Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE XXIII

Encore une occasion pour vous !

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« Ils dirent à Pierre : Certainement tu es aussi de ces gens-là.... Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme-là. » (Matt. XXVI, 73, 74.)

« Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux-ci ? Il lui répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes agneaux. Et il lui dit pour la seconde fois : Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ? Pierre répondit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. » (Jean XXI, 15, 16.)

Pierre avait fait devant ses compagnons le serment de mourir avec Jésus plutôt que de le renier. Quelques heures plus tard l'occasion se présenta de tenir sa promesse, mais il faiblit, oublia son voeu et perdit cette incomparable occasion de prouver son amour pour son Sauveur.

Lorsque le coq chanta, et que Jésus se retournant l'eût regardé, Pierre se rappela son infidélité à sa promesse, et étant sorti, pleura amèrement. La douleur d'avoir ainsi traité le Seigneur, s'ajoutant sans aucun doute au regret cuisant d'avoir perdu cette occasion, fut certainement la cause de ses larmes amères. Oh ! combien son amour dut lui faire entendre de reproches, sa conscience l'aiguillonner et le diable le railler ! Je ne doute pas qu'il ne fût tenté de perdre tout espoir de pardon et de s'écrier : « C'est en vain que je m'efforcerais de devenir chrétien, j'ai misérablement échoué et j'y renonce. » Jour et nuit, seul et en compagnie, le diable doit avoir remis sous ses yeux cette occasion perdue pour lui persuader qu'il était inutile de chercher à devenir chrétien. Et Pierre aura soupiré en lui-même, pensant qu'il donnerait le monde entier pour avoir une fois encore cette occasion devant lui. Mais il était trop tard, elle était à jamais perdue.

Pierre cependant aimait Jésus, et son Maître lui fournit une autre occasion de lui témoigner son amour, occasion toute simple, presque banale, qu'on ne saurait comparer avec l'autre si splendide et si exceptionnelle de mourir avec le Fils de Dieu sur la croix, mais probablement de plus d'importance pour le monde et la cause de Christ.

Dans la contrée qu'avait habitée Jésus, il existait sans doute nombre d'âmes croyant en Lui d'une foi faible et vacillante. Elles avaient besoin d'être fidèlement nourries de toutes les vérités concernant le Seigneur et de celles qu'Il avait directement enseignées. Aussi Jésus appela-t-il Pierre à Lui pour lui adresser à trois reprises cette pressante question : M'aimes-tu ? Comme elle dût rappeler douloureusement à l'esprit de Pierre le triple reniement qu'il avait fait de son Maître ! En réponse à l'assertion positive de Pierre qu'il l'aimait, Jésus par trois fois lui commanda de paître ses agneaux et ses brebis. Alors Jésus lui annonça qu'il mourrait sur la croix - comme il y serait mort probablement s'il n'avait pas renié son Seigneur.

Aujourd'hui encore, parmi les disciples de Jésus il se trouve, je le crains, beaucoup de Pierres ; beaucoup dans nos rangs après avoir autrefois promis de suivre Jésus et de faire ce que Son esprit dicterait à leur conscience, après avoir affirmé qu'ils mourraient pour lui ont oublié leurs voeux à l'heure critique de l'épreuve, renié Jésus par leurs paroles ou leurs actions et l'ont laissé de nouveau crucifier seul.

Je me souviens d'une expérience analogue que je fis il y a bien des années, avant mon entrée dans l'Armée, tout en étant déjà sanctifié : Je ne péchai pas en agissant mais plutôt en omettant d'accomplir ce que je sentais que le Seigneur demandait de moi. Il s'agissait d'une chose inusitée mais non déraisonnable. La certitude que je devais agir me saisit subitement ; il me sembla que le Ciel entier s'abaissait vers moi pour me bénir si j'obéissais et que l'enfer s'entr'ouvrait pour m'engloutir si je m'y refusais. Sans répondre négativement, il me sembla simplement que la chose ne m'était pas possible et je ne la fis pas. Oh ! combien ensuite j'en fus humilié, et combien je versai de larmes amères, implorant le pardon de Dieu et l'assurant que je serais vrai ! Je sentis que Dieu avait placé devant moi une occasion que j'avais laissée échapper et qui ne se représenterait jamais, jamais plus, que, par suite, je ne pourrais jamais être l'homme puissant en foi et en obéissance que j'eusse été en demeurant fidèle. Je promis à Dieu de faire cette même chose, et je la fis, encore et encore, mais aucune bénédiction n'en découla pour moi ; Satan eut le dessus, me raillant et m'accusant par ma conscience au point que la vie devint pour moi un fardeau intolérable ; enfin, j'eus l'impression que j'avais contristé le Saint-Esprit pour toujours, qu'il m'avait quitté et que j'étais perdu. Je rejetai loin de moi le bouclier de la foi, perdant ma confiance dans l'amour de Jésus, et pendant vingt-huit jours, je connus, à ce qu'il me sembla, les tourments de l'enfer. Je priais toujours, mais le Ciel me semblait d'airain. Je lisais ma Bible, mais les promesses s'enfuyaient loin de moi, tandis que les commandements et les menaces étaient comme des flammes de feu et des épées à deux tranchants pour ma conscience tremblante. La nuit je soupirais après le jour, le jour après la nuit.

Je fréquentais des réunions, mais sans en retirer la moindre bénédiction. La malédiction de Dieu semblait m'accompagner, et pourtant à travers tout, je sentais que Dieu était amour.

Comme la femme de Job, Satan m'incita à pécher, à maudire Dieu et à mourir ; mais la miséricorde et la grâce de Dieu me gardèrent et me rendirent capable de dire au diable : Non, je ne pécherai pas, et dussé-je aller en enfer, j'irais en aimant Jésus et en cherchant à en attirer d'autres à se confier en Lui et à Lui obéir ; dans l'enfer même je déclarerais que le Sang de Jésus purifie de tout péché. Je me croyais condamné. Ces terribles passages de l'Écriture (Héb. VI et X) semblaient s'approprier à mon cas et je disais : Je suis perdu pour jamais. Mais l'amour de Dieu est :

Plus haut que les plus hauts cieux,
Plus profond que l'étendue des eaux.

Au bout de vingt-huit jours, Il me retira de cet effroyable abîme et de ce bourbier par ces paroles : « Sois certain que les pensées qui font naître l'inquiétude procèdent non de Dieu qui est Prince de la paix, mais du diable, de l'amour-propre ou de la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes. »

Avec la rapidité de la pensée, je compris que Dieu est le Prince de la paix, et que « les projets qu'il a formés pour nous sont des projets de paix et non de malheur » que n'ayant ni amour-propre, ni bonne opinion de moi-même, et ne soupirant qu'à être délivré de moi-même, c'était le diable qui me trompait. Instantanément il me sembla que les liens dont il m'enlaçait s'étaient rompus et qu'il s'enfuyait, me laissant en liberté.

Le samedi et le dimanche suivants, je vis environ cinquante personnes venir au banc des pénitents pour demander le salut et la sainteté ; dès cette heure la bénédiction du Seigneur fut sur moi et me permit d'attirer partout des âmes à Lui. Comme à Pierre, Il m'adressa ces paroles : M'aimes-tu ? - et lorsque de la plénitude de mon coeur vidé de lui-même et purifié par son précieux sang, j'eus répondu : « Oui, Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime, » Il m'ordonna tendrement de paître ses agneaux et ses brebis, c'est-à-dire de réaliser si complètement l'Évangile dans ma vie et de le prêcher si pleinement par mes paroles, que les hommes puissent être bénis, consolés et encouragés à L'aimer, à Le servir et à se confier en Lui de tout leur coeur.
Voici l'occasion qu'Il m'a laissée, et c'est également la vôtre, si vous L'avez renié dans le passé.

Ne cherchez pas à faire quelque action d'éclat, mais paissez les agneaux et les brebis du Seigneur ; priez et travaillez pour le salut de tous les hommes. Étudiez votre Bible, priez, entretenez-vous beaucoup et souvent avec Dieu, et demandez-Lui de vous enseigner à tel point ce que vous devez dire que chaque fois que vous ouvrez la bouche, il en résulte une bénédiction, - pour encourager un frère abattu, fortifier un faible, instruire un ignorant, consoler un affligé, avertir l'égaré, éclairer celui qui est dans les ténèbres et réprimander le pécheur.

