Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(18 JUIN.)

Paul, Festus et Agrippa. « Libre, quoique enchaîné ! »


Actes 25: 1-32 ; 26 : 1-27.

Cantiques proposés :
N° 81. Pour être heureux... - N° 86. Qu'il fait bon à ton service...


Ordinairement, quand on étudie cette période de la vie de Paul, on prend pour base le chapitre 24, plus court et plus dramatique par le contraste entre ce prisonnier si sûr de lui et Félix, le juge, qui tremble en l'entendant parler. Les pages que nous étudions aujourd'hui sont un peu longues et renferment moins de traits frappants. On ne peut en tous cas pas les lire en entier aux enfants, ce serait ennuyeux. Il faut en extraire un exposé rapide des faits, et s'arrêter à deux ou trois épisodes. C'est ce que nous essayons de faire.

Le titre de la leçon est déjà frappant : trois noms, celui d'un roi, celui d'un gouverneur et celui d'un prisonnier. Et c'est ce dernier qui est en tête. Si l'on avait dit à Festus ou à Agrippa qu'un jour on mettrait leurs noms après celui de Paul, ils auraient ri : qu'était-ce pauvre Juif sans fortune et sans appui, comparé à eux ? Or on ne parlerait dans l'histoire ni de Festus ni d'Agrippa, si leur chemin, n'avait pas croisé celui de Paul. Eux, des grands du monde, des puissants, seraient tombés dans l'oubli, car leur vie n'a pas eu d'utilité et de valeur. Tandis qu'on parlera toujours de l'apôtre Paul, qui, méprisant tout ce que le monde appelle grand, a consacré sa vie à faire du bien.

Le sous-titre est aussi intéressant. Comment peut-on dire que Paul est libre ? Depuis deux ans il est retenu à Césarée, deux longues années de prison ! Mais son âme est restée libre, il peut prier Dieu, et les murs de la prison ne le séparent pas de son sauveur. Mais son coeur est resté libre, rien ne peut l'empêcher d'aimer, de penser à ses Églises, à ses amis, au monde à sauver. Mais son esprit est resté libre, il a beaucoup réfléchi, son intelligence et son savoir étonnent son juge (v. 24). Mais sa conscience est restée libre, personne ne peut l'obliger à faire quelque chose qu'elle désapprouve. Ainsi, lorsqu'un homme obéit à sa conscience, lorsqu'il aime, lorsqu'il prie, ou peut bien l'enfermer dans un cachot, on ne lui enlève pas sa vraie liberté. Jésus avait déjà dit : « Les hommes peuvent tuer le corps, mais ils ne peuvent pas tuer l'âme ! (Math. 10 : 28.)

Le gouverneur Festus est un homme consciencieux, beaucoup plus que Félix auquel il succède. Dès qu'il a pris le pouvoir, il s'est occupé de ce prisonnier retenu depuis si longtemps, et il a voulu tirer la chose au clair. Il ne se laisse pas séduire par les chefs des Juifs, qui voudraient que Paul fût jugé à Jérusalem, où on pourrait ameuter la foule comme lors du procès de Jésus et intimider le juge. Il permet à Paul de s'expliquer, et n'hésite pas à faire droit à sa demande d'être jugé à Rome. Paul avait le droit, en sa qualité de citoyen romain, d'en appeler à César, c'est-à-dire au tribunal suprême de l'empire. Ainsi, mais autrement qu'il ne l'avait pensé, se réalisera son projet longtemps caressé d'un voyage à Rome.

Auparavant, il doit encore rendre témoignage de sa foi devant deux puissants personnages. Festus a reçu la visite du roi Agrippa II, qui régnait sur une partie de la Palestine. Agrippa est un Juif, et Festus pense qu'il pourra lui aider à comprendre les accusations portées contre le prisonnier. Il lui explique toute l'affaire, et décide de faire comparaître Paul devant eux. Dans la grande salle du palais, une nombreuse assemblée se réunit, la suite du roi et les conseillers de Festus. Il y avait bien là de quoi intimider Paul. Mais il n'a absolument pas peur. Il a beau être enchaîné, il se sent libre et fort, parce que Jésus est avec lui. Il y avait là aussi de quoi lui donner de l'espoir. Il sent que ses juges sont bien disposés en sa faveur. Peut-être, s'il se jette à leurs genoux, s'il leur décrit les souffrances qu'il a endurées, s'il les supplie, obtiendra-t-il sa liberté? Il leur expliquera combien les Juifs ont été méchants et injustes à son égard, il tâchera de se venger d'eux et de les faire condamner! Rien de tout cela, Paul n'accuse personne, il ne supplie personne. N'avons-nous pas raison de dire qu'il est libre, quoique enchaîné? Il ne s'occupe que d'une chose, rendre gloire à Jésus.

