Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(30 JUILLET.)

Dieu est notre berger.


Psaume 23

Cantiques N° 64 et 71.


Ce psaume est l'un de ceux auxquels on revient le plus volontiers. Après les angoisses du Ps. 22, quoi de plus doux que cette image du berger, de plus agréable que les verts pâturages et les eaux tranquilles ! Quoi de plus rassurant que la protection du Seigneur dans la sombre vallée et en face des adversaires ! Quoi de plus triomphant que les derniers mots : bonheur à toujours dans la maison de l'Éternel !

Ce chant de parfaite confiance en Dieu, sans crainte, sans accusation, sans douleur, sans aucun trouble, est tiré évidemment des expériences de David lui-même. Il a été berger dans sa jeunesse ; puis, il est devenu « berger d'un peuple », comme dit le vieil Homère ; il sait quelle tâche importante lui est imposée ; il s'en est déjà acquitté avec soin, avec l'amour d'un berger pour ses brebis. Ces réalités d'en bas ne sont pour lui qu'une image, trop faible encore, de la protection que l'Éternel lui assure. Pour le croyant, le visible n'est qu'un reflet de l'invisible ; si le terrestre est admirable, que doit être le céleste ?

Cette comparaison du berger a été reprise par les prophètes, soit pour dépeindre l'amour de Dieu (Es. 40), soit pour donner aux chefs en Israël le sentiment de leurs responsabilités et pour annoncer le vrai berger de l'avenir (Ez. 34). Jésus, à son tour, s'applique à lui-même cette touchante image et décrit avec amour les relations intimes que le bon berger entretient avec ses brebis (Jean 10).

Notre psaume peut se diviser en trois strophes :

I. Au pâturage paisible (v. 1-3).
Il. En voyage dangereux (v. 4-5).
III. À la maison hospitalière (v. 6).

I. Au pâturage : repos et abondance. L'Éternel est mon berger. - Luther a dit : « D'autres noms de Dieu, tels que Seigneur, Roi, Créateur, inspirent toujours une sorte de crainte. Il n'en est pas de même du mot de berger, qu'il suffit d'entendre pour éprouver confiance, consolation, sécurité. »

Considérez ce qu'est le berger pour la brebis et ce qu'elle reçoit de lui. Elle est faible, sans défense contre les ennemis, sans instinct pour retrouver la voie perdue ; d'autre part, elle est menacée de toutes sortes de dangers ; dans les pâturages et les montagnes d'Orient, outre les accidents de terrain, il y avait les animaux carnassiers, le loup, l'ours, le lion. Que ferait la brebis à elle seule ? Elle serait perdue. Tout ce qu'elle peut faire, c'est de se mettre sous la protection du berger ; il est pour elle la condition même de la vie ; aussi est-elle en paix, en sécurité. Quand le berger l'accompagne et la garde, elle ne manquera de rien ! En voici la preuve :

Dès le matin, le berger lui procure des pâturages abondants ; elle peut manger jusqu'à pleine satisfaction ; c'est ce qu'indique le mot reposer. La brebis rassasiée se couche paisiblement.
Lorsque vient l'heure de midi et la grande chaleur du jour, le berger conduit son troupeau le long des eaux tranquilles, dans un endroit ombragé. Mais nous n'oublions pas que dans la brebis, il faut voir le fidèle lui-même et ses intérêts spirituels. C'est pourquoi le psalmiste, élevant ses pensées, fait éclater l'image et s'écrie :

Il restaure mon âme. - Le mot âme n'a pas un sens abstrait comme c'est trop souvent le cas dans notre langage d'aujourd'hui. Il s'agit de la vie considérée dans ses sources en nous-mêmes. Cette vie intérieure est rafraîchie, fortifiée. renouvelée par les soins de l'Éternel. Ainsi restaurée, la brebis petit marcher facilement dans les sentiers où le berger la guidera. Littéralement, ces sentiers sont droits, donc unis, aisés ; mais ce mot peut avoir aussi le sens moral de justice. Ce sont les directions salutaires que Dieu donne ait fidèle pour atteindre le but : la plénitude de la vie, le salut.

À cause de ton nom. - Il y va de la réputation du berger, de conduire convenablement ses brebis ; il est intéressé le premier à y veiller. Au point de vue religieux, la pensée est encore plus belle et plus forte. Nous ne jouissons de tant de bienfaits que par la pure grâce de Dieu. Dans le salut qui nous est accordé, nous ne méritons rien, Dieu est tout, son amour est la source ; c'est vraiment à cause de son nom, c'est parce qu'il est Dieu !

Il. En marche : pleine sécurité, triomphe dans le danger. - La vallée de l'ombre de la mort est le symbole de tous les périls auxquels la brebis est exposée. Quand le soir vient, le troupeau doit rentrer par des chemins sombres, même par une vallée redoutable, connue par les sinistres qui s'y sont déjà produits, repaire de bêtes féroces peut-être.

Même ici la brebis ne craint rien ; elle n'a qu'à se serrer contre le berger, se mettre sous la protection de sa houlette. Nul être n'approchera pour lui faire du mal, du moment que le berger étend sur elle sa forte main et menace les ennemis de son bâton.

L'émotion ressentie dans cette vallée est telle que le récit en porte l'empreinte et que la brebis, dans un élan de confiance, s'adresse directement au berger : Tu es avec moi ! Ce n'est plus la description paisible des premiers versets, à la troisième personne. Maintenant c'est le ton du drame à la deuxième personne, en attendant que ce soit le ton du triomphe.
En effet, tout à coup la scène change ; le berger devient un hôte bien-aimé, généreux, riche, et le voyage dangereux aboutit à l'entrée dans un festin. En face des ennemis devenus impuissants, la table est dressée, l'huile répandue sur l'hôte reçu et honoré, la coupe remplie au point de déborder. Tout autant de traits rapides, mais lumineux qui touchent au domaine spirituel autant qu'au domaine matériel : force. honneur, joie, toutes les bénédictions sont données au fidèle. Triomphe de la lumière sur l'ombre, de la vie sur la mort, de la maison divine sur la vallée dangereuse.

III. Dans la maison de l'Éternel : félicité sans mélange et sans bornes. La bénédiction divine, déjà grande au début, a fait ses preuves : elle a été protection, délivrance, accueil et triomphe ! Maintenant cette félicité réalise les conditions d'absolue sécurité et de durée sans fin : c'est l'habitation dans la maison de l'Éternel.

Auprès de Dieu, il n'y a que grâce et bonheur ; et tels seront les compagnons de route que le fidèle aura jusqu'à hi fin de sa vie. Les ennemis ont disparu dans la confusion ; de tous côtés, on ne voit que les bénédictions : le mot bonheur (ou : bien) en indique le précieux contenu ; le mot grâce indique la source et la condition de ces bienfaits. Tant de bonheur et par le moyen d'une si parfaite gratuité !

En outre, ces biens sont assurés au fidèle jusqu'à la fin de sa vie ; il habitera toujours dans la maison de l'Éternel. Au sens spirituel, il s'agit de la présence de Dieu. David pouvait jouir de la félicité en sentant près de lui, à Sion, l'arche de l'Éternel, garantie de la protection divine. Combien plus grande doit être la félicité du chrétien qui a pour garantie de la présence et de la bénédiction divines, non pas un monument matériel et périssable (qu'est devenue l'arche sainte ?), mais la personne mime du Fils unique, le bien-aimé Sauveur, le Seigneur de gloire.

Ce don de Jésus renferme tout le reste. Avec lui pour berger, nous ne manquerons de rien, ni de nourriture, ni de breuvage (v. 2), ni de force, ni de direction (v. 3), ni de délivrance (v. 4), ni de fête (v. 5) dans cette vie et dans l'éternité (v. 6)

Conclusion. - Ce psaume semble convenir tout particulièrement à nos chers enfants. L'image du berger et de la brebis si bien à leur portée, et le tableau qu'on peut en tracer si propre à éveiller leur imagination, à toucher leur coeur.
Il leur sera facile de voir dans leur propre vie et spécialement dans les leçons de l'école du dimanche, les marques de la protection du Bon Berger. Tout est si bien disposé, dans leur vie pour qu'ils aient la nourriture du corps et de l'âme, pour qu'ils reposent en sécurité, pour qu'ils échappent à tout danger et possèdent le bonheur éternel ! Qu'ils se laissent conduire par le Seigneur et pour eux aussi se réalisera le mot du psalmiste : « Le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les, jours de ma vie ! »

ILLUSTRATIONS

Tout en lui. - On raconte que trois jeunes filles, en Orient, venaient de visiter un de ces bazars extraordinaires dans lesquels brillent les objets du plus grand luxe. Rentrées chez elles, l'une disait : Combien j'aimerais avoir cette robe merveilleuse de soie et d'or ! - La deuxième disait : Et moi, comme je voudrais posséder cette parure éclatante de perles précieuses ! - La troisième se taisait et paraissait rêveuse. Comme ses compagnes lui demandaient avec étonnement si elle n'avait aucun voeu à formuler, elle répondit en soupirant et en levant les yeux au ciel : Ah ! certes.
- Et que désires-tu donc ?
- Moi, dit la jeune fille, je voudrais épouser le marchand, alors toutes ces parures seraient à moi !

Recevoir de Dieu des grâces particulières, ce n'est pas assez. Nous pouvons être plus ambitieux et, pour avoir la plénitude, désirer de posséder le Seigneur lui-même. Si nous pouvons lui dire : Mon berger, mon Sauveur, tout ce qui est à lui sera à nous ; et c'est ce qui nous est offert (Ps. 23 : 1 ; Col. 2 : 10).

Kant et la Bible. - Dans une salle d'hôpital, un jeune sous-officier se mourait de phtisie, raconte un pasteur. Je m'approchai pour lui offrir les secours de l'Évangile.
- Je sais depuis longtemps, s'exclama-t-il, tout ce que vous pourriez me dire. Je suis né à Königsberg, la ville de la raison, et j'ai étudié notre célèbre Kant dont je professe la philosophie.
- Eh bien, répondis-je, nous pouvons aussi parler de Kant, si cela vous fait plaisir. Qu'avez-vous donc lu de lui ?
- La critique de la raison pure. J'étais premier en philosophie quand je dus faire mon service militaire.
- Je vois que vous connaissez bien votre philosophe. Mais avez-vous lu sa Critique de la raison pratique ?
- Non, je ne connais pas du tout ce volume.
- Eh bien, je l'ai trouvé très instructif. Voici un passage qui me revient à la mémoire : « Que chacun agisse comme il voudrait que tout le monde agisse. » Vous qui êtes aux portes de l'éternité, pouvez-vous dire que vous vous soyez inspiré constamment de ce précepte ?

Il me regarda d'un oeil fiévreux et dit :
- Non, je n'ai point agi ainsi.

Trois jours après je revins à l'hôpital je saluai le jeune homme sans m'arrêter et j'allai auprès d'un autre malade.
- Ne viendrez-vous pas auprès de moi ? soupira-t-il.
- Non, puisque vous en savez autant que moi.
- Oh ! venez donc, je vous en prie.

Il me confessa qu'il était un enfant prodigue et me chargea d'écrire à sa mère pour implorer son pardon.
- J'ai relu Kant à votre intention, lui dis-je ensuite. Et ai retrouvé ce passage qui peut vous intéresser : Dans les milliers de livres que j'ai lus en ma vie, aucune parole ne m'a consolé comme celle-ci : « Quand même je marcherais dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrai rien, car tu es avec moi ; c'est ton bâton et ta houlette qui me consolent. »

Il me demanda des explications. Je lui lus le Ps. 23. Il buvait mes paroles.
- Que c'est beau, ne voulez-vous pas me prêter le livre ?

Je priai avec lui. Trois jours plus tard, je revins. Mon jeune ami n'était plus, mais la diaconesse me raconta qu'il n'avait pas cessé de lire le saint livre et qu'il s'était endormi doucement dans les bras du Bon Berger.

G. P. -G.




Pour les petits.

