Cantiques proposés :
N° 87. Servons tous dès notre
enfance... N° 96. Travaillons ! l'oeuvre
est immense...
Un récit de voyage, assez banal pour
qui le lirait superficiellement, mais bien
intéressant et édifiant pour qui sait
y voir ce trait, justement relevé par le
sous-titre : la fidélité au
devoir.
La fidélité au devoir, nous la
découvrons à chaque ligne, tant dans les faits
mêmes
du voyage que dans les discours de l'apôtre.
C'est elle que nous nous efforcerons de faire
ressortir devant les enfants. C'est elle, et aussi
la source de cette fidélité, que je
voudrais mettre en lumière, en apportant,
à la suite d'un bref exposé du
troisième voyage missionnaire, quelques
développements sur les versets 22
à 24 qui me paraissent
contenir et résumer la pensée
centrale du sujet : « Voici,
lié par l'Esprit, je
vais.... »
Notre étude n'est pas
précisément un développement
du récit, qui n'offre pas de
difficultés ; son but est plutôt
de noter, à l'adresse des moniteurs et
monitrices, quelques réflexions
inspirées par la lecture du chap. 20 des
Actes ; puissent-elles aider à
présenter cette page d'une manière
vivante aux enfants !
I. Le troisième voyage
missionnaire. En route pour Jérusalem. -
Après quelque temps passé à
Antioche, Paul qui, une fois déjà,
était allé jusqu'au sud de la
Grèce, se remet en route, soit pour affermir
son oeuvre en visitant les Églises
fondées précédemment, soit
pour répandre plus largement la bonne
nouvelle dont il est porteur. À
Éphèse, - Asie Mineure, - il
séjourne trois ans et prêche
l'Évangile avec fruit ; cependant
l'émeute des orfèvres l'oblige
à quitter la ville, non sans qu'il ait couru
de sérieux dangers. Une souffrance pour
lui : à maintes reprises
déjà, l'hostilité de certaines
gens avait contrecarré son oeuvre. Mais loin
de perdre courage et de renoncer au
ministère, il se transporte ailleurs pour
annoncer Jésus, il va pour son Sauveur.
C'est ainsi que d'Éphèse il
passe en Macédoine ; il parcourt la
contrée « en adressant aux
disciples de nombreuses
exhortations ; » puis en
Grèce, où il séjourne trois
mois. Il était sur le point de s'embarquer
pour la Syrie quand les Juifs lui dressèrent
des embûches : nouveaux obstacles,
nouvelles difficultés, nouvelles
souffrances. Il se décide alors à reprendre la
route de la Macédoine pour regagner la
Palestine. Il va dans l'incertitude du lendemain,
au-devant d'un avenir bien sombre ; mais il
va, fidèle au devoir.
Notons ici les étapes principales de
ce retour. Paul, accompagné de quelques
amis, fait halte à Troas : une
dernière soirée avec les disciples de
cette ville ; qui sait si et quand on se
reverra ? On prolonge l'entretien, l'on a
beaucoup à se dire, on prie, on prend la
cène ensemble. Paul multiplie les
exhortations à ses amis. Puis, nouvel
arrêt à Milet, où
l'apôtre convoque les anciens de
l'Église d'Éphèse. Il leur
fait ses derniers adieux ; il se sait en
danger, mais il faut qu'il aille à
Jérusalem ; jetant un coup d'oeil sur
le passé, il rappelle ce qu'a
été son ministère au milieu
d'eux ; regardant ensuite vers l'avenir, il
dit ses prévisions angoissantes, mais qui ne
le retiennent pas d'aller où Dieu
l'appelle ; puis il confie son oeuvre aux
anciens d'Éphèse, les exhorte
à veiller sur l'Église ; il les
recommande à Dieu, il les engage à se
souvenir de son exemple et à poursuivre
l'oeuvre du Seigneur, comme il l'a fait
lui-même avec persévérance et
amour. L'heure de la séparation
approche ; tous sont très
tristes ; que faire de mieux que de se confier
à Dieu ? et, une dernière fois,
Paul prie avec tous.
Voilà, dans les grands traits, le
contenu de notre chapitre. Chaque moniteur
développera ce récit, autant qu'il le
jugera nécessaire, d'après le texte
lui-même. J'ai hâte d'en venir à
quelques réflexions qui m'ont
été suggérées par cette
page du livre des Actes et inspirées par les
versets 22
à 24.
Il. Nous avons entendu ou lu
souvent
tel fragment de l'histoire de l'apôtre
Paul ; nous savons les difficultés et
les périls au sein desquels il a accompli sa
tâche. N'êtes-vous pas frappés
d'un fait ? Jamais l'apôtre ne s'est
lassé, jamais il n'a
jeté le manche après la cognée
en disant. c'en est trop, je ne puis plus. Et
pourtant que de combats, que de douleurs !
(2
Cor. 11 : 23 et suiv.) Dans
le passé, des tribulations de tout genre,
obstacles, oppositions, et, pour l'avenir, des
appréhensions ; il se sait
menacé, il doit retourner à
Jérusalem, mais quel accueil lui
réservent ses ennemis de la capitale ?
Peut-être la prison, peut-être la mort,
peut-être des tortures pareilles à
celles que son Sauveur a endurées !
Qu'importe ! L'apôtre va, fidèle
au devoir. Quelle leçon pour nous qui sommes
arrêtés,
désespérés à la moindre
difficulté !
D'où venait donc une telle force
à l'apôtre ? « Voici,
dit-il, lié par l'Esprit, je vais à
Jérusalem.... » Il est
« lié par l'Esprit ».
Remarquons la vigueur de l'expression : il y a
là une véritable chaîne ;
Paul voudrait aller ailleurs et autrement qu'il ne
le pourrait pas ; Dieu l'a pris et le conduit.
Depuis quand cela ? Depuis le jour de sa
conversion ; autrefois il s'opposait à
l'oeuvre de Dieu, il marchait et travaillait contre
l'Esprit ; mais l'Esprit de Dieu besognait
dans le coeur de cet homme honnête,
sincère qu'était Saul le
persécuteur ; un jour, sur le chemin de
Damas Saul a été terrassé,
vaincu par l'Esprit de Dieu en Christ ;
dès lors, dit-il, « ce n'est plus
moi qui vis, c'est Christ qui vit en
moi. »
Rappelons-nous ici quelques traits du
ministère de Paul. Le livre des Actes aime
à noter la conduite, l'action de l'Esprit
dans la première Église et
spécialement dans l'oeuvre missionnaire de
l'apôtre (chap. 13 :
1 à 4 ; 16 :
7) ; tout est
dirigé par Dieu, par son Esprit :
décisions à prendre, voyages à
entreprendre, Églises à fonder,
etc. ; partout et en tout Paul agit lié
par l'Esprit.
Quelle source de force ! Ainsi
l'apôtre sait qu'il fait l'oeuvre de Dieu,
« la puissance de Dieu s'accomplit dans
sa faiblesse ; »
qu'importent persécutions et fatigues,
déceptions et labeurs ? il est avec et
pour Dieu : qui pourrait quelque chose contre
lui ? N'est-ce pas la même source de
puissance que nous retrouvons chez un Luther quand
il prononçait le mot
célèbre : « Je ne puis
autrement ; que Dieu me soit en
aide ! » Ou chez un Oberlin qui, au
Ban de la Roche, entreprend et poursuit avec
persévérance sort oeuvre de
défrichement matériel, moral et
spirituel : il est là pour Dieu,
lié par l'Esprit ! Ou chez Coillard,
partant pour le Zambèze contre l'avis
général et malgré les
obstacles !
Et nous, sommes-nous liés par
l'Esprit ? D'où viennent nos chutes et
nos reculs ? Pourquoi nos efforts pour le bien
répondent-ils si mal à nos
résolutions de bien faire ? Nous
allons... mais par nous-mêmes et pour
nous-mêmes. Peut-être n'avons-nous pas
connu ce moment de la conversion où Dieu
saisit l'homme, où Christ
pénètre en lui pour devenir le
centre, l'inspirateur, je dirais presque le moteur
unique de son activité. Peut-être ne
comptons-nous pas suffisamment sur la seule
puissance capable de nous rendre vigilants et
vainqueurs, l'Esprit de Dieu. Peut-être
suivons-nous nos propres désirs, oubliant
que la volonté de Dieu doit se faire en nous
et par nous et non pas notre volonté.
Essayons de nous placer mieux sous l'influence de
l'Esprit. Quel repos, quelle énergie pour le
chrétien ! Tout à Dieu, tout de
Dieu, tout pour Dieu : rien ne peut plus
contre lui, rien à craindre, tout à
espérer, et sa vie prend une valeur
immense : « Non plus moi, mais
Christ ; non plus mon oeuvre, mais l'oeuvre de
l'Esprit qui me lie et me conduit. »
Là fut le secret de la puissance de
l'apôtre et plus encore de notre
Sauveur ; Jésus, plus que son disciple,
est, va, dès l'enfance,
« lié par l'Esprit ».
Comprenons bien que la force du
chrétien ne peut-être que celle du
Maître : « lié par
l'Esprit ».
III. Voyons encore ce que la
conduite
de l'Esprit a produit chez l'apôtre, ce
qu'elle produira en nous.
a) « Voici, lié par l'Esprit, je vais.... » « Je vais », deux petits mots qui en disent long ; je vais, c'est-à-dire J'obéis ; j'ignore ce qui m'arrivera, mais je vais, parce que Dieu le veut.
