Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DEVANT LA VIE

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DEVANT LA SOUFFRANCE

Amour viril.

Une dame qui avait longtemps gardé le cocon d'un papillon observait avec intérêt les efforts qu'il faisait pour sortir de sa prison. Pendant toute une matinée il s'était débattu et ne semblait faire aucun progrès, toujours arrêté par le col trop étroit de l'ouverture.
À la fin, prenant en pitié les efforts du prisonnier, la dame se résolut à lui venir en aide, et trancha les fils qui le retenaient pour élargir tant soit peu l'ouverture.
Et tout aussitôt, sans aucune peine, le papillon rampe dehors, tramant un gros corps boursouflé, avec de petites ailes ridées et fripées. Anxieusement sa libératrice guettait le moment de voir le merveilleux spectacle des ailes qui se déploient. Tous les détails, toutes les couleurs y étaient, mais en raccourci.
Ce fut en vain qu'elle attendit. Sa fausse tendresse avait été la perte de l'insecte ; ses ailes ne se développèrent jamais. jamais le papillon ne fut autre chose qu'une créature avortée, rampant, peinant à travers cette courte existence qu'elle aurait dû passer à voler par les airs sur des ailes chatoyantes.

L'amour de Dieu est trop vrai pour ne pas aller jusqu'au bout.

P. DESJARDINS.



Les  
fleurs de la vallée.

Au commencement il n'y avait pas de vallée, mais seulement la grande Prairie, toute plane. Un jour, le Maître de la Prairie, se promenant dans son domaine où ne croissait que de l'herbe, demanda : « Où sont tes fleurs ? » La Prairie répondit : « Maître, personne n'en a semé dans mon sein. »

Alors il parla aux oiseaux, et ils apportèrent les graines de toutes les espèces de fleurs, et les éparpillèrent au près et au loin, et bientôt la Prairie se mit à fleurir et à se couvrir de crocus et de roses, de tournesols sauvages et de lis rouges, tout le long de l'été. Alors le Maître revint et ce qu'il vit lui plut.

Mais les fleurs qu'il aimait par-dessus tout lui manquaient. Il dit : « Où sont les clématites et les colombines, les doux cyclamens, les violettes et les muguets, et toutes les fougères, et les buissons fleuris ? » « 0 Maître, dit tristement la Prairie, je ne puis pas garder ces fleurs, parce que le vent souffle trop fort, le soleil brûle ma poitrine, les graines s'envolent et sèchent. »

Alors le Maître parla à la foudre, et, avec un éclat violent, la foudre frappa la Prairie jusqu'au coeur et la déchira. Et la Prairie se tordait et gémissait, comme si elle agonisait, et pendant de longs jours elle souffrit cruellement de la blessure qui restait béante, toute noire et pantelante.

Mais la petite rivière se mit à couler au fond de cette déchirure, et à transporter de la terre qu'elle déposait contre les parois de pierre. Puis les oiseaux vinrent semer des graines dans la vallée ainsi formée... et, après que beaucoup de temps eut passé, les gros blocs de pierre se trouvèrent recouverts de mousses délicates et de vignes vierges retombantes ; dans les coins ombreux fleurissaient des ancolies et des colombines ; de grands ormes dressaient bien haut leur cime à la rencontre du soleil ; plus bas croissaient des buissons toujours verts, et partout foisonnaient les cyclamens, les violettes, les muguets.

La vallée était devenue l'endroit où le Maître venait chercher le repos, la paix et la joie.
(Le Pilote du Ciel.)

R. CONNOR.


 
Les
présents de la nuit.

 
Si toujours le soleil magique et généreux
Versait à larges flots sa lumière féconde,
Notre oeil ne connaîtrait qu'une moitié du monde,
Car il ne saurait rien de la splendeur des cieux.
 
Pour qu'il puisse, étonné, contempler le mystère
De l'étoile qui roule aux champs de l'Infini,
II faut que le soleil, du ciel bleu soit banni,
Il faut que la nuit tombe et recouvre la terre.
 
De même, à notre esprit il faut l'adversité,
Les détresses du coeur et la nuit, pour qu'il sache
Toute l'oeuvre de Dieu : ces trésors que nous cache
L'astre aveuglant et dur de la prospérité.

Lausanne, Hôpital cantonal. 5 mai 1922.

Notre ami, M. le pasteur Alexis Mamboury, qui a écrit ces vers et rendu ce témoignage, célébrait ainsi un anniversaire. Il était tombé malade le 5 mai 1921.

Au mois d'août 1925, il entrait dans l'invisible qu'il avait souvent contemplé aux heures de souffrance.

 



Devant la vie.

 

Le commandement que je te prescris aujourd'hui n'est certainement point au-dessus de tes forces, et hors de ta portée. Il n'est pas dans le ciel pour que tu dises : Qui montera au ciel et nous l'ira chercher ; qui nous le fera entendre, afin que nous le mettions en pratique ?
C'est une chose, au contraire, qui est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur, afin que tu la mettes en pratique.
Vois, je mets devant toi aujourd'hui la vie et le bien, la mort et le mal... Choisis la vie !




Ne crains pas, ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux !




Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde !




Ainsi parle Celui qui t'a créé : « Ne crains rien, car je te rachète, je t'appelle par ton nom, tu es à moi ! »

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