Le Fils de
l'homme est
venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour
plusieurs. »
Matth.
XX,
28.
Non seulement le Seigneur Jésus
enseignait souvent en paraboles, toujours au moyen
de figures et d'images, mais les comparaisons qu'il
employait avaient un remarquable caractère
d'actualité ; elles étaient
empruntées au milieu dans lequel il parlait
et vivait, ainsi que ses auditeurs. C'est au bord
du puits de Jacob qu'il invite la Samaritaine
à rechercher l'eau vive de la
grâce ; c'est au lendemain de la
multiplication des pains qu'il se présente
aux foules comme étant le Pain de vie ;
c'est après avoir guéri des malades
qu'il se désigne comme le médecin des
âmes. On peut croire de même qu'il
avait des champs de blé sous les yeux, quand
il racontait en Galilée la parabole du
Semeur, et qu'à Jérusalem des bergers
et des troupeaux étaient en vue, quand il
disait : « Je suis le bon
Berger ; je connais mes brebis et je donne ma
vie pour elles. »
Ce sera donc entrer dans les vues de
Jésus-Christ que de chercher, dans les faits
de guerre, dont nous ne pouvons un seul moment
détacher notre pensée, des figures de
ces vérités
évangéliques qui doivent en tout
temps rester l'objet principal de notre
enseignement et de notre témoignage.
« Le Fils de l'homme est venu, non pour
être servi, mais pour servir et pour donner
sa vie en rançon pour plusieurs. »
Comment lire et entendre ces paroles du Christ sans
nous souvenir de nos chers soldats qui, eux aussi,
ne font pas autre chose que servir ; qui, eux
aussi, donnent leur vie, puisqu'ils l'exposent tous
les jours aux plus grands périls ; qui,
eux aussi, la donnent en rançon pour la
liberté et la dignité de la France,
c'est-à-dire pour plusieurs, ou plutôt
pour tous ? Il y a, entre le dévouement
patriotique du soldat et celui du Sauveur du monde,
à la fois des analogies et des contrastes
qui sont bien dignes d'occuper nos pensées
et qui, sous la bénédiction de Dieu,
apporteront des lumières et des secours
à notre foi.
Dans ce conflit à la vie ou à la
mort, où la France a été
entraînée malgré elle, nous
tous, qui sommes hors d'état d'y prendre une
part active, vieillards, femmes
et enfants, nous espérons être
sauvés ; nous avons même,
grâce à Dieu, déjà
commencé de l'être par le courage et
le dévouement de nos soldats. Ainsi tous les
pécheurs, c'est-à-dire tous les
hommes incapables de s'affranchir par
eux-mêmes de la condamnation et de l'empire
du péché, peuvent et doivent
être sauvés, que dis-je ? sont
déjà sauvés en principe par le
sacrifice de ce Fils de l'homme qui a donné
sa vie en rançon pour plusieurs.
Quand nous annonçons cet
Évangile de grâce, à combien
d'objections ne nous heurtons-nous pas ? Il
n'est pas possible, assure-t-on, que la justice du
juste profite à l'injuste, ni que les
souffrances de l'innocent rachètent le
coupable ; chacun doit être
traité selon ses mérites, et porter
son propre fardeau. Notre situation en temps de
guerre peut contribuer à nous amener
à une vue plus large, plus humaine, plus
vivante et plus évangélique de la
vérité. Nous autres, les
non-combattants, nous restons chez nous, alors que
nos soldats sont partis nous nous reposons pendant
qu'ils travaillent ; nous jouissons du
bien-être tandis qu'ils endurent toutes
sortes de privations et de souffrances ; nous
sommes en pleine sécurité pendant
qu'ils sont tous les jours exposés à
la mort. Et pourtant, nous recueillons le fruit de
leurs labeurs autant qu'eux, que dis-je ? plus
qu'eux et à leur place ; un grand
nombre d'entre eux, hélas ! meurent à la
peine,
moissonnés dans leur fleur, victimes de leur
héroïsme. Ils n'en recevront pas
ici-bas la récompense ; ils ne vivront
pas dans la France de demain, affranchie et
relevée par eux.
