Cantiques proposés :
N° 39. Venez au Sauveur qui vous
aime... N° 87. Servons tous dès notre
enfance...
Introduction. - Il faut éviter
que la leçon de ce jour ne soit une
répétition de celle de Pâques.
Ce n'est pas impossible, le sujet est assez riche.
La résurrection de Jésus nous met en
présence d'un fait et d'un problème.
Proclamer le fait, c'était notre tâche
dimanche dernier ; examiner le
problème, qui se pose certainement devant
nos enfants, ou que nous ne devons pas craindre de
poser devant eux, c'est le travail d'aujourd'hui.
Ce qui correspond au sous-titre, doute et foi.
Le fait de Pâques. -
Récapitulons le sujet de dimanche, au moyen
des enfants eux-mêmes. Jésus est
ressuscité, il est vivant, voilà le
fait. Depuis que Marie courut vers les disciples
pour leur dire qu'elle avait vu le Seigneur, il
s'est trouvé des gens à toutes les
époques et dans tous les pays, qui ont fait
la même expérience et qui disent
l'avoir vu. Le jour même, deux hommes allant
à Emmaüs ont fait avec lui une partie
du chemin et l'ont reconnu. Il est apparu à
Pierre
(Luc
24 : 34), puis à dix
apôtres (lire Jean
20: 19-21). Plus tard cinq
cents disciples réunis l'ont vu, puis
Jacques, puis Paul sur le chemin de Damas
(1
Corinthiens 15 : 6-8), et
ainsi de suite jusqu'à aujourd'hui. On a dit
de ces gens : ce sont des rêveurs, des
visionnaires ! Pas du tout, ils sont gens
d'escient, calmes, raisonnables, et vous affirment
tranquillement, comme Paul jadis, comme moi
aujourd'hui, que Jésus vit et qu'il leur
aide. On a dit : C'est une illusion qui
passera ! Mais pour conserver cette illusion, des
hommes et des femmes se
sont
laissé pendre et brûler, et
aujourd'hui encore beaucoup vivent et meurent en
gardant cette certitude jusqu'au bout. On a
dit : ce sont des hommes faibles et peu
intelligents, qui ont besoin de cette foi pour
vivre 1 Or, il y a parmi eux des hommes fort
instruits, et qui n'ont pas l'air faible du tout.
Au contraire, c'est avant cela qu'ils
étaient faibles, esclaves, malheureux. Ils
sont aujourd'hui vainqueurs, transformés,
joyeux, depuis qu'ils ont vu Jésus vivant.
Il y a donc un fait qu'il n'est pas possible de
nier, c'est que depuis le jour de Pâques
Jésus est pour beaucoup d'âmes une
personne vivante et agissante.
Le problème de Pâques. -
Pourquoi Jésus n'est-il pas vivant pour
tous ? Pourquoi ne s'est-il pas montré
au monde entier ? Ce sont seulement ses amis
qui l'ont revu. Point d'apparition à Pilate,
point à Caïphe, point à
Hérode. Pas de descente triomphale, au
milieu du temple, pour confondre le peuple. Pas de
manifestation publique et glorieuse dont on puisse
dire : tout le monde l'a vu. Si bien que cette
résurrection de Jésus, qui est pour
les uns un fait absolument certain, est pour
d'autres un formidable mensonge, et pour beaucoup
un sujet de doute. Voilà le problème.
Si Jésus est ressuscité, pourquoi ne
s'est-il pas montré publiquement,
royalement, de façon à.
établir le fait sans qu'on puisse le
contredire ? Si Jésus est vivant,
pourquoi n'arrête-t-il pas la guerre ?
pourquoi n'est-il pas descendu sur les
frontières ensanglantées pour dire
aux peuples : assez de sang versé pour
les rois de la terre, c'est moi qui suis roi ?
Pourquoi n'entre-t-il pas dans nos églises,
à l'heure de l'école du dimanche,
pour que tous les enfants le voient et croient en
lui ? Ce serait si simple et si
beau !
Eh bien, Jésus n'a pas voulu et ne
veut pas le faire, parce qu'il ne veut forcer
personne. Il ne veut pas qu'on croie en lui parce
qu'on ne
peut
faire autrement, et qu'on se prosterne devant lui
parce qu'il nous éblouit de sa
majesté royale. Pour le voir vivant, il faut
l'avoir aimé mort. Il faut avoir
accepté sa royauté alors qu'il vivait
dans la pauvreté et l'humilité.
Ceux-là seulement l'ont vu vivant qui ont
voulu le voir, parce que leur coeur avait besoin de
son pardon et de son amour.
