Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

( 2 AVRIL.)

La dernière Pâque. Faites ceci en mémoire de moi.


Matthieu 26 : 17-35.

Cantiques proposés :
N°60. Jésus est notre ami suprême. - N° 110. O Jésus, tu nous appelles...


Explications. - La Pâque, anniversaire de la sortie d'Égypte, se fêtait à date fixe et durait sept jours (du 15 au 21 nisan, soit au commencement d'avril), les jours dits des Azymes, c'est-à-dire des pains sans levain, à cause de la défense de manger du pain levé. Comme la journée commençait, chez les Juifs, non le matin, mais la veille au soir, la fête débutait en réalité le 14 nisan au coucher du soleil. Le 14 nisan était le « premier jour » ou « jour de la préparation... » La fête s'ouvrait par un repas pour lequel un agneau sans défaut et sans tache devait être immolé dans chaque famille. (Exode 12.)

La préparation de la Pâque s'accomplit d'après certains rites. Les deux disciples que Jésus en a chargés vont au temple ; dans les parvis ils choisissent et achètent, sur la bourse commune, un agneau ; ils le présentent aux prêtres qui l'égorgeront sur l'autel des holocaustes. Le sacrifice terminé, une prière est prononcée ; puis les deux apôtres emportent le corps de l'agneau et préparent le repas sacré dans la maison que le Maître leur a indiquée ; ils font rôtir l'agneau, dont on n'a pas brisé les os, et ils apprêtent tous les mets nécessaires, les pains sans levain, le vin, les herbes amères, le cresson, la sauce.

Le repas pascal est un banquet de famille présidé par le père. Chaque repas réunit de dix à vingt-cinq convives ; lorsqu'une famille n'est pas assez nombreuse pour consommer l'agneau pascal, elle se joint à une autre. Tout doit être fini à minuit. Autrefois l'on prenait le repas pascal debout, en costume de voyage, le bâton à la main, pour reproduire dans tous ses détails la scène du départ d'Égypte, la nuit de la délivrance ; mais cette coutume s'était perdue depuis longtemps.
Le festin sacré se célébrait dans un ordre rituel.
Les différents plats se succédaient toujours de la même manière ; la coupe de vin circulait à quatre ou cinq reprises ; le chant de certains psaumes, des formules de bénédiction, le récit de la sortie d'Égypte, etc., tout avait sa place marquée.

À propos du sujet. - Certains dimanches, à Noël, à Vendredi saint et Pâques, à Pentecôte, en septembre, les enfants qui assistent au culte remarquent, sur la table de communion recouverte d'une nappe, un plateau chargé de pain et une ou deux coupes ; l'on apporte des « chanes » remplies de vin.

Pourquoi cela ? se demandent-ils peut-être. Que va-t-il se passer ? Un repas, ou plutôt l'image d'un repas. Les personnes qui resteront pour la cérémonie de la sainte cène s'approcheront l'une après l'autre de la table de communion pour « communier » avec le pain et le vin.
Mais pourquoi le font-elles ? En souvenir de Jésus-Christ. « Faites ceci en mémoire de moi, » a-t-il dit. Et certes il en vaut bien la peine, puisque cet acte est un souvenir de la dernière soirée du Maître et de l'amour que Jésus a manifesté aux siens jusqu'à la fin. (Jean 13 : 1.)

Décrivons à nos enfants la dernière soirée, la dernière journée de Jésus, de manière à leur faire comprendre l'immense amour du Sauveur.

 

Exposition du sujet. - Nous sommes à la veille de la grande solennité patriotique et religieuse des Juifs, la Pâque, fête joyeuse, puisqu'elle rappelait une des plus magnifiques délivrances accordées par Dieu à son peuple, la sortie d'Égypte. La fête durait une semaine. Les Israélites aimaient à la célébrer dans leur capitale ; de toutes les parties de la Palestine, de contrées lointaines même, ils venaient en foule à Jérusalem ; et tous ces pèlerins logeaient où ils le pouvaient, sous des tentes, sous des abris élevés à la hâte ou chez quelque connaissance habitant un village des environs. Même des païens assistaient en curieux à la fête.

Jésus, lui aussi, aimait la Pâque. Que ç'avait été beau, la première fois qu'il y avait assisté avec ses parents ! Il avait alors douze ans. Et dès lors il y était revenu, chaque printemps. Il l'aimait, cette fête comme ses compatriotes, il se réjouissait au souvenir des bienfaits de Dieu ; il savait, plus que tout autre, apprécier l'amour de Dieu et en être reconnaissant. Mais, cette année, Jésus est triste. Arrivé à Jérusalem depuis quelques jours déjà, il se sent entouré de méfiance et de malveillance. Assurément il a éprouvé de grandes joies, - la pite de la veuve, l'onction de Béthanie, - mais il a eu de gros chagrins aussi : les attaques de ses ennemis, et surtout l'attitude de Judas Iscariot, l'inquiètent, l'accablent ; sans en être sûr absolument, il pressent les intentions de Judas ; il se sait poursuivi, il souffre à la pensée que, peut-être, la mort est proche ; et quelle mort ! Nous comprenons, n'est-il pas vrai, ses angoisses.

Et voici le moment solennel de la Pâque. Que fera Jésus ? Va-t-il, dans son chagrin, rechercher la solitude et priver ses amis de sa compagnie ? Va-t-il fuir en Galilée ? Va-t-il - comme nous le faisons souvent, égoïstes que nous sommes - ne penser qu'à lui, à sa situation critique ?
Il aime trop ses disciples pour choisir l'une ou l'autre de ces alternatives ; il doit être près d'eux à l'occasion d'une solennité si sérieuse, d'autant plus sérieuse que, probablement, il sera séparé d'eux bientôt : « J'ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous. » Il aime trop les hommes pour se renfermer égoïstement dans ses pensées : en cette soirée suprême, le souci du salut des âmes va dominer les préoccupations personnelles. Quel amour ! Jésus aurait eu le droit, dirions-nous, de garder ces moments tout pour lui : non pas pour lui, mais pour ses amis. Apprenons de lui le même amour.

Versets 17-19. - Or donc, au matin du jeudi, - veille de la fête, - au premier jour des pains sans levain, les disciples demandèrent à Jésus : « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? » C'était la coutume qu'en ce jour-là un ou deux membres de la famille allaient apprêter le repas pour le soir dans quelque maison amie de Jérusalem. Jésus n'a pas répondu - comme nous le ferions volontiers quand nous avons de gros soucis : « Allez où vous voudrez, arrangez-vous ; pour moi, cela m'est égal ; » mais : « Allez à tel endroit et faites ceci. » Au milieu de ses préoccupations il a pensé à tout, il n'a rien négligé ; il veut laisser aux siens le souvenir de cette dernière Pâque et de son amour. Mais, comme il se sent en danger, il a pris ses précautions de manière à n'être pas troublé par ses persécuteurs. Il s'est entendu avec un ami de la ville qui mettrait une salle à sa disposition ; deux des disciples iront chez cet homme qui leur montrera une pièce garnie de tapis, de sofas, de tables, et de tout ce qui était nécessaire pour un repas.

Deux disciples - Pierre et Jean, nous dit le troisième évangile allèrent et firent comme Jésus le leur avait ordonné. Donner ici quelques indications, développées ci-dessus, sur la préparation de la Pâque.

Versets 20-25. - Le soir venu, Jésus se rend avec sa famille, c'est-à-dire les douze apôtres, au local où deux d'entre eux ont tout préparé.
Le repas commence. (Voir, au commencement de l'étude, quelques détails relatifs au repas pascal.) Déjà la coupe a circulé deux fois. Au moment où, selon la coutume, chacun trempe dans la sauce un morceau de pain rompu par le Maître, Jésus dit : « Je vous le dis, en vérité, l'un de vous me trahira. » Quelle angoisse ! Jésus est là, avec ses amis, il les aime... et il a le pressentiment, presque la certitude que l'un d'eux va le trahir ; il a remarqué les allées et venues de Judas, les signes d'impatience donnés à Béthanie, le trouble du disciple.

Naturellement les douze, ou du moins onze d'entre eux, sont bouleversés : « Comment ? Un traître parmi nous ? Ce n'est pas possible ; nous sommes tes meilleurs amis ! Serait-ce moi, Seigneur ? » Jésus insiste sur le caractère odieux de la trahison, sans nommer le traître : « Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera ; » c'est bien un de vous, un ami assez intime pour participer au même repas pascal que moi. Mais il ajoute : « Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né. »

Y a-t-il chez Jésus de la colère ou de la révolte ? Nullement. Il est soumis : puisqu'il faut mourir, il mourra. Mais, pour le misérable traître, quel amour ! Comme Jésus souffre ! « Mieux vaudrait que cet homme ne fût pas né. » Lui, Jésus, ne pourrait-il pas arrêter encore le malheureux sur la voie du crime ! Oh ! l'amour de Jésus qui parle au pauvre pécheur, à l'heure de la tentation, pour le préserver de la chute ! Puissions-nous l'entendre et être gardés par lui !

Comme les autres, Judas demande : « Est-ce moi ? » Ne le savait-il pas ? Et Jésus répond, à voix basse probablement : « Tu l'as dit. » Un dernier appel à la conscience du disciple égaré. Mais c'est trop tard. Trop tard ! Chers amis, gardons-nous de réduire notre conscience au silence au point qu'un jour nous n'entendions plus les avertissements d'amour. Judas n'écoute plus : il hait Jésus, il le livrera ; et, à ce moment ou, peut-être, après la sainte cène, il quitte le groupe pour rejoindre ses complices de meurtre.

Vers. 26-29. - Cependant le repas continue. Et voici le centre du récit : la célébration de la sainte cène. À un certain moment, Jésus prit du pain, le bénit avec actions de grâces, le rompit et le distribua aux disciples en disant : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » Un peu plus tard, il prit une coupe, la bénit et la leur passa en disant : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. » Et il ajouta : « Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai de nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »

Chers amis, nous aurions beaucoup d'explications à vous présenter au sujet de la sainte cène, cet acte si important que l'Église célèbre toujours « en mémoire de Christ. » Mais vous ne comprendriez pas tout maintenant. Votre pasteur s'efforcera de vous en faire saisir le sens et la valeur dans vos dernières leçons de catéchisme. Pour aujourd'hui nous voudrions vous y montrer une chose surtout : c'est encore l'amour de Jésus. Jésus sait qu'il va mourir, mais pour qui meurt-il ? Pour tous les hommes ; comme il a consacré sa vie entière à leur salut, il leur consacrera aussi sa mort. L'amour parfait ! Jésus a donné son corps, son sang ; lui qui aurait pu fuir la mort, lui qui était absolument juste, il a donné sa vie parce qu'il nous aime. C'est trop beau pour que nous réalisions cela complètement ! Croyons et aimons, et Jésus sera pour nous aussi.

Versets 30-35. - Le repas terminé, encore quelques instants de conversation ; Jésus, par amour pour les siens, les encourage (Jean, chap. 13-15 -16-17) ; on prie, on chante quelques psaumes. Puis Jésus et ses amis - moins Judas Iscariot - partent pour le mont des Oliviers ; là, dans le jardin de Géthsémané, ils passeront la nuit.

En route Jésus parle de la mort qui le menace et qu'il prévoit très proche. Il est inquiet pour les siens, il a peur des périls et des chutes, pour eux si faibles, il essaie de les préparer. Et eux sont troublés, ils ont peine à comprendre, ils pressentent le danger, mais sans le voir. Jésus leur dit : « Je serai pour vous une occasion de chute » : à cause de moi, de ce qui va m'arriver, vous serez entraînés au mal, à la lâcheté, au doute. Mais Pierre - et les autres ensuite - l'assurent que jamais ils ne l'abandonneront. Jésus insiste : il voudrait épargner aux siens les souffrances et les luttes qui vont commencer. Dans quelques heures, ce sera pour lui la mort, la mort horrible, et c'est encore aux siens qu'il pense, et non à lui.

Enfants, savez-vous que Jésus vous aime tous, et savez-vous par amour pour lui penser plus aux autres qu'à vous-mêmes ? Souvenez-vous de l'amour suprême de Jésus ; et que, devenus grands, vous puissiez participer avec joie et reconnaissance à la sainte cène « en mémoire de Christ ».

G. V.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 27 mars. - Vous avez vu au fond de l'église, près de la chaire, une table en bois ou en pierre. Certains dimanches, des messieurs y déposent du pain, du vin, des coupes, et après le culte les grandes personnes qui le désirent mangent de ce pain et boivent de ce vin. Elles prennent ce repas pour obéir au Seigneur Jésus qui l'a commandé ; on l'appelle sainte cène, c'est-à-dire saint souper, parce que la première fois il eut lieu le soir. Je vais vous raconter à quelle occasion.

1. La préparation. (Mat. 26 : 17-19.) - Chaque année les Juifs faisaient un souper appelé pâque (ne pas confondre avec notre fête de Pâques), en souvenir de la sortie d'Egypte au temps de Moïse, treize siècles avant la venue du Sauveur. On y mangeait un agneau rôti, des pains sans levain et des herbes amères. - Les apôtres offrirent à Jésus d'aller préparer la pâque pour lui et pour eux ; c'était le soir avant sa mort. Il dit à deux d'entre eux (Marc 14 : 13) où ils devaient aller la préparer ; c'était dans une chambre haute ; et ils firent ce qu'il leur avait commandé. Quand tout fut prêt, il vint avec les apôtres ; il leur lava les pieds, lui qui était le Seigneur, afin de leur enseigner l'humilité ; ensuite il prit la pâque avec eux. Il voulait faire toutes choses avec ordre. (1 Cor. 14 : 40.)

2. L'exclusion d'un indigne. (Mat. 26 : 20-25.) - Pendant qu'ils mangeaient, avant d'instituer la sainte cène, Jésus annonça que l'un d'eux allait le livrer à ses ennemis ; - lire le récit ; expliquer que l'on plongeait dans le plat commun le morceau de pain que l'on tenait à la main. - Judas était bien à plaindre d'être si coupable : il eût mieux valu pour lui n'être jamais né. Car, au lieu de se repentir, de demander pardon, il sortit, il alla faire ses préparatifs pour livrer le Sauveur. - C'est après ce triste départ que Jésus institua la sainte cène. Elle n'est donc pas pour les rebelles, mais seulement pour ceux qui se repentent de leurs péchés et sont résolus à les abandonner ; sinon, en la prenant, ils se rendent encore plus coupables.

3. L'institution de la sainte cène. (Mat. 26 - 26-30.) - Voici maintenant comment Jésus institua la sainte cène. - Lire ou citer exactement les versets 26-28 ; expliquer les expressions « ceci est mon corps, » - « ceci est mon sang, » c'est-à-dire représente mon corps, mon sang. Expliquer que grâce au sacrifice de Christ représenté par la sainte cène, les pécheurs qui se repentent sont sauvés ; Dieu fait alliance avec eux ; il les bénira dans cette vie et les recevra dans le ciel (laisser de côté le v. 29, qui n'est pas à la portée des petits). - Tous ensembles chantèrent ensuite le cantique pour remercier Dieu. Comment Jésus pouvait-il chanter quand il allait mourir sur une croix quelques heures plus tard ? Ah ! c'est qu'il savait que sa mort nous ouvrirait les portes du ciel. Voyez comme il nous aimait. Nous l'aimons parce qu'il nous a aimés le premier. (Les v. 31-35 seront réservés pour la prochaine leçon.)

C'est ainsi que fut instituée la sainte cène, et depuis ce soir-là elle se célèbre dans toutes les Églises, chez tous les peuples chrétiens, dans le monde entier. - Quand vous serez plus instruits dans la Parole de Dieu, vous aussi vous prendrez la sainte cène. Ce sera pour vous un grand privilège. Mais il faut vous y préparer dès maintenant en aimant le Seigneur, en cherchant à lui plaire, en étant de bons élèves de l'école du dimanche et en vous aimant les uns les autres, comme Jésus qui vous a aimés le premier vous le commande. (Jean 13 : 34, 15: 12.)

L.N.

Partie de l'élève.
SUJET : La dernière Pâque. Faites ceci en mémoire de moi
Matthieu 26 : 17-35
Versets à apprendre :
Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. (Jean 12 : 24.)
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. (Jean 15: 5.)
Nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. (1 Jean 4 : 19.)

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