Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 30 AVRIL.)

Apparitions aux disciples. Doute et foi.


Jean 20 : 19-29.

Cantiques proposés :
N° 39. Venez au Sauveur qui vous aime... N° 87. Servons tous dès notre enfance...


Introduction. - Il faut éviter que la leçon de ce jour ne soit une répétition de celle de Pâques. Ce n'est pas impossible, le sujet est assez riche. La résurrection de Jésus nous met en présence d'un fait et d'un problème. Proclamer le fait, c'était notre tâche dimanche dernier ; examiner le problème, qui se pose certainement devant nos enfants, ou que nous ne devons pas craindre de poser devant eux, c'est le travail d'aujourd'hui. Ce qui correspond au sous-titre, doute et foi.

Le fait de Pâques. - Récapitulons le sujet de dimanche, au moyen des enfants eux-mêmes. Jésus est ressuscité, il est vivant, voilà le fait. Depuis que Marie courut vers les disciples pour leur dire qu'elle avait vu le Seigneur, il s'est trouvé des gens à toutes les époques et dans tous les pays, qui ont fait la même expérience et qui disent l'avoir vu. Le jour même, deux hommes allant à Emmaüs ont fait avec lui une partie du chemin et l'ont reconnu. Il est apparu à Pierre (Luc 24 : 34), puis à dix apôtres (lire Jean 20: 19-21). Plus tard cinq cents disciples réunis l'ont vu, puis Jacques, puis Paul sur le chemin de Damas (1 Corinthiens 15 : 6-8), et ainsi de suite jusqu'à aujourd'hui. On a dit de ces gens : ce sont des rêveurs, des visionnaires ! Pas du tout, ils sont gens d'escient, calmes, raisonnables, et vous affirment tranquillement, comme Paul jadis, comme moi aujourd'hui, que Jésus vit et qu'il leur aide. On a dit : C'est une illusion qui passera ! Mais pour conserver cette illusion, des hommes et des femmes se sont laissé pendre et brûler, et aujourd'hui encore beaucoup vivent et meurent en gardant cette certitude jusqu'au bout. On a dit : ce sont des hommes faibles et peu intelligents, qui ont besoin de cette foi pour vivre 1 Or, il y a parmi eux des hommes fort instruits, et qui n'ont pas l'air faible du tout. Au contraire, c'est avant cela qu'ils étaient faibles, esclaves, malheureux. Ils sont aujourd'hui vainqueurs, transformés, joyeux, depuis qu'ils ont vu Jésus vivant. Il y a donc un fait qu'il n'est pas possible de nier, c'est que depuis le jour de Pâques Jésus est pour beaucoup d'âmes une personne vivante et agissante.

Le problème de Pâques. - Pourquoi Jésus n'est-il pas vivant pour tous ? Pourquoi ne s'est-il pas montré au monde entier ? Ce sont seulement ses amis qui l'ont revu. Point d'apparition à Pilate, point à Caïphe, point à Hérode. Pas de descente triomphale, au milieu du temple, pour confondre le peuple. Pas de manifestation publique et glorieuse dont on puisse dire : tout le monde l'a vu. Si bien que cette résurrection de Jésus, qui est pour les uns un fait absolument certain, est pour d'autres un formidable mensonge, et pour beaucoup un sujet de doute. Voilà le problème. Si Jésus est ressuscité, pourquoi ne s'est-il pas montré publiquement, royalement, de façon à. établir le fait sans qu'on puisse le contredire ? Si Jésus est vivant, pourquoi n'arrête-t-il pas la guerre ? pourquoi n'est-il pas descendu sur les frontières ensanglantées pour dire aux peuples : assez de sang versé pour les rois de la terre, c'est moi qui suis roi ? Pourquoi n'entre-t-il pas dans nos églises, à l'heure de l'école du dimanche, pour que tous les enfants le voient et croient en lui ? Ce serait si simple et si beau !

