Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

INTRODUCTION

I. LE TÉMOIGNAGE DU CHRIST AUX ÉCRITURES

-------

 

(1)  Abraham a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour. » - « Moïse a écrit de moi. » - « David m'appelle Seigneur. » (Jean 8: 56 ; 5: 46 ; Matthieu 22: 43). Nous avons, dans ces paroles de notre Sauveur, une autorité plus que suffisante pour le chercher dans l'Ancien Testament, et la confirmation de la vérité des Écritures elles-mêmes.
Pour nous qui croyons que le Christ est vraiment Dieu, aussi bien que vraiment Homme, sa parole à cet égard est pleine d'autorité. Jésus n'aurait pas dit : « Abraham s'est réjoui de ce qu'il verrait mon jour », si Abraham avait été un personnage mythologique ; Jésus n'aurait pas dit : « Moïse a écrit de moi », si les livres de Moïse avaient été écrits des centaines d'années après Moïse ; Jésus n'aurait pas cité le cent-dixième Psaume pour prouver que David l'avait appelé « Seigneur », si ce Psaume avait été écrit au temps des Macchabées.

Le fait que notre Seigneur en réfère aux livres de Moïse est un témoignage particulièrement démonstratif.

Ce n'est pas une simple allusion en passant ; toute la force réitérée de l'argument réside dans le fait qu'Il considérait Moïse, non pas comme un simple titre sous lequel ces livres étaient connus, mais comme ayant joué personnellement dans l'histoire le rôle qu'ils rapportent, et comme étant l'auteur de la législation qu'ils contiennent.

« Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? » (Jean 7 : 19). « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit de moi. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? » (Jean 5: 46). Il condamnait les traditions au moyen desquelles les Pharisiens étouffaient les lois et l'enseignement de Moïse, « annulant ainsi la parole de Dieu » (Marc 7 : 13).

Il dit au lépreux : « Va te montrer au prêtre et présente l'offrande que Moïse a prescrite. » (Matthieu 8 : 4). On trouve cette ordonnance de Moïse au coeur même du code sacerdotal, que certains prétendent avoir été fabriqué après l'époque de Moïse (2).

Par une étude minutieuse des Évangiles, nous ne pouvons éviter de constater que les textes de l'Ancien Testament étaient sans cesse sur les lèvres du Christ parce qu'ils étaient toujours dans son coeur. À l'heure de la tentation au désert, Il fut vainqueur de Satan, non par une manifestation quelconque de la gloire divine ; non par une puissance que nous ne pouvons nous-mêmes exercer ; pas même par ses propres paroles ; mais en se rejetant sur la Parole écrite, qui a fortifié les saints de bien des âges, nous montrant ainsi comment nous pouvons, nous aussi, rencontrer et terrasser notre grand adversaire.

Il est particulièrement réconfortant de remarquer que c'est dans le Deutéronome que le Seigneur choisit, - (telles « des pierres polies du torrent »), - ses trois réponses concluantes au tentateur. (Deut. 8: 3 ; 6: 13-14 ; 6 : 16.)
Et pourtant on nous dit que ce Livre du Deutéronome est une pieuse invention du temps de Josias : alors ; nous dit-on, pour donner plus de poids au projet de réformes que ce roi préconisait, on prétendit que Moïse en était l'auteur !

Notre Seigneur (qui est la vérité même) aurait-il ainsi sanctionné un livre plein de mensonges, et l'aurait-il utilisé au moment critique de sa lutte avec le diable ? Et le « père du mensonge » n'aurait-il pas su parfaitement que le livre était un faux ?

Quand Christ commença son ministère public, dans la synagogue de Nazareth, avec les paroles d'Esaïe : « l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres », Il dit : « Aujourd'hui cette parole de l'Écriture que vous venez d'entendre, est accomplie. » (Luc 4 : 17-21.)

Dans le Sermon sur la Montagne, le Seigneur dit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour les abolir, mais pour les accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. » (Matth. 5 : 17-19).

De nos jours, nous avons beaucoup de livres sur la Bible, mais très peu d'étude des Écritures mêmes. Un examen sérieux de ce que Jésus Lui-même dit de l'Ancien Testament, en demandant la lumière du Saint-Esprit sur cette étude, récompenserait richement l'étudiant de la Bible.

Bien peu se rendent compte de la quantité de citations de l'Ancien Testament que le Seigneur a faites. Il parle de vingt personnages de ces livres et il cite dix-neuf de ces derniers. Il parle de la création de l'homme, de l'institution du mariage, de l'histoire de Noé, d'Abraham, de Lot, de la destruction de Sodome et de Gomorrhe telle qu'elle est décrite dans la Genèse ; il fait allusion à l'apparition de Dieu à Moïse dans le buisson, à la manne, aux dix commandements, à la dîme mentionnée dans l'Exode. Il cite la loi cérémonielle pour la purification des lépreux, et la grande loi morale : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », toutes deux contenues dans le Lévitique. Il rappelle l'histoire du serpent d'airain, et la loi concernant les voeux, dans les Nombres.

Nous avons déjà insisté sur la triple citation du Deutéronome. Il rappelle la fuite de David vers le grand-prêtre à Nob, la gloire de Salomon et la visite de la reine de Séba, le séjour d'Élisée chez la veuve de Sarepta, la guérison de Naaman et le meurtre de Zacharie, dans les livres historiques.

Quant aux Psaumes et aux écrits prophétiques, l'autorité divine du Seigneur est, si possible, encore plus profondément marquée à leur égard qu'à l'égard de tous les autres livres de l'Ancien Testament (3).

« N'avez-vous pas lu » ou « il est écrit », est la base de l'argumentation constante du Christ. « L'Écriture ne peut être violée » ; « les Écritures rendent témoignage de moi » ; « il faut que l'Écriture soit accomplie » constituent ses assertions réitérées.

Questionné sur la résurrection, Jésus répond : « Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez pas les Écritures. N'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit - Je suis le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ? » (4).
Le Seigneur attribue ici le scepticisme des Sadducéens, en partie à leur manque de compréhension des Écritures. Il prouve le fait de la résurrection d'après la Bible et il affirme que les paroles même de Dieu y sont contenues. (Matthieu 22 : 29-32).

À mesure qu'Il s'approchait de la Croix, le témoignage de notre Sauveur aux Écritures prend une importance encore plus sacrée : « Voici, nous moutons à Jérusalem et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'Homme s'accomplira. » (Luc 18 : 31). Car je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi : « Il a été mis au rang des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver. » (Luc 22 : 37).

La nuit de la trahison, dans l'ombre du Jardin des Oliviers, le Sauveur, par trois fois, rappelle l'accomplissement des prophéties qui le concernent. (Voyez Matth. 26 : 31-53-54 ; Marc 14 : 48-49). Trois des sept paroles de la Croix sont dans les termes mêmes des Écritures, et Il meurt avec l'une d'elles sur les lèvres.

Mais peut-être que le témoignage le plus probant de tous est celui que le Christ rend à l'Ancien Testament, après sa résurrection. Le jour même où Il se releva d'entre les morts, Il dit au deux disciples qui allaient à Emmaüs : « O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu'il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » (Luc 24: 25-27).

Non seulement il sanctionnait les Écritures, mais aussi la méthode d'interprétation qui trouve, tout au travers du Vieux Testament, un témoignage au Messie du Nouveau. C'est ainsi que, dès le premier jour du retour de Notre Seigneur, il revient à sa première méthode d'instruction, avec plus d'insistance que jamais, prouvant ses droits, non seulement par Sa victoire personnelle sur la mort, mais plus encore par le témoignage des Écritures.
« Après ceci, Jésus apparut aux onze et dit (Luc 24: 44-46) : « C'est là ce que je vous disais, lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes. Alors, il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures. »
Même ceux qui voudraient limiter la sagesse et la connaissance du Christ pendant qu'Il était sur la terre, n'appliqueraient pas cette opinion à la période qui a suivi sa résurrection. Jean dit : « Quand je le vis je tombai à ses pieds comme mort, Il posa sur moi sa main droite, en disant, : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » Apoc. 1 : 17-18).

Et encore : « Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira. » (Apoc. 3 : 7). Ici, il cite deux parties du livre d'Esaïe ; dans le chapitre 44 : 6, qui dit : « Ainsi parle l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur, l'Éternel des armées : je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n'y a point de Dieu » ; et dans le chapitre 22 : 22 : « Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David ; quand il ouvrira, nul ne fermera ; quand il fermera, nul n'ouvrira. »

En vérité, non seulement la clef de la vie et de la mort, mais aussi celle des Écritures, est mise sur ses épaules, et Il révèle toujours la signification du livre à ceux qui sont assez humbles pour lui ouvrir complètement leurs coeurs.


(1) Note du traducteur : Nous avons employé, pour les citations bibliques, la version Segond révisée, sauf lorsque les versions, Synodale et Darby nous ont paru traduire avec une nuance plus exacte la pensée que l'auteur de cet ouvrage a voulu mettre en relief. Dans ces cas-là, nous l'avons indiquée dans le texte, par les signes (v. S) et (D.)

Quant aux ouvrages que l'auteur cite comme références dans la marge, quoique la plupart d'entre eux ne soient pas traduits dans notre langue, nous les avons indiqués quand même, et cela, pour deux raisons. Tout d'abord, beaucoup de lecteurs français sont assez familiers avec l'anglais pour connaître ou consulter ces travaux ; ensuite, parce que l'érudition et la valeur morale de ces auteurs leur ont valu une autorité considérable dans leur pays. Les initiales qui suivent les noms sont celles de leurs titres universitaires.
Les citations bibliques sont en chiffres arabes. Le premier indique le chapitre ; les autres indiquent les versets. Ainsi Jean 8 : 56, signifie : chapitre 8, verset 56. 

(2) Voir Old Testament Criticism and the Rights of the Unlearned, par J. Kennedy. M.A. D.D. 

(3) Voir The Continuity of Scripture. W. Page Wood. 

(4) The Saviour's Bible, Newman Hall. L.L.B., D.D. 
Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant