Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES SOURCES

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HUMANITÉ

La grande caravane.

La pensée de l'humanité fait battre mon coeur.
Des millions et des millions de créatures humaines achèvent leur journée de travail sous les rougeoiements d'un ciel crépusculaire, alors que je commence la mienne sous les lueurs nacrées de l'aurore.

Tandis que je dormais, des foules ont peiné pour moi ; elles ont récolté le coton qui me vêtira, extrait la houille qui me chauffera, embarqué les aliments qui me nourriront ; et, plus près de moi, sous les étoiles muettes, pendant que je reposais, les boulangers ont pétri mon pain, les imprimeurs ont composé mon journal, les mécaniciens ont guidé les locomotives haletantes qui m'apportaient mes lettres.

Mon imagination parcourt les terres et les mers, et partout elle rencontre l'être humain, partout identique à lui-même sous les déguisements les plus variés, partout marqué du sceau de la raison, illuminé par l'austère clarté de la conscience incorruptible, partout triste et déchu, et affamé de bonheur.
Mes entrailles s'émeuvent pour ma race. Par un acte intérieur je m'unis délibérément à elle, je refuse de séparer mes destinées des siennes : Je prends volontairement ma place dans la mouvante caravane.

(Silence et prière.)

WILFRED MONOD.



Espérance.

Il y a au fond de toute âme chrétienne un quadruple espoir : l'espérance morale : devenir meilleur, Excelsior, toujours plus haut, jusqu'à la perfection. À travers toutes ses luttes et toutes ses chutes, le chrétien espère atteindre ce but. Quand y parviendra-t-il ? Ici-bas ou là-haut ? Qu'importe, il arrivera en tous cas plus haut que ceux qui se contentent de leur médiocrité.

L'espérance missionnaire : « Tout genou fléchira devant lui » ; un jour le monde entier acclamera son Sauveur ; le chrétien ne se résigne pas tant que l'Évangile du Christ n'aura pas pénétré partout.

L'espérance sociale : demain doit être meilleur qu'aujourd'hui, plus juste, plus pur, plus aimant. Un jour les hommes apprendront à s'aimer et à organiser le monde dans l'amour. Ceux-là seuls qui ne travaillent pas à cette sainte besogne n'y croient pas.

L'espérance céleste : malgré tout, la terre ne peut nous suffire parce que la mort est là, mais nous savons où nous allons, et quand nous rendons à la terre ce qui fut le sourire de notre vie, « nous ne pleurons pas comme ceux qui sont sans espérance », mais nous marchons les yeux levés vers les collines éternelles où déjà rayonnent les lueurs de l'aube et résonnent les chants de bienvenue. Un jour, bientôt, car la vie est courte, nos espérances seront réalisées.

Comment ? C'est le secret de Dieu. Notre tâche à nous est d'être fidèles. La nouvelle Jérusalem descend du ciel. Dieu aura le dernier mot, l'amour vaincra. C'est notre étoile dans la nuit. La victoire ne viendra pas de la terre, mais du ciel. Elle viendra en réponse aux prières et à la fidélité des croyants. Nous avons trop cru que c'était à nous d'établir le royaume. « Notre affaire ici-bas n'est pas de réussir, mais de continuer à échouer avec entrain ». C'est Dieu qui réussira.

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