Eh bien, Jésus n'a pas voulu et ne veut pas le faire, parce qu'il ne veut forcer personne. Il ne veut pas qu'on croie en lui parce qu'on ne peut faire autrement, et qu'on se prosterne devant lui parce qu'il nous éblouit de sa majesté royale. Pour le voir vivant, il faut l'avoir aimé mort. Il faut avoir accepté sa royauté alors qu'il vivait dans la pauvreté et l'humilité. Ceux-là seulement l'ont vu vivant qui ont voulu le voir, parce que leur coeur avait besoin de son pardon et de son amour.

Le doute. - Mais le problème se complique. On peut avoir aimé Jésus, et cependant ne pas croire à sa résurrection. C'était le cas de Thomas (lire Jean 20 : 24-25). Il aurait bien voulu croire, mais il ne pouvait pas. Il voyait ses amis rayonnants, sûrs de leur fait, les yeux tout remplis de la gloire qui les avait illuminés, et n'ayant de paroles que pour célébrer leur maître retrouvé. Et lui ne peut pas croire, il ne l'a pas vu. Il aurait voulu s'associer à cette joie, adorer son Seigneur, se jeter à ses pieds, et il ne peut pas parce que Jésus n'est plus là. Il aurait voulu lui demander pardon de l'avoir, lui aussi, abandonné dans la nuit de Géthsémané, il aurait voulu puiser la force de conquérir le monde, et il ne peut pas croire. Il doute.

Est-ce un péché de douter ? En tous cas, ç'aurait été un plus grand péché de la part de Thomas, de faire semblant de croire. Il a beaucoup mieux fait, puisqu'il ne pouvait pas, de le dire franchement aux autres. Il ne faut pas dire qu'on croit en Jésus quand on ne prie jamais, qu'on ne cherche pas à lui faire plaisir et qu'au fond on vit comme s'il n'existait pas.

Il y a un doute qui est un péché, et que le fait de Pâques n'a pas pu dissiper. Le doute orgueilleux de Caïphe qui demande à Jésus : « Es-tu le Christ ? » (Matthieu 26 : 63). Au fond, il ne doute pas, il est sûr de lui-même, pour lui Jésus ne saurait être le Sauveur. Il a, comme beaucoup de libres penseurs aujourd'hui, une foi inébranlable en lui même et en ses raisonnements. Le doute de Pilate, qui, tout en demandant « qu'est-ce que la vérité ? » (Jean 18 : 38), ne tient pas à le savoir, parce qu'il se rend compte que la première condition pour la connaître serait de faire son devoir et d'acquitter un innocent. Le doute moqueur d'Hérode qui veut voir Jésus comme un magicien qui fait des miracles pour amuser la foule (Luc 23 : 8). À eux Jésus n'est pas apparu vivant, ils n'ont pas pu croire à sa résurrection.

Quelle différence entre ces doutes et ceux de Thomas ! Eux ne souffrent pas de douter, ne désirent pas croire, ne font aucun effort pour croire. Thomas, lui, souffre. Ceux qui souffrent de douter verront Jésus. Comme il a dû souffrir dans ces huit jours d'intervalle, alors que les autres s'en allaient proclamer leur foi et que lui devait rester en arrière parce qu'il ne croyait pas ! Comme il a dû supplier Dieu de lui donner la même foi qu'à ses amis, de lui montrer le Sauveur vivant ! Comme il a dû repasser en pleurant sa vie, en se disant que probablement Il était indigne d'être traité comme les autres, que pour lui il n'y avait pas de manifestation possible dit maître, parce qu'il y avait trop de péchés dans son coeur ! Comme il a dû prier Dieu d'ôter les interdits, les voiles, tout ce qui l'empêche de croire, et de lui permettre, si une occasion se présentait de revoir Jésus, de ne pas s'en aller comme l'autre fois loin de la chambre haute, loin du culte, et d'être dans les conditions voulues pour le voir !

Sentez-vous la différence entre ces deux manières de douter ? Et si vous n'êtes pas comme Marie, comme les dix, sûrs d'avoir vu Jésus, de le connaître, de croire en lui, est-ce que vous êtes au moins comme Thomas, qui voudrait mettre sa main dans la marque des clous, et croire, et qui souffre de ne pouvoir le faire ?

La foi. - À ce doute-là Jésus répond (lire Jean 20 : 26-28). Il est venu, exprès pour Thomas, il lui a montré la marque des clous, et Thomas a cru. Jésus lui a donné la foi. Pendant huit jours, il l'a laissé dans sa souffrance et ses hésitations, puis quand il a vu que Thomas avait définitivement vaincu son orgueil, qu'il désirait ardemment le voir, il est venu. Oh ! quelle joie ! Comme Thomas a gardé précieusement le souvenir de cette minute ! Comme il a vécu désormais dans l'adoration de son Seigneur et de son Dieu ! Comme il l'a aimé doublement, ce Jésus qu'il a cru perdu, qu'il a cru ne jamais revoir, et qui est venu pour lui !

Ainsi nos doutes se résolvent dans la foi. Pas tout de suite. Dieu nous laisse souffrir du doute assez longtemps pour que nous sentions tout le malheur qu'il y a à ne pas croire. Cette expérience nous aide à garder plus précieusement notre foi conquise, à être plus reconnaissants envers celui qui nous a donné cette foi, à être plus indulgents envers ceux qui doutent encore, à avoir une immense pitié pour le monde, pour les pauvres païens qui ne voient pas Jésus. Elle nous aide à sentir toute notre indignité, notre misère, notre incapacité à faire quoi que ce soit par nous-mêmes, à attendre tout de lui, à tout recevoir, même la foi, comme une grâce qu'il nous fait. Mais il y aura un moment dans notre vie, peut-être le jour de notre confirmation, ou, si nous avons sincèrement désiré croire et demandé la foi, Jésus se montrera à nous. Peut-être pas de la même façon qu'à Thomas. Il y a des personnes qui n'ont pas vu, et qui ont cru quand même (v. 29). Dieu leur a donné la foi en réponse à leurs prières. Elles peuvent dire que, si elles n'ont pas vu Jésus par les yeux de leur chair, elles l'ont senti entrer dans leur coeur, enlever leurs défauts, apaiser leurs chagrins, transformer leur vie. Quand on a senti cela, on peut dire qu'on l'a vu. On croit en lui de toute la force du coeur. On le prie. On ne peut plus douter, quoi que le monde puisse dire. Il y a eu rencontre avec Jésus. C'est l'heure la plus belle de la vie. Si vous ne la connaissez pas encore, demandez-la à Dieu, et préparez-vous, quand cette heure sonnera, à pouvoir dire comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il faut vouloir que cette heure vienne. Il faut prier jusqu'à ce qu'elle vienne. Elle viendra, car il l'a promis : « Demandez, et vous recevrez ; heurtez, et l'on vous ouvrira ; je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. »

Quand on a douté et souffert comme Thomas, et qu'ensuite on a vu Jésus, on n'a plus qu'une ambition : le faire voir à d'autres, montrer qu'il est vivant en le laissant vivre dans le coeur, en vivant pour lui. Nous venons de voir comment Jésus s'y est pris pour prouver à son disciple qu'il était vivant. Il est venu vers lui, il lui a dit : Regarde mes mains, mes mains transpercées par amour pour toi ; regarde mon côté, déchiré par le coup de lance. Maintenant Jésus dit à ceux qui croient en lui : « Je vous ai donné un exemple afin que vous fassiez aux autres comme je vous ai fait (Jean 13 : 15). Vous serez mes témoins (Actes 1 : 8). La preuve des mains tendues, des mains aimantes, agissantes, dévouées, s'il le faut, des mains meurtries, voilà ce qu'il faut à ceux qui doutent. Quand le monde verra les chrétiens aller ainsi les mains tendues pour aider, pour aimer, pour pardonner, pour porter les fardeaux, pour faire aux autres ce que Jésus fait pour eux, il comprendra que seul Jésus vivant peut inspirer de telles vies, il enviera les chrétiens, il voudra être comme eux, il cherchera à voir aussi Jésus, et il le verra.

P. Vz.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 23 avril. - Tous les apôtres, sauf Judas, aimaient sincèrement le Sauveur et avaient d'autres excellentes qualités. Mais ils avaient aussi chacun leurs défauts qu'ils devaient combattre, comme dans une famille Jean est peut-être paresseux, Louise, boudeuse, Lydie, vaniteuse, Jules, têtu ; et la Bible, qui ne ment pas, raconte les péchés dont ils se rendirent coupables depuis que Jésus les avait appelés à être ses apôtres. L'un d'eux, Thomas, avait un défaut qui le rendit souvent malheureux : quand une chose extraordinaire lui était racontée, il ne voulait pas y croire, même si elle lui était dite par ceux en qui il aurait dû avoir le plus de confiance, même par le Sauveur. (Jean 11 : 16 ; 14 : 5.) Voici une occasion très importante dans laquelle il se montra d'abord très incrédule.

1. Le soir de la résurrection de Jésus, les apôtres et d'autres avec eux se réunirent dans une chambre haute dont ils fermèrent soigneusement les portes parce qu'ils craignaient les Juifs. De quoi pensez-vous qu'ils parlaient ? Sans doute de ce qui était arrivé le matin, des apparitions de Jésus aux femmes qui étaient allées au sépulcre, à Pierre, à deux disciples allant à Emmaüs, d'où ils étaient revenus en hâte raconter ce qu'ils avaient vu et entendu. (Luc 24 : 13-35.) - Mais Thomas n'était pas là ; où était-il ? que faisait-il ? on ne sait. Il avait dû, comme les autres, entendre Jésus leur prédire qu'il serait mis à mort et qu'il ressusciterait, mais il ne l'avait pas cru ; il avait dû entendre les femmes dire ce qui leur était arrivé au sépulcre ; mais ce qu'elles disaient lui avait paru une rêverie, et il ne les crut point ; c'était trop extraordinaire. Aussi était-il bien découragé, et il restait seul à pleurer peut-être dans la solitude, parce que son Sauveur était mort.

2. Pendant que les apôtres étaient réunis, tout à coup (n'est-ce pas merveilleux ?) voici le Sauveur qui paraît au milieu d'eux. Si un monsieur étranger apparaissait subitement à l'école du dimanche, vous seriez très excités ; les apôtres le furent bien davantage en revoyant Jésus, qu'ils avaient honteusement abandonné à Géthsémané et qui était mort sous leurs veux au Calvaire. Mais Jésus a tout pardonné et ne leur fait point de reproches ; il les salue par les mots : la paix soit avec vous ; il leur montre ses mains et son côté percés, leur donne ou promet le Saint-Esprit, et de nouveau fait d'eux ses apôtres chargés d'aller annoncer partout son Évangile. Vous vous représentez leur joie. - Mais Thomas, qui n'était pas là, n'eut pas l'occasion de se réjouir avec eux, et quand on lui raconta ce qui était arrivé, que dit-il ? (Jean 20 : 25). « Vous avez beau être dix à me dire la même chose ; je préfère croire à mes dix doigts, quand ils toucheront le Seigneur ; on ne revient pas à la vie une fois qu'on est mort. » Et il resta encore huit jours désolé à cause de son incrédulité.

3. Huit jours plus tard, les apôtres étaient de nouveau réunis, et cette fois Thomas était avec eux. Alors qu'arrivât-il ? - Raconter les faits. (Jean 20 : 26-29.) - Il ne faut pas croire à tout ce que disent les hommes, car il y a des menteurs, mais vous devez croire ceux qui vous aiment, vous ne devez pas douter de ce que vous disent parents, moniteurs, monitrices, qui ne vous ont jamais menti. « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru, » dit Jésus à Thomas. Si vous croyez à ce qui vous est dit de Lui à l'école du dimanche, alors vous Lui obéirez tout comme si vous l'aviez vu, vous vous laisserez conduire par Lui dans le bon chemin et vous serez admis un jour là où Il est. (Jean 14 : 1-3 ; 1 Pierre 1 : 8, 9.)

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Apparitions aux disciples. Doute et foi.
(Jean 20 : 19-29)
Versets à apprendre :
Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. (Jean 14: 1.)
Jésus dit à Thomas : Ne sois pas incrédule, mais crois. Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu ! (Jean 20:27, 28.)
La paix soit avec vous ! (Jean 20: 19.)

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