Cantiques proposés :
N°39. Venez au Sauveur qui vous aime...
N° 59. Seigneur, ta grâce
m'appelle...
Remarque. - Il paraît superflu
de faire de cette leçon une introduction
puisque le ministère de Paul ne fait pas
l'objet des leçons suivantes et que nous
passons directement aux dernières luttes de
sa vie. Les détails biographiques sont
donnés par le manuel que nos enfants ont en
main à l'école des jours. Celle du
dimanche doit être un culte, tirant des
récits bibliques la leçon religieuse.
Or la seule leçon possible à tirer du
nôtre est un appel à la conversion. Ne
cherchons pas à nous y dérober sous
prétexte que le sujet est souvent
traité ; n'est-ce pas au fond le seul,
le grand sujet, celui que Jésus a
traité sans se lasser ? La
prière de tout moniteur est que les enfants
de son groupe se convertissent, le but de notre
enseignement est de conduire les enfants à
la conversion. Essayons encore aujourd'hui.
Les deux Paul. - Y a-t-il deux
Paul
dans la Bible ? Nous n'en connaissons qu'un,
mais il a dit
(Romains
7) qu'il y avait en lui deux
hommes, l'un qui veut faire le bien, l'autre qui
veut faire le mal. (Lire le beau cantique de
Racine, N° 139 Ps. nat. vaud.). Si vous aviez
passé à Jérusalem quelque
temps après la mort de Jésus, vous
auriez entendu parler d'un fameux Saul de Tarse, un
homme violent, orgueilleux, qui poursuivait de sa
haine les disciples de Jésus. Si vous
étiez revenu à Jérusalem
vingt-cinq ans plus tard, on vous aurait dit que ce
même Saul, alors appelé Paul, venait
d'être mis en prison, parce qu'il
était un disciple de Jésus. Est-ce
donc bien le même, le persécuteur et
le disciple ? Parfaitement. Que s'est-il donc
passé ? Il s'est passé que le premier
Paul, celui qui voulait faire le mal, est mort, et
qu'à sa place est né un autre Paul,
qui ne pense qu'à servir Jésus. Il a
été transformé, il est
né de nouveau. Vous voulez savoir comment
une transformation si extraordinaire s'est
opérée en lui.
Comment le premier Paul a fait place au
second. - Il n'était pas heureux,
l'homme qui persécutait les
chrétiens. On n'est jamais heureux quand on
fait le mal. Il ne pouvait pas prier, car on ne
prie pas le bon Dieu en même temps qu'on lui
fait de la peine. Il n'avait pas de bons amis, rien
que des gens comme lui. Il voyait pleurer des
femmes et des enfants, et c'était sa faute.
Quand le soir arrivait, au lieu de penser à
la bonne journée que Dieu lui avait
donnée et au bien qu'il avait pu faire, il
n'avait que du mal à penser. En lui, une
voix parlait : Si tu continues ainsi, tu es
perdu, jamais tu ne pourras aller au ciel, jamais
tu n'auras une vie heureuse.
Un jour, Paul a vu Jésus (raconter).
Comme il est bon, ce Sauveur, de s'être ainsi
montré à un homme qui lui avait fait
tant de mal ! C'est que Jésus aime les
méchants, il les cherche, il les appelle, il
voudrait que tout le monde fût heureux. En
voyant Jésus, Paul est tombé par
terre, il a compris tout le mal qu'il avait fait,
il a demandé pardon, il a prié
Jésus de changer son coeur, et quand il
s'est relevé, le premier Paul était
mort, et le second était né, un Paul
tout autre, bon, patient, courageux, joyeux, qui a
fait beaucoup de bien et qui est maintenant au
ciel.
Vous pensez bien que cela n'a pas
été tout seul. D'abord Paul a
passé trois jours d'angoisse, où il
ne pouvait pas manger, tant il se sentait coupable
et méchant. Toute sa vie repassa devant lui,
le mal qu'il avait fait et qu'il ne pouvait pas
réparer, les vilains défauts qu'il
avait laissés grandir et dont il ne pouvait
pas se débarrasser, surtout son orgueil, qui lui
soufflait
à l'oreille : Que vont dire les
autres ? ils se moqueront de toi, ils te
feront du mal comme tu en as fait aux
chrétiens. Toi qui disais que tu n'avais pas
besoin de Jésus, que tu étais assez
fort pour marcher tout seul ! Mais Paul a
résisté à toutes ces voix, il
entendait toujours celle de Jésus qui lui
disait : Viens à moi, tu seras heureux,
et il est venu, tout entier. Quand ses
défauts sont revenus à la charge, il
a toujours demandé à Jésus de
les chasser. Quand il a eu de la peine à
obéir à Dieu, il a prié, et
Jésus lui a aidé. Quand ses anciens
amis l'ont poursuivi, battu, calomnié, il a
accepté courageusement ces épreuves.
Il a été tellement transformé
qu'il a pu prendre cette devise :
« Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ
qui vit en moi. »
(Galates
2 : 20.)
Non seulement il l'a dit, mais il l'a
prouvé par sa vie, que Christ vivait en lui.
Lui qui était si orgueilleux, il est devenu
humble, il s'est toujours rappelé le mal
qu'il avait fait et n'a jamais pensé
être meilleur que les autres. Lui qui
était un égoïste, il est devenu
dévoué, prêt à rendre
service, renonçant à son repos,
à ses plaisirs, pour aider les autres. Lui
qui était sombre et triste, il est devenu
joyeux, quand même il a été
malade, en prison, près de la mort, toujours
joyeux. Vous le verrez dans les leçons
suivantes. Surtout sa grande pensée a
été celle-ci : faire
connaître Jésus, parler de lui
à. ceux qu'il rencontrait, leur donner le
bonheur que lui avait reçu. Et au lieu de la
triste vie qu'il aurait eue s'il était
resté le premier Paul, quel bien il a fait,
quel bonheur il a apporté dans beaucoup de
vies !
Et nous ? - Voilà
l'histoire de Paul. Savez-vous que beaucoup de gens
peuvent raconter une histoire semblable ? En
eux aussi il y avait deux hommes, l'un qui faisait
beaucoup de mal, l'autre qui aurait voulu faire le
bien, mais qui ne pouvait pas. Un jour, ils ont
rencontré Jésus et se sont donnés à lui.
Alors celui qui faisait le mal est mort, et celui
qui aurait voulu faire le bien a reçu la
force de le faire.
J'ai eu un ami qui était un homme
terrible, battant sa femme quand il avait trop bu,
maltraitant sa petite fille, et se moquant de Dieu.
Une nuit qu'il était ivre, il se disputa
avec un soldat qui lui planta son sabre dans la
gorge. On le rapporta à la maison tout
sanglant. Vers le matin, sa femme, qui priait
près de son lit, l'entendit dire :
« Le mur de séparation est
ôté. » Aujourd'hui cet homme
est abstinent, conseiller de paroisse, et si
heureux !
J'ai eu un autre ami qui était
épileptique. C'était un comte russe,
très riche, et il ne comprenait pas pourquoi
Dieu l'avait frappé de cette cruelle
maladie. On le mit dans un asile où il ne
faisait que murmurer et se plaindre. Un jour il
alla visiter une des maisons de l'asile où
sont des malades pauvres, entre autres le petit
Christian, qui est resté quinze ans
couché, trop malade pour se lever. En le
voyant, le jeune comte sentit son coeur se fondre.
Il demanda la permission de venir aider dans cette
maison ; il se mit à balayer, à
récurer, à faire les lits pour ces
pauvres. Plus jamais il ne s'est plaint. Il est
mort maintenant, tout heureux d'aller rejoindre son
Sauveur.
N'avez-vous jamais senti qu'il y a aussi en
vous deux Pierre, ou deux Philippe, ou deux
Alice ? L'un toujours grognon, souvent
paresseux, taquin, désagréable
à la maison, et trop souvent
grondé ? Et l'autre qui voudrait faire
plaisir à ses parents, qui voudrait
travailler, aimer, rendre service ? Et
avez-vous remarqué que toujours le premier,
le méchant, finit par avoir le dessus ?
On a beau se dire : Je ne veux plus faire ceci
ou cela, on le fait quand même. Un seul peut
faire que le bon garçon, la bonne fille qui
est en vous, prenne le dessus et chasse l'autre,
c'est le Seigneur Jésus.
Pouvez-vous le rencontrer, comme Paul, comme
le buveur, comme le comte ? Certainement. Si
vous comprenez que vous n'êtes pas ce que
vous devriez être, si vous désirez
être changé et avoir un meilleur coeur
et une vie plus utile, si vous demandez à
Dieu de faire pour vous ce qu'il a fait pour Paul,
il le fera. Peut-être pas tout d'un coup,
mais peu à peu. Il n'y a peut-être pas
besoin chez vous d'une transformation aussi
profonde que chez les païens qui ne
connaissaient rien de Jésus, que chez le
buveur qui est tout à fait loin de lui. Mais
il doit y avoir en vous quelque chose qui change,
un moment où vous pourrez dire : Je ne
suis plus le même, je suis meilleur que je
n'étais. Cela ne vous enorgueillira pas, car
vous aurez compris que c'est Jésus seul qui
l'a fait. Vous sentirez dans votre coeur un grand
amour pour lui, et un grand amour pour tous les
autres. Vous voudrez le servir en aimant ceux qu'il
met sur votre route. Vous penserez chaque
matin : Que puis-je faire aujourd'hui pour
faire plaisir à mon Sauveur ? et chaque
matin vous lai demanderez la force d'être
fidèle. Alors vous serez converti. N'est-ce
pas que vous n'êtes pas ainsi
aujourd'hui ? que le méchant qui est en
vous est encore le plus fort ? Essayez de
demander dès ce soir : Cher Sauveur,
change mon coeur et rends-moi bon !
Il y aura surtout dans votre vie une heure
où le Seigneur peut vous parler comme il a
parlé à Paul. C'est quand vous aurez
terminé votre instruction religieuse et que
vous serez appelés à choisir si vous
voulez être à Jésus ou non.
Pensez déjà maintenant à cette
heure, pour qu'elle devienne celle de votre
conversion.
Et si vous ne comprenez pas maintenant que
vous devez être changés, si vous
croyez pouvoir vivre sans Jésus et
être assez forts pour faire le bien,
rappelez-vous quand même cette leçon.
Il viendra dans votre vie un moment,
peut-être dans bien des
années, où vous aurez fait beaucoup
de mal, que seul Jésus pourra
réparer, où vous souffrirez beaucoup,
tellement que seul Jésus pourra vous
consoler. Alors rappelez-vous qu'il vous attend,
qu'il vous attendra jusqu'au bout, parce qu'il vous
aime.
Après la conversion, la vocation. - Nous savons peu de
la vie de Paul
après sa conversion, Pendant douze ans, on a
peu parlé de lui. Il ne voulait pas du tout
devenir un homme célèbre, il ne
songeait qu'à servir son Sauveur dans
l'ombre, et il fut tout surpris quand on vint lui
demander de s'établir à Antioche, une
grande ville où il y avait beaucoup de
chrétiens, pour être leur pasteur.
Dieu le destinait à une plus grande tache
encore. Un jour il entendit la voix du Sauveur qui
lui disait : Tu seras missionnaire. Pour
obéir à cette voix, Paul devait
quitter pour toujours sa ville de Tarse, et celle
d'Antioche où il avait son travail et ses
amis. Il devait s'en aller dans des pays sauvages,
sur la mer, à travers des dangers, supporter
des persécutions, parler courageusement
à des gens qui le détestaient, et
pour finir, être martyrisé à
Rome. Il n'hésita pas et partit.
C'est ce qu'on appelle une vocation. Quand
nous nous sommes donnés à
Jésus, il veut nous employer à son
service, et il nous appelle. Quelquefois tout de
suite après la conversion, quelquefois
longtemps après. Il m'appelle pas tout le
monde à être missionnaire, il y a tant
d'autres moyens de le servir. Mais il veut que nous
ayons tous une place dans son oeuvre. Il peut nous
appeler à rester dans notre maison et dans
notre village, et à le servir là,
comme campagnard ; ou dans un atelier,
où il faudra rendre témoignage ;
ou dans la maladie, où il s'agira de rester
patient et joyeux ; ou à l'école
du dimanche, où après avoir
été écoliers, nous deviendrons
moniteurs. Peut-être il vous appellera
à entrer dans l'Union chrétienne ou
dans la Croix-Bleue.
Tous les chrétiens ont une place que
Dieu leur donne. Quand on connaît le bonheur
d'être à Jésus, comment ne
chercherait-on pas à le faire
connaître ? D'abord, donnez-vous
à lui pour qu'il vous transforme. Et puis
attendez qu'il vous appelle et vous montre comment
vous devez le servir.
Pendant un incendie, on avait
organisé depuis la rivière une
chaîne de personnes qui se passaient des
seaux d'eau. Quelques hommes, dans l'eau,
remplissaient les seaux. Il faisait froid et ces
hommes grelottaient dans leurs habits
mouillés. Un instituteur qui venait aider
remarqua parmi eux un des garçons de son
école, pas très fort de santé,
et lui cria : « Pourquoi te tiens-tu
ici dans cette eau froide ? laisse la place
à d'autres plus robustes. »
L'enfant lui répondit simplement :
« Pourquoi pas
moi ? »
Après avoir entendu l'histoire de
Paul et compris la manière dont Jésus
peut transformer et utiliser notre vie, voici ce
que vous devez-vous dire :
« Pourquoi pas moi ? »
P. Vz.
Voici une
courte et belle prière
que vous apprendrez facilement et que vous
aurez raison de répéter
très souvent : Seigneur,
que veux-tu que je fasse ? Elle
fut dite par un ennemi du Seigneur,
nommé Saut, qui devint son
apôtre et fut alors appelé
Paul.
( Actes 9 : 1-19 ; 13 : 1-4.)
|
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |