Cantiques proposés :
N° 151. Matelots, en voyage... N°
77 bis. Mon Sauveur, je voudrais être...
Quelques explications. - Les prisonniers ne
sont évidemment pas des voleurs et des
brigands. Ceux-là étaient
jugés directement par les tribunaux de
province. Ici nous avons affaire à des
prisonniers politiques, qui jouissent en voyage
d'une certaine
liberté. On ne craint pas que Paul
s'échappe, puisque c'est lui-même qui
a demandé d'aller à Rome.
Le récit est écrit par le
médecin Luc, qui a obtenu la permission de
voyager avec son ami, peut-être à
cause de l'état de santé de Paul. Un
autre ami de Paul, Aristarque, est aussi du
voyage.
Il n'y avait pas comme aujourd'hui de
courses régulières sur la
Méditerranée, avec bateaux
aménagés spécialement pour
voyageurs. On utilisait les bateaux de marchandises
qui allaient à Rome transporter les produits
de l'Orient, surtout le blé d'Égypte.
On voyageait à la voile et à la rame.
Par le beau temps, la traversée de Chypre en
Italie prenait huit ou dix jours. Aujourd'hui la
vapeur permet aux vaisseaux d'aller beaucoup plus
vite.
Autant que possible on longeait les
côtes, qui protégeaient le navire
contre le vent et qui permettaient de
reconnaître le chemin. Car on ne connaissait
pas encore la boussole (expliquer ce que c'est). Si
l'on était loin des côtes on se
dirigeait d'après le soleil et les
étoiles, ce qui compliquait beaucoup la
navigation quand le temps était
couvert.
Le récit. - Paul était
âgé d'une soixantaine d'années
lorsqu'il s'embarqua pour Rome avec un convoi de
prisonniers, sous les ordres du centenier Junius.
Un navire d'Adramytte les transporta jusqu'à
l'île de Chypre, où ils
trouvèrent un bateau chargé de
blé venant d'Alexandrie (suivre le voyage
sur la carte). C'était un navire très
grand pour l'époque puisqu'il pouvait
porter, outre sa cargaison, 276 personnes.
(v. 37.)
C'était en automne, saison dangereuse
pour les voyages sur la Méditerranée.
Jusqu'à l'île de Crète, tout va
bien. Là, le capitaine de vaisseau et le
lieutenant chargé des prisonniers se
demandent si on peut aller plus loin. Paul, qui a
l'expérience des
voyages sur mer et des naufrages (« trois
fois J'ai fait naufrage, j'ai passé un jour
et une nuit dans l'abîme, » 2
Cor. 11 : 25) donne aussi
son
avis. On décide quand même le
départ.
Tempête. Mesures de secours : on
hisse sur le navire la chaloupe qui ordinairement
suit à l'arrière (comme pour les
barques de Meillerie), on passe des cordes autour
du bateau pour assujettir les planches, on abaisse
les voiles, on jette à la mer la cargaison
et même les agrès. Plus question de se
diriger, on court le risque d'être
jeté sur les bancs de sable de la côte
africaine.
Dans cette détresse le capitaine perd
courage, le lieutenant renonce à commander,
les passagers ne mangent plus. Tous étaient
perdus sans le vieux prisonnier chrétien qui
voyage avec eux. Un seul homme a gardé son
sang-froid et son courage, l'apôtre Paul. Il
a prié, non pas comme prient ceux qui
pendant longtemps n'ont jamais pensé
à Dieu et qui crient à lui quand ils
sont en danger. Il a prié comme un homme qui
connaît son Dieu et s'adresse à lui en
toute confiance, et Dieu lui a répondu.
Après avoir prié il est tranquille,
car il sait que Dieu répond.
C'est lui maintenant qui commande à
ces hommes épuisés par quatorze jours
d'angoisse. Il les exhorte à prendre
courage, il leur explique qu'on approche d'une
terre et quand on jette la sonde on
s'aperçoit qu'il a raison. Il fait jeter les
ancres pour immobiliser le navire jusqu'au moment
où on verra si on peut aborder. Il retient
les lâches matelots qui cherchent à
s'échapper sur la chaloupe. Il les force
à manger, et lui-même, donnant
l'exemple, prend du pain, fait tranquillement sa
prière comme s'il se mettait à table
et insuffle aux malheureux son courage et son
calme. Grâce à lui, malgré la
lâcheté des matelots, malgré la
cruauté des soldats qui projettent de tuer
les prisonniers, tous sont sauvés. Le navire s'est
brisé contre le rivage de l'île de
Malte, que tous peuvent atteindre sains et
saufs.
