Cantiques proposés :
N°60. Jésus est notre ami
suprême. - N° 110. O Jésus, tu
nous appelles...
Explications. - La Pâque,
anniversaire de la sortie d'Égypte, se
fêtait à date fixe et durait sept
jours (du 15 au 21 nisan, soit au commencement
d'avril), les jours dits des Azymes,
c'est-à-dire des pains sans levain, à
cause de la défense de manger du pain
levé. Comme la journée
commençait, chez les Juifs, non le matin,
mais la veille au soir, la
fête débutait en réalité
le 14 nisan au coucher du soleil. Le 14 nisan
était le « premier
jour » ou « jour de la
préparation... » La fête
s'ouvrait par un repas pour lequel un agneau sans
défaut et sans tache devait être
immolé dans chaque famille.
(Exode
12.)
La préparation de la Pâque
s'accomplit d'après certains rites. Les
deux disciples que Jésus en a chargés
vont au temple ; dans les parvis ils
choisissent et achètent, sur la bourse
commune, un agneau ; ils le présentent
aux prêtres qui l'égorgeront sur
l'autel des holocaustes. Le sacrifice
terminé, une prière est
prononcée ; puis les deux apôtres
emportent le corps de l'agneau et préparent
le repas sacré dans la maison que le
Maître leur a indiquée ; ils font
rôtir l'agneau, dont on n'a pas brisé
les os, et ils apprêtent tous les mets
nécessaires, les pains sans levain, le vin,
les herbes amères, le cresson, la
sauce.
Le repas pascal est un banquet de
famille présidé par le père.
Chaque repas réunit de dix à
vingt-cinq convives ; lorsqu'une famille n'est
pas assez nombreuse pour consommer l'agneau pascal,
elle se joint à une autre. Tout doit
être fini à minuit. Autrefois l'on
prenait le repas pascal debout, en costume de
voyage, le bâton à la main, pour
reproduire dans tous ses détails la
scène du départ d'Égypte, la
nuit de la délivrance ; mais cette
coutume s'était perdue depuis
longtemps.
Le festin sacré se
célébrait dans un ordre rituel.
Les différents plats se
succédaient toujours de la même
manière ; la coupe de vin circulait
à quatre ou cinq reprises ; le chant de
certains psaumes, des formules de
bénédiction, le récit de la
sortie d'Égypte, etc., tout avait sa place
marquée.
À propos du sujet. - Certains
dimanches, à Noël, à Vendredi
saint et Pâques, à Pentecôte, en
septembre, les enfants qui
assistent au culte remarquent, sur la table de
communion recouverte d'une nappe, un plateau
chargé de pain et une ou deux coupes ;
l'on apporte des « chanes »
remplies de vin.
Pourquoi cela ? se demandent-ils
peut-être. Que va-t-il se passer ? Un
repas, ou plutôt l'image d'un repas. Les
personnes qui resteront pour la
cérémonie de la sainte cène
s'approcheront l'une après l'autre de la
table de communion pour
« communier » avec le pain et
le vin.
Mais pourquoi le font-elles ? En
souvenir de Jésus-Christ. « Faites
ceci en mémoire de moi, » a-t-il
dit. Et certes il en vaut bien la peine, puisque
cet acte est un souvenir de la dernière
soirée du Maître et de l'amour que
Jésus a manifesté aux siens
jusqu'à la fin.
(Jean
13 : 1.)
Décrivons à nos enfants la
dernière soirée, la dernière
journée de Jésus, de manière
à leur faire comprendre l'immense amour du
Sauveur.
Exposition du sujet. - Nous sommes
à la veille de la grande solennité
patriotique et religieuse des Juifs, la
Pâque, fête joyeuse, puisqu'elle
rappelait une des plus magnifiques
délivrances accordées par Dieu
à son peuple, la sortie d'Égypte. La
fête durait une semaine. Les
Israélites aimaient à la
célébrer dans leur capitale ; de
toutes les parties de la Palestine, de
contrées lointaines même, ils venaient
en foule à Jérusalem ; et tous
ces pèlerins logeaient où ils le
pouvaient, sous des tentes, sous des abris
élevés à la hâte ou chez
quelque connaissance habitant un village des
environs. Même des païens assistaient en
curieux à la fête.
Jésus, lui aussi, aimait la
Pâque. Que ç'avait été
beau, la première fois qu'il y avait
assisté avec ses parents ! Il avait
alors douze ans. Et dès lors il y
était revenu, chaque printemps. Il l'aimait,
cette fête comme ses compatriotes, il se réjouissait
au souvenir
des bienfaits de Dieu ; il savait, plus que
tout autre, apprécier l'amour de Dieu et en
être reconnaissant. Mais, cette année,
Jésus est triste. Arrivé à
Jérusalem depuis quelques jours
déjà, il se sent entouré de
méfiance et de malveillance.
Assurément il a éprouvé de
grandes joies, - la pite de la veuve, l'onction de
Béthanie, - mais il a eu de gros chagrins
aussi : les attaques de ses ennemis, et
surtout l'attitude de Judas Iscariot,
l'inquiètent, l'accablent ; sans en
être sûr absolument, il pressent les
intentions de Judas ; il se sait poursuivi, il
souffre à la pensée que,
peut-être, la mort est proche ; et
quelle mort ! Nous comprenons, n'est-il pas
vrai, ses angoisses.
Et voici le moment solennel de la
Pâque. Que fera Jésus ? Va-t-il,
dans son chagrin, rechercher la solitude et priver
ses amis de sa compagnie ? Va-t-il fuir en
Galilée ? Va-t-il - comme nous le
faisons souvent, égoïstes que nous
sommes - ne penser qu'à lui, à sa
situation critique ?
Il aime trop ses disciples pour choisir
l'une ou l'autre de ces alternatives ; il doit
être près d'eux à l'occasion
d'une solennité si sérieuse, d'autant
plus sérieuse que, probablement, il sera
séparé d'eux bientôt :
« J'ai désiré vivement de
manger cette Pâque avec vous. » Il
aime trop les hommes pour se renfermer
égoïstement dans ses
pensées : en cette soirée
suprême, le souci du salut des âmes va
dominer les préoccupations personnelles.
Quel amour ! Jésus aurait eu le droit,
dirions-nous, de garder ces moments tout pour
lui : non pas pour lui, mais pour ses amis.
Apprenons de lui le même amour.
Versets 17-19.
- Or donc, au matin du jeudi,
- veille de la fête, - au premier jour des
pains sans levain, les disciples demandèrent
à Jésus : « Où
veux-tu que nous te préparions le repas de
la Pâque ? » C'était la
coutume qu'en ce jour-là un ou deux membres
de la famille allaient apprêter le repas pour le
soir dans
quelque
maison amie de Jérusalem. Jésus n'a
pas répondu - comme nous le ferions
volontiers quand nous avons de gros soucis :
« Allez où vous voudrez,
arrangez-vous ; pour moi, cela m'est
égal ; » mais :
« Allez à tel endroit et faites
ceci. » Au milieu de ses
préoccupations il a pensé à
tout, il n'a rien négligé ; il
veut laisser aux siens le souvenir de cette
dernière Pâque et de son amour. Mais,
comme il se sent en danger, il a pris ses
précautions de manière à
n'être pas troublé par ses
persécuteurs. Il s'est entendu avec un ami
de la ville qui mettrait une salle à sa
disposition ; deux des disciples iront chez
cet homme qui leur montrera une pièce garnie
de tapis, de sofas, de tables, et de tout ce qui
était nécessaire pour un repas.
Deux disciples - Pierre et Jean, nous dit le
troisième évangile allèrent et
firent comme Jésus le leur avait
ordonné. Donner ici quelques indications,
développées ci-dessus, sur la
préparation de la Pâque.
Versets 20-25.
- Le soir venu, Jésus
se rend avec sa famille, c'est-à-dire les
douze apôtres, au local où deux
d'entre eux ont tout préparé.
Le repas commence. (Voir, au commencement de
l'étude, quelques détails relatifs au
repas pascal.) Déjà la coupe a
circulé deux fois. Au moment où,
selon la coutume, chacun trempe dans la sauce un
morceau de pain rompu par le Maître,
Jésus dit : « Je vous le dis,
en vérité, l'un de vous me
trahira. » Quelle angoisse !
Jésus est là, avec ses amis, il les
aime... et il a le pressentiment, presque la
certitude que l'un d'eux va le trahir ; il a
remarqué les allées et venues de
Judas, les signes d'impatience donnés
à Béthanie, le trouble du
disciple.
Naturellement les douze, ou du moins onze
d'entre eux, sont bouleversés :
« Comment ? Un traître parmi
nous ? Ce n'est pas possible ; nous
sommes tes meilleurs amis ! Serait-ce moi,
Seigneur ? » Jésus insiste
sur le caractère odieux de la trahison, sans
nommer le traître : « Celui
qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est
celui qui me livrera ; » c'est bien
un de vous, un ami assez intime pour participer au
même repas pascal que moi. Mais il
ajoute : « Le Fils de l'homme s'en
va, selon ce qui est écrit de lui. Mais
malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme
est livré ! Mieux vaudrait pour cet
homme qu'il ne fût pas
né. »
Y a-t-il chez Jésus de la
colère ou de la révolte ?
Nullement. Il est soumis : puisqu'il faut
mourir, il mourra. Mais, pour le misérable
traître, quel amour ! Comme Jésus
souffre ! « Mieux vaudrait que cet
homme ne fût pas né. » Lui,
Jésus, ne pourrait-il pas arrêter
encore le malheureux sur la voie du crime !
Oh ! l'amour de Jésus qui parle au
pauvre pécheur, à l'heure de la
tentation, pour le préserver de la
chute ! Puissions-nous l'entendre et
être gardés par lui !
Comme les autres, Judas demande :
« Est-ce moi ? » Ne le
savait-il pas ? Et Jésus répond,
à voix basse probablement :
« Tu l'as dit. » Un dernier
appel à la conscience du disciple
égaré. Mais c'est trop tard. Trop
tard ! Chers amis, gardons-nous de
réduire notre conscience au silence au point
qu'un jour nous n'entendions plus les
avertissements d'amour. Judas n'écoute
plus : il hait Jésus, il le
livrera ; et, à ce moment ou,
peut-être, après la sainte
cène, il quitte le groupe pour rejoindre ses
complices de meurtre.
Vers. 26-29.
- Cependant le repas
continue. Et voici le centre du récit :
la célébration de la sainte
cène. À un certain moment,
Jésus prit du pain, le bénit avec
actions de grâces, le rompit et le distribua
aux disciples en disant : « Prenez,
mangez, ceci est mon corps. » Un peu plus
tard, il prit une coupe, la bénit et la leur
passa en disant : « Buvez-en tous,
car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance,
qui est répandu
pour plusieurs, pour la rémission des
péchés. » Et il
ajouta : « Je vous le dis, je ne
boirai plus désormais de ce fruit de la
vigne, jusqu'au jour où j'en boirai de
nouveau avec vous dans le royaume de mon
Père. »
Chers amis, nous aurions beaucoup
d'explications à vous présenter au
sujet de la sainte cène, cet acte si
important que l'Église célèbre
toujours « en mémoire de
Christ. » Mais vous ne comprendriez pas
tout maintenant. Votre pasteur s'efforcera de vous
en faire saisir le sens et la valeur dans vos
dernières leçons de
catéchisme. Pour aujourd'hui nous voudrions
vous y montrer une chose surtout : c'est
encore l'amour de Jésus. Jésus sait
qu'il va mourir, mais pour qui meurt-il ? Pour
tous les hommes ; comme il a consacré
sa vie entière à leur salut, il leur
consacrera aussi sa mort. L'amour parfait !
Jésus a donné son corps, son
sang ; lui qui aurait pu fuir la mort, lui qui
était absolument juste, il a donné sa
vie parce qu'il nous aime. C'est trop beau pour que
nous réalisions cela
complètement ! Croyons et aimons, et
Jésus sera pour nous aussi.
Versets 30-35.
- Le repas terminé,
encore quelques instants de conversation ;
Jésus, par amour pour les siens, les
encourage
(Jean,
chap. 13-15 -16-17) ;
on
prie, on
chante quelques psaumes. Puis Jésus et ses
amis - moins Judas Iscariot - partent pour le mont
des Oliviers ; là, dans le jardin de
Géthsémané, ils passeront la
nuit.
En route Jésus parle de la mort qui
le menace et qu'il prévoit très
proche. Il est inquiet pour les siens, il a peur
des périls et des chutes, pour eux si
faibles, il essaie de les préparer. Et eux
sont troublés, ils ont peine à
comprendre, ils pressentent le danger, mais sans le
voir. Jésus leur dit : « Je
serai pour vous une occasion de
chute » : à cause de moi, de
ce qui va m'arriver, vous serez
entraînés au mal, à la lâcheté, au
doute. Mais Pierre - et les autres ensuite -
l'assurent que jamais ils ne l'abandonneront.
Jésus insiste : il voudrait
épargner aux siens les souffrances et les
luttes qui vont commencer. Dans quelques heures, ce
sera pour lui la mort, la mort horrible, et c'est
encore aux siens qu'il pense, et non à
lui.
Enfants, savez-vous que Jésus vous
aime tous, et savez-vous par amour pour lui penser
plus aux autres qu'à vous-mêmes ?
Souvenez-vous de l'amour suprême de
Jésus ; et que, devenus grands, vous
puissiez participer avec joie et reconnaissance
à la sainte cène « en
mémoire de Christ ».
G. V.
Récapituler
leçon du 27
mars. - Vous avez vu au fond de
l'église, près de la chaire,
une table en bois ou en pierre. Certains
dimanches, des messieurs y déposent
du pain, du vin, des coupes, et
après le culte les grandes
personnes qui le désirent mangent
de ce pain et boivent de ce vin. Elles
prennent ce repas pour obéir au
Seigneur Jésus qui l'a
commandé ; on l'appelle sainte
cène, c'est-à-dire saint
souper, parce que la première fois
il eut lieu le soir. Je vais vous raconter
à quelle occasion.
Matthieu 26 : 17-35
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