Le Livre de la Genèse montre la chute et
la ruine de l'homme. L'Exode dépeint la
grande rédemption et le grand salut que Dieu
a préparés. Le Lévitique suit
tout naturellement, et s'occupe surtout de la voie
d'accès jusqu'à Dieu dans l'adoration
et la communion. C'est un livre destiné
à un peuple racheté. Son
enseignement, à la lumière du
Nouveau-Testament, s'adresse à ceux qui ont
reconnu leur perdition, qui ont accepté la
rédemption qui est en Christ-Jésus et
qui recherchent la présence de Dieu. Ce
livre nous montre la sainteté divine et
l'impossibilité absolue de nous approcher de
Dieu, sauf sur le terrain de l'expiation.
Telle est la leçon centrale du
Lévitique, et elle nous frappe
continuellement de mille manières
différentes. Nous sommes en face de la
grande question du sacrifice pour le
péché. L'accent mis sur le sacrifice
est destiné à impressionner fortement
l'homme au sujet du péché. Ce livre
est l'expression de la pensée de Dieu sur le
péché. Si nous ne l'avons pas
étudié du tout ; s'il nous
apparaît comme une simple liste de
péchés et une
répétition confuse d'effusions de
sang, desquelles nous nous détournons presque avec
horreur, il ne nous en apporte pas moins une
leçon utile, quoique
élémentaire.
Nous y constatons que Dieu est saint et
qu'il est impossible à l'homme
pécheur de s'approcher de Lui si ses
péchés ne sont pas enlevés.
Tel un grand phare construit sur le roc du
péché.
Ruskin raconte que sa mère
l'obligeait, lorsqu'il était enfant,
à lire toute la Bible, même les
chapitres difficiles du Lévitique. Ce furent
ceux-ci qui l'influencèrent le plus à
travers la vie, lui imposant la plus grande
retenue.
Finney dit : « Le
péché est la chose la plus
coûteuse de l'univers, pardonné ou
non ; pardonné, parce qu'il a
coûté le sacrifice expiatoire ;
non pardonné, parce qu'il demeure à
jamais sur l'âme
impénitente ».
Le Dr H. G. Guinness dit :
« Pour comprendre la gravité du
péché, il nous faut sonder trois
océans : l'océan de la
souffrance humaine ; l'océan des
souffrances du Seigneur Jésus-Christ ;
l'océan des souffrances à venir qui
attendent le pécheur
rebelle ».
« Si une chose est certaine au
sujet du péché, c'est qu'il
détruit en nous la faculté qui seule
nous permettrait de le juger. Il nous faudrait
exercer ce Jugement avec une rectitude morale
parfaite, une pureté sans tache, et c'est
justement ce que nous avons perdu. Si tous ont
péché », alors il n'y a
plus de degrés, plus de mesure, parce que
chez tous, les facultés ont
été désorganisées, les
sens émoussés, et nous ne
possédons plus la véritable vision.
Secondement - le défi de Christ
résonne : « Qui de vous me
convaincra de
péché ? » Voici un
homme qui prétend avoir cette condition
essentielle : un jugement infaillible...
Quelle est son estimation du
péché ? Rien peut-être
n'est plus étonnant que l'avertissement
terrible qu'Il donne à ce sujet :
« Coupe ton pied et ta main, arrache ton
oeil, etc. » et puis... la croix et la
passion. Et quand le moment vient d'agir, Lui
n'hésite pas. Il voit que Dieu ne peut
choisir un moyen plus facile ou
plus expéditif. Lui qui voit tout, justifie
l'idée du péché que
révèle la croix. Troisièmement
- ceux qui se tiennent le plus près du
Seigneur en ce monde, arrivent à
considérer le péché de la
même manière. La repentance, la
pénitence, les larmes amères des
saints sont simplement incompréhensibles
pour l'âme qui n'éprouve pas ces
sentiments. Plus ils s'approchent de Dieu, plus
leur jugement devient
sévère. » (Scott
Holland).
D'autre part, lorsque l'Esprit de Dieu
travaille avec force n'importe où sur la
terre aujourd'hui, pour amener les âmes
à Lui, une profonde conviction de
péché en est l'inévitable
résultat. Les grands réveils du
passé et du présent nous apportent
clairement leur témoignage sur ce
point.
Ce que nous n'avons qu'en images dans le
Lévitique, nous le voyons en
réalité dans la croix de Christ. La
croix a été véritablement une
manifestation de l'amour de Dieu ; l'amour de
Dieu le Père et de Dieu le Fils qui,
« par un esprit éternel, s'est
offert Lui-même sans tache à
Dieu »
(Hébr.
