Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 21 MAI.)

Introduction au ministère de Paul.


Actes 9 : 1-19 ; 13 : 1-4.

Cantiques proposés :
N°39. Venez au Sauveur qui vous aime... N° 59. Seigneur, ta grâce m'appelle...


Remarque. - Il paraît superflu de faire de cette leçon une introduction puisque le ministère de Paul ne fait pas l'objet des leçons suivantes et que nous passons directement aux dernières luttes de sa vie. Les détails biographiques sont donnés par le manuel que nos enfants ont en main à l'école des jours. Celle du dimanche doit être un culte, tirant des récits bibliques la leçon religieuse. Or la seule leçon possible à tirer du nôtre est un appel à la conversion. Ne cherchons pas à nous y dérober sous prétexte que le sujet est souvent traité ; n'est-ce pas au fond le seul, le grand sujet, celui que Jésus a traité sans se lasser ? La prière de tout moniteur est que les enfants de son groupe se convertissent, le but de notre enseignement est de conduire les enfants à la conversion. Essayons encore aujourd'hui.

Les deux Paul. - Y a-t-il deux Paul dans la Bible ? Nous n'en connaissons qu'un, mais il a dit (Romains 7) qu'il y avait en lui deux hommes, l'un qui veut faire le bien, l'autre qui veut faire le mal. (Lire le beau cantique de Racine, N° 139 Ps. nat. vaud.). Si vous aviez passé à Jérusalem quelque temps après la mort de Jésus, vous auriez entendu parler d'un fameux Saul de Tarse, un homme violent, orgueilleux, qui poursuivait de sa haine les disciples de Jésus. Si vous étiez revenu à Jérusalem vingt-cinq ans plus tard, on vous aurait dit que ce même Saul, alors appelé Paul, venait d'être mis en prison, parce qu'il était un disciple de Jésus. Est-ce donc bien le même, le persécuteur et le disciple ? Parfaitement. Que s'est-il donc passé ? Il s'est passé que le premier Paul, celui qui voulait faire le mal, est mort, et qu'à sa place est né un autre Paul, qui ne pense qu'à servir Jésus. Il a été transformé, il est né de nouveau. Vous voulez savoir comment une transformation si extraordinaire s'est opérée en lui.

Comment le premier Paul a fait place au second. - Il n'était pas heureux, l'homme qui persécutait les chrétiens. On n'est jamais heureux quand on fait le mal. Il ne pouvait pas prier, car on ne prie pas le bon Dieu en même temps qu'on lui fait de la peine. Il n'avait pas de bons amis, rien que des gens comme lui. Il voyait pleurer des femmes et des enfants, et c'était sa faute. Quand le soir arrivait, au lieu de penser à la bonne journée que Dieu lui avait donnée et au bien qu'il avait pu faire, il n'avait que du mal à penser. En lui, une voix parlait : Si tu continues ainsi, tu es perdu, jamais tu ne pourras aller au ciel, jamais tu n'auras une vie heureuse.

Un jour, Paul a vu Jésus (raconter). Comme il est bon, ce Sauveur, de s'être ainsi montré à un homme qui lui avait fait tant de mal ! C'est que Jésus aime les méchants, il les cherche, il les appelle, il voudrait que tout le monde fût heureux. En voyant Jésus, Paul est tombé par terre, il a compris tout le mal qu'il avait fait, il a demandé pardon, il a prié Jésus de changer son coeur, et quand il s'est relevé, le premier Paul était mort, et le second était né, un Paul tout autre, bon, patient, courageux, joyeux, qui a fait beaucoup de bien et qui est maintenant au ciel.

Vous pensez bien que cela n'a pas été tout seul. D'abord Paul a passé trois jours d'angoisse, où il ne pouvait pas manger, tant il se sentait coupable et méchant. Toute sa vie repassa devant lui, le mal qu'il avait fait et qu'il ne pouvait pas réparer, les vilains défauts qu'il avait laissés grandir et dont il ne pouvait pas se débarrasser, surtout son orgueil, qui lui soufflait à l'oreille : Que vont dire les autres ? ils se moqueront de toi, ils te feront du mal comme tu en as fait aux chrétiens. Toi qui disais que tu n'avais pas besoin de Jésus, que tu étais assez fort pour marcher tout seul ! Mais Paul a résisté à toutes ces voix, il entendait toujours celle de Jésus qui lui disait : Viens à moi, tu seras heureux, et il est venu, tout entier. Quand ses défauts sont revenus à la charge, il a toujours demandé à Jésus de les chasser. Quand il a eu de la peine à obéir à Dieu, il a prié, et Jésus lui a aidé. Quand ses anciens amis l'ont poursuivi, battu, calomnié, il a accepté courageusement ces épreuves. Il a été tellement transformé qu'il a pu prendre cette devise : « Ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi. » (Galates 2 : 20.)