Le doute. - Mais le problème
se complique. On peut avoir aimé
Jésus, et cependant ne pas croire à
sa résurrection. C'était le cas de
Thomas (lire Jean
20 : 24-25). Il aurait
bien voulu croire, mais il ne pouvait pas. Il
voyait ses amis rayonnants, sûrs de leur
fait, les yeux tout remplis de la gloire qui les
avait illuminés, et n'ayant de paroles que
pour célébrer leur maître
retrouvé. Et lui ne peut pas croire, il ne
l'a pas vu. Il aurait voulu s'associer à
cette joie, adorer son Seigneur, se jeter à
ses pieds, et il ne peut pas parce que Jésus
n'est plus là. Il aurait voulu lui demander
pardon de l'avoir, lui aussi, abandonné dans
la nuit de Géthsémané, il
aurait voulu puiser la force de conquérir le
monde, et il ne peut pas croire. Il doute.
Est-ce un péché de
douter ? En tous cas, ç'aurait
été un plus grand péché
de la part de Thomas, de faire semblant de croire.
Il a beaucoup mieux fait, puisqu'il ne pouvait pas,
de le dire franchement aux autres. Il ne faut pas
dire qu'on croit en Jésus quand on ne prie
jamais, qu'on ne cherche pas à lui faire
plaisir et qu'au fond on vit comme s'il n'existait
pas.
Il y a un doute qui est un
péché, et que le fait de Pâques
n'a pas pu dissiper. Le doute orgueilleux de
Caïphe qui demande à
Jésus : « Es-tu le
Christ ? »
(Matthieu
26 : 63). Au fond, il
ne doute pas, il est sûr de lui-même,
pour lui Jésus ne saurait être le
Sauveur. Il a, comme beaucoup de libres penseurs
aujourd'hui, une foi inébranlable en lui même et
en ses
raisonnements. Le doute de Pilate, qui, tout en
demandant « qu'est-ce que la
vérité ? »
(Jean
18 : 38), ne tient pas
à le savoir, parce qu'il se rend compte que
la première condition pour la
connaître serait de faire son devoir et
d'acquitter un innocent. Le doute moqueur
d'Hérode qui veut voir Jésus comme un
magicien qui fait des miracles pour amuser la foule
(Luc
23 : 8). À eux
Jésus n'est pas apparu vivant, ils n'ont pas
pu croire à sa résurrection.
Quelle différence entre ces doutes et
ceux de Thomas ! Eux ne souffrent pas de
douter, ne désirent pas croire, ne font
aucun effort pour croire. Thomas, lui, souffre.
Ceux qui souffrent de douter verront Jésus.
Comme il a dû souffrir dans ces huit jours
d'intervalle, alors que les autres s'en allaient
proclamer leur foi et que lui devait rester en
arrière parce qu'il ne croyait pas !
Comme il a dû supplier Dieu de lui donner la
même foi qu'à ses amis, de lui montrer
le Sauveur vivant ! Comme il a dû
repasser en pleurant sa vie, en se disant que
probablement Il était indigne d'être
traité comme les autres, que pour lui il n'y
avait pas de manifestation possible dit
maître, parce qu'il y avait trop de
péchés dans son coeur ! Comme il
a dû prier Dieu d'ôter les interdits,
les voiles, tout ce qui l'empêche de croire,
et de lui permettre, si une occasion se
présentait de revoir Jésus, de ne pas
s'en aller comme l'autre fois loin de la chambre
haute, loin du culte, et d'être dans les
conditions voulues pour le voir !
Sentez-vous la différence entre ces
deux manières de douter ? Et si vous
n'êtes pas comme Marie, comme les dix,
sûrs d'avoir vu Jésus, de le
connaître, de croire en lui, est-ce que vous
êtes au moins comme Thomas, qui voudrait
mettre sa main dans la marque des clous, et croire,
et qui souffre de ne pouvoir le faire ?
La foi. - À ce doute-là
Jésus répond (lire Jean
20 : 26-28). Il est venu,
exprès pour Thomas, il lui a montré
la marque des clous, et Thomas a cru. Jésus
lui a donné la foi. Pendant huit jours, il
l'a laissé dans sa souffrance et ses
hésitations, puis quand il a vu que Thomas
avait définitivement vaincu son orgueil,
qu'il désirait ardemment le voir, il est
venu. Oh ! quelle joie ! Comme Thomas a
gardé précieusement le souvenir de
cette minute ! Comme il a vécu
désormais dans l'adoration de son Seigneur
et de son Dieu ! Comme il l'a aimé
doublement, ce Jésus qu'il a cru perdu,
qu'il a cru ne jamais revoir, et qui est venu pour
lui !
