Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(12 MARS.)

Le jeune homme riche ; la pite de la veuve. Jésus et la richesse.


Luc 18 : 18-30 ; 21 : 1-4.

Cantiques proposés :
N° 109. L'amour de Jésus-Christ nous presse. - N°140. O Jésus, tu nous appelles...


Il n'y a aucun avantage, me semble-t-il, à étudier ensemble deux récits au fond très différents l'un de l'autre, et d'autre part suffisamment riches tous deux pour remplir une leçon. Nous nous sommes donc décidés à n'en traiter qu'un et nous vous proposons le second, Luc 21 : 1-4, la pite de la veuve, peut-être moins fréquemment étudié que le premier.

Notre sujet : Jésus regarde nos dons. Comment devons nous donner ?
Nous sommes au mardi de la semaine sainte. Jésus a passé une bonne partie de la journée, dans les parvis du temple, à discuter avec ses ennemis et à répondre à leurs attaques insidieuses. Et maintenant, avant de se retirer, il s'arrête quelques instants encore et regarde.

À l'entrée du parvis des femmes, ainsi nommé parce que les femmes y avaient accès, mais ne devaient pas le dépasser, treize troncs recevaient les sommes offertes pour les divers services du temple ; chaque tronc avait sa destination spéciale indiquée par une inscription en langue hébraïque. Tout pieux Israélite, visitant le temple, déposait son offrande dans l'un ou l'autre.

C'est là, devant ces troncs, que Jésus s'est arrêté regarde le défilé des donateurs et remarque les dons considérables de quelques Juifs riches. Survient une pauvre veuve qui jette modestement deux leptas, une petite pièce valant un peu moins que cinq de nos centimes. Jésus, se tournant vers les disciples : « Elle a mis, leur dit-il, plus que tous les autres ; car ceux-ci ont donné de leur superflu (un mot à expliquer aux enfants), mais elle a mis de son nécessaire. »

Un petit trait bien insignifiant et bien vite raconté : il est si simple. Mais comme il est beau, et que de choses il nous enseigne !

I. Jésus vit.... l'évangéliste Marc dit : « Jésus regardait comment la foule mettait de l'argent dans le tronc. » Mes amis, avez-vous jamais pensé à cela : Jésus voit, Jésus nous regarde ? Certes, il n'est plus au milieu de nous, visible ; il n'est plus assis à l'entrée de nos temples, près du tronc. Et pourtant oui, il est là, lui le vivant : quand vous apportez ou n'apportez pas votre offrande pour le « petit nègre » ou votre don pour des malheureux, quand on fait appel à votre charité ici ou à la maison ou dans n'importe quelle circonstance, Jésus est là qui voit, qui regarde si vous donnez, ce que vous donnez, comment vous donnez. Et son regard vous dit : Toi, mon enfant, qui entends parler du Sauveur, qui veux être un chrétien, es-tu vraiment mon disciple ? As-tu une religion vivante, faite d'amour et de confiance ? N'oublie pas une pensée importante de l'Évangile : « Ce n'est pas quiconque me dit : Seigneur, Seigneur ! qui entrera dans le Royaume des cieux, mais c'est celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux », celui qui aime, qui donne, qui se donne.

Comme il est sérieux, ce regard ! Jésus me voit ; je ne puis pas, je ne dois pas le tromper, je dois agir selon qu'il me le demande. Et comme il est précieux aussi ! Quand j'ai bien fait, peut-être les hommes ne le savent-ils pas, ou peut-être me blâment-ils ? Qu'importe ! Jésus me voit, et son regard m'encourage à faire plus et mieux.

