Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 24 SEPTEMBRE.)

La vigne de Naboth. « Tu ne convoiteras point. »


1 Rois 21 : 1-24.

Cantiques N° 108 et 110.


Introduction
. - Plusieurs années ont passé depuis qu'Elie est revenu de l'Horeb ; il a vécu sans doute retiré, donnant tout son temps et ses soins aux écoles de prophètes et surtout à son successeur Élisée. De son côté Achab guerroyait contre le roi de Syrie Ben-Haddad ; il remporta sur lui deux victoires. Achab, une fois la paix signée, va se reposer, jouir de ses succès. De Samarie, sa capitale, il va à Jizréel où il se fait construire une maison de campagne. Était-ce bien nécessaire ? Samarie était une ville remise à neuf par Omri, le père d'Achab, qui en avait fait sa capitale. Il n'y avait que 50, ans qu'elle existait à ce titre. Jizréel est une localité à quelques lieues au nord, dans la plaine de ce même nom, ville entourée de murailles mais dans une situation bien moins favorable que celle de Samarie, bâtie sur une colline.

Achab savait déjà « se créer des besoins » expression très usuelle de notre temps ; méfions-nous toujours des gens qui, pour eux-mêmes, ont toujours un besoin nouveau à satisfaire.

I. Projets d'Achab.
- Achab avait donc un palais à Jizréel, mais il voulait encore agrandir le domaine adjacent ; pensez donc : Achab n'a point ou pas assez de légumes : il lui faut un jardin potager ! Et la vigne que possède Naboth irait à la perfection dans ce but. Ce terrain n'est-il pas voisin du sien ? Et puis, les rois n'aiment pas qu'on les voie se promener dans les jardins de leurs palais. Qui sait aussi s'il ne sort pas des caves de Naboth des effluves campagnardes qui indisposent la muqueuse nasale du roi et de la reine ? Ne sera-ce pas une amélioration pour le pays, ce que nous appelons un progrès - d'aucuns mettent un « p » majuscule ? - Naboth doit se trouver très flatté d'avoir un terrain de valeur que son roi va lui payer en beaux deniers comptants, ou qu'il échangerait au besoin contre un autre terrain, excellent sans doute mais là-bas, tout là-bas, où il voudra, pourvu que le roi ait ce qu'il entend et que Naboth cède la place.

À toutes les propositions alléchantes qui lui sont faites, Naboth répond par un refus formel. C'est un imbécile, ont dit les courtisans, en le voyant refuser l'aubaine. C'est un entêté, a dit Achab, qui est d'une humeur massacrante à l'idée que quelqu'un ose lui tenir tête en face. C'est un vieux conservateur, diront quelques uns, avec un sourire indulgent ; c'est mieux : Naboth est un Israélite fidèle, sans ambition, sans reproche, qui obéit à la lettre de l'ordonnance mosaïque - Nombres 36 : 7 à 9.

Mais n'est-il pas avec le ciel des accommodements ? Naboth ne veut rien savoir, rien entendre ; il a dit non ; c'est non. Faisons remarquer aux enfants qu'il ne s'agit pas ici d'entêtement, ce qui est odieux, mais de fermeté et de fidélité aux principes, ce qui est aussi rare qu'admirable. Par un tableau, montrons Naboth en présence d'Achab : qui est le roi ? où est le Maître de la situation ? qui est l'enfant gâté ?

II. L'intervention de Jésabel.
- Il y a, là encore, un tableau à brosser : c'est une scène de famille. Jésabel s'agite : « Alors ! qui est ce qui commande dans ce pays ? » un flot d'arguments sort de sa bouche, et voyant son mari ébranlé, mais incapable d'arriver à chef, elle lui dit : Laisse-moi faire, on arrivera bien à ses fins ; puis elle passe la porte et laisse son grand enfant gâté un peu plus calme, presque souriant.
- Elle s'y connaît, ma femme ; il n'y a qu'à la laisser faire.

Les gens de l'espèce de Jésabel - car elle a ses imitateurs modernes - tiennent à « simplifier » les situations qui sont embrouillées. Mais simplifier, pour eux, c'est supprimer tout ce qui les gêne, peu importe par quels moyens, pourvu qu'on soit d'accord avec le Code, et le Code est si large ! La méthode ? soudoyer quelqu'un pour qu'il sache parler et faire vite. Les raisons ? politiques ou religieuses -, la raison d'État souvent. En arriver à ses fins, voilà tout ; si tous les chemins mènent à Rome, pourquoi tous ces chemins ne seraient-ils pas bons ?

Naboth est un homme pieux : c'est sur ce terrain qu'on lui tendra un piège : la proclamation d'un jeûne auquel Naboth aura une place en vue ; deux fripons - Jésabel reconnaît elle-même qu'il faut être un « méchant » homme (v. 10) pour un semblable métier - iront affirmer qu'ils ont entendu Naboth « maudire Dieu et le roi ». Ils auront toutes les apparences pour eux, car en entendant parler d'un jeûne, Naboth n'aura pas manqué de dire : Encore une idée d'Achab ! qu'est-ce qu'il peut bien préparer pour mêler le bon Dieu à ce jeûne ? Ce cri de surprise - plus que légitime - sera dénaturé, interprété.... c'est la condamnation à mort. Mais il y a des fils, des héritiers ; on les fait disparaître (2 Rois 9 : 26). Et la besogne finie, Jésabel revient vers son royal mari, toute fière de son habileté, la tête haute, en poussant un soupir de soulagement : n'est-ce pas que je suis une crâne femme ?

III. L'intervention d'Elie.
- Les biens des condamnés à mort faisaient retour à la couronne ; Naboth disparu - et Achab n'est pas curieux de demander comment - il va prendre possession de son bien ; n'est-ce pas sa propriété en « tout bien tout honneur ? » Et le voici qui descend dans ce futur jardin pour le visiter ; peut-être est-il accompagné d'un jardinier ? Tout d'un coup, comme une apparition du plus mauvais augure, il voit venir à sa rencontre un homme dont il se croyait débarrassé, pour n'en avoir plus entendu parler depuis longtemps. Cet homme vivait dans le voisinage sans doute (v. 18) ; il n'a pas perdu un détail du meurtre de Naboth, et ce n'est pas la « version officielle » qu'on en a donnée au palais qui satisfait sa conscience.

Au premier moment, Achab peut avoir pâli, mais la colère s'est emparée de lui. Achab va apostropher Elie, comme un homme contre lequel la déveine s'acharne. Mais Elie a pris les devants ; il n'y a plus de ménagement à avoir envers Achab, et celui-ci entend deux mots cinglants à sa conscience : « Assassin et voleur ! » Voilà ce que Dieu pense d'Achab.

Ce sont de bien gros mots, diront les enfants auxquels nous tachons d'inculquer de bons principes et un vocabulaire choisi ! Rappelons-leur que ce que nous appelons ruse habileté, savoir faire, Dieu l'appelle péché ! C'est un mot que nous avons en horreur.

Oui, assassin. Achab l'est, parce qu'il a laissé faire le mal, ce qui est aussi grave que de le faire soi-même. Et voleur, il l'est encore, puisqu'il s'approprie « sans autre forme de procès » un bien qu'il sait n'avoir pas le droit de posséder. Si le Code peut-être tourné et retourné de mille manières, la conscience ne peut pas l'être. Décorez le crime comme vous le voudrez, et revêtez-le de tous ses oripeaux, il n'en demeure pas moins le crime devant Dieu sinon devant les hommes. Et le crime appelle le châtiment.

Un vieil incrédule disait un jour : Quand votre Dieu s'en mêle, alors il est terrible !
C'est très vrai ; avouons aussi que c'est très juste. Oui, il va être terrible, ce châtiment, puisque c'est la mort. l'anéantissement d'Achab, de Jésabel, de toute la famille, et que tous les crimes commis par ces misérables seront punis - mais ni lavés, ni expiés dans des flots de sang. « Le malheur vient : je le balayerai. » Achab, un moment repentant, (v. 27 à 29) n'a pas assisté à toutes ces scènes d'horreur, il est mort à la guerre. Quant à ses enfants et surtout à Jésabel, cette reine monstrueuse, ils virent s'accomplir le châtiment annoncé par Elie.

Applications pratiques.

1° En tout temps, mais surtout au temps où nous vivons, apprenons à revenir à la vie simple, aux goûts plus simples, et opposons à la convoitise la parole de saint Paul : J'ai appris à être content de l'état où je me trouve (Philip. 4 ;11-13).

2° Respectons les convictions d'autrui ; pour partisans du progrès que nous devions être, il vaut mieux qu'il vienne moins vite, si c'est au prix d'indélicatesses, de sentiments mauvais, et même de meurtres.

3° Celui qui laisse faire le mal est aussi coupable que celui qui le fait. Disons à nos enfants d'exercer leur curiosité légitime sur leurs propres sentiments, et évitons tout bonheur qui s'édifierait sur des ruines.

4° Prenons bien garde de ne pas mériter l'apostrophe terrible d'Elie abordant Achab. Il ne suffit pas d'être en règle avec le code ou la morale des hommes, il faut être en règle avec sa conscience, et certaines questions ne se tranchent qu'au tribunal de l'histoire et surtout, en dernier appel, à celui de Dieu.

5° Le bien mal acquis ne profite jamais... ou jamais longtemps.

6° Dieu dont les compassions sont infinies. ne permet pas cependant qu'on se joue de lui. Rappelons ce passage : C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant (Hebr. 10 : 31).

7° Comme Naboth, soyons humbles et fidèles, quoi qu'il puisse advenir. Et pour pouvoir dire non au monde, un « non » énergique et sincère, apprenons à dire « oui » au Seigneur : l'un ne va pas sans l'autre.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 17 septembre. - Le 8e commandement est : Tu ne déroberas point. Celui qui dérobe, qui prend ce qui ne lui appartient pas, est un voleur. L'enfant qui maraude sur l'arbre ou dans la vigne, qui prend pour les garder les jouets d'un autre enfant ou la pièce de monnaie déposée par maman dans l'armoire, ou quelque chose dans un magasin sans payer est un voleur, ce qui est honteux. Je vous raconterai une histoire de la Bible qui nous apprend comment l'homme devient voleur et même meurtrier, et à quels châtiments il s'expose.

1. Achab devient voleur et meurtrier (1 Rois 21 : 1-16). - Racontez les faits. - Achab a pris la vigne de Naboth ; il est devenu voleur. Il est aussi devenu meurtrier, puisqu'il a laissé mettre à mort Naboth injustement. Quelle fut la cause de son double péché ? C'est qu'au lieu de chasser de son coeur le désir d'avoir cette vigne qui n'était pas à lui, il le laissa grandir jusqu'à en devenir malheureux, et malade. Ce mauvais désir que l'on ne chasse pas de son coeur s'appelle la convoitise, qui est un péché, c'est pourquoi la Bible dit : Tu ne convoiteras point.

2. Châtiment d'Achab (1 Rois 21 : 17-24). - Racontez l'entrevue d'Elie et d'Achab. - Pourquoi Achab appelait-il Elie son ennemi ? Parce qu'il savait que le prophète condamnait sa conduite criminelle envers Naboth. Comment le savait-il ? Parce que sa conscience l'accusait d'avoir mal agi, et il pensait avec raison qu'Elie, le prophète de Dieu l'accusait comme le faisait sa conscience, qui était la voix de Dieu dans son coeur. Voilà le triste résultat du vol : la conscience nous le reproche et nous rend inquiet ; on a du remords. Lorsque les honnêtes gens en ont connaissance ; ils nous blâment, tout comme la conscience. Achab était d'autant plus coupable qu'il était roi et devait donner le premier un bon exemple, c'est pourquoi le châtiment devait être très sévère ; et vous avez entendu quelles menaces Elie lui fit de la part de Dieu. Aujourd'hui, en tout cas le voleur est exposé à être mis en prison.

Voulez-vous ne jamais commettre un tel péché, ne jamais être un voleur, ne jamais être exposé à la prison ? Chassez vite de votre coeur quand il y vient, le désir de prendre le bien d'autrui. Pensez à autre chose. Demandez le secours de Dieu ; il écoutera votre prière et vous serez préservé. Demandez-lui aussi de vous donner un coeur aimant ; ce sont les égoïstes qui veulent tout pour eux et convoitent le bien d'autrui. qui sont envieux et jaloux. Si vous aimez votre petit ami, votre petite amie, loin d'être jaloux, vous serez heureux de les voir posséder un joli livre, recevoir un beau présent ; vous vous réjouirez avec eux de tout ce qui leur fera plaisir, et vous réjouirez le Seigneur qui lira ces bons sentiments dans votre coeur.

L. N.


Partie de l'élève.

SUJET : La vigne de Naboth. Tu ne convoiteras point.
( 1 Rois 21 : 1-24.)
Versets à apprendre :
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. (Ex. 20 : 17.)
Tu ne déroberas point. (Ex. 20: 15.)

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