Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(1er OCTOBRE.)

Naaman le Syrien. Humbles moyens - résultats bénie.


2 Rois 5 : 1-19.

Cantiques N° 9 et 12.


Introduction. - C'est le temps des luttes terribles entre Damas et Samarie, qui ne se termineront que par la destruction de cette dernière ville ; c'est le temps des incursions barbares, des razzias, où le vainqueur, après avoir pillé les campagnes, emmène en captivité la jeunesse qui le servira. Et Naaman est le général de cette armée syrienne, général heureux, donc considéré, qui a rapporté à sa femme, d'une de ses incursions en Samarie, une fillette israélite, dont elle fera son esclave. Mais Naaman rapporte aussi le germe d'une atroce maladie, lente et douloureuse, incurable, la lèpre. Cet homme, qui a tout pour être heureux, a un de ces « maux » douloureux qui n'ont d'explication ici-bas que par la foi. Serait-il hors de propos, même dans une introduction, de recommander à nos enfants de ne pas porter envie à ceux qui leur paraissent les heureux d'ici-bas et dont quelques-uns sont « rongés » de préoccupations et de soucis que les pauvres ont le privilège d'ignorer ?

Ce qu'il y a d'important, c'est de bien montrer à nos enfants que nous avons tous une lèpre morale, le péché, qui s'attache à nous et nous perd. Nous pouvons être grands, considérés, bienveillants, mais pécheurs. Qui donnera à notre pauvre humanité le remède contre cette affreuse maladie, contagieuse, épidémique et toujours mortelle, à plus ou moins brève échéance ?

1. L'influence d'une enfant. - Il est probable que la fillette emmenée comme esclave a dû être traitée avec bienveillance par sa nouvelle maîtresse, et qu'ainsi il s'est établi des rapports plus cordiaux que d'habitude entre la grande dame et son humble petite esclave. Mais je connais d'excellents chrétiens de nos jours qui ne manqueront pas de dire, en hochant, sentencieusement la tête : « Si Naaman est lépreux, tant pis pour lui, c'est un châtiment de Dieu. N'a-t-il pas fait beaucoup de mal au peuple d'Israël ? Chacun son tour ici-bas ! » Réprimons bien vite de tels sentiments, qui ne réjouissent que les démons ; laissons à Dieu le soin du châtiment, où, quand et comment il le juge à propos. Disons : « C'est un appel de Dieu pour que nos coeurs, ouverts à la compassion, passent à l'action et fassent du bien. »

Naaman a sans doute tout essayé pour se guérir de son affreuse maladie ; il a dépensé des sommes folles, a couru tous les « guérisseurs », - nous n'osons dire les médecins, - les plus fameux ; et tout a été vain : la maladie semble inexorable. Tout est perdu, disent les hommes ; et c'est à ce moment que retentissent ces vers :

À qui perd tout, Dieu reste encore,
Dieu là-haut, l'espoir ici-bas.

Hélas ! il faut dire que Naaman, comme païen, n'avait pas cette suprême ressource. Et c'est dans des heures de confidences ou d'épanchements affectueux que l'humble fillette aura parlé à sa maîtresse, non pas tant de son pays, car Damas est une ville beaucoup plus belle que ne l'est Samarie, - mais de son Dieu, de ses serviteurs les prophètes, de sa foi. Je ne sais, chers moniteurs et monitrices, ce qu'il faut le plus admirer : de la grande dame païenne qui a sa gagner le coeur et la confiance de son humble servante, ou de la fillette qui a su ouvrir son coeur pour montrer à sa maîtresse ce qu'il contenait de plus précieux. Nos enfants sont légers, inattentifs, volages, tout ce que vous voudrez. Est-ce que cela ne viendrait pas de ce que nous avons demandé de la discipline avant de faire appel à leur affection ? Que peut une pauvre enfant ? Elle peut être la cause de beaucoup de soucis, de tracas, si sa conduite et son caractère laissent à désirer, Elle peut être la fée bienfaisante qui transforme tout, qui éclaire tout, par ses chants, son sourire, son affabilité. Elle peut être la cause première des plus riches bénédictions, puisqu'elle ouvre des horizons nouveaux, ceux de la guérison et du salut. Parlons du ministère de l'enfance.

Il. Vers la guérison. - Timidement peut-être, la femme de Naaman s'est ouverte à son mari des confidences de la fillette : il pourrait être guéri... seulement... et c'est ce premier mot qui est terrible... il faudrait demander la guérison au prophète d'Israël ! il faudrait aller chez les vaincus d'hier qui doivent détester leur vainqueur, s'exposer à des humiliations, courir le risque de représailles ; seriez-vous surpris qu'au premier moment, des Naamans d'autrefois, - et d'aujourd'hui, - répondent par un : « Non, jamais ! » aussi catégorique que définitif ? Après cela, Naaman a été furieux ; sa femme a pleuré ; la Bible ne le dit pas, mais je ne puis m'empêcher de le penser : la fillette a prié. Et le lendemain, sans rien dire chez lui, Naaman, qui a réfléchi et qui a besoin de guérison, en a « touché un mot » à son roi. Comment, sans déroger à sa dignité, demander une faveur au roi de Samarie que l'on a pillé peu auparavant ? Et ce sentiment explique le ton de la lettre que le puissant prince de Damas va écrire à son voisin le roi de Samarie ; une lettre comminatoire. Pour lui, tout prophète ou guérisseur, comme tout autre homme du reste, ne pourrait être qu'aux ordres et à la dévotion de son roi.
Et là encore la situation s'embrouille : le roi de Samarie croit qu'on lui cherche chicane ; Naaman, arrivé avec de magnifiques présents, craint d'avoir à retourner à Damas sans sa guérison, bien plus, humilié de sa démarche.

Un bon conseil : quand tout s'embrouille dans la vie, ne clamez pas vos ennuis ou vos difficultés ; les hommes peuvent parfois détourner le fléau ou retarder l'échéance ; mais toute notre diplomatie humaine fait faillite. Adressez-vous à l'homme de Dieu, au prophète Élisée, bien mieux, au Fils de Dieu, à Jésus, notre adorable Sauveur. La réponse, comme la guérison, de même que le salut, ne peut venir que de lui.




III. Encore un pas. - Élisée est intervenu : il a calmé l'appréhension de son roi en lui rappelant l'existence de son Dieu et de son serviteur ; et il a fait dire à Naaman d'aller se tremper sept fois dans le Jourdain.

Cette fois, Naaman se fâche. Ce n'est pas un remède, c'est une moquerie ! Si les eaux du Jourdain avaient une vertu curative, il n'y aurait pas tant de lépreux dans ce pays d'Israël ! Il a un autre argument : quand ou a de belles sources et une eau fraîche et abondante à Damas même, - en effet le Barada est la gloire des Damascains qui appellent leur ville « leur paradis », - pourquoi s'en aller jusqu'au Jourdain ? Enfin, est-ce une manière de recevoir les gens qui arrivent les mains pleines de riches présents ? Est-ce poli envers un des grands d'ici-bas que de lui envoyer dire par un domestique « d'aller se baigner ? » Là encore, ce sont des serviteurs, des humbles, qui ont ramené leur maître à la raison, au calme ; ils auraient pu, pour flatter leur puissant seigneur, abonder dans ses vues et le pousser à la résistance.

Il y a dans ce domaine une belle tâche à proposer aux chrétiens de nos jours ; au lieu de semer la discorde et d'attiser le Brasier, il faudrait chercher ce qui unit et non ce qui divise et faire entendre des paroles de paix, des paroles de foi.

Naaman, en impulsif, a commenté par gronder ; puis il s'est rendu aux conseils de sagesse de ses gens. Il est allé au Jourdain ; oui, il a obéi, tout simplement, sans demander pourquoi, et il est revenu guéri. C'est une expérience que nous devons tous faire - le remède du péché, c'est l'obéissance à la loi divine. Se cabrer, se révolter, gronder, tout cela n'a jamais guéri personne. « Ruer dans les brancards est une perte de temps et de forces surtout, absolument inutile ; c'est plus facile d'obéir. »

Et le voilà qui revient tout joyeux ; il va chercher à payer sa dette au prophète : riches présents, dons merveilleux ... Élisée refuse tout ; il n'y a chez lui ni mépris, ni indifférence ; au fond, est-ce à lui que Naaman doit de la reconnaissance ? Élisée, qui n'a rien fait, ne veut rien accepter : il dirige les pensées de Naaman vers Celui auquel il doit tout et lui apprend à aimer le Dieu que servait l'humble esclave qu'il avait amenée à son foyer lointain.




Ne voudriez-vous pas vous affilier à la ligue des bonnes volontés, de ceux qui surmontent le mal par le bien ? voici les statuts de cette ligue :

1° Avant tout, Dieu, à la première place, pour le servir même dans la plus humble condition ;
2° Ne pas avoir honte de sa foi devant les hommes, surtout devant les puissants ;
3° Ne s'adresser qu'à Dieu, par Jésus-Christ, et tout attendre de lui seul ; mais attention de ne pas se tromper d'adresse !
4° Apprendre à obéir aux ordres d'on haut, sans discuter, et se rappeler que l'obéissance à la voix d'en haut est mille fois plus facile que la résistance.

Cette ligue n'a pas de comité ; son chef est Jésus ; elle reçoit les petits, les humbles, tous ceux qui ont besoin d'être pardonnés, guéris, sauvés. Il n'y a pas de finance d'inscription, mais chacun, même le plus pauvre, doit apporter son coeur et traduire sa reconnaissance par les actes de sa vie ; point n'est besoin d'un uniforme : les robes sont lavées dans le sang de l'Agneau, qui ôte le péché du monde. Qui veut en être ? S'il y avait plus d'enfants chrétiens et d'humbles serviteurs, il y aurait beaucoup moins de lèpre morale et surtout infiniment plus de bonheur.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 24 septembre. - Quand Elie eut quitté la terre, un laboureur, nommé Élisée, devint prophète à sa place (1 Rois 19 : 19-21), et Dieu se servit de lui pour accomplir de grandes choses en Israël.

1. En ce temps-là, à Damas, capitale de la Syrie (voir la carte biblique), il y avait un général qui s'appelait Naaman (beauté, agrément). Il avait remporté des victoires et était très honoré. Mais il avait la lèpre, affreuse maladie qui fait parfois beaucoup souffrir (expliquer en quoi elle consiste). Les plus pauvres de Damas qui étaient en bonne santé étaient donc plus heureux que lui ; aucun d'eux n'aurait probablement voulu, même s'il leur avait offert son palais et son grade de général, changer de peau avec lui. La santé est plus précieuse que les richesses et les honneurs. Quand vous êtes affligés, malades, vous pouvez demander à Dieu de vous secourir, de vous donner de la patience ; mais Naaman ne connaissait pas Dieu ; il était donc bien à plaindre.

2. Les Syriens avaient emmené captive une jeune Israélite qui était devenue servante de la femme de Naaman. Comme jadis Joseph en Égypte, elle rendait le bien pour le mal ; elle s'acquittait fidèlement de ses devoirs, faisait ce qu'elle pouvait pour être utile à ses maîtres et désirait de tout son coeur la guérison de Naaman, dont la maladie excitait sa compassion. Que dit-elle à sa maîtresse ? (2 Rois 5 : 3.) Élisée, serviteur de l'Éternel lui inspirait donc un grand respect et une grande confiance. Et ainsi, toute petite qu'elle était, elle faisait connaître et honorer l'Éternel. Vous le pouvez comme elle, quoique petits.

3. La maladie avait appris l'humilité à Naaman ; il suivit le conseil de la jeune Israélite. - Prenant avec lui de riches présents il partit pour Samarie, accompagné d'une suite nombreuse de serviteurs avec cheveux et chars, et portant une lettre que son roi lui avait donnée pour le roi d'Israël. - Raconter les divers incidents qui précédèrent la guérison : remise de la lettre, colère et soupçons coupables du roi (faire remarquer que l'on ne doit pas soupçonner le mal) ; intervention d'Élisée, l'ordre qu'il donna à Naaman d'aller se plonger dans le Jourdain et la promesse qui accompagnait l'ordre ; indignation de Naaman, sage conseil des serviteurs, enfin obéissance et guérison de Naaman. - Élisée agit avec lui comme le font souvent vos parents ; ils vous disent : « Fais ceci ou cela, et ce sera pour ton bien. » Vous ne comprenez peut-être pas, mais vous devez obéir à vos parents qui sont plus sages que vous et qui vous aiment.

4. Alors Naaman retourna vers le prophète et lui dit - « Je reconnais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. » (Dieu, qui est présent partout, n'était alors pas adoré dans le reste du monde.) Il était donc guéri aussi de l'idolâtrie et résolu de ne plus sacrifier aux faux dieux. Il n'était pas encore un ferme et courageux serviteur de Dieu ; mais Dieu ne méprise pas les petits commencements. Élisée refusa les présents qui lui étaient offerts ; cela n'enlève rien à la reconnaissance de Naaman, qui avait eu le désir et la volonté de les offrir. Si vous avez un coeur reconnaissant, Dieu y prend plaisir, même quand vous ne pouvez lui donner autre chose.

Bien n'est impossible à Dieu ; il peut guérir des plus graves maladies. Il en est une, la plus grave de toutes, le péché, qui est la lèpre de votre âme, et qu'il veut guérir. Mais il faut, à l'exemple de Naaman, qui alla consulter le prophète et obéit à l'ordre donné par lui, que vous écoutiez la parole de Dieu et suiviez ses conseils.

L. N.


Partie de l'élève.

SUJET : Naaman le Syrien. Humbles moyens, résultats bénis.
(2 Rois 5 : 1-19.)
Versets à apprendre :
Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. (Rom. 8 : 28.)
Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu. (1 Pierre 4 : 10.)
Rien n'est impossible à Dieu. (Luc 1 : 37.)

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant