Sur la cime d'un coteau escarpé de
l'Oberland bernois, dans une modeste hutte,
vivaient solitaires deux enfants de Dieu, à
la foi enfantine : une mère et sa
fille. Cette dernière était
alitée, gravement malade d'une phtisie,
à sa dernière période.
Le soleil couchant dorait de ses derniers
rayons les prochains glaciers des Alpes, et leur
prêtait une majestueuse splendeur. Un clair
rayon pénétra dans la chambre de la
malade, et vint animer son visage, habituellement
d'une pâleur de mort.
« Mère, dit-elle avec un radieux
sourire, je me sens divinement
bien : mon coeur est plein de joie et de paix.
Chantons ! » Un cantique, exprimant
des aspirations vers le ciel, fut entonné.
Toutes deux chantèrent le premier verset, et
la fille s'arrêta, la mère chanta
seule le second, en suivant des yeux les derniers
reflets du soleil. Puis elle tourna ses regards
vers sa fille. Paisiblement endormie, comme
transfigurée, elle ne respirait plus. En
chantant, son esprit s'était envolé
vers le lieu où il n'y avait plus ni
maladie, ni chagrin, ni douleur, ni mort.
La guitare, qui si souvent avait
frémi sous les doigts de celle qui venait de
s'éteindre, était suspendue à
la paroi. Mais qu'est-ce que cela ? Tout bas
d'abord, et, de plus en plus fort, les cordes de
l'instrument rendirent des sons purs et beaux. - La
mère est seule dans la chambre. l'out
à coup, elle entend un doux
pianissimo ; les voix montent ; un chant
harmonieux, à plusieurs voix, d'une grande
élévation, retentit près
d'elle. Jamais rien d'aussi pur n'avait
frappé son oreille. Hors d'haleine, elle
écoute. Tout est céleste dans cette
chambre mortuaire. - La guitare fit silence et les
chants s'éteignirent dans le lointain, En
adorant, elle tomba à genoux. -
Était-ce une réalité ?
Était-ce une illusion des sens ? Elle
l'ignore. Comme l'apôtre, elle se
demande : « Étais-je dans mon
corps, ou sans mon corps ? Je n'en sais
rien. »
Des pas lourds approchent. On frappe.
À sa réponse :
« Entrez », son voisin, tout
ému, est sur le seuil. « Marianne,
dit-il, qu'était-ce cette musique et ce
chant merveilleux que j'ai entendus, chez toi, il y
a une demi-heure ? Je croyais entendre chanter
les anges de Dieu. De ma vie, je n'ai rien entendu
de semblable. » - « Marti,
dit-elle, c'étaient assurément les
anges, car j'étais seule, et, comme toi,
J'ai entendu les chants et la musique. - Mais
regarde, Marti, mon Elisabeth est dans la maison
paternelle. »
C'est ainsi que les anges sont venus
chercher cette enfant de Dieu, et l'ont
accompagnée, au son de la musique et des
chants, à travers les vagues de la mort,
jusqu'à la céleste cité.
« Les enfants de Dieu vont en triomphant
vers Sion. » Qui pourrait ne pas
s'associer au voeu du prophète :
« Oh que ma fin soit semblable à
celle-là ! »
Le Huguenot. Traduit de l'allemand.
(Extrait de La Tabéa, journal de la maison des diaconesses de Strasbourg.)
L'École du dimanche peut-être et
doit être un moyen
d'évangélisation ; dans les
milieux populeux ce moyen peut devenir très
effectif. Il faut pour cela que le corps des
moniteurs et monitrices ait constamment en vue le
recrutement de nouveaux élèves et le
souci de ne laisser échapper à cet
enseignement aucun des enfants du voisinage. Pour
bien faire, ce travail de recrutement devrait
être sérieusement et
systématiquement organisé.
À notre époque, avec nos
moeurs modernes, les changements de domicile sont
plus fréquents qu'ils ne l'ont jamais
été. Dans nombre de communes il
arrive tous les mois, pour ne pas dire chaque
semaine, de nouveaux habitants ; nous avons
tous les jours de nouveaux voisins. Tout ami de
l'enfance, tout partisan de la cause des
Écoles du dimanche devrait se faire
pourvoyeur de l'École. Tout moniteur, toute
monitrice devrait devenir un « sergent
recruteur » et sans relâche
être à l'affût pour
conquérir quelque nouvel
élève, et pour ne pas permettre aux
parents, nouveaux arrivés dans leur
localité, de négliger
l'éducation religieuse de leur famille.
En témoignant de la sollicitude pour
les enfants vous gagnerez le
coeur du père, de la mère, et si vous
vous y appliquez avec une véritable
affection chrétienne, et dans un esprit de
prière, aidé d'en haut, vous
exercerez aisément une action sur les
parents pour les engager à suivre le culte
public et à réclamer les visites
pastorales, pour les persuader de se joindre
à telle ou telle association formée
dans un but pieux d'édification ou de
bienfaisance. Ce sera là de la bonne
évangélisation, une oeuvre
missionnaire aussi utile que celle qui se poursuit
en pays païen.
Le pasteur est rarement en bonne posture
pour s'introduire dans ces familles nouvelles. En
nombre de cas sa démarche serait malvenue,
tenue pour une indiscrète intrusion ;
un jeune moniteur, une jeune demoiselle, une bonne
dame, un brave voisin, peut-être en tenue de
travail, y allant tout à la bonne, aura plus
de succès et trouvera plus aisément
l'accès des coeurs. Il n'y a rien de
compromettant et rien d'indiscret à dire
gentiment : « Nous avons une
école du dimanche où tous les enfants
sont accueillis avec plaisir, voudriez-vous me
permettre d'y conduire votre garçon, votre
fillette ?... » Cette
première démarche sera une
entrée en relation et ouvrira la voie
à d'autres tentatives d'exercer une bonne
influence et de mettre sur la voie du bien des
personnes qui sans cette intervention amicale
tomberaient peut-être dans
l'irréligion et l'athéisme.
A. BR.
BIBLIOGRAPHIE
Le Manoir du Vieux-Clos, par Urbain
Olivier. 3e édition.
1 vol. in-80 broché, de 120 pages,
illustré de 3 vignettes de Eug. Burnand.
Couverture ornée d'un croquis de la maison
natale de l'auteur. - Lausanne, Georges
Bridel & Cie éditeurs. Prix : 1
franc.
Aux esprits agités,
enfiévrés, angoissés par les
tristes événements de notre
époque tourmentée, nous conseillons
la lecture des livres de notre ancien conteur
vaudois ; il fait bon retourner avec lui
pendant quelques instants vers un passé
où la vie coulait tranquille comme les
ruisseaux qui arrosent nos coteaux fine certaine
agitation, cependant, régnait dans le pays
au temps où nous reporte Le Manoir du
Vieux-Clos : alors se signait la
pétition contre les jésuites, et
l'ancien ordre de choses allait faire place au
nouveau avec la révolution de 1815 et la
Constitution fédérale de 1848. Les
allusions nombreuses qui y sont faites au cours du
récit contribuent à en augmenter
l'intérêt. Les conseils donnés
par l'un des personnages à son pasteur, venu
le visiter à son lit de mort, constituent un
chapitre excellent de théologie pratique. Le
Manoir du Vieux-clos est le cinquième de la
série qui permettra, si elle est
continuée comme nous l'espérons, de
réunir en deux ou trois beaux volumes toutes
les nouvelles d'Urbain Olivier.
L. N.
L'âme suisse, par Henri
Secrétan, pasteur à Lausanne.
