Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(5 NOVEMBRE.)

La Réformation en Belgique. État actuel.


Cantiques : N° 137 et 134.


Introduction. - La Belgique occupe aujourd'hui, dans les préoccupations du monde, une place qui n'est nullement en rapport avec ses dimensions et son importance. Les événements qui s'y déroulent depuis plus de deux ans, expliquent suffisamment cet intérêt passionné, sans qu'il soit nécessaire d'entrer dans les détails. Ce n'est, d'ailleurs, pas ici le lieu de le faire.

Mais il y a, en Belgique, des coreligionnaires, auxquels notre coeur pense avec amour, avec une profonde sympathie. C'est notre devoir d'y penser, parce que leur situation matérielle est fort difficile. Ces communautés, composées dans leur majeure partie d'ouvriers, n'ont pas les ressources nécessaires à leur existence matérielle ; elles les ont maintenant moins que jamais, après plus de deux ans de guerre. Et notre concours financier, notre sympathie, nos prières doivent les appuyer dans leur grande épreuve et dans leurs difficultés immenses. Le protestantisme belge nous intéresse encore tout spécialement, - et cela explique que le cri de douleur de la Belgique ait trouvé tant d'écho en Suisse, - parce que bon nombre des pasteurs qui ont prêché l'Évangile dans ce pays, ou qui y dirigent des Églises protestantes sont originaires de la Suisse romande. Un lien particulièrement doux et fort unit ces communautés aux nôtres ; elles sont, tout spécialement en ce qui concerne « l'Eglise missionnaire beige », un peu les enfants du protestantisme romand. C'est la raison pour laquelle nous voulons apporter en ce jour notre ardente sympathie à nos frères dans l'épreuve.

Les moniteurs et les monitrices, qui désireraient faire précéder leur leçon d'une lecture biblique, pourraient choisir le premier chapitre de la 1re épître aux Thessaloniciens (v. 2 à 10).
Les prières que l'apôtre adressait à Dieu pour ses chers amis et frères de Thessalonique, nous devons les présenter au Père céleste pour nos frères de Belgique. Et quelques-unes des louanges qu'il disait d'eux, nous pouvons les répéter à l'occasion des communautés belges. Nous savons parfaitement l'imperfection des hommes et de ce qui est humain ; nous connaissons les faiblesses et les lacunes de ces Églises de Belgique. Mais on doit louer cependant, comme Paul le faisait des Thessaloniciens, leur charité (on donne généreusement dans ces milieux), la fermeté de leur espérance et aussi l'ardeur conquérante de leurs convictions. Dès l'origine, le protestantisme belge a été vivant, ardent, conquérant, jusqu'au moment où il fut écrasé et noyé dans le sang. Sorti de cette longue période d'impuissance et d'anéantissement, il a repris sa marche en avant avec un zèle nouveau. Il y a, dans les Églises belges, une ferveur et une vie, que beaucoup de nos communautés plus anciennes peuvent leur envier.

La Réformation. - Au début du XVIe siècle, les Pays-Bas, y compris le royaume de Hollande d'aujourd'hui et une partie du Nord de la France, possédaient une civilisation avancée et une organisation communale fort indépendante. La Renaissance et l'imprimerie contribuaient à y répandre le goût des choses de l'esprit. Il suffit de rappeler les noms du savant Érasme, qui appartint à l'Université de Louvain, des imprimeurs dont les presses ont livré des oeuvres qui font aujourd'hui encore, par leur beauté typographique, la joie des amateurs : Plantin à Anvers et la dynastie des Elzévirs en Hollande.
Mais il y avait autre chose encore, qui explique le succès des idées de la Réformation dans ces contrées : ou était profondément religieux, et les questions de cet ordre éveillaient toujours un grand intérêt.

Il ne faut donc pas s'étonner si l'on eut promptement connaissance des idées de Luther dans ce pays. Le moine augustin de Wittemberg, qui allait devenir le premier Réformateur, avait affiché ses 95 thèses le 31 octobre 1517 à la porte de l'église de cette ville. C'est en souvenir de cet acte que les Églises protestantes du monde entier célébreront l'année prochaine (en 1917) le quatre centième anniversaire de la Réformation. Ces thèses étaient principalement dirigées contre la vente des indulgences (rémission totale ou partielle de la peine encourue par le péché, par le moyen des mérites surabondants de Jésus et des saints) Luther condamnait ces pratiques, qui attribuaient le pardon à des oeuvres méritoires ; or le pardon est gratuit et s'obtient par la foi. C'est surtout une profanation de vendre le pardon, comme le faisaient les marchands d'indulgences au nom du pape.

Luther ne s'en tint pas à ses thèses et publia d'autres ouvrages du même ordre peu après. L'imprimerie contribua à les répandre. Ils parvinrent assez vite dans les Pays-Bas, puisque en 1519 déjà les écrits de Luther étaient brûlés solennellement à Louvain, sur l'ordre des docteurs de cette Université. Mais si on les brûlait, c'est qu'ils étaient dangereux et trouvaient des esprits très disposés à les approuver et à en accepter les idées.

Le principal foyer de la foi nouvelle se trouvait à Anvers dans le couvent des Augustins de cette ville. Luther appartenait à cet ordre monastique ; et l'on comprend que ses idées s'y répandirent facilement. Le couvent d'Anvers avait à sa tête Jacques Praepositus, originaire d'Ypres (Louvain, Ypres, Anvers.... que de noms qui ont joué un rôle dans le passé et... aujourd'hui !) Ce Praepositus avait été élève de Luther à Wittemberg et il en proclamait ouvertement les idées.

Ce couvent eut aussi l'honneur de voir sortir de ses murs les premiers martyrs de la Réforme en Belgique. Les autorités ecclésiastiques s'émurent bientôt de tant d'indépendance ; le couvent fut vidé ; portes et fenêtres murées, cloches enlevées et moines emprisonnés. Trois d'entr'eux, plus fermes que les autres, moururent pour leur foi. Lambert Thoren fut étranglé dans son cachot ; Jean Voes et Henri van Esschen furent brûlés vifs, à Bruxelles, le 1er juillet 1523. Fidèles jusqu'à la fin, on les entendit murmurer encore, au milieu des flammes, le nom du Seigneur Jésus.

Progrès et persécutions. - Nous ne pouvons songer, ici, à décrire les grandes étapes de l'histoire de la Réformation dans les Pays-Bas. Quelques faits, quelques noms suffiront.

En 1520 paraissent les deux premiers édits de Charles Quint, contre l'hérésie de Luther. Ces édits portent le nom de placards, Le premier est du 20 mars ; le second, signé à Worms, le jour même où l'empereur mettait Luther au ban de l'empire, est du 8 mai de la même année. Les menaces du pouvoir deviennent toujours plus sévères : défense de posséder les écrits réformés, défense de se rendre aux prêches. En 1529, un nouvel édit, plus violent encore, interdit la lecture des écrits de Luther, l'assistance aux réunions hérétiques, même la possession d'un Nouveau Testament non autorisé ; le coupable sera condamné à mort : « à savoir les hommes par l'épée, les femmes par la fosse, les relaps par le feu. »

C'est ainsi que mourut, par exemple, Antoinette van Roesmals, enterrée vivante à Louvain.
C'est ainsi que mourut Juste van Ousberghen, un simple pelletier, plein de foi et de courage pour prêcher l'Évangile. Il travaillait souvent pour les moines, aux robes desquels il mettait des fourrures. Un jour qu'il besognait à la porte d'un couvent, l'officier de justice se jette sur lui et le trouve porteur d'un Nouveau Testament et de quelques écrits de Luther. Il n'en faut pas plus pour le faire mettre en prison. On ne put obtenir de lui la rétractation de ses idées. « Je me garderai bien, dit-il, de renier sur la terre, devant les hommes, la vérité éternelle de Dieu, puisque je désire qu'elle me rende témoignage devant le Père au ciel. » Condamné à être brûlé vif, il s'écria : « Je sens en moi une grande lumière, qui me réjouit d'une joie inexprimable. Je ne désire maintenant autre chose que de mourir pour être avec Christ. »

Et, pourtant, l'Évangile se répandait ; on le lisait avec joie et avec reconnaissance ; on priait et chantait les louanges de Dieu. Il y eut, à certaines époques, des cultes en plein air qui attiraient des milliers d'auditeurs, venus souvent de fort loin. Le 14 juin 1565 le prêche tenu près de Gand groupa près de sept mille personnes.

Le zèle des néophytes se manifesta parfois avec une grande et regrettable violence ; c'est ainsi qu'en 1566 on détruisit les statues et les autels, des oeuvres d'art magnifiques, dans des centaines d'églises catholiques. Vers la fin du XVIe siècle, de 1576 à 1585, les protestants dominèrent en Belgique ; ils avaient la majorité dans certaines grandes villes et les magistrats étaient des leurs.

Mais l'Inquisition et le roi d'Espagne n'avaient jamais désarmé. Après Charles-Quint ce fut le sombre Philippe Il. La destruction des images et des statues, dans les églises, par les iconoclastes, n'était qu'un geste de vengeance exaspérée par les persécutions, qui ne faisaient que croître et s'étendre. Le plus terrible de ces bourreaux fut le duc d'Albe, qui gouverna les Pays-Bas de 1567-1576 et fit condamner entre autres les comtes d'Egmont et de Hornes. Il établit, pour juger les hérétiques, un Conseil des troubles, que le peuple appela Conseil du sang. Ce Conseil fit périr, à lui seul, environ sept mille personnes de la main du bourreau. Et c'est à ce monstre qu'est le duc d'Albe, que l'on a songé, il y a quelques années, à élever un monument en Belgique, comme au défenseur de la foi catholique. M. Jean Meyhoffer, qui a consacré à ces questions historiques, un livre fort intéressant et appuyé sur une documentation très minutieuse (Le Martyrologe des Pays-Bas : 1523-1597) arrive au chiffre de 18 à 20 000 martyrs, morts de la main du bourreau, dans les Pays-Bas. Il ne comprend pas dans ce total les victimes des massacres en masse, ni ceux qui tombèrent dans les combats pour leur foi et pour la liberté. Car la Belgique a déjà connu, à d'autres époques, la lutte et les sacrifices pour la liberté, comme aujourd'hui.

Faut-il s'étonner, après cela, que la Réformation fut vaincue ? Il y eut un temps, dit le professeur Paul Frédéricq, où il semblait à peu près certain que notre patrie deviendrait un pays protestant, comme le sont de nos jours la Hollande, l'Angleterre, l'Écosse, la majeure partie de l'Allemagne, et de la Suisse, le Danemark, la Norvège, la Suède, et la Finlande. » Comment ce développement a-t-il été entravé, anéanti ? « Rome et l'Espagne y sont parvenues en peu d'années par les persécutions et par la force des armes, par le bûcher, par l'échafaud, par la potence, par le glaive, par la fosse, par le banc de torture, par les champs de bataille, par les sièges, par les incendies et les pillages, par l'extermination et le bannissement en masse, par tous les moyens que réprouve l'Évangile. » (Prof. Paul Frédéricq.)

Nous avons cité les premiers martyrs de la foi évangélique, en 1523 ; nommons la dernière, une humble servante. Anne van den Hove. Condamnée à être enterrée vive, à cause de sa foi, elle se jeta aux pieds de ses juges, implorant une peine moins cruelle. Mais elle refusa d'abjurer. Rien n'ébranla ses convictions humbles et fortes ; elle répétait à toutes les tentatives : « Celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ». Et la barbare sentence fut exécutée le 15 juillet 1591.

Le crépuscule. - Est-il surprenant après cela que la Réforme, - qui avait jeté de si vigoureuses racines dans le sol des Pays-Bas et produit des hommes remarquables, comme Pierre Dathénus, le traducteur des Psaumes et Guy de Brès, le rédacteur de la profession de foi des Églises belges, - ait disparu à la fin de ce XVIe siècle qui avait vu sa naissance et sa floraison ?

Les fidèles, et parmi eux les meilleurs, les plus forts, les plus convaincus, étaient morts par milliers. D'autres, en plus grand nombre, avaient émigré en Hollande et en Allemagne. Au moment où les Espagnols rentrèrent à Gand, en 1584, on délivra dans cette ville 6000 sauf-conduits pour la Hollande et la Zélande. Et les autres, les plus faibles, peu à peu se soumirent.

C'est ainsi que passa le temps du gouvernement de l'archiduc Albert d'Autriche et de son épouse Isabelle, infante d'Espagne, tous deux fervents défenseurs et restaurateurs du catholicisme. Sous Joseph II, sous la domination française, il y eut un peu plus de liberté. Cependant il faut arriver au XIXe siècle pour voir la lumière de l'Évangile jeter de nouveaux feux après ce long crépuscule.

Mais tout n'était pas mort ; la foi si vivante des martyrs du XVIe siècle subsistait dans bien des coeurs et réchauffait encore quelques communautés secrètes, qui persistèrent jusqu'à nos jours. « L'Union des Églises protestantes, » - le grand groupement protestant belge à côté de « l'Eglise missionnaire, » - a l'insigne honneur de compter parmi ses communautés des Églises qui remontent jusqu'à ces temps héroïques, et où jamais la flamme de l'Évangile ne s'éteignit : Maria-Hoorebeke, Bongy (près Tournai), Dour et Hodimont (près Verviers), Le mouvement avait été trop puissant, trop ardent pour mourir! il attendait seulement des jours meilleurs pour renaître.

Le réveil. - Il survint après la naissance de la Belgique indépendante, en 1830. Sa constitution proclamait la liberté des cultes et de leur exercice public. Rien ne pouvait plus entraver la prédication de l'Evangile.

En 1837, un agent de la « Société biblique britannique et étrangère » M. W. Tiddy, fondait à Bruxelles, avec quelques amis, un Comité d'évangélisation, dont l'oeuvre devait grandir et, finalement, prendre dès 1849, le nom d'Eglise missionnaire belge. Ce nom exprime le caractère nettement conquérant de cette oeuvre. De leur côté les Églises que nous avons nommées, et quelques autres, se fédéraient en 1839 sous le titre d'Union des Églises protestantes de Belgique; cette fédération voulait, d'abord, simplement réunir et instruire les protestants qu'elle groupait. Mais dès 1844, elle créait aussi un Comité synodal d'évangélisation.

Depuis lors de nombreuses communautés furent fondées. De vaillants apôtres des principes de la Réformation travaillèrent avec zèle et avec foi. Les progrès ne peuvent se comparer à la marche conquérante de la Réformation au XVIe siècle. Mais, au début de ce siècle, il y avait environ 33 000 membres dans les deux Églises que nous venons de nommer, auxquels il faut ajouter d'autres groupements protestants assez petits et les Églises de nationalité étrangère : allemandes, anglaises, hollandaises, norvégiennes. On estime à une cinquantaine de mille le nombre de protestants en Belgique, sur 7 1/2 millions d'habitants.

Ces Églises sont, en général, très vivantes. Elles seraient beaucoup plus nombreuses, si elles n'avaient pas vu de fort contingents, et parmi eux leurs meilleurs membres, émigrer au delà des mers. Mais elles travaillent, elles luttent, elles prient. Elles veulent vivre et grandir. De là ces courses d'évangélisation, où l'on s'arrête sur la place publique d'une localité voisine, pour chanter des cantiques et annoncer l'Évangile : ces distributions de traités, de livres saints. Une société de mission, fondée il y a quelques années, organisait la prédication de la foi chrétienne aux noirs de la grande colonie africaine de la Belgique, le Congo.

Avec le peuple tout entier, les Églises belges sont maintenant dans le creuset de l'épreuve. 2000 jeunes hommes de ces communautés sont à l'armée. Un bon nombre d'entre eux sont tombés. L'existence matérielle est, actuellement, fort difficile, et les souffrances sont souvent terribles. Mais les cultes ont continué. Même le premier dimanche de la guerre, en août 1914, au milieu du bouleversement général, ils ont été célébrés partout, mais dans quels sentiments d'anxiété et de ferveur ! Et, en bien des endroits, les progrès spirituels sont aujourd'hui sensibles. Il y a plus de vie, chez ceux que l'épreuve a réveillés ; il y a plus de besoins chez beaucoup d'autres, qui cherchent un appui plus haut que la force et la sagesse des hommes. Un journal religieux créé depuis la guerre (Vers la Lumière), - les autres périodiques protestants ont disparu dans la tourmente, - distribué ou vendu à des milliers d'exemplaires, apporte à la foule les consolations et les paroles d'espérance puisées dans la Parole de Dieu. Les cultes publics, en certaines localités, sont extrêmement fréquentés.

Mais nos regards s'arrêtent là ! L'avenir est voilé devant nos yeux. Que deviendront ces Églises protestantes après la guerre ? Dieu le sait ! Mais nous pouvons espérer qu'elles seront dignes des ancêtres, des héroïques témoins du XVIe siècle, et qu'une belle tâche leur est réservée.
La nôtre à leur égard est claire et précise. Nous leur devons une sympathie qui ne se lasse pas, une générosité que les circonstances rendent plus fidèle et plus large que jamais. Et nous recommanderons à Dieu, dans nos prières, tous ces frères dans la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, qui vivent de si tragiques heures et passent par de si terribles épreuves.

ROGER BORNAND,




Pour les petits.

Vous avez toits entendu parler de la Belgique envahie par les armées allemandes. Ce pays, bordé au nord-ouest par l'Océan, est grand comme la Suisse. Il est arrosé par les canaux et des courants d'eau en grand nombre, Il n'a pas de montagnes, mais il a de belles plaines fertiles couvertes de pâturages, de champs, de plantages et de forêts. On y voit beaucoup d'usines, de verreries, de fabriques de machines beaucoup de manufactures de tissus, de dentelles, et des mines où des milliers de mineurs passent la journée à extraire la houille qui nous chauffe en hiver. Les Belges ont souffert et souffrent beaucoup pendant cette horrible guerre : récoltes, fabriques, mines, tout leur a été pris ; des villes et des villages leur ont été brûlés et une multitude d'habitants emprisonnés, massacrés ou déportés. Combien nous sommes plus heureux !

1. Dans les siècles passés déjà, les Belges eurent beaucoup à souffrir. C'était au temps de la Réformation (expliquer). Leur pays était alors au pouvoir d'un méchant roi qui les persécutait, parce qu'ils vouaient devenir Réformés, c'est-à-dire lire la Bible et obéir à ses commandements. Il y eut alors de terribles scènes de désolation (1). Dans l'espace de quelques années, cinquante mille habitants furent décapités, noyés, brûlés ou pendus. - Au milieu de la nuit, quand toute la famille était couchée, des soldats arrivaient, enfonçaient la porte. Père et mère étaient saisis ; les enfants voyant leurs parents maltraités, garrottés, emmenés prisonniers, poussaient des cris, et pour les faire taire, les soldats les battaient, leur mettaient un bâillon sur la bouche. - Dans une petite ville était une famille pieuse de six personnes. Les ennemis de l'Évangile vinrent les saisir. Ils furent tous condamnés à être brûlés. Le bûcher fut élevé hors de ville. Pendant qu'on les y conduisait, ils poussaient des cris de joie. Puis, comme Paul et Silas à Philippes, ils se mirent à chanter ensemble leurs beaux cantiques : « Dieu est notre Père à toujours et à perpétuité et nous accompagnera jusqu'à la mort. » Arrivés au supplice, chacun d'eux, à l'exemple d'Étienne, mourut en invoquant le Seigneur Jésus.

2. Ces martyrs étaient des héros tout comme les Belges d'aujourd'hui défendent leur pays. Eux aussi servaient un roi non le roi Albert, mais Jésus-Christ. - L'un de ces héros s'appelait Gilles Tielmans, né à Bruxelles, Très aimé a cause de ses vertus. Il avait reçu de Dieu un bon caractère, un visage doux et modeste ; tout faisaient reconnaître en lui une âme sainte, destiné pour le ciel. Il employait la plus grande partie de son temps à visiter les malades, à recourir les pauvres, à réconcilier les gens désunis. Il disait que c'est déshonorant d'être oisif. Il avait appris le métier de coutelier ; avec son gain il donnait aux indigents pain, souliers, robes, remèdes. Il lisait assidûment la Bible. La peste éclata dans la ville ; il se mit alors à visiter les pestiférés, leur parlant du Sauveur, les servant de ses propres mains et de son argent. À une femme qui avait cinq enfants et en attendait un sixième, il donna son lit et coucha dès lors sur la paille. - Il fut pris, mis à la torture et condamné à être brûlé. Conduit jusqu'au bûcher par six cents soldats, il ôta d'abord ses souliers : « Donnez-les à un pauvre homme » dit-il. Puis il se mit à genoux, il pria ; les bourreaux allumèrent le bûcher, cet homme charitable fut consumé et ses cendres jetées à la rivière. Voilà un grand héros, qui est aujourd'hui au ciel.

3. Malgré tant de persécutions, il y a encore aujourd'hui en Belgique deux Églises protestantes, l'une qui cherche à réunir les protestants disséminés dans le pays, l'autre qui travaille surtout à enseigner la Bible à une multitude de pauvres Belges ignorants qui ne l'ont jamais lue, quoiqu'elle soit si nécessaire. Elle est la parole de Dieu, et Jésus dit : Ta parole est la vérité. Vous êtes heureux qu'on vous l'enseigne. On l'enseigne aussi aux petits protestants belges qui vont comme vous à l'École du dimanche. Depuis la guerre quelques-unes sont plus nombreuses qu'auparavant et les élèves sont très attentifs. - Prions pour tous ces Belges, grands et petits ; demandons à Dieu qu'il reconduise dans leur pays ceux d'entre eux qui sont exilés, qu'il en fasse partir les armées ennemies, qu'il y rétablisse la paix et la prospérité et y amène un grand nombre d'enfants à fréquenter les écoles du dimanche.

L. N.

 

Partie de l'élève.
SUJET : Réformation en Belgique, État actuel.
Versets à apprendre :
Le peuple qui dans les ténèbres voit une grande lumière. (Esaïe 9:1)
Jésus a dit : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. (Jean 8:12.)
Ta parole est la vie (Jean 17 : 17. )



1 Les détails qui suivent sont tirés de l'Histoire de la Réformation, par Merle d'Aubigné. 
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