Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

III. LE CHRIST DANS LES LIVRES HISTORIQUES

I. JOSUÉ

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Nous arrivons maintenant à un nouveau Conducteur, et à un nouveau commandement de se lever et de prendre possession d'un nouveau pays.

Moïse ne put pas faire entrer le peuple dans la Terre promise. Il personnifiait la Loi. La Loi ne peut nous amener à la plénitude des bénédictions de l'Évangile. Seul, Jésus-Christ le peut et, dans ce livre, Josué en fournit un symbole. Son nom même a une signification identique. Josué veut dire « Jéhova est le salut. » « Tu appelleras son nom Jésus - Sauveur - car Il sauvera son peuple de leurs péchés. »

Dieu donna à son peuple un triple encouragement à marcher de l'avant et à posséder le pays :

1° Le Don de la terre. « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne. »
2°, Le Commandement : « Lève-toi et prends courage. Ne t'ai-je pas donné cet ordre ? »
3° La promesse de sa Présence : « Comme j'ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi. »

Et l'Éternel leur ordonna d'observer tout ce que Moïse leur avait commandé et de méditer la loi jour et nuit.

LE PAYS.
- L'entrée des enfants d'Israël dans le pays de Canaan est pleine d'instruction pour le chrétien. Il est certain que dans un sens, Canaan est une image de la meilleure patrie à laquelle nous regardons comme à notre « home » éternel. Mais à plusieurs points de vue, c'est un symbole encore beaucoup plus réel de notre héritage présent dans le Christ-Jésus, du bon pays dans lequel nous sommes appelés à entrer pendant cette vie.

C'est un pays de Repos, au milieu des vicissitudes de notre pèlerinage dans le désert. Un pays « de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, de maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies. » (Deut. 6 : 10, 11).

C'est un pays d'Abondance. « Un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; pays d'oliviers et de miel ; pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien ; pays dont les pierres sont du fer et des montagnes duquel tu tailleras l'airain. » (Deut. 8: 8,9).

C'est un pays d'Eau vive. Un pays de cours d'eau, de sources et de lacs qui jaillissent dans les vallées et les montagnes. (Deut. 8 : 7).

C'est un pays de Victoire promise. « Nul ne tiendra contre vous. » (Deut. 11 : 25).
Sûrement, c'est là un tableau de notre héritage actuel dans le Christ-Jésus ; c'est lui qui peut donner à nos âmes un repos tel que nous pouvons dire « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos. »

Celui qui n'a pas épargné son propre Fils. nous à promis « toutes choses » avec Lui. Christ a promis l'Eau vive, c'est-à-dire le Saint-Esprit, à ceux qui viennent à Lui et boivent. Et Il a promis une victoire perpétuelle à ceux qui s'abandonnent à sa direction. Une vie de conquêtes, pleine du Saint-Esprit et de puissance, telle est l'intention de Dieu vis-à-vis de chaque chrétien, et celui qui demeure en Christ en fait l'expérience. Il nous promet, non pas l'absence de tribulation, mais la paix en Lui ; non pas l'immunité contre les tentations, contre la lutte, au le travail, mais en Lui le repos et la paix.
« Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans le repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. » (Héb. 4 : 1).

Dans les desseins de Dieu, ceux qui ont été rachetés par le précieux sang du Christ sont déjà non seulement « acceptés dans le Bien-Aimé », mais aussi « parfaits en Lui ». Toutefois, il nous faut entrer par la foi en possession de ce qui nous appartient déjà en Christ.

LES GUERRES.
- L'Épître aux Éphésiens est, dans le Nouveau Testament, la contre-partie du livre de Josué. Elle nous parle de l'héritage du chrétien en Christ, du bon pays, « des lieux célestes » auxquels Il a élevé dans sa grâce ceux qui se confient en Lui. C'est l'épître la plus remplie de profonde expérience chrétienne, et pourtant nulle autre part, nous n'avons une description plus complète de l'armure nécessaire au chrétien pour le genre de lutte le plus élevé ; la lutte « contre les principautés, contre les dominations... contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » (Eph. 6 : 12).

Les ennemis d'Israël sont une image des nôtres. L'Égypte représentait le monde. Dans les Amalékites du désert, descendants d'Ésaü, qui vendit son droit d'aînesse pour un plat de lentilles, peuple parent d'Israël, nous voyons la chair ou le « moi ». Mais dans les Cananéens, nous trouvons l'image d'un ennemi plus redoutable encore.

D'après les récits contemporains aussi bien que d'après les Écritures, ces nations semblent avoir été la personnification même du mal. Hautement civilisées, versées dans les arts, ayant une haute culture intellectuelle, elles n'en étaient pas moins plongées dans une corruption sans espoir.

Dans l'ordre de Dieu à Israël. de les détruire (Deut. 20 : 18, 19), nous reconnaissons clairement sa manière d'agir en jugement envers les nations, après leur avoir donné tout le temps nécessaire pour se repentir (voyez Genèse 15 : 16), et nous voyons aussi le souci qu'Il a du bien-être moral de son peuple.

« Dieu a le droit de choisir, sans tenir compte de personne, la meilleure façon de châtier une nation coupable, que ce soit par l'eau, le feu, le soufre, les tremblements de terre, la famine, la peste ou la guerre. Étudiez minutieusement ces Actes de Dieu dans la Bible et à notre époque. » (H. S. Richardson).

LES RUSES DU DIABLE.
- Les guerres d'Israël contre les Cananéens sont une image de notre conflit avec Satan. « Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu afin de tenir ferme contre les artifices du diable (D) (version Synodale : embûches), Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang. » Les mots traduits par combattre (V. S.) ou luttes (Synod. et D.) impliquent une action corps à corps, et c'est bien cela que l'Eglise expérimente de nos jours. Dans tous les pays aujourd'hui, nous entendons le même témoignage : ceux qui connaissent le mieux la puissance du Saint-Esprit font aussi l'expérience, encore plus que les autres, d'une lutte personnelle avec le diable.

On dirait qu'il sait que « son temps est court » et que par conséquent il doit déployer tout son pouvoir contre ceux qui, pour le vaincre, ont appris le triple secret d'Apocalypse 12 : 11 - « Ils l'ont vaincu (le diable) (1) par le sang de l'Agneau (2) à cause de la parole de leur témoignage (3), et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort », c'est-à-dire : ils ont pris leur place sur la croix comme crucifiés avec Christ.

Le verset qui est devant nous parle « des artifices du diable. » Il vient non seulement comme un lion rugissant, mais comme un serpent, et aussi comme un bel ange de lumière ; et le comble de sa ruse est de faire croire au mensonge de sa non-existence. Il est tout disposé à nier même sa propre personnalité, si, par là, il peut nous aveugler.

LA MER ROUGE ET LE JOURDAIN.
- Dans « le chapitre de la Foi » (Héb. 11), il y a un intervalle de quarante ans entre le passage de la Mer Rouge et la prise de Jéricho. Cet intervalle est rempli par l'incrédulité et la désobéissance ; et même l'acte de foi - le passage du Jourdain - qui amena les enfants d'Israël dans le pays, n'est pas mentionné. Car s'ils n'avaient pas « erré » dans le désert, ils n'auraient pas eu à traverser le Jourdain. Ils auraient marché tout droit, de Kadès Barnéa, sans avoir à traverser le fleuve.
Les deux passages sont envisagés ensemble dans le Psaume 114 : 5 : « Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? »
Il y a évidemment un rapport intime entre ces deux faits. Descendre dans les profondeurs de la mer ou dans celles d'un fleuve, signifie également la mort. Les deux nous montrent notre participation à la mort du Christ.

Le passage de la mer Rouge, dans la pensée de Dieu, renferme toutes ces significations, quoique nous n'en fassions pas toujours l'expérience pratique. Il y a des chrétiens qui, comme Paul, entrent dans la signification profonde de la mort du Christ et reçoivent le baptême de l'Esprit, presque immédiatement après leur conversion. C'est l'inutile parcours d'Israël à travers le désert qui rendit le second passage nécessaire. Il en est de même de bien des chrétiens d'aujourd'hui. Faute peut-être d'un enseignement clair sur l'intention divine de les bénir, ou par incrédulité personnelle, combien s'en vont errer dans le désert pendant des années après leur conversion ! Il leur faut ensuite accomplir un acte défini, comme la traversée du Jourdain, pour les amener dans « la terre des délices » du Seigneur ; terre de paix, de repos et de victoire. Ils ont vu Christ crucifié pour eux comme base de leur salut, mais il faut encore qu'ils soient pleinement heureux, qu'ils se voient eux-mêmes crucifiés avec Christ.

L'histoire des Israélites traversant le Jourdain rend cette pensée si merveilleusement simple qu'elle doit, de toute nécessité être d'un secours efficace à toute âme cherchant à connaître la pleine signification de la mort du Christ.
Le chenal du fleuve a plusieurs séries de rives dessinées par le courant lorsque celui-ci est à son plus haut point ; et à cette époque le fleuve débordait sur tous ses rivages.
Il semble que le passage d'une grande multitude - y compris les femmes, les enfants et le bétail - à un tel moment de l'année, fût une impossibilité absolue.

Mais aussitôt que les pieds des prêtres portant l'Arche de l'Alliance touchèrent le flot débordant, les eaux se séparèrent et les prêtres marchèrent sur le sec, au milieu du Jourdain, jusqu'à ce que tout le peuple eût passé. Et Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à l'endroit où les sacrificateurs s'étaient arrêtés de pied ferme, et il commanda qu'un homme de chaque tribu prenne une pierre du milieu du fleuve comme un mémorial (V. S.) à jamais, « afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de l'Éternel est puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l'Éternel, votre Dieu. » (Josué 4 : 24).

ENSEVELIS ET RESSUSCITÉS AVEC CHRIST.
- L'Arche était un « type » du Christ : Il est descendu dans la mort pour nous. « Étant donc ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts, de même, nous aussi, nous marchions en nouveauté de vie. ». (Rom. 6 : 4). Les douze pierres ensevelies à jamais sous les eaux de la mort, nous montrent notre place comme crucifiés avec Christ. Les douze pierres, dressées sur l'autre rive, nous montrent notre position comme ressuscités avec Lui. « Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » (Rom. 6 : 11). La parole que Dieu nous adresse est celle-ci : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Croire cela est une impossibilité aussi grande que pour Israël de traverser le Jourdain ; mais si nous le prenons au mot et faisons mourir avec Christ notre vieil homme, Il accomplit ces choses pour nous et nous rend capables de vivre une vie de résurrection en Christ-Jésus.

C'est là seulement le début d'une nouvelle vie de victoire ; l'acceptation de notre position de ressuscités avec Christ qui rend la victoire possible. C'était la pensée de Paul, lorsqu'il disait : « Je suis crucifié avec Christ, et je vis, ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. » (Gal. 2 : 20).

L'étape suivante amena les Enfants d'Israël à Guilgal, où fut renouvelée l'alliance avec Dieu par le rite longtemps négligé de la circoncision, les mettant ainsi à part pour l'Éternel. Le peuple choisi dut ensuite célébrer la Pâque. Ils mangèrent du blé du pays, la manne ayant cessé le lendemain de la Pâque. Dans l'Agneau immolé et le Pain de Vie, nous avons une autre image du Christ.

LE CHEF DE L'ARMÉE DE L'ÉTERNEL.
- Ce n'est pas en symbole que nous voyons seulement Christ dans le Livre de Josué. Le Seigneur Lui-même y resplendit dans toute sa gloire. « Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main. Il alla vers lui et lui dit : Es-tu des nôtres on de nos ennemis ? Il répondit : Non, mais je suis le chef de l'Armée de l'Éternel, j'arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna et lui dit : Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son Serviteur ? Et le chef de l'Armée de l'Éternel dit à Josué : Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Et Josué fit ainsi... Et l'Éternel dit à Josué : Vois, je livre Jéricho entre tes mains. »

Le Buisson ardent était une image de l'Incarnation ; mais combien plus vive et plus forte est celle qui a la forme d'un homme ! Dieu dit : « Je l'ai donné comme chef et commandant des peuples. » (D). Bien souvent aujourd'hui, un serviteur de Dieu peut se trouver écrasé par la responsabilité d'une grande entreprise, alors que s'il voulait seulement lever les yeux et regarder, il verrait Celui qui est puissant pour délivrer, et qui est venu pour le décharger complètement.

LA VICTOIRE.
- « Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent. » C'est là le simple rapport que fait le Nouveau Testament concernant la prise de cette ville. « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser les forteresses. » Ceux qui vivent selon l'Esprit ont appris à manier l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu et à éteindre les traits enflammés du Malin par le bouclier de la foi, Le saint remporte ses victoires d'avance et à genoux ; puis il attend en silence la délivrance de l'Éternel. « Poussez des cris, car l'Éternel a livré la ville entre vos mains. »

Ce livre peut également être comparé au livre des Actes, où, par le Saint-Esprit, le Christ conduit son Église à la victoire, et où les forteresses païennes tombent devant la prédication de l'Évangile et la puissance de la prière.

« Par la foi, Rahab ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait reçu les espions avec bienveillance. » Le gage de sa sécurité fut le cordon écarlate par laquelle elle les avait fait descendre, attaché à sa fenêtre. C'était comme une répétition du gage de salut qu'avait été le sang, sur les linteaux des portes, à la première Pâque.

Autrefois, dans la marine royale anglaise, chaque câble et chaque cordage étaient marqués d'un fil rouge qui courait dans toute la longueur, de sorte que, quel que fut l'endroit où vous coupiez la corde, vous trouviez le fil écarlate. Ainsi, la ligne rouge de la rédemption par le précieux sang du Christ traverse la Bible, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse.

PREUVES INDÉPENDANTES.
- Chaque épisode dans le récit de la conquête de Canaan est un fragment d'histoire vivante vécue et racontée par un témoin oculaire, comme nous le verrions si seulement nous avions la place nécessaire pour nous arrêter aux détails.

Les positions stratégiques, la configuration du pays, la fertilité dépendant d'une culture laborieuse, la description qui nous est donnée d'une contrée très peuplée, avec des villes murées et fortifiées et des chariots de fer, son occupation par différentes peuplades étrangères - tout cela est exactement la Canaan de l'époque de Josué telle que nous la révèlent les recherches modernes dans les hiéroglyphes égyptiens et les tablettes de Tel-el-Amarna. C'est la preuve que le livre de Josué est bien ce qu'il prétend être (Deut. 6 : 25) : un document contemporain et non pas un écrit postérieur. « Aucun signe d'une époque plus récente n'apparaît dans les noms des villes. » (Colonel Conder),

Jérusalem est mentionnée dans ce livre, et on a objecté que cette cité ne fut appelée ainsi que sous le règne de David. « Mais on a trouvé des lettres à Tel-el-Amarna, en Egypte, venant du roi de Jérusalem, qui furent écrites à l'époque même où Josué envahit Canaan. Or, le nom de Jérusalem apparaît dans les lettres, exactement comme dans les Écritures. » (Urquhart). Ces tablettes font aussi de continuelles allusions aux Habiri, qui ont, depuis, été identifiés avec les Hébreux. On constate de fréquents appels au secours venant des diverses parties de Canaan à l'Égypte, pour lutter contre ces puissants ennemis. Une lettre dit : « L'hostilité des Hébreux augmente contre le pays et contre les dieux, » ce qui prouve le monothéisme d'Israël.

La victoire de Jéricho fut suivie de la défaite d'Aï. La route qui conduisait à Aï passait par un défilé rocheux et escarpé. Il est donc naturel que les espions envoyés pour reconnaître le pays aient dit : « Il est inutile de faire marcher tout le peuple ; deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï, ne donne pas cette fatigue à tout le peuple, car ils sont en petit nombre. » Le résultat de cette attaque fut la défaite et une ignominieuse retraite.

La pensée de l'honneur de Dieu prédominait dans l'âme de Josué. « Que feras-tu pour ton grand Nom ? Et l'Éternel dit : « Lève-toi ; pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ? Israël a péché... aussi ne pourra-t-il pas, résister à ses ennemis ».

Tout le butin de Jéricho devait être consacré à l'Éternel (chap. 6 : 19 ; Deut. 7 - 25, 26) mais quelqu'un avait pris de ces choses « consacrées ».

De bon matin, Israël dut se présenter devant Dieu, par tribu, par famille et même par individu séparé, jusqu'à ce qu'enfin, le coupable, Acan, fût découvert et eût confessé sa faute. « J'ai péché... j'ai vu... j'ai convoité... j'ai pris... j'ai caché... » Et le trésor caché fut trouvé et le jugement fut exécuté sur Acan et sur toute sa maison.

La défaite d'Aï fut donc causée par le péché dissimulé. Il y a ici une très solennelle leçon : le péché mène toujours à la défaite. Extérieurement, tout peut bien aller, mais on ne trompe pas Dieu. L'obéissance absolue est la condition de la victoire. « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. » (Col. 3 : 1).
Après que le péché d'Acan eût été jugé, l'Éternel dit: « Ne crains point ; prends avec toi tous les gens de guerre et monte contre Aï. » Et Dieu donna la victoire. Il peut arriver que nous ayons eu quelque grande victoire comme Jéricho, suivie d'une défaite dans un petit « Aï », au cours de notre vie journalière. Mais Dieu nous donnera la victoire sur le lieu même où nous fûmes honteusement défaits. Toutefois, nous avons besoin de toute la puissance de Dieu pour chaque bataille, et notre position est toujours entièrement dépendante de Lui.

EBAL ET GARIZIM.
- Nous avons ensuite l'exécution de l'ordre de Dieu à Moïse, que les tribus se tinssent sur les monts Ebal et Garizim, six sur l'un et six sur l'autre, pour prononcer les bénédictions et les malédictions de la loi.

On a objecté qu'à pareille distance, les deux fractions du peuple ne pouvaient s'entendre mutuellement ; mais les propriétés acoustiques de la vallée sont remarquables et le chanoine anglican Tristram les a mises lui-même à l'épreuve, deux de ses compagnons se postant sur les côtés opposés de la vallée et récitant les Dix commandements, successivement. Ils s'entendaient les uns les autres parfaitement. Ebal est au nord de la vallée, Garizim au sud, Les prêtres qui se tenaient près de l'Arche faisaient sans doute face à l'est, l'Arche se trouvant ainsi disposée toutes les fois que le Tabernacle était dressé. Ainsi, le Mont Ebal serait à gauche, en regardant vers le nord, Garizim à droite, en regardant vers le sud... Ce sont les positions indiquées comme celles de la bénédiction et de la malédiction, dans la parabole des Brebis et des Boucs. (Matt. 25 ; 32). Dans le Tabernacle, les victimes étaient immolées « au nord de l'autel, devant l'Éternel ». L'autel des sacrifices était également au nord, sur le Mont Ebal ; l'expiation était faite au lieu sur lequel le nuage de la colère divine reposait. Nous ne pouvons que constater le plan de Dieu dans l'harmonieuse perfection de tous ces détails.

Vient ensuite la ruse des Gabaonites qui, avec leur « pain sec et en miettes », et leurs vêtements usés, firent croire aux Enfants d'Israël qu'ils venaient d'un pays lointain et les persuadèrent de s'allier avec eux. C'est parce qu'Israël ne prit pas conseil de l'Éternel et accepta de leurs provisions, qu'il tomba dans le piège. De nouveau, ici, nous voyons combien il est urgent que nous dépendions du Seigneur dans une vie de foi. Il est tout disposé à nous conduire dans chaque détail de nos vies, mais nous devons chercher à connaître sa volonté, et ne pas nous fier à nos propres lumières ou à notre propre intelligence.

Une fois allié aux Gabaonites, Israël devait naturellement répondre à leurs demandes de secours lorsque cinq autres peuples s'élevèrent contre eux. Dieu prit occasion de cette circonstance pour livrer les cinq rois entre les mains de son peuple. Comme ces nations adoraient le soleil et la lune, il y avait une raison spéciale pour le miracle que Dieu fit en ce jour et qui eut pour but de leur montrer sa puissance et son autorité sur l'univers céleste. Nous ignorons comment ce miracle s'accomplit. Il nous suffit de savoir que Celui qui créa les cieux et la terre a tout pouvoir de contrôler leurs mouvements. Les annales anciennes de la Grèce, de l'Égypte et de la Chine confirment toutes ce certain « long jour » dont le Livre de Dieu nous parle. (1)

POSSESSION.
- La première moitié du livre de Josué a comme note dominante, la Victoire; la seconde, la Possession. Quoique « toutes choses soient à nous » en Christ, il nous reste à en prendre possession par la foi, d'une façon expérimentale. Il était promis aux Israélites que tout lieu où ils poseraient la plante de leur pied serait à eux. Et dans le 13me chapitre de ce livre, l'Éternel dit à Josué : « Le pays qui reste à soumettre est très grand. » Il y avait de la négligence de la part du peuple pour entrer en possession du pays que Dieu lui avait donné (18 : 3).

Un détail de la division du territoire entre les tribus est ensuite donné : l'héritage échu à deux tribus et demie au-delà du Jourdain et celui échu à Caleb. Ce vieux guerrier réclamait la montagne des Anakins, avec ses grandes villes fortifiées que Dieu lui avait promises quarante ans auparavant. Il dit : « J'ai autant de force pour combattre que j'en avais au jour de Moïse... L'Éternel sera peut-être avec moi et je les chasserai, comme l'Éternel l'a dit. », Et Caleb promit sa fille Acsa à quiconque s'emparerait de la ville de Kirjath-Sépher. Othniel, son neveu, la conquit et remporta le prix. Acsa dit à son père : « Fais-moi un présent (D. une bénédiction), car tu m'as donné une terre au midi ; donne moi aussi des sources d'eau. Et il lui donna les sources supérieures et les sources inférieures. »
Notre Père céleste veut aussi nous bénir de cette manière et « donner le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. »

ÉTAT DE FAIBLESSE ET D'IMPUISSANCE.
- Il nous est ensuite parlé de l'héritage de Juda ; puis de celui d'Ephraïm et de Manassé. Nous lisons que les enfants de Manassé ne purent pas chasser les Cananéens, mais les assujettirent et leur firent payer un tribut. (Josué 17:12, 13 ; voyez aussi 13 : 13 et 15 : 63). Lorsque nous en arriverons au livre des Juges, nous verrons que tous les tourments endurés par Israël ont eu pour cause sa désobéissance au sujet des Cananéens, que Dieu lui avait ordonné de chasser. La décadence avait déjà commencé du temps de Josué. Quoique les enfants de Joseph eussent failli à leur devoir, ils n'en étaient pas moins ambitieux.

Ils parlèrent à Josué en disant qu'ils étaient devenus un grand peuple et que leur héritage ne leur suffisait pas. Alors, Josué leur proposa la montagne boisée qui était un pays de géants. Mais les enfants de Joseph eurent peur d'y aller parce que les habitants avaient des chariots de fer. La réponse de Josué fut celle d'un sage ; il les engagea à prouver leur pouvoir et leur grandeur en chassant les Cananéens, ce qu'ils étaient capables de faire, « malgré leurs chars de fer et malgré leur force ».

Nous assistons ensuite à l'érection du Tabernacle à Silo, où s'assembla toute la congrégation d'Israël ; c'était un endroit central pour les sacrifices. C'est alors que les sept dernières tribus reçurent leur part, et Josué la sienne en propre. Les cités de refuge furent également établies. Les villes données aux Lévites le furent d'après un mode de possession différent des autres, car l'Éternel Lui-même était « la portion de leur héritage ».

CONCLUSION.
- Le livre se termine par une exhortation de Josué au peuple. Il lui rappelle que c'est Dieu qui a combattu pour lui. Il l'engage à garder tout ce qui est écrit dans la Loi de Moïse et à servir l'Éternel de tout coeur. Il les invite à choisir, ce jour-même, qui ils veulent servir ; quant à lui, sa résolution est prise : « Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel ». Le dernier acte de Josué fut d'écrire ces mots dans le livre de la loi de Dieu, et d'ériger une grande pierre comme témoin du renouvellement de l'Alliance.
Il meurt à cent dix ans, laissant un exemple sans tache.

Après le récit de sa mort, nous avons ces mots de mauvais augure : « Israël servit l'Éternel pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient tout ce que l'Éternel avait fait en faveur d'Israël. »

Notre Josué, Jésus-Christ, ne meurt jamais. C'est Lui qui nous amène dans le bon pays, et c'est seulement dans la mesure où nous nous soumettons à sa direction que nous possédons ce pays et que nous sommes vainqueurs de tous nos ennemis.


(1) Pour des autorités voir The Scriptures of Truth (Les Écritures de Vérité), par Sidney Collett, page 287. 
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