Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 3 SEPTEMBRE.)

Elie pendant la famine.« Dieu prend soin de ses serviteurs. »


1 Rois 17 : 1-16.

Cantiques N° 89 et 104.


Qui est-il ? D'où vient-il, le prophète dont nous allons entretenir nos enfants pendant quatre dimanches ? La Bible nous répond en une ligne : nous ne pouvons en savoir davantage... « Elie, le Thisbite, l'un des habitants de Galaad... » Contrairement à l'opinion courante, qui fait de Thisbé une localité de la Galilée, nous pensons qu'Elie [nommé « Eliiahou atichbi » dans le texte hébreu], vient d'un petit hameau d'au delà du Jourdain, dans le pays de Galaad, où les traditions juive et musulmane s'accordent à en faire le berceau du prophète. Quelques pauvres masures, parfois désertes dans la saison des récoltes lointaines.

Mais nous savons l'essentiel : Elle porte bien son nom : « Dieu est mon Dieu » et le prophète s'en déclare le serviteur. Pendant un quart de siècle, il sera le champion de la sainte cause, le protestant par excellence en face du roi Achab, si païen, de sa cour si servile, et de son peuple si hésitant. Il sera le patriote ardent, éclairé, qui a le courage de remonter le courant au péril de ses jours. La tâche est écrasante : il n'hésite pas à l'accomplir. C'est une des grandes figures de l'Ancien Testament, et son souvenir est demeuré vivant au sein de son peuple. (Voir Malachie 4 : 5 ; Luc 1 : 17 ; Matth. 17 : 10-12.)

1. Le message d'Elie.
- Depuis longtemps, sans doute, le prophète souffre de voir le peuple d'Israël tomber dans un grossier paganisme, et son roi Achab, et sa reine Jésabel, favoriser cette déchéance morale, Dieu est mort, pour ce mauvais roi ; c'est Baal qui le remplace, tant il est vrai que l'on ne quitte la religion que pour la superstition. Baal, c'est la divinité créatrice, représentée par le soleil, le principe de la fécondation de la terre. Mais si le soleil féconde la terre, il la brûle, la dessèche, et Dieu, qui veut montrer à Achab que sa fausse divinité dessèche les coeurs et détruit toute vie, va envoyer son prophète, son serviteur, dire au roi infidèle : « Ces années-ci, ni rosée, ni pluie, sinon à ma parole ! Tu veux adorer Baal, soit : apprends à le connaître. Ce solennel appel a-t-il été compris ? Nous l'ignorons. Il est probable que Jésabel aura ri, qu'Achab aura froncé les sourcils en disant, sceptique : « On verra bien. » Sa mission remplie, le prophète s'en est allé.

Ne serait-il pas bon de rappeler à nos enfants ce message d'Elie, dans sa sobriété ? Quand nous avons quelque chose de désagréable à dire, nous cherchons des périphrases, nous essayons d'arranger, d'estomper, de corriger. Ici, rien de semblable : ce n'est pas un sermon qu'Elie a à faire, mais un ordre qu'il a à transmettre ; nous devrions bien apprendre, dans le cas où Dieu nous charge d'un message, ne rien dire de moins. Et rien de plus.

... Et le prophète va se retirer dans son pays, au delà du Jourdain ; il se tiendra à proximité du chemin des caravanes, dans ces gorges du Kerith, torrent au printemps, desséché le reste de l'année ; ce n'est pas le séjour de son choix, mais c'est sur l'ordre de l'Éternel.




II. Au bord du Kerith. - Pourquoi au Kerith ? demanderont des enfants. Essayons de le comprendre. Si Elie était resté dans le voisinage d'Achab, il aurait couru un grand danger à partir du moment où celui-ci s'est rendu compte de la vérité du message d'Elie. Le Dieu qui prend soin de ses enfants dit au prophète - Cache-toi. Mais il y a plus : Dieu, pour pouvoir utiliser ses enfants, les envoie à l'école... du recueillement. Jacob y a passé pour devenir Israël ; Moïse aussi, en Horeb ; plus tard, Jean-Baptiste vivra dans les déserts, et Jésus lui-même, notre parfait et divin modèle, avait besoin de ces longues heures de recueillement pour se retremper plus complètement dans la communion de son Père.

Pauvre menu, direz-vous, que celui du prophète ! Serait-ce le moment de rappeler à nos enfants, en passant, que dans l'année où nous sommes, où la vie renchérit atrocement, nous devons apprendre à devenir plus sobres, et à rester reconnaissants ?

Celui qui trace ces lignes a eu le grand privilège de voir comment le grand prophète put être nourri par des oiseaux. Dans une anfractuosité de rocher, en Galilée, il a trouvé mi vrai magasin de provisions, amassées par des corbeaux. Sur le chemin des caravanes, les voyageurs s'arrêtent près d'une source ou d'un torrent, pour prendre leur repas. Les oiseaux en emportent les reliefs, car l'oriental oublie moins de jeter de la pâture aux oiseaux que nos enfants n'oublient de nourrir les passereaux pendant les hivers rigoureux. Et là, jour après jour, le Dieu d'Elle, le vivant, prend soin de son serviteur. Il lui accorde l'indispensable. Quelle école pas de superflu, chaque jour le nécessaire ; n'est-ce pas avant la lettre, la prière de Jésus : Père, donne-nous, aujourd'hui, notre pain quotidien ?

Une saison s'écoule : le ciel reste immuablement bleu l'époque des caravanes est passée, et le torrent est à sec. Elle va-t-il se tourmenter, maugréer contre la dureté des temps on l'abandon de son Dieu ? Il attend l'ordre d'en haut. Celui qui l'a envoyé au bord du Kerith ne l'a pas oublié, à l'heure de la disette ; mais le prophète ne fera pas un pas sans une indication divine ; il serait du reste bien embarrassé de choisir une retraite - partout c'est la disette, la famine. Lit encore, Dieu intervient : « Va à Sarepta, dans le pays de Sidon ; j'ai ordonné à une veuve de te nourrir. » Que d'objections seraient montées au coeur des chrétiens modernes ! Dieu ne se trompe-t-il pas ? Le pays de Sidon est gouverné par le père de Jésabel ; c'est se mettre à portée de la gueule du loup. Chez une femme ! Que vont dire les mauvaises langues ? Et une veuve encore ! c'est-à-dire chez une pauvresse qui, plus que d'autres encore, doit manquer du nécessaire. N'est-ce pas de la folle ? Ai-je bien entendu ? Elie va, tout simplement. Il sait bien que son Dieu l'aime, qu'Il ne se trompe pas : il va. Et si nous n'avons plus, au temps où nous vivons, de grands héros de la foi, c'est que nous n'en trouvons plus qui sachent obéir comme Elle, sans demander ni comment ni pourquoi.

III.. À Sarepta.
- C'est une modeste bourgade, célèbre par ses forges, un petit port. À l'entrée de la ville, voici une pauvre femme qui ramasse du bois mort. Le prophète leur adresse la parole : elle ne parle que d'elle et de son fils : donc, elle est veuve ; et cette pauvresse a été mûrie par l'épreuve ; si elle est païenne, elle a reconnu sans doute un Hébreu dans la personne de son visiteur, car elle lui dit : « L'Éternel, ton Dieu, est vivant. » Elle a dû chercher une réponse à ses angoisses ailleurs que dans ses rites païens. Dieu a préparé la pauvre veuve par l'épreuve. Elle ne s'est pas trompée. Il demande un verre d'eau - elle devait être très rare pendant cette sécheresse - et l'eau lui est donnée (lire, Matth. 10 : 42). Elie demande à manger... ici la pauvre veuve hésite ; elle avoue son complet dénuement ; mais elle croit, donc elle obéit. Folie ! diront quelques-uns, qui souriront à l'idée d'un miracle. Certes pas. Ceux qui sont appelés à faire des collectes savent très bien qu'ils ont souvent reçu beaucoup plus des pauvres à la porte desquels ils hésitaient à frapper que dans bien des maisons cossues. où l'on disait : « C'est tout ce que puis donner ! » C'est ce que le monde appelle un pieux mensonge !

Non, elle n'a pas à regretter, l'humble veuve de Sarepta, d'avoir obéi au prophète, alors même que sa demande a pli lui paraître exagérée ou tyrannique (voir Matth. 10 : 41). Et ce qu'elle a l'ait pour le serviteur de l'Éternel, ne sommes-nous pas appelés à le faire maintenant pour toutes les victimes de cette épouvantable guerre ? Heureux, maintenant comme jadis, comme toujours, ceux qui disent : pour Dieu d'abord, pour son service ; pas un de ceux-là n'est jamais mort de faim.

Une fois encore, admirons la Providence : Dieu a pris soin de son serviteur, qui pourra désormais, sans scrupule, accepter l'hospitalité d'une veuve : l'un et l'autre ont l'ait cette expérience bénie, que l'on ne manque de rien quand ou obéit à son Dieu. Et pendant deux ans, trois peut-être Elle aura un champ d'action au foyer qui l'a reçu. « Petit groupe », dira un moniteur en pensant aux deux élèves du prophète ! puissions-nous, dans le milieu où Dieu nous place, travailler comme Elie.




Est-il besoin de relever les principales applications pratiques ? Elles tiennent dans un seul mot : obéis. Dans la mesure de notre obéissance, nous serons les serviteurs du Très haut, qui ne peut pas laisser dans le besoin ceux qui lui consacrent leur vie. Nous agissons souvent par altruisme, mais comme si notre Dieu était mort. S'il est vivant, soyons vivants. Bien n'est plus grand ni plus beau que de lui dire : À toi ma vie ; à moi ta grâce ! Pour le reste, comme pour tout, tu pourvoiras, je suis tranquille.