Remarquez que Pierre fut appelé à paître non seulement les agneaux, mais les brebis. Nous devons chercher à sauver les pécheurs et après les avoir sauvés et amenés à la nouvelle naissance, les nourrir, - nourrir les jeunes convertis par les promesses et les instructions de la Parole de Dieu qui les amèneront à une entière sanctification. Nous devons leur montrer que telle est la volonté de Dieu à leur égard, et que Jésus leur a frayé « la libre entrée dans le sanctuaire. » (Héb. X.) Nous devons les avertir de ne point retourner en Égypte, de ne point s'effrayer des géants dans la Terre Promise, ni de contracter une alliance impure avec les Ammonites dans le désert. Ils doivent sortir des rangs des pécheurs et s'en séparer pour devenir saints. C'est là leur grand et glorieux privilège, leur devoir solennel, puisqu'ils ont été rachetés non par des choses corruptibles telles que l'argent et l'or, mais par le précieux sang de Christ. Ils ne doivent pas se laisser abattre par les châtiments du Seigneur, ni se lasser de faire le bien. Ils doivent veiller et prier, rendre grâce, être toujours joyeux. Ce n'est pas au moyen d'un travail difficile qu'ils obtiendront la bénédiction d'un coeur pur, et seulement à l'heure de la mort, mais maintenant par la simple foi en Jésus.

Nous devons nourrir les brebis, déjà sanctifiées, de l'aliment fortifiant de l'Évangile. Nourrissez un homme robuste de pain blanc et de thé seulement et il sera bientôt impropre à son travail. Mais donnez-lui de bon pain bis, du beurre, du lait, des fruits et des légumes, et plus il travaillera, plus il sera fort et robuste. Il en est de même des chrétiens. Nourrissez-les de balles, c'est-à-dire de vieux sermons qui ont perdu leur pouvoir sur votre propre coeur, et vous les laisserez périr de faim ; mais nourrissez-les des choses profondes de la Parole de Dieu qui révèlent Son amour éternel, Sa fidélité, Sa puissance de salut, Ses soins tendres et minutieux, l'éclat de Sa sainteté, l'impartialité de Sa justice, Son horreur du péché, Sa pitié pour le pécheur, Sa sympathie pour les faibles et les égarés, Ses jugements éternels sur les impénitents et les impies, la gloire et la bénédiction éternelles répandues sur les justes, et vous les rendrez si forts que l'un en poursuivrait mille et que deux en mettraient dix mille en fuite.

Apprenez à connaître Jésus et vous serez à même de nourrir Ses agneaux et Ses brebis. Vous les nourrirez en Le leur révélant comme Il est révélé par le Père dans la Bible, par le Saint-Esprit.

Marchez avec Lui. Entretenez-vous avec Lui. Sondez les Écritures à genoux ; demandez au Seigneur d'ouvrir votre entendement comme Il ouvrit celui des disciples sur le chemin d'Emmaüs, vous enseignant ce que l'Écriture dit de Lui, et vous aurez une nouvelle occasion de prouver votre amour pour Lui et de bénir vos semblables, occasion que les anges eux-mêmes pourraient vous envier.




CHAPITRE XXIV

Oiseaux de proie.


À cette entière sanctification des croyants, Satan oppose toutes ses ruses, ses arguments captieux et toute la force de sa puissante volonté ; mais l'âme résolue et déterminée à être toute au Seigneur, remportera la victoire sur un ennemi dont toute la force consiste dans le mensonge. Le moyen le plus sûr de le vaincre, c'est de le vouloir, de croire fermement et de demeurer en Dieu en dépit de tous les doutes suggérés par Satan.

Dans le quinzième chapitre de la Genèse, nous avons un récit du sacrifice d'Abraham très suggestif pour tous ceux qui cherchent le plein salut.
Abraham prit avec lui certaines bêtes et certains oiseaux et les offrit à Dieu, mais tandis qu'il préparait son offrande et attendait un signe lui révélant que Dieu l'avait acceptée, des oiseaux de proie survinrent pour emporter l'offrande. Abraham les chassa, mais ils revinrent jusqu'au soir et alors le feu de Dieu consuma le sacrifice.

De même celui qui veut être entièrement sanctifié doit faire de lui-même à Dieu une offrande sans réserve. Cet acte doit être réel, et non imaginaire, un abandon de soi-même avec tous ses plans, ses perspectives, son avoir, ses facultés de l'esprit et du corps, son temps, ses soucis, ses joies, ses chagrins, sa réputation, ses amis, pour contracter avec Dieu une alliance éternelle qui ne soit jamais oubliée. Après s'être ainsi donné à Dieu pour être quelque chose ou n'être rien, pour aller ou s'arrêter selon que Jésus le guidera, il doit, comme Abraham, attendre patiemment, dans la foi, le témoignage de Dieu que ce don de soi-même soit accepté.

Si la prophétie tarde, attends-la,
Car elle s'accomplira certainement.
Mais le juste vivra par sa fidélité.
(Hab. II, 3-4.)

Or, durant cette période d'attente, qu'elle soit longue ou courte, le diable enverra sûrement des oiseaux de proie pour arracher l'offrande.
Il vous dira : « Vous devriez ressentir autre chose si vous vous étiez donné entièrement à Dieu. » - Souvenez-vous alors que c'est l'oiseau de proie du diable, et chassez-le. Tout sentiment est toujours produit par quelque cause. Pour avoir un sentiment d'amour, je dois penser à quelque personne aimée, mais à l'instant où je détourne ma pensée de l'objet de mon affection, et me mets à examiner l'état de mes sentiments, ceux-ci diminuent d'intensité.

Regardez à Jésus sans prendre garde à vos émotions ; elles sont involontaires et s'adapteront bientôt à ce qui est devenu votre foi et votre volonté.
« Mais, suggérera peut-être quelqu'un, votre consécration n'est pas complète ; passez encore une fois par le même chemin afin d'en être plus sûr. »
Encore un oiseau de proie, chassez-le.

Quand vous êtes parvenu à ce point-là, Satan se fait excessivement pieux ; il cherche à maintenir indéfiniment votre attention fixée sur la consécration, sachant que tant qu'il y réussira, il vous détournera de la promesse de Dieu, et vous empêchera en conséquence de croire ; or, sans la certitude que votre offrande est acceptée maintenant, toutes vos oeuvres sont mortes.
« Mais, dira un autre, vous n'éprouvez pas la joie, les profondes et puissantes émotions que connaissent d'autres enfants de Dieu. »
Encore un oiseau de proie, chassez-le.

Une femme me disait dernièrement :
- J'ai renoncé à tout sans trouver le bonheur que j'attendais.
- Ah ! ma soeur, lui dis-je, la promesse n'est pas pour ceux qui cherchent le bonheur, mais pour ceux qui ont faim et soif de la justice, ceux-là seront rassasiés. Cherchez la justice, non le bonheur.

Elle le fit et peu après fut satisfaite, car avec la justice vint la plénitude de la joie.
« Mais la foi, objectera-t-on encore, est une chose si incompréhensible, vous ne pouvez la pratiquer ; demandez à Dieu de vous aider dans votre incrédulité. »
Encore l'oiseau de proie du diable, éloignez-le.

La foi est presque trop simple pour être définie. C'est la confiance en la parole de Jésus, la simple assurance qu'Il a l'intention d'accomplir à la lettre ce qu'Il dit dans Ses promesses et que ces promesses sont pour vous. Prenez garde de vous laisser détourner « de la simplicité qui est en Jésus-Christ. » (2 Cor. XI, 3.)
Je vous le dis, mon cher camarade, tout ce qui est contraire à la foi en la promesse de Dieu quant au plein salut, est un des oiseaux de proie du diable, et vous devez résolument le chasser si vous voulez être sauvé.

Cessez de raisonner avec le diable. « Nous renversons les raisonnements et tout rempart qui s'élève contre la connaissance de Dieu. » (2 Cor. X, 5.) Plaidez, mais avec Dieu. « Venez et plaidons, dit l'Éternel ! » (Esaïe I, 18.)

Au cours d'une nuit de prières, un homme s'agenouilla avec beaucoup d'autres à la table de consécration pour demander un coeur pur. On lui dit de se donner entièrement à Dieu et de croire. Finalement il se mit à prier et dit : « Je me donne à Dieu, et désormais je vais vivre et travailler pour Lui avec les forces que je possède, et attendre de Lui la plénitude de la bénédiction et de la force quand Il le jugera bon. Il a promis de me la donner et Il le fera, n'est-ce pas ? »
- Oui, mon frère, ce qu'Il a promis, Il l'accomplira sûrement, répliquai-je.
- Oui, oui, Il l'a promis, dit cet homme. Et à ce moment un rayon de lumière pénétra dans son âme et ses paroles suivantes furent : « Le Seigneur soit loué ! Gloire à Dieu ! »

Il s'entretint avec le Seigneur, dans l'attente en sa promesse, et fut sauvé. Ce même soir, d'autres raisonnèrent avec le diable, et avec leurs propres sentiments et ne trouvèrent pas le salut.

Mais après avoir fait ce pas, il entre dans le plan de Dieu que vous parliez de votre foi. Les hommes de caractère qui ont du pouvoir et de l'influence ne craignent pas de se faire connaître. Un homme qui a des convictions ne s'effraie ni de les annoncer au monde ni de les défendre ; c'est un homme d'une réelle stabilité. Il en est ainsi dans toutes les questions de politique, d'affaires, de réformes morales, comme dans celle du salut. Une loi universelle appuie cette déclaration : « C'est par la bouche que la confession devient un instrument de salut. » Si vous êtes sauvé et demeurez dans le salut vous devez à la première occasion en témoigner et proclamer la vérité devant les démons de l'enfer, devant vos connaissances ici-bas et devant les anges du ciel. Vous devez apparaître devant le monde comme un représentant de la pureté du coeur, de « la sainteté à l'Éternel. » C'est ainsi seulement que vous brûlerez vos vaisseaux ; tant qu'ils ne seront pas détruits, vous n'êtes pas en sûreté.

Une dame me disait dernièrement : « J'ai toujours hésité à dire : Le Seigneur m'a pleinement sanctifiée, mais il y a peu de temps que j'en ai saisi la cause. Je comprends maintenant mon secret désir de laisser un pont derrière moi, de manière à échapper à ma position spirituelle sans courir aucun risque, tandis que ma profession de sanctification m'oblige à veiller sur moi afin de ne prêter à aucun blâme ; en ne la professant pas, je puis me permettre des choses contestables et m'abriter derrière l'assertion que je ne prétends pas être parfaite. »

Oui, voilà le secret. Prenez garde, cher lecteur ; sinon vous allez vous trouver à cheval sur une barrière, et tous ceux qui s'y placent sont déjà en réalité du côté du diable. « Celui qui n'est pas pour moi est contre moi. » Passez du côté du Seigneur par une profession de foi bien définie. Le diable vous dira : « Vous feriez bien de ne pas toucher à ce sujet tant que vous n'êtes pas sûr de vous-même. Prenez garde de faire plus de mal que de bien. »

Chassez promptement cet oiseau de proie sinon tout ce que vous avez fait jusqu'à aujourd'hui sera inutile. Cet oiseau-là a dévoré des milliers d'offrandes faites dans un esprit aussi honnête que le vôtre. Vous ne devez pas seulement garder la bénédiction, mais affirmer hardiment votre foi en Celui qui bénit et Il vous gardera.

Hier encore un frère me disait : « Quand je recherchai la bénédiction de la sanctification, je me donnai définitivement et pleinement à Dieu, en lui disant que je me confiais en Lui, mais je me sentais aussi sec qu'un arbre mort. Peu après un ami me demanda si j'étais sanctifié et sans prendre le temps d'examiner mes sentiments, je répondis affirmativement : à cet instant même Dieu me bénit, me remplit de la plénitude de son esprit et depuis Il n'a cessé de me garder. »
Ce frère confessa sa foi et fut d'accord avec Dieu.
- Mais vous devez être honnête et ne pas prétendre posséder davantage que vous n'avez reçu, dira Satan.
Encore un oiseau de proie !

Vous devez affirmer que Dieu ne peut manquer à Sa promesse ; or, Il a promis que « quoi que vous demandiez en priant, croyez que vous le recevrez, et vous le recevrez. » Tenez Dieu pour fidèle.

Une soldat se livra à Dieu sans réserve, mais n'éprouvant aucun changement, elle hésitait à dire que Dieu l'avait pleinement sanctifiée.
- Mais, disait-elle, je me mis à raisonner ainsi : Je sais que je me suis donnée entièrement à Dieu. Je suis disposée à être n'importe quoi, à faire n'importe quoi et à souffrir n'importe quoi pour Jésus. Je suis disposée à abandonner pour Sa cause et par amour pour Lui tous les plaisirs, tous les honneurs et jusqu'à mes plans et mes espérances les plus chers ; cependant je ne sens pas que Dieu me sanctifie. Pourtant Il a promis de le faire à la seule condition que je me donne à Lui et croie à sa Parole. Sachant que je me suis donnée à Lui, je dois croire en Ses promesses ou Le déclarer menteur. Je veux croire qu'Il me sanctifie maintenant. Mais, ajoutait-elle, « je ne voyais aucun signe que cette oeuvre fût alors accomplie ; malgré cela je me reposai sur Dieu et quelques jours plus tard, je me rendis à une réunion de sanctification ; là, tandis qu'un grand nombre de personnes rendaient témoignage, je pris la résolution de me lever et de dire moi-même que Dieu m'avait sanctifiée. Je le fis et tandis que je parlais, le Seigneur vint et me rendit le témoignage que cette sanctification était accomplie. Je sais maintenant que je suis sanctifiée. »
Et sa figure radieuse en rendait un vivant témoignage.

Cher lecteur : « Résistez au diable et il s'enfuira de vous. » Donnez-vous entièrement à Dieu, confiez-vous en Lui et confessez votre foi.

Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez
Et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient,
Dit l'Éternel des armées.
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