Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(19 NOVEMBRE.)

La destruction de Jérusalem et l'exil. Les menaces de Dieu se réalisent.


Jér. 52 : 1-16 ; Psaume 137.

Cantiques N° 4 et 43.


La prise de Jérusalem.
- Nous avons vu, dans la leçon précédente déjà, les armées de Nébucadnetzar, roi de Babylone, devant les murs de Jérusalem. C'est le dernier siège, ce sont les convulsions suprêmes du royaume de Juda. La capitale va tomber; le temple, les palais seront détruits et le roi emmené en captivité.

Jérémie est toujours en prison. On l'interroge encore; on admire son inébranlable fermeté. Les bourreaux sentent, souvent, la grandeur et la droiture d'âme de leurs victimes. Le centenier, au pied de la croix du Calvaire, n'a-t-il pas dit, en voyant Jésus expirer : « Certainement, celui-ci était Fils de Dieu » (Marc 15 : 39). C'est ainsi qu'on rendait aussi involontairement hommage à Jérémie, tout en s'irritant de ses paroles et en le retenant en prison. Le roi lui-même l'avait fait conduire près de lui, afin de l'entendre. Mais le prophète, ferme dans sa conviction que le péché conduit au châtiment et que seule la repentance peut attirer le pardon et la miséricorde de Dieu, continue à annoncer la prise de la ville, la fin du royaume.

Dans la cité régnait l'agitation d'une ville assiégée. On espérait en le secours du roi d'Égypte. Quand l'armée des assiégeants dut marcher à la rencontre des troupes du pharaon, ce fut un soulagement, une allégresse, que seul Jérémie n'a pas partagés. La sentence, à ses yeux, est prononcée ; elle s'accomplira : « Maison de David ! Ainsi parle l'Éternel : Rendez la justice dès le matin, et délivrez l'opprimé des mains de l'oppresseur, de peur que ma colère n'éclate comme un feu et ne s'enflamme sans qu'on puisse l'éteindre, à cause de la méchanceté de vos actions. Voici, j'en veux à toi, ville assise dans la vallée, sur le rocher de la plaine, dit l'Éternel » ( 21: 12-13). « Voici, je livre cette ville entre les mains de Nébucadnetzar, roi de Babylone, et il la prendra. Les Chaldéens qui attaquent cette ville vont entrer, ils y mettront le feu et ils la brûleront, avec les maisons sur les toits desquelles on a offert de l'encens à Baal afin de m'irriter. Car les enfants d'Israël et les enfants de Juda ont fait, dès leur jeunesse, ce qui est mal à mes yeux » (32 : 28-35).

Bientôt, en effet, les Chaldéens reviennent. Ils ont vaincu l'armée des Égyptiens et le siège continue. Une foule de fugitifs de la campagne et des petites villes s'était entassée dans la capitale. La détresse, la famine y règnent, avec toutes les horreurs qu'elles peuvent provoquer dans un peuple au désespoir et luttant pour sa vie.

Enfin, dans l'été de l'année 586, une brèche est faite à la muraille, et les assaillants, comme un torrent déchaîné, se répandent dans les rues. Le roi Sédécias et la cour tentent de s'enfuir. Ils sont bientôt rejoints dans la plaine de Jéricho. Nébucadnetzar, qui était resté à Ribla, scelle sa victoire avec une cruauté que les hommes n'ont pas encore complètement désapprise et reniée aujourd'hui. Les fils de Sédécias sont égorgés devant lui ; puis on crève les yeux du roi de Juda, afin qu'ils se ferment sur cette horrible vision, la dernière qu'il ait contemplée. À Jérusalem, le temple, le palais du roi, les maisons princières sont incendiées et les murailles abattues (52 : 10, 11, 13, 14).

Les chefs religieux et les magistrats furent aussi mis à mort ; le temple pillé ; et un fort contingent de Judéens emmenés en Babylonie, comme on l'avait déjà fait dix ans auparavant.