M.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 27 août. - Les Israélites des dix tribus devenus idolâtres ne furent pas abandonnés de Dieu, quoiqu'ils l'eussent abandonné pour adorer des veaux d'or. Il leur envoya des prophètes leur rappeler qu'il est, lui seul, maître de l'Univers, et leur annoncer ses commandements, ses châtiments, ses promesses. L'un des principaux fut Elie (non pas Eli, sacrificateur au temps de l'enfance de Samuel). Il vivait sous le règne d'Achab, l'un des mauvais successeurs de Jéroboam. Voici trois prédictions que Dieu lui fit et qui se réalisèrent.

La sécheresse (1 Rois 17 : 11). - Dieu lui annonça et le chargea d'avertir le roi que pendant des années il n'y aurait ni rosée, ni pluie. Quand il ne pleut pas pendant longtemps, c'est la sécheresse ; les plantes ne peuvent vivre et croître sans pluie ; alors il n'y a ni blé, ni fruits, ni légumes ; c'est la famine. Pourquoi Dieu permit-il qu'il n'y eût pas de pluie au temps d'Achab ? Pour corriger ce roi et les Israélites idolâtres. C'est toujours pour corriger ses enfants qu'il permet aux calamités de les frapper, comme c'est pour vous corriger que vos parents vous châtient. Que dit en effet la Bible ? (Héb. 12 : 6.) Souvenez-vous en outre de l'enfant prodigue (Luc 15 - 14-18). - Mais les hommes sont parfois obstinés dans leur méchanceté. Ce fut le cas d'Achab qui, au lieu de consulter le prophète sur ce qu'il y avait à faire, s'irrita contre lui, parce qu'il lui portait cette mauvaise nouvelle.

Les corbeaux (1 Rois 17 : 2-7). - La seconde prédiction fut faite à Elie pour lui préserver la vie. - Raconter le fait. - Ainsi Dieu employa des corbeaux pour nourrir le prophète. Connaissez-vous d'autres animaux qui servent à notre nourriture, ou qui travaillent pour nous ? La vache, le boeuf, le mouton, la chèvre, le porc, les poules, etc. ; presque tous les animaux. C'est Dieu qui l'a voulu ainsi. Bénissez-le d'avoir fait de vous ses enfants plutôt que des quadrupèdes, des reptiles ou des poissons, et soyez bons envers les animaux qui nous sont si utiles, surtout les animaux domestiques (Prov. 12 : 10).

La veuve de Sarepta (1 Rois 17 : 8-16). - La troisième prédiction fut faite en faveur d'une pauvre veuve de Sarepta, dans la contrée au nord de la Palestine, où Elie s'en alla quand le torrent fut à sec. - Raconter les faits. - C'est donc Dieu qui donne à ses enfants le pain et l'huile, tout ce qui est nécessaire à leur nourriture. C'est pourquoi Jésus nous dit qu'il faut demander ces choses à Dieu en lui adressant cette prière : Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Mais remarquez à quelles conditions nous sommes sûrs d'être exaucés :

1° En obéissant à Dieu comme Elle, qui alla où Dieu l'envoyait, vers Achab, au torrent de Kerith, à Sarepta. Donc en particulier en travaillant, car Dieu a dit : « Tu mangeras ton pain en travaillant. » « Six jours tu travailleras, et le septième, tu te reposeras. » Mais « celui qui ne veut pas travailler ne doit pas non plus manger ; » s'il mendie par paresse, il ne doit pas être surpris que le pain lui manque.

2° En faisant part de nos biens aux autres. La veuve de Sarepta vint au secours du prophète ; mais qui veut tout pour soi mérite de manquer du nécessaire. Jésus veut que nous disions dans notre prière, non pas : Donne-moi, mais : Donne-nous notre pain ; il veut donc que nous pensions aux autres et que nous leur venions en aide, si nous le pouvons, et la Bible dit encore : Que chacun emploie le don qu'il a reçu au service des autres (1 Pierre 4 : 10) ; quels dons ? (Faire détailler par les enfants.)

Si nous obéissons à Dieu, en particulier si nous ne sommes pas paresseux et égoïstes, nous pouvons compter qu'il prendra soin de nous, car il est dit : « Confie-toi en Dieu et t'assure en lui, et il travaillera pour toi. »

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Elie pendant la famine. Dieu prend soin de ses enfants.
( 1 Rois 17 : 1-16.)
Versets à apprendre :
Ne vous inquiétez pas du lendemain - car le lendemain aura soin de lui-même. (Mat. 6 : 34.)
Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. (Philip. 4: 19)
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. (Mat. 6s: 11.)

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