Dans le livre des Nombres, nous constatons
l'incapacité des enfants d'Israël
d'entrer dans le pays et de le posséder. Le
dessein de Dieu, en les faisant sortir
d'Égypte, était de les amener dans la
Terre promise (voyez Exode
3 : 8). Dans sa
tendresse
à leur égard, Il ne les conduisit pas
par le chemin le plus court qui passait par le pays
des Philistins ; car Dieu dit :
« le peuple pourrait se repentir envoyant
la guerre, et retourner en
Égypte. »
(Exode
13 : 17). Mais lorsque,
après les avoir dirigés à
travers le désert du Sinaï pour
recevoir la loi, Il les amena à
Kadès-Barnéa, le moment qu'Il avait
choisi pour les faire entrer dans le pays et le
posséder était venu. Mais dans les
chapitres 13
et 14 des Nombres nous voyons
comment, à cause de leur
incrédulité et de leur
désobéissance aux commandements de
Dieu, les Israélites ne purent pas entrer
dans le pays promis.
Alors, se déroulèrent les
longues années passées à errer
dans le désert, ce qui n'était pas
l'itinéraire que Dieu avait fait pour eux,
mais seulement le résultat de leur
rébellion.
Quelle image de la vie de plus d'un
enfant de Dieu, aujourd'hui encore !
Racheté de l'esclavage de Satan, et
néanmoins incapable d'entrer dans la
plénitude des bénédictions de
l'Évangile du Christ ! Ne
connaissons-nous pas tous, soit dans le
passé, soit dans le présent, quelque
chose de cette vie du désert, vie de
défaite et d'impuissance ?
Pourtant, même dans ses
égarements, l'Éternel n'abandonna pas
son peuple. Il en eut pitié et lui accorda
ses grâces, sa protection et sa direction
jour après jour.
PÈLERINAGE ET COMBATS. - Les
Nombres sont un livre qui décrit un
pèlerinage et un état de guerre
continuel. Dans les premiers chapitres, nous voyons
que Dieu avait tout arrangé pour le voyage.
Ce quatrième des livres de Moïse est,
comme les autres, rempli du Christ. Presque
à chaque page resplendit une beauté
nouvelle, dont nous ne pouvons parler, faute de la
place nécessaire. Nous voyons le camp
organisé dans un ordre parfait autour du
Tabernacle - image du Christ au milieu de son
peuple.
LA NUÉE. - Nous voyons une
colonne de fumée et de feu sur le
Tabernacle, dans le Lieu très Saint. Cette
nuée s'étendait, vraisemblablement,
comme un vaste rideau, sur le camp tout
entier ; le jour, tel un nuage protecteur des
rayons du soleil ; la nuit, comme une colonne
de feu pour éclairer le camp. La nuée
réglementait tous les mouvements du
camp ; son déplacement était le
signal attendu par les trompettes d'argent pour
sonner l'ordre de marche en avant. Quand la
nuée demeurait, les Israélites
demeuraient. Quand elle avançait, ils
avançaient aussi, que ce fût de jour
ou de nuit, qu'elle restât deux jours au
même endroit, ou un mois ou une année.
La nuée est un symbole de la direction du
Seigneur, direction qui ne nous fait jamais
défaut : « Celui qui me suit,
a dit Jésus, ne marchera pas dans les
ténèbres, mais il aura la
lumière de la vie. » Il nous faut
donc « regarder à
Jésus » afin de ne pas perdre sa
direction.
LES TROMPETTES D'ARGENT. - En relation
étroite avec la nuée, était la
sonnerie des trompettes d'argent. Elles
annonçaient le départ du camp et
rassemblaient le peuple, soit pour la guerre, soit
pour
les
jours de fête et de joie. Elles pouvaient
être entendues des extrémités
du camp, et lorsque Israël en percevait le
son, il devait obéir : « Mes
brebis entendent ma voix, je les connais et elles
me suivent. »
Les bannières sous lesquelles
furent rangées les tribus, l'Arche de
l'Alliance allant devant ; la substitution de
la tribu de Lévi aux premiers-nés
pour faire le travail du Sanctuaire, et la
consécration des Lévites ; la
façon de couvrir les ustensiles du culte
pendant la marche ; la loi du Nazaréat,
- sont tout autant de leçons nouvelles pour
ceux qui ont des oreilles pour entendre.
Le livre, aux tout premiers versets,
nous montre les membres de l'assemblée
réunis devant Moïse et Aaron pour
déclarer leur généalogie.
(Nombres
1 : 18). Combien
d'entre nous peuvent faire de même au point
de vue spirituel ? Combien peuvent
répondre à l'exhortation de
Pierre : « Sanctifiez dans vos
coeurs le Seigneur Christ, étant toujours
prêts à vous défendre, avec
douceur et respect, devant quiconque vous demande
raison de l'espérance qui est en
vous. » Arrêtons-nous et
demandons-nous si nous avons vraiment
expérimenté la grande transformation
que le Christ déclare absolument
nécessaire lorsqu'il dit :
« Il faut que vous naissiez de
nouveau. »
LES LOIS DE DIEU AU SUJET DES OFFRANDES.
- Le chapitre
7 nous parle des offrandes
des princes. Ils apportèrent chacun
exactement les mêmes, mais au lieu de les
citer toutes ensemble, chacune est
répétée en détail. Dieu
prend plaisir dans les dons de ses enfants. Voyez
quel cas Jésus fait de l'offrande de la
pauvre veuve qui mit dans le tronc tout ce qu'elle
avait ! Et Il annonce que l'acte de Marie de
Béthanie en versant le parfum à ses
pieds, serait raconté partout où
l'Évangile serait
prêché.
Il est certain qu'à la
lumière du Calvaire, nos offrandes
devraient, de beaucoup, dépasser celles des Israélites
sous la Loi,
mais combien elles en sont loin ! Certains
disent : « Les Juifs donnaient la
dîme, mais moi je donne bien plus que le
dixième de mon revenu ! » Et
cependant, s'ils examinaient consciencieusement
leurs livres de comptes, ils seraient
étonnés de voir qu'ils donnent moins
que la dîme.
D'autre part, cette dîme
n'était qu'une petite partie de ce que les
Israélites donnaient. Les tributs
variés s'élevaient (cette dîme
comprise) à environ un quart où
même à un tiers de leurs revenus, et
cependant, ce n'était qu'après avoir
payé ceci que leurs offrandes volontaires
commençaient !
Si nous, chrétiens, savions
donner en de telles proportions, les Missions
Étrangères ou n'importe quelle autre
branche de l'oeuvre que Dieu nous a confiée,
ne manqueraient de rien.
AARON. - Le livre des Nombres nous donne
un enseignement nouveau au sujet d'Aaron. Lorsque
l'Éternel envoya la peste parmi le peuple
à cause de ses péchés, nous
voyons Aaron - le Grand-Prêtre qu'ils
venaient de calomnier - avec l'encensoir plein de
parfum, courant vers le peuple et se plaçant
entre les morts et les vivants pour faire
l'expiation. Quelle image de Celui qui est plus
grand qu'Aaron - Celui qui fut insulté et
crucifié - et qui, ayant complètement
expié le péché du peuple, est
vivant à jamais afin d'intercéder
pour nous !
Immédiatement après cet
événement, les représentants
du peuple reçurent de Dieu, l'ordre
d'apporter une verge et de la déposer dans
le Tabernacle, devant le témoignage. Et la
verge de l'homme que Dieu choisissait devait
fleurir. Les verges demeurèrent là
toute la nuit et le matin, seule, la verge d'Aaron
avait poussé des boutons, produit des fleurs
et mûri des amandes. Les verges des princes
étaient les symboles d'une puissance
naturelle et terrestre, celle d'Aaron
représentait la puissance spirituelle. Celle qui
est
naturelle à l'homme peut réformer et
civiliser ; celle de Jésus seule change
les coeurs et leur communique une nouvelle vie.
(Chapitre
17).
(1).
Les Sacrificateurs et les Lévites
ne devaient avoir aucun héritage (ou
possession) dans le pays, car l'Éternel
Lui-même était « leur part
et leur possession ». Ils n'y perdaient
rien. Le meilleur en huile, le meilleur en vin et
en froment étaient à eux
« par droit
d'onction ».
Puisque nous sommes les sacrificateurs
du Seigneur, Il est Lui-même notre part et
notre possession. Nous avons tout en Lui et nous
pouvons réellement dire « Un bel
héritage m'est
échu. »
Vint l'heure où Aaron devait
mourir.
(Chap.
20). Moïse reçut
l'ordre de prendre Aaron et de le faire monter sur
la montagne de Hor, de le dépouiller de ses
vêtements et d'en revêtir
Eléazar son fils. Et Aaron mourut sur la
montagne.
Ici, le type n'atteint pas à la
perfection de son glorieux anti-type.
« Il parait un autre prêtre, -
institué, non d'après la loi d'une
ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une
vie impérissable ».
(Hébr.
7 : 15-16). Ce fut
à cause de la désobéissance de
Moïse et d'Aaron, en frappant le rocher, qu'il
ne leur fut pas permis d'entrer dans la Terre
promise. La première fois, dans l'Exode, le
Rocher représentait notre Sauveur frappé. La seconde fois, il
leur fut
commandé de seulement parler au
Rocher. Le mot hébreu pour rocher, dans Exode
17 : 6, signifie un
rocher de forme basse et plate. Dans Nombres
20: 8, c'est un rocher haut
élevé.
L'EAU DE PURIFICATION. - Dans le
dix-neuvième chapitre des Nombres, nous
avons la loi qui concerne l'Eau de Purification,
signe de la prévoyance divine à
l'égard des souillures de la vie
quotidienne. L'efficacité purificatrice de l'eau
venait des
cendres d'une vache rousse, offerte comme sacrifice
expiatoire, avec lesquelles on la
mélangeait. C'était donc une
purification basée sur l'expiation, une
figure du sang de Jésus-Christ qui purifie
(littéralement : qui va
purifiant) de tout péché ceux qui
marchent dans la lumière.
(I,
Jean 1 : 7).
C'est peut-être à cette
eau-là que le Seigneur faisait allusion dans
sa conversation avec Nicodème, quand Il
dit : « Si un homme ne naît
d'eau et d'esprit, il ne peut voir le royaume de
Dieu. » L'incapacité de
Nicodème de comprendre cette image provoque
ce reproche de notre Seigneur - « Tu es
un docteur en Israël et tu ne comprends pas
ces choses ? »
(Jean
3 : 10).
De combien de choses nous nous privons,
nous chrétiens, dans la compréhension
du Nouveau Testament, en négligeant les
images contenues dans l'Ancien !
(2).
L'ENSEIGNEMENT PAR LES FIGURES. - Notre
Sauveur Lui-même employait les figures dans
son enseignement, par exemple celles de la manne,
de l'eau vive, de la lumière du monde. Mais
les images de la dernière partie du Nouveau
Testament sont presque toutes relatives à sa
mort et à sa résurrection. Et, par la
nature même de ces événements,
il est compréhensible qu'Il n'appuyât
pas beaucoup sur ce sujet avant leur
accomplissement. Il est même remarquable
qu'Il nous ait donné des symboles aussi
clairs de sa mort, tels que l'eau de purification
dans le texte qui est devant nous, dans celui qui
suit immédiatement : le Serpent
d'Airain et, enfin, dans le repas pascal, lorsqu'Il
dit : « Ceci est mon sang, le sang
de la nouvelle alliance, répandu pour la
rémission des
péchés. »
Quand aux images de sa
résurrection, Il donne celle du temple qui
se serait reconstruit trois jours après avoir été
détruit ; puis celle de Jonas :
« Ainsi le Fils de l'Homme restera dans
le sépulcre trois jours et trois
nuits. » - Sa conversation avec les deux
disciples sur le chemin d'Emmaüs, après
sa résurrection, doit avoir
été pleine de la
révélation de ces types ; et
sans doute, elle forma la base de cette ligne
d'enseignement qu'ont suivie les écrivains
du Nouveau Testament.
LE SERPENT D'AIRAIN. - En contournant le
pays d'Edom, les enfants d'Israël
arrivèrent aux terres sablonneuses du haut
du golfe d'Akaba. Profondément
découragés à cause de la route
difficile qu'ils avaient rencontrée, ils
murmurèrent avec amertume contre Dieu. Et il
leur envoya des serpents brûlants.
(Chap.
21). Il prit la chose qu'il
avait sous la main pour accomplir son dessein. Les
voyageurs nous disent que cette même
contrée est encore infestée de
serpents venimeux, zébrés de raies et
de taches rouges. Lorsque le peuple confessa son
iniquité et supplia Moïse
d'intercéder pour lui, Dieu ordonna de faire
un serpent d'airain et de l'élever sur une
perche. « Et il arrivera que quiconque
aura été mordu et le regardera,
conservera la vie. »
Notre Sauveur revendiquait ce tableau
comme une représentation du salut que les
hommes trouveraient en Lui. Il est bien
évident que la puissance de vie ne
résidait pas dans le serpent d'airain.
Où était-elle donc ?
Il n'y a pas d'autre réponse
à cette question que celle-ci la croix du
Calvaire. Le Fils de l'Homme, qui est le Fils de
Dieu, y est élevé pour nous. Il y a
la vie dans un regard porté vers le
Crucifié. Le poison du péché
produit la mort, d'après l'expérience
humaine. Le remède divin était un
serpent d'airain élevé, inoffensif,
mais qui était l'image de ceux qui avaient
apporté la malédiction.
« Car Il a été fait
péché pour nous, Lui qui n'a point
connu le péché, afin que nous
devenions en lui justice de Dieu. »
(2
Cor. 5 : 21).
Il y a, dans l'application que le Christ
fait de cette image à Lui-même, un
trait particulier qu'on laisse souvent de
côté. C'est ceci : la
régénération, ou la nouvelle
naissance, a lieu comme résultat de la foi
au sacrifice expiatoire du Christ. Les
Israélites mordus n'étaient pas
seulement guéris en regardant le serpent,
mais ils recevaient la vie. C'est pourquoi,
lorsque Nicodème s'étonnait des
paroles du Christ : « Il faut que
vous naissiez de nouveau » et demandait
« comment ces choses se pouvaient
faire », Jésus le dirigea tout
droit au Calvaire et lui dit :
« Comme Moïse éleva le
serpent dans le désert, de même, il
faut que le Fils de l'Homme soit
élevé, afin que quiconque croit en
Lui ait la vie éternelle. »
(Jean
3 : 14-15).
Chaque Israélite mordu qui
regardait, vivait. Tout enfant d'Adam,
« mort dans ses fautes et dans ses
péchés », qui a
regardé à Jésus comme à
son Sauveur, a reçu de Lui la vie
éternelle. Dans tous les âges, depuis
que l'Évangile a été
prêché pour la première fois,
une multitude de gens, qu'aucun homme ne pourrait
compter, jeunes et vieux, ignorants et savants,
riches et pauvres, peuples de tous climats et de
toutes conditions, qui ont fait cette
expérience commune (et même, pour
beaucoup d'entre eux, la seule qui leur soit
commune), tous sont devenus, de pécheurs
perdus qu'ils étaient auparavant, de
« nouvelles créatures »
dans le Christ Jésus.
LA PROPHÉTIE. - Nous terminons
l'étude du livre des Nombres par quelques
réflexions sur la prophétie de
Balaam.
Au verso d'un papyrus égyptien,
maintenant conservé au British
Museum, on trouve un certain message
envoyé par le gouvernement égyptien
au roi de Tyr, dans la troisième
année du règne de Menephtah. La
missive royale avait été
confiée à Baal, fils de Zippor. Ce
vieux papyrus est un témoignage de la
vérité du récit qui nous
occupe.
Le nom du roi de Moab, qui redoutait les
invasions israélites, était connu
dans le district un siècle ou deux
après que le Pentateuque fut écrit.
La ville de Pethor, « sur le
fleuve », a été
identifiée et reconnue comme située
sur l'Euphrate.
Le prophète qui fut appelé
d'un pays lointain pour maudire le peuple de Dieu,
ne put que le bénir, et les termes de sa
bénédiction constituent une
prophétie qui a très exactement
décrit les Israélites, depuis le jour
ou elle fut prononcée, il y a plus de trente
siècles : « C'est un
peuple qui a sa demeure à part, et qui ne
fait point partie des nations. » Il
est probable que le chapelain de
Frédéric le Grand pensait à
ces paroles lorsque, à la demande du roi de
lui prouver la vérité de la Bible par
un seul mot il répondit :
« Israël ».
Dans ces livres de Moïse, bien des
choses ont été
prophétisées sur Israël et son
pays, qui se réalisent aujourd'hui. Par
exemple : Ils seront chassés de leur
terre, et le pays deviendra désert.
(Lév.
26 : 33). Ils
seront dispersés parmi les nations.
(Deutér.
4 : 27). Et
pourtant resteront un peuple à part.
Rien de tout cela n'a jamais
été vrai d'aucune nation, sauf
d'Israël. Toutes les fois que nous voyons un
Juif, nous avons devant nous une preuve de la
vérité de la Parole de Dieu.
De nouveau, Balaam regarde vers l'avenir
et voit Celui qui devait venir :
« Je le vois, mais non maintenant, je le
contemple, mais non de près. Un astre
sort de Jacob, un sceptre s'élève
d'Israël... Celui qui sort de Jacob
règne en souverain. »
(Nombres
24 : 17-19).
« Où est le roi des Juifs, qui
vient de naître ? car nous avons vu son
étoile en Orient et nous sommes venus
l'adorer. »
(Matth.
2 : 2).
Où est le Roi ? Nous avons
vu son Étoile. L'étoile et le sceptre
étaient annoncés 1.500 ans avant
qu'ils apparussent. Et les mages virent
l'étoile briller dans toute sa splendeur, par
dessus toutes
les
autres étoiles, et s'arrêter sur
l'humble étable où venait de
naître l'Enfant de Bethléem.
« Moi, Jésus, j'ai
envoyé mon ange pour vous attester ces
choses dans les Églises. Je suis le rejeton
et la postérité de David,
l'étoile brillante du matin. »
(Apoc.
22. 16).
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