Cantiques proposés :
N° 81. Pour être heureux... -
N° 86. Qu'il fait bon à ton
service...
Ordinairement, quand on étudie cette
période de la vie de Paul, on prend pour
base le chapitre 24, plus court et plus dramatique
par le contraste entre ce prisonnier si sûr
de lui et Félix, le juge, qui tremble en
l'entendant parler. Les pages que nous
étudions aujourd'hui sont un peu longues et
renferment moins
de
traits frappants. On ne peut en tous cas pas les
lire en entier aux enfants, ce serait ennuyeux. Il
faut en extraire un exposé rapide des faits,
et s'arrêter à deux ou trois
épisodes. C'est ce que nous essayons de
faire.
Le titre de la leçon est
déjà frappant : trois noms,
celui d'un roi, celui d'un gouverneur et celui d'un
prisonnier. Et c'est ce dernier qui est en
tête. Si l'on avait dit à Festus ou
à Agrippa qu'un jour on mettrait leurs noms
après celui de Paul, ils auraient ri :
qu'était-ce pauvre Juif sans fortune et sans
appui, comparé à eux ? Or on ne
parlerait dans l'histoire ni de Festus ni
d'Agrippa, si leur chemin, n'avait pas
croisé celui de Paul. Eux, des grands du
monde, des puissants, seraient tombés dans
l'oubli, car leur vie n'a pas eu d'utilité
et de valeur. Tandis qu'on parlera toujours de
l'apôtre Paul, qui, méprisant tout ce
que le monde appelle grand, a consacré sa
vie à faire du bien.
Le sous-titre est aussi
intéressant. Comment peut-on dire que Paul
est libre ? Depuis deux ans il est retenu
à Césarée, deux longues
années de prison ! Mais son âme
est restée libre, il peut prier Dieu, et les
murs de la prison ne le séparent pas de son
sauveur. Mais son coeur est resté libre,
rien ne peut l'empêcher d'aimer, de penser
à ses Églises, à ses amis, au
monde à sauver. Mais son esprit est
resté libre, il a beaucoup
réfléchi, son intelligence et son
savoir étonnent son juge
(v. 24).
Mais sa conscience est
restée libre, personne ne peut l'obliger
à faire quelque chose qu'elle
désapprouve. Ainsi, lorsqu'un homme
obéit à sa conscience, lorsqu'il
aime, lorsqu'il prie, ou peut bien l'enfermer dans
un cachot, on ne lui enlève pas sa vraie
liberté. Jésus avait
déjà dit : « Les
hommes peuvent tuer le corps, mais ils ne peuvent
pas tuer l'âme !
(Math.
10 : 28.)
Le gouverneur Festus est un homme
consciencieux, beaucoup plus que
Félix auquel il succède. Dès
qu'il a pris le pouvoir, il s'est occupé de
ce prisonnier retenu depuis si longtemps, et il a
voulu tirer la chose au clair. Il ne se laisse pas
séduire par les chefs des Juifs, qui
voudraient que Paul fût jugé à
Jérusalem, où on pourrait ameuter la
foule comme lors du procès de Jésus
et intimider le juge. Il permet à Paul de
s'expliquer, et n'hésite pas à faire
droit à sa demande d'être jugé
à Rome. Paul avait le droit, en sa
qualité de citoyen romain, d'en appeler
à César, c'est-à-dire au
tribunal suprême de l'empire. Ainsi, mais
autrement qu'il ne l'avait pensé, se
réalisera son projet longtemps
caressé d'un voyage à Rome.
Auparavant, il doit encore rendre
témoignage de sa foi devant deux
puissants personnages. Festus a reçu la
visite du roi Agrippa II, qui régnait sur
une partie de la Palestine. Agrippa est un Juif, et
Festus pense qu'il pourra lui aider à
comprendre les accusations portées contre le
prisonnier. Il lui explique toute l'affaire, et
décide de faire comparaître Paul
devant eux. Dans la grande salle du palais, une
nombreuse assemblée se réunit, la
suite du roi et les conseillers de Festus. Il y
avait bien là de quoi intimider Paul. Mais
il n'a absolument pas peur. Il a beau être
enchaîné, il se sent libre et fort,
parce que Jésus est avec lui. Il y avait
là aussi de quoi lui donner de l'espoir. Il
sent que ses juges sont bien disposés en sa
faveur. Peut-être, s'il se jette à
leurs genoux, s'il leur décrit les
souffrances qu'il a endurées, s'il les
supplie, obtiendra-t-il sa liberté? Il leur
expliquera combien les Juifs ont été
méchants et injustes à son
égard, il tâchera de se venger d'eux
et de les faire condamner! Rien de tout cela, Paul
n'accuse personne, il ne supplie personne.
N'avons-nous pas raison de dire qu'il est libre,
quoique enchaîné? Il ne s'occupe que
d'une chose, rendre gloire à Jésus.
De quoi s'agit-il en effet ? de savoir
si Jésus est vivant. Festus, qui ne
comprend rien à la religion des Juifs, a
pourtant vu que c'est là le point principal
(v. 19.).
Est-ce que ce Jésus
dont Paul parle toujours est mort, ou bien est-il
vivant ? C'est bien là le fond de notre
foi. Pourquoi y a-t-il tant de gens, encore
aujourd'hui, qui vivent comme si Jésus
était mort ? Ils ne le prient pas, ils
ne l'aiment pas, ils ne cherchent pas à lui
faire plaisir, ils n'ont pas confiance en lui, ils
ne croient pas qu'il reviendra un jour pour juger
les vivants et les morts. Paul le croit de tout son
coeur. Mais comment va-t-il s'y prendre pour
l'expliquer à ses juges ? Leur
fera-t-il de grands raisonnements, un long
discours ? Pas du tout, il leur raconte
simplement une histoire, la sienne, il leur dit
comme il était méchant et comme il
était malheureux avant de connaître
Jésus. Il décrit tout le mal qu'il a
fait en persécutant les chrétiens.
Puis il leur, explique comment Jésus l'a
cherché, lui pauvre pécheur, lui a
pardonné, l'a relevé, l'a
transformé et rendu heureux, si heureux
qu'il voudrait que tout le monde possède son
bonheur
(v. 29).
Voilà comment on
prouve que Jésus est vivant. Quand un homme
peut dire : « J'étais
mauvais, et j'étais malheureux ; depuis
que je connais Jésus, tout a changé
pour moi ; » et quand cet homme
prouve par sa vie d'amour et de foi qu'il dit vrai,
qu'il est transformé ; quand on voit un
buveur qui ne boit plus depuis qu'il connaît
Jésus, un menteur qui ne ment plus, un
jureur qui ne jure plus, un enfant qui n'est plus
orgueilleux ni égoïste, alors on est
bien forcé de reconnaître que
Jésus est vivant. Pouvons-nous dire la
même chose que Paul, et montrer à ceux
qui n'aiment pas Jésus qu'il est vivant et
qu'il est bon, par toute notre vie ?
Je sais bien que tout le monde ne nous
croira pas, et qu'on nous dira peut-être
comme Festus à Paul : « Tu es fou! »
Déjà
à la Pentecôte, lorsque les disciples
chantaient les louanges de Dieu, on a dit qu'ils
étaient ivres
(Actes
2 : 13.). Et lorsque
Jésus allait partout faisant le bien, on
croyait aussi qu'il était fou et on voulait
l'enfermer !
(Marc
3 : 21.) Le monde ne comprend
pas qu'on puisse aimer Jésus tellement que
des larmes jaillissent des yeux lorsqu'on parle de
lui, tellement qu'on n'hésite pas à
lui donner ce qu'on a de plus précieux,
tellement qu'on ne peut pas s'empêcher de
parler de lui à tous ceux qu'on rencontre.
Quand les unionistes de Maubeuge distribuaient des
invitations pour leur séance aux ouvriers
qui sortaient de l'usine, on disait : « Ils
sont fous » et on éclatait de rire.
Quand un chrétien a déclaré
qu'il ne pouvait plus continuer à faire la
guerre parce que Jésus le lui
défendait, on l'a placé dans un asile
de fous, pensant qu'il devait l'être. Quand
une jeune fille a dit qu'elle ne voulait plus
danser à cause de Jésus, on lui a
crié : petite folle! Mais ce ne sont pas les
injures qui empêchent les chrétiens de
faire leur devoir. Ils savent que Jésus est
vivant, et pour vivre avec lui ils renoncent
volontiers à tout le reste, à tous
les plaisirs mauvais, parce que Jésus met
dans leur coeur une joie plus grande que le monde
entier.
Une joie si grande qu'on voudrait amener les
autres à Jésus. Voilà
maintenant le plus beau dans cette histoire : Paul
se tourne vers le roi Agrippa et essaie de le
convertir. il n'a plus devant lui un roi, mais un
pauvre pécheur qui a aussi besoin de
Jésus. Les assistants ont dû trouver
que Paul manquait de tact. Oser parler ainsi
à un roi, l'appeler à se convertir,
lui souhaiter d'être comme lui, si heureux 1
Et quand le roi veut l'arrêter en lui disant
: « Est-ce que tu veux me persuader de devenir
chrétien? » Paul répond
hardiment : « Oui, et non seulement toi, mais
tous ceux qui m'écoutent! » C'est une
bien grave minute dans la vie du
roi ; il avait vécu jusqu'alors pour sa
gloire et pour son plaisir ; jamais personne
n'avait osé lui dire la vérité
et lui parler de son péché et du
salut. Et voilà qu'un prisonnier ose lui
dire en face : « Toi aussi, tu as
besoin d'être sauvé. » Cette
minute décisive, Agrippa l'a laissée
passer sans se décider. Sa conscience parle
et le met mal à l'aise. Au fond il sent que
cet homme a raison. Alors il se lève et il
s'en va. Quand on n'a pas le courage de se
décider franchement pour Jésus, on
n'aime pas entendre ceux qui parlent de lui ;
on s'en va, on fuit le culte et les messagers de
Dieu. Plus jamais l'occasion ne s'est
présentée de nouveau pour le roi
Agrippa. Il n'a plus revu Paul, et il n'a
rencontré personne qui ait eu le courage de
parler ainsi. Dieu l'avait mis en face du salut, et
l'avait appelé par la voix de son serviteur.
Il n'a pas voulu, et maintenant c'est trop
tard.
À qui ressemblons-nous ?
- À Festus, qui ne comprend rien à la
joie et à la vie des chrétiens, et
qui pense qu'on est fou de s'enthousiasmer pour
Jésus ? À Agrippa, qui sait
très bien qui est Jésus, mais qui n'a
pas le courage de se décider pour lui, qui
laisse passer l'occasion de lui donner son
coeur ? À Paul, qui est une preuve
vivante de la vie de Jésus, qui est libre
quoique enchaîné, heureux quoique
prisonnier, courageux quoique accusé, et
dont le plus grand bonheur est d'annoncer
Jésus à. tous ceux que Dieu met sur
son chemin, les petits et les grands
(v. 22),
les gouverneurs et les
rois ? De ces trois hommes, lequel a
trouvé le secret du bonheur, de la vie
utile, et éternelle ?
P. Vz.
Récapituler
leçon du 4
juin. - Les enfants s'imaginent que
ceux-là sont les plus heureux qui
ont les plus beaux vêtements, les
plus belles maisons, beaucoup de bonnes choses
à manger,
des voitures pour se promener. Ils se
trompent, comme vous allez le voir.
( Actes 25: 1-32 ; 26 : 1-27.)
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