Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(17 DÉCEMBRE.)

Néhémie à Jérusalem. Un homme d'énergie.


Néh. 2 : 11-18 ; 4 : 1-23 ; 6 : 15 16.

Cantiques N° 97 et 98.


Après la prière l'action.
- Néhémie a les qualités qui font l'homme énergique et qui préparent le succès. Il unit deux attitudes, en apparence opposées, et qui se complètent admirablement : le recueillement et l'action.

Le recueillement d'abord. C'est le contraire de l'impulsion irréfléchie, qui déclenche le mouvement, comme le courant électrique : brusquement, irrésistiblement C'est le contraire de l'emballement de tant de, ceux qui partent au premier mot qui les entraîne., au premier signe qui les appelle, au premier sentiment qui les émeut.

Le recueillement, on peut en faire comprendre le caractère et la nécessité, en rappelant la parole de Jésus, sur le constructeur de tour : « Quel est celui d'entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne s'assied d'abord et ne calcule la dépense, pour voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout. » (Luc 14 : 28, 29.)

Sans doute le recueillement est surtout autre chose que ce calcul prudent et sage, mais il procède du même besoin. Celui qui se recueille, avant d'entreprendre quelque chose, a le sentiment de sa faiblesse et il veut mesurer et estimer ses forces ; - de la grandeur de la tâche et il désire un évaluer et en considérer les difficultés ; il a aussi la conviction que le secours vient de Dieu et il cherche à s'en procurer l'appui par la prière, par ses supplications.

Néhémie s'est recueilli de cette manière-là. Il a examiné, attentivement la rude lâche que les mauvaises nouvelles apportées par son frère plaçait devant sa conscience : relever les murailles et le, portes de Jérusalem. Il a considéré tout ce qui était matériellement indispensable et il s'est adressé avec confiance, avec ferveur, à Celui, sans l'appui duquel ceux qui bâtissent la maison ou les murailles d'une ville travaillent en vain. (Ps. 127 : 1.)
Il peut alors se mettre en route, il a pris ses précautions le roi lui est favorable et lui accorde tout ce qui est indispensable à sa mission ; dans son coeur il sent l'approbation et l'appui de son Dieu.

Et quand il est enfin arrivé à Jérusalem, sans difficultés, après un voyage assez long, Néhémie va reprendre encore l'attitude de la méditation, de la réflexion, du recueillement. (Néh. 2 : 11.) Il reste trois jours avant de rien entreprendre. Mais ce qu'il a fait avant de quitter Suse et ce qu'il va faire après ces trois jours de retraite, nous permettent de pénétrer ce mystère.

Néhémie a certainement prié Dieu et l'a remercié pour sa protection auprès du roi Artaxerxès, des gouverneurs et au cours du voyage - il l'a prié ensuite, afin de lui demander ses lumières, afin de bien voir sa tâche et la manière de la remplir le mieux possible. Il a répété encore combien il se sentait petit et indigne d'une si grande mission, mais à quel point il serait énergique et courageux, si son Dieu continuait à l'appuyer et à le fortifier.

Tout cela est la part de la réflexion et du recueillement. Que nos enfants ne croient pas qu'on trouve la solution d'un problème, sans en avoir soigneusement lit et scruté la donnée ; qu'ils ne se figurent pas qu'un artiste jette au hasard sur sa toile les arbres ou les animaux qu'il peint, sans mesurer exactement la place qu'ils occuperont et les dimensions à leur donner.

Quand l'enfant a bien examiné son problème, il doit commencer à calculer ; l'architecte doit bâtir après avoir établi ses plans. Et celui qui a cherché dans la méditation, le recueillement, la prière, des forces nouvelles, comme Néhémie, doit ensuite entrer résolument dans l'action. Et Néhémie va se montrer à nous, avec toutes les qualités de décision. de clairvoyance, d'énergie, d'autorité, qui font l'homme d'action.

Il s'est informé de la situation des, murailles ; des ressources en argent et en bras sur lesquelles on pourrait compter en vue de quelque entreprise importante ; mais il n'a rien dit de son projet à personne. Et sa promenade nocturne autour des remparts écroulés, alors même qu'elle a quelque chose de romantique, de mystérieux, rentre déjà dans la catégorie de l'action.

Le constructeur de murailles.
- Néhémie, avec quelques compagnons sûrs et, entre autres, des guides qui connaissent parfaitement les lieux, sort de nuit, le troisième jour de son arrivée. (Néh. 2 : 11, 12.) Il sort par la porte qui donne sur la vallée de Hinnom, il longe les murailles en dehors, afin de mieux se rendre compte des brèches et des parties encore saines; il va jusque dans la vallée du Cédron, puis il revient sur ses pas et regagne sa demeure par la porte sous laquelle il a passé en sortant. (Néh. 2 :12-15.)

Nous pouvons décrire cette promenade difficile et douloureuse au coeur de patriote de Néhémie. Les armées de Nébucadnetsar n'ont pas seules ouvert ces brèches ; le temps a lentement désagrégé ce qui ne tenait plus solidement ensemble et bien des pans de murs se sont encore écroulés depuis le siège tragique; la végétation a envahi certains tas de décombres ; et des habitants de la ville n'ont pas hésité à choisir, parmi les pierres détachées, ce dont ils avaient besoin pour leurs propres demeures. Voyez Avenches, où l'on retrouve des chapiteaux romains dans les murailles du temple et où tant de maisons nous montrent leurs murs construits avec les pierres régulières, étroites, de la vaste muraille d'enceinte.

A un moment donné, Néhémie doit descendre de sa monture ; il n'y a même pas place pour elle parmi les pierres qui] ont roulé le long de la pente, jusqu'au Cédron (v. 14).
Quand il fut rentré chez lui, Néhémie s'est dit sans doute: C 'est une rude tache que J'entreprends là. » Mais la vision de ruine et d'abandon qu'il a contemplée sous la clarté paisible de la lune, ne l'a point découragé.

Il convoque les chers du peuple ; sacrificateurs, magistrats et notables (v. 16) et leur expose, sans hésitation, sa pensée et sa volonté. Il ne les consulte pas ; il affirme et communique sa décision: « Venez, rebâtissons les murailles de Jérusalem et que nous ne soyons plus dans l'opprobre » (v. 17). Et cette énergie, cette force communicative, faite de sûre appréciation de la situation et de vraie confiance en Dieu, gagnent les assistants qui s'écrient: « Levons-nous et bâtissons. »

Et l'on se met à l'oeuvre sans tarder. Les travailleurs sont très divers et organisés par escouades ; ici ce sont les prêtres (3 : 1) ; là , des citoyens d'une ville (v. 2) ; là, des membres d'une corporation, les parfumeurs et les orfèvres (v. 8 et 32) ; et certaines familles se mettaient à la tâche, à la partie de la muraille qui se trouvait en face de leur propre demeure (v. 10, 23, 28).

Avoir fait naître dans ce peuple la volonté de relever les murailles de la cité sainte ; lui avoir fait accomplir promptement et joyeusement les sacrifices de temps, de travail et d'argent, qui étaient indispensables à la réussite de cette, importante entreprise, c'est déjà dire combien Néhémie, que. nous avons vu méditer et se recueillir, était aussi un homme d'action. Il va avoir encore une autre occasion de montrer « homme d'énergie ».

L'opposition.
- La vue de Jérusalem qui se relevait de sa déchéance et qui semblait vouloir reprendre, peu à peu, une place prépondérante dans le pays, ne plaît guère à quelques-uns ; de vieilles rivalités se réveillent, hélas ! L'épreuve et le châtiment n'ont pas pénétré aussi profond dans les âmes qu'on le croit.

L'un des opposants les plus énergiques et les plus redoutables, est Sanballat, le gouverneur de Samarie. Disons, en passant, que dans ce cas encore, comme en tant d'autres, les découvertes archéologiques sont venues renforcer les affirmations et les données bibliques. Ainsi le nom du gouverneur de Samarie, Sanballat, est de ceux qu'on a retrouvés sur des papyrus d'Éléphantine, une communauté juive, en pleine terre d'Égypte et qui avait emporté là-bas ses coutumes et sa foi ; il y avait un temple en l'honneur de Jahveh à Éléphantine.

Or, Sanballat et ses acolytes essaient tous les moyens pour entraver l'oeuvre de Néhémie : la moquerie (4 : 2, 3), les menaces et même la guerre (4 : 7 et suiv.). Néhémie organise, alors, ses travailleurs de manière à éviter toute surprise ; ils sont armés et gardent leur épée à côté d'eux, tandis qu'il reconstruisent la muraille ; c'est ce que nous dit la parole expressive et imagée de la Bible : « Ceux qui bâtissaient, ainsi que ceux qui portaient ou chargeaient le, fardeaux, travaillaient d'une main et de l'autre ils portaient une épée » (4 : 17.) En réalité, une partie des gens veillait, tandis que les autres travaillaient (4 : 16).
Sanballat essaya même de la ruse (Néh. 6 : 1 et suiv.).
Mais Néhémie ne s'y laisse pas prendre et il répond à son hypocrite invitation en des termes qui doivent nous faire réfléchir et que nous devrions répéter nous aussi, quelquefois : « J'exécute un grand travail et je ne puis descendre » (6 : 3.) Ne serait-ce pas une sage réponse, de la part d'un écolier que ses camarades viennent appeler, alors qu'il a des leçons à préparer ou un service à rendre à son père ou à sa mère ? Il est des cas où il faut savoir ne pas se laisser déranger, ni détourner du travail que l'on fait, si l'on tient à le bien faire.

L'énergie de Néhémie tint bon, ait milieu de toutes ces difficultés (Ch. 6) et l'entreprise, si longtemps différée, pendant des générations, fut menée à terme en 52 jours, grâce à sa décision et à son courage (6 : 15, 16).
Mais l'exemple de Néhémie ne doit pas être perdu. Il nous enseigne, à nous aussi, qu'on ne peut rien faire de sérieux, de beau, de bon, sans recueillement et sans énergie.

Recueillement, c'est-à-dire examen de l'oeuvre à accomplir, des difficultés possibles, de nos moyens et de nos forces ; mais, surtout, recueillement dans la recherche du secours de Dieu, dans la prière.

Énergie, ensuite, dans la mise en oeuvre de nos forces, dans le travail persévérant, dans l'action. Dieu veut nous secourir, mais il attend aussi de nous un effort proportionné à nos talents et à nos capacités.

RG. B.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 10 décembre. - Néhémie fit un bon voyage et arriva sain et sauf à Jérusalem. Quelle joie pour lui de voir enfin cette ville sainte où avaient vécu ses ancêtres ! Mais cette joie fut accompagnée d'une grande tristesse.

1.
Sa promenade nocturne (Néh. 2 : 11-15). - Trois jours après son arrivée, sans rien dire aux chefs du peuple et aux sacrificateurs, accompagné seulement de quelques hommes, il alla pendant la nuit visiter murailles et portes nécessaires pour garantir la ville des attaques de l'ennemi. Que vit-il ? Les murailles en ruines et les portes consumées par le feu. Elles étaient restées dans ce triste état depuis que Nébucadnetsar, cent quarante ans auparavant, avait pris Jérusalem et emmené les habitants captifs à Babylone. Le temple seulement avait été reconstruit. Quand les Belges rentreront dans leur pays, eux aussi trouveront de telles ruines. Bénissons Dieu qui nous a préservés jusqu'ici de ces malheurs et demandons, lui qu'il garantisse nos villes et nos villages des dévastations causées par la guerre.

2.
Sa proposition aux Israélites (Néh. 2: 16-18). - Néhémie assembla les chefs du peuple, leur raconta sa promenade nocturne, ce qu'il avait vu, et leur dit en terminant : « Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans l'opprobre. » Pour les y encourager, il leur fit part de l'entretien qu'il avait eu avec le roi avant son départ, de l'autorisation qu'il avait reçue de reconstruire, et des lettres que le roi lui avait données (2 : 7, 8). La parole de Néhémie suffit pour entraîner le peuple. Tous furent persuadés et dirent : « Levons-nous et bâtissons. » - Il suffit aussi parfois d'un seul enfant courageux pour entraîner les autres à s'unir dans l'accomplissement d'une bonne action. Ce sera peut-être vous, si vous le voulez.

3.
Ses précautions contre les adversaires (Néh. 4 : 1-23). - Les peuples du voisinage se moquèrent d'abord en apprenant la résolution prise par les Israélites. Puis voyant les murailles s'élever, enflammés, de colère, ils décidèrent de surprendre ceux qui bâtissaient et de les égorger. Mais que fit Néhémie ? - Raconter le contenu des versets 12-23, - Quand vous avez un devoir à remplir et que vous rencontrez des, difficultés, bien vite vous vous découragez ; Néhémie, au contraire, persévéra ; et voyez quel en fut le résultat :

4.
L'achèvement (Néh. 6 : 15-16). - Au bout de cinquante-deux Jours, la muraille, fut achevée. Quand les ennemis des Israélites l'apprirent, qu'arriva-t-il ? (v. 16.) Ils s'étaient d'abord moqués ; maintenant les Israélites purent, à leur tour, se moquer de leurs railleries. - Lors même que l'on se moque de vous parce que vous êtes encore ignorants, maladroits en essayant de l'aire un travail difficile, ne vous découragez jamais, et Dieu vous aidera. Ne vous lassez pas de faire le bien, et plus tard vous aurez votre récompense ; au lieu de vous railler, on vous louera. Et surtout Dieu vous louera, ce qui est la plus grande récompense. « Cela va bien », dira-t-il à votre coeur, si vous persévérez à bien faire. L'enfant persévérant a le coeur content, et la bonne main dit Seigneur est sur lui.

L. N.

Partie de l'élève.
SUJET : Néhémie à Jérusalem. Un homme d'énergie
( Néh. 2 : 11-18 ; 4 : 1-23 ; 6 : 15 16.)
Versets à apprendre :
L'Éternel est pour moi, le ne crains rien que peuvent me faire des hommes ? (Ps. 118: 6.)
Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. (Gal. 6 : 9.)
Ne vous lassez pas défaire le bien. (2 Thess. 3 : 13)

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