Vous souvenez-vous de ce qu'était d'abord David, qui tua le géant Goliath ? Petit berger chez son père, il faisait paître les moutons dans les pâturages de Bethléhem. Il avait probablement une houlette, long bâton avec petite pelle à un des bouts pour lancer un peu de terre aux moutons qui s'écartent et les ramener au troupeau. Quand il fut roi, il n'oublia pas ce temps de sa jeunesse ; il se souvint comment Dieu l'avait toujours protégé, et il composa un beau cantique dans lequel il dit : L'Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien. Il nous apprend comment l'Éternel prend soin de ses enfants qui l'aiment et lui obéissent, ainsi que le berger de ses brebis.

1. Le berger fait paître ses moutons dans de bons pâturages où il y a de la belle herbe, les désaltère au bord des clairs ruisseaux. - Et que vous a dit le Psaume 19, dimanche dernier, au sujet des commandements de Dieu ? « Ils sont plus doux que le miel » (v. 11). Sa parole est donc une nourriture qu'il nous a préparée comme l'herbe pour les moutons ; la nourriture non du corps, mais de l'âme, qui grandit et se fortifie par les commandements et les promesses de Dieu. C'est grâce à elle que Jésus croissait en sagesse et en grâce, et que vous le pouvez aussi (Luc 2: 52).

2. Le berger conduit ses moutons, et avec sa houlette les empêche de s'écarter du chemin, ou les y ramène, de crainte que des accidents leur arrivent. On le voyait jadis en Allemagne, vêtu d'un long manteau, la houlette à la main, conduisant un grand troupeau le long des routes où les moutons broutaient l'herbe qui croissait sur les bords. En passant près de nous il disait : « Grüss Gott » (adieu). - C'est ainsi que Dieu, par sa parole dirige ses enfants, leur montre le chemin à suivre, les devoirs à remplir pour être préservés des malheurs auxquels sont exposés les méchants, Vous savez que, pour n'avoir pas suivi ce boit chemin, pour avoir menti, désobéi, vous être mis en colère, vous avez dû souffrir parfois, comme les moutons qui s'éloignent reçoivent de la houlette, non des pierres, seulement un peu de terre lancée par le bon berger.

3. Quand il arrive que le troupeau doit passer par des endroits difficiles, dangereux, alors le berger va devant, appelle ses moutons, qui le suivent et sont ainsi préserves du mal. - Les enfants de Dieu ont aussi a passer par des chemins difficiles, quand vient la maladie, quand les parents meurent. Mais Dieu, qui est le Bon Berger, est près d'eux pour les rassurer, les consoler, les garder. Ou s'ils sont en danger de tomber dans le péché, il exaucera leur prière, les délivrera du mal. Et quand viendra la mort, il sera encore près d'eux pour les accompagner dans le sombre passage.

4. Le berger donne à ses brebis ce qu'il y a de meilleur, même des, friandises, comme le faisait ce pauvre homme dont le prophète Nathan parla un jour à David (2 Sam. 12: 3). - Ainsi Dieu donne à ses enfants, non seulement tout le nécessaire, le pain pour nourrir leur corps, sa Parole pour nourrir leur âme, mais encore le superflu, une quantité de bonnes choses pendant la vie, une foule de sujets de joie qu'il leur serait impossible de compter.

5. Ce qu'il a fait pour eux dans le passé, ce qu'il. fait maintenant, il le fera encore dans l'avenir. Tous les jours de leur vie sa bonté les accompagnera ; tous les jours de leur vie il pardonnera leurs péchés, les protégera, les comblera de ses bienfaits. Et après... Il les recevra dans le bercail, dans la maison céleste pour toujours. Heureux enfants !
Mais pour jouir de tous ces privilèges, ne l'oubliez jamais, il vous faut être un des agneaux du Bon Berger, qui sont doux, inoffensifs, qui écoutent sa voix, se laissent conduire par lui, aiment à rester près de lui.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Dieu est notre berger.
Psaume 23
Versets à apprendre :
L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. (Ps. 23: 1, 2.)
Jésus a dit : je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent... et je donne ma vie pour mes brebis. (Jean 10: 14, 15.)
L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. (Ps. 23: 1.)

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