancher longuement leur soif, Il délivra Israël.

Samson. - En Samson, nous avons le plus grand contraste possible avec Gédéon. Il était trop faible pour se gouverner lui-même ; riche en merveilleuses possibilités, il les gaspilla en temporisant avec le monde et violant son voeu de Nazaréat. Lorsque le chrétien essaie de servir deux maîtres, son témoignage pour Dieu perd sa puissance.

L'ANGE DE L'ALLIANCE.
- Pendant cette sombre période des Juges, l'Ange de l'Alliance, le Fils de Dieu Lui-même, apparut trois fois à son peuple. La première fois (Juges II : 1), Il montait de Guilgal, où Il apparut à Josué comme chef de l'armée de l'Éternel, puis à Bokim, et là Il leur parla comme nul autre que Jéhova ne pouvait parler, leur rappelant sa puissance et sa bonté et les réprimandant à cause de leur désobéissance. À ces paroles, « les enfants d'Israël élevèrent leur voix et pleurèrent. Et ils offrirent des sacrifices à l'Éternel ».

Environ cent cinquante ans après, Il apparut à Gédéon pour l'appeler à la grande oeuvre de la délivrance d'Israël. Gédéon apporta une offrande et un holocauste, et l'Ange de l'Éternel lui commanda de les poser sur le rocher - le rocher lui-même étant une image du Christ, de même que l'offrande - et Il toucha celle-ci avec son bâton, comme signe qu'elle était acceptée.

Quelque trente ans plus tard, l'Éternel apparut de la même manière à la femme de Manoah, et de nouveau à elle et à son mari, tous deux ensemble. Manoah, lui aussi, fit brûler une offrande et un holocauste, et l'offrit sur un rocher, « et il s'opéra un prodige ; car, comme la flamme montait de dessus l'autel vers le ciel, l'Ange de l'Éternel monta dans la flamme de l'autel ». Lorsque Manoah avait demandé son nom, Il avait répondu : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux » ; le même nom donné plus tard par Esaïe au Messie qui devait naître. Ainsi, nous sommes mis en présence de l'Enfant de Bethléem en la personne de l'Ange de Jéhova.

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant