Cantiques proposés :
N° 126. 0 mon Dieu ! je cherche ta
face. - N° 124. Veille au matin...
Explications. - Quelques
détails nécessaires à la
compréhension de la parabole, détails
sur la manière don, le mariage se
célébrait chez les Juifs.
La cérémonie avait toujours
lieu le soir au coucher du soleil. Le moment le
plus solennel, qui marquait l'accomplissement du
mariage, était celui où la
fiancée entrait dans la maison de son
fiancé, sa nouvelle demeure. Les proches de
la jeune fille, parfois le fiancé
lui-même - comme dans notre parabole -
venaient la chercher chez ses parents.
Après avoir reçu leur
bénédiction, elle sortait,
parfumée, parée, portant une
couronne, entourée d'amies qui agitaient
au-dessus de sa tête de longues branches de
myrte. Chacune de ces jeunes filles avait une
lampe, petit vase ou plateau fixé à
l'extrémité d'un bâton et
rempli d'huile ou de poix. dans lequel trempait une
mèche. L'Évangile parle de dix
vierges ; il y en avait parfois bien
davantage, rarement moins.
Si l'époux était venu, en
personne, chercher la jeune fille, il
s'était paré lui aussi et portait une
couronne. Tous deux marchaient ensemble sous un
dais. Dans le cortège on jouait du tambour
et d'autres instruments ; plusieurs tenaient
des flambeaux, d'autres chantaient et dansaient.
Arrivée à la maison de
l'époux. Nouvelles paroles de
bénédiction prononcées par
l'un des deux pères on par un assistant
notable. Puis avait lieu le repas de noce. Les
fêtes duraient sept jours pour les parents et
amis.
À propos du sujet. - Il est
aisé de découvrir la pensée
centrale et la leçon de la parabole ;
c'est la conclusion exprimée par
Jésus lui-même :
« Veillez ».
Jésus affirme - et il l'a
affirmé à maintes reprises - qu'il
reviendra. Quand et comment ? Personne ne le
sait, pas même le Fils, mais le Père
seuil. Sera-ce de notre vivant, ou sera-ce
après notre mort ? Cette rencontre
suprême avec le Sauveur, la
connaîtrons-nous ici-bas ou dans un autre
monde ? « Vous ne savez ni le jour,
ni l'heure, veillez donc. »
Jésus a relevé
fréquemment le devoir de la vigilance
(Marc
13 : 32-36 ; Luc
12 : 35-37 ; 21 :
36) et ses disciples
après lui
(1
Cor. 16 : 13 ; 1
Thes. 5 : 1 et sq.,
etc.).
Exposition du sujet. - Un soir
que
Whitefield, le célèbre
évangéliste, expliquait à son
nombreux auditoire la parabole des vierges sages et
des vierges folles, il insista spécialement sur
les mots
de la fin : « Et la porte fut
fermée. »
Or il se trouvait dans la salle deux jeunes
gens à l'esprit mondain et léger,
venus avec l'intention de se moquer de la Parole de
Dieu et de l'évangéliste. Ainsi l'un
des jeunes gens murmura à voix basse
à l'oreille de son camarade. « Il
n'y a pas grand mal. Si une porte se ferme, une
autre s'ouvrira. »
Mais quel fut l'émoi des deux
moqueurs, lorsque Whitefield, qui n'avait pu
entendre ce qu'ils s'étaient dit tout bas,
s'écria : « Il peut y avoir
ici des pécheurs légers et
indifférents, qui s'opposent à la
Parole de Dieu et qui pensent en
eux-mêmes :
« Qu'importe ! si une porte se
ferme, une autre s'ouvrira. » Ils ne se
trompent pas, ces moqueurs. Mais je vous dirai,
moi, quelle est la porte qui s'ouvrira pour eux
quand celle du ciel se fermera. C'est la porte de
l'abîme sans fond, la porte du malheur
éternel. »
Les deux jeunes gens se regardèrent,
pâles et émus. Quel autre que Dieu
seul avait pu mettre sur les lèvres de
l'évangéliste les mots mêmes
qu'ils avaient prononcés par
raillerie ?
L'un des moqueurs rentra en lui-même
et se convertit à Celui qui est toujours
prêt à accueillir le pécheur
repentant. Et l'autre ? (L'Ami,
numéro de février 1910, Glanures, p. 72.)
