Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Il. LE CHRIST DANS LE PENTATEUQUE

IV. LES NOMBRES

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Dans le livre des Nombres, nous constatons l'incapacité des enfants d'Israël d'entrer dans le pays et de le posséder. Le dessein de Dieu, en les faisant sortir d'Égypte, était de les amener dans la Terre promise (voyez Exode 3 : 8). Dans sa tendresse à leur égard, Il ne les conduisit pas par le chemin le plus court qui passait par le pays des Philistins ; car Dieu dit : « le peuple pourrait se repentir envoyant la guerre, et retourner en Égypte. » (Exode 13 : 17). Mais lorsque, après les avoir dirigés à travers le désert du Sinaï pour recevoir la loi, Il les amena à Kadès-Barnéa, le moment qu'Il avait choisi pour les faire entrer dans le pays et le posséder était venu. Mais dans les chapitres 13 et 14 des Nombres nous voyons comment, à cause de leur incrédulité et de leur désobéissance aux commandements de Dieu, les Israélites ne purent pas entrer dans le pays promis.
Alors, se déroulèrent les longues années passées à errer dans le désert, ce qui n'était pas l'itinéraire que Dieu avait fait pour eux, mais seulement le résultat de leur rébellion.

Quelle image de la vie de plus d'un enfant de Dieu, aujourd'hui encore ! Racheté de l'esclavage de Satan, et néanmoins incapable d'entrer dans la plénitude des bénédictions de l'Évangile du Christ ! Ne connaissons-nous pas tous, soit dans le passé, soit dans le présent, quelque chose de cette vie du désert, vie de défaite et d'impuissance ?
Pourtant, même dans ses égarements, l'Éternel n'abandonna pas son peuple. Il en eut pitié et lui accorda ses grâces, sa protection et sa direction jour après jour.

PÈLERINAGE ET COMBATS.
- Les Nombres sont un livre qui décrit un pèlerinage et un état de guerre continuel. Dans les premiers chapitres, nous voyons que Dieu avait tout arrangé pour le voyage. Ce quatrième des livres de Moïse est, comme les autres, rempli du Christ. Presque à chaque page resplendit une beauté nouvelle, dont nous ne pouvons parler, faute de la place nécessaire. Nous voyons le camp organisé dans un ordre parfait autour du Tabernacle - image du Christ au milieu de son peuple.

LA NUÉE.
- Nous voyons une colonne de fumée et de feu sur le Tabernacle, dans le Lieu très Saint. Cette nuée s'étendait, vraisemblablement, comme un vaste rideau, sur le camp tout entier ; le jour, tel un nuage protecteur des rayons du soleil ; la nuit, comme une colonne de feu pour éclairer le camp. La nuée réglementait tous les mouvements du camp ; son déplacement était le signal attendu par les trompettes d'argent pour sonner l'ordre de marche en avant. Quand la nuée demeurait, les Israélites demeuraient. Quand elle avançait, ils avançaient aussi, que ce fût de jour ou de nuit, qu'elle restât deux jours au même endroit, ou un mois ou une année. La nuée est un symbole de la direction du Seigneur, direction qui ne nous fait jamais défaut : « Celui qui me suit, a dit Jésus, ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Il nous faut donc « regarder à Jésus » afin de ne pas perdre sa direction.

LES TROMPETTES D'ARGENT
. - En relation étroite avec la nuée, était la sonnerie des trompettes d'argent. Elles annonçaient le départ du camp et rassemblaient le peuple, soit pour la guerre, soit pour les jours de fête et de joie. Elles pouvaient être entendues des extrémités du camp, et lorsque Israël en percevait le son, il devait obéir : « Mes brebis entendent ma voix, je les connais et elles me suivent. »

Les bannières sous lesquelles furent rangées les tribus, l'Arche de l'Alliance allant devant ; la substitution de la tribu de Lévi aux premiers-nés pour faire le travail du Sanctuaire, et la consécration des Lévites ; la façon de couvrir les ustensiles du culte pendant la marche ; la loi du Nazaréat, - sont tout autant de leçons nouvelles pour ceux qui ont des oreilles pour entendre.

