Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III

Obstacles qui empêchent de recevoir la bénédiction.

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La sainteté ne court pas les rues à la recherche des oisifs, comme semblait le croire un chrétien paresseux qui pensait que cette bénédiction lui « viendrait d'elle-même quelque jour ». À quoi un camarade remarqua fort justement qu'il pourrait tout aussi bien attendre que la salle vînt à lui.

Il est certain que pour la plupart des hommes le chemin de la sainteté est semé d'obstacles ; mais, vous qui désirez en faire l'expérience, rejetez pour jamais la pensée qu'un seul de ces obstacles vienne de Dieu ou des circonstances particulières où vous êtes placés ; si nombreux soient-ils, c'est en vous seuls qu'ils se trouvent tous. Ceci posé, c'est donc le comble de la folie d'attendre paisiblement, les mains jointes, que cette expérience bénie vienne à vous. Soyez certains qu'elle ne viendra pas plus à vous qu'une récolte de pommes de terre n'ira au devant du paresseux qui, assis sous l'ombrage, ne fait aucun usage de sa bêche dans les mois du printemps et de l'été. La règle dans le monde spirituel est : « Celui qui ne veut pas travailler ne doit pas non plus manger, et : ce qu'un homme a semé, il le récoltera, aussi. »

La sagesse consiste donc à rechercher sur le champ le nombre et la nature de ces obstacles par une étude minutieuse de la Parole de Dieu, accompagnée de beaucoup de prières secrètes, d'un examen de soi-même, rigoureux et sans complaisance, d'une stricte abnégation, d'une joyeuse obéissance à toute la lumière de Dieu et d'une fréquentation régulière des réunions des enfants de Dieu. Une fois ces obstacles découverts il faut, par la grâce de Dieu, les éloigner, dût-il en coûter autant que de se couper la main droite ou de s'arracher l'oeil droit.

Or, la Bible nous dit - et le témoignage et l'expérience de tous les saints sont d'accord avec elle - que les deux principaux obstacles à la sainteté sont : premièrement, une consécration incomplète, deuxièmement, une foi imparfaite.

Avant que l'horloger puisse nettoyer et régler ma montre, je dois la remettre sans réserve entre ses mains ; pour que le docteur puisse me guérir, je dois prendre son remède de la manière et au moment indiqués ; pour qu'un capitaine puisse me conduire à travers un océan sans voie frayée, je dois me rendre à bord de son vaisseau et y demeurer. De même, si je désire que mon coeur soit purifié et dirigé dans toutes ses affections, si je veux que mon âme, atteinte de la maladie du péché, soit guérie, que le Seigneur me conduise sain et sauf de l'océan du temps dans celui de l'éternité, plus vaste encore, je dois me remettre entièrement entre Ses mains et y demeurer. En d'autres termes, je dois faire ce qu'Il me dit, Lui être complètement consacré.

Une capitaine de l'Armée du Salut, agenouillée avec ses soldats, chantait :

Partout, Jésus, je te suivrai.

Elle ajoutait en elle-même : « Seigneur, partout, excepté à H. »
Sa consécration était imparfaite ; et aujourd'hui elle ne fait plus partie de l'oeuvre. Elle ne voulait pas tout faire pour Jésus ; c'est pourquoi Il ne put la purifier et la garder.

Il y a quelque temps, un pauvre rétrograde me disait qu'il savait bien qu'à un moment donné il aurait dû renoncer au tabac. Dieu lui demandait ce sacrifice ; mais il continuait à fumer en secret. Sa consécration imparfaite le retint loin de la sainteté et le conduisit à la ruine ; c'est aujourd'hui un malheureux ivrogne qui suit le chemin de l'enfer.
Il y avait dans son coeur une secrète déloyauté et Dieu ne pouvait ni le purifier ni le garder. Le Seigneur demande une loyauté parfaite dans le secret de votre coeur, et il le demande non seulement pour Sa gloire, mais aussi pour votre bien ; car si vous saviez le comprendre, la plus grande gloire de Dieu et votre plus grand bien sont une seule et même chose.

