Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

INTRODUCTION

II. LE TÉMOIGNAGE DES ÉCRITURES AU CHRIST

-------

En regardant vers l'avenir, depuis les âges les plus reculés, les serviteurs de Dieu ont vu Celui qui devait venir ; et, à mesure que le temps approchait, cette vision devint si claire qu'il nous serait presque possible de décrire la vie du Christ sur la terre, d'après les Écritures de l'Ancien Testament, desquelles Il a dit Lui-même : « Elles rendent témoignage de moi. »

L'espoir d'Israël était porté vers une figure centrale, L'oeuvre de la rédemption du monde devait s'accomplir par le moyen d'un Homme, le Messie promis. C'est lui qui devait écraser la tête du serpent (Genèse, 3 : 15). Il devait descendre d'Abraham (Genèse, 22 : 18), et de la tribu de Juda (Genèse, 49 : 10).

Israël attendait et vit d'abord une grande lumière resplendir sur le peuple qui habitait le pays de l'ombre de la mort (Esaïe, 9 : 2). Et comme il regardait, il vit qu'un enfant devait naître, un Fils devait être donné (verset 6) ; et avec un étonnement croissant, voici que des noms apparurent, décrivant la nature de l'enfant.

L'Admirable. Admirable (1), en vérité dans sa naissance, car jamais l'avènement d'aucun autre enfant ne fut salué par les armées du ciel ; sa naissance d'une vierge (Esaïe, 7 : 14) et l'apparition de l'Étoile (Nombres, 24 : 17) étaient également admirables. Ce caractère augmente encore, à mesure qu'il arrive à l'âge d'homme et à son apogée dans la parfaite sainteté.

Conseiller (Col. 2 : 3). Dieu puissant, Père éternel. Ici, apparaît en Israël la connaissance anticipée du Messie, en tant que Dieu manifesté en chair : Emmanuel - Dieu avec nous (Esaïe, 7 : 14). Comme Jésus Lui-même le dit : « Moi et le Père nous sommes un » (Jean, 10 : 30).

Le nom qui suit : Le Prince de Paix, appartient spécialement à Jésus, car « Il est notre Paix ». Sa naissance apporta la paix sur la terre, et en la quittant, Il laissa la paix à ses disciples, « ayant fait la paix par le sang de sa croix ».
Puis, le prophète voit l'enfant qui devait naître sur le trône de David son Père, et le développement glorieux de son royaume. Quoique issu d'une dynastie royale, il devra connaître l'humiliation (Esaïe 11 : 1). Nous avons ici un aperçu de son abaissement et de sa pauvreté.

Et maintenant, les prophètes, l'un après l'autre, complètent le tableau, chacun d'eux y ajoutant un coup de pinceau fulgurant.
Michée voit la petite bourgade où Jésus naîtra et nous dit que c'est Bethléem (Michée, 5 : 2 ; Matthieu, 2 : 6). Esaïe voit l'adoration des Mages (Esaïe, 9 : 3 ; Matthieu, 2 - 11). Jérémie décrit le massacre des innocents (Jér. 31 : 15 ; Matth. 2 : 17-18). Osée prédit la fuite en Egypte (Osée, 11 : 1 ; Matth. 2: 15). Esaïe dépeint sa douceur et son humilité (chap. 42 : 2 ; Matth. 11 : 29), et la sagesse et le savoir que Jésus manifesta pendant toute sa vie, depuis l'âge de sa conversation avec les docteurs dans le temple. De nouveau, quand il chassa les vendeurs du temple, les paroles du Psalmiste reviennent immédiatement à la mémoire de ses disciples (Ps. 49 : 9 ; Jean, 11 : 17). Esaïe le décrit prêchant la bonne nouvelle aux débonnaires, consolant les coeurs brisés, rendant la liberté aux captifs, donnant l'huile de joie au lieu de deuil et le vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu (Esaïe, 61 : 1-3 ; Luc, 4 : 16-21). Le deuil était changé en joie lorsque Jésus apparaissait devant la mort. La pauvre femme que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, fut rendue libre à sa parole. Son Évangile était vraiment un message de bonne nouvelle. Esaïe entrevoit même la scène la plus exquise de toutes, le Bon Berger bénissant les petits enfants. (Esaïe, 40 : 11) : « Comme un berger, il paîtra son troupeau ; par son, bras il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein ; il conduira doucement celles qui allaitent. » (Marc, 10 : 16). Puis Zacharie chante (Zach. 9 : 9) : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et sur un poulain, le petit d'une ânesse. » (D.) Un Psaume ajoute les hosannahs des enfants (Ps. 8 : 3). « Par la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle tu as fondé ta gloire, pour confondre tes adversaires, pour imposer silence à l'ennemi et au vindicatif. » (Matth. 21 : 16).

Les prophètes prévoyaient le caractère et la portée de l'oeuvre du Sauveur. La lumière qui devait resplendir sur Sion serait pour le monde entier. Juifs et Gentils seraient bénis de la même manière. L'Esprit de Dieu se répandrait sur toute chair (Joël, 2 : 28 ; Esaïe, 52 : 10) : « L'Éternel découvre le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. »

L'image d'un Messie victorieux et triomphant était familière aux Juifs du temps du Sauveur. Ils étaient si absorbés par ce côté de son caractère, que lorsqu'Il vint ils ne le reconnurent point, et Jean-Baptiste dit : « Il en est Un au milieu de vous que vous ne connaissez pas. » Mais ils auraient dû le reconnaître, car si les prophètes avaient annoncé sa gloire, ils avaient parlé non moins clairement de son abaissement, de son rejet, de ses souffrances. Voici, dit Esaïe (Esaïe, 52 : 13) : « Mon serviteur prospérera ; il montera, il s'élèvera bien haut. » Et soudain, que voit-il ? (Esaïe, 52 : 14) : « De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l'homme... »

Et comment peindrons-nous l'étonnement du prophète à mesure que la vision du cinquante-troisième chapitre se déroule devant lui dans toute la majesté du Messie qui souffre ! De la racine de Jessé s'élève un frêle rejeton dont Israël ne voudra pas. (Esaïe, 53 : 3) : « Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui dont on détourne le visage, nous l'avons dédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas. »

Le regard du voyant, toujours fixé sur l'avenir, contemple le saint persécuté (verset 7) : « Il a été maltraité et opprimé, et il n'a point ouvert la bouche, semblable à un agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n'a point ouvert la bouche. » (Voyez Matth. 27 : 12-14). Il le voit mourir de mort violente, car (verset 8) « Il a été enlevé par l'angoisse et le châtiment ; et parmi ceux de sa génération qui a cru qu'il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? » Daniel reprend la même pensée et nous dit (Daniel 9 : 26) : « Après les soixante-deux semaines, un oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. »

Et maintenant de nouveau, un choeur de prophètes s'élève pour nous parler de la mort du Messie. Le Psalmiste le voit trahi par un de ses disciples (Ps. 41 : 9) : « Celui-là même avec qui j'étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » Zacharie nous parle des trente pièces d'argent qui furent le prix de la trahison et ajoute : L'Éternel me dit : « Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m'ont estimé ! Et je pris les trente sicles d'argent, et je les jetai dans la maison de l'Éternel pour le potier. » (Zach. 11 : 12-13  ; Matth. 27: 3-10).

Zacharie voit aussi les brebis dispersées et le Berger frappé (chap. 13 : 7 ; Matth. 26 : 31-56). Esaïe le voit mené d'un tribunal à l'autre (chap. 53 : 8 ; Jean, 18 : 24-28). Le Psalmiste prédit des faux témoins appelés contre lui (Ps. 27 : 12 ; Matth. 26 : 59-60). Esaïe voit qu'on le frappe et qu'on lui crache au visage (chap. 50 : 6 ; Matth. 26 : 67, et 27 : 26-30). Le Psalmiste décrit sa mort par la crucifixion (Ps. 22 : 16) : « Car des chiens m'environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, comme un lion, pour saisir mes mains et mes pieds. » Dans Esaïe, 53 : 12 et Luc, 23 : 34, nous constatons que sa mise au rang des malfaiteurs et sa prière pour ses meurtriers ont été prédites. Et le Psalmiste a une vision si claire, qu'elle comprend même les détails : ceux qui se moquent en passant (Ps. 22 : 6, 8 ; Matth. 27 : 39-44) ; les soldats qui se partagent ses vêtements et tirent sa robe au sort (Ps. 22 : 18 ; Jean 19 23-24) ; sa soif étanchée avec du vinaigre (Ps. 69 : 21 ; Jean 19 28-29). D'une oreille attentive, il entend le cri d'angoisse (Ps. 22: 1) « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné et t'éloignes-tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? » (Matth. 27  : 46) et ses paroles dernières (Ps. 31 : 5 ; Luc, 23 46) : « Jésus s'écria d'une voix forte : Père, je remets mon esprit entre tes mains. »

Enseigné par le Saint-Esprit, le Psalmiste écrit ces mots (Ps. 69 : 20) : « L'opprobre me brise le coeur. » Jean nous dit que quoique les soldats eussent rompu les jambes des deux brigands (Jean 19 : 32-37) : « s'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes, mais un des soldats lui perça le côté avec une lance et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau... Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie : « aucun de ses os ne sera brisé ». Et ailleurs, l'Écriture dit encore : « Ils verront celui qu'ils ont percé. » (Exode, 12 : 46 ; Ps. 34 : 20 ). Esaïe nous dit que : « on a mis son sépulcre parmi les méchants, son tombeau parmi les orgueilleux, quoiqu'il n'eût point commis de violence et qu'il n'eût point eu de fraude dans sa bouche » (Esaïe, 53 : 9 ; Matth. 27 : 57-60).

Mais la vision des prophètes s'étend au-delà de la Croix et de la tombe ; elle embrasse la résurrection, l'ascension et le triomphe final du Sauveur. David chante (Ps. 16: 10-11) : « Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la fosse. Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d'abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite. »

Et Esaïe, après avoir prophétisé l'humiliation et la mort du Messie, termine la même prédiction par ces remarquables paroles (Esaïe 53 : 10-11) : « Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance... Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité et prolongera ses jours ; et l'oeuvre de l'Éternel. prospérera entre ses mains. Délivré des tourments de son âme, il rassasiera ses regards ; par sa sagesse, mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, et il se chargera de leurs iniquités. »

Depuis les temps les plus reculés, les saints ont regardé en avant, vers des événements qui sont encore, même pour nous, dans l'avenir (Jude, 14) : « C'est aussi pour eux qu'Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé, en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous. » Le patriarche Job dit (Job, 19 : 25-26) : « Pour moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, qu'à la fin il se lèvera sur la terre. Oui, quand cette enveloppe de mon corps sera détruite, quand je serai dépouillé de ma chair, je verrai Dieu ! » (V. S.) Zacharie eut la vision du Seigneur debout sur le Mont des Oliviers, Roi sur toute la terre, et tous ses saints avec Lui. (Zach. 14 : 4-9)

Et comme les prophéties du passé ont eu leur accomplissement celles de l'avenir auront certainement le leur (Hébreux, 2 : 8-9) : « Nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises ; mais nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur. »

Et il dit : « Oui, je viens bientôt, Amen. Viens, Seigneur Jésus. »


(1) D'après la version anglaise qui traduit par Wonderful, ce mot serait mieux rendu en français par Merveilleux. On ne le trouve dans notre langue que dans la version Darby. (Trad.). 
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant