Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(9 JUILLET.)

L'homme, roi de la création.

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Psaume 8

Cantiques N° 9 et 5.


Le ton des psaumes est en général plutôt véhément ; le fidèle se trouve dans la détresse matérielle ou morale, son appel est pressant, sa supplication ardente : il ébranle les cieux et lutte avec Dieu. Rien ne nous absorbe comme notre propre malheur ; tout le reste recule au second plan.
Mais quand le calme est revenu, quand on se sent à l'abri de la tourmente, l'attention peut se porter sur le monde qui nous entoure ; l'esprit s'élève aux pensées générales et sereines ; l'âme entre dans la contemplation des réalités supérieures, de tout ce qui est beau et grand, juste et bienfaisant, source et programme de vie.

Si les psaumes précédents expriment de violentes émotions, celui que nous allons étudier garde une sérénité aimable, une majestueuse élévation.

Bien que les indications d'auteur, de temps et de musique, soient dans le recueil des psaumes d'un caractère généralement tardif et énigmatique, on peut attribuer le psaume VIII à David, comme le déclare la suscription. Mais rien ne révèle la date exacte (le la composition ; faut-il remonter au temps où David était berger ? Bien plus probablement est-ce dans une période paisible de son Ion ? règne, par une belle nuit étoilée, et du haut des terrasses de son palais, que David a contemplé les cieux et la terre et qu'il a composé ce chant, simple comme les lignes du ciel et lumineux comme les astres rayonnants.

Le mouvement de la pensée est aisé à suivre : à la vue des merveilles de la création, le fidèle loue l'Éternel ; par contre-coup il ressent sa petitesse et s'étonne d'être l'objet des bénédictions divines ; la conscience de ses privilèges devient ainsi un nouveau sujet de glorifier Dieu.

On peut diviser ce psaume en trois strophes :

I. La création exalte Dieu (v. 2 et 3). - Le psalmiste savait voir et comprendre ; le fait n'est pas si répandu. Que d'hommes qui ne prêtent aucune attention à l'oeuvre de Dieu dans les cieux et sur la terre ! Comme l'animal, ils vivent uniquement pour chercher leur satisfaction personnelle, pour manger, boire et jouir de la vie. Et dans cette catégorie prennent place non seulement les pécheurs grossiers, scandaleux, ceux qui se livrent à l'amour de la chair et des biens matériels, mais aussi les pécheurs honnêtes qui matériellement arrangent leur vie pour en tirer le meilleur profit ; et même les pécheurs raffinés qui savent tirer du monde visible les joies les plus élevées, les moins égoïstes : celles des beaux-arts, musique, peinture, architecture, ou des sciences de toutes sortes.

Tous ces gens ne voient que pour leur profit et ne s'élèvent pas au-dessus d'eux-mêmes. Ils ne savent pas réellement observer et tirer les conclusions les plus importantes. Tout l'univers proclame Dieu et ils ne s'en soucient pas ! Ils voient tout, excepté l'essentiel ! Quel aveuglement ! On comprend que Jésus ait dit à des disciples : « Ayant des yeux, ne voyez-vous pas ? N'avez-vous point d'intelligence ? » (Marc 8 : 17.)

Il faut regarder ce monde merveilleux et ne pas se borner aux impressions matérielles de couleur et de ligne : il faut s'arrêter et faire réflexion. Alors l'univers se transfigure aux yeux de l'esprit : temple grandiose, non fait de main d'homme... quelqu'un y apparaît, quelqu'un de grand, de saint, de glorieux, dont la face reste encore voilée ; mais il est assis sur son trône, et les pans de sa robe remplissent le sanctuaire (Esaïe 6).

Que ton nom est magnifique ! - Le nom renferme tout ce que nous savons d'une chose ou d'une personne. Dès qu'on aperçoit la présence de Dieu dans les splendeurs de l'univers, son nom devient flamboyant, il brille sur toute la terre.

Mais est-il vraiment reconnu et loué de tous les hommes ? Le psalmiste sans doute n'est pas la seule âme pieuse de son temps, et quand il dit : Notre Seigneur, il associe à sa profession de foi bon nombre de fidèles. Mais en dehors de la communauté israélite, qui célébrait le magnifique nom de l'Éternel ? Que de ténèbres et d'incrédulité autrefois, aujourd'hui et par toute la terre ! Il n'en est pas moins vrai que ce nom est magnifique en tout lieu et le psalmiste fait la preuve en deux considérations :

Ta majesté s'élève au-dessus des cieux. - La proclamation de Dieu ne dépend donc pas uniquement de la bonne volonté des hommes. Il y a un fait qui subsiste en dépit de toute indifférence et de tout jugement défavorable ce nom reste écrit dans les cieux ! Beaucoup le nient pendant longtemps ; puis, un beau jour, tout à coup, ils y croient ! C'est un appel qui retentit à chaque instant, en tout lieu ! Cette majesté qui s'élève par dessus les cieux, dit encore plus que le nom magnifique sur toute la terre. Par ce dernier terme, Dieu pourrait être conçu comme enfermé dans les limites de la nature, ainsi que les dieux païens. Par le terme de majesté au-dessus des cieux, Dieu apparaît comme la personnalité qui a tout créé, qui est au-dessus de tout, qui ne dépend de personne et dont la cause ne peut que triompher dans ce monde et dans l'éternité.

Par la bouche des enfants. - Seconde considération qui établit aux yeux de tous la réalité et la grandeur de Dieu. Qu'est-ce qui prouve la sagesse et la puissance d'un être autant que l'emploi de faibles moyens pour accomplir de grandes choses ? L'enfant est ce faible moyeu, lorsqu'en son langage imparfait, il Joue Dieu. Par de simples cris d'admiration à la vue d'une brillante fleur, d'un bel oiseau, d'un nuage doré, d'un astre étincelant, le petit enfant rend témoignage à Dieu, et son âme droite confond l'incrédule aux raisonnements tortueux. Que d'exemples touchants où c'est la parole d'un petit qui a ramené à la foi un père, une mère, un homme fier de sa science ! (Matt. 11 : 25.)

Il. L'homme comparé à la nature (vers. 4 à 6). - La contemplation des cieux, surtout par une nuit étoilée et profonde, nous amènera toujours à répéter la parole de Pascal : « Qu'est-ce que l'homme dans la nature ? un néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant : un milieu entre rien et tout. »

À première vue, la distance est immense entre la grandeur des oeuvres de Dieu dans le ciel et la petitesse de l'homme sur la terre. L'homme, son nom même signifie poussière ; qu'est-il donc pour que Dieu se souvienne de lui ? Mais il ne faut pas confondre la taille avec la grandeur, la dimension et le poids avec la réelle valeur. Même au point de vue matériel, le petit peut être aussi merveilleux que l'immense. Le microscope nous a révélé dans un insecte, dans un brin d'herbe, autant de choses admirables que le télescope dans la voûte céleste. Et le psalmiste sait dire à Dieu : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse » (Ps. 139 : 14). Qui dira tout ce que la science a découvert de sagesse et de beauté dans l'organisation de notre corps et tout ce qui nous y est encore caché ?

Mais ce n'est pas la principale considération. Au point de vue strictement matériel, nous vaudrions moins que le soleil, la lune et les étoiles, moins que l'éléphant et le cheval ; seulement notre dignité ne réside pas dans le corps ; elle est dans, l'esprit. « L'homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant ! »

Ainsi Dieu n'a pas abandonné l'homme ; loin de le déshériter, il l'a honoré de la grâce la plus précieuse, Il lui a donné une âme à son image.

Tu l'as fait de peu inférieur à Dieu (ou à un dieu). - Voilà l'ordre de grandeur auquel l'homme atteint, le plus haut qui se puisse imaginer dans le monde créé. L'homme est un peu au-dessous de Dieu par les limitations de temps, d'espace, de force que lui impose sa constitution matérielle ; mais il se rapproche constamment de Dieu par le développement graduel de sa vie morale, par son union intime avec le Créateur. Ainsi la gloire de Dieu et sa magnificence se communiquent à l'homme ; ce reflet divin est sa couronne royale. Dieu règne, l'homme doit aussi régner. C'est ce que le psalmiste va montrer.

III. L'homme roi de la création (vers. 7 à 9). - Une royauté morale telle que Dieu l'accorde, n'est réelle qu'à la condition de s'exercer ; il y faut un royaume : ce seront les oeuvres mêmes de Dieu. Tu lui as donné Ici domination.... Ce mot rappelle la déclaration de la Genèse : « Faisons l'homme à notre image, qu'il domine sur les poissons, etc. » (Gen. 1 : 26) La ressemblance avec Dieu, la glorieuse empreinte divine implique donc la domination sur les animaux, sur toutes choses, dans le ciel et sur la terre. Le psalmiste énumère ces objets dans un ordre rigoureux : tout près, les brebis et les boeufs ; plus loin, les animaux des champs ; plus loin encore, dans deux domaines difficiles à atteindre, les oiseaux du ciel, les poissons des mers.

Ainsi les trois règnes, minéral, végétal, animal, sont mis à la disposition de l'homme. Lui-même appartient à un règne supérieur, un quatrième règne, trop souvent oublié, le règne de Dieu. Trait d'union entre le monde matériel et le monde spirituel, l'homme était appelé à régner sur celui d'en bas en déployant les puissances de celui d'en haut. Chose inouïe. déchéance tragique, il s'est laissé séduire par le monde animal qu'il aurait dû dompter ; il est descendu jusqu'à chercher dans ce domaine inférieur le dieu qu'il adore (Rom. 3: 23). Dès lors il est devenu esclave, bien que gardant encore l'empreinte et la vocation de la royauté.

Conclusion. - Il est étonnant que ce psaume ne semble tenir aucun compte du péché. L'homme est envisagé exclusivement au point de vue des intentions divines, de sa primitive orientation, de sa destinée essentielle ; il est fait appel à tout ce qui en fait foi encore aujourd'hui dans notre vie intellectuelle et morale. C'est l'homme idéal, l'homme-type tel qu'il sera réalisé parfaitement en Christ. Sans l'aire de ce psaume une prophétie, nous disons que Jésus, le Fils de l'homme, est l'exemple le plus complet de l'abaissement (v. 5) et de l'élévation (v. 6) dont parle notre psaume (voir Hébr. 2 : 9).

C'est donc en Christ que maintenant l'homme est à la fois humilié et glorifié ; c'est en Christ, que le nom de Dieu est magnifique et se répand sur toute la terre.

À nous de venir à Christ comme des enfants, sincères et confiants, humbles et pourtant désireux de recevoir les plus riches bénédictions. Par Christ, nous régnerons ; tout nous sera soumis (1 Cor. 3 : 20-23). Après avoir été privés de la gloire de Dieu par le péché (Rom. 3 : 23), nous retrouverons la couronne perdue (Rom. 5 : 11 ; 2 Cor. 3 : 18, etc.)

L'amour de Dieu est descendu jusqu'à nous et l'étonnement du psalmiste en face de la condescendance divine devient pour nous « la joie ineffable et glorieuse » dont parle l'apôtre Pierre. Plus et mieux que le psalmiste, nous pouvons conclure :
Éternel, notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre !

ILLUSTRATIONS
Vers. 3.
- 1° Glanures, p. 13 : Voltaire et l'enfant. (1)
2° Le philosophe Sintenis, il y a un siècle, éleva son enfant jusqu'à l'âge de dix ans sans rien lui dire de Dieu. Intrigué par certaines allures du garçon, il le surprit un beau matin, au fond du jardin, à genoux, les bras levés vers le ciel et faisant sa prière au soleil levant dont il avait fait de lui-même sa divinité.

Vers. 6. - Un roi, visitant une école de village, interrogeait les enfants sur l'histoire naturelle. Il leur montre une pierre et demande : A quel règne appartient ceci ? - Les enfants s'écrièrent : Au règne minéral ! - Et l'oiseau, qui vole là-bas ? - Au règne animal ! - Et cette rose ? - Au règne végétal ! - Et moi, mes enfants, à quel règne est-ce que j'appartiens ? - Silence général ! Le maître d'école avait probablement oublié cette catégorie-là. Enfin un petit garçon lève le doigt, en disant : Je le sais. - Eh bien, à quel règne ? - Toi, tu appartiens au Règne de Dieu, répondit l'enfant.