La consécration consiste à se dépouiller entièrement de sa volonté propre, de ses dispositions, de son caractère, de ses désirs, de ses sympathies et antipathies et à se revêtir de la volonté, des dispositions, du caractère, des désirs, des sympathies et des antipathies de Christ. En un mot, la consécration consiste à se dépouiller de soi-même pour se revêtir de Christ, à renoncer, en toutes choses, à sa volonté propre pour la volonté de Jésus-Christ. Cela peut paraître presque impossible et très désagréable à votre coeur non sanctifié, mais si votre intention est d'accomplir un travail qui subsistera pendant l'éternité, et si vous voulez regarder intelligemment et sans vous détourner ni à droite ni à gauche vers la porte étroite par laquelle il en est peu qui entrent, si vous dites au Seigneur que c'est dans ce chemin-là que vous voulez marcher, dût-il vous en coûter la vie, le Saint-Esprit vous montrera bientôt qu'il est non seulement possible, mais facile et agréable de vous abandonner ainsi à Dieu.

Le second obstacle qui se dresse sur la route de celui qui recherche la sainteté est une foi imparfaite. Quand Paul écrivait aux salutistes de Thessalonique, il les louait d'être en exemple à tous ceux qui croyaient, tant en Macédoine qu'en Achaïe, ajoutant :
« Vous êtes devenus des modèles pour tous les croyants. » (I Thess. 1, 7. 8.)

C'était l'Eglise la plus vivante de la chrétienté si réelle et si solide était sa foi qu'elle put endurer la persécution, comme nous le voyons dans les chapitres I, 6 ; Il, 14 et III, 2-5 de la première Épître, de sorte que Paul pouvait dire : « Nous sommes consolés à votre sujet dans toutes nos afflictions et notre détresse par votre foi. » Foi solide sans doute, mais non parfaite, puisque Paul ajoute : « Nuit et jour nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir et de compléter ce qui manque à votre foi. » (1 Thess. III, 10.)
Or, s'ils n'étaient pas sanctifiés, c'est que leur foi était imparfaite ; c'est pourquoi l'apôtre termine sa lettre par ces mots : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers. »

Tous ceux qui sont nés de Dieu et qui tiennent du Saint-Esprit le témoignage de leur justification, savent parfaitement bien que ce n'est point par leurs bonnes oeuvres ni par un développement graduel qu'ils ont été sauvés, mais par la grâce qui s'obtient par la foi, tandis que beaucoup de braves gens paraissent s'imaginer que nous croissons dans la sanctification ou que nous l'obtenons par nos propres oeuvres. Pourtant le Seigneur lui-même a résolu cette question de la manière la plus claire lorsqu'Il dit à Paul qu'Il l'envoie vers les Gentils « pour ouvrir leurs yeux et les conduire des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, afin d'obtenir le pardon de leurs péchés et l'héritage avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en Lui. » Ce n'était point par leurs oeuvres, ni graduellement qu'ils devaient être rendus saints, mais par la foi.

Si donc vous voulez être saints, vous devez venir à Dieu « avec un coeur sincère et une pleine assurance dans la foi, » et si vous attendez patiemment en vous tenant devant Lui, cette oeuvre merveilleuse s'accomplira.

La consécration et la foi sont du domaine du coeur et pour beaucoup c'est là que gît la difficulté ; mais il y a évidemment des gens qui sont arrêtés par un obstacle qui a sa source dans l'intelligence ; ceux-ci ne reçoivent pas cette bénédiction parce qu'ils recherchent quelque chose qui lui est bien inférieur.

La sainteté est une grande bénédiction. C'est le renouvellement de l'homme entier à l'image de Jésus. C'est la destruction complète de toute haine, de toute envie, de toute malice, de toute impatience, de toute convoitise, de l'orgueil, de l'impureté, de la crainte des hommes, de l'amour de ses aises, de l'admiration humaine, de l'amour des grandeurs, de la honte de la croix, de la volonté propre et autres choses semblables. Elle rend celui qui la possède, « doux et humble de coeur », comme Jésus l'était lui-même, patient, plein de mansuétude, compatissant, rempli d'amour et de foi, bienveillant et zélé pour les bonnes oeuvres.

Or, j'ai entendu certaines gens se réclamer de la bénédiction de la sainteté pour avoir renoncé à fumer, à porter des plumes ou quelque affaire de ce genre, tandis qu'ils demeuraient impatients, sans charité ou absorbés par les soucis du monde. Il en résulta qu'ils ne tardèrent pas à se décourager, conclurent que cette bénédiction n'existait pas, et devinrent d'amers adversaires de la doctrine de la sainteté, tout simplement pour avoir cherché une bénédiction trop minime. lis avaient renoncé à certaines choses extérieures ; mais la vie cachée du moi n'avait pas été crucifiée. Le mineur enlève la gangue attachée au minerai, mais il ne peut modifier la composition intime de celui-ci ; c'est là l'oeuvre du feu par lequel le minerai doit passer avant qu'on puisse obtenir le métal pur. De même, il est nécessaire de renoncer aux choses extérieures, mais seul le baptême du Saint-Esprit et du feu peut purifier les désirs secrets et les affections du coeur et le sanctifier. Si donc vous voulez recevoir ce baptême du feu vous devez le rechercher ardemment par une consécration et une foi parfaites.

D'autres n'obtiennent pas cette bénédiction parce que ce qu'ils cherchent diffère absolument de la sainteté. Il leur faudrait une vision du ciel, des flammes de feu ou l'apparition d'un ange ; ils voudraient être à l'abri de toute épreuve et de toute tentation, de toute erreur ou infirmité possible ; ils voudraient posséder un pouvoir qui jetât à leur voix les pécheurs la face contre terre. Ils oublient le verset déclarant que : « le but de cette recommandation, c'est une charité venant d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère » qui nous enseigne que la sainteté n'est autre chose qu'un coeur pur, plein d'une charité parfaite, et une conscience pure devant Dieu et devant les hommes, provenant de l'accomplissement fidèle du devoir et d'une foi simple, dénuée d'hypocrisie. Ils oublient que la pureté et l'amour parfait sont les attributs d'une âme ressemblant au Christ, et des dons si rares dans ce monde qu'ils sont en eux-mêmes une grande, une immense bénédiction. Ils oublient que tout en étant le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, Jésus était aussi un humble charpentier qui « s'est dépouillé lui-même en prenant sur lui la forme d'un serviteur, ... et qui « s'est humilié lui-même ». Ils oublient qu'ils doivent être ce qu'était Jésus « dans ce monde » et que « ce monde » est le lieu de son humiliation où il est « méprisé et abandonné des hommes, » « homme de douleurs, habitué à la souffrance », n'ayant « ni beauté ni éclat pour attirer nos regards ». Dans ce monde, Sa seule beauté est la beauté intérieure de la sainteté, cet esprit d'humilité, de douceur et d'amour, « cet ornement d'un esprit doux et paisible qui est d'un grand prix devant Dieu. »

Votre âme a-t-elle faim et soif de la justice de l'amour parfait ? Voulez-vous être semblables à Jésus ? Êtes-vous préparés à souffrir avec Lui, « à être haïs des hommes à cause de Son nom ? » Si oui : « Rejetant toute entrave et le péché qui vous enveloppe aisément » .... offrez vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » .... « et courez avec persévérance dans la carrière qui vous est ouverte ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi. » (Héb. XII, 1, 2.) Venez au Seigneur avec la même simplicité de foi qu'au moment de votre conversion, exposez-Lui votre cas, demandez-Lui d'enlever toute souillure, de vous perfectionner dans l'amour et croyez qu'Il le fait. Si vous êtes résolus à résister à toutes les tentations de Satan qui ont pour but de vous entraîner dans le doute, vous verrez bientôt disparaître les obstacles et vous vous réjouirez d'« une joie ineffable et glorieuse. » « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Celui qui vous a appelés est fidèle et c'est Lui qui le fera. »




CHAPITRE IV

Les tentations de l'homme sanctifié.


« Comment un homme « mort au péché » peut-il être tenté ? » me demandait il y a peu de temps un chrétien zélé, mais non sanctifié. « Si les penchants mêmes et les dispositions au péché sont détruits, que reste-t-il en l'homme qui puisse répondre aux sollicitations du malin ? »
C'est là une question que tout homme doit s'adresser tôt ou tard, et lorsque Dieu m'en indiqua la réponse, Il répandit une grande clarté sur mon sentier; Il me rendit capable de vaincre Satan dans mainte bataille rangée.

L'homme véritablement sanctifié « et mort au péché » n'a plus en lui aucune inclination qui corresponde aux tentations ordinaires des autres hommes.
Ainsi que Paul le déclare : « Il ne lutte pas contre la chair et le sang » - contre les tentations sensuelles, charnelles et mondaines qui exerçaient précédemment un si grand pouvoir sur lui, - « mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » - (Eph. VI, 12) - comme dans son cabinet pendant la prière secrète.

S'il était autrefois adonné à la boisson, il n'est plus tenté de s'enivrer, car il est « mort », et « sa vie est cachée avec Christ en Dieu ».
S'il était autrefois orgueilleux et vain, prenant plaisir au luxe des vêtements et des bijoux, il n'est plus attiré par l'éclat trompeur, par la vaine pompe et la gloire de ce monde ; car il a attaché ses affections aux « choses d'En-Haut et non à celles qui sont sur la terre. »

Ces choses n'ont désormais pas plus d'attrait pour lui que les breloques de métal, les plumes d'aigle et les tatouages d'un Peau-Rouge.
S'il convoitait autrefois les honneurs et la louange des hommes, il les considère comme de la boue et des scories, aujourd'hui qu'il peut gagner Christ et obtenir l'honneur qui vient de Dieu seul.
S'il recherchait jadis la richesse et ses aises, il renonce aujourd'hui joyeusement au luxe et à toutes les possessions terrestres, afin d'avoir son trésor dans le ciel et de n'être pas embarrassé des affaires de la vie, s'il veut plaire à Celui qui l'a enrôlé.

Je ne dis point par là que Satan ne se serve plus de ces plaisirs charnels et mondains pour engager l'âme à abandonner Christ il le fera. Mais j'entends que l'âme « morte au péché, » et chez qui les racines mêmes du mal sont arrachées, ne répond plus aux suggestions de Satan ; elle les rejette aussitôt. Satan peut essayer son pouvoir en lui envoyant quelqu'un pour la séduire, comme il fit pour Joseph en Egypte, mais de même que celui-ci, l'homme sanctifié s'enfuira et dira : « Comment ferais-je un aussi grand mal et pécherais-je contre Dieu ? »

Satan lui offrira peut-être une grande puissance, des honneurs et des richesses, ainsi qu'il le fit pour Moïse en Égypte, mais comparant celles-ci avec la plénitude infinie de gloire et de puissance qu'il a trouvée en Christ, l'homme sanctifié repoussera aussitôt les offres du diable : « Aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte. »

Satan pourra encore tenter le palais de l'homme sanctifié par les vins exquis et les viandes délicates de la demeure d'un roi, ainsi qu'il le fit pour Daniel à Babylone ; mais comme Daniel, il décidera « de ne pas se souiller par les mets du roi et par les vins dont le roi buvait. »

Toutes ces amorces mondaines, Jésus les connut ; (Matth. IV, 1 à 11, et Luc IV, 2 à 13), mais nous voyons par le récit des apôtres qu'Il triompha glorieusement de toutes les suggestions du tentateur. Comme Jésus l'homme sanctifié repoussera les tentations de Satan et remportera la victoire, car Christ Lui-même est venu habiter dans son coeur pour combattre avec lui ; il peut donc maintenant répéter avec son Maître : « Le prince du monde vient, il ne peut rien sur moi. »

En effet, il a trouvé en Christ une telle satisfaction, une telle paix, une telle joie, une telle consolation, une telle pureté et une telle puissance que la puissance de la tentation sous toutes les formes qu'elle revêtait auparavant est complètement brisée ; il jouit maintenant de la liberté des enfants de Dieu ; il est aussi libre que n'importe quel archange, car : « Celui que le Fils a affranchi est véritablement libre. »
Mais si Christ a rendu à la liberté l'homme sanctifié, si celui-ci n'a plus à combattre contre les anciennes passions mondaines et les appétits charnels, il a cependant une lutte constante à soutenir contre Satan pour conserver cette liberté ! C'est ce que Paul appelle : « le bon combat de la foi. »

L'homme sanctifié doit lutter pour garder la foi dans l'amour du Père.
Il doit lutter pour garder la foi au sang du Sauveur qui purifie.
Il doit lutter pour garder la foi en la puissance du Saint-Esprit pour sanctifier et garder du péché.

Et bien que cette lutte ne soit pas extérieure, elle n'en est pas moins aussi réelle que celle des plus sanglantes mêlées humaines et ses conséquences pour le bien et le mal infiniment plus importantes.
Par la foi, l'homme sanctifié est fait « héritier de Dieu et cohéritier de Christ, » en toutes choses ; son Père céleste et son héritage céleste deviennent pour lui, par la foi, de telles réalités que l'influence des choses invisibles surpasse celle des choses qu'il voit de ses yeux, entend de ses oreilles et touche de ses mains.

Il répète avec Paul et réalise pleinement en son coeur que « les choses visibles ne sont que pour un temps » et périront bientôt, mais que « les choses invisibles » à notre oeil naturel sont vues par les yeux de la foi, qu'elles « sont éternelles » et subsisteront quand tous « les éléments seront dissous et les cieux eux-mêmes roulés comme un parchemin. »

Or, par leur nature même, ces choses ne peuvent être perçues que par la foi ; mais aussi longtemps que l'homme sanctifié les possède, la puissance de Satan sur lui est entièrement brisée. Le diable sait très bien cela ; c'est pourquoi il entreprend une attaque systématique contre la foi de l'homme nouvellement sanctifié.

Lorsque la conscience de celui-ci sera aussi paisible que celle d'un ange, il l'accusera d'une transgression volontaire de la loi de Dieu, car Satan sait que s'il parvient seulement à lui faire écouter cette accusation et à lui enlever la foi au sang expiatoire de Jésus, il le tient à sa merci. C'est ainsi que Satan accusera l'homme sanctifié, pour lui représenter ensuite que ce n'est pas lui, mais le Saint-Esprit qui le condamne. Il est « l'accusateur des frères. » (Apoc. XII, 10). Il y a toutefois ici une différence essentielle à observer.
Le diable nous accuse de péché.
Le Saint-Esprit nous condamne à cause du péché.

Si je mens, si je m'enorgueillis ou viole un des commandements de Dieu, le Saint-Esprit me condamne aussitôt. Satan m'accuse quand je n'ai pas péché et ne peut prouver ses accusations. Par exemple, un homme sanctifié parle à un pécheur au sujet de son âme et le supplie de fuir la colère à venir en donnant son coeur à Dieu ; mais le pécheur refuse. Alors Satan commence à accuser le chrétien : « Tu n'as pas dit à ce pécheur ce qu'il fallait dire, si tu l'avais dit, sûrement il serait venu à Dieu. » Inutile d'argumenter avec le diable ; la seule chose à faire est de se détourner de l'accusateur pour regarder au Sauveur et lui dire :
« Cher Seigneur, tu sais que j'ai fait ce qui était en mon pouvoir ; si je me suis trompé ou n'ai pas dit ce qu'il fallait dire, je crois que ton Sang me purifie en ce moment. »

Si dès le début de ses accusations, Satan est reçu de cette manière, la foi de cet homme remportera une victoire ; il se réjouira dans l'assurance que le sang de Jésus l'a purifié et que la puissance du Saint-Esprit le garde ; mais s'il écoute le diable jusqu'à ce que sa conscience et sa foi en soient l'une et l'autre atteintes il lui faudra du temps pour retrouver la force qui le rendra capable de pousser des cris de joie et de triompher de la puissance de l'ennemi.

Quand Satan aura porté atteinte à la foi de l'homme sanctifié, il attaquera ce qui est l'essence même de Dieu. Il lui suggérera que le Père ne l'aime pas de cet amour puissant qu'il avait pour Son Fils contrairement aux affirmations positives de Jésus. Ensuite il suggérera peut-être que le sang de Christ ne le purifie pas de tout péché, que le Saint-Esprit ne peut garder, ou du moins ne garde personne sans tache et sans reproche, et qu'après tout il n'est pas de vie sainte dans ce monde.

Comme conséquence de cette atteinte portée à la foi, la prière secrète de l'homme sanctifié perdra une grande part de la bénédiction qui lui est attachée ; son ardent désir d'agir sur les âmes s'émoussera ; la joie de rendre témoignage à Christ diminuera, et la sécheresse du langage remplacera son brûlant témoignage ; la Bible cessera d'être une source constante de force et de bénédiction. Puis le diable l'entraînera à commettre réellement le péché, en l'amenant à négliger quelques-uns de ses devoirs.

Or, si l'homme prête l'oreille à Satan et se met à douter, malheur à sa foi ! S'il ne crie puissamment à Dieu, s'il ne sonde sa Bible pour connaître la volonté de Dieu et chercher ses promesses, plaidant jour et nuit comme Jésus « qui dans les jours de sa chair présentait avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort » ; (Hébr. V, 7), s'il ne répond à Satan par la citation des promesses divines, s'il ne ferme résolument l'oreille à toute suggestion de doute, ce n'est plus pour lui qu'une question de temps, avant qu'il soit au nombre de ceux qui, paraissant vivants, sont morts en réalité, et gardent les dehors de la piété en niant son pouvoir ; il figurera bientôt parmi ceux dont la prière et le témoignage sont stériles ; dont l'étude de la Bible, les exhortations et les oeuvres, sont mortes, parce qu'il n'y a plus en eux de foi vivante ; ou bien encore il deviendra un véritable rétrograde.

Que fera l'homme sanctifié pour avoir la victoire sur le diable ?
Écoutez ce que dit Pierre : « Soyez sobres, veillez (c'est-à-dire, tenez les yeux ouverts.) Votre adversaire, le diable, rôde, comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera ; résistez-lui avec une foi ferme. »

Écoutez Saint-Jacques : « Résistez au diable et il fuira loin de vous. »

Écoutez Saint-Paul : « Combats le bon combat de la foi. - Le juste vivra par la foi. Prenez pardessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. »

Et Saint-Jean : « La victoire qui a triomphé du monde, c'est notre foi. - Et ils l'ont vaincu (le diable, l'accusateur des frères) à cause du sang de l'Agneau (sang dans lequel ils avaient une foi enfantine) et à cause de la parole de leur témoignage (car si un homme ne rend témoignage, sa foi périra bientôt) et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort, » mais obéirent à Dieu, quoi qu'il leur en coûtât, renonçant à tout pour Lui.

Paul attache la même importance au témoignage quand il dit :
« Retenons fermement la profession de notre espérance. »
« Prenez garde, frères, que quelqu'un de vous n'ait un coeur mauvais et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant. »
« N'abandonnez donc pas votre assurance, source d'une grande rémunération.

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