Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(31 DÉCEMBRE.)

Jésus à l'âge de douze ans. Modèle des enfants.


Luc 2 : 40-52.

Cantiques N°, 104 et 105.


L'enfance de Jésus. - Nous savons bien peu de chose de l'enfance de Jésus ; et nous en savons beaucoup. Nous ne connaissons pas les menus faits, les petits événements, mais l'évangéliste nous a gardé le souvenir de ce qui est bien plus important. Ce qu'il nous dit de Jésus, comme enfant, toute la vie du Sauveur le confirme : « Le petit enfant grandissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. » (Luc 2 : 40.) Il y a dans cette brièveté émouvante, tout le cadre de la vie ; et l'évangéliste nous montre Jésus se développant normalement, ce qui ne signifie nullement comme les autres, Car le développement normal est bien rare. Il y a des enfants vigoureux, qui semblent employer toutes leurs forces à grandir et à grossir ; d'autres, chez qui l'intelligence prend le dessus, aux dépens du corps et parfois du coeur ; en Jésus, rien de pareil. Il grandit physiquement, intellectuellement et moralement. Son corps se développe, comme il convient à un enfant sain et vigoureux ; son intelligence s'ouvre et s'enrichit de tout ce qu'il apprend et de tout ce qu'il voit ; enfin, sous l'influence d'une famille pieuse et avec l'aide de la grâce d'en haut, son âme s'épanouit dans la crainte de Dieu et sous le rayonnement de son amour.

Voilà ce que nous dit le verset 40 que nous avons cité et ce que répète le verset 52 : « Jésus croissait en sagesse, en stature et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. » (Stature, le corps ; sagesse, l'intelligence ; grâce, l'âme.)
Quant au reste nous en sommes réduits aux suppositions. L'enfance de Jésus a été celle des enfants de son temps.

Il est allé à l'école de Nazareth et a appris à lire dans ce merveilleux livre, plein de récits magnifiques, qu'est la Bible : les prophètes, la Loi, les récits de l'histoire d'Israël. À l'atelier de Joseph, il a appris le métier de charpentier. Ses combourgeois de Nazareth l'appellent « le charpentier » (Marc 6 : 3) ; ce qui signifie bien qu'il avait exercé ce métier au milieu d'eux. « Chez les Juifs, on disait d'un père qui ne faisait pas apprendre un état à son fils qu'il lui apprenait à voler. » (Frédéric Godet.) Combien de pères imprudents et désireux de voir leurs enfants gagner de l'argent dès qu'ils sortent de l'école ; on néglige ainsi de faire un apprentissage et l'on se prépare toute une vie de misère et de difficultés. Nul n'ignore que pour savoir quelque chose, il faut l'avoir appris, et un métier doit s'apprendre. Il y a, pour les moins fortunés, des bourses et des subsides d'apprentissage. Chacun devrait savoir quelque chose, afin d'être capable, non seulement de gagner, mais de remplir utilement sa vie ; ceci dit pour les riches, comme pour ceux qui ne sont pas des privilégiés.

Marie, la mère pieuse et douce, a enseigné enfin au petit enfant à craindre et à aimer Dieu ; c'est avec elle qu'il a prié dans le silence de leur demeure et qu'il a commencé à entrer en relations avec ce Père céleste, qu'il trouvera plus près de lui encore lors de son voyage à Jérusalem et duquel il dira plus tard : « Je fais toujours ce qui lui est agréable. » (Jean 8 29.) « Moi et le Père, nous sommes un. » (Jean 10 30.)

N'oublions pas, enfin, le livre de la vie et de la nature, ouvert devant ses yeux et dans lequel il savait lire si profondément ; ce livre étalé devant tous, mais que beaucoup négligent. Jésus observait ceux qui travaillaient autour de lui : la ménagère mettant le levain dans la pâte, le semeur jetant le grain dans les sillons. Il parcourait la campagne et admirait au loin les cimes des montagnes, l'Hermon blanc de neige, le Carmel où Elie avait lutté seul contre les prophètes de Baal, et il connaissait les lieux voisins et célèbres de l'histoire de son peuple. Les fleurs et les bêtes étaient ses amies. Nous ne sommes donc pas surpris que, plus tard, sans avoir passe par les écoles savantes de Jérusalem, il ait si bien connu la Parole de Dieu qu'il étonnait les rabbins, et parlé un langage si coloré et si vivant, que les simples disaient « Jamais homme n'a parlé comme cet homme. » (Jean 7 46.)