Il. Remarquez ceci encore : Jésus voit tous les dons ; il n'en méprise aucun. Souvent les hommes dédaignent les petits dons ; Jésus regarde aussi bien la veuve qui donne quatre ou cinq centimes que les riches déposant de grosses sommes. Tant il est vrai que pour lui « la générosité n'est pas un objet précieux que l'homme riche seul peut se payer. C'est une qualité du coeur. Quand on n'a pas cette qualité, on a beau avoir des richesses, elles demeurent stériles. Mais avec cette qualité, les plus humbles moyens acquièrent un grand prix » (Ch. Wagner).
Ne méprisons jamais les dons des pauvres. Et, si quelques-uns d'entre vous sont dans une situation qui ne leur permet pas de gros dons, qu'ils fassent ce qu'ils peuvent. tout ce qu'ils peuvent, avec joie ; et qu'ils en soient bénis ! Jésus les regarde.

Jésus ne méprise aucun don. Au contraire il a relevé souvent les actes des humbles, tel l'acte de cette veuve ou celui de la femme qui, à Béthanie, répandit du parfum sur sa tête. Et quelle joie pour Jésus que de pareils actes, malgré leur apparence insignifiante ! Là, par exemple, après avoir discuté toute la journée avec des ennemis haineux, méchants, malveillants, Jésus se retire fatigué et attristé ; mais ce petit fait, l'obole de la veuve, suffit à le réjouir et à ranimer son courage. Quelle joie pour Jésus, quand il voit un enfant donnant, et donnant de bon coeur !

III. Donnant, et donnant de bon coeur : voilà un nouveau groupe de pensées à développer. Qu'est-ce qui a frappé Jésus dans le don de la veuve ?

a) Il a vu qu'elle mettait une offrande dans le tronc. Cette pauvre femme a donné quelque chose. Et c'est beaucoup cela. Combien, dans sa situation, auraient raisonné : Moi, je ne puis absolument rien ; à d'autres, plus fortunés que moi, de donner ! Combien d'enfants n'apprennent pas la libéralité, parce qu'ils se dispensent de l'exercer, sous prétexte qu'ils n'en ont pas le moyen ; et ces mêmes enfants, peut-être, trouveront de quoi se régaler de friandises ! Jésus a aimé l'acte de cette femme, parce qu'elle a voulu faire quelque chose ; si peu que ce fût, elle a trouvé quelques centimes à déposer dans le tronc.

Que notre famille soit dans une position difficile, c'est possible. Mais disons-nous qu'il y a toujours de plus malheureux que nous : donc nous avons quelque chose à donner. Faisons comprendre à nos enfants, à ceux de la campagne surtout, leur situation privilégiée en comparaison de la situation de leurs camarades des pays voisins ou des villes, et insistons sur le devoir pressant de la libéralité: chacun peut le pratiquer.

b) Jésus a remarqué d'autre part que cette femme a beaucoup donné. Comment donc ? Un sou, pas même ? Oui, mais un sou qui constituait toute une fortune : « elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle avait pour vivre. » Son offrande représentait un sacrifice, et c'est pourquoi Jésus a déclaré : elle a donné beaucoup, plus que les autres,

Il faut pénétrer les enfants de l'idée que la charité chrétienne est prête au sacrifice. Expliquons-leur ce qu'est le sacrifice, le don qui coûte, qui impose un renoncement, qui oblige peut-être à une privation, mais un sacrifice consenti joyeusement. Montrons-leur que les vrais chrétiens, à l'exemple de la pauvre veuve, ont été jusqu'à sacrifier de leur nécessaire ; ils ont dit, non pas : moi d'abord, mes besoins, etc., et les oeuvres de charité ensuite, mais : les autres d'abord, et, pour moi, Dieu pourvoira.

c) Jésus a vu enfin que cette femme a donné de tout coeur disons plus, qu'elle s'est donnée elle-même, et c'est ce qu'il a le plus admiré chez elle.

Au fond, dans un don, c'est moins la somme qui compte, que le mobile intérieur, l'esprit qu'on y a mis, la part de soi-même que cette somme représente. Les quelques centimes de la veuve, un très petit don, mais un don splendide, parce qu'embelli de la seule chose qui est vraiment une offrande parfaite : le don de soi-même.

Voilà le point culminant de notre leçon. Et, pour être complets, nous devons arriver jusque-là : le secret de la charité chrétienne est dans le don de soi-même à Dieu il faut que nos enfants le sachent et que nous le sachions si nous comprenons que nous sommes à Dieu, que tout vient de lui et lui appartient, alors nous nous livrons à lui sans réserve et, par amour pour lui, nous sommes prêts à donner ton, « de notre nécessaire ».

Donner beaucoup, de tout coeur : que de bien nous accomplirons ainsi ! Jésus regarde comment nous donnons ; montrons-nous dignes de lui, qui s'est sacrifié pour nous.

IV. Concluons par deux traits propres à illustrer ces développements.

Le premier est raconté par M. le pasteur Wagner dans un sermon sur « L'obole de la veuve » dans le volume L'Évangile et la vie. « Dans la bise glaciale de décembre na abri est dressé. On y offre à manger aux malheureux une soupe chaude. Une très vieille femme, qui a longtemps attendu son tour, est enfin assise et servie. Avant qu'elle ait touché à sa portion, elle remarque qu'un ouvrier jeune et robuste, placé à côté d'elle, a déjà consommé la sienne avec une avidité qui trahit un être affamé. Aussitôt elle pousse sa part du côté de l'ouvrier et lui dit : Je ne me sens pas d'appétit, voulez-vous manger cela ? L'ouvrier accepte... Mais quelqu'un a tout remarqué. À la sortie, il prend à part la vieille femme et lui dit : Vous n'avez donc pas faim ? - Oh ! si, répondit-elle en rougissant, mais je suis vieille et sais la supporter, et ce pauvre jeune homme avait plus besoin que moi. »

L'autre trait a été raconté par M. Cuendet, pasteur de l'Église française à Zurich, dans une réunion de ses 250 collaborateurs et collaboratrices à l'oeuvre si belle et si généreuse de la réception des évacués à leur passage à Zurich - je cite d'après le journal L'Ami, numéro d'août 1915.

« Un jour, une vieille paysanne, flanquée de deux paniers d'oeufs et de beurre, demanda à me parler. Ayant fait entrer ma visiteuse, je lui offris, une chaise. Après avoir posé ses deux paniers, elle s'assit tout au bord de la chaise. - « Eh bien ! qu'y a-t-il, chère Madame, je suis à votre service ? » - « Dites-donc, Monsieur, ces évacués, est-ce que ce sont des gens vraiment malheureux ? » questionna-t-elle d'un air soupçonneux. Je lui citai plusieurs cas. « Eh bien, dit-elle, je suis pas bien riche, mais chaque an je mets un petit brin d'argent de côté pour ceux-là qui sont bien malheureux, et voilà m'sieu, j'ai quelque chose pour vous. »

Là-dessus, elle me mit, à mon ébahissement, 48 francs dans la main. « Mais bien sûr qu'ils sont bien les plus pauvres ? recommença-t-elle, d'un air toujours soupçonneux. - « Écoutez, lui dis-je, venez les voir le prochain jour de marché, vous me direz ce que vous voudrez, si vous ne les trouvez pas dignes de pitié. » - Une semaine se passa. Un matin, je conduisais un groupe d'évacués au vestiaire ; quelqu'un m'appela : « M'sieu, m'sieu. » Je me retournai, la paysanne était devant moi, deux grosses larmes sillonnaient ses joues, son panier était vide. Elle me prit la main : « Tenez, M'sieu, prenez ça, c'est le prix de mon beurre. Bien sûr, M'sieu, ce sont bien les plus malheureux ! » J'avais 14 francs en menue monnaie dans la main. Avant que j'aie pu la remercier, la brave vieille avait disparu dans la foule. »

G. V.




Pour les petits.

Vos parents vous ont peut-être dit souvent : « Il ne faut pas être égoïste. » L'égoïste veut tout pour lui et ne rien donner, même quand il a plus qu'il ne lui faut. Mais Dieu aime celui qui donne avec joie.

1. (Luc 18 : 18-25.) - Un jeune homme (Mat. 19 : 20) qui était très riche vint demander à Jésus : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? C'était une sage demande ; rien n'est plus important que de savoir comment on va au ciel. Que répondit Jésus ? (v. 21). Le jeune homme s'était appliqué à observer ces commandements, c'est pourquoi Jésus l'aima. (Marc 10 : 21.) Il est doux de pouvoir se dire : Jésus m'aime parce que j'obéis aux commandements. Malheureusement, le jeune homme avait un grave défaut : il était égoïste ; car lorsque Jésus lui proposa de distribuer ses biens aux pauvres et de le suivre, lui promettant un trésor dans le ciel, il s'en alla tout triste. Parce qu'il aimait ses biens plus que les pauvres, plus que Jésus, plus que le ciel, il ne pouvait devenir disciple de Jésus. Mais puisqu'il avait beaucoup d'autres qualités ?... Oui, seulement il était égoïste, et ce seul défaut l'empêchait d'être un vrai disciple, d'entrer dans le royaume de Dieu, comme une seule infirmité, une main paralysée, empêche un homme, même très fort, d'être soldat. « Il serait plus facile à un chameau, très gros animal, de passer par le trou d'une aiguille, » dit Jésus.

2. (Luc 18 : 28-30.) - Les apôtres, sans être riches comme ce jeune homme, avaient cependant, eux aussi, des biens qui leur appartenaient, barque, filets, maisons, argent. Mais aussitôt que Jésus le leur avait ordonné, ils avaient tout quitté pour le suivre (v. 28 ; Mat. 4 : 18-22 ; 9 : 9). Ils l'aimaient donc plus que leurs biens ; et que leur promit-il ? (v. 29, 30). La promesse du Sauveur est aussi pour vous : si, comme les apôtres, pour lui plaire, vous vous appliquez à n'être pas égoïstes, il vous bénira, déjà dans ce monde, vous fera aimer de vos frères et soeurs, de vos petits amis et petites amies, vous rendra contents et joyeux ; et quand vous mourrez, il vous recevra dans le ciel, où les égoïstes ne peuvent entrer.

3. (Luc 21 : 1-4.) - Voici encore une personne qui n'était pas égoïste : c'était une femme veuve et pauvre ; elle n'avait pas le moyen de s'acheter de belles robes et des friandises. Un jour elle vint au temple, et après avoir prié elle sortit avec d'autres personnes qui, en passant, jetaient leurs dons dans le tronc des offrandes destinées à l'entretien du temple. Jésus était justement près du tronc à ce moment-là ; il vit des riches y déposer beaucoup d'argent et la pauvre veuve seulement deux centimes ; mais que dit-il ? (v. 3, 4). Vous le voyez, le Seigneur ne demande pas à ceux qui ont peu de donner beaucoup ; ils lui plaisent en donnant joyeusement ce qui est en leur pouvoir. Vous n'avez que deux centimes à apporter pour la mission : il les accepte avec joie de votre main. - Que pouvez-vous lui donner encore ? Votre esprit pour ne penser qu'a ce qui est bien (Philip. 4 : 8), vos pieds et vos jambes pour aller où il vous envoie, votre langue pour dire ce qu'il vous commande, vos mains pour faire ce qui lui plaît, toute votre vie enfin pour être ses fidèles disciples, ainsi qu'il le dit : « Suis-moi ; donne-moi ton coeur. » - Mais quand on est égoïste, que faire ? Demander à Dieu qu'il nous corrige ; il le peut, car rien ne lui est impossible, et il le voudra certainement, si nous le, lui demandons de tout notre coeur. (Luc 11 : 9, 10, leçon du 27 février.) L. N.



Partie de l'élève.

SUJET : Le jeune homme riche ; la pite de la veuve. Jésus et la richesse.
Luc 18 : 18-30 ; 21 : 1-4.
Versets à apprendre :
Gardez-vous avec soin de toute avarice car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance. (Luc 12 : 15.)
Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. (Luc 18: 27.)
Dieu aime celui qui donne avec joie. (2 Cor. 9 : 7.)

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