Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(10 DÉCEMBRE.)

Le départ de Néhémie. Un homme de prière.

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Néhém. 1 : 1-11 ; 2 : 1-8.

Cantiques : n° 115 et 118.


La situation.
- Les hommes dont Dieu se sert sont choisis pour leurs talents divers. Chacun a sa tâche à accomplir. Celle d'Esdras fut d'ordre religieux et moral avant tout ; Néhémie, homme de foi et de prière, sera le restaurateur des murailles de Jérusalem.

Nous sommes à un siècle du retour de l'exil et des espérances qu'il avait provoquées. Rentrer à Jérusalem c'était non seulement s'établir à nouveau sur le sol qu'avaient aimé et cultivé les ancêtres, mais encore se rapprocher de Dieu, renouer avec la tradition religieuse et préparer, enfin, la venue, sans doute très prochaine, du règne messianique.

Après un premier assoupissement et affaissement de l'enthousiasme du retour, on avait repris et mené à bien la construction du temple (519-515). Et puis le temps qui passait, sans restaurer le trône de David et sans y placer un descendant de la famille royale, secouait ses cendres sur les coeurs. Des prophètes parlaient encore, avec plus ou moins d'autorité et le feu Zacharie, et l'auteur de la fin du livre d'Esaïe (le troisième Esaïe : ch. 56-66). C'est lui qui décrit la magnificence de la nouvelle Jérusalem : « Lève-toi, Jérusalem ; fais éclater ta splendeur, car ta lumière est apparue et la gloire de l'Éternel s'est levée sur toi ; ... je ferai de toi un sujet d'orgueil à jamais, la joie des générations futures. » (Esa. 60 : 1 et 15.)

Mais la situation politique restait la même. Des révolutions semblaient ébranler parfois le trône des souverains perses, les maîtres de Juda ; des peuples se jetaient les uns contre les autres. Était-ce le « jour de l'Éternel », dont l'aurore sanglante se levait ? Dieu allait-il châtier enfin l'insolence des païens, qui avaient martyrisé son peuple ? Que de nations, aujourd'hui, attendent dans une même pensée l'heure de la libération et de la rétribution : AIsaciens-Lorrains, Polonais, Belges, Serbes, Arméniens, etc... Toutes les victimes de l'injustice et de la violence.

Mais au lieu de la gloire prédite par le prophète, Jérusalem n'était qu'une cité de province, loin de la grande circulation, sans éclat et n'avant pas même d'enceinte protectrice, ni de portes solides et sûres. Un siècle a passé et les murailles ont encore leurs brèches du jour néfaste de la conquête les portes ont disparu dans l'incendie. Et les ravages des mauvaises saisons ont élargi et accru encore ce désastre et cette désolation.
Telle est la nouvelle qui arrive jusqu'à Néhémie et qui va troubler profondément son coeur.

Nous avons déjà dit que des relations permanentes existaient entre les colonies d'exilés en Babylonie et ceux qui étaient rentrés dans leur patrie. De temps à autre, un groupe se mettait eu route pour retourner au pays de Juda. Mais, habiles commerçants déjà, d'autres Juifs reprenaient parfois le chemin de la Babylonie, pour y négocier quelques affaires.

Un jour donc, à Suse, la capitale d'Élam, où séjournait la cour du roi Artaxerxès, Hanani, frère de Néhémie et quelques autres compagnons de voyage, arrivèrent de Jérusalem. Néhémie est heureux d'avoir des nouvelles directes. Loin du pays, - de ce pays qu'il n'a jamais vu, que son père même et sa mère n'ont pas connu, mais qu'il aime comme ils l'ont aimé et parce que c'est là qu'est la maison de son Dieu, - Néhémie nourrit une ardente affection pour cette patrie lointaine. Tout ce qui la touche l'intéresse ; et ses douleurs sont sensibles à son coeur de fils affectueux.
Or les nouvelles qu'on lui apporte ne sont pas fameuses. À Jérusalem il n'y a ni vie matérielle aisée, ni gloire lumineuse. « Ceux qui sont revenus de la captivité, disent les voyageurs, vivent là-bas, dans la province, dans une grande misère et dans une situation humiliante. Les murs de Jérusalem sont en ruines et ses portes ont été consumées par le feu. » (Néh. 1 : 3.)

Il s'agit bien certainement là d'une situation qui remonte à la prise de Jérusalem par Nébucadnetzar. Jamais, depuis lors, les murailles n'ont été reconstruites. La situation est donc bien peu brillante et les espérances des exilés ont été amèrement déçues.