Jérémie a vu s'accomplir les menaces dont l'Éternel l'avait chargé. On a abattu, détruit, arraché, ruiné, ainsi que l'Éternel l'avait dit, lorsqu'il l'avait appelé à devenir son prophète (1 : 10). Prisonnier alors, il fut délivré et laissé libre de demeurer dans sa patrie. Son ardent désir était d'y rester, parce qu'il sentait que c'était là que son peuple devait reprendre vie, retourner à l'Éternel, délaisser ses fautes et s'engager sur le chemin de l'obéissance. Mais des troubles éclatèrent. De nombreux Judéens désiraient chercher un refuge en Égypte ; ils contraignirent Jérémie à les accompagner. Et la tradition rapporte que le vaillant prophète, insulté, méprisé, emprisonné tant de fois, périt finalement sous les coups de ses concitoyens.

L'exil.
- Tout s'est accompli comme les prophètes l'avaient annoncé. Non pas que toutes leurs prédictions se soient réalisées à la lettre. Mais le message spirituel qu'ils avaient proclamé s'est montré vrai, dans ce qu'il contenait d'essentiel : la menace du châtiment, d'un châtiment inévitable et mérité par des infidélités innombrables, une infidélité incessante et toujours renouvelée.

La plus grande partie du peuple resta toutefois dans le pays, à Jérusalem, dans les bourgs et dans les campagnes. On estime à un quart de la population le nombre de ceux qui avaient pris le chemin de l'exil. Car ce n'est pas une captivité, mais un exil.

Les habitants de Jérusalem et de Juda déportés en Babylonie pouvaient y vaquer à leurs affaires, se livrer au commerce, à divers métiers, à l'agriculture dans un pays plus fertile que le leur. Ils vivaient en petites colonies probablement, près du fleuve du Kebar (Ezéchiel 1 : 1) par exemple.

Mais combien amères étaient leurs pensées. Ils ont laissé derrière eux une bonne partie de leurs biens, car même traités avec plus de bienveillance que les tragiques caravanes d'Arméniens chassées par les Turcs, qu'ont-Ils bien pu emporter ? Ils ont quitté leurs demeures, celles où Ils étaient nés ou avaient fondé leur famille ; Ils ont abandonné des parents, des amis. Et, enfin, ils sont loin des lieux où ils pouvaient offrir des sacrifices à leur Dieu. Comment le servir ici, en pleine terre païenne, en face de ces sanctuaires remplis d'idoles. L'Éternel entendra-t-il leurs prières, exaucera-t-il leurs voeux ?

Le Psaume 137 exprime ces sentiments douloureux, ce mal du pays qui rend les coeurs lourds et qui clôt les bouches. « Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion » (vers. 1). Les vainqueurs auraient aimé entendre quelque chant de leur pays. Chaque peuple a ses « lieds », dont la musique et les paroles traduisent les sentiments profonds et révèlent le caractère intime d'une race. Mais les exilés se taisaient : « Comment chanterions-nous les cantiques de l'Éternel sur une terre étrangère ? » (vers. 4). Ils ne l'auraient pas pu, parce que leur coeur aurait éclaté. Ils ressemblaient à ces Suisses, en service étranger, devant lesquels on n'osait, ni jouer, ni chanter le « Ranz des vaches », de peur que le mal du pays et le découragement s'emparent d'eux et les poussent à déserter.

Ces sentiments douloureux n'étaient pas les seuls qu'ils éprouvaient. Notre psaume se termine sur une note aiguë, déchirante, cruelle, qui appelle la vengeance sur les ennemis victorieux. Ne condamnons pas trop ceux qui pouvaient penser ainsi. Souvenons-nous de leur souffrances, de leur ignorance encore ; et n'oublions pas toutes les paroles de représailles prononcées, tous les actes accomplis au cours de la guerre actuelle (bombardement par des avions, mesures sévères contre les prisonniers, que les communiqués officiels de l'un ou de l'autre parti disent être des représailles). Cherchons, d'un effort sincère, à dominer en nous toute impulsion qui pourrait obéir à un motif semblable, en regardant à Celui qui a dit « Aimez vos ennemis » et « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. »

La leçon de l'épreuve.
- L'exil fut une longue et dure école. Dure, nous venons de dire pourquoi, Longue, car les années passèrent, passèrent et s'accumulèrent, avant que vint le moment du retour, qui fera le sujet de notre Prochaine leçon.