L'influence bénie du
chrétien. - La catastrophe du, Titanic
et d'autres nous montrent que tous les naufrages ne
se terminent pas d'une façon aussi heureuse.
Mais ce qui doit se retrouver dans tous les cas,
c'est l'attitude du chrétien en face d'un
grand danger.
D'abord Paul est prêt. Il a
prévu le danger en quittant File de
Crète, il n'est pas surpris. Il faut
être prêt. S'il est peu probable que
vous soyez engloutis dans un naufrage, il est
toujours possible que vous rencontriez un char
emballé, une automobile trop rapide, un
animal furieux. La mort, le danger n'ont pas
l'habitude de crier gare. Il faut s'exercer au
sang-froid, au calme. Un chrétien ne perd
jamais la tête, parce qu'il sait que Dieu
veille sur lui. Surtout parce qu'il est prêt
à mourir s'il le faut. Être
prêt, c'est avoir une conscience en
règle, une vie où il n'y a rien
à réparer au dernier moment,
l'assurance de la vie éternelle en
Jésus. Être prêt, c'est
commencer chaque journée avec Dieu, pour
qu'Il soit là si c'est le jour de
l'épreuve ou le jour de la mort. On
demandait à un chrétien ce qu'il
ferait demain, s'il savait devoir mourir demain. Il
répondit : « Je ferai ce que
J'ai à faire, comme tous les
jours. » Il n'avait rien à changer
à sa vie. Voilà le vrai moyen
d'être prêt, n'avoir rien à
changer à sa vie parce qu'elle est conforme
à la volonté de Dieu, rien qui aille
de travers, pas de mauvais sentiments dans le
coeur ; prêt à retourner vers
Dieu s'il le faut.
Ensuite Paul est un courageux.
Le
courage est un des traits distinctifs du
chrétien, parce qu'il est disciple de celui
qui a eu le courage de souffrir et de mourir sur la
croix. S'il est prêt à mourir, il sait
cependant que la vie est précieuse, et que
c'est la volonté de Dieu qu'il la conserve
tant qu'il peut. Il ne reste pas
les bras croisés à regarder le flot
qui monte, il abaisse les voiles, descend la
chaloupe et rame jusqu'au bout. Que de malheurs
seraient évités si tous les
chrétiens gardaient leur présence
d'esprit en face du danger ! En
général, on y est si peu
préparé qu'on perd la tête
quand le malheur est là. On crie, on pleure,
on se tord les mains. Et on oublie les mesures
élémentaires de secours :
appeler le médecin, calmer le malade,
manger, chercher une échelle, emporter les
enfants. Vous savez ce qu'on appelle une panique.
quand un Incendie éclate dans un local
fermé, au lieu de laisser tranquillement
ouvrir les portes, ce qui permettrait à tout
le monde de se sauver, on se rue en foule vers les
portes fermées, on écrase les plus
faibles, on obstrue l'ouverture et beaucoup
périssent. Le chrétien ne
connaît pas la panique. Quand le danger est
là, il lève les yeux vers le ciel, il
prie : « Seigneur, montre-moi ce
qu'il faut faire ; » et il le fait
tranquillement, sans hâte. Un incendie ayant
éclaté dans un bâtiment
d'école, l'institutrice invita simplement
les enfants à se mettre en rangs comme pour
la leçon de gymnastique et les fit sortir
deux à deux, les petits les premiers, elle
la dernière, juste à temps pour les
sauver tous. Voilà le courage
chrétien. C'est à l'heure du danger
qu'il faut montrer qu'on est les enfants d'un
Père sans la volonté duquel aucun
cheveu de notre tête ne peut tomber.
Ensuite Paul est
généreux. Sa première
préoccupation est de sauver les autres. Il
aurait pu garder rancune à ceux qui n'ont
pas suivi ses conseils. Il aurait pu laisser
périr ces méchants matelots et
soldats. C'est lui qui les sauve tous. Dans le
danger, le chrétien pense aux autres. Il y a
quelques années un incendie éclata au
bazar de charité à Paris. (Je prends
volontiers les exemples d'incendie parce que c'est
là peut-être le cas le plus probable
où nos enfants peuvent
être appelés à connaître
le danger.) Il y eut une terrible panique. On
remarqua après-coup parmi les cadavres des
gens qui avaient été tués
à coups de couteau. Les meurtriers
étaient des hommes qui, pour se sauver
à tout prix, abattaient ainsi ceux qui leur
barraient le chemin. C'est horrible, mais
très humain. Il y a dans tout homme un
lâche qui sommeille. Il faut se
débarrasser de ce lâche qui est en
nous et, pour cela s'exercer au dévouement.
On n'improvise pas l'héroïsme. C'est
pour cela que le chrétien dans le danger est
un héros, parce qu'il s'est habitué
à penser toujours aux autres et à
aider les plus faibles. Aurais-tu le courage de
mourir pour sauver ton prochain ?
Lors d'un grand sinistre à Chicago,
un jeune homme fut transporté à
l'hôpital grièvement blessé. Il
avait travaillé au sauvetage jusqu'au bout
et répétait dans son délire
avec un vrai bonheur : « J'ai
sauvé treize personnes ! »
Dans le même hôpital on amena un riche
banquier devenu fou pendant la catastrophe. Sa
seule préoccupation avait été
de se sauver lui et son or et il
répétait dans sa folie :
« Je me suis sauvé
moi-même. » Il guérit, le
jeune homme mourut. Aimes-tu mieux la vie du
lâche ou la mort du héros ?
Enfin Paul est reconnaissant.
À peine descendu à terre, il reprend
son activité de consolateur et
d'évangéliste, il consacre à
Dieu avec une nouvelle ardeur cette vie que Dieu
lui a rendue. Le chrétien est reconnaissant
pour les délivrances que Dieu lui accorde.
Il en est peut-être parmi vous qui ont
échappé une fois à un danger
de mort. Dans tous les cas nous avons plus d'une
fois, sans le savoir, été
menacés par la mort, et Dieu nous a
délivrés. Sommes-nous
reconnaissants ? Et donnons-nous à Dieu
avec un redoublement d'amour et de zèle
cette vie qu'il nous rend ? Vous lisez tous
les jours dans les journaux des récits
d'accidents, de catastrophes, des enfants
écrasés, des femmes
brûlées par le
pétrole, des naufrages. Pourquoi pas
vous ? Vous êtes préservés
de l'horrible guerre qui a causé la reine de
tant de gens et la mort de tant d'enfants. Pourquoi
pas vous ? N'oubliez pas à qui vous le
devez. Le chrétien agit constamment dans la
pensée que Dieu lui conserve la vie et que
cette vie appartient à Dieu.
Par sa sérénité en face
de la mort, par son sang-froid et son courage, par
son dévouement et son esprit de sacrifice,
par sa joyeuse reconnaissance Paul a exercé
une influence bénie sur ses compagnons de
route. Ses amis lui étaient attachés
par une amitié inébranlable. Le
lieutenant chargé de le surveiller
l'estimait. Tous ceux qu'il a rencontrés sur
son chemin se sont fait du bien à son
contact. Encore aujourd'hui, le récit de sa
vie, ses lettres redonnent du courage aux
chrétiens. Qu'elle est grande et belle
l'influence d'un enfant de Dieu !
P. Vz.
Récapituler
leçon du 18
juin. - Aimez vous aller en bateau ?
C'est très agréable quand il
fait un beau soleil, que le vent ne
souffle pas et que le lac est comme un
miroir. Mais au milieu d'une tempête
soulevant de grosses voiles, la nuit,
c'est effrayant. L'apôtre Paul,
après avoir paru devant Festus et
le roi Agrippa, dut faire un grand voyage
sur mer par la tempête pour aller
à Rome et y être jugé
par l'empereur.
( Actes 27 : 1-44..)
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