Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(8 OCTOBRE.)

Le prophète Amos. Le péché est la ruine des peuples.

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Amos 5: 1 à 7, 21 à 27 ; 7: 7 à 15 ;
comparer 2 Rois 14 : 23 à 29.

Cantiques N° 15 et 59.


Il est profondément regrettable que les livres des « petits prophètes » soient au nombre de ceux de la Bible qu'on lit le moins ; c'est à peine si l'on accorde parfois une pensée accompagnée d'un sourire à la baleine de Jonas ;... les autres ? - néant. Il vaut la peine de les regarder de près. Souvent, on parle à nos enfants des hauts faits des grands d'ici-bas, rois ou prophètes, et nos enfants peuvent se dire qu'ils ne seront jamais ni l'un ni l'autre. Voici un homme, Amos, qui va les intéresser ; c'est un berger, un simple berger, mais un croyant convaincu, un homme énergique dans sa simplicité. Nos enfants aiment l'histoire du brave Guillaume Tell qui refusa de saluer le chapeau du tyran Gessler... aimeraient-ils moins l'histoire, - parfaitement authentique celle-là, - de ce berger de Tekoa qui va se mesurer, poussé par sa conscience, avec les grands d'ici-bas, Amatsia le grand prêtre, et Jéroboam II le roi d'Israël ?

Nous ne manquons pas de gens qui donnent des conseils de sagesse, qui disent avec une angoisse réelle : ciel ! où allons-nous ? et qui déplorent les égarements de leurs concitoyens. Mais nous manquons d'individualités fermes et fortes, au service de Dieu, pour chercher avec courage à arrêter le mal ; nous manquons d'humbles prophètes comme Amos, à l'âme pénétrée de la justice de Dieu, de l'amour du Christ, et du péché de l'humanité.




I. Une fête. - C'est à Béthel, sur les confins de Benjamin et d'Ephraïm, au centre du pays (voir Gen. 28: 19 ; Os. 12 : 5) ; pour les fidèles, cette localité ne passait pas pour jouir d'une bonne réputation. Peu après le schisme, Jéroboam y avait établi un veau d'or et un haut lieu (1 Rois 12 : 29). Il avait habité un vieux faux prophète qui réussit à dérouter un homme de Dieu (1 Rois 13 : 11 sq.) ; des enfants y insultèrent le prophète Élisée (2 Rois 2 : 23) et c'est un habitant de Béthel, Hiel, qui eut l'audace de rebâtir Jéricho (1 Rois 16: 34). Au temps d'Amos, c'est-à-dire sous le règne du roi Jéroboam Il (783-743), le pays était en pleine prospérité matérielle ; les armées du roi d'Israël avaient battu celles du roi de Damas et singulièrement agrandi leurs frontières. Les récoltes avaient été bonnes, et « assuré de l'appui de Dieu, le peuple multipliait en son honneur les sacrifices et les fêtes ! »

Il ne sera pas difficile de dépeindre à nos enfants une de ces fêtes ; d'abord, en grande pompe, le culte, accompagné de très nombreux sacrifices, dont la chair sert aux dîners de réjouissance de la foule ; on mange, on boit, on s'amuse, on danse, et la cérémonie dégénère en orgie ; et cela dure plusieurs jours ; et le grand prêtre Amatsia pontifie au milieu de toutes ces débauches, il ferme les yeux ; il peut avoir dit - « Arrière les rigoristes, les pharisiens maussades ! N'est-ce pas une belle fête ? On a égorgé tant de milliers de têtes de bétail en l'honneur de l'Éternel. Après cela, il faut bien que le peuple jouisse et s'amuse. » Le roi Jéroboam Il ne semble pas avoir participé à la fête ; les majestés n'aiment que médiocrement les réjouissances populaires.

Doit-on désapprouver les réjouissances populaires ? Certes pas. Il en est qui laissent des souvenirs excellents et très bienfaisants. Certaines cérémonies religieuses et patriotiques font du bien à tous ceux qui y prennent part. Trois choses gâtent les fêtes : leur fréquence, leur durée et leur fin. Ce n'est pas l'usage, mais l'abus qu'il faut condamner, et ce n'est pas quand le peuple s'amuse le plus qu'il travaille le mieux... et surtout qu'il prie ; il n'est personne qui n'en ait fait l'expérience.




Il. Un trouble-fête. - Depuis quelque temps, on parlait à Samarie d'un étranger venu de Juda, qui entreprenait une croisade contre les moeurs et les réjouissances d'Israël ; au premier moment, personne n'y prit garde. Sa voix austère se perdait an milieu des cris et des danses. De Samarie, où on ne l'écoute pas, n'a-t-il pas le courage, - d'autres diraient le toupet, -. de se rendre à Béthel, en pleine cérémonie, et de dire au grand prêtre, bien en face, et devant tous : le pays est perdu ; la dynastie royale est condamnée, et, en exil même, les survivants tomberont sous le glaive ?

Était-ce un fou ? un audacieux, un anarchiste ? Non, un prophète de l'Éternel. Rien de la majesté d'Elie entrant en souverain dans le palais d'Achab, l'accostant dans ses jardins de Jizréel ou haranguant le peuple réuni sur le Carmel. Un simple berger. « Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète, je suis berger et je fais la cueillette des figues du sycomore. Mais Dieu m'a pris derrière mes brebis et m'a dit : Va, prophétise contre mon peuple d'Israël » (chap. 7 : 10 sq.). Si le message d'Amos a été court, il n'en suppose pas moins une longue préparation morale, car le prophète a beaucoup prié pour son peuple afin que l'Éternel l'épargne (chap. 4 : 6-11) ce message a été surtout terrible, car il faisait entendre cet arrêt de Dieu : « Je ne pardonnerai plus » (chap. 7: 1-9). L'heure de la justice a sonné.

Amatsia, le grand prêtre, en entendant les paroles d'Amos, aurait voulu le pulvériser ; il se contenta de le traiter avec mépris, de le renvoyer à ses troupeaux, à son pays, dans des termes qui excluent toute charité. Amos peut retourner chez lui, reprendre sa vie de berger, dans sa bourgade de Tekoa (deux lieues au sud de Bethléem) ; son oeuvre est terminée ; lui-même ne verra peut-être pas la réalisation des menaces qu'il vient de prononcer, pas plus que le Seigneur Jésus n'a vu de cette terre la ruine de Jérusalem qu'il avait annoncée (Mat. 24 : 2).




III. Les raisons d'Amos. - On peut bien penser qu'il en avait de sérieuses pour intervenir d'une façon aussi intempestive et sévère. Il n'y a rien chez lui de ce mécontentement, fait d'aigreur et de dépit, qui provoque des reproches amers et souvent immérités ; Amos n'est pas de ceux qui déversent leur bile sur des gens qui pensent ou prient autrement que lui. Pour que le prophète en vienne à quitter son troupeau et s'expose aux pires châtiments pour son audace, il faut que ce soit par ordre d'en haut, et non d'après sa propre opinion. Les raisons du berger de Tekoa n'auraient-elles plus leur même valeur aujourd'hui ?

Pour Amos, Dieu est le Dieu de la justice, et les enfants d'Israël pratiquent l'injustice ; grisés par leurs succès, « ils s'est constitué chez eux deux classes violemment tranchées, les riches et les pauvres » ; les riches rendaient la justice en faveur du plus offrant et « tenaient » les pauvres, soit par des prêts d'argent, soit, après le prêt, par la menace d'une vente des biens et des personnes. Et Amos veut être un réformateur social, et restaurer la bonne vieille vie patriarcale en train de disparaître. Il en veut aussi au culte que le peuple offre à son Dieu ; ce ne sont pas les sacrifices nombreux et les fêtes religieuses qui assurent aux fidèles les faveurs de leur Dieu. Dieu hait ces fêtes, il ne sait que faire des sacrifices ; ce n'est pas à Béthel qu'il faut venir, mais à l'Éternel qu'il faut revenir ; avant tout le bien, la justice. - N'est-ce pas, bien plus tard, la parole de Jésus : « D'abord, cherchez le royaume de Dieu et sa justice ?... » (Mat. 6 : 33.) - Amos s'est longuement préparé par la réflexion, par la prière - quand il a senti que la coupe débordait, il est venu, il a parlé, de la part de son Dieu, avec énergie et conviction. Et si son message a retenti approximativement au milieu du huitième siècle avant Jésus-Christ, en 721, le royaume d'Israël avait cessé de vivre.

Applications. - L'état moral d'un peuple et sa prospérité matérielle sont souvent aux antipodes l'un de l'autre. En 1914, l'Europe était en pleine prospérité matérielle ; et maintenant ?
Il doit y avoir opposition constante entre la conscience chrétienne qui demande toujours mieux, et le désir de jouissance des hommes qui demande toujours plus.

Nous n'avons que faire de censeurs moroses, mais nous avons besoin d'hommes de courage et de foi qui sachent s'opposer aux excès, aux dérèglements du peuple, même si ceux-ci sont décorés de beaux noms et encouragés par des chefs.
Ce que Dieu nous demande, ce ne sont pas des sacrifices qui rapportent (jouissances de repas), mais des sacrifices qui coûtent, le don de notre coeur.

Avant tout, c'est à Dieu que nous devons obéir, et non pas aux hommes ; le chrétien n'a pas à suivre le courant, mais à le remonter, et il le fera dans la mesure où il aimera son Dieu pour servir son pays.
Enfin et surtout, du courage moral, et maintenant plus que jamais.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 1er octobre. - Il y eut beaucoup d'autres prophètes après Elie et Élisée. L'un d'eux fut Amos, qui vivait au milieu des méchants.

La Bible appelle méchant celui qui fait le mal, et c'est ainsi qu'à agissaient les Israélites auxquels Amos devait prophétiser : Jéroboam II, leur roi, « faisait ce qui est mal aux yeux de l'Éternel », comme ses prédécesseurs, depuis le premier Jéroboam, au temps où les dix tribus s'étaient séparées pour former un royaume à part. Les pasteurs, appelés alors sacrificateurs, parce qu'ils étaient chargés de tuer et de cuire ou de brûler les animaux offerts en sacrifice, faisaient comme le roi ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, donnant l'exemple de l'idolâtrie et de l'inconduite. Le peuple suivait le mauvais exemple et faisait, lui aussi, ce qui est mal aux yeux de l'Éternel : il était idolâtre, adorant à la place de Dieu des veaux de métal, à Dan et à Béthel, leur offrant des sacrifices, chantant leurs louanges en s'accompagnant d'instruments de musique, contrairement aux deux premiers commandements (Ex. 20 - 3-6). Chez ce peuple idolâtre il n'y avait point de justice ; ils méprisaient les pauvres, maltraitaient les gens de bien ; ils étaient ivrognes et vaniteux. Et ils haïssaient surtout ceux qui les reprenaient à cause de leurs péchés, en sorte que les sages étaient obligés de se taire (Amos 5 : 7-12 ; 6 : 4-6). Les enfants ressemblaient probablement à leurs parents, étaient injustes, orgueilleux, vaniteux, gourmands et ne voulant accepter aucune réprimande, mais au contraire criant et frappant du pied quand on s'opposait à leur volonté perverse.

C'est à ce peuple méchant qu'Amos fut envoyé ; il était berger, mais Dieu lui dit : « Va, prophétise à mon peuple d'Israël. » Et il obéit. Que prophétisait-il ? D'abord une chose que vous ne devez jamais oublier, c'est que le méchant ne restera pas impuni : Il disait aux Israélites que s'ils continuaient à suivre leurs mauvaises voies ils seraient châtiés : leur pays serait ravagé et ils seraient emmenés captifs dans un pays éloigné, au delà de Damas. Il leur conseillait de renoncer à leurs péchés, de retourner à l'Éternel et d'obéir à ses commandements. Mais ni le roi, ni les pasteurs, ni le peuple ne voulurent l'écouter. Uri jour qu'il prophétisait à Béthel (où était le veau d'or adoré comme un dieu), le sacrificateur se mit en colère et le renvoya grossièrement en lui disant : « Va-t'en, visionnaire ; » il l'appelait de ce nom parce que Dieu envoyait des visions au prophète pour lui faire connaître sa volonté à l'égard des coupables Israélites. Et savez-vous ce qu'il arriva, non pas au temps d'Amos, mais après qu'il eut été tué, dit-on, par le fils criminel d'un sacrificateur ? Des ennemis vinrent, ravagèrent le pays, détruisirent Samarie et emmenèrent captifs les Israélites, exactement comme l'avait prédit le prophète.

On ne se moque pas impunément de Dieu, de ses commandements et des avertissements de sa parole. Parce que la sentence contre les mauvaises oeuvres ne s'exécute pas immédiatement, le méchant croit n'avoir rien à craindre, mais il se trompe. Vos parents vous avertissent une fois, deux fois ; vous persistez à désobéir et vous recevez enfin une sévère punition ; de même Dieu, tôt ou tard, frappe celui qui l'offense. Amos disait aux Israélites : « Ainsi parle l'Éternel à la maison d'Israël : Cherchez-moi et vous vivrez ! » Oh ! si Israël avait écouté ! Mais ce qu'il ne fit pas, vous pouvez le faire : cherchez l'Éternel par vos prières, cherchez à lui être agréables par votre obéissance, et vous serez bénis.

L. N.


Partie de l'élève.

SUJET : Le prophète Amos. Le péché est la reine des peuples.
(Amos 5: 1 à 7, 21 à 27 ; 7: 7 à 15 ;
comparer 2 Rois 14 : 23 à 29.)
Versets à apprendre :
La justice élève une nation, mais le péché est la honte des peuples. (Prov. 14 : 34.)
Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi. (Gal. 6 : 7.)
Le méchant ne restera pas impuni. (Prov. 11 : 21.)

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