Cantiques proposés :
N° 62. Mon Dieu, mon Père... -
N° 74. Ah ! donne à mon
âme...
Quelques explications.
Vers. 1.
« Enseigne-nous
à prier.... » Les prières
étant en général
récitées chez les Juifs, il arrivait
souvent aux docteurs de la loi d'en composer
eux-mêmes à l'usage de leurs
disciples.
Vers. 2-4.
En comparant Luc avec Matthieu,
nous constatons que les deux
évangélistes placent l'oraison
dominicale dans des circonstances
différentes et que le texte de Luc est plus
court (la troisième demande y manque). Il
est probable que le texte de Luc est plus
près de l'original et que le
troisième évangile a, mieux que le
premier, conservé le cadre historique de la
prière de Jésus ; la parabole de
l'ami venant au milieu de la nuit troubler le
sommeil de son ami se rattache très
naturellement à l'oraison dominicale.
Vers. 5.
« Trois
pains ». Les pauvres mangeaient du pain
d'orge, les riches du pain de froment. Les pains
étaient en forme de disques, ronds ou
ovales, et pas très grands. Le pain
était l'aliment essentiel,
obligatoire ; il devait faire partie de tout
repas et en
était la base fondamentale ; prendre un
repas se disait en hébreu « manger
le pain », et cette expression se
retrouve souvent dans le Nouveau Testament.
À propos du sujet. - Nous
avons consacré au sujet de la prière
trois leçons de l'été dernier.
L'une d'entre elles, portant sur la parabole du
juge inique, offrait beaucoup d'analogie avec
l'étude du texte Luc
11 : 1-13 ; le
même enseignement ressort de l'un et de
l'autre de ces passages : la prière
persévérante et confiante. Au reste,
on ne saurait trop revenir sur le sujet ; ne
craignons pas la ressemblance de deux leçons
présentées à quelques mois
d'intervalle.
Sans doute nous tirerions autre chose encore
des quelques versets proposés à notre
étude. Cependant, pour graver une
pensée centrale dans l'esprit des enfants,
bornons-nous à un point précis, -
cela est particulièrement nécessaire
lorsqu'on traite la question si vaste de la
prière, - et parlons de la prière
de la foi, ou mieux, la confiance et la
persévérance dans la
prière. Voilà ce que Jésus
a enseigné ici :
Exposition du sujet. -
« Jésus priait un jour en un
certain lieu. » Rappelons ici que
Jésus a beaucoup, beaucoup prié. Il
est intéressant de chercher avec les enfants
des circonstances dans lesquelles Jésus
priait, des textes des Évangiles notant tel
moment de prière dans la vie du Sauveur.
Nous pouvons dire aussi, - en nous conformant
à l'un des titres donnés
ci-dessus : « Jésus et la
prière, » - ce que la
prière a été pour
Jésus, quelle puissance elle a
constitué dans son ministère.
Cette puissance, les disciples s'en
rendaient compte ; eux aussi auraient voulu
prier, ils priaient... mais avec combien de
peine ! Et
peut-être faisaient-ils des
expériences douloureuses analogues aux
nôtres. Nous nous comparons à
Jésus ; or, tandis que Jésus
restait parfois des heures en prière, nous
avons grand-peine à nous recueillir, ne
fût-ce que cinq ou dix minutes ; tandis
que Jésus priait même et surtout pour
ses ennemis, pour tous les hommes dont le
péché l'écrasait, nous avons
peine à intercéder en faveur du
prochain ; tandis que Jésus priait avec
l'assurance que toute requête
présentée avec foi est
exaucée, nous doutons de la puissance et de
l'amour divins. Cette comparaison, si humiliante,
mais si bonne : Jésus, le grand prieur,
et nous, peut être
développée.
Qui donc nous apprendra et nous aidera
à prier ? Je comprends les douze
apôtres qui s'adressèrent à
leur Maître ; et nous faisons comme
eux ; tout naturellement, nous nous tournons
vers Jésus et nous lui demandons :
« Seigneur, enseigne-nous à
prier. » Qui le pourrait mieux que
lui ?
Et Jésus répondit à la
question des disciples par les enseignements que
nous allons développer.
1. L'oraison dominicale
(v.
2 à 4). - Pour nous en
tenir au sujet, - et la leçon ne devant pas
s'étendre uniquement à l'oraison
dominicale, - nous croyons préférable
de ne rappeler que très brièvement
quelques. réflexions sur ce modèle de
prière (voir Éducation
chrétienne, études des 15 et 22
août 1915) et de nous borner à relever
ici la confiance exprimée dans la
prière de Jésus.
Qu'elles sont riches et fortes dans leur
brièveté, ces requêtes !
Jésus savait si bien que Dieu aime les
hommes et pourvoit à leurs besoins qu'il
s'adresse à lui très simplement, mais
avec quelle assurance ! Confiance
exprimée dans le seul mot :
« Père », dans
l'idée générale des
premières requêtes :
« Que ton règne
vienne ; » dans les trois
dernières demandes : donne, pardonne,
délivre.
Il. La parabole de l'ami venant
à minuit
(v.
5 à 8). Mais à quoi
servirait-il de redire de temps en temps la
prière de Jésus ou quelque autre et
de rester des heures et des jours sans prier ?
Ou à quoi servirait-il de prier souvent
même si nous n'y mettions qu'une
demi-confiance ? Cela préoccupait
Jésus, sans doute, après la question
d'un de ses amis, lui qui leur déclarera
plus tard : « Jusqu'à
présent vous n'avez rien demandé en
mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre
joie soit parfaite. »
Et alors il leur raconta une parabole.
C'est dans un village. Deux amis habitent
côte à côte. Et voici qu'en
pleine nuit l'un d'entre eux reçoit une
visite. Une connaissance arrive, après un
long voyage. On se lève, on va l'accueillir,
on lui prépare à souper. Mais, -
fâcheuse affaire, - plus de pain, et ce n'est
pas l'heure d'en acheter ; mais l'on ne
saurait en priver l'hôte. Que faire ? Eh
bien ! ou ira emprunter chez le voisin.
Sitôt dit, sitôt fait. Le voisin se
réveille. Hein ! Qui est
là ? Que me veut-on ? - C'est moi,
ton ami X. Il m'arrive une visite
imprévue ; je n'ai point de pain
à lui offrir ; ne voudrais-tu pas m'en
prêter trois miches ? - Et le voisin, du
fond de son, lit, quelque peu grincheux, comme on
l'est facilement, troublé au milieu de son
sommeil : Allons ! ne m'ennuie pas !
la porte est fermée, mes enfants et moi
sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner
des pains ! Laisse-moi donc et tire-toi
d'affaire comme tu le pourras. - Mais l'autre
insiste : Dis-moi, tu es mon ami ! Ne
veux-tu pas me rendre service ? - Il insiste
tant et si bien que finalement l'ami se
ravise : Après tout, j'ai meilleur
temps de me lever et de lui donner ce qu'il
désire et puis je regagnerai ma
tranquillité.
« Je vous le dis, quand même
il ne se lèverait pas pour les lui donner,
parce que c'est son ami, il se lèverait
à cause de son importunité et lui
donnerait tout ce dont il a besoin. »
Mes amis, cette histoire ressemble à
une autre que vous connaissez, racontée
également par Jésus, l'histoire de la
pauvre veuve, d'abord repoussée par un juge
méchant, mais qui, à force
d'insistance, a eu gain de cause. Et elle ressemble
à ce qui arrive constamment : que de
fois nous-mêmes demandons un service, et l'on
nous refuse ; mais, nous revenons à la
charge et nous obtenons ce que nous voulions !
Ou que de fois nous-mêmes avons, après
plusieurs refus, accédé, à
tort ou à raison, au désir de telle
personne dont l'insistance nous
importunait !
Et la leçon que Jésus tire de
ces faits si humains : « Il faut
toujours prier et ne point se
relâcher »
(Luc
18 : 1). « Dieu
ne fera-t-il pas justice à ses élus
qui crient à lui jour et
nuit ? »
(18 :
7). Beaucoup prier, mais
comment persévérerions-nous à
prier sans la foi ; pour prier beaucoup, il
faut croire que Dieu exauce toujours, parce qu'il
nous aime.
III. Vers. 9
à 13. - C'est en effet la
conclusion que Jésus va tirer de la parabole
de l'ami venant à minuit. Et dans quelques
paroles brèves, mais profondes, il
accentuera ce devoir de prier avec
persévérance et avec confiance.
« Et moi, je vous dis : Demandez,
et l'on vous donnera cherchez, et vous
trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car
quiconque demande reçoit, celui qui cherche
trouve, et l'on ouvre à celui qui
frappe. » Il est peu d'exhortations plus
simples et plus nettes en même temps ;
il n'y a pas à hésiter quant à
leur signification et à leur
portée : Vous devez demander, mais vous
êtes sûrs de recevoir, donc priez avec
foi.
Peut-être nos enfants entendront-ils
dans leur entourage des objections, des critiques
telles que celles-ci : Ce n'est pas vrai Moi
j'ai souvent demandé ceci ou cela, et je
n'ai pas reçu j'ai cherché longtemps,
et je n'ai pas trouvé. Montrons-leur que ces
paroles, si vraies, étaient dictées
à Jésus par
l'expérience ; il déclarait
ailleurs : « Père, je sais
que tu m'exauces toujours. » À
nous de mettre à l'épreuve sa
promesse et nous verrons qu'il ne nous a pas
trompés : Dieu exauce toute
prière chrétienne.
Et comme elle est simple, naturelle,
franche, la confiance de Jésus !
Voyons ! Si un enfant demande à son
père du pain, est-ce que ce père lui
donnera une pierre ? Non, jamais, n'est-ce
pas : le père le plus dur n'aurait pas
une pareille idée. Ou si l'enfant demande du
poisson, le père lui donnera-t-il un serpent
au lieu d'un poisson ? Ou, s'il demande un
oeuf, lui donnera-t-il un scorpion ?
Non, non, une telle supposition est risible.
Voyons, enfants, quand, à table, vous
demandez à papa : Donne-moi du pain,
s'il te plaît, ou de la soupe, ou du
gâteau, vous savez que votre père vous
le donnera, s'il le juge bon, et qu'en tous cas
jamais il ne vous servirait à la place de
pain, de soupe ou de gâteau quelque chose de
mauvais on d'immangeable.
Donc vous avez confiance en votre papa.
Pourquoi alors n'auriez-vous pas confiance en Dieu,
le Père céleste qui est tout
amour ? Il y a de bons pères et
d'autres qui le sont moins, mais tous sont des
hommes et ont leurs défauts, et pourtant
vous savez qu'ils vous aiment. Combien plus Dieu
vous aime-t-il ? À combien plus forte
raison vous donnera-t-il toujours, si vous le lui
demandez, le Saint-Esprit, son secours, sa force,
sa grâce !
Donc, - et notre conclusion nous
ramène au sujet, - priez Dieu avec
persévérance, en y mettant toute
votre foi.
G.V.
Récapituler
leçon du 20
février. - Aujourd'hui, le Seigneur
Jésus nous donnera une leçon
sur la prière. Il la donna d'abord
à ses disciples, peut-être
sur le mont des Oliviers. Il priait et
ils l'écoutaient en silence, comme
on doit toujours le faire. Quand il eut
terminé, l'un d'eux lui dit :
Seigneur, enseigne-nous à prier.
Cette demande était elle-même
une excellente prière, et
Jésus l'exauça
aussitôt.
(Luc 11 : 1-13.)
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