9 : 14). Mais elle
a fait plus que cela, elle a
révélé l'idée que Dieu
se fait du péché.
La Croix de Christ se dresse comme
l'estimation de Dieu en ce qui concerne le
péché, estimation radicale et
terrible, puisqu'il a coûté
cela.
Elle est même plus encore ;
elle est le sacrifice expiatoire par lequel le
péché est enlevé pour
toujours. C'est parce que ce sacrifice était
nécessaire qu'il donne pleine
satisfaction.
Quoique notre intelligence ne puisse pas
sonder le mystère de l'expiation, notre
coeur et notre conscience en proclament
l'efficacité. Ayant fait la paix par le
sang de sa croix
(Col.
1 : 20). Quelle
consolation cette parole a apportée aux
âmes en détresse à travers les
âges ! Ceux qui savent le mieux ce que
c'est que de souffrir sous la conviction du
péché, produite par le Saint-Esprit, savent aussi
le mieux
apprécier la valeur de la croix du
Christ.
LES OFFRANDES. - Les sept premiers
chapitres du Lévitique décrivent cinq
sortes d'offrandes.
Une grande variété
d'images est nécessaire, pour rendre
l'idée de la perfection du sacrifice du
Christ.
Le premier point qui attire notre
attention est celui-ci : dans chaque offrande,
trois objets distincts nous sont
présentés : l'offrande, le
prêtre, et celui qui apporte l'offrande. Une
connaissance définie du sens (ou de la
portée) de ces trois choses, est
indispensable si nous voulons comprendre les
offrandes.
Christ est l'offrande.
« L'offrande du corps de
Jésus-Christ, une fois pour
toutes »
(Héb.
10 : 10).
Christ est le prêtre.
« Nous avons un Souverain Prêtre,
Jésus, le Fils de Dieu. »
(Héb
4 : 14).
Christ est celui qui offre.
« Il s'est donné Lui-même
pour nous, afin de nous racheter de toute
iniquité »
(Tite
2 : 14).
Les offrandes sont divisées en
deux classes principales : celles
d'agréable odeur, parmi lesquelles
l'holocauste (ou sacrifice consumé par le
feu) est la plus importante ; celles qui
étaient offertes en expiation pour le
péché, dont le sacrifice pour le
péché est la première.
L'holocauste était d'agréable odeur
à l'Éternel ; la victime
était complètement
brûlée sur l'autel d'airain dans le
parvis du Tabernacle. C'était un
holocauste entier. Rien ne devait en
rester.
Nous voyons ici la vie
d'obéissance parfaite du Christ à la
volonté de son Père, Christ
apparaissant pour nous, non plus comme Celui qui
porte nos péchés, mais comme offrant
à Dieu ce qui est infiniment précieux
à ses yeux : une vie d'abandon complet,
un coeur, un esprit, une volonté, offerts
sans réserve à Dieu. « Il
s'est livré Lui-même à Dieu
pour nous comme une offrande et un sacrifice de
bonne
odeur »
(Eph.
5 : 2). Et il y a de la
joie dans ce sacrifice : « Je fais
mes délices de ta volonté, ô
mon Dieu ! »
Dans l'holocauste, l'abandon de la vie
à Dieu représente l'accomplissement
du devoir de l'homme envers Dieu. Dans l'offrande,
de fleur de farine qui accompagnait l'holocauste,
le don de la fleur de farine et de l'huile
représentait l'accomplissement du devoir de
l'homme envers son prochain.
Jésus, comme Homme, a accompli
ces deux offrandes dans sa vie humaine parfaite sur
la terre. Dans la fleur de farine, broyée,
réduite en poudre et offerte par le feu,
nous voyons une image de Jésus, meurtri,
jour après jour, par ceux auxquels Il
faisait du bien, pour lesquels Il se donnait
continuellement, en endurant « la
contradiction des
pêcheurs. »
L'offrande pour le péché
différait de l'holocauste. Elle était
distinctement offerte en expiation pour le
péché. La graisse consumée sur
l'autel d'airain, montrait que le sacrifice
était accepté, mais tout le reste
était brûlé hors du camp pour
indiquer l'extrême gravité du
péché. Le Seigneur Jésus
devint cette « offrande pour le
péché », pour nous :
« Maintenant, à la fin des
siècles, il a paru une seule fois pour
abolir le péché par son
sacrifice. »
(Hébr.
9 : 26). Nous ne
pouvons concevoir l'angoisse de ce contact avec le
péché pour l'âme
immaculée de notre Rédempteur,
l'angoisse que lui causa l'abandon de Dieu,
lorsqu'Il fut « fait péché
pour nous ».