De quoi s'agit-il en effet ? de savoir si Jésus est vivant. Festus, qui ne comprend rien à la religion des Juifs, a pourtant vu que c'est là le point principal (v. 19.). Est-ce que ce Jésus dont Paul parle toujours est mort, ou bien est-il vivant ? C'est bien là le fond de notre foi. Pourquoi y a-t-il tant de gens, encore aujourd'hui, qui vivent comme si Jésus était mort ? Ils ne le prient pas, ils ne l'aiment pas, ils ne cherchent pas à lui faire plaisir, ils n'ont pas confiance en lui, ils ne croient pas qu'il reviendra un jour pour juger les vivants et les morts. Paul le croit de tout son coeur. Mais comment va-t-il s'y prendre pour l'expliquer à ses juges ? Leur fera-t-il de grands raisonnements, un long discours ? Pas du tout, il leur raconte simplement une histoire, la sienne, il leur dit comme il était méchant et comme il était malheureux avant de connaître Jésus. Il décrit tout le mal qu'il a fait en persécutant les chrétiens. Puis il leur, explique comment Jésus l'a cherché, lui pauvre pécheur, lui a pardonné, l'a relevé, l'a transformé et rendu heureux, si heureux qu'il voudrait que tout le monde possède son bonheur (v. 29). Voilà comment on prouve que Jésus est vivant. Quand un homme peut dire : « J'étais mauvais, et j'étais malheureux ; depuis que je connais Jésus, tout a changé pour moi ; » et quand cet homme prouve par sa vie d'amour et de foi qu'il dit vrai, qu'il est transformé ; quand on voit un buveur qui ne boit plus depuis qu'il connaît Jésus, un menteur qui ne ment plus, un jureur qui ne jure plus, un enfant qui n'est plus orgueilleux ni égoïste, alors on est bien forcé de reconnaître que Jésus est vivant. Pouvons-nous dire la même chose que Paul, et montrer à ceux qui n'aiment pas Jésus qu'il est vivant et qu'il est bon, par toute notre vie ?

Je sais bien que tout le monde ne nous croira pas, et qu'on nous dira peut-être comme Festus à Paul : « Tu es fou! » Déjà à la Pentecôte, lorsque les disciples chantaient les louanges de Dieu, on a dit qu'ils étaient ivres (Actes 2 : 13.). Et lorsque Jésus allait partout faisant le bien, on croyait aussi qu'il était fou et on voulait l'enfermer ! (Marc 3 : 21.) Le monde ne comprend pas qu'on puisse aimer Jésus tellement que des larmes jaillissent des yeux lorsqu'on parle de lui, tellement qu'on n'hésite pas à lui donner ce qu'on a de plus précieux, tellement qu'on ne peut pas s'empêcher de parler de lui à tous ceux qu'on rencontre. Quand les unionistes de Maubeuge distribuaient des invitations pour leur séance aux ouvriers qui sortaient de l'usine, on disait : « Ils sont fous » et on éclatait de rire. Quand un chrétien a déclaré qu'il ne pouvait plus continuer à faire la guerre parce que Jésus le lui défendait, on l'a placé dans un asile de fous, pensant qu'il devait l'être. Quand une jeune fille a dit qu'elle ne voulait plus danser à cause de Jésus, on lui a crié : petite folle! Mais ce ne sont pas les injures qui empêchent les chrétiens de faire leur devoir. Ils savent que Jésus est vivant, et pour vivre avec lui ils renoncent volontiers à tout le reste, à tous les plaisirs mauvais, parce que Jésus met dans leur coeur une joie plus grande que le monde entier.

Une joie si grande qu'on voudrait amener les autres à Jésus. Voilà maintenant le plus beau dans cette histoire : Paul se tourne vers le roi Agrippa et essaie de le convertir. il n'a plus devant lui un roi, mais un pauvre pécheur qui a aussi besoin de Jésus. Les assistants ont dû trouver que Paul manquait de tact. Oser parler ainsi à un roi, l'appeler à se convertir, lui souhaiter d'être comme lui, si heureux 1 Et quand le roi veut l'arrêter en lui disant : « Est-ce que tu veux me persuader de devenir chrétien? » Paul répond hardiment : « Oui, et non seulement toi, mais tous ceux qui m'écoutent! » C'est une bien grave minute dans la vie du roi ; il avait vécu jusqu'alors pour sa gloire et pour son plaisir ; jamais personne n'avait osé lui dire la vérité et lui parler de son péché et du salut. Et voilà qu'un prisonnier ose lui dire en face : « Toi aussi, tu as besoin d'être sauvé. » Cette minute décisive, Agrippa l'a laissée passer sans se décider. Sa conscience parle et le met mal à l'aise. Au fond il sent que cet homme a raison. Alors il se lève et il s'en va. Quand on n'a pas le courage de se décider franchement pour Jésus, on n'aime pas entendre ceux qui parlent de lui ; on s'en va, on fuit le culte et les messagers de Dieu. Plus jamais l'occasion ne s'est présentée de nouveau pour le roi Agrippa. Il n'a plus revu Paul, et il n'a rencontré personne qui ait eu le courage de parler ainsi. Dieu l'avait mis en face du salut, et l'avait appelé par la voix de son serviteur. Il n'a pas voulu, et maintenant c'est trop tard.

