Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(27 FÉVRIER.)

Jésus et la prière. Seigneur, enseigne-nous à prier.


Luc 11 : 1-13.

Cantiques proposés :
N° 62. Mon Dieu, mon Père... - N° 74. Ah ! donne à mon âme...


Quelques explications.
Vers. 1. « Enseigne-nous à prier.... » Les prières étant en général récitées chez les Juifs, il arrivait souvent aux docteurs de la loi d'en composer eux-mêmes à l'usage de leurs disciples.

Vers. 2-4. En comparant Luc avec Matthieu, nous constatons que les deux évangélistes placent l'oraison dominicale dans des circonstances différentes et que le texte de Luc est plus court (la troisième demande y manque). Il est probable que le texte de Luc est plus près de l'original et que le troisième évangile a, mieux que le premier, conservé le cadre historique de la prière de Jésus ; la parabole de l'ami venant au milieu de la nuit troubler le sommeil de son ami se rattache très naturellement à l'oraison dominicale.

Vers. 5. « Trois pains ». Les pauvres mangeaient du pain d'orge, les riches du pain de froment. Les pains étaient en forme de disques, ronds ou ovales, et pas très grands. Le pain était l'aliment essentiel, obligatoire ; il devait faire partie de tout repas et en était la base fondamentale ; prendre un repas se disait en hébreu « manger le pain », et cette expression se retrouve souvent dans le Nouveau Testament.

À propos du sujet. - Nous avons consacré au sujet de la prière trois leçons de l'été dernier. L'une d'entre elles, portant sur la parabole du juge inique, offrait beaucoup d'analogie avec l'étude du texte Luc 11 : 1-13 ; le même enseignement ressort de l'un et de l'autre de ces passages : la prière persévérante et confiante. Au reste, on ne saurait trop revenir sur le sujet ; ne craignons pas la ressemblance de deux leçons présentées à quelques mois d'intervalle.

Sans doute nous tirerions autre chose encore des quelques versets proposés à notre étude. Cependant, pour graver une pensée centrale dans l'esprit des enfants, bornons-nous à un point précis, - cela est particulièrement nécessaire lorsqu'on traite la question si vaste de la prière, - et parlons de la prière de la foi, ou mieux, la confiance et la persévérance dans la prière. Voilà ce que Jésus a enseigné ici :

1° par un modèle de prière (v. 2-4) ;
2° par une parabole (v. 5-8) ;
3° par quelques-unes de ces sentences nettes et frappantes dont il avait le secret (v. 9-13).

Exposition du sujet. - « Jésus priait un jour en un certain lieu. » Rappelons ici que Jésus a beaucoup, beaucoup prié. Il est intéressant de chercher avec les enfants des circonstances dans lesquelles Jésus priait, des textes des Évangiles notant tel moment de prière dans la vie du Sauveur. Nous pouvons dire aussi, - en nous conformant à l'un des titres donnés ci-dessus : « Jésus et la prière, » - ce que la prière a été pour Jésus, quelle puissance elle a constitué dans son ministère.

Cette puissance, les disciples s'en rendaient compte ; eux aussi auraient voulu prier, ils priaient... mais avec combien de peine ! Et peut-être faisaient-ils des expériences douloureuses analogues aux nôtres. Nous nous comparons à Jésus ; or, tandis que Jésus restait parfois des heures en prière, nous avons grand-peine à nous recueillir, ne fût-ce que cinq ou dix minutes ; tandis que Jésus priait même et surtout pour ses ennemis, pour tous les hommes dont le péché l'écrasait, nous avons peine à intercéder en faveur du prochain ; tandis que Jésus priait avec l'assurance que toute requête présentée avec foi est exaucée, nous doutons de la puissance et de l'amour divins. Cette comparaison, si humiliante, mais si bonne : Jésus, le grand prieur, et nous, peut être développée.

Qui donc nous apprendra et nous aidera à prier ? Je comprends les douze apôtres qui s'adressèrent à leur Maître ; et nous faisons comme eux ; tout naturellement, nous nous tournons vers Jésus et nous lui demandons : « Seigneur, enseigne-nous à prier. » Qui le pourrait mieux que lui ?
Et Jésus répondit à la question des disciples par les enseignements que nous allons développer.

1. L'oraison dominicale (v. 2 à 4). - Pour nous en tenir au sujet, - et la leçon ne devant pas s'étendre uniquement à l'oraison dominicale, - nous croyons préférable de ne rappeler que très brièvement quelques. réflexions sur ce modèle de prière (voir Éducation chrétienne, études des 15 et 22 août 1915) et de nous borner à relever ici la confiance exprimée dans la prière de Jésus.

