Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(27 AOÛT.)

Roboam, roi de Juda, et Jéroboam, roi d'Israël. Ne suis pas le conseil des méchants.


1 Rois 12: 1-33

Cantiques N° 98 et 99.


Au moment de reprendre avec nos enfants l'étude de l'Ancien Testament, il peut être utile de dire quelques mots du cadre du sujet, pour mieux remettre les choses au point ; c'est ce qui motive le plan de cette étude : Hier, aujourd'hui, et après....

Hier... c'était le roi Salomon, régnant à Jérusalem ; un règne de quarante ans aussi brillant que néfaste pour le peuple d'Israël - un règne au début excellent, et qui se gâta dans le luxe et l'idolâtrie. Salomon a construit le temple de l'Éternel, mais, sur le Mont des Oliviers, il a construit des « hauts lieux » où ses femmes païennes allaient adorer leurs divinités barbares. Au début de son règne, Salomon était le maître, parce qu'il n'obéissait qu'à son Dieu ; plus tard, il devint l'esclave de ses passions et de ses innombrables épouses. La vie fut sans doute plus facile pour son peuple ; il s'habitua au luxe, mais fut pressuré par de très lourds impôts ; le travail manuel, en honneur chez les Israélites, devint le travail des esclaves, et l'homme qui se respectait servait le roi comme soldat on comme valet.

N'y a-t-il pas bien des analogies avec la vie que nous avons connue, au moment où a éclaté l'épouvantable conflagration qui divise l'Europe et le monde ?
Pourtant, les avertissements n'ont pas manqué au grand roi ; il y a eu des prophètes, des commencements de révolutions, rapidement étouffées (lire le chapitre 11) ; et c'est dans ce milieu gangrené que grandissait celui qui devait monter sur le trône de David, l'héritier de la couronne, Roboam. Tout enfant, Roboam a été élevé dans le luxe, et petit à petit, il a pris l'habitude d'une vie qui ne ressemblait en rien à celle de son aïeul David ; tout laissait prévoir qu'il suivrait les traces de son père, peut-être même en les accentuant.

Roboam avait 41 ans au moment où il dut succéder à son père défunt ; son règne fut de dix-sept ans (2 Chron. 12 : 13). Nombreux étaient sans doute les Israélites pieux sur les coeurs desquels planaient de douloureuses angoisses. Que va être ce nouveau roi ? Son père avait si bien commencé ! Saura-t-il, dès le début, réconcilier ses sujets ? donnera-t-il le bon exemple ? n'est-il pas bien mal élevé et surtout bien mal entouré ? Toutes ces questions ont dû se poser comme elles se posent encore aujourd'hui à ceux qui se demandent - de quoi demain sera-t-il fait ?




Si le passé est sombre, il peut s'éclairer, disent encore les optimistes. Une page se tourne, il faut espérer. Roboam, saura corriger les fautes de son père, et redresser le peuple égaré.

Aujourd'hui, nous allons oublier les tristesses causées par Salomon qui n'est plus ; c'est jour de fête, à Sichem, au centre même du pays, pour l'intronisation du nouveau roi. Ne devrions-nous pas montrer aux enfants l'importance d'être à la hauteur de la situation où Dieu nous place ? Évitons surtout le reproche que pourrait nous adresser un jour tel de nos élèves : Vous ne m'avez pas averti des dangers ! La tâche présente pour nous, comme pour Roboam, n'est pas de trôner, mais de diriger le peuple sur le bon chemin ; ce n'est pas de se servir de lui, mais de le servir ; ce n'est pas de le rendre esclave de la vie facile et légère, mais de le libérer, de le délivrer de l'esclavage du péché ; ce n'est pas de le rendre corvéable à merci par de nouvelles charges ou de lourds impôts, mais de lui apprendre qu'on ne lui réclame ses services que dans la mesure où on lui a d'abord montré l'exemple.

Roboam ne comprend pas ce langage ; ce n'est pas de cette façon qu'il a été élevé ; il ne se souvient pas que son père a commencé par consulter l'Éternel, et par chercher la force en Dieu ; il veut être un roi « à poigne », et le fera bien voir à ceux qui se permettent de lui présenter leurs voeux... en même temps que leurs craintes et leurs désirs.

Ce qui nous paraît être le fond du caractère de Roboam, c'est qu'il manquait de caractère, et que les expériences faites au soir du règne de son père ne semblent pas du tout avoir influé sur lui. Jéroboam, l'ancien intendant de Salomon, qui a fui en Égypte, est de retour ; il est au nombre de ceux qui réclament au nouveau roi d'alléger les impôts ; n'est-ce pas un avertissement ? Roboam demande trois jours de réflexion ; il va consulter son entourage, mais rien ne nous dit qu'il ait consulté l'Éternel ; il se croit assez fort pour s'en passer ; et s'il consulte les anciens, c'est pour la forme : c'est à ses amis, camarades de plaisir et de fête, qu'il ira demander l'inspiration du début de son règne, et la réponse qu'il donnera à son peuple sera pour tous une amère déception. Ce n'est pas l'appui des hommes qui donne de la force : Roboam va en faire la douloureuse expérience.

Le mécontentement du peuple s'accentue, la révolte grandit, la révolution se prépare. Et Roboam qui veut être le Maître, semble être pris du besoin d'écraser ses adversaires ; il ordonne à Adoram, un percepteur d'impôts détesté, de percevoir ses taxes.... Adoram est massacré. Et maintenant, c'est trop tard ! pauvre Roboam, compte les amis qui te restent fidèles ! Les vieillards sont rentrés chez eux, le coeur serré ; le fossé est creusé, le peuple est divisé ; ceux qui, vivant à Jérusalem et aux environs, ont plutôt « bénéficié » du règne de Salomon, entoureront encore Roboam, dans l'espoir peut-être de voir se continuer leurs bénéfices. Tout le reste du peuple, l'immense majorité, tourne le dos à son nouveau roi ; Jéroboam souffle sur le feu et l'attise ; il est un ambitieux ; sans doute le prophète de Silo lui a dit un jour qu'il aurait dix tribus pour lui ; mais il ne sait pas attendre qu'elles viennent à lui, comme jadis David avait attendu la royauté ; il est de ceux qui veulent « aller vite » et s'il se laisse nommer roi, c'est pour régner à son profit et non pour essayer de rapprocher les frères ennemis et de ramener la paix et l'union.

Et demain ?... le schisme, la séparation, le fossé que les hommes creusent mieux qu'ils ne le comblent. Après le schisme, comme après la guerre qui nous désole, que sortira-t-il ? Roboam rentre à Jérusalem ; il a des idées de revanche ; ce sera la guerre civile. Un prophète de l'Éternel l'en détourne ; Dieu n'est pas celui qui permet que ses enfants s'égorgent, et s'ils le font quand même, c'est qu'ils désobéissent à leur Créateur.

Roboam essaie d'organiser son royaume de deux tribus ; mais il abandonne l'Éternel et subit l'invasion du roi d'Égypte, Schischak qui opère une razzia dans le pays ; son règne de dix-sept ans est un règne d'infidélités à son Dieu.

Quant à Jéroboam, dont le règne dura vingt-deux ans (1 Rois 14 : 20) il fut un roi déplorable ; d'abord, il fortifia les villes frontières, élevant une barrière derrière le fossé creusé par Roboam ; ensuite, pour empêcher ses nouveaux sujets d'aller adorer à Jérusalem, au temple, il créa, organisa tout un système de cultes et de cérémonies propres à son royaume. Deux veaux d'or, l'un au nord (à Dan), l'autre à Béthel (au sud) devaient retenir les pèlerins dans le royaume dont Sichem devint, provisoirement la capitale. Toute l'action de Jéroboam peut être résumée dans ces mots du verset 26 : « Il dit en son coeur... » il ne cherche que son intérêt qu'il confond avec celui de ses sujets ; il « fait des fêtes » où une religion dénaturée devient « pour le peuple une occasion de péché » (v. 30) ; il est le premier d'une série de dix-neuf rois qui régnèrent sur le royaume du Nord, jusqu'au moment de la ruine du pays, que ses rois toujours plus idolâtres précipitèrent ; le royaume des dix tribus fut anéanti un siècle et demi avant la prise de Jérusalem.

APPLICATION

La vie facile est un grave danger ; ceux qui se laissent glisser sur cette pente non seulement abandonnent l'Éternel et marchent à la ruine, mais y entraînent les autres.

Le schisme, voulu de Dieu (v. 24), est une humiliation et un châtiment ; ceux qui veulent le bonheur sans Dieu ou à côté de Dieu voient s'élever des divisions, surgir des luttes fratricides, que seul, un retour à Dieu, pourrait enrayer ou arrêter.

Il ne faut pas que nos enfants écoutent les conseils de ceux qui tes flattent, mais de ceux qui les aiment ; et le premier tort de Roboam est de ne pas consulter son Dieu, ou sa conscience, mais d'agir selon ses désirs. Un chrétien n'est jamais arrogant et fier, et ne saurait oublier que les hommes sont des frères et non des esclaves.

Jéroboam ne fut qu'un égoïste ; il donna le plus triste exemple à son peuple ; et toutes les cérémonies religieuses qu'il institua ne furent que des occasions de chute. Il ne suffit pas d'aller à l'École du dimanche ; on risque de devenir pire, si l'on n'ouvre pas son coeur à l'influence du Saint-Esprit. Dans son amour, Dieu est patient ; mais le malheur vient toujours sur celui qui l'abandonne.

M.




Pour les petits.

Les petits garçons aiment qu'on les croie forts ; ils sont humiliés d'être jetés à terre par un camarade. Ils n'ont cependant pas à en avoir honte, puisque c'est Dieu qui donne à chacun les forces comme il lui plaît et qui peut les reprendre par la maladie ou par un accident. Mais voici de quoi il faut avoir honte, c'est d'être vaincu par le péché. Ne te laisse pas vaincre par le mal, dit la Bible. Aujourd'hui je vous parlerai de deux hommes qui se laissèrent vaincre par le mal.

1. (1 Rois 12 - 1-24.) - Le premier est Roboam, fils de Salomon et petit-fils de David (rappeler quelques faits de la vie de ces deux monarques). À la mort de son père, il devint roi à sa place et fut couronné à Sichem (voir carte biblique ; expliquer ce qu'est un couronnement). Salomon avait fait de grandes dépenses pour construire le temple, des palais, des citadelles ; le peuple avait dû payer beaucoup d'impôts (expliquer) et vous avez entendu peut-être papa ou maman se plaindre de devoir en payer aussi. Le peuple vint à Sichem demander au roi de les diminuer. Roboam promit de donner une réponse dans trois jours. Il consulta les vieillards, hommes sages ; que lui conseillèrent-ils ? (v. 7). Il consulta ensuite les jeunes gens ; quel fut leur avis ? (v. 10 et 11) Ces paroles plurent à Roboam qui les répéta mot pour mot au peuple, quand il vint chercher la réponse au bout de trois jours. Ainsi le monarque fut coupable de ne pas écouter le conseil des sages vieillards, de suivre celui de jeunes insensés, d'être injuste et dur envers son peuple. La cause de ces péchés, ce fut son orgueil ; il se laissa surmonter par le mal. Et quel en fut le résultat ? Dix tribus se séparèrent de lui et formèrent un royaume à part ; il ne lui en resta que deux, Juda et Benjamin. Il éprouva que l'orgueil conduit à l'écrasement et la fierté d'esprit à la ruine. Il voulut essayer de soumettre par les armes les tribus révoltées, mais un prophète le lui défendit de la part de Dieu. Roboam eut du moins la sagesse d'obéir ; le châtiment l'avait un peu corrigé.

2. Le second est Jéroboam (faire remarquer la différence entre les noms des deux rois) qui s'était jadis révolté contre Salomon (1 Rois 11: 26-40), et avait du fuir en Égypte. Les dix tribus l'appelèrent et firent de lui leur roi. - Malheureusement il commit lui-même et leur fit commettre de grands péchés : il les détourna d'adorer Dieu dans le temple de Jérusalem et d'y assister aux fêtes solennelles. Il fit faire deux veaux qu'il plaça, l'un à Béthel, l'autre à Dan (carte biblique) ; et que dit-il aux hommes des dix tribus ? (v. 28). Puis il fit construire un autel sur un lieu élevé pour y faire des sacrifices. Il nomma des sacrificateurs d'une autre tribu que celle de Lévi, contrairement à la loi de Moïse. Enfin il institua une fête solennelle pendant laquelle on offrait des sacrifices et des parfums. - Il se rendit donc coupable d'idolâtrie, de mensonge (adorer des veaux comme Dieu !) ; il renouvela la faute commise par les Israélites au désert, qui avaient fait un veau d'or en l'absence de Moïse. Il viola de plusieurs manières la loi de Dieu et entraîna le peuple à la violer. Quelle était la cause de ces péchés affreux ? C'était son orgueil : il craignait de perdre la couronne, si les dix tribus se rendaient à Jérusalem pour adorer le vrai Dieu. Comme Roboam, il se laissa surmonter par le mal. Il nous fait voir par son exemple que l'orgueil de l'homme l'abaisse.

Pourquoi la Bible raconte-t-elle des choses si laides ? C'est afin que nous ne suivions pas de tels exemples, mais qu'au contraire nous nous efforcions de surmonter le mal par le bien, en étant humbles, en écoutant et suivant les bons conseils, en usant toujours de douceur envers chacun, en servant fidèlement l'Éternel et obéissant à ses lois, même s'il faut pour cela faire de grands sacrifices, être abandonné par nos amis. On doit obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes et à l'orgueil de nos coeurs. L'enfant qui agit ainsi peut dire qu'il est fort. Mais on ne peut l'être sans le secours de Dieu ; on ne peut l'être sans la prière.

L. N.


Partie de l'élève.

SUJET : Roboam roi de Juda, et Jéroboam roi d'Israël.
(1 Rois 12: 1-33)
Versets à apprendre :
Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants. (Ps. 1 : 1.)
Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère. (Prov. 15 : 1.)
Ne te laisse pas vaincre par le mal. (Rom. 12 : 21.)

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