Avant la ruine de Jérusalem, les exilés du premier convoi (597) escomptaient déjà leur retour dans leur patrie. Mais Jérémie leur envoie un message pour leur dire de ne pas se bercer d'illusions trompeuses. « Bâtissez, plantez, leur écrivait-il ; mariez-vous et multipliez. Recherchez même le bien de la ville où vous êtes établis » (Jér., ch. 29).

Il fallut bien, peu à peu, se rendre à l'évidence. Au lieu de l'impatience, des murmures des espoirs vains, on s'habitua à la situation, sans l'accepter et sans cesser de regarder du côté de Jérusalem. N'est-ce pas dans cette direction que se tournait l'exilé pour prononcer ses prières ? « Si je t'oublie, Jérusalem, que ma droite m'oublie ; que ma langue s'attache à mon palais, si je ne me souviens de toi » (Ps. 137 : 5, 6). (N'oubliez pas d'expliquer l'expression : « que ma langue s'attache à mon palais » ; une catéchumène m'a dit à ce propos, l'hiver dernier, que le « palais », dont il est question ici, est « une grande maison ».)

L'exil, après la ruine de Jérusalem, fut surtout une prédication puissante de la fidélité de l'Éternel. « Les menaces de Dieu se réalisent » dit le titre de notre leçon.

Les prophètes avaient répété, avec conviction et avec douleur, ce que l'apôtre Paul a si bien résumé en ces mots : « Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Gal. 6 : 7). Les Israélites l'ont éprouvé bien durement. Malgré l'avertissement solennel et pressant des prophètes, les générations passaient, et l'on retombait toujours dans les mêmes erreurs. La patience de Dieu a un terme. Ce terme était venu pour Juda et Jérusalem et le châtiment est tombé sur les coupables.

N'avons-nous rien à apprendre de cette leçon ? Ne sommes-nous pas souvent, sourds et aveugles, comme le peuple d'Israël ? N'allons-nous pas notre chemin, à notre idée, alors même que nous voyons nettement la direction différente que Dieu nous indique ? Avertissement redoutable, que nous devons entendre, que nous devons faire entendre à nos enfants. « On ne se moque pas de Dieu, » Le péché est une désobéissance et entraîne une punition. La punition viendra, soyons-en assurés ; les faits que nous étudions ensemble nous le redisent énergiquement.

Mais Dieu n'est pas fidèle seulement dans l'exécution de ses menaces. Fidèle il l'est toujours, il l'est partout. Et le peuple qui a vu comment Dieu mettait à exécution ses menaces, s'est pris à espérer aussi dans l'accomplissement des promesses. Il y a miséricorde pour ceux qui se repentent ; il y a secours et force pour ceux qui sont fidèles. Dieu a envoyé à son peuple, non pas à ceux qui étaient demeurés dans le pays de Juda, mais aux exilés en Babylonie, deux grands serviteurs pour leur dire cela : Ezéchiel et le Second Esaïe.

Que ce soit là, pour nous aussi, la conclusion de cette leçon : Dieu est fidèle. Il punit, parce qu'il a dit que tout péché mérite un châtiment ; mais il pardonne quand on revient à lui et il bénit plus encore qu'il n'a châtié ; car « Dieu est amour. »

Elle est aussi pour nous cette parole que l'Éternel adressait à son peuple en exil, par la bouche d'Ezéchiel : « Dis-leur : Je suis vivant, dit le Seigneur, l'Éternel. Ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël ? » (Ezéch. 33 : 11.)

RG. B.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 12 novembre - quand Dieu parle, on doit l'écouter. C'est ce que ne firent pas les Israélites du royaume de Juda. Dieu leur parla par les prophètes, en particulier par Jérémie, afin de les amener à renoncer à leurs péchés, idolâtrie, amour des richesses, luxe, ivrognerie, etc., et à obéir à ses commandements, Mais ils continuèrent à désobéir, s'irritèrent contre Jérémie, comme il vous arrive peut-être quelquefois de vous irriter contre maman, de crier, de frapper du pied, jusqu'à ce qu'elle soit obligée de vous punir. Voyez quelles en furent pour eux les affreuses conséquences.

1.
Jér. 52 : 1-13. - Dieu permit que Nébucadnetzar, roi de Babylone vînt occuper leur pays avec une puissante armée qui assiégea Jérusalem. Bientôt les habitants n'eurent plus rien à manger et souffrirent de la faim. Au moyen d'instruments de guerre des canons n'étaient pas encore inventés), l'armée de Nébucadnetzar fit tomber les murs qui protégeaient la ville. - Le roi de Juda, Sédécias et ses soldats essayèrent de s'enfuir pendant la nuit, mais les ennemis les poursuivirent et les atteignirent près du Jourdain. Sédécias fut amené à Nébucadnetzar, qui fit égorger ses fils en sa présence, puis lui fit crever les veux, le fit lier avec des chaînes d'airain, l'emmena à Babylone, le mit en prison et le laissa jusqu'à sa mort. - Un grand nombre d'autres juifs (Jér. 52 : 30) furent emmenés avec lui en Babylonie, laissant en ruines Jérusalem, dont les Chaldéens avaient brûlé le temple, le palais du roi, les principales maisons, et détruit les murailles (Jér. 52 : 12-14).

2.
Ps. 137). - Les Israélites étaient bien punis de leur révolte contre Dieu. Ne seriez-vous pas malheureux si des méchants, après avoir brûlé la maison où vous demeuriez, vous faisaient aller, vous et vos parents, vivre en exil dans leur pays ? Si alors ils vous disaient : « Chantez-nous les cantiques que vous chantiez dans votre pays à l'école du dimanche avec vos moniteurs et vos monitrices », peut-être, en pensant à votre ville, à votre village, au lac, aux montagnes que vous ne pourriez plus voir, au lieu de chanter, vous mettriez-vous à pleurer ? C'est ce que faisaient les Juifs à Babylone. Écoutez quelques versets d'un psaume que l'un d'eux composa alors - lire les versets 1 à 6 du psaume 137. - Il leur fallut longtemps pour se soumettre au châtiment de Dieu, et ce fut d'abord la haine contre leurs. ennemis victorieux qui remplit leurs coeurs (Ps. 137 : 7-9). Mais l'épreuve finit par produire des fruits meilleurs : ils se convertirent à l'Éternel qui, au bout de soixante-dix ans, leur envoya un libérateur et les fit rentrer dans leur pays.

La désobéissance est tôt ou tard suivie du châtiment, tandis que Dieu bénit ceux qui se confient en lui et lui obéissent. Ne soyez donc pas de ceux auxquels il doit dire : J'ai appelé, et vous n' avez point répondu ; rien n'est plus attristant pour lui, en même temps que dangereux pour vous. Il vous dit : « Mon enfant, donne-moi ton coeur... garde mes commandements. » Il vous faut l'écouter et obéir. Que ce soit vrai, ce que vous chantez :

Je viens à toi, mon Père - Je viens avec bon heur
T'adresser ma prière - Et te donner mon coeur.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : La destruction de Jérusalem et l'exil. Les menaces de Dieu se réalisent.
(Jér. 52 : 1-16 ; Psaume 137.)
Versets à apprendre :
Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, que je n'aie pas fait pour elle ! Pourquoi, quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais ? (Esaïe 5 : 4)
J'ai appelé, et vous m'avez point répondu, j'ai parlé, et vous n'avez point écouté. (Esaïe 65: 12.)
J'ai appelé, et vous n'avez point répondu. (Esaïe 65: 12.)

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