Cantiques proposés :
N° 59. Seigneur, ta grâce
m'appelle. - N° 86. Qu'il l'ait bon à
ton service !
Quelques explications.
Vers.
6. - Béthanie,
à trois kilomètres de
Jérusalem, sur le versant oriental du mont
des Oliviers, le premier village que l'on
rencontrait sur la route de Jérusalem
à Jéricho. Jésus aimait
à s'y retirer ; c'est là que,
pendant la semaine sainte, il trouvait un peu de
calme après les discussions dans les parvis
du temple. Il y avait des amis, entre autres Marthe
et Marie, et leur frère Lazare.
Vers.7.
- Une femme. Les
évangélistes Matthieu et Marc ne la
nomment pas. D'après Jean, qui place le fait
avant J'entrée du Maître à
Jérusalem, elle ne serait autre que
Marie.
Vers.
11. - On a traduit :
« Vous aurez.... » mais
Jésus a dit : « Vous avez
toujours des pauvres avec vous ; »
ce n'est pas un principe éternel posé
par Jésus.
Vers.
14
à 16. - Trente
pièces d'argent, soit trente sicles
d'argent, représentent une centaine de
francs.
Le cas de Judas Iscariot. Quels
furent les mobiles de sa trahison ? On l'a
attribuée à l'avarice, mais le prix
était bien petit en comparaison de
l'acte ; l'amour de l'argent peut avoir mis
Judas sur le chemin du crime, mais il n'en est pas
la cause profonde. Nous pensons qu'il y a eu chez
Judas une profonde déception : il
attendait toujours le Messie juif, roi politique et
glorieux, il comptait que Jésus se
proclamerait tel un jour, il n'avait pas compris le Sauveur ;
peu à
peu,
son attente trompée, l'affection s'est
changée en haine et c'est ainsi que Judas,
sincèrement attaché au Christ, a pu
devenir l'ennemi de Jésus-Christ et
même celui qui l'a livré.
À propos du sujet. Amour et
ingratitude.
Voici deux personnages dont le souvenir est
resté, mais quelle différence :
les hommes admirent l'acte si beau de la
première, tandis que le nom du second est
demeuré synonyme de traître ;
deux personnages qui se sont approchés de
Jésus et ont reçu de lui
beaucoup : l'un, reconnaissant, se donne au
Sauveur ; l'autre, ingrat, trahit son
Maître. D'où la
différence ? L'un a accepté
Jésus pour son Sauveur, l'autre l'a
repoussé.
Nous sommes placés sans cesse en face
du Maître : suivant que nous
l'accepterons ou non, nous serons capables d'aimer,
de nous donner, ou, au contraire,
entraînés à l'ingratitude,
à la haine et aux actes les plus noirs.
Exposition du sujet.
I. Commençons par situer
la
scène d'après les versets 1
à 5. On approchait de la
Pâque qui commençait le vendredi soir
à 6 heures. Nous sommes au mercredi. Le
sanhédrin, ou une partie de ce corps, tient
séance chez le grand prêtre
Caïphe et délibère sur les
moyens d'arrêter Jésus et de le faire
mourir ; on décide, par crainte du
peuple, de ne pas y procéder durant les huit
jours de la fête ; une fois les
pèlerins de Galilée partis, il sera
plus facile de s'emparer de Jésus sans
susciter d'opposition. Disons tout de suite que la
proposition de Judas, survenue le soir même,
modifiera ces plans.
Jésus ne parut pas à
Jérusalem ce jour-là, il craignait
des pièges. La veille, il avait
discuté avec ses ennemis dans les parvis du
temple,
discussions douloureuses qui l'avaient
accablé ; Il a besoin de passer une
journée dans la tranquillité de
Béthanie.
Il. Alors se déroule la
scène comme sous le nom d'onction de
Béthanie - Vers. 6
à 13.
Jésus et ses apôtres sont
à table dans la maison d'un certain Simon,
dit le lépreux, quand une femme entre, -
peut-être Marie, soeur de Marthe et de
Lazare ; - elle s'avance sans mot dire,
portant un vase d'albâtre qui renfermait un
parfum de grand prix, 300 deniers, selon
l'évangile de Jean, soit 285 francs elle
s'approche et elle répand le parfum sur la
tête de Jésus ;elle ne songe ni
à la perte du flacon ni à la
dépense : elle vient. témoigner
tout son amour à Jésus, -
c'était un grand honneur qu'une onction
parfumée. Quelques-uns des assistants, des
disciples, s'indignent et s'écrient :
À quoi bon cette perte d'huile ? Il
aurait mieux valu vendre ce parfum et en distribuer
le prix aux pauvres.
C'est ainsi que, souvent, nous logeons
légèrement et méchamment
l'acte qu'un chrétien accomplit pour son
Sauveur. Mais Jésus a compris tout l'amour
de la pauvre femme, il est réjoui par son
acte de reconnaissance. Et il répond aux
disciples : Pourquoi faites-vous de la peine a
cette femme ? Elle a fait une bonne action
à mon égard. Et
préoccupé par sa mort qu'il
prévoit prochaine, Jésus
ajoute : Vous ne m'aurez pas toujours au
milieu de vous ; elle a pris soin d'oindre mon
corps pour la sépulture. Je vous le dis en
vérité : partout où
l'évangile sera prêché dans le
monde entier, on racontera aussi en mémoire
de cette femme ce qu'elle vient de faire.
Pourquoi donc Jésus a-t-il
approuvé l'acte de cette femme et pourquoi
l'a-t-il jugé digne d'être
conservé dans le souvenir des hommes ?
Ce n'est assurément pas que son acte ait été
glorifié par plusieurs, " au contraire les
quelques spectateurs le critiquèrent
sévèrement. Ce n'est pas davantage
qu'il ait révolutionné le
monde ; ce trait n'en a changé la face
en rien. Serait-ce seulement à cause de
l'huile répandue sur la tête du
Sauveur que l'humble disciple de Béthanie a
mérité, aux yeux de celui-ci, la
célébrité ? Serait-ce
parce qu'elle a utilisé pour son geste un
parfum de grand prix ? Évidemment il
convient de noter l'esprit de sacrifice qui l'a
inspirée. Mais ce n'est pas cela encore.
Serait-ce alors l'attitude de cette femme qui lui a
valu la faveur de Jésus-Christ ? Eh
bien. oui, il a été touché de
l'humilité et de la reconnaissance dont elle
faisait preuve, il a été
touché de ce que, - selon les mots de Marc,
- « elle a fait, ce qu'elle a
pu. » il a été
touché de son témoignage si
sincère d'affection et de gratitude.
Qu'importe l'acte en lui-même ? Elle n'a
rien trouvé de mieux et, comme elle voulait
faire quelque chose pour Jésus, elle l'a
l'ait ; elle a été reconnaissante. Jésus-Christ n'en
demandait pas davantage
Enfants, Jésus a l'ait beaucoup pour
vous, et vous ne ferez-vous rien pour lui ? Il
vous demande d'être reconnaissants ;
faites « une bonne action, de bonnes
action à son égard. » Quoi
donc ? Vous ne pouvez pas donner de grosses
sommes d'argent ou accomplir de grandes
choses ; le Sauveur ne vous demande pas
d'aller à la recherche de pécheurs
à convertir, ni de prêcher ; mais
si vous donnez ce que vous pouvez, - pour le
« petit nègre », par
exemple, si vous êtes obéissants,
zélés, dociles, gentils partout,
n'avez-vous pas fait quelque chose pour
Jésus ?
Elle était reconnaissante, cette
femme. Et voyez comme cela lui a inspiré de
la bonne volonté, le désir ardent et
sincère d'apporter un don à Christ.
Et voyez qu'elle n'a pas reculé devant un
gros sacrifice d'argent et de peine ; ne
devez-vous pas consentir des sacrifices pour
Jésus ? Et voyez son
courage : elle a cherché Jésus,
elle vient à lui, tant pis si l'on rit
d'elle ; et vous, osez-vous, malgré les
moqueries, venir à Jésus ?
Mais d'où lui viennent donc ces
qualités ? Elle a été
gagnée par Jésus-Christ.
Où ? quand ? comment ? Nous
l'ignorons. Un jour Christ J'ai saisi par sa
Parole, il lui a fait du bien, il lui a
donné le secret de la paix, il est pour elle
le chemin, la vérité, la vie, il est son Sauveur. En réponse à
ce
bienfait suprême, elle aime le Sauveur, elle
s'est donnée à lui, et elle sait lui témoigner son amour.
Chers enfants, vous vous demandez
peut-être : que ferai-je pour mon
Sauveur ? Laissez-vous gagner, aimer par lui,
et alors vous l'aimerez, vous serez reconnaissants,
et vous saurez le servir. Et alors j'ignore
si l'on racontera dans le monde entier vos actions,
mais je suis sûr d'une chose : vous
serez heureux et vous laisserez des traces
bénies et durables, vous porterez beaucoup
de fruit pour Christ, pour Dieu.
III. La trahison de
Judas :
Vers. 14
à 16 - Une belle histoire,
n'est-ce pas ? Pourquoi faut-il que
l'impression en soit gâtée
immédiatement par un autre fait bien
triste ? Nous avons vu que les disciples
étaient avec Jésus chez Simon le
lépreux et qu'ils critiquèrent l'acte
accompli ; peut-être Judas Iscariot
fut-il le plus indigné de la troupe, - le
quatrième évangile met
expressément le blâme dans la bouche
de Judas.
Mais qu'avait-il, Judas ? Il
était fâché contre Jésus
appelé à être apôtre, il
avait suivi Jésus volontiers et
travaillé avec lui, mais avec l'espoir qu'un
jour son Maître se proclamerait roi des
Juifs, accepterait le pouvoir et les honneurs et
affranchirait le peuple d'Israël de la
domination romaine ; Jésus le pouvait
bien, il était si puissant, il accomplissait
de si beaux miracles ! Mais Jésus ne le
voulait pas ; au contraire il restait humble,
il acceptait toutes les souffrances et même il
disait qu'on le crucifierait et que cela
était nécessaire pour son oeuvre.
Alors Judas ne comprend plus, il n'essaie plus de
comprendre. Jésus l'a donc
trompé ! et déçu, le
malheureux devient d'autant plus haineux qu'il
avait plus aimé son Maître.
Voilà pourquoi, surtout, il avait
méprisé ce que la femme de
Béthanie avait fait pour Jésus.
Judas sort, mal disposé,
irrité, pour commettre une action
horrible : trahir le Sauveur. Sachant que les
chefs des prêtres cherchaient à se
débarrasser de Jésus, il se rend vers
eux et leur dit : Voici, je vous le
livrerai ; mais vous, vous me donnerez une
récompense. Les prêtres promettent de
lui payer 30 sicles d'argent, une centaine de
francs, et ils acceptent son offre avec
empressement. Plus d'obstacles maintenant à
la réalisation de leur dessein ! Il ne
sera même pas nécessaire d'attendre la
fin de la fête ; Judas connaît les
retraites nocturnes de Jésus, il pourra y
conduire quelques hommes et l'arrestation
s'opérera sans bruit et sans tumulte.
Et dès lors Judas, heureux de
recevoir les cent francs, complètement perdu
dans le mal, guette, pour livrer Jésus, une
occasion favorable qui ne tardera pas à se
présenter.
Lui aussi a fait ce qu'il a pu, tout ce
qu'il a pu, mais, hélas ! pour le mal.
Quelle ingratitude ! Il a tout oublié
et l'appel de Jésus et ses enseignements si
beaux et ses guérisons et son amour !
Judas n'aime plus, car il ne s'est pas
laissé saisir par le Sauveur. Ne jugeons pas
le pauvre apôtre ; il est à
plaindre et nous devons plaindre tous les hommes
qui vivent sans Christ. Mais prenons garde :
loin de Christ, contre Christ, l'homme devient
méchant, capable des pires actions, de
crimes même.
Mes amis, que
préférez-vous ? Être
reconnaissants comme la femme de Béthanie,
ou être ingrats, devenir un traître
comme Judas ? À vous de choisir :
serez-vous pour ou contre Jésus ?
Est-il votre Sauveur, ou non ?
Vous savez
déjà beaucoup
de choses du Seigneur Jésus
lesquelles ? (Interroger les
enfants.) Il y a encore une multitude
d'autres choses qu'il a dites ou faites
(Jean
21 :
25).
Plusieurs de ceux qu'il avait secourus
furent reconnaissants ;
malheureusement il y eut aussi des ingrats
et des méchants.
Mat.26 : 6-16
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