Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IX

Déperdition de la force spirituelle.

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Un homme de Dieu, rempli d'amour pour les âmes, James Caughey, raconte dans un de ses ouvrages comment, ayant été un jour invité à prendre le thé, et ayant dû prendre part à la conversation, lors même qu'elle n'offrit rien de répréhensible, il s'était senti à l'heure de la réunion comme un arc détendu. Il ne put faire pénétrer les flèches de l'Éternel dans le coeur de Ses ennemis, car il avait perdu sa puissance dans cette causerie inutile.

J'ai connu un officier qui laissait sa force spirituelle s'écouler peu à peu au point de devenir comme un os desséché au moment de la réunion. Voici comment cela se produisait. Nous avions environ trois kilomètres à parcourir pour nous rendre à la salle de réunion et pendant le trajet il ne cessait de parler de choses sans rapport avec la réunion prochaine. Il n'y avait sans doute rien de mauvais ni de frivole dans ses discours, mais ils l'éloignaient du but ; ils détournaient son esprit de l'Éternel et des âmes en face desquelles il allait se trouver pour les conjurer d'être réconciliées avec Dieu ; il en résultait qu'au lieu de se présenter devant l'auditoire revêtu de puissance, il en était au contraire dépouillé. Je me rappelle parfaitement ces réunions. Sa prière était bonne, mais sans force ; c'étaient des mots, des mots, des mots ! La lecture de la Bible et l'allocution étaient bonnes également ; il disait des choses vraies et excellentes, mais qui restaient sans effet. Les soldats paraissaient indifférents, les pécheurs insouciants et endormis, et la réunion restait sans résultats.
Or, cet officier n'était pas un rétrograde, il ne manquait ni d'expérience ni de moyens ; il était au contraire un des plus brillants et des plus intelligents de ma connaissance. Le malheur est qu'au lieu de garder le silence en se rendant à la réunion et de demeurer en communion avec Dieu jusqu'à ce que son âme fût enflammée de foi, d'espérance et d'amour. il gaspillait sa force en vain bavardage.
Dieu dit :
« Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche. »

Cet officier aurait pu se rendre à la réunion plein de force, sa bouche aurait pu être pour ses auditeurs comme celle de Dieu même, sa parole, « semblable à une épée à deux tranchants, pénétrant jusqu'aux jointures et à la moelle », et au lieu de cela, il restait impuissant comme Samson quand ses cheveux eurent été coupés par Dalilah.

Il y a ainsi bien des manières de laisser se perdre la force spirituelle. J'ai connu un soldat qui chaque soir accourait de bonne heure à la salle, mais qui au lieu de se préparer à la réunion, passait son temps à jouer du violon et à en tirer une musique douce et rêveuse ; bien qu'averti avec amour et fidélité, il continua ses exercices, jusqu'au moment où il rétrograda ouvertement.

J'ai connu des hommes dont la force spirituelle se perdait en plaisanteries. Ils se plaisaient à raconter des histoires amusantes et à faire de l'esprit pour égayer les autres. L'on s'amusait, l'animation ne faisait pas défaut, mais cette animation-là n'avait rien de divin. Je ne veux pas dire cependant qu'un homme rempli de la force de l'Esprit ne doive jamais provoquer le rire ; il peut dire les choses les plus amusantes, mais il doit les dire en temps voulu ; elles doivent venir naturellement et être exprimées dans la crainte de Dieu et non dans un esprit de pure plaisanterie.

Celui qui, dans une réunion, désire avoir de la vie et de la force doit se rappeler que rien ne peut remplacer le Saint-Esprit. Il est la vie, Il est la force, et si on le cherche dans une prière intense et sincère, Il vient, et sa présence rend la plus petite réunion féconde en résultats.
Il faut le rechercher avec ferveur, dans une prière ardente et secrète. Jésus a dit : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père en secret, et ton Père qui voit dans le secret te récompensera. » - Il l'a dit et le fera ; que Son saint nom soit béni !

Je connais un homme qui, si possible, se retire auprès de Dieu une heure avant chaque réunion, aussi quand il parle, est-ce avec la force du Saint-Esprit. L'homme qui veut avoir la puissance au moment précis où il en a besoin doit marcher avec Dieu. Il doit être ami de Dieu et maintenir une voie toujours ouverte entre son coeur et Dieu. Dieu sera l'Ami d'un tel homme et Il le bénira et l'honorera. Dieu lui révélera ses secrets ; Il lui enseignera à trouver le chemin des coeurs ; Il éclairera pour lui les ténèbres, et aplanira sa voie. Dieu se tiendra à ses côtés pour lui venir en aide.
Un tel homme veillera constamment sur sa bouche comme sur son coeur. David disait « "Éternel, mets une garde à ma bouche », et Salomon : « Veille sur la porte de mes lèvres ! »

Garde ton coeur plus que toute autre chose,
Car de lui viennent les sources de la vie.

Il doit marcher avec Dieu dans une communion ininterrompue et garder la joyeuse assurance qu'il est toujours en Sa présence : « Réjouis-toi en l'Éternel, » dit le Psalmiste. Oh ! qu'heureux est l'homme qui prend son plaisir en l'Éternel, qui n'est jamais seul parce qu'il connaît Dieu, lui parle et se réjouit en Lui ; qui sent combien Dieu est aimable et se donne à Lui pour L'aimer, Le servir et se confier à Lui de tout son coeur !

Camarade : « n'éteins pas l'Esprit » et Il t'amènera ainsi à connaître et à aimer Dieu, et Dieu fera de toi un instrument de Sa puissance.




CHAPITRE X

L'homme que Dieu emploie à son service.


J'ai eu il y a quelque temps l'occasion de m'entretenir avec un négociant chrétien, qui exprima une grande et importante vérité. Il dit :
« Beaucoup de personnes supplient le Seigneur de les employer à Son service, mais Il ne le peut pas. Ils ne se sont pas donnés à Lui ; ils ne sont ni humbles, ni dociles, ni saints. Beaucoup de gens s'adressent à moi pour obtenir un emploi dans mon magasin, mais je ne puis les accepter, parce qu'ils sont impropres à mon travail. Quand j'ai besoin de quelqu'un, je fais insérer une annonce et je passe quelquefois des journées à chercher un homme capable d'occuper le poste à pourvoir ; quand j'ai trouvé cet homme je le mets à l'épreuve pour juger s'il est capable ou non de remplir l'emploi que j'ai à lui confier. »

Le fait est que Dieu emploie à son service tous ceux qu'Il peut, dans toute l'étendue de leurs capacités. Ainsi au lieu de demander d'être employé au service de Dieu, devrait-on s'examiner pour voir si on est propre à Son oeuvre. Dieu ne peut employer tous ceux qui le Lui demandent, pas plus que ne le pouvait ce négociant. Ce n'est qu'à ceux qui sont « sanctifiés et utiles à leur Maître et propres à toute bonne oeuvre » qu'Il peut accorder cette grande utilité. Dieu cherche partout des hommes et des femmes pour les utiliser, mais, comme ce négociant, Il doit en éprouver des centaines avant de trouver l'instrument convenable. La Bible dit : « Car l'Éternel étend ses regards sur toute la terre pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à Lui. » Dieu ne demande qu'à vous employer, mais avant de le Lui demander de nouveau, voyez si votre « coeur est de tout entier à Lui. » Alors, n'en doutez pas, Dieu se montrera puissant en votre faveur ; gloire à Son précieux, précieux nom !

Quand Dieu cherche un homme pour travailler à Sa vigne, Il ne demande pas : « A-t-il de grandes capacités naturelles ? A-t-il reçu une éducation accomplie ? A-t-il le don du chant ? Ses prières sont-elles éloquentes ? A-t-il le don de la parole ? »
Il demande plutôt : « Son coeur est-il tourné vers Moi ? Est-il saint ? Son coeur est-il rempli d'amour ? Est-il résolu à marcher par la foi et non par la vue ? M'aime-t-il assez et a-t-il une confiance assez enfantine en Mon amour pour être certain d'être un instrument entre Mes mains, bien qu'il ne voie pas de signe extérieur que Je l'emploie à Mon service ? Sera-t-il las et abattu quand Je le corrigerai afin de le rendre plus apte à travailler à mon oeuvre ? Ou s'écriera-t-il plutôt avec Job : « Quand même Il me tuerait, je ne cesserais pas d'espérer en Lui » ? Sonde-t-il Ma parole et la médite-t-il jour et nuit pour agir d'après ses enseignements ? S'attend-il à Moi pour être conseillé et cherche-t-il en tout à être conduit par Mon Esprit ? Ou est-il indomptable et rétif comme le cheval et le mulet qu'on doit maintenir par le mors et la bride, de sorte que Je ne puisse le guider de mon oeil ? Cherche-t-il à plaire aux hommes et à s'épargner de la peine, ou est-il disposé à attendre de Dieu seul sa récompense, ne recherchant que l'honneur qui vient de Dieu ? Prêche-t-il la Parole et insiste-t-il en temps et hors de temps ? Est-il doux et humble de coeur ? »

Quand Dieu trouve un tel homme Il le prend à Son service. Il y aura entre Dieu et cet homme une entente si affectueuse, un tel amour, une telle confiance, une telle sympathie mutuelle que cet homme deviendra sur le champ « ouvrier avec Dieu ».

Paul était un de ces hommes, aussi plus on le fouettait, plus on le lapidait et cherchait à lui ôter la vie, plus Dieu l'employait à Son service. Enfin, jeté en prison, Paul déclare avec une foi inébranlable : « Je souffre comme un malfaiteur et suis dans les liens, mais la Parole de Dieu n'est point liée ; » et ainsi il annonça la Parole de Dieu, et ni les démons ni les hommes ne purent l'entraver, niais elle perça les murs de sa prison, vola à travers les montagnes et les continents, à travers les siècles, portant la glorieuse nouvelle de l'Évangile béni ; renversant les trônes, les royaumes et les puissances du mal, portant partout lumière, consolation et salut aux coeurs tristes, troublés et pécheurs. Bien que plus de dix-neuf siècles se soient écoulés depuis le martyre de Paul, et bien que ceux qui l'ont mis à mort aient pensé en avoir fini avec lui pour jamais, son utilité grandit ; ses oeuvres et la puissance de sa parole portent, à la gloire de Dieu et pour le bien des hommes, des fruits qui surpassent la compréhension même d'un archange.

Combien Paul sera surpris en recevant sa récompense finale au jour du jugement et en entrant en possession de tous les trésors qu'il s'est amassés au ciel, l'héritage éternel préparé pour lui !
Pauvre âme troublée, rassure-toi et prends courage ! Tu te crois inutile, qu'en sais-tu ? Espère en Dieu !

Paul vit des jours sombres ; il écrivait une fois à Timothée : « Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné ». Étudiez sa vie dans les Actes et les Épîtres, considérez ses luttes et ses découragements, et prenez courage !

Jésus a dit : « Celui qui croit en Moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein. » C'est ainsi qu'Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Lui.

Veillez a garder la foi ; veillez à être « remplis du Saint-Esprit », et Jésus veillera à ce que de votre vie découlent des fleuves de puissance, de sainte influence qui béniront le monde. Vous serez vous-mêmes étonnés, au jour des rétributions, de constater combien votre récompense est grande comparée à la petitesse de vos sacrifices et de votre travail.

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