La prière de Néhémie.
- La nouvelle que lui apporte son frère a consterné Néhémie. Cela a beau se passer bien loin de lui ; cette ville, il ne l'a jamais vue, ces gens de là-bas, il ne sait qui ils sont ; un autre se dirait : « Je ne vais pas me faire du mauvais sang pour des inconnus ; je suis bien, fort bien même ; ma vie est facile, en une belle ville et à la cour du roi ; qu'ils se tirent d'affaire comme ils pourront, à Jérusalem ! » Ce langage vulgaire est celui de l'égoïsme, et même s'il essaie de parler avec plus de retenue, cet égoïsme n'en est pas. moins dangereux. Néhémie ne connaît pas de telles pensées.
Il se retire dans sa demeure ; il pleure de douleur et d'affection pour sa patrie. Il jeûne enfin. Surtout il s'adresse à l'Éternel. (Néh. 1 : 4.)
« Invoque-moi au jour de la détresse, je t'en délivrerai et tu me glorifieras. » (Ps. 50 : 15.) Oui, à qui s'adresser, sinon à Dieu, à celui dont l'amour et la puissance nous garantissent un secours efficace ? La prière est le secours, le vrai moyen de sortir d'une situation difficile. La prière à la fois humble et fervente, comme l'est celle de Néhémie.

Humble ; il ne demande pas l'appui de son Dieu, pour son peuple, pour lui, comme un dû. Non. « Moi, ainsi que la maison de mon père, nous avons péché » (Néh. 1 : 6). La prière doit être humble ; nous ne méritons rien, sinon le châtiment pour tant de faiblesses, d'indifférence, d'infidélités ; au nom de quoi, sinon au nom de son amour, pourrions-nous demander quelque chose à Dieu ?

Fervente aussi. Il croit à l'amour, il croit au pouvoir de son Dieu. Il sait qu'il peut obtenir une bénédiction et il veut l'obtenir. Il rappelle donc à Dieu que tout n'est pas infidélité dans ce peuple éprouvé ; il a connu le repentir après le rude châtiment qui l'a frappé ; il y en a, dans ce peuple, qui « prennent plaisir à vénérer » le nom de l'Éternel.

Prions avec cette humilité et cette ferveur, indispensables ; car Dieu n'entend pas plus les prières orgueilleuses que celles qui sont molles et hésitantes.
Mais la prière de Néhémie nous révèle encore une autre qualité chez cet homme : l'énergie, l'action. Il aurait pu se borner à implorer, sur la cité sans murailles et sur son malheureux peuple, les grâces lointaines de Dieu. Il aurait, pu s'en remettre entièrement à lui, du soin de protéger et de relever ce peuple éprouvé. Mais Néhémie n'est pas de ceux qui se déchargent entièrement sur les autres, fût-ce sur Dieu. Car si nous devons avoir pleine confiance en lui, notre devoir est d'être « ouvriers avec Dieu ». Prier Dieu qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson, c'est aussi lui offrir d'être ouvrier dans cette moisson, comme il le jugera bon. Implorer son appui pour les Arméniens fugitifs, pour les orphelins de la guerre, c'est aussi ouvrir son porte-monnaie et donner. Demander son secours pour ceux qui souffrent, c'est en même temps se lever, afin de faire sa part dans l'oeuvre secourable.

Néhémie l'entend bien ainsi. Il s'en remet à Dieu et compte sur sa puissance miséricordieuse. Mais il fera lui-même quelque chose. Il ne demande pas à Dieu de reconstruire les murailles et de poser les portes de Jérusalem, en une nuit, par un acte mystérieux de son pouvoir. Il va se lever et entreprendre cette oeuvre, au nom de l'Éternel et avec son secours. On ne peut comprendre autrement la conclusion de sa prière. « Daigne aujourd'hui accorder le succès à ton serviteur et lui faire obtenir la faveur de cet homme » (Néh. 1 : 11).
« Cet homme » est le roi de Perse, dont Néhémie espère obtenir les faveurs, afin d'entreprendre de relever les murailles de Jérusalem.

L'échanson.
- Néhémie occupait, en effet, une haute situation à la cour. Ce qui prouve à quel point les Israélites avaient su mettre à profit leur séjour sur la terre étrangère et s'y créer une position enviable. Néhémie était échanson d'Artaxerxès. En ces temps, où la violence et le meurtre mettaient si souvent fin à un règne, où le poison moins visible pouvait aisément être employé à l'égard de ceux dont ou voulait se débarrasser, le poste d'échanson, chargé d'offrir les boissons au roi, était un poste de confiance. À cette confiance dont jouissait l'échanson, s'ajoutait l'avantage d'approcher du roi fréquemment et avec facilité.

Le roi Artaxerxès remarqua peu après les événements que nous avons rapportés, que son échanson avait l'air préoccupé, triste même ; et il lui en demanda le motif (2 : 2). Néhémie en expose la raison à son souverain en ces termes, qui disent son ardent patriotisme : « Comment n'aurais-je pas le visage triste quand la ville, le lien des tombeaux de mes pères, est dévastée et que ses portes ont été dévastées par le feu » (2 : 3). Et il présente sa demande d'aller à Jérusalem afin de « rebâtir la ville », par quoi il faut entendre avant tout la reconstruction des murailles qui la mettront à l'abri d'un coup de main.

Le roi céda à la requête de Néhémie et lui accorda aussi les protections nécessaires sous forme de lettres aux gouverneurs qui se trouveraient sur son chemin ; il lui donna en outre l'autorisation d'exiger la fourniture des matériaux indispensables à l'érection des murailles et à la confection des portes de Jérusalem.

La prière de Néhémie, toute pénétrée de confiance en Dieu et d'amour pour sa patrie, avait été exaucée. Mais Néhémie savait qu'il avait encore à se montrer digne de la faveur de son Dieu, en travaillant avec fermeté à l'oeuvre qu'il allait entreprendre en son nom. Nous verrons comment il s'est acquitté de sa mission.

RG. B.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 3 décembre. - Il y avait un petit Israélite dont les parents n'étaient pas rentrés dans leur pays avec Esdras. Il s'appelait Néhémie, c'est-à-dire « celui qui console », et je vais vous raconter dans quelle occasion particulière il eut surtout besoin d'être consolé.

Sa tristesse (Néh. 1 : 1-4). - Ce fut quatorze ans après le départ d'Esdras. Néhémie, âgé de vingt ans, était devenu échanson du roi, comme celui auquel jadis Joseph avait expliqué le songe dans la prison. C'était une charge très honorée. - Des hommes venus de Jérusalem lui racontèrent que ses frères israélites y étaient malheureux, exposés aux attaques de leurs méchants voisins, les murailles de la ville étant en ruines et les portes brûlées. - Néhémie en pleura et fut tellement affligé que pendant plusieurs jours il ne put prendre de nourriture. Mais puisqu'il était à la cour et ne manquait de rien ?... Ah ! c'est qu'il n'était pas comme certains enfants égoïstes, ne pensant qu'à eux et sans pitié pour les malheureux. - « Pleurez avec ceux qui pleurent », dit la Bible, avec vos parents, vos frères et soeurs, quand ils souffrent ; avec tous les affligés, et secourez-les, si vous le pouvez.

Sa prière (Néh. 1 : 5-11). - Néhémie fit alors ce que nous devons tous faire lorsque nous avons du chagrin : il s'adressa à Dieu. - Lire sa prière. - Remarquez son humilité - il parle à Dieu avec le plus grand respect et confesse ses péchés. Remarquez en outre sa confiance : il compte sur la miséricorde divine et sur les promesses de Dieu. - C'est ainsi qu'il faut prier : avec humilité, car Dieu est aux cieux et Il est saint ; mais aussi avec confiance, car il est notre Père. C'est pourquoi Jésus nous enseigne à dire : Notre Père qui es aux cieux.

Son entretien avec le roi (Néh. 1-8). - Environ quatre Mois après qu'il eut fait cette prière, un jour qu'il devait verser le vin dans les coupes pendant le repas, le roi remarqua la tristesse sur le visage de Néhémie et lui en demanda la cause. Car ce n'était pas l'habitude de Néhémie d'avoir l'air attristé ; lorsqu'on a un bon caractère et que l'on se conduit bien, ou est ordinairement joyeux. Rien n'est haïssable comme l'enfant toujours morose, mécontent, pleurnicheur, s'irritant pour un rien ; il est ingrat envers Dieu qui lui accorde une foule de biens. - Néhémie ayant dit la cause de sa tristesse, le roi lui demanda ce qu'il désirait faire (pour secourir ses frères israélites). Avant de répondre, vite, Néhémie pria. Courut-il pour cela dans sa chambre ou dans quelque maison de prière ? Non ; c'est pendant qu'il était devant le roi qu'il dit en son coeur « 0 Dieu ! inspire-moi ce que je dois répondre, » ou bien « O Dieu ! fais que le roi m'accorde ma demande, » ou telle autre prière aussi brève. Les plus courtes sont souvent les meilleures, et Dieu les entend comme les autres ; vous pouvez les faire partout, à chaque heure de la journée. Elles vous détourneront du mal, vous préserveront d'agir en égoïstes, en orgueilleux dans vos jeux avec frères et soeurs ou avec d'autres, et vous aideront à faire vos petits devoirs, vous les rendront plus faciles et agréables. - Après avoir Néhémie exprima au roi son désir d'aller a Jérusalem, muni d'une recommandation du monarque. Et quel en fut le résultat ? (v. 5-8). Quel exaucement !

Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Adressez-lui vos prières en toute occasion, et il vous exaucera ; car que dit Jésus ? (Mat. 7 : 8-11 ; Philip. 4 : 6- 7 ; Jacq. 5 : 16.)

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Le départ de Néhémie. Un homme de prière.
( Néhém. 1 : 1-11 ; 2 : 1-8.)
Versets à apprendre :
Les yeux de l'Éternel sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs cris. (Ps. 34 : 16.)
Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. (Philip. 4: 6.)
Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. (Jacq. 4 : 8.)

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