À qui ressemblons-nous ? - À Festus, qui ne comprend rien à la joie et à la vie des chrétiens, et qui pense qu'on est fou de s'enthousiasmer pour Jésus ? À Agrippa, qui sait très bien qui est Jésus, mais qui n'a pas le courage de se décider pour lui, qui laisse passer l'occasion de lui donner son coeur ? À Paul, qui est une preuve vivante de la vie de Jésus, qui est libre quoique enchaîné, heureux quoique prisonnier, courageux quoique accusé, et dont le plus grand bonheur est d'annoncer Jésus à. tous ceux que Dieu met sur son chemin, les petits et les grands (v. 22), les gouverneurs et les rois ? De ces trois hommes, lequel a trouvé le secret du bonheur, de la vie utile, et éternelle ?

P. Vz.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 4 juin. - Les enfants s'imaginent que ceux-là sont les plus heureux qui ont les plus beaux vêtements, les plus belles maisons, beaucoup de bonnes choses à manger, des voitures pour se promener. Ils se trompent, comme vous allez le voir.

Toutes ces choses que je viens d'indiquer, les rois les possèdent. Ils ont des palais, de superbes équipages, de beaux uniformes, des serviteurs qui leur font toutes leurs volontés et des cuisiniers qui préparent des mets excellents. Et ce fat devant un de ces rois que fut appelé l'apôtre Paul pendant qu'il était prisonnier à Césarée. Il s'appelait Agrippa. Il était venu avec sa femme Bérénice faire visite à Festus, le nouveau gouverneur de la Judée, qui chercha à lui rendre aussi agréable que possible son court séjour à Césarée. Il y eut probablement de grands soupers, des promenades en voiture, peut-être des représentations au théâtre, s'il y en avait un à Césarée ; le cinématographe n'était pas encore inventé. Agrippa étant Juif, Festus profita de sa présence pour interroger devant lui l'apôtre Paul accusé par les Juifs de Jérusalem ; c'était aussi une occasion de faire plaisir à ce roi, qui avait exprimé le désir d'entendre Paul.

Représentez-vous Agrippa et Festus accompagnés d'une foule de soldats et de magistrats se réunissant dans une grande salle où l'on jugeait les accusés. On envoie chercher Paul, qui arrive entre deux soldats, les mains liées, comme les malfaiteurs auxquels on a mis les menottes, peut-être aussi avec des chaînes aux pieds. Vous pensez sans doute que le roi Agrippa et le gouverneur Festus étaient les plus heureux de toute cette assemblée et Paul le plus à plaindre ? Eh bien, au contraire, c'était Paul qui était le plus heureux. Comment le savons-nous ? Parce que lui-même le leur dit et il devait bien savoir ce qui en était de lui-même. Quand il fut interrogé, il raconta ce qui lui était arrivé sur le chemin de Damas (lequel d'entre nous s'en souvient ?). Il ajouta que depuis ce jour-là il avait été serviteur de Jésus, allant en tous lieux annoncer la bonne nouvelle. Et il termina son discours en disant quelle parole ? (Actes 26 : 29.) Vous le voyez, il se trouvait, malgré ses liens, plus heureux que tous ceux qui l'écoutaient, roi, gouverneur, magistrats, soldats, et il pensait qu'eux-mêmes, pour l'être à leur tour, devaient devenir comme lui des serviteurs de Jésus.

Quel était le secret de son bonheur ? C'était sa confiance en Dieu : il avait la certitude que Dieu l'aimait, le protégeait, lui préparait une demeure dans le ciel. Et quand on a une telle certitude, rien ni personne ne peut nous empêcher d'être heureux, car si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Or Dieu est toujours avec ses fidèles enfants pour les protéger. « Celui qui m'écoute, dit-il dans sa Parole, reposera en assurance, il vivra tranquille et sans craindre aucun mal. » Pour qui est cette promesse ? Pour celui qui écoute le Seigneur ; donc pour chacun de vous, si vous l'écoutez pour lui obéir dans tout ce qu'il vous dit et vous commande. « Heureux, dit-il encore, ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique (Luc 11:28).

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Paul, Festus et Agrippa. Libre, quoique enchaîné.
( Actes 25: 1-32 ; 26 : 1-27.)
Versets à apprendre :
Béni soit l'homme qui se confie dans l'Éternel, et dont l'Éternel est l'espérance ! (Jér. 17:7.)
J'ai appris à être content de l'état où je me trouve.... Je puis tout par Celui qui me fortifie. (Phil. 4 : 11-13.)
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? (Rom. 8 : 31.)

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