Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(17 SEPTEMBRE.)

Elie à Béer-Schéba et en Horeb. Humiliation et relèvement.


1 Rois 19 : 1-16.

Cantiques N° 44 et 46.


Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas : hier c'était le succès, le triomphe : le lendemain, c'est le découragement, la catastrophe, la ruine. La roche tarpéienne est près du Capitole, dit un proverbe connu. Le vaillant Elie avait compté sur son Dieu, mais sans Jésabel dont la rage ne connaît plus de bornes. Ce n'est pas qu'elle se soucie des nombreux prêtres égorgés, (ceux qui commandent ont une mentalité spéciale sur la chair à canon). Mais elle ne peut avaler qu'Elie ait eu le dernier mot. Et comme à ce moment Elie est très populaire, qu'il s'est produit un revirement dans le coeur du peuple après la scène du Carmel et le retour de la pluie, Jésabel à crié ses imprécations, et a juré de faire mourir le prophète dans les 24 heures. Heureusement pour Elie que la menace a précédé le meurtre ; mais à cette heure, si nous plaignons Elie, nous ne l'approuvons pas. A-t-il eu les nerfs tendus et a-t-il perdu la tête ? il Y avait certes bien de quoi. Celui qui avait tenu tête à Achab tremble devant Jésabel ; le héros du Carmel devient le déserteur, et Jésabel est enchantée que ses menaces aient produit l'effet voulu, puisqu'elle n'a pas eu besoin de se rendre plus impopulaire encore en les mettant à exécution. Le prophète avait disparu.

Seul, avec un serviteur fidèle, le prophète est parti, l'amertume dans le coeur, la tristesse, la mort dans l'âme. Il fuit, - pourquoi n'est-il pas retourné à Sarepta ? - va droit devant lui, en proie à une agitation compréhensible, à un trouble profond.

Et comme un douloureux refrain, ces mots doivent monter à ses lèvres : À quoi bon ? » Ira-t-il se plaindre au roi de Jérusalem, Josaphat, et soulever le royaume du sud contre celui du nord, provoquant ainsi la guerre civile ? Appelle-t-il le feu du ciel pour confondre une seconde fois ses adversaires acharnés contre lui ? Non, il cherche la solitude ; il va au désert : les semblables s'attirent toujours. Pauvre Elie, tu ne peux plus te donner à ton oeuvre, parce que tu ne te possèdes plus ; tu vas à la dérive... Déjà la Samarie est traversée, la Judée aussi, c'est l'extrême sud du pays, l'orée du désert : six jours de marche environ. La course a calmé les nerfs trop tendus du lutteur ; après la crise tumultueuse, vient la fatigue, la prostration. À Béer-Schéba, Elie congédie son serviteur ; et seul désormais, s'il ne pense pas au suicide, - loin de là, - il demande la mort. Maintenant, un seul mot revient : Assez !

1. À Béer-Schéba.
- On demandait récemment à une personne, se disant fatiguée, à quoi elle allait occuper ses vacances ? À m'amuser ! fut la réponse ; cette chère âme ne devait pas être très fatiguée. Elie, lui, a dormi, lourd sommeil de lassitude et de tristesse, qui s'interrompt à peine pour une visite : celle d'un envoyé de l'Éternel. Dieu ne traite pas son prophète de déserteur ; il pense à lui donner des forces. Il ne le gronde pas de s'en être allé si loin, il semble l'encourager au contraire. Pas de reproches, pas même de discours : du pain. C'est une chose que nous avons à apprendre comme chrétiens, nous qui sommes plus sobres de nos dons que de nos conseils ; pensons quelquefois à la discrétion de Dieu, pour le moins aussi merveilleuse que sa providence.

Elle a mangé, touché par l'ange une seconde fois ; et ce repas lui a rendu des forces ; il va continuer sa retraite, et Dieu le laissera aller ; du côté du poste du devoir ? Non pas ; du côté de la réflexion. Il est des heures où des arguments n'ont pas de prise. Admirez : Dieu qui n'a personne pour défendre sa cause compromise par le départ d'Elie, consent à ce qu'il continue sa course vers le sud. Et si Elie met quarante jours pour faire, jusqu'en Horeb, un trajet qui ne demande que 1 ; à 8 jours de marche tout au plus, c'est qu'il a réfléchi plus qu'il n'a marché, et qu'il est en train de se ressaisir.

II. En Horeb.
- Elie gravit les pentes de l'Horeb ; d'abord douces, elles se dressent bientôt, majestueuses et sauvages, et la montagne laisse à tous ceux qui l'ont vue une impression de grandeur douloureuse. C'est dans la caverne (non pas dans une caverne) et par là il faut entendre une grotte connue (Exode 33 : 22) que le prophète va chercher un abri. C'est là que l'attend son Dieu pour cet entretien, dont on ne ressort que transformé ou désemparé. Et le prophète laisse parler son coeur ; le peuple a abandonné l'Éternel, la partie est perdue ! il se dégonfle, et Dieu l'écoute. C'est le moment où Dieu va passer dans la vie de son serviteur et lui faire comprendre bien des choses qui semblent dépasser encore sa portée ou ses forces. Et les phénomènes de la nature que nous rappellent les versets 11 et 12 ne sont que la reproduction des sentiments intimes du prophète le « décalque de son état d'âme ».

La tourmente a passé sur l'Horeb comme dans la vie du prophète ; toutes ses convictions, toute sa foi, tout a été ébranlé jusqu'en leur base, c'est un vrai tremblement de terre ; et un feu destructeur a achevé de consumer ce qui était resté debout... Tout cela, ce sont des forces humaines, naturelles, des coalitions d'éléments ou d'intérêts : Dieu n'y est pas, pas plus qu'il n'est dans l'horrible guerre actuelle. Après les événements qui se succèdent depuis le mois d'août 1914, douterez-vous de la puissance infernale des hommes, des rafales de feu et d'acier qui ébranlent, détruisent et consument tout ? Et bien ! Dieu n'y est pas, la méchanceté des hommes en est seule responsable. Où est Dieu ? et que fait-il ? Demanderez-vous ! Le prophète l'a trouvé dans le « murmure doux est léger » et il s'est voilé la face ; et à l'heure actuelle, nous trouvons Dieu sur les champs de bataille, relevant les blessés, réconfortant les malheureux, préparant les mourants, fermant les yeux - pour les rouvrir de l'autre côté du voile - aux vaillants qui ont aimé leur patrie et lui ont donné leur vie. Ne dites pas que Dieu est mort puisqu'il fait moins de bruit que ses pseudo-représentants sur la terre avec leurs canons et leurs armées. Il ne fait pas du bruit, mais du bien ; il ne tue pas, il sauve ; il n'écrase pas, il relève, parce qu'il pardonne : ce sont des choses que les chrétiens ont besoin de rapprendre par le temps qui court.

C'est l'expérience qu'a faite Elie avant d'entendre pour la seconde fois l'appel de son Dieu : que fais-tu. ici ? Le prophète a compris cette fois, et il est prêt. L'ordre lui est donné : reprends ton chemin ! - Oui, tu t'es trop avancé, reviens sur tes pas ; cela ne s'appelle pas reculer, mais revenir en arrière c'est une chose à faire comprendre aux enfants chez lesquels l'amour-propre domine. Et Elie doit reprendre son chemin par le désert ; une grande tâche se présente à lui, puisqu'il aura le glorieux privilège d'oindre deux rois que lui désigne l'Éternel ; mais ce qui sera plus difficile, sur le chemin du retour, ce sera d'oindre son successeur, qui lui est indiqué en la personne d'Élisée. Avec l'amour-propre va la susceptibilité. Est-ce que Dieu ne veut plus de moi ? Ne suis-je plus bon pour son service ? Me met-il à la retraite, aux vieux fers ? Ces questions, nous nous les serions probablement posées. Elles n'abordent pas Elie qui pense sans doute au privilège de connaître son successeur - c'est déjà quelque chose que d'en avoir un - de le former, de le préparer. Et Elle va bravement... « Il faut qu'il croisse et que je diminue » a dit Jean-Baptiste en parlant du Christ ; Elie n'a-t-il pas pensé la même chose ? j'en serais bien surpris.




Jusqu'à présent, nous n'avons pas dit un mot du Jeûne Fédéral, et il s'agirait, dans les applications pratiques d'aborder le sujet ; nous résumerons brièvement quelques pensées. Notre pays n'est pas en guerre comme toutes les nations qui nous entourent. Mais valons-nous mieux qu'elles pour tout cela ? Nous devrions être reconnaissants de ce que Dieu nous a épargnés, de toutes les preuves de sa sollicitude et de son amour. Mais ne l'abandonnons nous pas comme le peuple d'Israël, que les manifestations diverses peuvent émouvoir mais non convertir ?

N'y a-t-il pas parmi nous des déserteurs ou des embusqués ? Hélas ! ceux-ci ne sont pas de la trempe d'Elie : ils s'amusent pour se distraire. Voilà le sujet d'humiliation. Nous sommes plus coupables que d'autres, parce que plus éclairés, plus épargnés, plus avertis.

Que ce jour de jeûne soit le jour du recueillement dans lequel nous écouterons la voix d'en haut, surtout la voix d'amour du Christ Sauveur. Et quand nous aurons senti l'influence de son Esprit et de sa grâce, n'ayons ni peur ni honte : revenons en arrière, confessons nos fautes, demandons pardon, oui, revenons au sentiment du devoir, et cette journée sera en bénédiction pour notre peuple et nos Églises comme la journée de l'Horeb a été bénie pour Elie ; commencée dans la tourmente, terminée dans la paix, que cette journée soit de même pour nos enfants et pour nous une journée d'Horeb, c'est-à-dire de relèvement.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 10 septembre. - Si une petite fille, en l'absence de sa maman, avait à prendre soin de ses plus jeunes frères et soeurs, et qu'au lieu de lui obéir, d'être sages, ils se mettaient à grimper sur les tables ou sur les fenêtres, au. risque de tomber, à fouiller dans les armoires malgré la défense, à courir sur la route par où passent les automobiles, à crier et donner des coups de pied à leur soeur aînée, parce qu'elle veut les empêcher de faire ces choses défendues, ne pensez-vous pas qu'elle serait désolée et que le retour de maman lui causerait une grande joie ? C'est ce qui arriva au prophète Elie.

Il devait prendre soin des Israélites, comme la petite fille de ses frères et soeurs ; c'est Dieu qui l'en avait chargé. Vous avez vu comment il prit leur défense contre les prêtres pervers de Baal. Lorsqu'il eut convaincu ces prêtres de mensonge, et que les Israélites tombèrent sur leur visage et dirent : C'est l'Éternel qui est Dieu ! C'est l'Éternel qui est Dieu ! alors il put espérer que ces Israélites obéiraient désormais à l'Éternel. Malheureusement leur bons sentiments ne durèrent pas ; ils restèrent idolâtres, ainsi que le roi Achab et sa femme Jésabel, une très méchante reine qui menaça Elie de le faire mourir. N'est-ce pas que c'était décourageant ? Et en effet, il fut tout à fait découragé. Il s'enfuit dans le désert, se coucha sous un genêt et désira mourir ; peut-être pleurait-il comme la petite fille désolée.

Mais quelqu'un était avec lui et ne l'abandonnait pas ; c'était l'Éternel. Il lui envoya un ange pour prendre soin de lui, empêcher qu'il mourût de faim (1 Rois 19: 5-7). Il lui donna des forces suffisantes pour aller bien loin, à la montagne d'Horeb, où longtemps auparavant Moïse avait reçu et écrit sur deux tables de pierre le décalogue, les dix commandants (v. 8). Là il lui parla lui-même pour le consoler, l'encourager et lui donner ses ordres raconter ou lire les vers. 9 à 16. - Il lui révéla le châtiment prochain des coupables, d'Achab et de Jésabel (v. 17). Il lui donna cette nouvelle réjouissante que sept mille hommes en Israël étaient restés les fidèles adorateurs de l'Éternel (v. 18), tandis qu'Elie les croyait tous pervertis et idolâtres. Alors Elie fut consolé, comme la petite fille au retour de sa maman.

Cette histoire nous apprend que l'Éternel est compatissant et miséricordieux ; sa bonté est de tout temps et à toujours sur ceux qui le craignent (Ps. 10:3 : 8 à 17). Il ne les abandonne jamais et prend tôt ou tard leur défense contre leurs adversaires. C'est pourquoi, au lieu de se décourager comme Elie, ils doivent toujours avoir confiance en Dieu ; c'est leur privilège, et c'est le vôtre, si vous cherchez à lui plaire. Quand même vous ne pouvez faire grand chose, parce que vous êtes petits et faibles, quand même vous ne réussissez pas toujours, quand même peut-être on vous raille, on vous dit des méchancetés, ayez confiance, l'Éternel est avec vous. Éternel des armées, heureux l'homme qui se confie en toi'.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET ; Jeûne fédéral. Elie à Béer-Schéba et en Horeb. Humiliation et relèvement.
( 1 Rois 19 : 1-16.)
Versets à apprendre :
Fortifiez vos mains languissantes et vos genoux affaiblis ; et suivez avec vos pieds des voies droites. (Héb. 12: 12, 13. )
Comme un père a compassion de ses enfants, l'Éternel a compassion de ceux qui le craignent. (Ps. 103: 13.)
Heureux l'homme qui se confie en toi ! (Ps. 84 : 12.)

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