Qu'elles sont riches et fortes dans leur brièveté, ces requêtes ! Jésus savait si bien que Dieu aime les hommes et pourvoit à leurs besoins qu'il s'adresse à lui très simplement, mais avec quelle assurance ! Confiance exprimée dans le seul mot : « Père », dans l'idée générale des premières requêtes : « Que ton règne vienne ; » dans les trois dernières demandes : donne, pardonne, délivre.

Il. La parabole de l'ami venant à minuit (v. 5 à 8). Mais à quoi servirait-il de redire de temps en temps la prière de Jésus ou quelque autre et de rester des heures et des jours sans prier ? Ou à quoi servirait-il de prier souvent même si nous n'y mettions qu'une demi-confiance ? Cela préoccupait Jésus, sans doute, après la question d'un de ses amis, lui qui leur déclarera plus tard : « Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. »

Et alors il leur raconta une parabole.
C'est dans un village. Deux amis habitent côte à côte. Et voici qu'en pleine nuit l'un d'entre eux reçoit une visite. Une connaissance arrive, après un long voyage. On se lève, on va l'accueillir, on lui prépare à souper. Mais, - fâcheuse affaire, - plus de pain, et ce n'est pas l'heure d'en acheter ; mais l'on ne saurait en priver l'hôte. Que faire ? Eh bien ! ou ira emprunter chez le voisin. Sitôt dit, sitôt fait. Le voisin se réveille. Hein ! Qui est là ? Que me veut-on ? - C'est moi, ton ami X. Il m'arrive une visite imprévue ; je n'ai point de pain à lui offrir ; ne voudrais-tu pas m'en prêter trois miches ? - Et le voisin, du fond de son, lit, quelque peu grincheux, comme on l'est facilement, troublé au milieu de son sommeil : Allons ! ne m'ennuie pas ! la porte est fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains ! Laisse-moi donc et tire-toi d'affaire comme tu le pourras. - Mais l'autre insiste : Dis-moi, tu es mon ami ! Ne veux-tu pas me rendre service ? - Il insiste tant et si bien que finalement l'ami se ravise : Après tout, j'ai meilleur temps de me lever et de lui donner ce qu'il désire et puis je regagnerai ma tranquillité.

« Je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner, parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. »

Mes amis, cette histoire ressemble à une autre que vous connaissez, racontée également par Jésus, l'histoire de la pauvre veuve, d'abord repoussée par un juge méchant, mais qui, à force d'insistance, a eu gain de cause. Et elle ressemble à ce qui arrive constamment : que de fois nous-mêmes demandons un service, et l'on nous refuse ; mais, nous revenons à la charge et nous obtenons ce que nous voulions ! Ou que de fois nous-mêmes avons, après plusieurs refus, accédé, à tort ou à raison, au désir de telle personne dont l'insistance nous importunait !

Et la leçon que Jésus tire de ces faits si humains : « Il faut toujours prier et ne point se relâcher » (Luc 18 : 1). « Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient à lui jour et nuit ? » (18 : 7). Beaucoup prier, mais comment persévérerions-nous à prier sans la foi ; pour prier beaucoup, il faut croire que Dieu exauce toujours, parce qu'il nous aime.

III. Vers. 9 à 13. - C'est en effet la conclusion que Jésus va tirer de la parabole de l'ami venant à minuit. Et dans quelques paroles brèves, mais profondes, il accentuera ce devoir de prier avec persévérance et avec confiance.

« Et moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. » Il est peu d'exhortations plus simples et plus nettes en même temps ; il n'y a pas à hésiter quant à leur signification et à leur portée : Vous devez demander, mais vous êtes sûrs de recevoir, donc priez avec foi.

Peut-être nos enfants entendront-ils dans leur entourage des objections, des critiques telles que celles-ci : Ce n'est pas vrai Moi j'ai souvent demandé ceci ou cela, et je n'ai pas reçu j'ai cherché longtemps, et je n'ai pas trouvé. Montrons-leur que ces paroles, si vraies, étaient dictées à Jésus par l'expérience ; il déclarait ailleurs : « Père, je sais que tu m'exauces toujours. » À nous de mettre à l'épreuve sa promesse et nous verrons qu'il ne nous a pas trompés : Dieu exauce toute prière chrétienne.

Et comme elle est simple, naturelle, franche, la confiance de Jésus ! Voyons ! Si un enfant demande à son père du pain, est-ce que ce père lui donnera une pierre ? Non, jamais, n'est-ce pas : le père le plus dur n'aurait pas une pareille idée. Ou si l'enfant demande du poisson, le père lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ? Ou, s'il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion ?

Non, non, une telle supposition est risible. Voyons, enfants, quand, à table, vous demandez à papa : Donne-moi du pain, s'il te plaît, ou de la soupe, ou du gâteau, vous savez que votre père vous le donnera, s'il le juge bon, et qu'en tous cas jamais il ne vous servirait à la place de pain, de soupe ou de gâteau quelque chose de mauvais on d'immangeable.

Donc vous avez confiance en votre papa. Pourquoi alors n'auriez-vous pas confiance en Dieu, le Père céleste qui est tout amour ? Il y a de bons pères et d'autres qui le sont moins, mais tous sont des hommes et ont leurs défauts, et pourtant vous savez qu'ils vous aiment. Combien plus Dieu vous aime-t-il ? À combien plus forte raison vous donnera-t-il toujours, si vous le lui demandez, le Saint-Esprit, son secours, sa force, sa grâce !
Donc, - et notre conclusion nous ramène au sujet, - priez Dieu avec persévérance, en y mettant toute votre foi.

G.V.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 20 février. - Aujourd'hui, le Seigneur Jésus nous donnera une leçon sur la prière. Il la donna d'abord à ses disciples, peut-être sur le mont des Oliviers. Il priait et ils l'écoutaient en silence, comme on doit toujours le faire. Quand il eut terminé, l'un d'eux lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier. Cette demande était elle-même une excellente prière, et Jésus l'exauça aussitôt.

1. Le modèle (Luc 11 : 2-4). - Pour vous apprendre à écrire, à coudre, on vous donne un modèle d'écriture que vous vous appliquez à copier, un canevas sur lequel vous passez des fils de laine. Quand vous saurez écrire et coudre, vous écrirez des lettres à vos frères et soeurs hors de la maison. vous ourlerez des mouchoirs et raccommoderez vos vêtements. De même, pour enseigner à ses disciples à prier, Jésus leur donna un modèle : l'oraison dominicale (prière du Seigneur) que vous connaissez bien ; ou si vous ne la savez pas encore, demandez à maman de vous l'apprendre ; c'est la plus belle des prières. Puis vous la direz à Dieu le soir, avant de vous endormir, ce qui ne vous empêchera pas d'y ajouter d'autres demandes pour vos amis, vos parents, pour les pauvres et les malades, pour les païens et les missionnaires ; de lui demander de vous pardonner certaines fautes commises dans la journée, de vous aider à vous corriger de votre paresse, de votre gourmandise, ou d'une autre mauvaise habitude. - On pourra réciter et expliquer l'oraison dominicale ; voir leçons du 15 et 22 août 1915.

2. Les directions (Luc 11 : 5-13). Pour vous apprendre à écrire ou à coudre, non seulement on vous donne un modèle ou du canevas, mais on vous dit comment vous devez tenir votre bras, votre main, votre plume, votre cahier ; comment vous devez enfiler votre aiguille, vous servir de votre dé. De même Jésus, outre-le modèle de prière, donna à ses disciples les directions nécessaires. Comment devaient-ils, comment devons-nous prier ? - Avec confiance, en ne doutant pas que Dieu répondra et nous exaucera. - Citer l'exemple de l'ami importun (v. 5-8). - Dieu ne sommeille ni ne dort, n'est jamais fatigué ; il a pour nous un amour infini. - Avec persévérance, car il a peut-être des raisons de nous faire attendre. Demandez, cherchez, heurtez ; faites tous vos efforts pour vous procurer vous-même ce que vous désirez (c'est peut-être dans ce but que Dieu fait attendre la réponse), et continuez à frapper à la porte de votre Père céleste, c'est-à-dire à prier. - Avec reconnaissance pour ce qu'il vous accorde en réponse, à vos prières, car il vous donne toujours ce qu'il y a pour vous de meilleur. - Citer les v. 11-13. - Puisque vos parents ne vous donnent pas des choses qui vous seraient nuisibles, à plus forte raison Lui qui est parfaitement sage ne vous les donnera-t-il jamais si vous les lui demandiez par ignorance ; mais il vous exaucera en vous donnant ce qui vous sera utile et salutaire, et que Jésus aurait désiré s'il était à votre place. Ce qu'il faut demander surtout, c'est la sagesse, comme le fit Salomon, et comme à lui il vous l'accordera (v. 13), et beaucoup d'autres choses par-dessus (Mat. 6 : 13).

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Jésus et la prière. Seigneur, enseigne-nous à prier
(Luc 11 : 1-13.)
Versets à apprendre :
Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. (Luc, 11 : 9-10.)
Seigneur, enseigne-nous à prier (Luc 11 : 1.)

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