Cantiques proposés :
N° 36. Chantons, chantons sans cesse...
- N° 82. Avec toi sur la terre..
Il est souvent difficile de savoir ce qui se
passe dans l'âme d'un homme. Un des moyens
les plus sûrs pour lire dans une âme,
c'est d'épier le regard. Suivant la
manière dont un enfant vous regarde, vous
pouvez lire dans son coeur. Il y a des regards mal
assurés, dénotant la faiblesse de la
volonté, et des regards faux, trahissant le
mensonge. Il y a des regards attristés,
fatigués, et d'autres où se lit la
joie qui règne dans le coeur. Il y a surtout
des regards qui ont toujours l'air dirigés
vers la terre, vers l'argent, vers le plaisir, vers
le mal ; et d'autres dirigés vers le
ciel, signe distinctif du disciple de
Jésus.
Le chrétien est un homme qui regarde
vers le ciel. Pour trois raisons :
Nous regardons vers le ciel parce que
Jésus y est monté au jour de
l'Ascension. « C'est bien dommage,
entend-on dire parfois, que Jésus soit
remonté au ciel. S'il était
resté sur la terre, comme tout irait
mieux ! Les incrédules ne pourraient
pas nous reprocher d'adorer un Sauveur qu'on ne
voit pas, nous aurions près de nous celui
qui guérit, qui pardonne, qui console.
Pourquoi n'est-il pas resté avec
nous ? »
Mais Jésus est resté avec
nous. Et cela d'autant mieux qu'il est monté
au ciel. S'il était resté sur la
terre, il ne pourrait pas être partout,
près de tous les hommes. Sa vie terrestre
était limitée à la Palestine.
En montant au ciel, il a dit à tous les
chrétiens : « Je suis avec
vous quand même, tous les jours, par mon
esprit que je vous donnerai si vous le demandez et
si vous croyez. » Et ces gens qui l'ont
vu monter sont repartis avec une certitude dans le
coeur, c'est que Jésus était avec
eux.
Se sont-ils trompés ? Alors
comment expliquez-vous la vie de Paul, son ardeur,
ses voyages pour annoncer Jésus, son
assurance que Jésus vivait en lui ?
Comment expliquez-vous le courage de Pierre, qui
était sûr d'avoir vu le Sauveur et
d'avoir reçu son pardon, et prêt
à tout souffrir pour lui ? Et
Étienne, qui, au moment d'être
tué à coups de pierres, voyait le
ciel ouvert et Jésus debout à la
droite de Dieu ? Et les missionnaires, qui
sont si sûrs d'avoir Jésus avec eux
qu'ils affrontent tous les dangers pour porter son
message aux païens ? Et ce malade que
vous avez connu, peut-être votre père
ou votre ami, qui se réjouissait
d'être bientôt près de
Jésus et qui le priait comme s'il
était là dans la chambre ?
Tous ceux-là ont les regards
fixés vers le ciel, parce que celui qu'ils
aiment est là-haut. Ils le voient, ils le
sentent. Nous pouvons faire la même
expérience. Si Jésus n'est pas resté sur la terre,
c'est
que son oeuvre était suffisante et
complète ; il nous a apporté
tout ce qui est nécessaire pour être
sauvé ; il nous a montré le
chemin, puis il a passé le premier et il
nous tend la main pour que nous puissions le
suivre. Regardez-le bien et soyez sûrs que de
là-haut il vous regarde et vous aime.
- Quand mon âme oppressée Du poids de sa douleur
- De la vie est lassée
- Je regarde au Sauveur. Aussitôt sa lumière
- Rayonnes-en mon chemin Exauçant ma prière
- Sa main conduit ma main.
Les chrétiens sont des gens qui ont les
regards diriges vers le ciel, parce que c'est
là que Jésus est monté. Et
puis parce que c'est de là qu'il nous
conduit. « C'est dommage, dit-on
aussi, que Jésus soit monté au ciel.
Pourquoi n'est-il pas resté sur la terre
pour se montrer aux incrédules ? Il y a
tant de gens qui ne croient pas en lui et qui
croiraient s'ils le voyaient ! »
Mais les incrédules peuvent aussi le voir
aujourd'hui. Comment ? Par nous. Jésus
a pris ses mesures pour qu'on ne manque jamais de
preuves de son existence. Après avoir
aimé, pardonné, guéri,
souffert, il a dit aux chrétiens :
« Vous serez nies
témoins. » Autrement dit : Ma
tâche est accomplie sur la terre, il faut que
je retourne auprès de Dieu. Mais quand je ne
serai plus là, je sais qu'on doutera de moi,
qu'on dira que je ne suis pas le Sauveur ou que je
suis dans la tombe. À vous de prouver que je
vis et que je règne.
Voilà pourquoi nos regards sont
fixés vers le ciel. Nous voulons voir, pour
parler en connaissance de cause, pour être de
bons témoins de Jésus. Un
témoin, c'est quelqu'un qui a vu et entendu et qui
raconte. Il y a sur la terre beaucoup de faux
témoins de Jésus, qui parlent comme
s'ils le connaissaient et qui ne le connaissent
pas. Jésus pardonnait à tous ses
ennemis ; si nous ne pardonnons pas, nous ne
sommes pas de bons témoins. Jésus
était un bon fils ; si nous faisons de
la peine à notre mère, nous ne sommes
pas de bons témoins. Pas davantage si nous
sommes paresseux, buveurs, menteurs,
méchants. Alors c'est tout naturel que le
monde ne croie pas en Jésus si ceux qui
entendent parler de lui, qui vont à
l'école du dimanche ne font pas ce qu'il a
dit de faire et ne rendent pas un bon
témoignage.
Par son ascension, Jésus a
prouvé que l'homme est fait pour remonter
vers Dieu. À nous de continuer la preuve en
montant tous les jours plus près de Dieu. Il
a prouvé que la mort est vaincue pour celui
qui croit en Dieu. À nous de montrer aux
autres que nous n'avons pas peur de mourir. Il a
prouvé que le chemin du ciel passe par
l'humilité, le service et le sacrifice.
À nous d'être humbles, bons et
prêts à nous donner.
Beaucoup de gens disent : nous voulons
voir pour croire. Quand ils verront les
chrétiens fidèles, aimants, joyeux,
reconnaissants, ils croiront en Jésus. Parce
qu'ils savent bien comme nous qu'on ne peut pas
devenir ainsi tout seuls, et qu'il faut une
puissance supérieure pour nous transformer.
Un incrédule qui avait assisté
à la mort d'un croyant disait en
sortant : « Je suis sûr
maintenant qu'il y a un ciel, parce que j'ai vu
quelqu'un y aller. Quand on a vu cela comme je l'ai
vu, il n'y a plus moyen de douter. »
Et plus nous tâcherons d'être de
bons témoins de Jésus, plus nous
sentirons qu'il est là avec nous. Un jeune
garçon qui luttait beaucoup pour être
fidèle disait un jour dans sa
'prière : « 0 cher Sauveur,
il me semble que je vais te
toucher ! » Notre regard sera tout
rempli de la joie du ciel et d'autres qui nous
regardent
vivre, parents, frères et soeurs, voisins et
amis, se demanderont ce qui nous rend si heureux.
Ils voudront voir aussi Jésus et ils le
verront.
Nous regardons vers le ciel parce que
Jésus y est monté et parce que de
là-haut il nous donne la joie d'être
ses témoins. Enfin parce que c'est
là que nous devons aller un jour.
L'ascension de Jésus, c'est comme la porte
ouverte où nous devons passer. Sans doute
les enfants ne pensent guère à la
mort. Pour eux la vie est pleine de charmes et leur
semble devoir durer longtemps. Et pourtant la vie
est courte et nous sommes fragiles : un
accident, un rhume mal soigné et
voilà la mort. Où irons-nous ?
Déjà vous êtes allés au
cimetière pour conduire vos parents ou un
ami aussi jeune que vous, qui ne sont plus
là maintenant. Où sont-ils ?
Comme c'est triste de vivre sur la terre si l'on ne
sait pas où l'on va et de dire adieu
à ceux qu'on aime si l'on ne sait pas
où ils sont !
Eh bien ! Jésus est monté
au ciel, il vous prépare une place, il vous
attend. Cette pensée ne doit pas gâter
votre vie, au contraire. Quel bonheur de penser que
tout ne sera pas fini à la mort, que nous
reverrons nos bien-aimés, que tout le bien
que nous essayons de faire n'est pas perdu !
Dans les plus belles heures de l'existence on peut
être heureux, d'autant plus heureux que ces
heures ne sont qu'un avant-goût de ce qui
nous attend là-haut. Et dans les heures les
plus tristes on peut être consolé en
pensant que là-haut tout sera
réparé et arrangé.
Car il y aura sûrement dans votre vie
des moments où vous serez malheureux,
où vous pleurerez. C'est alors qu'il fera
bon penser que Jésus est monté au
ciel et que c'est là la patrie. Il y a
là quelqu'un qui nous aime, qui nous attend,
qui nous espère, qui nous envoie des
messages qui rassurent, comme les lettres du pays
pour l'exilé. Dans nos découragements, il nous
dit : « Prenez courage, j'ai vaincu
le monde. » Dans nos
péchés : « Je te
pardonne, va, et ne pèche plus. »
Dans nos maladies : « Ma grâce
te suffit, car ma puissance s'accomplit dans ta
faiblesse. » Dans nos deuils :
« Je ne vous laisserai pas orphelins, je
viendrai à vous. » Devant la
mort : « Je suis la
résurrection et la vie. »
L'Ascension, c'est la certitude de la vie
éternelle, c'est l'assurance que celui qui
sur la terre a suivi Jésus vivra avec
Jésus dans le ciel. Nous le reverrons et
avec lui ceux qui nous ont déjà
quittés.
Voilà pourquoi les disciples sont
retournés tout joyeux à
Jérusalem pour y travailler. Car on ne doit
pas toujours rester à regarder le ciel.
L'ange le leur a rappelé. Après avoir
regardé en haut et avoir vu tant de belles
choses, il faut savoir regarder en bas et retourner
au travail. Mais il est resté dans leur
regard quelque chose de fort et de rayonnant. Et
toutes les fois qu'ils se sentaient fatigués
et découragés, ils regardaient de
nouveau en haut vers Jésus et reprenaient
courage. Et tous les jours, en priant, ils
pensaient à ce Jésus qu'ils avaient
vu monter, et reprenaient leur travail avec
bonheur. Quand on a l'habitude de regarder vers le
ciel, on voit la vie à travers le ciel et on
la trouve belle ; on voit les hommes à
travers le ciel, comme Jésus les voit, et on
les aime comme lui.
Quand un petit enfant a vu quelque chose de
beau, il tire son père par la manche :
« Regarde », ou il va dans la
maison appeler sa mère :
« Viens voir ». Il ne peut pas
garder pour lui ce qu'il a vu. Ainsi les
chrétiens qui croient en Jésus ;
ils voudraient aller vers tout le monde pour
dire : « Venez voir comme c'est
beau. Et pour qu'on les croie ils essaient avec
ardeur d'être de bons témoins de
Jésus par leur vie tout entière. On
les croit, parce qu'il y a des regards auxquels on
ne se trompe pas, parce qu'Il y a des vies où
passe comme un
reflet de la vie divine, parce que ceux qui ont vu
Jésus monter au ciel sont
entraînés par lui sur le même
chemin. Ils montent et ils en entraînent
d'autres après eux.
P. Vz.
Pourquoi ne
pouvons-nous pas voir
Jésus ? Parce qu'il est au
ciel. Mais il a dit aux apôtres
qu'il laissait dans le monde : Vous serez mes
témoins. Un
témoin est celui qui a vu et
entendu et qui le raconte quand il le
doit. S'il ment, il est un faux
témoin, ce qui est horrible. Le
vrai témoin dit la
vérité après avoir
regardé, écouté avec
attention et retenu dans sa
mémoire. Ce qu'il dit est son
témoignage.
( Actes 1 : 1-14.)
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