Brochure in-12 de 18 pages. Librairie des Semailles
S. A. éditeur, Lausanne, 1915.
Le discours dont cette brochure est la
reproduction a été prononcé
dans le temple de Saint-François, à
Lausanne, le 1er août 1915, anniversaire de
la fondation de la Confédération
suisse, en présence d'un nombreux auditoire
qui en a été impressionné. Il
n'exprime pas seulement ce qu'est l'âme
suisse, mais dit aussi ce qu'elle doit
devenir ; il place devant nos yeux
l'idéal que chacun de nous doit travailler
à réaliser comme suisse, patriote et
chrétien. Le poète Spitteler en a
admiré les pensées et le style ;
ceux qui le liront après lui
éprouveront le même sentiment. Ils
retrouveront en outre avec plaisir, imprimé
à la fin de la brochure, le pacte
fédéral de 1291.
L. N.
Les femmes de 1914-1915. I. Les
héroïnes, par Yvonne Pitrois. Jeheber, Genève, 64
pages.
Prix : 75 centimes.
La lecture de ces pages est
singulièrement attachante et excite
l'admiration pour tant de traits de courage, de
dévouement, de résignation, de
renoncement, de fidélité au devoir
relevés par l'auteur, chez nombre de femmes
françaises et belges au cours de la guerre.
On nous parle d'abord de la reine de Belgique, puis
d'une sacrifiée, de deux mères, des
employées des postes et des institutrices,
des religieuses, des infirmières de la
Croix-rouge, etc. Nombre de ces récits
pourront servir à illustrer maint sujet
biblique et intéresseront vivement les
enfants. Ils donneraient lieu de même
à d'utiles entretiens au sein des Unions
chrétiennes.
L. F.
Hudson Taylor, fondateur de la
Mission
dans l'intérieur de la Chine, par M. et Mme
Howard-Taylor. - 1. Enfance et jeunesse.
Adapté de l'anglais et abrégé
par Jean Rouffiac, pasteur à Bolbac.
Préface de D. Lortsch, agent de la
Société biblique britannique. - Un
vol. in-16 de 351 pages, avec portrait du
missionnaire et une carte de la Chine. Prix, 3 fr.
50. S. De lattre, rédacteur de L'Ami, 21
bis, rue de l'Orangerie, Lyon. E. Mack,
libraire, rue de Bourg, Lausanne.
Quiconque désire progresser dans la
vie spirituelle retirera un grand fruit de la
lecture de ce livre. Il verra à un
degré exceptionnel, dans le jeune Hudson
Taylor, devenu le grand missionnaire des Chinois,
dont il adopta même le costume et la coiffure
afin de s'identifier plus complètement avec
eux, un exemple de confiance en Dieu
accompagnée d'obéissance et de
soumission entière à sa
volonté, dont Hudson Taylor attendait la
manifestation jusque dans les moindres
détails ; un exemple de
dévouement à la cause du Royaume de
Dieu, que, dès son enfance il s'était
cru appelé à défendre par
l'évangélisation de la Chine, ce qui
donna à sa vie une grande et belle
unité et explique en partie son courage
héroïque et sa tranquillité
d'esprit dans les situations les plus
angoissantes ; enfin un exemple de
l'exaucement accordé aux prières
ferventes de l'enfant de Dieu. Cet exaucement
apparaît dans une multitude de faits de la
vie du jeune H. Taylor et, plus tard on le verra
éclater dans le magnifique
développement que Dieu accorda à
l'oeuvre spéciale de ce missionnaire, La
mission dans l'intérieur de la Chine. Ce
sera l'objet d'un second volume. Quant à
celui-ci, il a sa place indiquée
spécialement dans les bibliothèques
des jeunes. Il pourrait faire l'objet d'une
étude fructueuse au sein des Unions
chrétiennes et des sociétés
d'anciens catéchumènes.
L. N.
Les miracles de la pensée, ou
Comment la pensée juste transforme le
caractère et la vie, par O. S. Marden. - Genève, Jeheber,
1915. 282 pages.
Prix : 3 fr. 50.
C'est toujours un sujet de vive
satisfaction, pour ceux qui connaissent Marden, que
l'apparition d'un nouvel ouvrage de cet auteur si
original. Nous avons déjà eu
l'occasion de parler de son charmant livre :
L'influence de l'optimisme et de la
gaîté sur la santé physique et
morale. Voici maintenant qu'apparaissent, par les.
soins de M. Jeheber, deux autres de ses
ouvrages ; tout d'abord celui-ci : Les
miracles de la pensée. Comme l'indique le
sous-titre, il montre que la pensée
transforme le caractère et la vie. Si l'on n'a que
des
idées sombres, si l'on se croit toujours
malheureux, on ne manque pas de le devenir ou de le
rester. Si l'on se représente au contraire
qu'on est riche et heureux, on le deviendra. Il y a
dans tout ce livre un souffle bienfaisant, une
piété sereine et virile, un pressant
appel à la confiance en Dieu. Voici les
titres de quelques chapitres :
« L'origine divine des désirs
légitimes ; - Le succès et le
bonheur sont à vous ;"Ayez la ferme
persuasion que vous êtes capables de grandes
choses ; - Chassez les idées
noires ; - Changer la pensée, c'est
changer l'homme ; - A l'unisson avec la
divinité. »
L. F.
L'employé exceptionnel, ou l'art
de bien comprendre ses devoirs, de se rendre
indispensable et de faire son chemin, par O. S.
Marden. - Genève, Jeheber, 1914. 158
pages. Prix : 2 fr. Relié : 3
fr.
Livre de nature à encourager,
à stimuler, à enthousiasmer jeunes
filles et jeunes gens à l'entrée de
leur carrière, à les pousser au bien
et aux succès, à les amener à,
se dire : Mon travail sera toujours bien fait.
Des expressions frappantes, des anecdotes, des
exemples nombreux et bien choisis illustrent sans
cesse la pensée de l'auteur. Un homme
exceptionnel, dit-il entre autres, est celui qui
sait faire ce à quoi les autres se
contentent d'aspirer ; - qui n'attend pas
l'occasion, mais qui la crée ; - qui,
lorsqu'il tombe, tombe toujours sur ses
pieds ; - qui a pris pour devise :
« Perfectionner partout ce qu'on peut,
faire de son mieux, et ce mieux l'améliorer
encore. » Là où manque la
fidélité tout manque, dit-il
ailleurs ; il indique aussi les causes pour
lesquelles tel jeune homme n'eut pas d'avancement.
En voici quelques-unes : « Il
guettait la pendule, il murmurait sans cesse ;
son excuse perpétuelle était :
« J'ai oublié »,
ou : « Je n'y pensais
pas » ; il ne faisait les choses
qu'à demi ; il préférait
les plaisirs à l'avancement ; il
estimait habile de parler un langage
grossier. » Les titres des derniers
chapitres sont ceux-ci : « Soyez
aimable ; - Tuez-vous d'ardeur ; - De
votre travail faites votre
chef-d'oeuvre. » À faire lire par
le plus grand nombre possible de jeunes gens.
L. F.
Trois sermons, par G. Fulliquet. - Genève, Jebeber,
1915. 70 pages.
Prix : 1 fr.
Ces sermons, prêchés à
Genève et en France, le dernier aussi
à Saint-Aubin (Neuchâtel), pour le
camp unioniste, en août 1915, s'occupent des
sujets suivants : « La protection de
l'Éternel » (Ps.
145 : 20) ; « Le
véritable bien » (Rom. 8 :
28) ; « La présence
invisible » (Mat. 28 : 20). Ils sont
bien en rapport avec les temps troublés que
nous traversons, et de nature à dissiper les
doutes, à répondre aux questions
inquiètes que ces événements
font surgir chez beaucoup. Montrant en tout la main
de Dieu, la présence continue du Seigneur
auprès des siens, ils éveilleront
dans les coeurs une confiance plus grande,
enseigneront l'attente patiente ; ils
fortifieront l'espérance et la foi. Pleines
de clarté, d'émotion et de vie, ces
pages laisseront dans les coeurs une impression
bénie, dont le lecteur sera bienheureux et
reconnaissant.
L. F.
La question de la paix, par A. de
Morsier. Conférence donnée sous les
auspices de l'Association chrétienne suisse
d'étudiants à Valangin
(Neuchâtel), le 20 mars 1915, et à
Pregny (Genève), le 25 mars 1915, revue et
complétée en octobre 1915. - Une
brochure in-16 de 46 pages. Lausanne,
Imprimerie coopérative La Concorde,
1915.
On trouvera dans ces pages, outre des
détails statistiques intéressants et
des pensées élevées, un
résumé succinct de l'histoire du
mouvement pacifiste depuis sa naissance (en 4810),
de ses principes, de ses diverses manifestations,
de l'oeuvre du tribunal de La Haye, des obstacles
qui lui ont été opposés par
les gouvernements responsables de la guerre
actuelle ; et, pour finir, un appel chaleureux
adressé aux femmes, aux Églises, tout
spécialement aux jeunes gens, les invitant
à travailler à l'organisation ici-bas
du Royaume de la Paix. Mais peut-on espérer
de voir jamais ce royaume-là
s'établir, tant qu'on n'aura pas
supprimé le despotisme des monarques qui
s'arrogent le droit de mener leurs peuples à
la boucherie pour satisfaire leurs désirs
ambitieux et les instincts belliqueux de leurs
états-majors ?
L. N.
Libre quoique dans les chaînes.
Traduit par Ch. Rochedieu, pasteur. Lausanne, édition La
Concorde. -
Prix : 3 fr.50.
Voilà un livre qui plaira à la
jeunesse, un livre tel qu'on voudrait en mettre
beaucoup entre les mains de tous. À la fois
instructif, édifiant, émouvant,
surtout émouvant, il transporte le lecteur
captivé, enchaîné, pourrait-on
dire, des bords du Dnieper à ceux de la
Rivière Noire, dans la région
lointaine des mines d'or de la Sibérie.
D'emblée on s'attache aux personnages divers
mis en scène, on suit avec un
intérêt palpitant les vicissitudes
parfois terribles par lesquelles se fait
insensiblement l'éducation de leurs
âmes. En même temps on fait
connaissance avec l'ancien régime russe, celui
auquel
la guerre actuelle ne manquera pas de mettre fin.
On frémit au spectacle des souffrances de
ses victimes, le coeur se gonfle quelquefois
d'indignation, plus souvent, d'ardente sympathie
pour des malheureux dont les peines, on le sent, ne
sont point imaginaires. Et s'il arrive aux yeux
humides de ' devoir interrompre ici et là
leur lecture, ces larmes même sont
bienfaisantes et contribuent à faire
pénétrer jusqu'au fond de l'âme
la bonne, la précieuse nouvelle d'un salut
capable d'inonder de joie céleste
jusqu'à de pauvres déportés en
Sibérie. Ajoutons que, par sa bienfacture,
cet élégant volume orné de
quelques bonnes illustrations, fait honneur
à l'imprimerie La Concorde.
X
La première semaine de Jacques
Lober, par Pierre Jeannet. Lausanne, édition La Concorde. -
Prix : 3 fr.
50.
Cette première semaine est celle d'un
homme né à la « vie de
l'esprit ». C'est dire que l'inspiration
de l'ouvrage est foncièrement et
délibérément religieuse. Mais,
à l'encontre de tant de « bons
livres » et de petits traités
où la niaiserie le dispute souvent à
l'invraisemblance, nous avons ici une fiction
vécue, poignante, dans laquelle l'auteur
aborde, avec une belle crânerie, les
problèmes les plus brûlants de la
pensée chrétienne contemporaine. On
ne se trouve pas toujours d'accord avec ses
solutions, mais on est entraîné par
tarit de verve, de sincérité et
d'intime poésie. Car, ce « Jean
Christophe protestant » est une nature
exubérante, qui s'enthousiasme de tout,
communie intensément avec les êtres et
les choses, et se pâme d'admiration devant un
simple effet de lumière blanche aussi bien
qu'à l'audition d'une grande symphonie de
Beethoven. Sa piété ne
l'éloigne pas du monde. Il vit même
plus intensément que « ceux du
monde » parce que dans la
réalité quotidienne et prochaine, il
découvre des rayons épars de la
gloire du Christ.
F. B.
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