En regardant vers l'avenir, depuis les
âges les plus reculés, les serviteurs
de Dieu ont vu Celui qui devait venir ; et,
à mesure que le temps approchait, cette
vision devint si claire qu'il nous serait presque
possible de décrire la vie du Christ sur la
terre, d'après les Écritures de
l'Ancien Testament, desquelles Il a dit
Lui-même : « Elles rendent
témoignage de moi. »
L'espoir d'Israël était
porté vers une figure centrale, L'oeuvre de
la rédemption du monde devait s'accomplir
par le moyen d'un Homme, le Messie promis. C'est
lui qui devait écraser la tête du
serpent
(Genèse,
3 : 15). Il
devait descendre d'Abraham
(Genèse,
22 : 18), et de
la tribu de Juda
(Genèse,
49 :
10).
Israël attendait et vit d'abord une
grande lumière resplendir sur le peuple qui
habitait le pays de l'ombre de la mort
(Esaïe,
9 : 2). Et comme il
regardait, il vit qu'un enfant devait naître,
un Fils devait être donné
(verset
6) ; et avec un
étonnement croissant, voici que des noms
apparurent, décrivant la nature de
l'enfant.
L'Admirable. Admirable
(1), en
vérité dans sa naissance, car jamais
l'avènement d'aucun autre enfant ne fut
salué par les armées du ciel ;
sa naissance d'une vierge
(Esaïe,
7 : 14) et
l'apparition de l'Étoile
(Nombres,
24 : 17)
étaient également admirables. Ce
caractère augmente encore, à mesure
qu'il arrive à l'âge d'homme et
à son apogée dans la parfaite
sainteté.
Conseiller
(Col.
2 : 3). Dieu
puissant, Père éternel.
Ici, apparaît en Israël la connaissance
anticipée du Messie, en tant que Dieu manifesté en
chair : Emmanuel - Dieu avec nous
(Esaïe,
7 : 14). Comme
Jésus Lui-même le dit :
« Moi et le Père nous sommes
un »
(Jean,
10 : 30).
Le nom qui suit : Le
Prince de
Paix, appartient spécialement à
Jésus, car « Il est notre
Paix ». Sa naissance apporta la paix sur
la terre, et en la quittant, Il laissa la paix
à ses disciples, « ayant fait la
paix par le sang de sa croix ».
Puis, le prophète voit l'enfant
qui devait naître sur le trône de David
son Père, et le développement
glorieux de son royaume. Quoique issu d'une
dynastie royale, il devra connaître
l'humiliation
(Esaïe
11 : 1). Nous avons
ici un aperçu de son abaissement et de sa
pauvreté.
Et maintenant, les prophètes,
l'un après l'autre, complètent le
tableau, chacun d'eux y ajoutant un coup de pinceau
fulgurant.
Michée voit la petite bourgade
où Jésus naîtra et nous dit que
c'est Bethléem
(Michée,
5 : 2 ; Matthieu,
2 : 6). Esaïe
voit l'adoration des Mages
(Esaïe,
9 :
3 ; Matthieu,
2 - 11).
Jérémie décrit le massacre des
innocents
(Jér.
31 : 15 ; Matth.
2 : 17-18). Osée
prédit la fuite en Egypte
(Osée,
11 : 1 ; Matth.
2: 15). Esaïe
dépeint sa douceur et son humilité
(chap.
42 : 2 ; Matth.
11 : 29), et la sagesse
et le savoir que Jésus manifesta pendant
toute sa vie, depuis l'âge de sa conversation
avec les docteurs dans le temple. De nouveau, quand
il chassa les vendeurs du temple, les paroles du
Psalmiste reviennent immédiatement à
la mémoire de ses disciples
(Ps.
49 : 9 ; Jean,
11 : 17). Esaïe le
décrit prêchant la bonne nouvelle aux
débonnaires, consolant les coeurs
brisés, rendant la liberté aux
captifs, donnant l'huile de joie au lieu de deuil
et le vêtement de louange au lieu d'un esprit
abattu
(Esaïe,
61 : 1-3 ; Luc,
4 : 16-21). Le deuil
était changé en joie lorsque
Jésus apparaissait devant la mort. La pauvre
femme que Satan tenait liée depuis dix-huit ans,
fut rendue
libre
à sa parole. Son Évangile
était vraiment un message de bonne nouvelle.
Esaïe entrevoit même la scène la
plus exquise de toutes, le Bon Berger
bénissant les petits enfants.
(Esaïe,
40 : 11) :
« Comme un berger, il paîtra son
troupeau ; par son, bras il rassemblera les
agneaux et les portera dans son sein ; il
conduira doucement celles qui
allaitent. »
(Marc,
10 : 16). Puis Zacharie
chante
(Zach.
9 : 9) :
« Réjouis-toi avec transports,
fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de
Jérusalem ! Voici, ton roi vient
à toi ; il est juste et ayant le salut,
humble et monté sur un âne, et sur un
poulain, le petit d'une ânesse. »
(D.) Un Psaume ajoute les hosannahs des enfants
(Ps.
8 : 3). « Par la
bouche des enfants et de ceux qui sont à la
mamelle tu as fondé ta gloire, pour
confondre tes adversaires, pour imposer silence
à l'ennemi et au vindicatif. »
(Matth.
21 : 16).
Les prophètes prévoyaient
le caractère et la portée de l'oeuvre
du Sauveur. La lumière qui devait resplendir
sur Sion serait pour le monde entier. Juifs et
Gentils seraient bénis de la même
manière. L'Esprit de Dieu se
répandrait sur toute chair
(Joël,
2 :
28 ;
Esaïe, 52 : 10) :
« L'Éternel découvre le
bras de sa sainteté aux yeux de toutes les
nations, et toutes les extrémités de
la terre verront le salut de notre
Dieu. »
L'image d'un Messie victorieux et
triomphant était familière aux Juifs
du temps du Sauveur. Ils étaient si
absorbés par ce côté de son
caractère, que lorsqu'Il vint ils ne le
reconnurent point, et Jean-Baptiste dit :
« Il en est Un au milieu de vous que
vous ne connaissez pas. » Mais ils
auraient dû le reconnaître, car si les
prophètes avaient annoncé sa gloire,
ils avaient parlé non moins clairement de
son abaissement, de son rejet, de ses souffrances.
Voici, dit Esaïe
(Esaïe,
52 : 13) :
« Mon serviteur prospérera ;
il montera, il s'élèvera bien
haut. » Et soudain, que voit-il ?
(Esaïe,
52 : 14) :
« De même qu'il a
été pour plusieurs un sujet d'effroi,
tant son visage était
défiguré, tant son aspect
différait de celui des fils de
l'homme... »
Et comment peindrons-nous
l'étonnement du prophète à
mesure que la vision du cinquante-troisième
chapitre se déroule devant lui dans toute la
majesté du Messie qui souffre ! De la
racine de Jessé s'élève un
frêle rejeton dont Israël ne voudra pas.
(Esaïe,
53 : 3) :
« Méprisé et
abandonné des hommes, Homme de douleur et
habitué à la souffrance, semblable
à celui dont on détourne le visage,
nous l'avons dédaigné, nous n'avons
fait de lui aucun cas. »
Le regard du voyant, toujours
fixé sur l'avenir, contemple le saint
persécuté
(verset
7) : « Il a
été maltraité et
opprimé, et il n'a point ouvert la bouche,
semblable à un agneau qu'on mène
à la boucherie, à une brebis muette
devant ceux qui la tondent, il n'a point ouvert la
bouche. »
(Voyez
Matth. 27 : 12-14). Il
le
voit mourir de mort violente, car
(verset
8) « Il a
été enlevé par l'angoisse et
le châtiment ; et parmi ceux de sa
génération qui a cru qu'il
était retranché de la terre des
vivants et frappé pour les
péchés de mon
peuple ? » Daniel reprend la
même pensée et nous dit
(Daniel
9 : 26) :
« Après les soixante-deux
semaines, un oint sera retranché, et il
n'aura pas de successeur. »
Et maintenant de nouveau, un choeur de
prophètes s'élève pour nous
parler de la mort du Messie. Le Psalmiste le voit
trahi par un de ses disciples
(Ps.
41 : 9) :
« Celui-là même avec qui
j'étais en paix, qui avait ma confiance et
qui mangeait mon pain, lève le talon contre
moi. » Zacharie nous parle des trente
pièces d'argent qui furent le prix de la
trahison et ajoute : L'Éternel me
dit : « Jette-le au potier, ce prix
magnifique auquel ils m'ont estimé ! Et
je pris les trente sicles d'argent, et je les jetai
dans la maison de l'Éternel pour le
potier. »
(Zach.
11 : 12-13 ; Matth.
27: 3-10).
Zacharie voit aussi les brebis
dispersées et le Berger frappé
(chap.
13 : 7 ; Matth.
26 : 31-56). Esaïe
le voit mené d'un tribunal à l'autre
(chap.
53 : 8 ; Jean,
18 : 24-28). Le
Psalmiste
prédit des faux témoins
appelés contre lui
(Ps.
27 : 12 ; Matth.
26 : 59-60). Esaïe
voit qu'on le frappe et qu'on lui crache au visage
(chap.
50 : 6 ; Matth.
26 : 67, et 27 :
26-30). Le Psalmiste
décrit sa mort par la crucifixion
(Ps.