L'un des moqueurs se convertit, il put
entrer dans la maison du Père. Et
l'autre ? Ne s'est-il pas endurci, et n'a-t-il
pas, plus, tard, parce qu'il avait repoussé
l'appel pressant, trouvé porte close ?
Ne fut-il pas trop tard ?
Être trop tard, trouver la porte
fermée, cela a toujours des
inconvénients ; si parfois, il n'y a
aucune suite fâcheuse, c'est au moins
ennuyeux. Vous devez participer à une
excursion avec quelques amis ; vous arrivez
trop tard au rendez-vous ;
la troupe est partie, vous ignorez dans quelle
direction ; que l'aire ? Regagner votre
domicile ; le mal n'est pas grand, mais quelle
déception ! Vous vous êtes
amusés dans la rue, vous arrivez en retard
pour souper, il n'y a plus pour vous tel bon mets
que vous aimez ; le mal n'est pas grand, mais
quel chagrin !
Mais, en d'autres cas, être trop tard
est plus qu'ennuyeux, c'est grave et gros de
conséquences. Le soldat qui rentre à
la caserne après l'heure de retraite est
puni sévèrement. L'écolier
qui, accoutumé à se mettre en retard,
est renvoyé ou trouve la porte
fermée, est privé de leçons
utiles et y gagnera quelque pensum.
Eh bien, mes amis, il y a une porte qui
s'ouvre, qui s'ouvrira pour chacun de nous, la
porte du ciel, du royaume de Dieu, de la vie
éternelle, du bonheur. Comme ce serait
triste et sérieux si nous arrivions trop
tard 1
Mais quand sera-ce ? Vous aimeriez le
savoir ? Je ne puis pas vous le dire, aucun
homme ne le peut. « Un jour,
... » c'est bien vague ! Que
voulez-vous ? Nous ne savons rien de plus.
Encore une fois, nul ne sait ni le jour, ni
l'heure. Alors, que faire ? Se tenir
prêt, comme si c'était pour
aujourd'hui. Comment ? Aujourd'hui ? Cela
vous trouble, n'est-ce pas. Supposons que
maintenant le Maître soit là et dise
à chacun de nous : La porte de la
maison du Père s'ouvre à toi, mais
c'est la dernière fois ; veux-tu y
entrer ou non ? Serions-nous
prêts ? ou devrions-nous dire : Il
me manque ceci ou cela ; attends un peu. Non,
plus d'attente aujourd'hui, ou jamais.
Comprenez-vous alors l'exhortation du
Maître : « Veillez, puisque
vous ne savez ni le jour, ni
l'heure ; » veillez pour
n'être pas trop tard ; veillez pour
être prêts à toute heure.
Veiller, qu'est-ce donc ? Mais nous
venons de le dire, et la parabole nous permettra de
préciser. Voici dix jeunes filles : cinq ont
veillé et cinq n'ont pas veillé.
Quelle différence y a-t-il eu entre la
conduite des unes et celle des autres ?
C'est jour de noce dans une famille juive.
L'époux, selon la coutume, vient chercher sa
fiancée chez elle. Dix jeunes filles, ayant
pris leur lampe, s'avancent à la rencontre
des époux pour leur faire fête et leur
servir d'escorte. Mais il faut attendre, et toutes
s'assoupissent et s'endorment.
Vous allez dire : Aucune n'a
veillé donc, puisqu'elles dorment
toutes ! C'est vrai, mais attendez. Voici la
différence : tandis que les unes,
sages, pouvaient reposer en sécurité,
prêtes à suivre le cortège au
premier appel, les autres se sont assoupie, sans
avoir songé aux précautions
élémentaires ; pensez donc,
elles n'ont pas assez d'huile ; au lieu de
profiter de l'attente pour s'approvisionner, elles
restent là. Quelle folie ! Nous
prévoyons le malheur au moment solennel,
leurs lampes s'éteindront. Cela ne manque
pas, en effet. Tout à coup, au milieu de la
nuit, une voix crie : « Voici
l'époux, allez à sa
rencontre. » Les jeunes filles se
réveillent :
« Hâtons-nous ; vite, allumons
nos lampes ! » Mais les cinq folles
qui constatent - trop tard - leur erreur, disent
à leurs compagnes :
« Donnez-nous de votre huile, car nos
lampes s'éteignent. » -
« C'est impossible, répondent les
sages, nous n'en aurions pas assez pour vous et
Pour nous. »
Vous voyez la grande
différence : les cinq sages, fournies
d'huile en suffisance, sur leurs gardes, ne sont
pas prises à l'improviste ; les cinq
folles, manquant du nécessaire, sont
désemparées. Les unes ont
veillé, les autres n'ont pas veille.