Le livre, aux tout premiers versets, nous montre les membres de l'assemblée réunis devant Moïse et Aaron pour déclarer leur généalogie. (Nombres 1 : 18). Combien d'entre nous peuvent faire de même au point de vue spirituel ? Combien peuvent répondre à l'exhortation de Pierre : « Sanctifiez dans vos coeurs le Seigneur Christ, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous. » Arrêtons-nous et demandons-nous si nous avons vraiment expérimenté la grande transformation que le Christ déclare absolument nécessaire lorsqu'il dit : « Il faut que vous naissiez de nouveau. »

LES LOIS DE DIEU AU SUJET DES OFFRANDES.
- Le chapitre 7 nous parle des offrandes des princes. Ils apportèrent chacun exactement les mêmes, mais au lieu de les citer toutes ensemble, chacune est répétée en détail. Dieu prend plaisir dans les dons de ses enfants. Voyez quel cas Jésus fait de l'offrande de la pauvre veuve qui mit dans le tronc tout ce qu'elle avait ! Et Il annonce que l'acte de Marie de Béthanie en versant le parfum à ses pieds, serait raconté partout où l'Évangile serait prêché.

Il est certain qu'à la lumière du Calvaire, nos offrandes devraient, de beaucoup, dépasser celles des Israélites sous la Loi, mais combien elles en sont loin ! Certains disent : « Les Juifs donnaient la dîme, mais moi je donne bien plus que le dixième de mon revenu ! » Et cependant, s'ils examinaient consciencieusement leurs livres de comptes, ils seraient étonnés de voir qu'ils donnent moins que la dîme.
D'autre part, cette dîme n'était qu'une petite partie de ce que les Israélites donnaient. Les tributs variés s'élevaient (cette dîme comprise) à environ un quart où même à un tiers de leurs revenus, et cependant, ce n'était qu'après avoir payé ceci que leurs offrandes volontaires commençaient !

Si nous, chrétiens, savions donner en de telles proportions, les Missions Étrangères ou n'importe quelle autre branche de l'oeuvre que Dieu nous a confiée, ne manqueraient de rien.

AARON.
- Le livre des Nombres nous donne un enseignement nouveau au sujet d'Aaron. Lorsque l'Éternel envoya la peste parmi le peuple à cause de ses péchés, nous voyons Aaron - le Grand-Prêtre qu'ils venaient de calomnier - avec l'encensoir plein de parfum, courant vers le peuple et se plaçant entre les morts et les vivants pour faire l'expiation. Quelle image de Celui qui est plus grand qu'Aaron - Celui qui fut insulté et crucifié - et qui, ayant complètement expié le péché du peuple, est vivant à jamais afin d'intercéder pour nous !

Immédiatement après cet événement, les représentants du peuple reçurent de Dieu, l'ordre d'apporter une verge et de la déposer dans le Tabernacle, devant le témoignage. Et la verge de l'homme que Dieu choisissait devait fleurir. Les verges demeurèrent là toute la nuit et le matin, seule, la verge d'Aaron avait poussé des boutons, produit des fleurs et mûri des amandes. Les verges des princes étaient les symboles d'une puissance naturelle et terrestre, celle d'Aaron représentait la puissance spirituelle. Celle qui est naturelle à l'homme peut réformer et civiliser ; celle de Jésus seule change les coeurs et leur communique une nouvelle vie. (Chapitre 17). (1).

Les Sacrificateurs et les Lévites ne devaient avoir aucun héritage (ou possession) dans le pays, car l'Éternel Lui-même était « leur part et leur possession ». Ils n'y perdaient rien. Le meilleur en huile, le meilleur en vin et en froment étaient à eux « par droit d'onction ».
Puisque nous sommes les sacrificateurs du Seigneur, Il est Lui-même notre part et notre possession. Nous avons tout en Lui et nous pouvons réellement dire « Un bel héritage m'est échu. »

Vint l'heure où Aaron devait mourir. (Chap. 20). Moïse reçut l'ordre de prendre Aaron et de le faire monter sur la montagne de Hor, de le dépouiller de ses vêtements et d'en revêtir Eléazar son fils. Et Aaron mourut sur la montagne.
Ici, le type n'atteint pas à la perfection de son glorieux anti-type. « Il parait un autre prêtre, - institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ». (Hébr. 7 : 15-16). Ce fut à cause de la désobéissance de Moïse et d'Aaron, en frappant le rocher, qu'il ne leur fut pas permis d'entrer dans la Terre promise. La première fois, dans l'Exode, le Rocher représentait notre Sauveur frappé. La seconde fois, il leur fut commandé de seulement parler au Rocher. Le mot hébreu pour rocher, dans Exode 17 : 6, signifie un rocher de forme basse et plate. Dans Nombres 20: 8, c'est un rocher haut élevé.

L'EAU DE PURIFICATION.
- Dans le dix-neuvième chapitre des Nombres, nous avons la loi qui concerne l'Eau de Purification, signe de la prévoyance divine à l'égard des souillures de la vie quotidienne. L'efficacité purificatrice de l'eau venait des cendres d'une vache rousse, offerte comme sacrifice expiatoire, avec lesquelles on la mélangeait. C'était donc une purification basée sur l'expiation, une figure du sang de Jésus-Christ qui purifie (littéralement : qui va purifiant) de tout péché ceux qui marchent dans la lumière. (I, Jean 1 : 7).
C'est peut-être à cette eau-là que le Seigneur faisait allusion dans sa conversation avec Nicodème, quand Il dit : « Si un homme ne naît d'eau et d'esprit, il ne peut voir le royaume de Dieu. » L'incapacité de Nicodème de comprendre cette image provoque ce reproche de notre Seigneur - « Tu es un docteur en Israël et tu ne comprends pas ces choses ? » (Jean 3 : 10).

De combien de choses nous nous privons, nous chrétiens, dans la compréhension du Nouveau Testament, en négligeant les images contenues dans l'Ancien ! (2).

L'ENSEIGNEMENT PAR LES FIGURES.
- Notre Sauveur Lui-même employait les figures dans son enseignement, par exemple celles de la manne, de l'eau vive, de la lumière du monde. Mais les images de la dernière partie du Nouveau Testament sont presque toutes relatives à sa mort et à sa résurrection. Et, par la nature même de ces événements, il est compréhensible qu'Il n'appuyât pas beaucoup sur ce sujet avant leur accomplissement. Il est même remarquable qu'Il nous ait donné des symboles aussi clairs de sa mort, tels que l'eau de purification dans le texte qui est devant nous, dans celui qui suit immédiatement : le Serpent d'Airain et, enfin, dans le repas pascal, lorsqu'Il dit : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour la rémission des péchés. »

Quand aux images de sa résurrection, Il donne celle du temple qui se serait reconstruit trois jours après avoir été détruit ; puis celle de Jonas : « Ainsi le Fils de l'Homme restera dans le sépulcre trois jours et trois nuits. » - Sa conversation avec les deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, après sa résurrection, doit avoir été pleine de la révélation de ces types ; et sans doute, elle forma la base de cette ligne d'enseignement qu'ont suivie les écrivains du Nouveau Testament.

LE SERPENT D'AIRAIN.
- En contournant le pays d'Edom, les enfants d'Israël arrivèrent aux terres sablonneuses du haut du golfe d'Akaba. Profondément découragés à cause de la route difficile qu'ils avaient rencontrée, ils murmurèrent avec amertume contre Dieu. Et il leur envoya des serpents brûlants. (Chap. 21). Il prit la chose qu'il avait sous la main pour accomplir son dessein. Les voyageurs nous disent que cette même contrée est encore infestée de serpents venimeux, zébrés de raies et de taches rouges. Lorsque le peuple confessa son iniquité et supplia Moïse d'intercéder pour lui, Dieu ordonna de faire un serpent d'airain et de l'élever sur une perche. « Et il arrivera que quiconque aura été mordu et le regardera, conservera la vie. »

Notre Sauveur revendiquait ce tableau comme une représentation du salut que les hommes trouveraient en Lui. Il est bien évident que la puissance de vie ne résidait pas dans le serpent d'airain. Où était-elle donc ?
Il n'y a pas d'autre réponse à cette question que celle-ci la croix du Calvaire. Le Fils de l'Homme, qui est le Fils de Dieu, y est élevé pour nous. Il y a la vie dans un regard porté vers le Crucifié. Le poison du péché produit la mort, d'après l'expérience humaine. Le remède divin était un serpent d'airain élevé, inoffensif, mais qui était l'image de ceux qui avaient apporté la malédiction. « Car Il a été fait péché pour nous, Lui qui n'a point connu le péché, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. » (2 Cor. 5 : 21).

Il y a, dans l'application que le Christ fait de cette image à Lui-même, un trait particulier qu'on laisse souvent de côté. C'est ceci : la régénération, ou la nouvelle naissance, a lieu comme résultat de la foi au sacrifice expiatoire du Christ. Les Israélites mordus n'étaient pas seulement guéris en regardant le serpent, mais ils recevaient la vie. C'est pourquoi, lorsque Nicodème s'étonnait des paroles du Christ : « Il faut que vous naissiez de nouveau » et demandait « comment ces choses se pouvaient faire », Jésus le dirigea tout droit au Calvaire et lui dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même, il faut que le Fils de l'Homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. » (Jean 3 : 14-15).

Chaque Israélite mordu qui regardait, vivait. Tout enfant d'Adam, « mort dans ses fautes et dans ses péchés », qui a regardé à Jésus comme à son Sauveur, a reçu de Lui la vie éternelle. Dans tous les âges, depuis que l'Évangile a été prêché pour la première fois, une multitude de gens, qu'aucun homme ne pourrait compter, jeunes et vieux, ignorants et savants, riches et pauvres, peuples de tous climats et de toutes conditions, qui ont fait cette expérience commune (et même, pour beaucoup d'entre eux, la seule qui leur soit commune), tous sont devenus, de pécheurs perdus qu'ils étaient auparavant, de « nouvelles créatures » dans le Christ Jésus.

LA PROPHÉTIE.
- Nous terminons l'étude du livre des Nombres par quelques réflexions sur la prophétie de Balaam.
Au verso d'un papyrus égyptien, maintenant conservé au British Museum, on trouve un certain message envoyé par le gouvernement égyptien au roi de Tyr, dans la troisième année du règne de Menephtah. La missive royale avait été confiée à Baal, fils de Zippor. Ce vieux papyrus est un témoignage de la vérité du récit qui nous occupe.
Le nom du roi de Moab, qui redoutait les invasions israélites, était connu dans le district un siècle ou deux après que le Pentateuque fut écrit. La ville de Pethor, « sur le fleuve », a été identifiée et reconnue comme située sur l'Euphrate.

Le prophète qui fut appelé d'un pays lointain pour maudire le peuple de Dieu, ne put que le bénir, et les termes de sa bénédiction constituent une prophétie qui a très exactement décrit les Israélites, depuis le jour ou elle fut prononcée, il y a plus de trente siècles : « C'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations. » Il est probable que le chapelain de Frédéric le Grand pensait à ces paroles lorsque, à la demande du roi de lui prouver la vérité de la Bible par un seul mot il répondit : « Israël ».

Dans ces livres de Moïse, bien des choses ont été prophétisées sur Israël et son pays, qui se réalisent aujourd'hui. Par exemple : Ils seront chassés de leur terre, et le pays deviendra désert. (Lév. 26 : 33). Ils seront dispersés parmi les nations. (Deutér. 4 : 27). Et pourtant resteront un peuple à part.
Rien de tout cela n'a jamais été vrai d'aucune nation, sauf d'Israël. Toutes les fois que nous voyons un Juif, nous avons devant nous une preuve de la vérité de la Parole de Dieu.
De nouveau, Balaam regarde vers l'avenir et voit Celui qui devait venir : « Je le vois, mais non maintenant, je le contemple, mais non de près. Un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël... Celui qui sort de Jacob règne en souverain. » (Nombres 24 : 17-19). « Où est le roi des Juifs, qui vient de naître ? car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l'adorer. » (Matth. 2 : 2).

Où est le Roi ? Nous avons vu son Étoile. L'étoile et le sceptre étaient annoncés 1.500 ans avant qu'ils apparussent. Et les mages virent l'étoile briller dans toute sa splendeur, par dessus toutes les autres étoiles, et s'arrêter sur l'humble étable où venait de naître l'Enfant de Bethléem.
« Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin. » (Apoc. 22. 16).


(1) Voir le New-Biblical Guide (Nouveau Guide Biblique) de Urquhart, vol. 5, p. 217. 

(2) For Us Men (Pour nous Hommes) par Sir Robert Anderson. 
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