La Pâque à Jérusalem.
- C'est ainsi que se passèrent les douze premières années de la vie de Jésus. L'entrée dans la treizième année marquait le moment où le jeune Israélite devenait membre de la communauté religieuse. Nous rencontrons là une coutume qui nous est bien connue, celle de la « réception, » De même que le catéchumène qui a achevé son instruction religieuse, et qui atteint chez nous sa quinzième ou seizième année, est admis dans l'Eglise, le jeune Israélite entrait à douze ans dans la communauté religieuse de sa localité ; il allait pouvoir faire la lecture des écrits sacrés à la synagogue et devait remplir les devoirs religieux du Juif pieux et fidèle.
Or ses parents étaient de ceux-là. Ils se rendaient, non seulement chaque sabbat à la synagogue, mais, lors de la fête de Pâque, ils montaient à Jérusalem pour prendre part aux cérémonies du Temple et de la foule réunie dans la ville sainte.

Quel bel exemple nous donnent Joseph et Marie ; et quel beau témoignage rendu à Jésus, quand on nous dit, plus tard, qu'il entra à la synagogue de Nazareth « selon sa coutume » (4 : 16). Peut-on dire de tous nos enfants, de tous ceux qui assisteront à cette leçon, qu'ils sont venus à l'école du dimanche « selon leur coutume » ? Il y en a qui sont réguliers, attentifs, qui aiment à prendre place dans leur groupe et tiennent à savoir exactement, fidèlement, leur « verset ». Mais combien d'autres qui se laissent détourner par peu de chose : ils dorment une fois trop longtemps, une autre fois ils font leur toilette trop lentement pour être prêts ; ils se laissent entraîner par le soleil, par un cortège qui passe, malheureusement, à l'heure des cultes, par de mauvais camarades peut-être. Comment, devenus grands, auront-ils l'habitude d'assister au culte public ? Souvent aussi, certainement, il suffira de peu de chose pour leur faire négliger leur prière quotidienne.

Les parents de Jésus avaient tout fait pour lui enseigner le respect de Dieu pour rapprocher sa Jeune âme de celui qui était son Père d'une manière unique. Avec un sentiment d'émotion profonde, il entreprit ce premier voyage à Jérusalem avec la caravane des Juifs zélés de Nazareth. Il marchait avec les enfants de son âge, chantant des psaumes ; et ce fut une vision inoubliable pour lui que l'apparition de la ville entourée de ses remparts, dominée par le sanctuaire somptueux et sacré. Dans les rues tout est mouvement ; une foule énorme, bleu des fois plus nombreuse que la population habituelle de la cité, séjournait, à Jérusalem pendant la semaine sainte. On y venait de toutes les parties de la Palestine ; des Juifs établis à l'étranger faisaient aussi ce pèlerinage et s'y rencontraient avec des païens attirés par la curiosité. Les couleurs éclatantes s'étalaient sur les vêtements, sous le soleil d'Orient. Il y avait là de quoi charmer les yeux d'un enfant. Les cérémonies du culte ont dû faire aussi impression sur le coeur de Jésus ; mais son âme était déjà habituée à servir Dieu autrement, « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 23). Il sera donc attiré, séduit, beaucoup plus encore par la parole, pleine d'expérience, des docteurs et des sages, de ceux dont il connaissait la piété exemplaire et dont il avait peut-être appris à l'école certaines paroles toutes pénétrées de foi et de vigueur morale.

Nous pouvons ainsi nous représenter comment, dans cette foule, Jésus a pu être séparé de ses parents. Ceux-ci le croient avec ses camarades on avec d'autres membres de leur famille. Au bout de la première journée de marche, ne l'ayant pas rencontré, ils rebroussent chemin et rentrent à Jérusalem, inquiets, se demandant comment ils retrouveront, dans la foule, un jeune enfant de douze ans. Ils le découvrirent, après bien des recherches, « dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et leur faisant des questions ; et tous ceux qui l'entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses » (2 : 46, 47).

Là encore Jésus est un « modèle des enfants. » Il ne faut en effet, pas lui attribuer une attitude qu'il n'a pas. Jésus n'est pas encore le Maître qui enseigne « avec autorité » (Mat. 7 : 29) ; mais beaucoup plus simplement, il est l'élève qui apprend et qui veut apprendre. Pour apprendre il faut savoir écouter, être attentif et reconnaître qu'on ne sait pas encore tout. Combien d'enfants distraits et qui ne profitent guère des leçons qu'on leur donne ; il y en a même qui trouvent bien ennuyeux ou bien inutile ce qu'on, leur enseigne. S'étonnera-t-on qu'ils ne fassent pas de progrès ? Jésus écoute parce qu'il reconnaît la supériorité de ceux qui parlent, et l'importance de ce dont ils parlent. Il fait mieux encore, il pose des questions ; il veut être éclairé sur ce qu'il n'a pas bien compris ou sur des problèmes qui le préoccupaient et qu'il tient à élucider. Il s'agit, ici, non de science, mais de vie religieuse et morale. Et Jésus qui reconnaît l'autorité de ces vieillards, de ces rabbins respectables, met à profit les heures précieuses pendant lesquelles il lui est permis de goûter un tel enseignement. Nos enfants ne l'imiteront-ils pas aussi ? Ne sauront-ils pas écouter respectueusement ceux et celles qui viennent à eux avec tant d'amour et dont l'enseignement a une si grande importance ; ceux qui veulent diriger leur coeur vers Dieu, ouvrir leur âme à cette lumière qui ne vient pas d'eux, mais qui éclaire les grands et les petits.

Une dernière leçon se dégage du dialogue engagé entre sa mère et lui : « Ne saviez-vous pas, dit-il, qu'il me faut être occupé des affaires de mon Père » (2 : 49). Son père, c'est-à-dire Dieu, Jésus n'est pas encore le Messie, le Fils de Dieu ; il ignore la destinée qui lui est réservée et la tâche magnifique pour laquelle Dieu le prépare. Mais il sait déjà que la chose la plus précieuse que possède un être humain, c'est son âme et que le bonheur le plus doux est de demeurer en communion avec le Père céleste, de se confier à sa main forte, de se soumettre à sa volonté sage de marcher sous sa garde et son inspiration.

Sans hésitation, ensuite, il suit Joseph et Marie sur le chemin de Nazareth. De retour dans sa patrie, il se recueille et se rapproche toujours plus de son Père céleste ; il se prépare à sa mission lointaine ; mais il continue à être l'enfant respectueux et obéissant à ses parents : « Il leur était soumis. » (Luc 2 : 51.)

Résumé
. - Le titre de notre leçon nous montre en Jésus le modèle des enfants. Rappelons les quelques traits que nous avons relevés, en suivant Jésus à Nazareth et à Jérusalem.

Il grandissait en stature. La nature s'en charge toute seule, semble-t-il, pendant l'enfance ; pourtant, il est des précautions d'hygiène à observer et à respecter : modération dans le manger (gourmandise et gloutonnerie), propreté du corps, vie en plein air, et mouvement.

Il croissait en sagesse. Et nous l'avons vu assis au pied des maîtres et écoutant. On ne peut s'instruire sans attention, sans effort, sans intérêt et sans curiosité (il faisait des questions ).

Il a appris à travailler de ses mains. Si Dieu ne l'avait pas appelé à une autre tâche, il aurait accompli de cette manière son devoir fidèlement et utilement. Que nos enfants, - dont la destinée sera modeste pour la plupart, - se préparent au moins à la bien remplir. On n'est indépendant que dans la mesure où l'on sait un métier, où l'on a une « vocation » bien déterminée et bien suivie.

Il était soumis à ses parents. Sa disparition à Jérusalem n'est nullement un acte de désobéissance, mais elle est certainement due à des circonstances fortuites ; à la foule de ces jours de fête et à l'intérêt ardent de Jésus pour l'enseignement des docteurs de la religion. Car l'évangile lui rend ce magnifique témoignage : il était soumis à ses parents Soumission faite de sentiments et d'actes : confiance, respect, amour, et obéissance active.

Enfin et surtout « Jésus croissait en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Luc 2 : 52). Son âme était ouverte à l'action d'en haut ; il aimait Dieu ; il s'approchait de lui, dans sa maison au jour du culte, et par la prière solitaire, il cherchait en lui le secours, les directions quotidiennes, l'appui de chaque instant. Jésus, enfant dans une petite ville juive, dans une modeste famille, savait déjà ce qu'il proclamera plus tard, quand il aura entendu l'appel de Dieu qui l'avait élu pour sauver les hommes : « Que servirait-il à un homme de gagner le monde s'il perdait son âme ; ou que donnerait l'homme en échange de son âme ? » (Marc 8 - 36.)

ROGER BORNAND.

 



Pour les petits.

Récapituler leçon du 24 décembre. - Peu après sa naissance, à Bethléhem, Jésus fut emmené en Égypte par ses parents, parce que le roi Hérode voulait le faire mourir : ils revinrent plus tard dans le pays et allèrent demeurer à Nazareth, où Joseph travaillait comme charpentier (Mat. 2). Jésus enfant croissait et se fortifiait ; peut-être lui arrivait-il, comme à vous, d'être parfois malade et soigné par sa maman ; la Bible n'en parle pas, mais elle dit, ce qui est bien plus important : Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Elle en donne une preuve remarquable que voici :

1.
À Jérusalem (Luc 2: 41, 42). - Les parents de Jésus étaient pieux et ne manquaient pas d'aller chaque année avec les Israélites fidèles assister aux grandes fêtes religieuses à Jérusalem. - Lorsque Jésus eut douze ans, ils le prirent avec eux pour la fête de Pâques. Alors probablement il fut appelé « fils de la loi, » comme c'était l'usage pour les enfants Juifs de cet âge, après que le père avait déclaré qu'ils connaissaient les Écritures. Jésus avait donc étudié la Bible des Juifs ou l'Ancien Testament ; il en avait appris les récits et un grand nombre de passages, à l'école où il allait avec d'autres enfants. Il avait appris que Dieu est le Père de ceux qui l'aiment (Ps. 103 : 13), donc aussi et surtout de Jésus lui-même, qui aimait Dieu de tout son coeur. - Heureux les enfants qui, comme lui, connaissent et aiment le Père céleste.

2.
Dans le temple (Luc 2 : 43-50). - Quand les huit jours de la fête furent écoulés, qu'arriva-t-il ? (v. 43-45). Jésus devait être extraordinairement sérieux et sage, malgré son jeune âge, pour que les parents n'aient pas craint de lui laisser une si complète liberté pendant tout un jour. Mais il était pourtant encore un enfant exposé comme vous aux accidents, aux attaques des méchants, ce qui explique l'inquiétude de Joseph et de Marie à la fin de la journée, quand ils s'aperçurent de son absence, et leur prompt retour à Jérusalem. - Au bout de trois jours, ou le trouvèrent ils ? - Raconter les faits (v. 46-50). - On l'avait déclaré « fils de la loi », connaissant la Bible et le Père céleste qui l'avait donnée ; au lieu de prendre la chose à la légère, ainsi que l'auraient fait peut-être plusieurs d'entre vous, il S'était dit : « Puisque Dieu est mon Père, je dois m'occuper des affaires de mon Père. » C'est pourquoi il était resté dans le temple, écoutant les docteurs, leur demandant de lui expliquer ce qu'il ne comprenait pas, et c'est pourquoi aussi il répondit à sa mère : « Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ? » - Quand maman, inquiète de ne plus vous voir près d'elle, va à votre recherche, vous trouve-t-elle toujours occupé à des choses qui plaisent au Seigneur ?

3.
À la maison (Luc 2: 51, 52). - Mais aussitôt Jésus suivit ses parents, et la Bible nous apprend qu'il leur était soumis, obéissant à leurs ordres, les aidant dans leurs travaux, comme un bon fils doit le faire, et comme le Père céleste le commande. Et il faisait des progrès en toutes choses, parce qu'il y prenait peine. Il continuait à étudier la Bible, cherchait les occasions d'être utile et se faisait aimer de Dieu et des hommes. - Ainsi il est le parfait modèle des enfants. Vous aussi, vous devez être occupés des affaires de votre Père céleste, aimer son culte, sa Parole, afin d'apprendre à le connaître toujours mieux ; et, pour être vrai enfant de Dieu, obéir à ses lois, en particulier au commandement : Honore toit père et la mère comme le faisait l'enfant Jésus.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Jésus à l'âge de, douze ans. Modèle des enfants.
(Luc 2 : 40-52.)
Versets à apprendre :
Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. (Luc 2: 52.) Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste. (Ephés. 6 : 1.)
Honore ton père et ta mère. (Exode 20 : 12.)

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