Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(16 AVRIL)

La Crucifixion. Tout est accompli..


Jean 19: 1-30.

Cantiques proposés :
N° 31. O Jésus, sur le Calvaire... - N° 32. O toi que j'aime...


Introduction. - Nous ne lisons pas assez notre Bible, pas assez tranquillement, pas assez intelligemment. Les récits sont si courts, si ramassés, qu'il faut s'arrêter à chaque ligne pour saisir tout ce qu'ils renferment. Cela est surtout vrai des récits de la Croix. Ils renferment, sobrement décrites, sans l'étalage d'horreurs des feuilletons de journaux, sans viser à l'effet, les souffrances immenses endurées par notre Sauveur dans cette dernière journée, et comme un résumé des souffrances de sa vie. Faire comprendre aux enfants que Jésus a beaucoup souffert, les émouvoir en leur donnant la vision de ces souffrances, doit être le premier but d'une leçon consacrée au Vendredi-Saint. Nous nous bornons au récit qui nous est donné, celui de Jean. Puis nous essayerons de dégager pour les plus grands la conclusion : pourquoi Jésus est-il mort ? d'après le sous-titre : Tout est accompli.

Jésus a souffert. - Remarquons que les souffrances dernières de Jésus, dont le récit n'occupe que deux pages à peine de la Bible, ont duré tout un jour, que chaque alinéa comporte au moins une heure de souffrance. Jésus n'avait pas dormi la nuit précédente. Il n'a probablement rien mangé depuis le repas du soir. Il a été abandonné par ses amis, trahi par Judas, renié par Pierre. Il a reçu des soufflets et a eu froid chez le souverain sacrificateur, puisque les soldats devaient allumer du feu pour se chauffer. Voilà dans quel état physique, et dans quelle souffrance du coeur il a commencé sa dernière journée.

Un cortège s'est formé au petit jour. Traîné par la police, hué par la foule, Jésus a été amené au palais de Pilate, et là, pendant de longues heures, il a assisté aux luttes intérieures de cet homme qui tient sa vie dans sa main, qui peut le délivrer, et qui n'ose pas. On l'a emmené à travers la ville jusqu'au palais d'Hérode, on l'a ramené à Pilate. N'insistons pas sur cette partie de la journée, puisque c'était le sujet de l'an dernier.

« Pilate prit Jésus et le fit battre de verges. » Que d'horreur dans cette petite phrase ! Les verges, c'était pour les Romains un terrible fouet garni de pointes qui faisaient au prisonnier un mal atroce. Cette exécution, c'était une occasion de s'amuser. On a mis sur le front de Jésus une couronne d'épines, on frappe dessus avec un bâton pour que le sang coule. On l'a revêtu d'une vieille tunique rouge de soldats, et, tout épuisé par les coups qu'il a reçus, il est abreuvé d'insultes par ses bourreaux.

Dans cet état, on le ramène au soleil qui enflamme ses plaies, il entend de nouveau les hurlements de la foule. Pas un ami dans cette cohue ! Pas un disciple qui ait le courage de revenir ! Et tous ces malades qu'il a guéris, tous ces gens auxquels il a fait du bien, pas un qui ait le coeur de souffrir avec lui ! Peut-être pouvait-il reconnaître parmi ceux qui criaient quelques-uns de ses anciens amis. Souffrir, être battu, insulté, c'est dur ! Mais souffrir seul, sans amis, sans appui, c'est plus dur encore. Et souffrir sans qu'on ait rien fait de mal !

Jésus a toujours eu horreur du mensonge. Dans ce jour, il est entouré de mensonge. On ose prétendre qu'il doit mourir à cause de la loi. Cette loi, il la connaît bien, il sait que ce n'est pas vrai. On dit qu'il s'est fait Fils de Dieu. Mais ce n'est pas vrai. Il est le Fils de Dieu, et ces gens le savent bien. Ils veulent le faire passer pour un orgueilleux et un impie, lui qui a été humble et toujours fidèle à Dieu. Qu'aurions-nous fait à sa place lorsque Pilate le fit entrer dans le prétoire ? Nous nous serions probablement jetés à ses pieds, nous lui aurions expliqué que les autres mentent, nous aurions pleuré. Jésus ne dit rien, il reste calme devant son juge, il affirme simplement que Dieu est tout-puissant, et qu'il peut faire ce qu'il veut. S'il doit être délivré, c'est Dieu qui le fera, et non Pilate. Dehors, les mensonges continuent. Maintenant on accuse Jésus de vouloir prendre la place de l'empereur, d'être un ambitieux, de vouloir se faire roi. Lui qui s'est sauvé dans la montagne le jour où on voulait le proclamer roi ! (Jean 6 : 15.) Enfin Pilate se décide à le condamner à mort.

Alors un nouveau cortège se forme. Pour la quatrième fois dans cette journée, sans avoir dormi, sans avoir mangé, traîné par la police et hué par la foule, Jésus traverse Jérusalem, cette ville qu'il a tant aimée. On a mis sur ses épaules la lourde poutre sur laquelle il sera cloué, et qu'il n'a plus la force de porter. Le sang de ses plaies coule sur le chemin. Il faut qu'il souffre, qu'il souffre publiquement, que tout le monde le voie saigner et souffrir, que personne ne puisse dire que ce n'est pas vrai que Jésus a souffert. À Golgotha, « il fut crucifié ». Trois mots seulement pour indiquer la plus horrible souffrance qu'on puisse infliger à un homme : les clous plan tés dans les mains et dans les pieds, l'effrayante minute où on dresse la croix et où le corps ressent partout une douleur aiguë. Puis les longues heures d'agonie. Il faut préparer une telle leçon à genoux, en revivant ces choses, pour qu'il en entre à travers nous une émotion sainte dans le coeur de nos enfants.

On a enlevé à Jésus sa belle robe, sa tunique, un cadeau qu'on lui avait fait, sa seule possession terrestre ; des soldats s'amusent à la tirer au sort. Au pied de la croix, sa mère, sa pauvre mère qui ne peut plus prendre son fils dans ses bras comme dans l'étable de Bethléem, qui ne peut plus le consoler, le délivrer. Et lui non plus ne peut pas tendre les bras vers sa mère, ils sont cloués. Pensez quelle souffrance ! Regarder sa mère qui pleure, qui gémit, et ne pas pouvoir lui donner la main, a peine pouvoir lui parler tant on a mal ! Voilà ce que Jésus a dû souffrir. Pendant ce temps, il est torturé par la fièvre, il s'écrie : « J'ai soif. » Lui qui ne pensait qu'aux autres, qui s'oubliait lui-même, ne peut pas retenir ce cri de douleur physique, que vous avez entendu peut-être à la maison lorsque quelqu'un était très malade. Mais ce n'est pas une main amie qui tend à Jésus un verre d'eau, il faut qu'un de ses bourreaux, pris de pitié, lui rende ce dernier service. Le dernier, car, après avoir pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Et, baissant la tête, il expira.

Tout est accompli. - Nous n'avons pas l'intention de dogmatiser. Nous ne prétendons pas épuiser un sujet vaste comme le monde, et sonder le grand mystère. Notre but est de dégager, en vue des enfants, quelques-uns des effets de la mort de Jésus.

Jésus devait mourir pour que sa foi fût accomplie.
Sans Golgotha, Jésus ne serait pas complet, il lui manquerait la foi parfaite au milieu de la nuit absolue. Tant qu'un homme vit, il y a de l'espérance, il peut se raccrocher à la terre. Quand il meurt, il ne reste rien, rien que la foi. Si Jésus n'était pas mort, nous aurions toujours le droit de nous demander comment sa foi aurait supporté cette suprême épreuve. Il l'a supportée. Non sans peine et sans lutte. C'est dur de mourir à trente ans, en pleine vigueur ; il s'est demandés s'il n'était pas possible que cette coupe lui fût épargnée. Mais il n'a pas douté de Dieu, il a accepté, il s'est refusé tenacement au désespoir, quand même Dieu n'envoyait pas ses anges pour le délivrer, il lui a dit :
« Père », jusqu'au bout. Jésus a cru jusqu'à la mort.

Jésus devait mourir pour que son obéissance fût accomplie. Dieu lui avait demandé beaucoup de sacrifices, famille, patrie, plaisirs terrestres, ambitions légitimes. Il a donné tout cela. Mais ce n'était rien encore, la vraie obéissance va jusqu'à la mort. Un homme peut-être un excellent soldat, mais on ne saura sa vraie valeur que le jour où, sur le terrain balayé par les balles ennemies, il va au-devant de la mort, obéissant au devoir. Jésus, ayant appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, a été obéissant jusqu'à la mort.

Jésus devait mourir pour que son amour fût accompli. On peut aimer beaucoup, et, par amour, accepter de nombreux sacrifices. Mais pour que l'amour soit complet, il faut qu'il aille jusqu'à la mort. On peut aimer certaines personnes, et pour elles, donner sa vie. Vos mères iraient sans hésiter à la mort pour vous sauver. Mais pour que l'amour soit complet, il faut qu'il s'adresse à tous, sans distinction. À peine mourrait-on pour un juste, dit saint Paul, mais qui mourrait pour des impies ? Eh bien, Jésus est mort, pour ses ennemis, en leur pardonnant, mort pour sauver ceux qui aujourd'hui encore méprisent son salut. Il a aimé jusqu'à la mort.

Et il fallait que Jésus mourût de cette façon-là, dans ces souffrances horribles, pour unir deux choses : l'abandon complet, et la publicité. Il fallait que sa douleur fut absolue, toute la douleur physique, le supplice, et toute la douleur morale, l'abandon ; il fallait même l'abandon de Dieu pour faire éclater ce triomphe de la foi qui consiste à espérer contre toute espérance, à poser les pieds dans le vide en disant : il y a un rocher, à tendre les mains dans la nuit en disant : il y a là quand même une main tendue vers moi. Pour que l'amour fût complet, il fallait les coups de fouet, les crachats et les blasphèmes, et quelqu'un capable d'aimer ceux qui frappaient, qui crachaient et qui blasphémaient.

Cette scène atroce, il la fallait publique. Le fils de l'homme a dû être élevé de la terre, afin que ses dernières paroles, ses derniers actes, ses derniers soupirs, fassent contrôler et enregistrés ; qu'on ne puisse pas dire : Ses amis l'ont cru plus parfait qu'il n'était, on n'a pas dit toute la vérité sur son compte ; ou bien : Ce n'est pas vrai qu'il ait tant souffert, on peut bien raconter quand personne n'était là pour voir. Cela, on ne peut pas le dire de Jésus. Tout le monde l'a vu souffrir, a vu son amour et sa foi. Essayez de vous représenter un instant Jésus fuyant de Géthsémané au delà du Jourdain, échappant à la mort. Ses adversaires auraient eu beau jeu de crier : Il a fui, il n'a pas eu le courage d'aller jusqu'au bout, il a craint la mort. Golgotha leur a fermé la bouche. Encore aujourd'hui, les ennemis du Christ, s'arrêtent étonnés en présence de cette croix. Ils n'osent pas la nier, le fait est trop public. Ils n'osent pas traiter d'imposteur un homme qui meurt si héroïquement. Un grand personnage, qui n'était pas un croyant, répondit un jour à quelqu'un qui prétendait qu'il avait une religion meilleure que celle du Christ : « Eh bien, monsieur, enseignez votre religion, et puis faites-vous crucifier pour elle, alors on verra. » Jésus, en se laissant crucifier, a mis le sceau à son oeuvre. Nous savons maintenant que ses paroles étaient vraies, que son amour était immense, que sa foi était réelle. On peut attaquer les miracles de Jésus, ses enseignements, même sa résurrection. Mais tous les efforts se brisent contre la croix. Rien ne pourra faire que Jésus ne soit pas mort pour nous.

Mort pour nous ! - Oh ! mes amis, pesons ces trois mots, avant de les apporter à nos enfants comme conclusion de cette leçon. C'est pour nous qu'il a tant souffert, c'est pour nous qu'il est mort. Ici nous plongeons dans le mystère chrétien, dans l'inexplicable, surtout quand il s'agit d'enfants. Si nous leur avons inspiré la pitié pour ce Jésus souffrant, l'admiration pour ce héros, le respect en face de cette merveilleuse et poignante figure de martyr, nous n'aurons pas perdu notre heure. Mais si nous pouvions aller plus loin ! Si des profondeurs de notre expérience personnelle jaillissaient quelques-unes de ces paroles que Dieu peut nous donner à ce moment-là ! Si nos enfants sentaient à cette minute de notre leçon qu'ils ont devant eux une personne pour laquelle Jésus est mort, et qui le sait ? Si nous savions leur dire combien nous étions méchants, malheureux, perdus, avant d'avoir rencontré la croix, et quelle transformation la croix a portée dans notre vie ; leur dire qu'il est impossible d'aimer, de croire, de pardonner, d'obéir, par ses propres forces, que nous ressemblons à Judas, à Pierre, à Pilate, qu'il nous faut un renouvellement complet de notre coeur, et que ce coeur nouveau, Jésus mourant seul peut nous le donner ! Il est mort pour nous, parce que nous ne pouvions pas voir clair dans notre vie de péché, pas voir notre orgueil, notre lâcheté, notre égoïsme, avant de l'avoir vu mourir si humble, si courageux, si aimant. Il est mort pour nous, parce que nous ne pouvions rien faire pour nous délivrer du péché, et que sa mort seule pouvait nous délivrer, en faisant tomber sur lui le châtiment. Il est mort pour nous, parce que nous avions besoin d'une force, d'un amour plus grand que le monde, et que lui seul pouvait nous les donner.

En disant cela, il y aurait dans notre voix quelque chose de particulier, il y aurait dans notre regard un rayonnement de la joie du salut. Ne pensez-vous pas que nos enfants comprendraient ?

P. Vz




Pour les petits.

Récapituler leçon du 9 avril. - Vous avez peut-être des amis, des amies à qui vous avez dit plus d'une fois que vous les aimiez beaucoup et qui vous l'ont dit aussi. Mais il faut en donner la preuve. Jésus a prouvé qu'il est le vrai ami des hommes en venant leur apprendre à connaître le Père céleste, à l'aimer et à lui obéir, et en leur donnant lui-même l'exemple de l'obéissance et de la soumission à la volonté divine. C'est surtout vers la fin de sa vie qu'il nous fait voir tout son amour ; pour nous il s'est laissé :

1. Maltraiter (Jean 19 : 1-3). - Il y avait alors à Jérusalem un gouverneur romain, nommé Ponce Pilate, à qui Jésus fut amené de grand matin après avoir été saisi en Géthsémané, conduit devant les Principaux des Juifs et interrogé par eux pendant la nuit. Que fit ce gouverneur ? - Représenter la scène odieuse, Jésus battu de verges, couronné d'épines, couvert d'un vieux manteau rouge par les soldats qui se moquaient de lui et lui donnaient des soufflets. - Vous est-il arrivé d'avoir à souffrir de méchants enfants qui vous ont frappés en se moquant de vous ? Alors vous pensiez que vous étiez très malheureux. Quand de telles choses vous arriveront, souvenez-vous que Jésus a supporté tout cela et plus encore pour ses amis, pour vous.

2. Condamner à mort (Jean 19: 4-16). - Raconter les faits, Pilate déclare Jésus innocent les cris « crucifie-le, crucifie-le » ; l'accusation « il s'est fait le Fils de Dieu » ; crainte de Pilate et nouvel interrogatoire ; nouveaux cris « crucifie-le ». Jésus condamné. - Il y a beaucoup de gens qui ont été condamnés à mort. Ce sont ordinairement des malfaiteurs, des meurtriers. Mais Jésus n'avait jamais fait que du bien. Pilate le reconnut innocent ; mais il n'eut pas le courage de résister à la violence des ennemis de Jésus. Ceux-là, avec Judas, le traître, furent les plus coupables (v. 11). Cependant le gouverneur l'était aussi en cédant à leur volonté. Souvent les enfants se laissent entraîner à des choses mauvaises et disent ensuite pour se justifier : C'est Pierre, c'est Louise qui a voulu ; mais on ne doit jamais faire le mal, ni le laisser faire quand on peut l'empêcher.

3. Crucifier (Jean 19 : 17-30). - Utiliser les autres évangiles et faire un tableau de la crucifixion : la voie douloureuse, Simon de Cyrène, les femmes de Jérusalem, les trois croix à Golgotha, les douleurs causées par les clous, le partage des vêtements, les railleurs, les sept paroles.

Pourquoi Jésus s'est-il laissé maltraiter, condamner, crucifier ? C'est afin que ses amis soient sauvés et reçus dans le ciel après leur mort. Il leur a montré ainsi combien il les aime, combien il vous aime, car il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Êtes-vous ses amis ? Alors comment le lui prouvez-vous ? que ferez-vous ? (Jean 15 : 14.) L. N.


Partie de l'élève.
SUJET : La crucifixion. Tout est accompli.
( Jean 19: 1-30.)
Versets à apprendre :
Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. (Rom. 5: 8.)
Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous. (1 Jean 3. 16.)
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. (Jean 15: 13. )

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