G. P. -G.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 2 juillet. - Je vais maintenant vous parler des psaumes. Vous savez qu'on les chante à l'église. Les paroles en ont été écrites d'abord en hébreu par le roi David et par d'autres personnes et sont dans la partie de la Bible appelée « Ancien Testament ». - Écoutez la lecture du Psaume 8 ; il est très beau et très court. - Lire le psaume ; expliquer (v. 1) que la guitthith était probablement un instrument de musique (de Gath, la ville de Goliath ?) servant a accompagner le chant. - Voyez comme le psalmiste célèbre la gloire de Dieu, qui apparaît surtout dans son grand amour pour les hommes.

1. Les nourrissons nous parlent de son amour. Il place près d'eux à leur naissance une maman qui les nourrit de son lait, parce qu'ils ne peuvent pas encore manger Pain, viande ou légumes. Vous savez avec quelle tendresse la maman offre le sein à son petit bébé, et comme celui-ci est adroit à aspirer le lait qui y est contenu, sans l'avoir jamais appris. C'est l'amour de Dieu qui inspire à la maman sa tendresse, au nourrisson son adresse.

2. La lune et les étoiles nous parlent de son amour. Quand il fait nuit, sans elles nous ne pourrions nous diriger. Grâce à elles, le navigateur peut faire de longs voyages ; il observé la position des étoiles et dit : C'est de ce côté qu'il faut faire aller le navire. - Et quelle jouissance pour nos yeux quand, par une belle nuit sans nuages, nous contemplons le ciel étoilé, et toutes les constellations, qui ont chacune leur nom que vous pouvez déjà apprendre maintenant. - Mais pour nous, le plus beau et le plus utile des astres, c'est le soleil, sans lequel la terre serait obscure, glacée et stérile. - Et qui a créé le soleil, la lune et les étoiles ? (Gen. 1 : 14-19.)

3. Les dons accordés aux hommes nous parlent de son amour. Dieu créa l'homme à son image, dit la Bible : Il nous a donné des facultés que seuls, entre tous les êtres, nous possédons avec lui et qui nous font ressembler à lui. Les animaux ont, il est vrai, une certaine intelligence, mais Dieu nous a donné la domination sur eux et le pouvoir de les faire servir à notre usage. Les brebis et les boeufs, les autres bêtes des champs, les oiseaux de l'air, les poissons de la mer donnent leur chair pour notre nourriture. Plusieurs nous fournissent de quoi nous vêtir ; les moutons donnent leur laine ; on fait de la toile avec le poil des chèvres et des chameaux, des chaussures avec la peau de la vache et du veau, de la soie avec les cocons du ver à soie, des duvets avec la plume de l'édredon, de l'huile avec la baleine et des corsets avec ses fanons. Les poules donnent leurs oeufs ; d'autres oiseaux, leurs belles plumes pour orner les chapeaux. Le chien et le cheval obéissent à leur maître, même s'il West encore qu'un enfant. Ainsi Dieu, qui est le roi de l'univers, a fait de l'homme, a son image, un roi sur la terre, le couronnant de gloire et d'honneur, ce qui prouve son grand amour pour ses enfants.

Mais il faut qu'à son tour l'homme se montre digne des faveurs de son Créateur, et surtout qu'il bannisse de son coeur toute méchanceté, sinon il n'est plus un roi, mais un esclave du péché, un révolté qui mérite le châtiment, et en qui Dieu ne voit plus son image. Jésus, quand il était sur la terre, était la parfaite image de Dieu et le vrai roi, par son amour pour les hommes, par son obéissance et sa soumission au Père céleste ; et maintenant il est couronné de gloire et d'honneur dans les cieux (Hébr. 2 : 6-9). C'est en imitant son exemple que l'on est vraiment roi. Et c'est en étant bons comme lui, aimant papa et maman, frères et soeurs et même ceux qui ne vous aiment pas, que vous serez vraiment l'image du Dieu d'amour (Eph. 5 : 1, 2).

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : L'homme, roi de la création.
Psaume 8.
Versets à apprendre :
Éternel, notre Seigneur ! Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Ta majesté s'élève au-dessus des cieux. (Ps. 8 : 2. )
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? et le Fils de l'homme, pour que tu prennes garde à lui ? (Ps. 8 : 5.)
Dieu créa l'homme à son image. (Gen. 1 : 27.)



1 - Voltaire et l'enfant 
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