Ce privilège nous est
réservé : le travail et la
souffrance ont été pour eux, la
délivrance sera pour nous. Nous acceptons
cela, non sans larmes, sans doute, non sans
d'inexprimables élans de reconnaissance et
d'amour, non sans une étroite et intime
communion d'esprit avec nos généreux
défenseurs : mais enfin nous
l'acceptons. Pourquoi ne pas prendre une
méthode semblable à l'égard de
Jésus-Christ ? Le Fils de l'homme,
représentant et champion de
l'humanité, soldat combattant pour ses
foyers, selon l'expression d'un Père de
l'Eglise, a fait ce que nous ne pouvions pas faire,
a souffert ce que nous avions mérité
de souffrir. Il a vaincu l'ennemi de nos
âmes ; il a effacé avec son sang
la sentence de mort qui pesait sur nous ; il a
réhabilité la race humaine devant
Dieu. Au lieu de raisonner pour prouver que tout
cela est impossible et de nous priver ainsi du
bienfait immense acquis à un si grand prix,
agissons comme nous le faisons à
l'égard de nos soldats ; soyons
reconnaissants envers lui comme nous sommes
reconnaissants envers eux ; ayons confiance en
lui comme nous avons confiance en eux. Que notre
amour pour lui surpasse d'autant notre amour pour
eux, que le bienfait que nous lui devons est plus
grand. « Je
vis
dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et
qui s'est donné lui-même pour
moi. » Voilà ce que faisait saint
Paul : voilà ce que doit faire tout
homme de coeur en face de l'amour et du sacrifice
de Jésus-Christ.
Mais comment Jésus-Christ nous a-t-il
aimés ? Ici encore je découvre
une remarquable analogie entre le Sauveur du monde
et les libérateurs de la France.
« Le Fils de l'homme est venu, nous
dit-il lui-même, non pour être servi,
mais pour servir. » Jésus nous
rappelle ainsi qu'avant sa mort, il y a sa vie,
qu'il ne faut pas oublier ni laisser dans
l'ombre ; avant son sacrifice, il y a son
obéissance ou son service de tous les jours.
Il n'a pas fait autre chose que servir, depuis la
crèche jusqu'à la croix. Il a servi
quand il enseignait, mettant à la
portée des enfants, dans ses admirables
paraboles, les mystères du royaume de Dieu.
Il a servi quand il guérissait les malades,
allant de lieu en lieu en faisant le bien, mais
aussi poursuivi de lieu en lieu par la multitude
des solliciteurs et des souffrants. Il a servi
quand il priait, se fortifiant pour sa tâche
dans la communion du Père et portant sur son
âme de souverain sacrificateur toutes les
détresses de ses frères. Sans doute
il a fallu, pour être
vraiment rédemptrice, que cette vie sainte
fût couronnée par une mort
sainte : la vie serait incomplète sans
la mort ; mais la mort n'aurait ni
signification ni vertu sans la vie qui l'a
précédée. C'est
l'éternel honneur de l'Évangile
d'avoir ennobli ce mot : servir, qui, avant
lui, répugnait et effrayait plutôt.
S'il n'y a rien de plus lourd et de plus
dégradant que la servitude imposée,
il n'y a rien de plus noble et de plus beau que le
service volontaire. Tel a été le
service de Jésus-Christ ; tel est aussi
celui de nos soldats. C'est de bon coeur qu'ils ont
rejoint le drapeau ; plusieurs d'entre eux,
qui n'y étaient pas contraints, ont
sollicité cet honneur, ont ambitionné
ce péril. Du matin au soir, et souvent la
nuit, ils servent, en se pliant à la
discipline et en se conformant aux ordres de leurs
supérieurs, et c'est par là qu'ils
préparent la victoire. Ici, mes
frères, je suis heureux de constater qu'il
n'y a plus entre eux et nous cette
différence complète et même ce
contraste, que j'observais tout à l'heure.
Nous aussi, nous sommes appelés à
servir ; nous avons ce devoir, cet honneur et ce
privilège ; nous servons, soit en entourant
nos chers absents et en les soutenant de notre
mieux par notre sympathie, nos lettres et nos
prières, soit en visitant les blessés
qui arrivent chez nous et en leur donnant nos
soins, soit en accomplissant tout simplement notre
tâche journalière, quelle qu'elle
soit, dans un esprit de fidélité
envers Dieu, envers nos frères et envers la
France. Si humble qu'il soit, ce service ne sera
pas perdu ; il contribuera pour sa part au
résultat final vers lequel tendent si
ardemment tous nos désirs.
Malgré l'incomparable excellence de la
vie de Jésus-Christ et son importance pour
notre salut, c'est sa mort qui, partout, dans le
nouveau Testament, nous est présentée
comme rédemptrice. C'est proprement pour
donner sa vie qu'il est venu ; par là
qu'il sauve les hommes. C'est aussi en donnant leur
vie que nos fils et nos jeunes frères
sauvent la patrie. Ils ont donné leur vie,
déjà en accourant sous les drapeaux
au premier appel, sachant parfaitement à
quoi ils s'exposaient, et que beaucoup d'entre eux
ne reviendraient pas. Ils donnent leur vie, tous
les jours, par l'indomptable fermeté avec
laquelle ils résistent, dans des combats
meurtriers et interminables, à un ennemi
nombreux, habile et puissant. Vous vous rappelez
cet émouvant ordre du jour du
général Joffre, où il
disait : « Il y va du salut de la
France ; il n'est plus possible de
reculer ; celui qui ne peut pas avancer doit
mourir à son poste. » Nos soldats
ont pris au mot cet ordre héroïque et
depuis ce jour, les attaques les
plus furieuses ne parviennent pas à les
faire reculer ; mais, hélas !
combien meurent à leur poste ! Ceux qui
sont seulement blessés continuent à
donner leur vie par la patience avec laquelle ils
endurent les souffrances et attendent la
manifestation de la volonté de Dieu à
leur égard. Ils gagnent par là la
sympathie et souvent l'admiration de ceux et de
celles qui leur donnent des soins. Tous ces
Français donnent leur vie en rançon,
comme notre Maître, en rançon pour
l'honneur et l'intégrité de la
France, en rançon pour l'humanité, la
justice, le droit des gens, la civilisation, que
notre envahisseur outrage effrontément et
qu'il voudrait broyer sous sa botte insolente.
Chers affligés, déjà
nombreux parmi nous, hélas ! qui
pleurez ceux qui étaient la joie de vos yeux
et de votre coeur, le meilleur espoir de votre
avenir ici-bas, recevez et serrez dans votre coeur
cette noble consolation : le sang, jeune et
généreux, de vos bien-aimés
n'a pas coulé en vain ; il a
payé une rançon, la rançon de
la France, la rançon de l'humanité.
Parce que ce sang a coulé, nos
petits-enfants vivront dans une France libre et
honorée. Le temps est proche où les
nations n'entretiendront plus les unes contre les
autres une haine stupide autant que féroce
et n'épuiseront plus leurs ressources
à multiplier les moyens de
s'entre-détruire, car leurs conflits, comme
ceux des particuliers, seront réglés
non plus par la violence, mais
par la justice. Alors, selon le mot admirable de
Jésus et d'une façon que je ne puis
pas expliquer, celui qui sème et celui qui
moissonne, celui qui aura semé dans les
larmes et dans le sang et ceux qui moissonneront
dans la paix se réjouiront ensemble.
Revenons à Jésus, notre
Seigneur et Sauveur. Nous insisterons tout à
l'heure sur les traits par lesquels son sacrifice
dépasse infiniment tout autre sacrifice,
notamment celui de nos soldats ; pour
l'instant, nous nous appliquons plutôt
à relever ce qu'il y a de commun aux deux
dévouements. Jésus-Christ a
donné sa vie ; comme il l'affirme
lui-même, personne n'a pu la lui ôter
malgré lui ; quand il est entré
pour la dernière fois à
Jérusalem, le jour que nous appelons
dimanche des Rameaux ; quand, le jeudi
suivant, il s'est rendu au jardin de
Gethsémané, il savait parfaitement ce
qu'il faisait, où il allait, ce qui
l'attendait ; la coupe que le Père lui
donnait à boire, c'est volontairement qu'il
l'a portée à ses lèvres et
qu'il l'a vidée jusqu'à la lie. Sa
mort est un sacrifice offert à Dieu pour les
hommes ; c'est aussi, selon l'expression de
notre texte, une rançon. Nous sommes aussi,
en effet, dans le grand combat de la vie, des
soldats malheureux, vaincus par Satan et qu'il a
faits prisonniers de guerre. Comme tels, en vertu
d'une loi juste, nous étions
condamnés à mort. Personne, dans
toute l'humanité, n'était soustrait
à cette loi ;
à plus forte raison personne ne pouvait-il
payer la rançon des autres. Mais
Jésus-Christ, le Saint et le Juste, l'a
payée ; en acceptant et en subissant le
supplice de la croix, lui qui n'avait
mérité que la félicité
et la gloire, il a pris notre place pour nous
donner la sienne.
À cause de lui, de son
obéissance parfaite et de son amour sans
bornes, Dieu nous fait grâce, nous
libère de notre peine et de notre servitude,
nous traite comme justes, nous appelle ses enfants,
nous ouvre son coeur, ses bras et son ciel.
Prisonniers, sortez de prison ; esclaves,
brisez vos chaînes ; vous qui
étiez ennemis de Dieu par vos sentiments et
par vos mauvaises oeuvres, ne craignez pas de
l'appeler votre Père et de l'invoquer avec
une pleine confiance, car, dans son immense et
gratuite miséricorde, il vous a
réconciliés avec lui par
Jésus-Christ, en ne vous imputant point vos
péchés. Mais aussi, comme vous allez
désormais bannir de vos coeurs toute
inimitié contre Dieu, c'est-à-dire
toute passion mauvaise, en même temps que
toute crainte servile ! Comme vous allez aimer
et bénir votre libérateur, faire
votre compte qu'ayant été
rachetés à un si grand prix, vous ne
vous appartenez plus à vous-mêmes,
mais à Celui qui est mort et
ressuscité pour vous !
La comparaison que nous avons esquissée
entre le sacrifice de Jésus-Christ et celui
des défenseurs de la France serait, non
seulement incomplète, mais inexacte et je
dirai même profane, si, après avoir
fait ressortir les points de ressemblance, nous
n'indiquions pas les contrastes. Ceux-ci se
présentent à notre pensée,
nombreux et frappants.
Nos soldats exposent leur vie, sans
doute ; mais, grâce à Dieu, ils
ont l'espoir de la conserver. Beaucoup sont
préservés de tout accident funeste et
le seront jusqu'au bout, je l'espère ;
d'autres, blessés ou prisonniers, seront
plus tard rendus à leurs familles.
Jésus, dès le début de sa
carrière, vit se dresser devant lui la
croix ; et auprès de ce supplice, qui
était à la fois le plus grand des
opprobres et la pire des tortures, la mort au champ
d'honneur, comme on dit, est supportable et presque
douce en comparaison.
Nos soldats marchent au péril,
entourés de leurs camarades, soutenus par le
point d'honneur professionnel et par l'ardente
sympathie de toute une nation. Jésus sur la
croix est seul, tout à fait seul ; ses
disciples l'ont abandonné, ils ne le
comprennent pas et ne croient plus en lui
qu'à demi ; ses ennemis
l'assiègent, jusqu'au bout, de leurs
outrages, de leurs défis et de leurs
sarcasmes.
Nos soldats endurent des souffrances
physiques que les soins dont on les entoure leur
rendent plus légères. J'ai
déjà dit un mot de celles de
Jésus ; quant à la souffrance de
son âme, elle était un abîme
qu'aucun regard humain ne peut sonder. Il nous en
fait lui-même entrevoir quelque chose dans ce
mot qu'il prononça à
Gethsémané : « Mon
âme est triste jusqu'à la
mort » ; et surtout dans le cri
qu'il poussa à Golgotha :
« Mon Dieu, mon Dieu ! pourquoi
m'as-tu abandonné ? » Se
sentir abandonné de Dieu, qui peut dire ce
que fut cette douleur, pour le Saint de Dieu, pour
le Fils unique du Père ?
J'arrive au point principal et au plus
frappant de tous ces contrastes. Nos soldats
donnent leur vie, sans doute, s'ils ne peuvent
faire autrement ; mais au fond, ce qu'ils
veulent, ce qu'ils cherchent, c'est ôter la
vie à leurs adversaires. Nul ne saurait leur
en faire un reproche : étant des hommes
de guerre, ne pas tuer serait de leur part une
espèce de trahison. C'est la guerre qu'il
faut haïr, la guerre qui fait un devoir de ce
que Dieu appelle un crime. Mais c'est ici que le
contraste entre l'attitude ou la façon
d'agir de nos soldats et celle de Jésus
devient singulièrement émouvant.
Jésus aurait pu d'un mot jeter à ses
pieds ses adversaires ou les retrancher de ce
monde, mais il n'a rien fait de semblable : il
n'a jamais porté préjudice à
personne ; à plus forte raison n'a-t-il
jamais menacé la vie de
qui que ce soit. Non seulement il n'a jamais
demandé justice contre ses bourreaux, mais
il a intercédé pour eux :
« Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu'ils font ! » Au moment
où ils le crucifiaient, il donnait sa vie
pour eux ; il n'a cherché à les
vaincre que par la divine puissance de sa
charité, en amassant sur leur tête les
charbons de feu de sa miséricorde. Un soldat
qui couche en joue un ennemi ; Jésus
qui, les mains clouées à la croix,
prie pour les siens : certainement cette
seconde attitude surpasse la première autant
que le ciel est élevé au-dessus de la
terre.
Aussi ne serons-nous pas
étonnés que les résultats et
les bienfaits du sacrifice de Jésus
surpassent infiniment ceux des dévouements
humains les plus justement admirés. Je
disais tout à l'heure que le sang de nos
soldats est la rançon de la France ;
oui, nous croyons que notre chère patrie
leur devra la victoire, l'honneur, la
liberté, la paix définitive ;
mais dans quelle mesure et à quel moment,
nous l'ignorons. Actuellement, nous sommes sous un
sombre nuage. Jésus-Christ a, par sa mort,
payé la rançon, non seulement d'un
peuple, mais de tous les peuples. Du moment
où nous croyons en lui, nous ne sommes plus
sous la condamnation; notre place est
marquée dans la maison du Père; il
nous délivre en même temps de
l'esclavage du péché en nous recevant
dans sa sainte communion et en
nous rendant participants de son Esprit. Ceux qui
lui appartiennent attendent comme un don de Dieu et
un fruit du sacrifice de Jésus-Christ la vie
éternelle pour eux-mêmes et, pour
l'humanité, la venue du royaume de Dieu.
Malgré les horreurs de la guerre,
malgré les iniquités et les
atrocités sans nombre qu'elle engendre, le
règne de Dieu viendra, le bien l'emportera
sur le mal et l'amour sur la haine, car le Fils de
l'homme a donné sa vie en rançon pour
plusieurs, et son sang ne peut pas avoir
coulé en vain.
Amen.
Petit-Temple, 27 septembre 1914
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