Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 3 DÉCEMBRE.)

Esdras. - Un homme de foi.


Esdras 7: 1-10 ; 8: 21-36.

Cantiques N° 35 et 55.


Introduction
. - L'établissement des exilés dans leur ancienne patrie ne s'est pas faite en une seule fois. Il y eut plusieurs retours successifs, sous des chefs dont les noms des principaux sont connus. Nous en avons déjà cités (leçon du 26 novembre, p. 530). Nous devons nous occuper maintenant de deux autres : Esdras et Néhémie.

Un temps assez long s'est écoulé depuis les événements (le retour de l'exil) dont nous avons parlé la dernière fois. Cent ans ont passé ; et c'est quelque chose dans l'histoire d'un peuple ; Cyrus avait permis aux Israélites de rentrer dans leur patrie, en 538. Ce retour leur avait causé beaucoup de joie et beaucoup de désillusions ; car ils n'avaient pas trouvé à Jérusalem tout ce qu'ils y attendaient. Le pays s'était appauvri, les villes en partie ruinées, Jérusalem sans temple et sans murailles. Les exilés avaient donc commencé par courir au plus pressé ; et ce n'est que sous le règne de Darius que la construction du temple, longtemps différée, avait été achevée en 515.

On pouvait donc célébrer de nouveau le culte et offrir des sacrifices à l'Éternel, ailleurs que sur un simple autel dressé sur la colline sainte, en plein vent. Mais on était loin d'avoir réalisé l'unité nationale, « l'union sacrée » tant désirée et tant désirable. Les Judéens restés au pays après la ruine de Jérusalem n'acceptaient pas volontiers la suprématie de ceux qui revenaient d'exil et qui leur étaient supérieurs, soit au point de vue de la fortune, soit surtout religieusement et moralement. L'épreuve, c'est-à-dire le long séjour sur la terre étrangère, avait provoqué bien des réflexions et rapproché les coeurs de Dieu. Les immigrés étrangers et tous les voisins de Jérusalem voyaient aussi de mauvais oeil la tentative de restaurer le royaume de Juda et sa capitale (Esdr. 4 et 5 ; Néhém. 4) et se montrèrent fort peu bienveillants.

C'est ainsi que s'écoula la période qui va du premier retour de l'exil (538) à l'activité des deux hommes dont nous devons nous entretenir pendant ces trois leçons : Esdras et Néhémie, tous deux sous le règne d'Artaxerxès Ier Longue-main, roi de Perse.

Tandis que les premières caravanes avaient pris le chemin du retour dès 538 et s'étaient établies sur la terre des ancêtres, d'importantes colonies juives étaient restées en Chaldée et en Perse. Ces dernières étaient en relations constantes avec leurs compatriotes à Jérusalem (Néhém, 1: 2-3) ; et les difficultés que les Juifs rencontraient en Judée ne laissaient point indifférents ceux qui étaient restés en terre étrangère. Esdras et Néhémie se sentirent donc poussés à venir à Jérusalem pour encourager leurs compatriotes et relever les murailles de la ville. Nous verrons, une autre fois comment Néhémie s'y est pris (leçon du 13 décembre). Quant à Esdras il se mit en route avec une forte troupe de ses compatriotes. Son intention était de prendre en main la direction spirituelle et de ranimer le zèle et la foi de son peuple. Le secours matériel et les hommes énergiques venaient donc toujours des colonies demeurées encore sur la terre d'exil.

Esdras.
- De tous ceux qui ont contribué à reformer le peuple juif dans sa patrie : Sesbatsar, Zorobabel, Jésua, Néhémie, Esdras, d'autres encore, au cours de ce siècle qui va du retour de l'exil à la période où nous sommes, Esdras est le plus grand. Car il a travaillé, avant tout, à fortifier l'âme, à tremper la conscience, à purifier la foi de ses compatriotes. Tous ceux qui font quelque chose de durable dans le monde ont eu un idéal lumineux devant les veux, et les plus grands furent ceux qu'animaient une grande foi et une profonde conviction religieuse.

Esdras est de ceux-là. Mais cette foi n'est point nécessaire seulement aux hommes appelés à des tâches compliquées et importantes ; elle est indispensable aussi pour les plus petits devoirs, nécessaires à chacun de nos enfants. L'exemple de la foi d'Esdras, et de l'oeuvre qu'il a réalisée sous son inspiration, doit nous pousser aussi à la même fidélité sous la même inspiration, quelque modeste que soit notre oeuvre. Le grand apôtre l'a dit : « Quelque travail que vous fassiez, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur. » (Col. 3 : 23.)

Qui était Esdras ? Un prêtre, dont on fait remonter la généalogie à Aaron, et « un scribe versé dans la loi de Moïse, qu'avait donnée l'Éternel, le Dieu d'Israël (7 : 6). » Il vivait à Babylone et il y avait eu l'occasion de travailler avec ceux qui s'étaient donné pour tâche de recueillir les lois et les traditions du passé, de rassembler par écrit ces ordonnances venues de Dieu, qui auraient dû inspirer toute la vie d'Israël, et dont la violation avait attiré de si rudes châtiments sur le peuple infidèle.

Esdras était un homme énergique aussi, qui savait ce qu'il voulait. C'est ainsi qu'il a agi avec une vigueur impitoyable contre les mariages mixtes qui introduisaient des païennes dans les familles israélites et, avec elles, l'idolâtrie. Ou, en tout cas, le relâchement dans la crainte et le service de Dieu, l'indifférence, comme c'est si souvent le cas, actuellement, dans les mariages entre gens de convictions différentes.

L'énergie et la foi d'Esdras étaient fondées solidement sur la connaissance de la Parole de Dieu. Celle-ci était encore bien incomplète, bien loin d'être telle que nous la possédons. Il y manquait, cela va sans dire, tout l'Évangile ou le Nouveau Testament ; Jésus ne paraîtra que quatre siècles plus tard. D'autres livres de l'Ancien Testament même n'étaient pas non plus composés à cette époque. Mais ce qu'Esdras possédait des écrits sacrés, il l'étudiait avec et avec respect. « Car Esdras avait appliqué son coeur à étudier la loi de l'Éternel, à la mettre en pratique et à faire connaître aux Israélites les lois et les ordonnances. » (7-10.)

Cette connaissance de la Bible a été et est encore la source la plus claire de la vie religieuse, le foyer d'une vie morale intense. Il suffit de rappeler le zèle ardent et la piété des Réformateurs, qui furent des hommes de la Bible et qui voulaient mettre le livre saint dans toutes les mains. N'oublions pas non plus la fermeté des huguenots au milieu des persécutions ; ils cherchaient leur force dans la Parole de Dieu, alors même qu'ils s'exposaient, par cette simple lecture, à la prison, aux galères, à l'échafaud.

Et profitons de l'occasion pour rappeler à nos enfants que la Bible n'est pas seulement un livre utilisé dans le culte et à l'école du dimanche ; il doit être un livre de famille, une source de force pour chacun individuellement ; et dès la jeunesse il faut s'appliquer à y chercher les encouragements et les directions qui orientent la vie vers les sommets. C'est la loi de l'Éternel qui avait formé le coeur d'Esdras, c'est d'elle qu'il tirait cette fermeté et cette confiance, qui nous sont proposées aujourd'hui en exemple. (A propos du culte de famille et de la lecture de la Bible, nous attirons l'attention sur un bienfaisant article de La Famille, numéro du 220 août 1916.)

La confiance d'Esdras.
- Nous avons autre chose que les affirmations de la Bible pour prouver la piété d'Esdras. On nous a conservé un exemple frappant de sa confiance en Dieu.

Sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, Esdras obtint la permission de rentrer dans sa patrie, avec tous les Juif, qui voudraient librement se joindre à lui (7 : 13). Esdras était porteur d'un message du roi lui-même, lui donnant autorité pour établir l'ordre et faire régner la loi à Jérusalem et dans le pays de Juda (7 : 14). Le scribe reçoit en outre de l'or et de l'argent, ainsi que la promesse de subsides de la part du trésor royal. Ceux qui se joignent à lui forment une troupe imposante de plusieurs milliers de personnes, y compris les femmes et les enfants ; car la liste qui nous est donnée ne comprend, suivant l'habitude, que les chefs de famille (8: 1).

Faire un voyage, long, en des contrées d'accès difficile et au milieu de populations souvent hostiles, n'était pas une petite entreprise. Que va faire Esdras ? Demander encore l'appui des troupes du roi ? (Ce sera le cas de Néhémie, Néh. 2 : 9.) Il n'y songe pas : « J'aurais eu honte de demander au roi une troupe et des cavaliers, pour nous protéger contre les ennemis pendant le voyage ; car nous avions dit au roi : La main de notre Dieu protège tous ceux qui le recherchent. » (8 : 22.) De l'Éternel seul viendra le secours ; de lui seul on implorera la protection indispensable pour mener à bien ce voyage. Esdras fait ce que nous devrions toujours faire avant toute entreprise : il prie et il ordonne même un jeûne, afin que toute la caravane s'humilie avec lui et implore l'appui de Dieu. Comptant sur Dieu seul, on part ensuite vaillamment pour un pèlerinage qui va durer des mois et qui s'accomplit heureusement. Arrivés enfin à Jérusalem, les exilés rendent gloire à Celui qui les a délivrés « de la main de leurs ennemis et de leurs embûches » (8 : 31). S'il faut savoir demander à Dieu son secours, il est juste aussi de ne pas oublier de l'en remercier. La foi d'Esdras avait été récompensée et Dieu l'avait protégé. Mais nous sommes certain qu'il aurait gardé sa confiance en Dieu, même dans l'épreuve, convaincu que celui-ci ne, les abandonnerait pas et que, tôt ou tard, sa bénédiction reposerait, comme et quand il le jugerait bon. sur ceux qui se confiaient en lui. La prière n'est pas toujours l'objet d'un exaucement immédiat.

Mais la confiance en Dieu conduit à la confiance dans les hommes. Esdras sait qu'il peut compter sur ceux qui, comme lui, craignent l'Éternel et qui se savent sous son regard. Il répartit donc l'or, l'argent, tous les objets précieux qu'il emporte pour l'usage du Temple, entre un certain nombre d'hommes fidèles, « consacrés eux-mêmes à l'Éternel » (8: 24-30). Et ceux qu'il honora ainsi montrèrent qu'ils avaient, comme lui, le respect de la foi de Dieu et qu'ils la mettaient en pratique. Ils gardèrent soigneusement et scrupuleusement le dépôt qui leur était remis et qui, après vérification (8 : 34), fut placé dans le trésor du temple, à l'arrivée à Jérusalem.

Prenons donc exemple sur cet homme de foi : Esdras que dès la jeunesse nous appliquions notre coeur à étudier la loi de l'Éternel et à la mettre en pratique (7 : 10). Et souvenons-nous du conseil : « Exerce-toi à la piété.., car la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir » (1 Tim. 4 : 7).


ROGER BORNAND.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 26 novembre. - Environ quatre-vingts ans après le premier retour, il y en eut un second, au temps du roi de Perse Artaxerxès Longue-main. Les Israélites eurent pour les conduire un homme très remarquable : c'était Esdras. Il méritait son nom, qui signifie « secours », car il fut d'un grand secours à ses compatriotes, grâce à ses vertus.

Sa sagesse (Esdr. 7 : 1-10). - Descendant d'Aaron, Esdras était sacrificateur comme son ancêtre, et très « versé dans les Écritures ». Il ne s'était pas borné à les étudier ; il obéissait à ce qu'elles commandent et les enseignait à ses compatriotes ; il était donc excellent pasteur et moniteur. C'est pourquoi « la bonne main du Seigneur fut sur lui » pour le bénir : une multitude d'Israélites se décidèrent à rentrer avec lui dans leur pays ; et il obtint du roi tout ce qui lui était nécessaire pour le voyage. - Heureux celui qui prend plaisir en la loi de l'Éternel, ... tout ce qu'il entreprendra réussira (Ps. 1 : 2, 3).

Sa confiance en Dieu (Esdr. 8 : 21-23). - Esdras aurait pu obtenir des soldats pour l'accompagner et le protéger, de Babylonie en Palestine. Mais il avait dit au roi que Dieu prend soin de ses enfants, et il aurait eu honte de paraître en douter en demandant une escorte. En revanche, avant le départ, il rassembla autour de lui, près d'un fleuve. tous ses compagnons de voyage ; ils jeûnèrent, demandant à Dieu le pardon de leurs péchés et son secours pendant le voyage, - Quand vous partez pour l'école, ou pour une course avec papa et maman, ou quand vous commencez la journée, ce qui est aussi un voyage, demandez à Dieu de vous protéger, et il sera avec vous ; sa bonne main sera sur vous. confie-toi en l'Éternel de tout ton coeur, dit la Bible.

Sa prudence (Esdr. 8 : 24-30). - Esdras avait reçu du roi, des officiers et magistrats du roi, et des Juifs restés en Babylonie de nombreuses offrandes pour la maison de Dieu à Jérusalem. Il choisit douze hommes d'entre les chefs des Juifs, compta devant eux tous ces objets (v. 26-27) et les remit à leur garde, leur recommandant d'en prendre grand soin (comme plus tard Jésus choisit douze apôtres et leur remit le soin de porter son Évangile dans le monde). - Confiez-vous en Dieu, mais en vous appliquant à faire vous-mêmes toutes choses avec ordre, à ne rien négliger, ni oublier. Que toutes choses se fassent avec ordre, dit saint Paul.

Sa fidélité (Esdr. 8 : 30-36). - Ils partirent, et Dieu les accompagna, les préservant de toute embûche de l'ennemi. Arrivés à Jérusalem, après s'être reposés trois jours, Esdras et les douze remirent fidèlement tout ce qui leur avait été confié et remercièrent Dieu. Esdras vécut longtemps à Jérusalem. Plein de zèle pour le Seigneur, il fit observer les lois de Dieu aux Israélites du pays qui s'en étaient écartés, nomma des magistrats pour rendre la justice et fit de sages règlements pour établir l'ordre à Jérusalem. Ainsi il fut une grande bénédiction dans le pays. - Qui sait ? Si dès maintenant, vous confiant en Dieu et écoutant sa parole, vous lui êtes fidèles dans les plus petites choses, peut-être, quand vous serez grands, vous serez comme Esdras une bénédiction dans votre pays ; ce sera une grande gloire ; mais ce qui est plus précieux encore, vous serez bénis de Dieu.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Un homme de, foi
(Esdras 7: 1-10 ; 8: 21-36.)
Versets à apprendre :
La main de notre Dieu est pour leur bien sur tous ceux qui le cherchent. (Esdras 8 : 22.)
Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. (1 Pierre 5 : 7.)
Confie-toi en l'Éternel de tout ton coeur. (Prov. 3 : 5)

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