Cantiques N° 66 et 64
Introduction. - C'est un petit
garçon de huit ans que Josias au moment
où il devient roi ; son père,
Amon, après deux ans de règne, - et
quel triste règne ! - meurt
assassiné par ses gens, dans son palais. Son
grand-père, Manassé, avait eu un
règne de plus d'un demi-siècle, aussi
long que néfaste. C'était le
paganisme dans toute son horreur, avec beaucoup de
sang répandu partout. Mais la mère de
Josias, Jedida (la bien-aimée) a dû
avoir une influence décisive sur son jeune
enfant. Faisons ce portrait : un petit
garçon, chéri de sa mère qu'il
vénère, élevé selon des
principes de piété profonde ;
plus tard, un grand garçon désireux
de bien faire, obéissant surtout, du nombre
de ceux qui ne croient pas déroger que de
servir plutôt que de commander et dont la
mère n'est pas la servante et encore moins
la martyre. Son éducation ? piété et droiture, - l'un ne
va pas sans l'autre ; - il marche droit, sans
détours. Heureuses ces mères, plus
heureux ces enfants !
I. Premiers devoirs. - La maison de
l'Éternel était dans un état
de délabrement pénible ;
Manassé et Amon n'avaient pas fait mieux que
l'ennemi qui avait saccagé le pays, et les
premières années du jeune roi furent
consacrées à préparer la
restauration du temple. Dans les troncs les
fidèles avaient déposé leurs
offrandes ; les plans étaient finis,
c'était le moment de se mettre à
l'oeuvre ; après les projets, leur
exécution, mais dans un esprit de
sérieux et de confiance qui touchent
d'emblée : on ne demandera pas de
comptes aux entrepreneurs et aux ouvriers, partant
du principe que ce que l'on fait pour son Dieu ne
peut être qu'honnêtement fait. En
serait-il de même de nos jours ? La
confiance de Josias avait peut-être sa source
dans ce que le jeune roi inspirait à son
peuple, par son sérieux et sa
dignité, la confiance qu'il en attendait.
Ce n'est pas d'une simple
réparation qu'il s' agira, puisqu'on va
pratiquer des fouilles d'où reviendra au
jour un vieux document poussiéreux :
une Bible, le code deutéronomique de
l'Ancien Testament, enfoui sous les
décombres et oublié depuis longtemps.
Qu'auriez-vous fait, devons-nous demander aux
enfants, de cette vieille Bible sans images ?
- Nous l'aurions donnée au
Musée !
Il. Après le temple, la Bible. -
Un jour, un pasteur visitant une paroissienne
était touché de ce que la bonne
vieille lui disait du réconfort qu'elle
éprouvait à lire
régulièrement sa Bible. Avant de la
quitter, le pasteur voulut faire un plaisir
à. la bonne dame et lui proposa de lire avec
elle un passage des saints livres. Il ouvre la
Bible et y trouve les lunettes de sa
paroissienne : « C'est bien
là qu'elle a lu ce matin, » se dit
le pasteur. Mais quelle ne fut pas sa consternation
en entendant le cri : « Eh !
mes lunettes que j'ai perdues depuis six
mois ! » Josias n'était pas
du nombre de ces paroissiens-là. Il a lu ce
livre poussiéreux, de la première
à la dernière page, avec
sérieux, avec le désir profond d'en
retirer une bénédiction et en tout
cas d'abord une lumière intérieure.
Mais, ô surprise, à mesure qu'il
avance dans sa lecture son visage ne
s'éclaircit pas, il s'obscurcit au
contraire, ses yeux se voilent de larmes, et le
livre qui devait apporter la paix et le bonheur au
roi Josias lui apporta d'abord le tourment et
l'angoisse.
Ils sont trop nombreux de nos jours,
ceux auxquels la Parole de Dieu ne dit plus rien et
qui la laissent se couvrir de poussière sur
le haut d'une étagère
délaissée. Ils sont plus nombreux
qu'on ne le pense, ceux qui n'aiment pas rencontrer
dans la Bible certains passages accusateurs qui
semblent avoir été écrits pour
eux et qui troublent. On demande des livres
amusants, pleins d'images, parfois quelque peu
égrillards ; pour le reste, le journal
a tué le livre. C'est que la Bible est le
livre de la vérité et non celui de la
fantaisie, de la sainteté et non pas de la
conscience au rabais, de l'éternité
et non pas du jour qui passe.
Et c'est ce qui effraie le plus les gens
toujours pressés de vivre, mais jamais de
vivre bien... pour pouvoir bien mourir. Cette
lecture fut une révélation pour
Josias, et cette révélation devait
amener une vraie révolution dans sa vie. Une
pieuse grand-mère avait coutume de chanter
à ses petits-enfants :
- Pour faire une omelette, il faut casser des oeufs
- Il faut briser les coeurs pour entrer dans les cieux.
Et Josias sent son coeur se briser ; il croit avoir fait le bien jusqu'à ce jour ; mais, à la lumière de ce livre, il s'aperçoit qu'il est bien loin de ce qu'il devrait être, qu'il est au, contraire un pécheur, que les châtiments de Dieu doivent suivre ses appels restés sans réponse. Heure de crise aussi douloureuse que salutaire, puisqu'elle va amener le roi à de saintes décisions, à une vraie réforme de sa vie et de celle de son peuple ! Disons-le hardiment à nos enfants, qui, chacun, ont leur Bible : la Parole de Dieu n'améliore pas ceux qui la lisent ; elle les transforme ou elle les perd. Si c'est la lecture sérieuse suivie d'actes en rapport avec ce qui a été lu, oui, c'est la vie, la vie sereine, celle de la lumière intérieure, celle de la grâce ; si c'est l'oubli ou la lecture superficielle, c'est l'ennui d'abord, les ténèbres ensuite, la mort enfin. La Bible est le livre qui sauve ou qui condamne l'humanité ; ne l'oublions jamais.
Josias sent sa responsabilité comme roi et comme individu ; il n'a plus qu'une chose à faire : consulter son Dieu sur cette question brûlante. Et c'est à une vieille prophétesse qu'il s'adresse, habitant une humble demeure à l'autre extrémité de sa capitale. Celle-ci n'hésite pas : la Bible est vraie ; les châtiments sont pour ceux qui, l'ayant connue, la méconnaissent ; mais le pardon de Dieu est pour ceux qui se repentent et qui reviennent à lui. Heure de crise décisive dans la vie de Josias.
III. Après la Bible, la
conversion. - Josias l'a très bien
compris : il faut une réforme
intérieure absolue et générale ; le
peuple ignorerait-il ses
responsabilités ? Est-il possible de
« faire son salut » en laissant
ceux qui nous entourent se perdre, après
avoir croupi dans l'ignorance et dans
l'erreur ? Donc Josias va convoquer le peuple
non pas pour une fête d'inauguration ou de
restauration du temple, mais pour l'inauguration
d'une nouvelle vie, pour une restauration des
âmes de son peuple : une conversion. Et
devant tout le peuple assemblé ensuite de la
convocation de son roi, la loi est lue, et chaque
conscience peut se dire en quoi elle a failli, ce
qui lui manque encore. Et le peuple rentra dans
l'alliance de l'Éternel.
Nous aurons beau nous payer de mots et
regarder à ceux que nous considérons
comme de plus grands pécheurs que
nous ; notre conscience nous dit, même
si nous ne voulons pas l'avouer à d'autres,
que tant que nous ne sommes pas revenus de tout
notre coeur à notre Dieu, tant qu'il n'y
aura pas eu dans notre vie ce changement radical
que Jésus appelle la nouvelle naissance, il
n'y aura pas en nous de vrai bonheur durable, de
paix et de tranquillité.
Pour nous, plus encore que pour Josias,
et parce que nous connaissons le Sauveur, la
nécessité de la conversion
s'impose ; il faut une décision ferme
et sûre, suivie d'actes en rapport avec nos
aspirations les plus intimes. Josias l'a su ;
il a pu partir tranquille, Dieu ayant
retardé l'échéance du
châtiment dans son amour divin. Mais il est
venu ce châtiment, terrible, écrasant.
Il n'y a qu'un moyen, - un seul, d'y
échapper : se convertir.
Applications.
1° Les mères pieuses, qui
sont bien aimées de leurs enfants, en font
des hommes dont la mémoire est en
bénédiction ;
2° Le croyant, s'il veut être
fidèle, doit lire sa Bible et pratiquer ce
qu'elle dit ;
3° Ne craignons pas de demander aux
âmes pieuses que Dieu a mises sur notre
chemin les conseils qui nous sont indispensables
pour nous éclairer sur notre
état ;
4° La conversion du peuple, son
retour à l'Éternel, voilà le seul moyen de le
préserver du malheur et de la
destruction ; mais la conversion de ceux qui
dirigent l'opinion doit précéder
toute autre. Suivons l'exemple de Josias et
répondons à l'appel de Jésus.
M.
Récapituler
leçon du 15
octobre. - Vous croyez assurément
que maman vous dit toujours la
vérité ; mais si vous
n'écoutez pas ce qu'elle vous dit,
si vous ne faites pas ce qu'elle ordonne,
c'est comme si vous ne la croyiez pas. De
même il ne suffit pas de croire que
la parole de Dieu est véridique, il
faut l'écouter et la garder,
c'est-à-dire se laisser diriger par
ses conseils et ses ordres, comme vous le
devez aussi avec maman. C'est ce que fit
l'arrière petit-fils
d'Ézéchias.
(2 Rois 22 et 23: 1-3.)
|
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |