Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 10 SEPTEMBRE.)

Elie sur le Carmel. « Choisissez qui vous voulez servir. »


1 Rois 18: 20-39.

Cantiques N° 80 et 88.


Introduction. - Trois ans de repos pour le prophète Elie, dans un ministère intime et bienfaisant, auprès de la veuve de Sarepta. Le serviteur de l'Éternel n'a pas seulement « payé sa pension », il a rendu la vie au fils de la veuve, il les a évangélisés et aimés, mais il s'est préparé aussi dans le recueillement aux événements. L'ordre est venu de se présenter à Achab. C'est en quelque sorte aller dans la gueule du loup. Elie est prêt à tout ce que Dieu voudra ; il va sans trembler, sans broncher. Et au roi qui l'accueille par de puérils reproches, le prophète répond en demandant la convocation du peuple entier sur le Carmel : il va tenter une épreuve décisive pour bien montrer à tous que Baal n'est pas Dieu.

La convocation. - Ah ! qu'elle est belle cette croupe du Carmel, toujours verte, grâce à ses bois de chênes, alors que toute la contrée a pris la teinte roussâtre d'un pays desséché ! Quels merveilleux horizons du haut de cet éperon palestinien, qui plonge dans la mer ! Là le prophète a convoqué son peuple, et je vois les pèlerins qui se dirigent vers le lieu du rendez-vous... tous, venus de loin ; tous, sauf Jésabel, qui boude sans doute. Achab vient aussi, sans enthousiasme ; sa conscience doit lui faire bien des reproches ; son Baal ne l'a pas protégé et délivré du désastre, et c'est une chose très difficile d'obtenir d'un roi, et d'un enfant, qu'il convienne d'avoir eu tort. Les prêtres de Baal et d'Astarté sont venus en grand nombre, légers de coeur et d'esprit. Ne sont-ils pas les plus nombreux ? N'ont-ils pas toute la cour à leur dévotion ? Que leur peut faire ce solitaire, cet original, aux principes si absolus ? Quand ou est du « côté du manche », cela va être une partie de plaisir, qui tournera à la confusion de ces utopistes, empêcheurs de danser en rond, professeurs de morale ; l'un d'eux petit bien avoir dit : « Vous verrez que ce sera drôle ! » Le peuple aussi est venu, mais triste, inquiet ; les récoltes sont détruites, la famine est là. Le peuple, qui obéit en mouton, qui a de la force pour les jours de bonheur et s'effondre aux jours douloureux, le peuple, ignorant, superstitieux, pressuré, malheureux, incapable de se tirer de peine ! Si l'on ne craignait de manquer de charité, combien d'allusions n'y aurait-il pas à faire aux temps actuels, à la guerre, aux jours difficiles ?... Passons.

Elie aussi est venu, attristé mais calme, sans paroles vaines, sans forfanterie. Et ce qu'il a à dire à son peuple est très simple : votre vie n'est pas droite, vous clochez des deux côtés ; à ce compte-là aucun progrès n'est possible. Choisissez entre Dieu et Baal. Le peuple a compris : il est fait appel à son énergie morale ; ce qu'il répond ?... rien du tout ! Un enfant qui, après avoir entendu cet appel, ne répondrait rien - dans son coeur en tous cas - n'est pas loin de la dégringolade ; il sait ce qu'il a à faire, il sait qu'une décision est nécessaire ; oui, mais il a peur des sourires, des moqueries ou des colères d'Achab, des meneurs de l'opinion publique. Il ne répond rien le pauvre peuple d'Israël, et il est triste (comparez Josué 24 : 16-24. Marc 10 22), comme nous le sommes, et comme nous le serons toujours plus, jusqu'à ce qu'une décision soit prise. Étonnez-vous encore que, pour vouloir s'asseoir entre deux chaises, il y ait tant de gens qui fassent la culbute !




La scène du Carmel est grandiose dans sa simplicité. Les deux autels sont élevés ; celui de Baal est quelconque ; celui de l'Éternel, réédifie par Elie, a douze pierres, rappel à l'union des douze tribus. Le fondement de l'autel du sacrifice ne doit pas être celui du schisme, mais celui de la concorde. Et voici, les adorateurs de Baal, dès le matin, offrent leur sacrifice ; d'abord la prière, ensuite l'inquiétude, l'agitation, celle-ci arrivant à son paroxysme dans l'après-midi ; cris, danses, incisions sanglantes, rien ne manque... que la réponse de Baal. Et ce qui doit les exciter, ces prêtres, c'est la présence d'Elle, d'abord recueilli sans doute, puis dont le regard perçant est comme un vivant reproche. Elie va manier une arme dangereuse, l'ironie ; nous devons sans hésiter la déconseiller à nos enfants, qui connaissent le Sauveur, qu'Elie devança de plusieurs siècles, et le Sauveur ne s'est jamais moqué de personne. Mais Elie, exaspéré de cette manière d'adorer, ne sait pas dire autre chose. Quels arguments sérieux voulez-vous que l'on emploie envers des gens au comble de l'exaltation, en passe de devenir fous furieux ?

L'ironie d'Elie devait atteindre le coeur du peuple, et non celui des prêtres, en lui faisant constater l'inanité d'une semblable religion, et le péché du peuple qui s'y est laissé entraîner.
À ce moment, un des spectateurs non prévenus aurait remarqué qu'un silence sinistre avait fait place à l'agitation, et que cette torpeur était une faillite morale, un aveu !
Combien y a-t-il d'âmes autour desquelles et au-dedans desquelles tout s'écroule, quand elles ont dû avouer qu'a tous leurs pourquoi, à leurs aspirations, à leurs cris et même à leurs sacrifices, il n'y avait ni voix ni réponse.
Ce jour-là, Baal a fait faillite ; pourquoi a-t-il encore tant de partisans ?

C'est au tour d'Elie maintenant : à l'heure de l'offrande du soir (4 h. environ) - comme pour rappeler au peuple l'heure oubliée de la prière. L'autel est rétabli ; le sacrifice est fait ; toute supercherie, toute superstition doit être écartée. Et au lieu d'adresser au peuple de sanglants reproches, le prophète s'adresse à Dieu ; il sait qu'aux heures angoissantes parler aux hommes ne va pas sans amertume, tandis que parler à Dieu donne la force et la paix.

« L'Éternel exauce. » C'est ce que notre expérience doit apprendre à nos enfants. Ne cherchons pas à expliquer ce que fut ce feu qui consuma l'holocauste, nous risquerions de dire ce que nous ne savons pas ; contentons-nous de constater le fait par ses effets. La réponse de Dieu ne s'est pas fait attendre ; elle est complète et ne peut prêter à aucune équivoque.

Le peuple l'a bien compris, et, pris pour Juge, il s'est écrié : « C'est l'Éternel qui est Dieu ! » Il y a là une heure d'enthousiasme indescriptible, en même temps que de malaise profond. Le peuple, tout de surface, dont les habitudes sont déplorables mais dont la conscience n'est pas morte, se lève et crie qu'il reconnaît Jéhovah pour son Dieu. Au feu du ciel répond comme un roulement de tonnerre, les cris des hommes ! Mais quel secret malaise chez ceux qui dirigent, chez ceux qui pensent ! Nous déplorons qu'ils ne se soient pas repentis et rendus à l'évidence, ce qui probablement aurait épargné leur vie ; mais gardons-nous de leur jeter la pierre, car s'ils ont vu la puissance de l'Éternel, ils ne connaissaient pas comme nous son amour.

Elles sont belles et bienfaisantes, les heures où tout un peuple se réunit et reconnaît ce qu'il doit à son Dieu. Il passe sur les âmes comme un grand frisson, tour à tour patriotique et religieux. Mais gardons-nous de croire qu'un peuple soit régénéré, parce qu'il a vibré d'enthousiasme.... ou d'indignation, dans une heure solennelle. Les lendemains de fêtes sont souvent bien tristes... Notre sujet s'arrête là, et nous n'avons pas à parler à nos enfants du meurtre des faux prophètes. Ne cherchons pas à justifier Elie, pas plus qu'à l'accuser ; disons simplement, en courbant le front - « Elie était un homme de la même nature que nous... » (Jacques 5: 17) et si avec nos aînés nous abordons le sujet, ne manquons pas de leur rappeler que si Elie a pu, avec les lumières de son temps, croire être dans le vrai, l'heure du massacre de ses adversaires jette une ombre sur sa vie, comme la condamnation et la mort de Michel Servet sont malheureusement imputables au grand réformateur Calvin. En une heure on peut compromettre une vie, ternir une oeuvre ; donc, prenons bien garde.

Mais, diront quelques aînés, à quoi sert de déclarer que l'Éternel est Dieu, si la pluie ne tombe pas ? Que Baal soit mort, cela se peut, mais que Dieu vive... c'est encore à prouver.

Combien de temps a duré la prière d'Elie jusqu'à ce que l'exaucement soit venu ? Elie avait prié à l'heure du sacrifice : Dieu a répondu. S'il tarde à répondre cette fois, est-ce que ce serait parce que le prophète a les mains rouges ? N'oublions pas que beaucoup de « non exaucements » n'ont pas d'autre origine... Seul, sur la montagne, longtemps le prophète est resté prosterné : nous ignorons ce qu'il a dit mais, longtemps après, Elie est redescendit joyeux, parce que la pluie allait désaltérer la terre, et que la grâce - pluie divine - avait transformé son coeur.

Applications pratiques. - Un temps de repos n'est pas, un temps d'oisiveté - nous devons nous préparer aux luttes possibles. - N'avons pas peur de faire réfléchir le peuple et ceux qui le dirigent ; pas d'amertumes, pas de moqueries, mais une foi vivante et fidèle : c'est encore ce qui impressionne plus les indifférents que tous les exercices d'acrobatie morale ou religieuse. Pas d'émotions, mais des résolutions, une décision. Choisissez : il en va de notre vie, comme de celle (tu peuple d'Israël : le salut ou la ruine.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 3 septembre. - Vous souvenez-vous de Caïn et d'Abel ? L'un et l'autre offrirent un sacrifice à l'Éternel. Il accepta celui d'Abel, mais non celui de Caïn. Pourquoi ? Parce qu'Abel était bon, et Caïn méchant. Aujourd'hui je vous raconterai une histoire semblable ; mais c'était au temps du prophète Elie, que Vous connaissez déjà.

1. Il y avait alors dans le pays des dix tribus (faire distinguer entre le royaume d'Israël, dont il est ici question, et celui de Juda) des prêtres de Baal. On les appelait ainsi parce qu'ils avaient changé le nom de Dieu ; ils l'appelaient Baal, ce qui signifie Seigneur. Pourquoi ce changement ? Parce qu'ils ne voulaient pas obéir aux commandements de Dieu, et ils pensaient qu'ils n'y seraient plus obligés s'ils lui donnaient un autre nom. Ils rendaient donc un culte à Dieu en l'appelant Baal et n'observaient pas ses commandements ; c'était indigne. Et ils donnaient un mauvais exemple au peuple, qui adorait tantôt Dieu, tantôt Baal. C'est ce qu'Elie reprochait aux Israélites en leur disant : Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés ? Vous avez reçu des jambes pour marcher droit ; mais si vous avez mal aux jambes, ou si vous êtes contrefaits, vous boitez, portant le corps à droite, puis à gauche ; vous clochez des deux côtés. Il ne faut pas se moquer des boiteux, ni des autres infirmes ; ils le sont par la volonté de Dieu ; ce n'est pas leur faute, à moins qu'ils n'aient fait une imprudence. Il y eut des infirmes qui furent de grands génies et firent beaucoup de bien dans le monde. Ce serait mal, de boiter volontairement., et si c'était pour imiter quelqu'un en se moquant, ce serait très mal. Les Israélites, an temps d'Elle, agissaient comme des gens qui boitent, qui se penchent d'un côté et d'un autre ; ils étaient tantôt bons, tantôt méchants. C'est pourquoi Elie leur dit : Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés.

2. Elle proposa à Achab d'assembler sur le mont Carmel (voir la carte biblique) les prêtres de Baal et de les soumettre à une épreuve : ils offriraient un sacrifice à Baal ; ensuite le prophète offrirait un sacrifice à l'Éternel. Achab y consentit, et tout le peuple vint assister à l'épreuve ; alors qu'arriva-t-il ? - Raconter les faits (1 Rois 18:21-29)

3. Aujourd'hui on n'offre plus à Dieu des sacrifices ; le Seigneur Jésus s'est offert lui-même en sacrifice, celui a rendu inutiles tous les autres. Mais on continue à rendre il Dieu un culte : on le prie, on écoute sa parole, on chante ses louanges. C'est Jésus qui nous l'a commandé et nous en a donné l'exemple. Dieu accepte-t-il favorablement le culte de tous ? Non. Les violateurs de ses commandements ressemblent aux prêtres de Baal : ils sont Hypocrites, et Dieu n'accepte pas leur culte. Il ne l'accueille favorablement que de la part de ses vrais enfants, qui s'appliquent comme Elie à obéir aux commandements de sa parole. Mais il ne faut pas clocher des deux côtés, c'est-à-dire tantôt obéir, tantôt désobéir. Dieu veut que l'on soit tout à lui. Il nous dit : Mon fils, donne-moi ton coeur. Alors nous sommes ses vrais adorateurs, parce que nous l'aimons et lui obéissons de tout notre coeur ; nous sommes ses vrais enfants, les vrais disciples de Jésus qui disait : Ma nourriture est de faire la volonté du Père qui m'a envoyé.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Elie sur le Carmel. Choisissez qui vous voulez servir.
(1 Rois 18: 20-39)
Versets à apprendre :
Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés ? (1 Rois 18 : 21.)
J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives. (Deut. 30: 19.)
Mon fils, donne-moi ton coeur. (Prov. 23 : 26.)

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