Mais voici bientôt pour les cinq
malheureuses les conséquences de leur
étourderie.
Les époux sortent de la demeure de la
fiancée ; le cortège se forme et
s'ébranle ; les cinq vierges sages en
font partie, elles ont l'honneur
et la joie d'accompagner les époux, elles
entrent dans la salle des noces ; et quand
elles furent entrées, ainsi que les parents
et autres amis présents, la porte fut
fermée.
Et les cinq vierges folles, que sont-elles
devenues ? Elles ont couru au magasin le plus
proche se procurer de l'huile ; il le fallait
bien, puisque leurs compagnes n'ont pu leur en
prêter et qu'elles-mêmes ne sauraient
prendre part au cortège de noce si leurs
lampes ne donnent aucune lumière. Elles se
hâtent, inquiètes :
peut-être rejoindront-elles encore le
convoi ! Hâte vaine ! Trop
tard ! Tout le monde est déjà
à l'intérieur de la maison, et la
porte est fermée. Elles heurtent, elles
appellent, elles réclament le
Maître : « Seigneur, Seigneur,
ouvre-nous ! » Mais lui, sans
même ouvrir : « Qui
êtes-vous ? En vérité, je
vous le dis, je ne vous connais pas, votre place
n'est pas au milieu de nous. Pourquoi
n'étiez-vous pas dans mon
cortège ? Retirez-vous
donc ! » Représentez-vous les
cinq malheureuses regagnant leur domicile !
Trop tard ! point de joie pour elles !
et, tout cela par leur faute.
Par leur faute ! Il faut insister
là-dessus. Nous trouvons peut-être
qu'il s'est montré sévère,
méchant, le maître de la parabole.
Comment ! parce qu'elles arrivent quelques
minutes après lui, il refuse l'accès
de sa maison à ces jeunes filles !
Vraiment, ce n'est pas gentil ! Gentil ou non,
c'est juste, c'est normal. Pourquoi se
plaindraient-elles ? Elles ont fait
défaut au moment le plus important de la
cérémonie : ont-elles droit de
participer au repas ? Si elles sont exclues,
à qui la faute ? À elles
seules : elles savaient, aussi bien que leurs
compagnes, que l'époux pouvait tarder et
qu'une réserve d'huile était
indispensable ; elles ont
négligé de prendre leurs mesures,
elles ont agi en insensées, et elles paient
leur folie.
Quand le soldat arrive, ne fût-ce
qu'une minute trop tard, il est puni de 24 ou 48
heures d'arrêts ; c'est dur, mais
à qui la faute ? Il n'avait qu'à
rentrer à temps. Quand un patron dit
à son domestique : « Tu peux
sortir ce soir, mais reviens à 9 1/2 h.,
à ce moment je tournerai la
clef, » et que le domestique ne tient nul
compte de la recommandation, s'étonnera-t-il
de trouver la porte fermée et devra-t-il
accuser son maître de
méchanceté ? Il était
averti.
Ainsi en sera-t-il, chers amis, quand
Jésus reviendra. Il est vrai qu'il n'a
fixé ni le jour, ni l'heure, mais il nous a
dit : Soyez prêts à tout instant.
À qui la faute si, n'étant pas
prêts, nous ne pouvons entrer avec lui ?
À nous et à nous seuls - nous savions
qu'il reviendrait, nous savions qu'il fallait
être prêts à toute heure. C'est
folie que de se figurer que l'on peut attendre,
renvoyer, et que toujours tout s'arrangera :
à force de repousser les appels, vous
risqueriez de fermer votre coeur et de ne plus
entendre. Jésus est bon, plein d'amour,
patient ; il multiplie les appels. Pendant
trois ans il a appelé ses compatriotes, il
leur a dit : « Le royaume de Dieu
est proche ; repentez-vous et croyez à
la bonne nouvelle. » Pendant de
nombreuses années, dès l'enfance, il
nous appelle, par sa parole, ses enseignements, sa
vie, par la bouche de ses messagers, à
l'école du dimanche. Et quand il nous
dira : « Le moment est venu, entrez
avec moi dans la maison du Père
céleste, » il ne s'agira pas de
répondre : J'ai encore tel et tel
préparatif à faire ; il ne nous
attendra plus ; tant pis pour nous ; nous
étions avertis, nous avions tout le temps de
nous préparer, et nous n'avons pas
voulu.
