Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(28 MAI.)

En route pour Jérusalem. Fidélité au devoir.


Actes 20 : 1 à 38.

Cantiques proposés :
N° 87. Servons tous dès notre enfance... N° 96. Travaillons ! l'oeuvre est immense...


Un récit de voyage, assez banal pour qui le lirait superficiellement, mais bien intéressant et édifiant pour qui sait y voir ce trait, justement relevé par le sous-titre : la fidélité au devoir.

La fidélité au devoir, nous la découvrons à chaque ligne, tant dans les faits mêmes du voyage que dans les discours de l'apôtre. C'est elle que nous nous efforcerons de faire ressortir devant les enfants. C'est elle, et aussi la source de cette fidélité, que je voudrais mettre en lumière, en apportant, à la suite d'un bref exposé du troisième voyage missionnaire, quelques développements sur les versets 22 à 24 qui me paraissent contenir et résumer la pensée centrale du sujet : « Voici, lié par l'Esprit, je vais.... »

Notre étude n'est pas précisément un développement du récit, qui n'offre pas de difficultés ; son but est plutôt de noter, à l'adresse des moniteurs et monitrices, quelques réflexions inspirées par la lecture du chap. 20 des Actes ; puissent-elles aider à présenter cette page d'une manière vivante aux enfants !

I. Le troisième voyage missionnaire. En route pour Jérusalem. - Après quelque temps passé à Antioche, Paul qui, une fois déjà, était allé jusqu'au sud de la Grèce, se remet en route, soit pour affermir son oeuvre en visitant les Églises fondées précédemment, soit pour répandre plus largement la bonne nouvelle dont il est porteur. À Éphèse, - Asie Mineure, - il séjourne trois ans et prêche l'Évangile avec fruit ; cependant l'émeute des orfèvres l'oblige à quitter la ville, non sans qu'il ait couru de sérieux dangers. Une souffrance pour lui : à maintes reprises déjà, l'hostilité de certaines gens avait contrecarré son oeuvre. Mais loin de perdre courage et de renoncer au ministère, il se transporte ailleurs pour annoncer Jésus, il va pour son Sauveur.

C'est ainsi que d'Éphèse il passe en Macédoine ; il parcourt la contrée « en adressant aux disciples de nombreuses exhortations ; » puis en Grèce, où il séjourne trois mois. Il était sur le point de s'embarquer pour la Syrie quand les Juifs lui dressèrent des embûches : nouveaux obstacles, nouvelles difficultés, nouvelles souffrances. Il se décide alors à reprendre la route de la Macédoine pour regagner la Palestine. Il va dans l'incertitude du lendemain, au-devant d'un avenir bien sombre ; mais il va, fidèle au devoir.

Notons ici les étapes principales de ce retour. Paul, accompagné de quelques amis, fait halte à Troas : une dernière soirée avec les disciples de cette ville ; qui sait si et quand on se reverra ? On prolonge l'entretien, l'on a beaucoup à se dire, on prie, on prend la cène ensemble. Paul multiplie les exhortations à ses amis. Puis, nouvel arrêt à Milet, où l'apôtre convoque les anciens de l'Église d'Éphèse. Il leur fait ses derniers adieux ; il se sait en danger, mais il faut qu'il aille à Jérusalem ; jetant un coup d'oeil sur le passé, il rappelle ce qu'a été son ministère au milieu d'eux ; regardant ensuite vers l'avenir, il dit ses prévisions angoissantes, mais qui ne le retiennent pas d'aller où Dieu l'appelle ; puis il confie son oeuvre aux anciens d'Éphèse, les exhorte à veiller sur l'Église ; il les recommande à Dieu, il les engage à se souvenir de son exemple et à poursuivre l'oeuvre du Seigneur, comme il l'a fait lui-même avec persévérance et amour. L'heure de la séparation approche ; tous sont très tristes ; que faire de mieux que de se confier à Dieu ? et, une dernière fois, Paul prie avec tous.

Voilà, dans les grands traits, le contenu de notre chapitre. Chaque moniteur développera ce récit, autant qu'il le jugera nécessaire, d'après le texte lui-même. J'ai hâte d'en venir à quelques réflexions qui m'ont été suggérées par cette page du livre des Actes et inspirées par les versets 22 à 24.

Il. Nous avons entendu ou lu souvent tel fragment de l'histoire de l'apôtre Paul ; nous savons les difficultés et les périls au sein desquels il a accompli sa tâche. N'êtes-vous pas frappés d'un fait ? Jamais l'apôtre ne s'est lassé, jamais il n'a jeté le manche après la cognée en disant. c'en est trop, je ne puis plus. Et pourtant que de combats, que de douleurs ! (2 Cor. 11 : 23 et suiv.) Dans le passé, des tribulations de tout genre, obstacles, oppositions, et, pour l'avenir, des appréhensions ; il se sait menacé, il doit retourner à Jérusalem, mais quel accueil lui réservent ses ennemis de la capitale ? Peut-être la prison, peut-être la mort, peut-être des tortures pareilles à celles que son Sauveur a endurées ! Qu'importe ! L'apôtre va, fidèle au devoir. Quelle leçon pour nous qui sommes arrêtés, désespérés à la moindre difficulté !

D'où venait donc une telle force à l'apôtre ? « Voici, dit-il, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem.... » Il est « lié par l'Esprit ». Remarquons la vigueur de l'expression : il y a là une véritable chaîne ; Paul voudrait aller ailleurs et autrement qu'il ne le pourrait pas ; Dieu l'a pris et le conduit. Depuis quand cela ? Depuis le jour de sa conversion ; autrefois il s'opposait à l'oeuvre de Dieu, il marchait et travaillait contre l'Esprit ; mais l'Esprit de Dieu besognait dans le coeur de cet homme honnête, sincère qu'était Saul le persécuteur ; un jour, sur le chemin de Damas Saul a été terrassé, vaincu par l'Esprit de Dieu en Christ ; dès lors, dit-il, « ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi. »

Rappelons-nous ici quelques traits du ministère de Paul. Le livre des Actes aime à noter la conduite, l'action de l'Esprit dans la première Église et spécialement dans l'oeuvre missionnaire de l'apôtre (chap. 13 : 1 à 4 ; 16 : 7) ; tout est dirigé par Dieu, par son Esprit : décisions à prendre, voyages à entreprendre, Églises à fonder, etc. ; partout et en tout Paul agit lié par l'Esprit.

Quelle source de force ! Ainsi l'apôtre sait qu'il fait l'oeuvre de Dieu, « la puissance de Dieu s'accomplit dans sa faiblesse ; » qu'importent persécutions et fatigues, déceptions et labeurs ? il est avec et pour Dieu : qui pourrait quelque chose contre lui ? N'est-ce pas la même source de puissance que nous retrouvons chez un Luther quand il prononçait le mot célèbre : « Je ne puis autrement ; que Dieu me soit en aide ! » Ou chez un Oberlin qui, au Ban de la Roche, entreprend et poursuit avec persévérance sort oeuvre de défrichement matériel, moral et spirituel : il est là pour Dieu, lié par l'Esprit ! Ou chez Coillard, partant pour le Zambèze contre l'avis général et malgré les obstacles !

Et nous, sommes-nous liés par l'Esprit ? D'où viennent nos chutes et nos reculs ? Pourquoi nos efforts pour le bien répondent-ils si mal à nos résolutions de bien faire ? Nous allons... mais par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Peut-être n'avons-nous pas connu ce moment de la conversion où Dieu saisit l'homme, où Christ pénètre en lui pour devenir le centre, l'inspirateur, je dirais presque le moteur unique de son activité. Peut-être ne comptons-nous pas suffisamment sur la seule puissance capable de nous rendre vigilants et vainqueurs, l'Esprit de Dieu. Peut-être suivons-nous nos propres désirs, oubliant que la volonté de Dieu doit se faire en nous et par nous et non pas notre volonté. Essayons de nous placer mieux sous l'influence de l'Esprit. Quel repos, quelle énergie pour le chrétien ! Tout à Dieu, tout de Dieu, tout pour Dieu : rien ne peut plus contre lui, rien à craindre, tout à espérer, et sa vie prend une valeur immense : « Non plus moi, mais Christ ; non plus mon oeuvre, mais l'oeuvre de l'Esprit qui me lie et me conduit. »

Là fut le secret de la puissance de l'apôtre et plus encore de notre Sauveur ; Jésus, plus que son disciple, est, va, dès l'enfance, « lié par l'Esprit ». Comprenons bien que la force du chrétien ne peut-être que celle du Maître : « lié par l'Esprit ».

III. Voyons encore ce que la conduite de l'Esprit a produit chez l'apôtre, ce qu'elle produira en nous.

a) « Voici, lié par l'Esprit, je vais.... » « Je vais », deux petits mots qui en disent long ; je vais, c'est-à-dire J'obéis ; j'ignore ce qui m'arrivera, mais je vais, parce que Dieu le veut.
L'obéissance parfaite, la connaissons-nous ? Obéissance immédiate : quand Dieu a éclairé la route et nous a dit : « Voici le chemin que tu dois suivre ; que t'importe l'avenir ? va, c'est moi qui t'appelle, » nous devons aller aussitôt, L'obéissance complète : « Vous ne pouvez servir deux maîtres ; » n'essayons pas de partager entre Dieu et le monde, sa volonté et aucune autre. L'obéissance joyeuse, de tout coeur. Dieu ne prend pas plaisir à qui suit sa volonté en murmurant et de mauvais gré. L'obéissance vraie, voilà un premier fruit de l'action de l'Esprit.

b) En voici un deuxième : c'est la confiance exprimée dans ce même mot : « Je vais ». « Ne sachant pas ce qui m'arrivera à Jérusalem ; » plus que cela : « de ville en ville l'Esprit-Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent. »

Alors pourquoi aller ? Qui y obligeait l'apôtre ? Il nous répondrait : « L'Esprit de Dieu », mais en ajoutant : « Puisque Dieu est avec moi, de quoi aurais-je peur ? » Nous savons et nous nous rappellerons dans les leçons suivantes que des tribulations sans nombre ont atteint l'apôtre dès son arrivée à Jérusalem ; mais nous savons aussi que sa confiance n'a jamais été en défaut et l'a soutenu jusqu'au bout, parce qu'il allait « lié par l'Esprit ». (En parlant de la puissance de la confiance, nous penserons ici encore et tout naturellement à Jésus.)
La confiance ! Si c'est Dieu, son Esprit qui nous a liés et qui nous porte dans telle direction, nous avons le droit de tout attendre de Lui, nous avons le devoir de compter sur Lui, nous savons que, joies ou épreuves, tout sera bien.

c) C'est enfin la consécration au service de Dieu. Verset 24 : « Je n'en tiens nul compte (des tribulations) et je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. La consécration, c'est-à-dire, d'une part la pensée, devenue le but unique de sa vie : servir Christ, annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, d'autre part, et pour atteindre ce but sacrifier tout pour lui ; lié par l'Esprit, - ainsi pensait l'apôtre, - je ne puis autrement que d'offrir mon être entier comme un sacrifice saint, vivant à Dieu pour proclamer son amour.
Réalisons-nous une telle consécration ? Quelle source d'énergie ! Arriver à dire : Je ne fais de ma vie, de moi aucun cas, pourvu que j'accomplisse avec joie mon oeuvre pour Dieu.

Chers moniteurs et monitrices, si l'étude du ministère de l'apôtre Paul nous pénétrait du désir ardent d'être « liés par l'Esprit » et qu'alors nous allions, soumis à sa volonté, confiants en son amour, consacrés à son service, fidèles dans les bons et dans les mauvais jours ! Si, par notre zèle, nous pouvions enflammer les enfants du même désir et les entraîner à poursuivre avec nous, joyeusement, la tâche du chrétien : être, au sein de l'humanité. bouleversée par le mal, les porteurs de la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, qui aime, qui pardonne, qui donne la paix

G. V.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 21 mai. - Paul fit trois grands voyages missionnaires, traversant les mers, les fleuves, les plaines, les montagnes, parlant de Jésus dans les synagogues, dans les maisons, sur les places publiques, partout où il en avait l'occasion ; accompagnant parfois ses discours de miracles, guérisons de malades ; mais ayant lui-même à souffrir de la haine et des mauvais traitements des ennemis de l'Évangile, insulté, battu de verges, emprisonné, lapidé. C'est une touchante histoire qui vous sera racontée une autre fois plus en détail. Aujourd'hui et dimanche prochain nous raconterons la fin de son troisième voyage.

1. D'où venait-il ? (Act. 20 : 1-6.) - Il venait des contrées où aujourd'hui se battent Turcs et Bulgares contre Français et Anglais (carte biblique). Parti d'Éphèse, grande ville d'Asie où il avait demeuré deux ou trois ans et fondé une Église nombreuse de fidèles disciples du Seigneur, il avait visité la Macédoine et la Grèce, où il était déjà venu dans un précédent voyage. Il avait passé par Thessalonique, aujourd'hui Salonique, où sont maintenant dans un grand camp de nombreux soldats français et anglais. Il avait passé la mer près du terrible détroit des Dardanelles, bordé aujourd'hui de forteresses turques dont les canons ont empêché les vaisseaux alliés de passer, et avait enfin abordé sur la côte d'Asie, dans la ville de Troas, d'où il voulait aller à Jérusalem pour la fête de Pentecôte.

2. Qu'arriva-t-il à Troas ? (Act. 20: 7-12.) - Paul resta une semaine dans cette ville et en profita pour instruire les disciples qui s'y trouvaient et les autres gens qui se joignaient à eux, leur parlant de Jésus, de sa mort, de sa résurrection, et les suppliant de devenir tous de fidèles disciples de ce bon Sauveur. - Le soir avant son départ, un dimanche, comme ils étaient réuni, pour le culte dans une chambre au troisième étage, il parla toute la nuit, tant il aimait ses frères et son Sauveur. Et comme ces chrétiens de Troas devaient aimer à entendre parler de Jésus pour être si longtemps attentifs ! - Cependant un jeune homme nommé Eutyche, assis sur la fenêtre, s'endormit vers minuit, et que lui arriva-t-il (v. 9) ? Pensez à l'épouvante des assistants qui se précipitent à son secours. Mais que fit Paul (v. 10-12) ? Voyez la compassion de l'apôtre et la puissance que Dieu lui accorda, sans doute, en réponse à sa prière. Car la prière du juste est d'une grande efficace (Jacq. 5 : 16).

3. Paul à Milet (Actes 20 : 13-38). - Il partit le matin à pied, et après quelques heures de marche, montant sur un vaisseau où il retrouva ses compagnons de voyage, il arriva à Milet, port à quelque distance d'Éphèse. Il fit venir les anciens d'Éphèse, et que leur dit-il ? - Lire les v. 18-35. -

Après ce discours il se mit à genoux, pria avec eux, et à son départ ils se jetèrent à son cou en pleurant, à la pensée qu'ils ne le reverraient plus. D'où venait leur grand attachement pour lui ? De la bonté qu'il avait eue à leur égard, leur consacrant plusieurs années de sa vie. Il leur avait beaucoup donné, sans jamais rien réclamer d'eux, et avait ainsi gagné leurs coeurs. En outre, son dévouement à Jésus et à ses semblables lui permettait d'achever sa course avec joie. Car, comme l'a dit le Sauveur, il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Lorsqu'on donne, on a l'esprit content, on s'attire l'affection, et Dieu prend plaisir à nous voir agir ainsi. C'est la preuve qu'on est un vrai disciple de Jésus, qui passa sa vie à faire le bien et s'est donné lui-même pour nous. Vous pouvez tous faire l'expérience, avec frères et soeurs, avec papa et maman, du bonheur qu'il y a à donner.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : En route pour Jérusalem. Fidélité au devoir.
( Actes 20 : 1 à 38. )
Versets à apprendre :
Je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus. (Actes 20: 24.)
Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. (Mat. 10 : 22.)
Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. (Actes 20: 35.)

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