L'obéissance parfaite, la connaissons-nous ? Obéissance immédiate : quand Dieu a éclairé la route et nous a dit : « Voici le chemin que tu dois suivre ; que t'importe l'avenir ? va, c'est moi qui t'appelle, » nous devons aller aussitôt, L'obéissance complète : « Vous ne pouvez servir deux maîtres ; » n'essayons pas de partager entre Dieu et le monde, sa volonté et aucune autre. L'obéissance joyeuse, de tout coeur. Dieu ne prend pas plaisir à qui suit sa volonté en murmurant et de mauvais gré. L'obéissance vraie, voilà un premier fruit de l'action de l'Esprit.
b) En voici un deuxième : c'est la confiance exprimée dans ce même mot : « Je vais ». « Ne sachant pas ce qui m'arrivera à Jérusalem ; » plus que cela : « de ville en ville l'Esprit-Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent. »
Alors pourquoi aller ? Qui y obligeait l'apôtre ? Il nous répondrait : « L'Esprit de Dieu », mais en ajoutant : « Puisque Dieu est avec moi, de quoi aurais-je peur ? » Nous savons et nous nous rappellerons dans les leçons suivantes que des tribulations sans nombre ont atteint l'apôtre dès son arrivée à Jérusalem ; mais nous savons aussi que sa confiance n'a jamais été en défaut et l'a soutenu jusqu'au bout, parce qu'il allait « lié par l'Esprit ». (En parlant de la puissance de la confiance, nous penserons ici encore et tout naturellement à Jésus.)
La confiance ! Si c'est Dieu, son Esprit qui nous a liés et qui nous porte dans telle direction, nous avons le droit de tout attendre de Lui, nous avons le devoir de compter sur Lui, nous savons que, joies ou épreuves, tout sera bien.
c) C'est enfin la consécration au service de Dieu. Verset 24 : « Je n'en tiens nul compte (des tribulations) et je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. La consécration, c'est-à-dire, d'une part la pensée, devenue le but unique de sa vie : servir Christ, annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, d'autre part, et pour atteindre ce but sacrifier tout pour lui ; lié par l'Esprit, - ainsi pensait l'apôtre, - je ne puis autrement que d'offrir mon être entier comme un sacrifice saint, vivant à Dieu pour proclamer son amour.
Réalisons-nous une telle consécration ? Quelle source d'énergie ! Arriver à dire : Je ne fais de ma vie, de moi aucun cas, pourvu que j'accomplisse avec joie mon oeuvre pour Dieu.
Chers moniteurs et monitrices, si l'étude du ministère de l'apôtre Paul nous pénétrait du désir ardent d'être « liés par l'Esprit » et qu'alors nous allions, soumis à sa volonté, confiants en son amour, consacrés à son service, fidèles dans les bons et dans les mauvais jours ! Si, par notre zèle, nous pouvions enflammer les enfants du même désir et les entraîner à poursuivre avec nous, joyeusement, la tâche du chrétien : être, au sein de l'humanité. bouleversée par le mal, les porteurs de la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, qui aime, qui pardonne, qui donne la paix
G. V.
Récapituler
leçon du 21
mai. - Paul fit trois grands voyages
missionnaires, traversant les mers, les
fleuves, les plaines,
les montagnes, parlant de Jésus
dans les synagogues, dans les maisons, sur
les places publiques, partout où il
en avait l'occasion ; accompagnant
parfois ses discours de miracles,
guérisons de malades ; mais
ayant lui-même à souffrir de
la haine et des mauvais traitements des
ennemis de l'Évangile,
insulté, battu de verges,
emprisonné, lapidé. C'est
une touchante histoire qui vous sera
racontée une autre fois plus en
détail. Aujourd'hui et dimanche
prochain nous raconterons la fin de son
troisième voyage. 3. Paul à Milet (Actes 20 : 13-38). - Il partit le matin à pied, et après quelques heures de marche, montant sur un vaisseau où il retrouva ses compagnons de voyage, il arriva à Milet, port à quelque distance d'Éphèse. Il fit venir les anciens d'Éphèse, et que leur dit-il ? - Lire les v. 18-35. - Après ce discours il se mit à genoux, pria avec eux, et à son départ ils se jetèrent à son cou en pleurant, à la pensée qu'ils ne le reverraient plus. D'où venait leur grand attachement pour lui ? De la bonté qu'il avait eue à leur égard, leur consacrant plusieurs années de sa vie. Il leur avait beaucoup donné, sans jamais rien réclamer d'eux, et avait ainsi gagné leurs coeurs. En outre, son dévouement à Jésus et à ses semblables lui permettait d'achever sa course avec joie. Car, comme l'a dit le Sauveur, il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Lorsqu'on donne, on a l'esprit content, on s'attire l'affection, et Dieu prend plaisir à nous voir agir ainsi. C'est la preuve qu'on est un vrai disciple de Jésus, qui passa sa vie à faire le bien et s'est donné lui-même pour nous. Vous pouvez tous faire l'expérience, avec frères et soeurs, avec papa et maman, du bonheur qu'il y a à donner.
( Actes 20 : 1 à 38. )
|
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |