Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(2 JUILLET.)

Arrivée de Paul à Rome. « Fortifie-toi et prends courage ! »


Actes 28

Cantiques proposés :
N° 55 et 57. 


Introduction. - Ce chapitre est riche en détails intéressants, mais difficiles à ramener à l'unité. Aussi proposons-nous pour aujourd'hui une leçon anecdotique, c'est-à-dire simplement la lecture du récit, avec arrêts aux passages qui méritent des remarques on d'où l'on peut tirer des leçons. On peut aussi, si cette lecture fragmentaire ne convient pas, diviser le chapitre d'après les trois étapes du voyage :

1° à Malte (v. 1-10),
2° en voyage (v. 11-15),
3°à Rome (v. 16-31).

À Malte. - Remarquons le beau témoignage rendu aux barbares. (Les Romains appelaient ainsi tous les peuples restés en dehors de la civilisation romaine et ne parlant pas leur langue, 1 Cor. 14 : 10-11.) Les enfants ont sûrement entendu parler des naufrageurs, ces populations côtières qui vivaient des dépouilles arrachées aux navires attirés à la côte et contre les récifs par de faux signaux. Même sans avoir provoqué le naufrage, la tentation était grande pour les gens de la côte de dépouiller les malheureux des objets qu'ils ont emportés avec eux, ou d'en faire des esclaves, ou de les tuer. Plusieurs vaisseaux missionnaires ont subi un sort semblable dans les îles de la Polynésie (la mort de Charlie dans Saint Winifred). On comprend pourquoi Luc qualifie de peu commune la bienveillance des habitants de Malte. C'était encore une bénédiction accordée aux prières de Paul.

En agissant ainsi, ces barbares ont mérité la reconnaissance de tous les chrétiens, puisqu'ils ont épargné l'apôtre Paul. Ils ne se doutaient pas de cela, et auraient été bien surpris de savoir qu'aujourd'hui encore, dans tous les pays du monde, on parlerait de leur bienveillance envers les naufragés qui furent leurs hôtes d'un hiver. Quand nous faisons une bonne action envers n'importe qui, nous ne savons jamais le retentissement qu'elle peut avoir et le service que nous rendons à l'humanité. Combien de grands serviteurs de Dieu ont été ainsi aidés sur leur route par des bienfaiteurs inconnus et qui ne savaient pas à qui ils avaient affaire ! Donc exerçons-nous à la bienveillance envers tous. Et quelle précieuse récompense ont reçue les barbares de Malte ! Pendant trois mois ils ont eu au milieu d'eux un homme qui leur a fait du bien, qui a soigné leurs malades, qui leur a apporté le message de l'évangile. Leur bienveillance à l'égard d'inconnus a été mille fois récompensée et leurs protégés sont devenus leurs amis et bienfaiteurs. Rappelons Paul soigné par les Galates. (Galates 4 : 13-15).

Une autre bénédiction est accordée à Paul. Pendant qu'il ramasse un tas de broussailles pour alimenter le feu, une vipère s'attache à sa main. Ce pouvait être un serpent venimeux, et grande fut l'angoisse des assistants, surtout des amis de l'apôtre. Grâce à Dieu, il n'en est rien, et cette délivrance grandit immédiatement Paul aux yeux de ses hôtes. Ainsi Dieu accorde à ses serviteurs des délivrances, pour les signaler à l'attention et éveiller la confiance de ceux qui les écoutent. Sans doute les barbares ont été aussi frappés par le calme de cet homme courant un danger de mort ; tranquillement il secoue l'animal dans le feu ; il ne crie pas au secours, il ne perd pas la tête, il se sait entre les bras d'un Père qui fait tout à merveille et le sauvera de la mort si c'est sa volonté. Au reste, si Paul avait dû mourir subitement, il était prêt.

Une petite remarque encore sur l'entrain de ce vieillard tout mouillé qui contribue à faire le feu. Il y a là une nombreuse compagnie, et Paul aurait pu laisser à d'autres le soin de nourrir la flamme. Sûrement que parmi les naufragés, beaucoup ne pensent qu'à se reposer, à se sécher. Mais notre ami n'est pas de ces gens qui laissent le travail à d'autres en se disant : aussi bien eux que moi ; il tient à faire sa part, donne l'exemple, et contribue ainsi à secouer sa propre fatigue et celle de ses compagnons.

Le désir de se rendre utile est devenu chez Paul une seconde nature. À peine installé dans l'île, il se met en campagne, guérit le père de son hôte et nombre d'autre malades, ne craint pas d'aller prier avec eux quand même la prière d'un chrétien doit sembler étrange à ses barbares. Ce que fut à Malte son activité bienfaisante, nous pouvons le deviner par la scène du départ : non seulement lui, mais tous ses compagnons sont comblés de présents par les habitants reconnaissants. En trois mois, l'influence bénie d'un chrétien a fait de ces gens si différents ses amis. Le chrétien sème le bonheur autour de lui, instinctivement, à pleines mains.

Le voyage. - Après une courte explication facilitée par la carte, nous nous arrêtons sur la phrase finale, le verset 15, décrivant la rencontre de Paul avec les amis de Rome et l'effet produit sur lui par cette affection : « Paul, en les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage. » Cet homme, qui nous paraît parfois un être extraordinaire, avait donc, lui aussi, besoin de prendre courage ! Il avait, lui aussi, besoin d'avoir des amis, de n'être pas seul, d'être entouré ! Ouvrons devant les enfants la porte de ce coeur de héros, qui fut un coeur aimant et tendre. Paul fut an affamé d'affection, et ses lettres débordent de tendresse. Depuis bien des mois il était séparé de ses chères Églises, sans nouvelles d'elles, privé de toute communication. Il ne savait pas si on l'attendait encore à Rome, ou si on l'y croyait perdu ; il souffrait d'arriver dans cette ville en inconnu, d'y être seul, lui qui avait laissé en arrière de si bons amis. Ceux qui ont voyagé savent ce que c'est que l'appréhension qui précède l'arrivée dans un endroit nouveau. On va en place, on devra vivre chez des étrangers. Comment sera-t-on reçu ? Dieu sait que son serviteur fatigué a besoin de courage, et il met au coeur des chrétiens de Pouzzoles d'abord, de ceux de Rome ensuite, une grande affection pour le voyageur qu'on n'attendait plus et dont on apprend l'arrivée. Les premiers n'hésitent pas à lui offrir une hospitalité aussi longue que possible, les autres à quitter leurs occupations pour courir à sa rencontre. Quelle fraîcheur d'affection, quelle force d'amour dans ces premières Églises chrétiennes ! Pensons à la froideur de nos accueils, quand un nouveau venu s'inscrit à l'école du dimanche, à notre peu d'empressement à l'égard des familles qui viennent s'établir dans notre voisinage.

Paul remercie Dieu pour ce chaleureux accueil et prend courage. Il comprend que Dieu a encore du travail pour lui, qu'il ne sera pas abandonné. Il mesure encore une fois l'admirable puissance de l'évangile qui fait des hommes des frères, qui lui fait trouver des amis en Italie comme à Corinthe ou à Éphèse, qui transforme les natures égoïstes, et brutales formées par le paganisme en âmes pleines de tendresse et promptes à la témoigner. Jamais il n'a été si heureux d'être chrétien. Renan a complètement tort quand il nous parle de l'apôtre, arrivé au soir de la vie, désabusé, désenchanté, devenu sceptique, et se demandant si au fond il valait la peine de tant travailler pour la cause à laquelle il a consacré sa vie. Ce portrait est absolument faux. Les documents relatifs à la vieillesse de Paul, la fin du livre des Actes et l'épître aux Philippiens, nous le montrent persuadé jusqu'au bout de la valeur de l'évangile, courageux jusqu'à la mort pour l'annoncer, attaché par des liens toujours 'plus forts à son Sauveur. Paul n'est pas abattu après tant de fatigues. Naufragé, prisonnier, vieilli, il rend grâce à Dieu et prend courage.

À Rome. - Pourtant ses épreuves ne sont pas à leur terme. D'abord il est prisonnier. Heureusement son attitude devant Festus et pendant le voyage lui ont valu la bienveillance des autorités. Il n'est pas en prison, mais seulement forcé de garder près de lui un soldat qui est responsable de sa personne. C'était une lourde charge financière, et nous savons que Paul souffrit à Rome de la pauvreté. (L'épître aux Philippiens est une réponse à ses amis qui lui ont envoyé une somme d'argent pour soulager sa détresse.) Il devait payer son logement et nourrir son gardien. Puis ce devait être bien désagréable d'avoir constamment un agent de police à côté de soi. Sûrement Paul a accepté cette charge avec sérénité et s'est efforcé de faire du bien aux divers soldats préposés à sa garde, qui probablement n'ont jamais encore connu un prisonnier si aimable et si bon.

Une autre épreuve plus grande attendait l'apôtre, une épreuve qui fut celle de toute sa vie, et qui fut celle de Jésus. Comme son maître, Paul était un fidèle patriote et son ardent désir était de contribuer au bonheur de ses concitoyens. Mais les Juifs, qui n'ont pas voulu de Jésus, ont refusé également d'écouter son messager. Il a toujours essayé de les persuader, malgré leur haine. Ce sont eux qui ont provoqué son arrestation ; grâce à eux, il est depuis deux ans prisonnier. C'est cependant vers eux qu'il se tourne dès son arrivée à Rome, non pas pour les flatter et tâcher d'obtenir leur appui dans son procès, mais pour leur parler de Jésus, « l'espérance d'Israël ». Qu'il est beau, cet homme qui, sans se lasser, s'efforce de travailler au bonheur de sa patrie et à la réalisation de l'espérance de son peuple ! Du matin jusqu'au soir il les entretient, essaye de les convaincre, sans se soucier de sa fatigue ou de leurs remarques désobligeantes, sans s'inquiéter aussi de sa cause à lui. Il ne plaide que la cause de son Maître, et leur rappelle avec franchise une prophétie d'Esaïe qui mettra le comble à leur fureur. Paul est bien un imitateur de Jésus, qui fit tout pour gagner son peuple et qui dut finir par ces paroles sévères : « Malheur à vous... Jérusalem, qui tues les prophètes.... » (Matthieu 23.)

En arrivant à Rome, Paul avait pris courage. Il en a grand besoin. Mais il ne l'a jamais perdu. Puisqu'il ne peut pas aller où il veut, il prêche l'évangile dans sa maison. Puisque ses compatriotes le repoussent, il accueille tous ceux qui viennent le voir. À tous, il apporte Jésus. On raconte que si l'on avait ouvert le coeur à l'un des grenadiers de la garde française au début du XIXe siècle, on y aurait trouvé ce mot gravé : Napoléon. Certes, si l'on avait ouvert le coeur de Paul, après qu'il eut scellé de son sang sa fidélité à l'évangile, on y aurait trouvé gravé un seul nom, tenant toute la place : Jésus. Depuis que Jésus l'a appelé sur le chemin de Damas, Paul n'a parlé que de lui, n'a vécu que pour lui. Il l'a aimé de toute sa force, lui a donné son coeur, et sa vie, l'a servi jusqu'à la mort. Est-ce que cet homme ne vous fait pas envie ?

P. Vz.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 25 juin. - Dieu est fidèle, il n'agit pas comme les enfants qui promettent toujours et ne tiennent jamais. Il avait promis à Paul par son ange qu'aucun des passagers ne serait perdu, et tous arrivèrent sur le rivage. Il lui avait dit : « Il faut que tu comparaisses devant César, l'empereur qui demeurait à Rome, » et c'est ce qui eut lieu en effet. Mais auparavant il arriva divers événements intéressants que saint Luc raconte dans le dernier chapitre de son livre des Actes des apôtres.

1. Les barbares (Act. 28 : 1, 2). - La petite île sur laquelle abordèrent Paul et ses compagnons de voyage s'appelait Malte. Les habitants de cette île n'étaient ni grecs, ni romains, ni juifs ; c'est pourquoi ils sont appelés barbares. Mais ils accueillirent très bien les naufragés, allumèrent du feu pour leur permettre de sécher leurs vêtements tout en se réchauffant, et les traitèrent enfin avec une bienveillance peu commune, dit saint Lue. Cela nous apprend qu'il ne faut jamais mépriser quelqu'un parce qu'il porte un vilain nom. Ces insulaires, quoique appelés barbares, combien valaient-ils mieux que les matelots, qui auraient voulu se sauver seuls, laissant périr tous les passagers, ou que les soldats, qui proposaient au contraire de tuer tous les prisonniers !

2. La vipère (Act. 28 : 3-6). - Raconter le fait. - Paul ne crie pas comme le font des enfants peureux en voyant une grenouille, une sauterelle ou un hanneton ; il reste calme ; c'est ce qu'il faut faire en pareil cas. - Les barbares se trompaient en le prenant, d'abord pour un criminel, ensuite pour un dieu ; ils avaient cependant raison de penser que Dieu punit les méchants ; mais s'ils avaient eu comme vous le bonheur d'être instruits de l'Évangile à l'école du dimanche, ils auraient su que l'enfant de Dieu est exposé ici-bas à diverses afflictions, et que les méchants ne sont pas toujours immédiatement punis (Hébr. 12 : 6; Rom. 2 : 4).

3. Les guérisons (Act. 28 : 7-10). - Raconter les faits. - Les barbares avaient bien reçu les naufragés ; ils en furent récompensés par la guérison de leurs maladies. Paul agit comme doit le faire le chrétien partout où il va, mettant ses dons au service des autres, à l'exemple du Sauveur, qui allait de lieu en lieu, faisant le bien. - Remarquez comme, à leur tour, les barbares sont reconnaissants.

4. Les frères de Pouzzoles et de Rome (Act. 28 : 11-15). - Au bout de trois mois, la mauvaise saison étant passée, Paul et ses compagnons s'embarquèrent pour Rome, naviguant jusqu'à Pouzzoles, où ils trouvèrent des frères qui les persuadèrent de rester sept jours avec eux. - Continuant à pied leur voyage, ils furent accueillis près de Rome par les frères de cette ville, qui étaient venus, les uns de quinze, les autres de sept lieues, à leur rencontre. Ces chrétiens s'aimaient et se rendaient service. Quelle joie pour Paul d'en trouver à Pouzzoles et à Rome ! aussi que dit saint Luc : Paul rendit grâces à Dieu, et prit courage.

5. Les Juifs de Rome (Act. 28 : 16-31). - Paul aimait ses compatriotes, et c'était toujours à eux qu'il annonçait en premier lieu l'Évangile. Ayant reçu l'autorisation de demeurer, non dans une prison, mais dans un appartement, sous la garde d'un soldat, il invita les principaux Juifs de la ville à venir chez lui, et leur parla du Sauveur. Plusieurs restèrent incrédules, et il y eut entre eux une grande contestation. Mais d'autres crurent, et ce dut être une grande consolation et un grand encouragement pour l'apôtre qui, pendant deux ans, continua, à Rome, à annoncer l'Évangile aux Juifs et aux païens, ce qu'il avait beaucoup désiré et ce que Dieu lui avait promis. Car Dieu est fidèle ; il donne de la force à celui qui est fatigué. Vous lirez plus tard les lettres que Paul écrivit étant prisonnier à Rome ; elles sont très intéressantes. Il parut plusieurs fois devant César. Depuis, nous ne savons ce qui lui arriva, sinon, qu'il mourut comme un martyr. Il écrivait : Mon désir est de déloger et d'être avec Christ. Maintenant son voeu est accompli. Il brille comme une étoile dans le royaume des cieux.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Arrivée de Paul à Rome. Fortifie-toi et prends courage.
(Actes 28: 1-31.)
Versets à apprendre :
Fortifie-toi et prends courage. Ne t'effraie point et ne t'épouvante point, car l'Éternel, ton Dieu, est avec toi dans tout ce que tu entreprendras. (Josué 1 : 9.)
Il donne de la force à celui qui est fatigué. (Esaïe 40 : 29.)
Dieu est fidèle. (1 Cor. 10: 13.)

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