22 : 16) :
« Car des chiens m'environnent, une bande
de scélérats rôdent autour de
moi, comme un lion, pour saisir mes mains et mes
pieds. » Dans Esaïe,
53 : 12 et Luc,
23 : 34, nous constatons
que sa mise au rang des malfaiteurs et sa
prière pour ses meurtriers ont
été prédites. Et le Psalmiste
a une vision si claire, qu'elle comprend même
les détails : ceux qui se moquent en
passant
(Ps.
22 : 6, 8 ; Matth.
27 : 39-44) ;
les
soldats qui se partagent ses vêtements et
tirent sa robe au sort
(Ps.
22 : 18 ; Jean
19 23-24) ; sa soif
étanchée avec du vinaigre
(Ps.
69 : 21 ; Jean
19 28-29). D'une oreille
attentive, il entend le cri d'angoisse
(Ps.
22: 1) « Mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné et
t'éloignes-tu sans me secourir, sans
écouter mes plaintes ? »
(Matth.
27 : 46) et ses
paroles
dernières
(Ps.
31 : 5 ; Luc,
23 46) :
« Jésus s'écria d'une voix
forte : Père, je remets mon esprit
entre tes mains. »
Enseigné par le Saint-Esprit, le
Psalmiste écrit ces mots
(Ps.
69 : 20) :
« L'opprobre me brise le
coeur. » Jean nous dit que quoique les
soldats eussent rompu les jambes des deux brigands
(Jean
19 : 32-37) :
« s'étant approchés de
Jésus, et le voyant déjà mort,
ils ne lui rompirent pas les jambes, mais un des
soldats lui perça le côté avec
une lance et aussitôt il en sortit du sang et
de l'eau... Ces choses sont arrivées, afin
que l'Écriture fût accomplie :
« aucun de ses os ne sera
brisé ». Et ailleurs,
l'Écriture dit encore : « Ils
verront celui qu'ils ont percé. »
(Exode,
12 : 46 ; Ps.
34 : 20 ). Esaïe
nous dit que :
« on a mis son sépulcre parmi les
méchants, son tombeau parmi les orgueilleux,
quoiqu'il n'eût point commis de violence et
qu'il n'eût point eu de fraude dans sa
bouche »
(Esaïe,
53 : 9 ; Matth.
27 : 57-60).
Mais la vision des prophètes
s'étend au-delà de la Croix et de la
tombe ; elle embrasse la résurrection,
l'ascension et le triomphe final du Sauveur. David
chante
(Ps.
16: 10-11) :
« Car tu ne livreras pas mon âme au
séjour des morts, tu ne permettras pas que
celui qui t'aime voie la fosse. Tu me feras
connaître le sentier de la vie ; il y a
d'abondantes joies devant ta face, des
délices éternelles à ta
droite. »
Et Esaïe, après avoir
prophétisé l'humiliation et la mort
du Messie, termine la même prédiction
par ces remarquables paroles
(Esaïe
53 : 10-11) : « Il a
plu à l'Éternel de le briser par la
souffrance... Après avoir livré sa
vie en sacrifice pour le péché, il
verra une postérité et prolongera ses
jours ; et l'oeuvre de l'Éternel.
prospérera entre ses mains.
Délivré des tourments de son
âme, il rassasiera ses regards ; par sa
sagesse, mon serviteur juste justifiera beaucoup
d'hommes, et il se chargera de leurs
iniquités. »
Depuis les temps les plus
reculés, les saints ont regardé en
avant, vers des événements qui sont
encore, même pour nous, dans l'avenir
(Jude,
14) : « C'est
aussi pour eux qu'Énoch, le septième
depuis Adam, a prophétisé, en ces
termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses
saintes myriades, pour exercer un jugement contre
tous. » Le patriarche Job dit
(Job,
19 : 25-26) :
« Pour moi, je sais que mon
Rédempteur est vivant, qu'à la fin il
se lèvera sur la terre. Oui, quand cette
enveloppe de mon corps sera détruite, quand
je serai dépouillé de ma chair, je
verrai Dieu ! » (V. S.) Zacharie eut
la vision du Seigneur debout sur le Mont des
Oliviers, Roi sur toute la terre, et tous ses
saints avec Lui.
(Zach.
14 : 4-9)
Et comme les prophéties du
passé ont eu leur accomplissement celles de
l'avenir auront certainement le leur
(Hébreux,
2 : 8-9) :
« Nous ne voyons pas encore maintenant
que toutes choses lui soient soumises ; mais
nous voyons Jésus couronné de gloire
et d'honneur. »
Et il dit : « Oui, je
viens bientôt, Amen. Viens, Seigneur
Jésus. »
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |