Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(26 MARS.)

La reconnaissance de Marie et la trahison de Judas. Amour et ingratitude.


Mat.26 : 6-16.

 

Cantiques proposés :
N° 59. Seigneur, ta grâce m'appelle. - N° 86. Qu'il l'ait bon à ton service !


Quelques explications.
Vers. 6. - Béthanie, à trois kilomètres de Jérusalem, sur le versant oriental du mont des Oliviers, le premier village que l'on rencontrait sur la route de Jérusalem à Jéricho. Jésus aimait à s'y retirer ; c'est là que, pendant la semaine sainte, il trouvait un peu de calme après les discussions dans les parvis du temple. Il y avait des amis, entre autres Marthe et Marie, et leur frère Lazare.

Vers.7. - Une femme. Les évangélistes Matthieu et Marc ne la nomment pas. D'après Jean, qui place le fait avant J'entrée du Maître à Jérusalem, elle ne serait autre que Marie.

Vers. 11. - On a traduit : « Vous aurez.... » mais Jésus a dit : « Vous avez toujours des pauvres avec vous ; » ce n'est pas un principe éternel posé par Jésus.

Vers. 14 à 16. - Trente pièces d'argent, soit trente sicles d'argent, représentent une centaine de francs.

Le cas de Judas Iscariot. Quels furent les mobiles de sa trahison ? On l'a attribuée à l'avarice, mais le prix était bien petit en comparaison de l'acte ; l'amour de l'argent peut avoir mis Judas sur le chemin du crime, mais il n'en est pas la cause profonde. Nous pensons qu'il y a eu chez Judas une profonde déception : il attendait toujours le Messie juif, roi politique et glorieux, il comptait que Jésus se proclamerait tel un jour, il n'avait pas compris le Sauveur ; peu à peu, son attente trompée, l'affection s'est changée en haine et c'est ainsi que Judas, sincèrement attaché au Christ, a pu devenir l'ennemi de Jésus-Christ et même celui qui l'a livré.

À propos du sujet. Amour et ingratitude.
Voici deux personnages dont le souvenir est resté, mais quelle différence : les hommes admirent l'acte si beau de la première, tandis que le nom du second est demeuré synonyme de traître ; deux personnages qui se sont approchés de Jésus et ont reçu de lui beaucoup : l'un, reconnaissant, se donne au Sauveur ; l'autre, ingrat, trahit son Maître. D'où la différence ? L'un a accepté Jésus pour son Sauveur, l'autre l'a repoussé.

Nous sommes placés sans cesse en face du Maître : suivant que nous l'accepterons ou non, nous serons capables d'aimer, de nous donner, ou, au contraire, entraînés à l'ingratitude, à la haine et aux actes les plus noirs.

Exposition du sujet.
I. Commençons par situer la scène d'après les versets 1 à 5. On approchait de la Pâque qui commençait le vendredi soir à 6 heures. Nous sommes au mercredi. Le sanhédrin, ou une partie de ce corps, tient séance chez le grand prêtre Caïphe et délibère sur les moyens d'arrêter Jésus et de le faire mourir ; on décide, par crainte du peuple, de ne pas y procéder durant les huit jours de la fête ; une fois les pèlerins de Galilée partis, il sera plus facile de s'emparer de Jésus sans susciter d'opposition. Disons tout de suite que la proposition de Judas, survenue le soir même, modifiera ces plans.

Jésus ne parut pas à Jérusalem ce jour-là, il craignait des pièges. La veille, il avait discuté avec ses ennemis dans les parvis du temple, discussions douloureuses qui l'avaient accablé ; Il a besoin de passer une journée dans la tranquillité de Béthanie.

Il. Alors se déroule la scène comme sous le nom d'onction de Béthanie - Vers. 6 à 13.
Jésus et ses apôtres sont à table dans la maison d'un certain Simon, dit le lépreux, quand une femme entre, - peut-être Marie, soeur de Marthe et de Lazare ; - elle s'avance sans mot dire, portant un vase d'albâtre qui renfermait un parfum de grand prix, 300 deniers, selon l'évangile de Jean, soit 285 francs elle s'approche et elle répand le parfum sur la tête de Jésus ;elle ne songe ni à la perte du flacon ni à la dépense : elle vient. témoigner tout son amour à Jésus, - c'était un grand honneur qu'une onction parfumée. Quelques-uns des assistants, des disciples, s'indignent et s'écrient : À quoi bon cette perte d'huile ? Il aurait mieux valu vendre ce parfum et en distribuer le prix aux pauvres.

C'est ainsi que, souvent, nous logeons légèrement et méchamment l'acte qu'un chrétien accomplit pour son Sauveur. Mais Jésus a compris tout l'amour de la pauvre femme, il est réjoui par son acte de reconnaissance. Et il répond aux disciples : Pourquoi faites-vous de la peine a cette femme ? Elle a fait une bonne action à mon égard. Et préoccupé par sa mort qu'il prévoit prochaine, Jésus ajoute : Vous ne m'aurez pas toujours au milieu de vous ; elle a pris soin d'oindre mon corps pour la sépulture. Je vous le dis en vérité : partout où l'évangile sera prêché dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle vient de faire.

Pourquoi donc Jésus a-t-il approuvé l'acte de cette femme et pourquoi l'a-t-il jugé digne d'être conservé dans le souvenir des hommes ? Ce n'est assurément pas que son acte ait été glorifié par plusieurs, " au contraire les quelques spectateurs le critiquèrent sévèrement. Ce n'est pas davantage qu'il ait révolutionné le monde ; ce trait n'en a changé la face en rien. Serait-ce seulement à cause de l'huile répandue sur la tête du Sauveur que l'humble disciple de Béthanie a mérité, aux yeux de celui-ci, la célébrité ? Serait-ce parce qu'elle a utilisé pour son geste un parfum de grand prix ? Évidemment il convient de noter l'esprit de sacrifice qui l'a inspirée. Mais ce n'est pas cela encore. Serait-ce alors l'attitude de cette femme qui lui a valu la faveur de Jésus-Christ ? Eh bien. oui, il a été touché de l'humilité et de la reconnaissance dont elle faisait preuve, il a été touché de ce que, - selon les mots de Marc, - « elle a fait, ce qu'elle a pu. » il a été touché de son témoignage si sincère d'affection et de gratitude. Qu'importe l'acte en lui-même ? Elle n'a rien trouvé de mieux et, comme elle voulait faire quelque chose pour Jésus, elle l'a l'ait ; elle a été reconnaissante. Jésus-Christ n'en demandait pas davantage

Enfants, Jésus a l'ait beaucoup pour vous, et vous ne ferez-vous rien pour lui ? Il vous demande d'être reconnaissants ; faites « une bonne action, de bonnes action à son égard. » Quoi donc ? Vous ne pouvez pas donner de grosses sommes d'argent ou accomplir de grandes choses ; le Sauveur ne vous demande pas d'aller à la recherche de pécheurs à convertir, ni de prêcher ; mais si vous donnez ce que vous pouvez, - pour le « petit nègre », par exemple, si vous êtes obéissants, zélés, dociles, gentils partout, n'avez-vous pas fait quelque chose pour Jésus ?

Elle était reconnaissante, cette femme. Et voyez comme cela lui a inspiré de la bonne volonté, le désir ardent et sincère d'apporter un don à Christ. Et voyez qu'elle n'a pas reculé devant un gros sacrifice d'argent et de peine ; ne devez-vous pas consentir des sacrifices pour Jésus ? Et voyez son courage : elle a cherché Jésus, elle vient à lui, tant pis si l'on rit d'elle ; et vous, osez-vous, malgré les moqueries, venir à Jésus ?

Mais d'où lui viennent donc ces qualités ? Elle a été gagnée par Jésus-Christ. Où ? quand ? comment ? Nous l'ignorons. Un jour Christ J'ai saisi par sa Parole, il lui a fait du bien, il lui a donné le secret de la paix, il est pour elle le chemin, la vérité, la vie, il est son Sauveur. En réponse à ce bienfait suprême, elle aime le Sauveur, elle s'est donnée à lui, et elle sait lui témoigner son amour.

Chers enfants, vous vous demandez peut-être : que ferai-je pour mon Sauveur ? Laissez-vous gagner, aimer par lui, et alors vous l'aimerez, vous serez reconnaissants, et vous saurez le servir. Et alors j'ignore si l'on racontera dans le monde entier vos actions, mais je suis sûr d'une chose : vous serez heureux et vous laisserez des traces bénies et durables, vous porterez beaucoup de fruit pour Christ, pour Dieu.

III. La trahison de Judas : Vers. 14 à 16 - Une belle histoire, n'est-ce pas ? Pourquoi faut-il que l'impression en soit gâtée immédiatement par un autre fait bien triste ? Nous avons vu que les disciples étaient avec Jésus chez Simon le lépreux et qu'ils critiquèrent l'acte accompli ; peut-être Judas Iscariot fut-il le plus indigné de la troupe, - le quatrième évangile met expressément le blâme dans la bouche de Judas.

Mais qu'avait-il, Judas ? Il était fâché contre Jésus appelé à être apôtre, il avait suivi Jésus volontiers et travaillé avec lui, mais avec l'espoir qu'un jour son Maître se proclamerait roi des Juifs, accepterait le pouvoir et les honneurs et affranchirait le peuple d'Israël de la domination romaine ; Jésus le pouvait bien, il était si puissant, il accomplissait de si beaux miracles ! Mais Jésus ne le voulait pas ; au contraire il restait humble, il acceptait toutes les souffrances et même il disait qu'on le crucifierait et que cela était nécessaire pour son oeuvre. Alors Judas ne comprend plus, il n'essaie plus de comprendre. Jésus l'a donc trompé ! et déçu, le malheureux devient d'autant plus haineux qu'il avait plus aimé son Maître. Voilà pourquoi, surtout, il avait méprisé ce que la femme de Béthanie avait fait pour Jésus.

Judas sort, mal disposé, irrité, pour commettre une action horrible : trahir le Sauveur. Sachant que les chefs des prêtres cherchaient à se débarrasser de Jésus, il se rend vers eux et leur dit : Voici, je vous le livrerai ; mais vous, vous me donnerez une récompense. Les prêtres promettent de lui payer 30 sicles d'argent, une centaine de francs, et ils acceptent son offre avec empressement. Plus d'obstacles maintenant à la réalisation de leur dessein ! Il ne sera même pas nécessaire d'attendre la fin de la fête ; Judas connaît les retraites nocturnes de Jésus, il pourra y conduire quelques hommes et l'arrestation s'opérera sans bruit et sans tumulte.

Et dès lors Judas, heureux de recevoir les cent francs, complètement perdu dans le mal, guette, pour livrer Jésus, une occasion favorable qui ne tardera pas à se présenter.

Lui aussi a fait ce qu'il a pu, tout ce qu'il a pu, mais, hélas ! pour le mal. Quelle ingratitude ! Il a tout oublié et l'appel de Jésus et ses enseignements si beaux et ses guérisons et son amour ! Judas n'aime plus, car il ne s'est pas laissé saisir par le Sauveur. Ne jugeons pas le pauvre apôtre ; il est à plaindre et nous devons plaindre tous les hommes qui vivent sans Christ. Mais prenons garde : loin de Christ, contre Christ, l'homme devient méchant, capable des pires actions, de crimes même.

Mes amis, que préférez-vous ? Être reconnaissants comme la femme de Béthanie, ou être ingrats, devenir un traître comme Judas ? À vous de choisir : serez-vous pour ou contre Jésus ? Est-il votre Sauveur, ou non ?

G. V.




Pour les petits.

Vous savez déjà beaucoup de choses du Seigneur Jésus lesquelles ? (Interroger les enfants.) Il y a encore une multitude d'autres choses qu'il a dites ou faites (Jean 21 : 25). Plusieurs de ceux qu'il avait secourus furent reconnaissants ; malheureusement il y eut aussi des ingrats et des méchants.

1. Reconnaissance (Mat. 26 : 6-13). - Un homme qui était reconnaissant, c'était Simon, le lépreux, appelé probablement ainsi pour avoir été auparavant malade de la lèpre et en avoir été guéri par Jésus (Mat. 8 : 2, 3 ; Luc 17 : 12-14). Il demeurait à Béthanie, bourg séparé de Jérusalem par le mont des Oliviers (montrer la carte biblique.). Il invita Jésus à souper. Pouvons-nous l'inviter, nous aussi ? Oui ; si nous le prions avant le repas, il vient à nous, non pas avec son corps, mais en esprit pour nous bénir. - Une femme qui était reconnaissante. c'était Marie de Béthanie (Jean 12 : 1-3). Jésus lui avait annoncé la bonne nouvelle ainsi qu'à sa soeur Marthe (Luc 10 : 39), et avait rendu la vie à leur frère Lazare. Pendant le souper offert par Simon, que fit-elle ? (Mat. 26 : 7.) Elle avait peut-être entendu Jésus annoncer sa mort prochaine (v. 1, 2) et voulut l'honorer à son départ du monde comme les mages l'avaient fait à son entrée dans le monde. Et que dirent les disciples ? (v. 8, 9.) S'ils avaient eux-mêmes possédé ce parfum et l'eussent vendu pour donner l'argent aux pauvres, Jésus les aurait approuvés (Mat. 15 : 35, 36). Mais il approuve aussi Marie, qui lui témoignait ainsi sa reconnaissance. Ne critiquons pas ceux qui n'agissent pas comme nous, tout en aimant le Sauveur peut-être plus que nous, mais cherchons à lui plaire en agissant toujours de la manière que que nous croyons lui être la plus agréable, sans nous inquiéter de ce que disent les autres.

2. Ingratitude (Mat. 26. 3-5 ; 14-16). - Un ingrat, c'était Judas, l'un des douze apôtres. Le premier il avait blâmé le don généreux fait au Sauveur par Marie (Jean 12: 4, 5). Il tenait la bourse commune dans laquelle était l'argent nécessaire aux apôtres, et, au lieu d'être fidèle, il volait ce qu'on y mettait (Jean 12 : 6). L'argent était son Dieu. Il aurait peut-être voulu que dans cette bourse commune Marie mît les deux cents francs que valait le parfum pour se les approprier. Il avait pourtant suivi Jésus partout, entendu tous ses enseignements ; mais parce qu'il n'avait pas voulu se corriger, il était devenu pire. Il résolut de vendre Jésus pour avoir plus d'argent. - Les chefs du peuple (principaux sacrificateurs, scribes, anciens du peuple ; expliquer ces mots) étaient aussi des ingrats. Hommes orgueilleux, avares, hypocrites, comme Judas ils avaient entendu les discours du Sauveur, mais n'avaient pas voulu se corriger et étaient devenus pires. Ils avaient fini par le haïr et décidèrent de le faire mourir. Qui se ressemble s'assemble. Judas alla s'entendre avec eux et reçut trente pièces d'argent pour leur livrer Jésus. N'est-ce pas horrible ? Mais, quand on entre dans le mauvais chemin, on ne sait jusqu'où il nous mènera. - Voulez-vous ne ressembler ni à Judas, avare, voleur, traître, ni aux chefs du peuple, dont la haine envers Jésus fit des meurtriers ? Alors soyez reconnaissants, comme Simon le lépreux, qui aimait à recevoir Jésus dans sa maison ; comme Marie de Béthanie qui, pour l'honorer, sacrifia un parfum de grand prix. Bénissez-le chaque jour pour tous ses bienfaits. Soyez aussi reconnaissants envers vos parents et tous vos bienfaiteurs. Dieu hait les ingrats, mais il fait sa demeure dans les coeurs reconnaissants.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : La reconnaissance de Marie et la trahison de Judas. Amour et ingratitude.
Mat.26 : 6-16
Versets à apprendre :
N'aimons pas en paroles, et avec la langue, mais en actions et avec vérité. (1 Jean 3 ; 18.)
Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? Elle a fait une bonne action à mon égard. (Mat. 26 : 10.)
Soyez reconnaissants. (Col. : 3 : 15.)

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