Ainsi nos doutes se résolvent dans la
foi. Pas tout de suite. Dieu nous laisse souffrir
du doute assez longtemps pour que nous sentions
tout le malheur qu'il y a à ne pas croire.
Cette expérience nous aide à garder
plus précieusement notre foi conquise,
à être plus reconnaissants envers
celui qui nous a donné cette foi, à
être plus indulgents envers ceux qui doutent
encore, à avoir une immense pitié
pour le monde, pour les pauvres païens qui ne
voient pas Jésus. Elle nous aide à
sentir toute notre indignité, notre
misère, notre incapacité à
faire quoi que ce soit par nous-mêmes,
à attendre tout de lui, à tout
recevoir, même la foi, comme une grâce
qu'il nous fait. Mais il y aura un moment dans
notre vie, peut-être le jour de notre
confirmation, ou, si nous avons sincèrement
désiré croire et demandé la
foi, Jésus se montrera à nous.
Peut-être pas de la même façon
qu'à Thomas. Il y a des personnes qui n'ont
pas vu, et qui ont cru quand même
(v.
29). Dieu leur a donné la
foi en réponse à leurs
prières. Elles peuvent dire que, si elles
n'ont pas vu Jésus par les yeux de leur
chair, elles l'ont senti entrer dans leur coeur,
enlever leurs défauts, apaiser leurs
chagrins, transformer leur vie. Quand on a senti
cela, on peut dire
qu'on
l'a vu. On croit en lui de toute la force du coeur.
On le prie. On ne peut plus douter, quoi que le
monde puisse dire. Il y a eu rencontre avec
Jésus. C'est l'heure la plus belle de la
vie. Si vous ne la connaissez pas encore,
demandez-la à Dieu, et préparez-vous,
quand cette heure sonnera, à pouvoir dire
comme Thomas : « Mon Seigneur et mon
Dieu ! » Il faut vouloir que cette
heure vienne. Il faut prier jusqu'à ce
qu'elle vienne. Elle viendra, car il l'a
promis : « Demandez, et vous
recevrez ; heurtez, et l'on vous
ouvrira ; je ne mettrai pas dehors celui qui
vient à moi. »
Quand on a douté et souffert comme
Thomas, et qu'ensuite on a vu Jésus, on n'a
plus qu'une ambition : le faire voir à
d'autres, montrer qu'il est vivant en le laissant
vivre dans le coeur, en vivant pour lui. Nous
venons de voir comment Jésus s'y est pris
pour prouver à son disciple qu'il
était vivant. Il est venu vers lui, il lui a
dit : Regarde mes mains, mes mains
transpercées par amour pour toi ;
regarde mon côté,
déchiré par le coup de lance.
Maintenant Jésus dit à ceux qui
croient en lui : « Je vous ai
donné un exemple afin que vous fassiez aux
autres comme je vous ai fait
(Jean
13 : 15). Vous serez mes
témoins
(Actes
1 : 8). La preuve des
mains tendues, des mains aimantes, agissantes,
dévouées, s'il le faut, des mains
meurtries, voilà ce qu'il faut à ceux
qui doutent. Quand le monde verra les
chrétiens aller ainsi les mains tendues pour
aider, pour aimer, pour pardonner, pour porter les
fardeaux, pour faire aux autres ce que Jésus
fait pour eux, il comprendra que seul Jésus
vivant peut inspirer de telles vies, il enviera les
chrétiens, il voudra être comme eux,
il cherchera à voir aussi Jésus, et
il le verra.
Récapituler
leçon du 23
avril. - Tous les apôtres, sauf
Judas, aimaient sincèrement le
Sauveur et avaient d'autres excellentes
qualités. Mais ils avaient aussi
chacun leurs défauts qu'ils
devaient combattre, comme dans une famille
Jean est peut-être paresseux,
Louise, boudeuse, Lydie, vaniteuse, Jules,
têtu ; et la Bible, qui ne ment
pas, raconte les péchés dont
ils se rendirent coupables depuis que
Jésus les avait appelés
à être ses apôtres.
L'un d'eux, Thomas, avait un défaut
qui le rendit souvent malheureux :
quand une chose extraordinaire lui
était racontée, il ne
voulait pas y croire, même si elle
lui était dite par ceux en qui il
aurait dû avoir le plus de
confiance, même par le Sauveur.
(Jean
11 :
16 ; 14 :
5.) Voici une
occasion très importante dans
laquelle il se montra d'abord très
incrédule.
(Jean 20 : 19-29)
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