(Il
Cor. 5 : 21).
LE SOUVERAIN SACRIFICATEUR. - Dans la
consécration d'Aaron comme
grand-prêtre et dans ses fonctions
sacerdotales tout au travers de ce livre, nous
avons un symbole de notre grand Souverain
Sacrificateur. Dans la consécration de ses
fils et des Lévites, il faut voir la
sacrificature de tous les vrais croyants en
Jésus. Nous avons une illustration frappante
de cette vérité que Dieu ne peut être
approché que par le sang expiatoire, dans le
récit qui concerne Nadab et Abihu. Parce
qu'ils offrirent un « feu
étranger » dans leurs encensoirs,
le feu de l'Éternel les consuma.
Les encensoirs des prêtres
devaient être allumés sur l'autel des
holocaustes (voyez Lévit.
16 : 12 et Nombres
16 : 46), par ce feu
seulement ils pouvaient s'approcher de
l'Éternel. De même, c'est sur le
terrain de l'oeuvre expiatoire du Christ que nos
prières peuvent s'élever à
Dieu en un parfum d'agréable odeur.
ORDONNANCES POUR LA VIE QUOTIDIENNE. -
Un grand nombre de chapitres du Lévitique
sont consacrés aux lois de la vie
quotidienne du peuple de Dieu. Elles nous prouvent
à quel point Dieu se préoccupe du
bien-être physique et moral de ses enfants.
« Vous serez saints, car moi,
l'Éternel votre Dieu, je suis
saint » ; cette parole est
répétée trois fois dans ce
livre. Les mots pur, purifier, sainteté, se
rencontrent à
chaque instant.
Aucun détail de la vie de tous
les jours, que ce soit au sujet de la nourriture,
des vêtements, de l'individu, dans la vie
familiale ou nationale, dans l'agriculture ou le
commerce, n'est trop petit pour être
réglé par Dieu. « Soit donc
que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous
fassiez quelque autre chose, faites tout pour la
gloire de Dieu. Ayant donc de telles promesses,
bien-aimés, purifions-nous de toute
souillure de la chair ou de l'esprit, en achevant
notre sanctification dans la crainte de
Dieu. »
(Il
Cor. 7 : 1).
LE LÉPREUX. - Dans le symbole du
lépreux
(chapitres
13 et 14), nous avons la
preuve que le péché nous prive de la
communion de Dieu. Nous lisons :
« Si la lèpre couvre toute la peau
de celui qui a la plaie, depuis la tête
jusqu'aux pieds, partout où le prêtre
portera ses regards... il déclarera pur
celui qui a la plaie ». Nous trouvons ici la
première
condition pour être purifié :
reconnaître le besoin que l'on en a.
Jusqu'à ce que nous ayons pris la position
de pécheurs, il n'y a pas de pardon pour
nous. Quand le péager s'écria :
« O Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur ! »
il
s'en retourna dans sa maison
justifié.
Pour la purification du lépreux,
le prêtre se rendait avec lui hors du camp,
et exécutait à son égard
toutes les ordonnances de la loi, avant qu'il
fût permis au lépreux de
réintégrer le camp. De même,
Christ est descendu jusqu'à nous, dans notre
perdition, nous a purifiés par son sang et
nous a rapprochés de Dieu. Le sacrificateur
prenait deux passereaux ; il en tuait un,
trempait l'oiseau vivant, avec du bois de
cèdre, du cramoisi et de l'hysope, dans son
sang, aspergeait le lépreux de ce sang et
relâchait l'oiseau vivant.
Cette image proclame la double
vérité que Jésus-Christ est
mort pour nos offenses et ressuscité pour
notre justification. La liberté
donnée à l'oiseau vivant était
la preuve de la purification du lépreux.
Combien la prévoyance divine est
miséricordieuse ! Les passereaux
étaient à la portée de la
bourse des plus pauvres : ainsi l'acte de foi
le plus simple au Sauveur crucifié est
récompensé par la justification de ce
pécheur.
Mais le lépreux ne devait pas se
contenter de la purification
cérémonielle. Avant de reprendre sa
place dans le camp, il devait baigner son corps
dans l'eau. Le pécheur justifié doit
se séparer de tout péché
connu.
Ensuite, le lépreux guéri
devait apporter toutes les offrandes prescrites par
la loi - encore proportionnées quant
à leur valeur - à ses ressources. Sa
tête, sa main et son pied étaient
aspergés avec le sang du Sacrifice de
culpabilité, puis oints d'huile. Pour notre
sanctification aussi bien que pour notre
justification, nous avons besoin du précieux
sang du Christ, puis de l'huile de l'onction du
Saint-Esprit.
LE JOUR DES EXPIATIONS. - La
pensée la plus profonde du livre du
Lévitique est exprimée dans le grand
jour des Expiations
(chapitre
16). C'était une
journée d'humiliation. Le sentiment du
péché devait être rendu plus
profond jusqu'à ce qu'il atteignit son
maximum d'intensité dans l'âme
nationale. Cela n'arrivait qu'une fois l'an.
« Christ s'est offert une seule fois pour
porter les péchés de
plusieurs. » (Héb. 9: 28). Il ne
répète pas son sacrifice. Dans la
grande année du Temps, il n'y a eu qu'un
seul jour d'expiation.
Avec son encensoir d'or et le sang des
taureaux destinés à une offrande pour
le péché, le grand Prêtre
entrait dans le Saint des saints et faisait
l'expiation pour lui-même et pour sa
famille.
L'offrande pour le péché
du peuple consistait en deux boucs. Celui sur
lequel tombait le sort de l'Éternel
était offert en sacrifice pour le
péché, et le Grand Sacrificateur
entrait dans le Lieu très saint, aspergeant
le propitiatoire et devant le propitiatoire, par
sept fois, comme il avait fait avec le sang du
taureau. L'autre bouc était le bouc
émissaire, et sur sa tête Aaron
confessait les iniquités du peuple, les
mettant sur la tête du bouc, puis le chassait
dans le désert « à l'aide
d'un homme qui avait cette charge. »
« Voici l'Agneau de Dieu qui ôte
les péchés du monde ;
l'Éternel a mis sur Lui l'iniquité de
nous tous. »
(Jean,
1 : 29 ; Esaïe
53 : 6).
Les deux boucs ne formaient qu'une seule
offrande, mais il en fallait deux pour que l'image
fût complète. - Le bouc
égorgé préfigurait l'expiation
parfaite du péché, le bouc
vivant : le pardon parfait accordé au
peuple.
Le sacrifice était absolument
hors de proportion avec l'offense - deux boucs pour
les péchés de la multitude du peuple
pendant une année entière !
C'est avec intention que Dieu le voulait
ainsi, pour montrer que toutes ces choses
n'étaient que temporaires et
figuratives.
« Car il est impossible que le
sang des taureaux et des boucs
ôte les péchés. »
(Hébr.
10 : 4). Aucun
animal, aucun homme, aucun ange, ne pouvaient
expier le péché.
Seul, Dieu manifesté en chair, en
était capable. Il se fit donc homme afin de
souffrir et de mourir à la place de l'homme.
« Dieu en Christ réconciliant le
monde avec Lui-même. »
(2
Cor. 5: 19). C'est comme Dieu
parfait et comme Homme parfait qu'Il expia nos
péchés.
(Hébr.
1: 2-3 et 2 :
14).
La chair de l'offrande pour le
péché, au jour des Expiations,
était brûlée hors du camp.
« C'est pour cela que Jésus aussi,
afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a
souffert hors la porte. Sortons donc pour aller
à Lui, hors du camp, en portant son
opprobre. »
Cette même croix qui nous a
amenés au-dedans du voile jusque en la
présence de Dieu, nous rejette hors du camp
quand il s'agit de nos relations avec le
monde.
Le livre du Lévitique
répète, avec encore plus d'accent que
la Genèse, la signification du sang :
C'est la vie. « L'âme de la
chair est dans le sang. Je vous l'ai donné
sur l'autel afin qu'il servît d'expiation
pour vos âmes, car c'est par l'âme que
le sang fait l'expiation... Car l'âme de
toute chair, c'est son sang qui est dans son
âme. »
(Lévitique
17 :
11-14).
Il nous faut reconnaître
l'importance vitale du sang du Christ ; c'est
la base de tout. Une étude des versets
suivants nous montrera quelque chose de
l'efficacité de ce sang :
- La Signification du sang. Lév. 17 : 11-14.
- La Rédemption par le sang. 1 Pierre 1 : 18-19.
- Le Pardon par le sang. Ephés. 1 : 7.
- La Justification par le sang. Rom. 5 : 9.
- La Paix par le sang. Col. 1 : 20.
- La Purification par le sang. 1 Jean 1 : 7.
- La Libération du péché par le sang. Apoc. 1 : 5.
- La Sanctification par le sang. Hébr. 13 : 12.
- La libre Entrée parle sang. Hébr. 10 : 19.
- La Victoire par le sang. Apoc. 12 : 11.
- La Gloire éternelle par le sang. Apoc. 7: 14-15.
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