Trop tard : nous resterons dehors, loin
de Dieu - quelle douleur ! - et ce sera par
notre faute.
Mais vous objecterez encore : il
manquait bien peu de chose
à ces jeunes filles, un peu d'huile
seulement ; elles auraient pu s'en passer, le
Maître ne les aurait-il pas admises,
malgré leurs lampes éteintes ?
Il leur manquait peu de chose, il est vrai ;
mais ce peu de chose était l'essentiel,
elles devaient tenir leurs lampes
allumées, et il fallait pour cela de
l'huile.
Mes amis, il y a des milliers d'hommes qui
diraient à Jésus, s'il revenait
aujourd'hui et ne les admettait pas comme ses
disciples : « Seigneur, que nous
manque-t-il donc ? Nous avons
été honnêtes, nous avons suivi
l'instruction religieuse et confirmé notre
baptême, nous avons entendu parler de toi,
nous n'avons jamais vécu en
païens ! » Et lui
répondrait : « M'avez-vous
vraiment cherché, trouvé ?
Avez-vous cru en moi de tout votre
coeur ? M'avez-vous aime plus que tout autre
au monde ? M'avez-vous donné la
première place dans votre
coeur ? » Voilà, chers
enfants, l'essentiel, la seule chose
nécessaire. Il faut de l'huile toujours, il faut la vie,
et
Jésus seul peut la donner. Les cinq vierges
sages ne peuvent prêter de l'huile :
leurs compagnes doivent la puiser à la
source ; de même les hommes peuvent vous
parler de Jésus et vous appeler de sa part,
mais près de Jésus seul, de lui seul,
vous recevrez la vie.
Qu'il est donc important de ranimer sans
cesse notre piété, notre foi, notre
amour dans la connaissance et la communion de
Christ ! Ne perdons aucune occasion de le
faire. Assistons à l'école du
dimanche régulièrement et de tout
notre coeur. Lisons notre Bible, non de temps
à autre, mais chaque jour, et pour en
recevoir la vie. Prions, non en de rares
circonstances, à l'heure du deuil ou de la
maladie, mais chaque jour ; prions beaucoup,
prions avec ferveur. Et pratiquons la vie
chrétienne, soyons chrétiens de tous
les instants, dans tous nos actes et dans toutes
nos pensées.
Alors, parce que nous posséderons
Christ, la vie, quand Jésus-Christ
paraîtra il nous reconnaîtra pour ses
disciples, nos lampes seront allumées, notre
vie brillera de la sainte lumière de la foi,
et nous serons prêts, et nous entrerons avec
Christ « dans la maison du Père,
vers l'éternel bonheur, vers
l'éternel amour. »
Ne dites pas : « Je suis
encore jeune, j'ai bien le temps. »
« Vous ne savez ni le jour, ai l'heure.
Veillez donc. »
G. V.
Récapituler
leçon du 12
mars. - Vous avez peut-être
déjà assisté à
des noces. Au temps du Sauveur
Jésus, dans son pays elles se
célébraient autrement que
chez nous. Voici ce qu'il raconta à
ses disciples au sujet de l'une d'elles.
Raconter la parabole des dix vierges
(Matt.
25 : 1-13).
Expliquer que l'époux,
accompagné des amis de noce, venait
chercher son épouse ; que les
vierges ou amies de noce, ordinairement au
nombre de dix, venaient au-devant de lui
avec des lampes allumées pour
l'introduire dans la demeure de
l'épouse et qu'ensuite tout le
cortège reprenait le chemin de la
demeure de l'époux, où avait
lieu le repas. - Les cinq vierges folles
(elles méritaient bien ce nom), qui
avaient oublié de prendre de
l'huile, durent courir en acheter chez le
marchand, et quand elles arrivèrent
enfin à la demeure de
l'époux, elles trouvèrent la
porte fermée. Quelle
honte !
Matthieu 25: 1-13
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