Nous arrivons maintenant à un nouveau
Conducteur, et à un nouveau commandement de
se lever et de prendre possession d'un nouveau
pays.
Moïse ne put pas faire entrer le
peuple dans la Terre promise. Il personnifiait la
Loi. La Loi ne peut nous amener à la
plénitude des bénédictions de
l'Évangile. Seul, Jésus-Christ le
peut et, dans ce livre, Josué en fournit un
symbole. Son nom même a une signification
identique. Josué veut dire
« Jéhova est le salut. »
« Tu appelleras son nom Jésus -
Sauveur - car Il sauvera son peuple de leurs
péchés. »
Dieu donna à son peuple un triple
encouragement à marcher de l'avant et
à posséder le pays :
- 1° Le Don de la terre. « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne. »
- 2°, Le Commandement : « Lève-toi et prends courage. Ne t'ai-je pas donné cet ordre ? »
- 3° La promesse de sa Présence : « Comme j'ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi. »
Et l'Éternel leur ordonna d'observer tout
ce que Moïse leur avait commandé et de
méditer la loi jour et nuit.
LE PAYS. - L'entrée des enfants
d'Israël dans le pays de Canaan est pleine
d'instruction pour le chrétien. Il est
certain que dans un sens, Canaan est une image de
la meilleure patrie à laquelle nous
regardons comme à notre
« home » éternel. Mais
à plusieurs points de vue, c'est un symbole
encore beaucoup plus réel de notre
héritage présent dans le
Christ-Jésus, du bon pays dans lequel nous
sommes appelés à entrer pendant cette
vie.
C'est un pays de Repos,
au milieu
des vicissitudes de notre pèlerinage dans le
désert. Un pays « de grandes et
bonnes villes que tu n'as point bâties, de
maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens
et que tu n'as point remplies. »
(Deut.
6 : 10, 11).
C'est un pays d'Abondance.
« Un pays de froment, d'orge, de vignes,
de figuiers et de grenadiers ; pays d'oliviers
et de miel ; pays où tu mangeras du
pain avec abondance, où tu ne manqueras de
rien ; pays dont les pierres sont du fer et
des montagnes duquel tu tailleras
l'airain. »
(Deut.
8: 8,9).
C'est un pays d'Eau vive.
Un pays
de cours d'eau, de sources et de lacs qui
jaillissent dans les vallées et les
montagnes.
(Deut.
8 : 7).
C'est un pays de Victoire
promise. « Nul ne tiendra contre
vous. »
(Deut.
11 : 25).
Sûrement, c'est là un
tableau de notre héritage actuel dans le
Christ-Jésus ; c'est lui qui peut
donner à nos âmes un repos tel que
nous pouvons dire « Nous qui avons cru,
nous entrons dans le repos. »
Celui qui n'a pas épargné
son propre Fils. nous à promis
« toutes choses » avec Lui.
Christ a promis l'Eau vive, c'est-à-dire le
Saint-Esprit, à ceux qui viennent à
Lui et boivent. Et Il a promis une victoire
perpétuelle à ceux qui s'abandonnent
à sa direction. Une vie de conquêtes,
pleine du Saint-Esprit et de puissance, telle est
l'intention de Dieu vis-à-vis de chaque
chrétien, et celui qui demeure en Christ en
fait l'expérience. Il nous promet, non pas
l'absence de tribulation, mais la paix en
Lui ; non pas l'immunité contre les
tentations, contre la lutte, au le travail, mais en
Lui le repos et la paix.
« Craignons donc, tandis que
la promesse d'entrer dans le repos subsiste encore,
qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop
tard. »
(Héb.
4 : 1).
Dans les desseins de Dieu, ceux qui ont
été rachetés par le
précieux sang du Christ sont
déjà non seulement
« acceptés dans le
Bien-Aimé », mais aussi
« parfaits en Lui ». Toutefois,
il nous faut entrer par la foi en possession de ce
qui nous appartient déjà en
Christ.
LES GUERRES. - L'Épître aux
Éphésiens est, dans le Nouveau
Testament, la contre-partie du livre de
Josué. Elle nous parle de l'héritage
du chrétien en Christ, du bon pays,
« des lieux célestes »
auxquels Il a élevé dans sa
grâce ceux qui se confient en Lui. C'est
l'épître la plus remplie de profonde
expérience chrétienne, et pourtant
nulle autre part, nous n'avons une description plus
complète de l'armure nécessaire au
chrétien pour le genre de lutte le plus
élevé ; la lutte
« contre les principautés, contre
les dominations... contre les esprits
méchants dans les lieux
célestes. »
(Eph.
6 : 12).
Les ennemis d'Israël sont une image
des nôtres. L'Égypte
représentait le monde. Dans les
Amalékites du désert, descendants
d'Ésaü, qui vendit son droit
d'aînesse pour un plat de lentilles, peuple
parent d'Israël, nous voyons la chair ou le
« moi ». Mais dans les
Cananéens, nous trouvons l'image d'un ennemi
plus redoutable encore.
D'après les récits
contemporains aussi bien que d'après les
Écritures, ces nations semblent avoir
été la personnification même du
mal. Hautement civilisées, versées
dans les arts, ayant une haute culture
intellectuelle, elles n'en étaient pas moins
plongées dans une corruption sans
espoir.
Dans l'ordre de Dieu à
Israël. de les détruire
(Deut.
20 : 18, 19), nous
reconnaissons clairement sa manière d'agir
en jugement envers les nations, après leur avoir
donné tout le temps
nécessaire pour se repentir (voyez
Genèse 15 : 16), et nous voyons aussi
le souci qu'Il a du bien-être moral de son
peuple.
« Dieu a le droit de choisir,
sans tenir compte de personne, la meilleure
façon de châtier une nation coupable,
que ce soit par l'eau, le feu, le soufre, les
tremblements de terre, la famine, la peste ou la
guerre. Étudiez minutieusement ces Actes de
Dieu dans la Bible et à notre
époque. » (H. S.
Richardson).
LES RUSES DU DIABLE. - Les guerres
d'Israël contre les Cananéens sont une
image de notre conflit avec Satan.
« Revêtez-vous de l'armure
complète de Dieu afin de tenir ferme contre
les artifices du diable (D) (version
Synodale : embûches), Car nous
n'avons pas à lutter contre la chair et le
sang. » Les mots traduits par combattre (V. S.) ou luttes
(Synod. et D.)
impliquent une action corps à corps, et
c'est bien cela que l'Eglise expérimente de
nos jours. Dans tous les pays aujourd'hui, nous
entendons le même témoignage :
ceux qui connaissent le mieux la puissance du
Saint-Esprit font aussi l'expérience, encore
plus que les autres, d'une lutte personnelle avec
le diable.
On dirait qu'il sait que « son
temps est court » et que par
conséquent il doit déployer tout son
pouvoir contre ceux qui, pour le vaincre, ont
appris le triple secret
d'Apocalypse
12 : 11 -
« Ils l'ont vaincu (le diable) (1) par le
sang de l'Agneau (2) à cause de la parole de
leur témoignage (3), et ils n'ont pas
aimé leur vie jusqu'à craindre la
mort », c'est-à-dire : ils
ont pris leur place sur la croix comme
crucifiés avec Christ.
Le verset qui est devant nous parle
« des artifices du diable. » Il
vient non seulement comme un lion rugissant, mais
comme un serpent, et aussi comme un bel ange de
lumière ; et le comble de sa ruse est
de faire croire au mensonge de sa non-existence. Il
est tout disposé à
nier même sa propre personnalité, si,
par là, il peut nous aveugler.
LA MER ROUGE ET LE JOURDAIN. - Dans
« le chapitre de la Foi »
(Héb.
11), il y a un
intervalle de quarante ans entre le passage de la
Mer Rouge et la prise de Jéricho. Cet
intervalle est rempli par
l'incrédulité et la
désobéissance ; et même
l'acte de foi - le passage du Jourdain - qui amena
les enfants d'Israël dans le pays, n'est pas
mentionné. Car s'ils n'avaient pas
« erré » dans le
désert, ils n'auraient pas eu à
traverser le Jourdain. Ils auraient marché
tout droit, de Kadès Barnéa, sans
avoir à traverser le fleuve.
Les deux passages sont envisagés
ensemble dans le Psaume
114 : 5 :
« Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ?
Jourdain, pour retourner en
arrière ? »
Il y a évidemment un rapport
intime entre ces deux faits. Descendre dans les
profondeurs de la mer ou dans celles d'un fleuve,
signifie également la mort. Les deux nous
montrent notre participation à la mort du
Christ.
Le passage de la mer Rouge, dans la
pensée de Dieu, renferme toutes ces
significations, quoique nous n'en fassions pas
toujours l'expérience pratique. Il y a des
chrétiens qui, comme Paul, entrent dans la
signification profonde de la mort du Christ et
reçoivent le baptême de l'Esprit,
presque immédiatement après leur
conversion. C'est l'inutile parcours d'Israël
à travers le désert qui rendit le
second passage nécessaire. Il en est de
même de bien des chrétiens
d'aujourd'hui. Faute peut-être d'un
enseignement clair sur l'intention divine de les
bénir, ou par incrédulité
personnelle, combien s'en vont errer dans le
désert pendant des années
après leur conversion ! Il leur faut
ensuite accomplir un acte défini, comme la
traversée du Jourdain, pour les amener dans
« la terre des délices »
du Seigneur ; terre de paix, de repos et de
victoire. Ils ont vu Christ crucifié pour
eux comme base de leur salut,
mais il faut encore qu'ils soient pleinement
heureux, qu'ils se voient eux-mêmes
crucifiés avec Christ.
L'histoire des Israélites
traversant le Jourdain rend cette pensée si
merveilleusement simple qu'elle doit, de toute
nécessité être d'un secours
efficace à toute âme cherchant
à connaître la pleine signification de
la mort du Christ.
Le chenal du fleuve a plusieurs
séries de rives dessinées par le
courant lorsque celui-ci est à son plus haut
point ; et à cette époque le
fleuve débordait sur tous ses
rivages.
Il semble que le passage d'une grande
multitude - y compris les femmes, les enfants et le
bétail - à un tel moment de
l'année, fût une impossibilité
absolue.
Mais aussitôt que les pieds des
prêtres portant l'Arche de l'Alliance
touchèrent le flot débordant, les
eaux se séparèrent et les
prêtres marchèrent sur le sec, au
milieu du Jourdain, jusqu'à ce que tout le
peuple eût passé. Et Josué
dressa douze pierres au milieu du Jourdain,
à l'endroit où les sacrificateurs
s'étaient arrêtés de pied
ferme, et il commanda qu'un homme de chaque tribu
prenne une pierre du milieu du fleuve comme un
mémorial (V. S.) à jamais,
« afin que tous les peuples de la terre
sachent que la main de l'Éternel est
puissante, et afin que vous ayez toujours la
crainte de l'Éternel, votre
Dieu. »
(Josué
4 : 24).
ENSEVELIS ET RESSUSCITÉS AVEC
CHRIST. - L'Arche était un
« type » du Christ : Il
est descendu dans la mort pour nous.
« Étant donc ensevelis avec lui
par le baptême en sa mort, afin que, comme
Christ est ressuscité des morts, de
même, nous aussi, nous marchions en
nouveauté de vie. ».
(Rom.
6 : 4). Les douze pierres
ensevelies à jamais sous les eaux de la
mort, nous montrent notre place comme
crucifiés avec Christ. Les douze pierres,
dressées sur l'autre rive, nous montrent
notre position comme
ressuscités avec Lui. « Ainsi
vous-mêmes, regardez-vous comme morts au
péché et comme vivants pour Dieu en
Jésus-Christ. »
(Rom.
6 : 11). La parole que
Dieu nous adresse est celle-ci :
« Vous êtes morts, et votre vie est
cachée avec Christ en Dieu ».
Croire cela est une impossibilité aussi
grande que pour Israël de traverser le
Jourdain ; mais si nous le prenons au mot et
faisons mourir avec Christ notre vieil homme, Il
accomplit ces choses pour nous et nous rend
capables de vivre une vie de résurrection en
Christ-Jésus.
C'est là seulement le
début d'une nouvelle vie de victoire ;
l'acceptation de notre position de
ressuscités avec Christ qui rend la victoire
possible. C'était la pensée de Paul,
lorsqu'il disait : « Je suis
crucifié avec Christ, et je vis, ce n'est
plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi ;
si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la
foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui
s'est livré lui-même pour
moi. »
(Gal.
2 : 20).
L'étape suivante amena les
Enfants d'Israël à Guilgal, où
fut renouvelée l'alliance avec Dieu par le
rite longtemps négligé de la
circoncision, les mettant ainsi à part pour
l'Éternel. Le peuple choisi dut ensuite
célébrer la Pâque. Ils
mangèrent du blé du pays, la manne
ayant cessé le lendemain de la Pâque.
Dans l'Agneau immolé et le Pain de Vie, nous
avons une autre image du Christ.
LE CHEF DE L'ARMÉE DE
L'ÉTERNEL. - Ce n'est pas en symbole que
nous voyons seulement Christ dans le Livre de
Josué. Le Seigneur Lui-même y
resplendit dans toute sa gloire. « Comme
Josué était près de
Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici,
un homme se tenait debout devant lui, son
épée nue dans la main. Il alla vers
lui et lui dit : Es-tu des nôtres on de
nos ennemis ? Il répondit : Non,
mais je suis le chef de l'Armée de
l'Éternel, j'arrive maintenant. Josué
tomba le visage contre terre, se prosterna et lui
dit : Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son
Serviteur ?
Et
le chef de l'Armée de l'Éternel dit
à Josué : Ôte tes souliers
de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens
est saint. Et Josué fit ainsi... Et
l'Éternel dit à Josué :
Vois, je livre Jéricho entre tes
mains. »
Le Buisson ardent était une image
de l'Incarnation ; mais combien plus vive et
plus forte est celle qui a la forme d'un
homme ! Dieu dit : « Je l'ai
donné comme chef et commandant des
peuples. » (D). Bien souvent aujourd'hui,
un serviteur de Dieu peut se trouver
écrasé par la responsabilité
d'une grande entreprise, alors que s'il voulait
seulement lever les yeux et regarder, il verrait
Celui qui est puissant pour délivrer, et qui
est venu pour le décharger
complètement.
LA VICTOIRE. - « Par la foi,
les murs de Jéricho
tombèrent. » C'est là le
simple rapport que fait le Nouveau Testament
concernant la prise de cette ville. « Les
armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas
charnelles, mais elles sont puissantes, par la
vertu de Dieu, pour renverser les
forteresses. » Ceux qui vivent selon
l'Esprit ont appris à manier
l'épée de l'Esprit qui est la Parole
de Dieu et à éteindre les traits
enflammés du Malin par le bouclier de la
foi, Le saint remporte ses victoires d'avance et
à genoux ; puis il attend en silence la
délivrance de l'Éternel.
« Poussez des cris, car l'Éternel
a livré la ville entre vos
mains. »
Ce livre peut également
être comparé au livre des Actes,
où, par le Saint-Esprit, le Christ conduit
son Église à la victoire, et
où les forteresses païennes tombent
devant la prédication de l'Évangile
et la puissance de la prière.
« Par la foi, Rahab ne
périt pas avec les rebelles, parce qu'elle
avait reçu les espions avec
bienveillance. » Le gage de sa
sécurité fut le cordon
écarlate par laquelle elle les avait fait
descendre, attaché à sa
fenêtre. C'était comme une
répétition du gage de salut qu'avait
été le sang, sur les linteaux des
portes, à la première Pâque.
Autrefois, dans la marine royale
anglaise, chaque câble et chaque cordage
étaient marqués d'un fil rouge qui
courait dans toute la longueur, de sorte que, quel
que fut l'endroit où vous coupiez la corde,
vous trouviez le fil écarlate. Ainsi, la
ligne rouge de la rédemption par le
précieux sang du Christ traverse la Bible,
depuis la Genèse jusqu'à
l'Apocalypse.
PREUVES INDÉPENDANTES. - Chaque
épisode dans le récit de la
conquête de Canaan est un fragment d'histoire
vivante vécue et racontée par un
témoin oculaire, comme nous le verrions si
seulement nous avions la place nécessaire
pour nous arrêter aux détails.
Les positions stratégiques, la
configuration du pays, la fertilité
dépendant d'une culture laborieuse, la
description qui nous est donnée d'une
contrée très peuplée, avec des
villes murées et fortifiées et des
chariots de fer, son occupation par
différentes peuplades
étrangères - tout cela est exactement
la Canaan de l'époque de Josué telle
que nous la révèlent les recherches
modernes dans les hiéroglyphes
égyptiens et les tablettes de Tel-el-Amarna.
C'est la preuve que le livre de Josué est
bien ce qu'il prétend être
(Deut.
6 : 25) : un
document contemporain et non pas un écrit
postérieur. « Aucun signe d'une
époque plus récente n'apparaît
dans les noms des villes. » (Colonel
Conder),
Jérusalem est mentionnée
dans ce livre, et on a objecté que cette
cité ne fut appelée ainsi que sous le
règne de David. « Mais on a
trouvé des lettres à Tel-el-Amarna,
en Egypte, venant du roi de Jérusalem, qui
furent écrites à l'époque
même où Josué envahit Canaan.
Or, le nom de Jérusalem apparaît dans
les lettres, exactement comme dans les
Écritures. » (Urquhart). Ces
tablettes font aussi de continuelles allusions aux Habiri, qui
ont, depuis, été
identifiés avec les Hébreux. On
constate de fréquents appels au secours
venant des diverses parties de
Canaan à l'Égypte, pour lutter contre
ces puissants ennemis. Une lettre dit :
« L'hostilité des Hébreux
augmente contre le pays et contre les
dieux, » ce qui prouve le
monothéisme d'Israël.
La victoire de Jéricho fut suivie
de la défaite d'Aï. La route qui
conduisait à Aï passait par un
défilé rocheux et escarpé. Il
est donc naturel que les espions envoyés
pour reconnaître le pays aient dit :
« Il est inutile de faire marcher tout le
peuple ; deux ou trois mille hommes suffiront
pour battre Aï, ne donne pas cette fatigue
à tout le peuple, car ils sont en petit
nombre. » Le résultat de cette
attaque fut la défaite et une ignominieuse
retraite.
La pensée de l'honneur de Dieu
prédominait dans l'âme de
Josué. « Que feras-tu pour ton
grand Nom ? Et l'Éternel dit :
« Lève-toi ; pourquoi
restes-tu ainsi couché sur ton visage ? Israël a péché...
aussi
ne pourra-t-il pas, résister à ses
ennemis ».
Tout le butin de Jéricho devait
être consacré à
l'Éternel
(chap.
6 : 19 ; Deut.
7 - 25, 26) mais quelqu'un
avait pris de ces choses
« consacrées ».
De bon matin, Israël dut se
présenter devant Dieu, par tribu, par
famille et même par individu
séparé, jusqu'à ce qu'enfin,
le coupable, Acan, fût découvert et
eût confessé sa faute.
« J'ai péché... j'ai vu...
j'ai convoité... j'ai pris... j'ai
caché... » Et le trésor
caché fut trouvé et le jugement fut
exécuté sur Acan et sur toute sa
maison.
La défaite d'Aï fut donc
causée par le péché
dissimulé. Il y a ici une très
solennelle leçon : le
péché mène toujours à
la défaite. Extérieurement, tout peut
bien aller, mais on ne trompe pas Dieu.
L'obéissance absolue est la condition de la
victoire. « Si donc vous êtes
ressuscités avec Christ, cherchez les choses
qui sont en haut, où Christ est assis
à la droite de Dieu. »
(Col.
3 : 1).
Après que le péché
d'Acan eût été jugé,
l'Éternel dit: « Ne crains
point ; prends avec toi tous les gens de
guerre et monte contre
Aï. » Et Dieu donna la victoire. Il
peut arriver que nous ayons eu quelque grande
victoire comme Jéricho, suivie d'une
défaite dans un petit
« Aï », au cours de notre
vie journalière. Mais Dieu nous donnera la
victoire sur le lieu même où nous
fûmes honteusement défaits. Toutefois,
nous avons besoin de toute la puissance de Dieu
pour chaque bataille, et notre position est
toujours entièrement dépendante de
Lui.
EBAL ET GARIZIM. - Nous avons ensuite
l'exécution de l'ordre de Dieu à
Moïse, que les tribus se tinssent sur les
monts Ebal et Garizim, six sur l'un et six sur
l'autre, pour prononcer les
bénédictions et les
malédictions de la loi.
On a objecté qu'à pareille
distance, les deux fractions du peuple ne pouvaient
s'entendre mutuellement ; mais les
propriétés acoustiques de la
vallée sont remarquables et le chanoine
anglican Tristram les a mises lui-même
à l'épreuve, deux de ses compagnons
se postant sur les côtés
opposés de la vallée et
récitant les Dix commandements,
successivement. Ils s'entendaient les uns les
autres parfaitement. Ebal est au nord de la
vallée, Garizim au sud, Les prêtres
qui se tenaient près de l'Arche faisaient
sans doute face à l'est, l'Arche se trouvant
ainsi disposée toutes les fois que le
Tabernacle était dressé. Ainsi, le
Mont Ebal serait à gauche, en regardant vers
le nord, Garizim à droite, en regardant vers
le sud... Ce sont les positions indiquées
comme celles de la bénédiction et de
la malédiction, dans la parabole des Brebis
et des Boucs.
(Matt.
25 ; 32). Dans le
Tabernacle, les victimes étaient
immolées « au nord de l'autel,
devant l'Éternel ». L'autel des
sacrifices était également au nord,
sur le Mont Ebal ; l'expiation était
faite au lieu sur lequel le nuage de la
colère divine reposait. Nous ne pouvons que
constater le plan de Dieu dans l'harmonieuse
perfection de tous ces détails.
Vient ensuite la ruse des Gabaonites
qui, avec leur « pain sec et en
miettes », et leurs vêtements
usés, firent croire aux Enfants
d'Israël qu'ils venaient d'un pays lointain et
les persuadèrent de s'allier avec eux. C'est
parce qu'Israël ne prit pas conseil de
l'Éternel et accepta de leurs provisions,
qu'il tomba dans le piège. De nouveau, ici,
nous voyons combien il est urgent que nous
dépendions du Seigneur dans une vie de foi.
Il est tout disposé à nous conduire
dans chaque détail de nos vies, mais nous
devons chercher à connaître sa
volonté, et ne pas nous fier à nos
propres lumières ou à notre propre
intelligence.
Une fois allié aux Gabaonites,
Israël devait naturellement répondre
à leurs demandes de secours lorsque cinq
autres peuples s'élevèrent contre
eux. Dieu prit occasion de cette circonstance pour
livrer les cinq rois entre les mains de son peuple.
Comme ces nations adoraient le soleil et la lune,
il y avait une raison spéciale pour le
miracle que Dieu fit en ce jour et qui eut pour but
de leur montrer sa puissance et son autorité
sur l'univers céleste. Nous ignorons comment
ce miracle s'accomplit. Il nous suffit de savoir
que Celui qui créa les cieux et la terre a
tout pouvoir de contrôler leurs mouvements.
Les annales anciennes de la Grèce, de
l'Égypte et de la Chine confirment toutes ce
certain « long jour » dont le
Livre de Dieu nous parle.
(1)
POSSESSION. - La première
moitié du livre de Josué a comme note
dominante, la Victoire; la seconde, la Possession.
Quoique « toutes
choses soient à nous » en Christ,
il nous reste à en prendre possession par la
foi, d'une façon expérimentale. Il
était promis aux Israélites que tout
lieu où ils poseraient la plante de leur
pied serait à eux. Et
dans le 13me chapitre de ce livre, l'Éternel
dit à Josué : « Le
pays qui reste à soumettre est très
grand. » Il y avait de la
négligence de la part du peuple pour entrer
en possession du pays que Dieu lui avait
donné
(18 :
3).
Un détail de la division du
territoire entre les tribus est ensuite
donné : l'héritage échu
à deux tribus et demie au-delà du
Jourdain et celui échu à Caleb. Ce
vieux guerrier réclamait la montagne des
Anakins, avec ses grandes villes fortifiées
que Dieu lui avait promises quarante ans
auparavant. Il dit : « J'ai autant de force
pour combattre que j'en avais au jour de
Moïse... L'Éternel sera peut-être
avec moi et je les chasserai, comme
l'Éternel l'a dit. », Et Caleb
promit sa fille Acsa à quiconque
s'emparerait de la ville de Kirjath-Sépher.
Othniel, son neveu, la conquit et remporta le prix.
Acsa dit à son père :
« Fais-moi un présent (D. une
bénédiction), car tu m'as
donné une terre au midi ; donne moi
aussi des sources d'eau. Et il lui donna les
sources supérieures et les sources
inférieures. »
Notre Père céleste veut
aussi nous bénir de cette manière et
« donner le Saint-Esprit à ceux
qui le lui demandent. »
ÉTAT DE FAIBLESSE ET
D'IMPUISSANCE. - Il nous est ensuite
parlé de l'héritage de Juda ;
puis de celui d'Ephraïm et de Manassé.
Nous lisons que les enfants de Manassé ne
purent pas chasser les Cananéens, mais les
assujettirent et leur firent payer un tribut.
(Josué
17:12, 13 ; voyez
aussi 13 :
13 et 15 :
63). Lorsque nous en
arriverons au livre des Juges, nous verrons que
tous les tourments endurés par Israël
ont eu pour cause sa désobéissance au
sujet des Cananéens, que Dieu lui avait
ordonné de chasser. La décadence
avait déjà commencé du temps
de Josué. Quoique les enfants de Joseph
eussent failli à leur devoir, ils n'en
étaient pas moins ambitieux.
Ils parlèrent à
Josué en disant qu'ils étaient
devenus un grand peuple et que leur héritage
ne leur suffisait pas. Alors, Josué leur
proposa la montagne boisée qui était
un pays de géants. Mais les enfants de
Joseph eurent peur d'y aller parce que les
habitants avaient des chariots de fer. La
réponse de Josué fut celle d'un
sage ; il les engagea à prouver leur
pouvoir et leur grandeur en chassant les
Cananéens, ce qu'ils étaient capables
de faire, « malgré leurs chars de
fer et malgré leur
force ».
Nous assistons ensuite à
l'érection du Tabernacle à Silo,
où s'assembla toute la congrégation
d'Israël ; c'était un endroit
central pour les sacrifices. C'est alors que les
sept dernières tribus reçurent leur
part, et Josué la sienne en propre. Les
cités de refuge furent également
établies. Les villes données aux
Lévites le furent d'après un mode de
possession différent des autres, car
l'Éternel Lui-même était
« la portion de leur
héritage ».
CONCLUSION. - Le livre se termine par
une exhortation de Josué au peuple. Il lui
rappelle que c'est Dieu qui a combattu pour lui. Il
l'engage à garder tout ce qui est
écrit dans la Loi de Moïse et à
servir l'Éternel de tout coeur. Il les
invite à choisir, ce jour-même, qui
ils veulent servir ; quant à lui, sa
résolution est prise : « Moi
et ma maison, nous servirons
l'Éternel ». Le dernier acte de
Josué fut d'écrire ces mots dans le
livre de la loi de Dieu, et d'ériger une
grande pierre comme témoin du renouvellement
de l'Alliance.
Il meurt à cent dix ans, laissant
un exemple sans tache.
Après le récit de sa mort,
nous avons ces mots de mauvais augure :
« Israël servit l'Éternel
pendant toute la vie de Josué et pendant
toute la vie des anciens qui survécurent
à Josué et qui connaissaient tout ce
que l'Éternel avait fait en faveur
d'Israël. »
Notre Josué, Jésus-Christ,
ne meurt jamais. C'est Lui qui
nous amène dans le bon pays, et c'est
seulement dans la mesure où nous nous
soumettons à sa direction que nous
possédons ce pays et que nous sommes
vainqueurs de tous nos ennemis.
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