Non seulement il l'a dit, mais il l'a prouvé par sa vie, que Christ vivait en lui. Lui qui était si orgueilleux, il est devenu humble, il s'est toujours rappelé le mal qu'il avait fait et n'a jamais pensé être meilleur que les autres. Lui qui était un égoïste, il est devenu dévoué, prêt à rendre service, renonçant à son repos, à ses plaisirs, pour aider les autres. Lui qui était sombre et triste, il est devenu joyeux, quand même il a été malade, en prison, près de la mort, toujours joyeux. Vous le verrez dans les leçons suivantes. Surtout sa grande pensée a été celle-ci : faire connaître Jésus, parler de lui à. ceux qu'il rencontrait, leur donner le bonheur que lui avait reçu. Et au lieu de la triste vie qu'il aurait eue s'il était resté le premier Paul, quel bien il a fait, quel bonheur il a apporté dans beaucoup de vies !

Et nous ? - Voilà l'histoire de Paul. Savez-vous que beaucoup de gens peuvent raconter une histoire semblable ? En eux aussi il y avait deux hommes, l'un qui faisait beaucoup de mal, l'autre qui aurait voulu faire le bien, mais qui ne pouvait pas. Un jour, ils ont rencontré Jésus et se sont donnés à lui. Alors celui qui faisait le mal est mort, et celui qui aurait voulu faire le bien a reçu la force de le faire.

J'ai eu un ami qui était un homme terrible, battant sa femme quand il avait trop bu, maltraitant sa petite fille, et se moquant de Dieu. Une nuit qu'il était ivre, il se disputa avec un soldat qui lui planta son sabre dans la gorge. On le rapporta à la maison tout sanglant. Vers le matin, sa femme, qui priait près de son lit, l'entendit dire : « Le mur de séparation est ôté. » Aujourd'hui cet homme est abstinent, conseiller de paroisse, et si heureux !

J'ai eu un autre ami qui était épileptique. C'était un comte russe, très riche, et il ne comprenait pas pourquoi Dieu l'avait frappé de cette cruelle maladie. On le mit dans un asile où il ne faisait que murmurer et se plaindre. Un jour il alla visiter une des maisons de l'asile où sont des malades pauvres, entre autres le petit Christian, qui est resté quinze ans couché, trop malade pour se lever. En le voyant, le jeune comte sentit son coeur se fondre. Il demanda la permission de venir aider dans cette maison ; il se mit à balayer, à récurer, à faire les lits pour ces pauvres. Plus jamais il ne s'est plaint. Il est mort maintenant, tout heureux d'aller rejoindre son Sauveur.

N'avez-vous jamais senti qu'il y a aussi en vous deux Pierre, ou deux Philippe, ou deux Alice ? L'un toujours grognon, souvent paresseux, taquin, désagréable à la maison, et trop souvent grondé ? Et l'autre qui voudrait faire plaisir à ses parents, qui voudrait travailler, aimer, rendre service ? Et avez-vous remarqué que toujours le premier, le méchant, finit par avoir le dessus ? On a beau se dire : Je ne veux plus faire ceci ou cela, on le fait quand même. Un seul peut faire que le bon garçon, la bonne fille qui est en vous, prenne le dessus et chasse l'autre, c'est le Seigneur Jésus.

Pouvez-vous le rencontrer, comme Paul, comme le buveur, comme le comte ? Certainement. Si vous comprenez que vous n'êtes pas ce que vous devriez être, si vous désirez être changé et avoir un meilleur coeur et une vie plus utile, si vous demandez à Dieu de faire pour vous ce qu'il a fait pour Paul, il le fera. Peut-être pas tout d'un coup, mais peu à peu. Il n'y a peut-être pas besoin chez vous d'une transformation aussi profonde que chez les païens qui ne connaissaient rien de Jésus, que chez le buveur qui est tout à fait loin de lui. Mais il doit y avoir en vous quelque chose qui change, un moment où vous pourrez dire : Je ne suis plus le même, je suis meilleur que je n'étais. Cela ne vous enorgueillira pas, car vous aurez compris que c'est Jésus seul qui l'a fait. Vous sentirez dans votre coeur un grand amour pour lui, et un grand amour pour tous les autres. Vous voudrez le servir en aimant ceux qu'il met sur votre route. Vous penserez chaque matin : Que puis-je faire aujourd'hui pour faire plaisir à mon Sauveur ? et chaque matin vous lai demanderez la force d'être fidèle. Alors vous serez converti. N'est-ce pas que vous n'êtes pas ainsi aujourd'hui ? que le méchant qui est en vous est encore le plus fort ? Essayez de demander dès ce soir : Cher Sauveur, change mon coeur et rends-moi bon !

Il y aura surtout dans votre vie une heure où le Seigneur peut vous parler comme il a parlé à Paul. C'est quand vous aurez terminé votre instruction religieuse et que vous serez appelés à choisir si vous voulez être à Jésus ou non. Pensez déjà maintenant à cette heure, pour qu'elle devienne celle de votre conversion.

Et si vous ne comprenez pas maintenant que vous devez être changés, si vous croyez pouvoir vivre sans Jésus et être assez forts pour faire le bien, rappelez-vous quand même cette leçon. Il viendra dans votre vie un moment, peut-être dans bien des années, où vous aurez fait beaucoup de mal, que seul Jésus pourra réparer, où vous souffrirez beaucoup, tellement que seul Jésus pourra vous consoler. Alors rappelez-vous qu'il vous attend, qu'il vous attendra jusqu'au bout, parce qu'il vous aime.

Après la conversion, la vocation. - Nous savons peu de la vie de Paul après sa conversion, Pendant douze ans, on a peu parlé de lui. Il ne voulait pas du tout devenir un homme célèbre, il ne songeait qu'à servir son Sauveur dans l'ombre, et il fut tout surpris quand on vint lui demander de s'établir à Antioche, une grande ville où il y avait beaucoup de chrétiens, pour être leur pasteur. Dieu le destinait à une plus grande tache encore. Un jour il entendit la voix du Sauveur qui lui disait : Tu seras missionnaire. Pour obéir à cette voix, Paul devait quitter pour toujours sa ville de Tarse, et celle d'Antioche où il avait son travail et ses amis. Il devait s'en aller dans des pays sauvages, sur la mer, à travers des dangers, supporter des persécutions, parler courageusement à des gens qui le détestaient, et pour finir, être martyrisé à Rome. Il n'hésita pas et partit.

C'est ce qu'on appelle une vocation. Quand nous nous sommes donnés à Jésus, il veut nous employer à son service, et il nous appelle. Quelquefois tout de suite après la conversion, quelquefois longtemps après. Il m'appelle pas tout le monde à être missionnaire, il y a tant d'autres moyens de le servir. Mais il veut que nous ayons tous une place dans son oeuvre. Il peut nous appeler à rester dans notre maison et dans notre village, et à le servir là, comme campagnard ; ou dans un atelier, où il faudra rendre témoignage ; ou dans la maladie, où il s'agira de rester patient et joyeux ; ou à l'école du dimanche, où après avoir été écoliers, nous deviendrons moniteurs. Peut-être il vous appellera à entrer dans l'Union chrétienne ou dans la Croix-Bleue.

Tous les chrétiens ont une place que Dieu leur donne. Quand on connaît le bonheur d'être à Jésus, comment ne chercherait-on pas à le faire connaître ? D'abord, donnez-vous à lui pour qu'il vous transforme. Et puis attendez qu'il vous appelle et vous montre comment vous devez le servir.

Pendant un incendie, on avait organisé depuis la rivière une chaîne de personnes qui se passaient des seaux d'eau. Quelques hommes, dans l'eau, remplissaient les seaux. Il faisait froid et ces hommes grelottaient dans leurs habits mouillés. Un instituteur qui venait aider remarqua parmi eux un des garçons de son école, pas très fort de santé, et lui cria : « Pourquoi te tiens-tu ici dans cette eau froide ? laisse la place à d'autres plus robustes. » L'enfant lui répondit simplement : « Pourquoi pas moi ? »

Après avoir entendu l'histoire de Paul et compris la manière dont Jésus peut transformer et utiliser notre vie, voici ce que vous devez-vous dire : « Pourquoi pas moi ? »

P. Vz.




Pour les petits.

Voici une courte et belle prière que vous apprendrez facilement et que vous aurez raison de répéter très souvent : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Elle fut dite par un ennemi du Seigneur, nommé Saut, qui devint son apôtre et fut alors appelé Paul.

1. Saul, ennemi du Seigneur (Act. 9 : 1-3). - Il était un de ces pharisiens (expliquer) qui prétendaient être plus pieux que les autres hommes, mais dont un grand nombre étaient des hypocrites ; et comme la plupart de ces gens-là, il haïssait Jésus et ses disciples. Il avait pris part au meurtre de l'un d'eux nommé Étienne, que les Juifs avaient lapidé (Act. 7 : 58-60). Il entrait dans leurs maisons, les entraînait de force et les faisait jeter en prison (Act. 8 : 3). - Non content d'agir ainsi cruellement envers les disciples à Jérusalem, il résolut d'aller en faire autant à ceux de Damas, grande ville de Syrie, à environ 270 kilomètres au nord-est de Jérusalem (carte biblique). Était-ce seulement les disciples qu'il persécutait et faisait souffrir ? C'était aussi Jésus, car ce que l'on fait aux siens, on le fait à lui-même (Mat. 25 : 34-45). Le méchant enfant qui chicane frères et soeurs ou d'autres enfants, qui fait souffrir par sa méchanceté papa ou maman, persécute donc Jésus qui donna sa vie pour le sauver et sera son juge au dernier jour.

2. Saul devient Paul (Act. 9 : 4-19). - Le voyage de Jérusalem à Damas était long comme celui de Genève à Bâle, et dans ce temps-là il n'y avait pas de chemin de fer. Saul prit donc un chariot et partit, accompagné d'autres personnes. Comme il approchait de Damas, qu'arriva-t-il ? Une lumière éblouissante comme l'éclair, un bruit comme le tonnerre, une voix qui se fait entendre : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? - Je suis Jésus, que tu persécutes. C'est alors que Saul fit cette prière : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » et que le Seigneur lui donna ses ordres. Saul était devenu aveugle ; il fut conduit à Damas, où il resta trois jours en prière, sans manger ni boire. Au bout de ces trois jours, un disciple vint vers lui, sur l'ordre du Seigneur, et Saul ayant recouvré la vue fut baptisé. Nous ne l'appellerons plus Saul, mais Paul. Est-ce seulement son nom qui a changé ? Non, mais aussi son caractère : il était orgueilleux et violent ; il est devenu humble et doux. - C'est aussi le changement heureux qui se produit parfois chez les enfants orgueilleux et violents comme Saul, après que le Seigneur les a frappés par la maladie ou châtiés d'une autre manière.

3. Paul apôtre et missionnaire (Act. 13 : 1-4). - Aussitôt il se mit à parler de Jésus, le Sauveur, avec beaucoup de zèle, d'abord à Damas, puis à Jérusalem et ailleurs. Mais ce fut seulement quinze ans plus tard qu'il devint missionnaire. Il était alors dans une autre grande ville appelée Antioche, beaucoup plus loin et plus au nord que Damas (carte biblique), où vivaient beaucoup de disciples que l'on appelait déjà « chrétiens ». Alors le Seigneur lui en ayant donné l'ordre, il partit, accompagné d'un ami, pour son premier grand voyage, et dès lors il ne cessa de voyager dans divers pays pour persuader les hommes de croire au Seigneur et de lui obéir. Et une multitude devinrent chrétiens.

N'est-ce pas que cette histoire est merveilleuse ? Qui sait ? le plus méchant d'entre vous deviendra peut-être missionnaire, lui aussi. Mais il faut d'abord qu'il change de caractère et se soumette à la volonté de Dieu, priant comme Saul devenu Paul : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Maman m'ordonne de surveiller mon petit frère, de partager les bonbons avec ma petite soeur, de fuir ce méchant garçon, de jeter des pierres, Seigneur, toi qui obéissais à tes parents et leur étais soumis (Luc 2 : 51), que veux-tu que je fasse ?

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Introduction au ministère de Paul.
( Actes 9 : 1-19 ; 13 : 1-4.)
Versets à apprendre :
Cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël ; et je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom. (Actes 9 : 15, 16.)
C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. (1 Cor. 15: 10.)
Seigneur, que veux-tu que je fasse ? (Actes 9 : 6.)

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