Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(20 FÉVRIER.)

La mort de Jean-Baptiste.


Marc 6 : 14-29.

Cantiques proposés :
N° 97. Sans attendre... - N° 88. Seigneur ! sanctifie...


Un épisode du conflit constant entre le bien et le mal : telle m'apparaît la poignante histoire de la mort de Jean-Baptiste ; et nous pouvons la traiter avec les enfants à ce point de vue. Rappelons-leur ce qu'a été Jean-Baptiste ; montrons que, victime de sa franchise et de sa fidélité, il fut victime aussi du péché des autres. Et - fait si fréquent - le méchant triomphe, le juste succombe... en apparence ; en réalité, la mort de Jean-Baptiste est une victoire, et le crime d'Hérode une défaite. Nous essaierons de faire sentir, cela à nos élèves en développant tout simplement le récit. Puissions-nous leur inspirer et le désir d'être fidèles jusqu'à la mort, fidèles dans le bien, fidèles pour Dieu, et la crainte, le dégoût, la honte d'appartenir aux Hérodes et gens de sa sorte, qui s'opposent au bien.

I. Versets 14 à 16. - Dans les versets précédents, l'évangile de Marc raconte l'envoi des douze apôtres en mission. La rumeur de ce fait arrive à Hérode. Il semblerait que le prince entendait parler de Jésus pour la première fois. Il n'y a du reste rien d'étonnant à cela : le ministère de Jésus était paisible ; et lui, comme tous les Juifs, évitait Tibériade, résidence du tyran, résidence de cour aux occupations frivoles ; du reste, son oeuvre s'adressait en premier lieu à la classe inférieure. Pourtant, la mission des douze a fait quelque bruit ; elle attire l'attention de gens politiques, naturellement en dehors du mouvement religieux, la renommée de Jésus se répand jusque dans l'entourage du prince. Et l'on se demande : qui est donc ce prophète ? Les uns disent : c'est Jean-Baptiste ressuscité ; d'autres : c'est Elie, revenu sur la terre - annonce de l'approche du Messie (opinion très répandue, basée sur Malachie 4 : 5 : « Je vous enverrai mon messager, revêtu de l'esprit d'Elie ») - ; d'autres croient à une apparition semblable à celle des anciens prophètes.

Le roi Hérode en est troublé ; non pas qu'au fond il se soucie de telles questions, mais, comme tout méchant, il est mal à l'aise devant un homme juste ou devant tel fait qui lui rappelle ses fautes. Il partage la première opinion, il voit en Jésus Jean ressuscité ; et ce point de vue provient du remords d'une conscience troublée, car il avait fait mourir Jean.

Ici quelques renseignements sur Hérode.
Depuis la mort d'Hérode le Grand, en l'an 4, son fils, Hérode Antipas, gouvernait la province du nord (la Galilée et la Pérée) ; il était en réalité tétrarque, et non pas roi, comme l'appelle Marc. Faible, cruel et voluptueux, il aimait, comme tous les Hérode, le luxe et la prodigalité. Il établit sa résidence à Tibériade. Vers la fin de sa vie, il tomba au pouvoir d'Hérodias - dont il est parlé dans notre récit - femme de Philippe, un demi-frère d'Antipas, qui vivait à Rome en simple citoyen. Dans un voyage à Rome, Antipas s'éprit d'Hérodias et lui fit des propositions auxquelles elle répondit favorablement ; elle le suivit donc en Galilée, accompagnée de sa fille Salomé ; et Antipas, répudiant sa femme, la fille d'Aretas, roi d'Arabie, vécut publiquement avec Hérodias.
Mais revenons au récit. Le fait des craintes et des remords du tétrarque fournit à l'évangéliste l'occasion de raconter la mort de Jean-Baptiste.

Il. Versets 17 à 20. - Vous savez qui était Jean-Baptiste. Fils de Zacharie, né quelques mois avant Jésus, il devint le « précurseur de Jésus-Christ », le « dernier des prophètes » ; il se retira dans le désert, près du Jourdain, menant la vie austère du prophète Elie, prêchant avec force le message de repentance : « Préparez le chemin du Seigneur... Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche » et il baptisait - de là son surnom - tous ceux qui venaient à lui avec repentir.
On peut rappeler aussi le baptême de Jésus par Jean, (Matthieu 3: 13-17), les rapports de Jean et de Jésus (Jean 3 : 22 et suiv. ; Matthieu 11 : 2 à 6).
Vous savez combien Jean était franc et courageux : il aimait la vérité, il la disait, il la servait (quelques traits. tirés de la prédication de Jean, d'après Luc 3) ... Insister sur le devoir de fidélité à la vérité.

Et il arriva ce qui arrive souvent : Jean ne fut pas trop. franc - on ne l'est jamais trop - mais certaines personnes, atteintes directement par ses reproches, en jugèrent autrement. Aussi Hérode le fit-il arrêter et jeter en prison. Pourquoi ? Hérode était coupable d'adultère violent, interdit par la loi (voir les indications ci-dessus) ; et Jean, en véritable prophète, homme de Dieu, semblable à Elie devant Achab et à Nathan devant David, avait blâmé le prince : « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Ce que tu fais est mal. » N'est-ce pas qu'il était courageux, ce Jean ? Combien de chrétiens oseraient déclarer ouvertement à un roi... ou à un ami : « Ce que tu fais est mal ? »

Hérode, satisfait d'avoir réduit l'importun au silence, n'en demandait pas davantage ; même il protégeait Jean ; il le craignait, il avait pour lui ce respect instinctif d'un caractère faible pour un fort ; il l'entendait avec plaisir et, à l'occasion, prenait conseil de lui. Ici une leçon encourageante à relever : l'homme juste et véridique en impose toujours à ses ennemis, même à ceux, qui souhaitent son malheur.
Mais quelqu'un n'est pas content : Hérodias, plus méchante que le souverain, veut la mort du prophète, il faudra bien qu'elle pousse Hérode à sacrifier son prisonnier.

III. Versets 21 à 29. - Bientôt, en effet, le « jour propice » aux intentions coupables d'Hérodias arrive. La cour est en séjour à Machéronte, à l'est de la mer Morte : les Hérode y possédaient un palais, dans un des cachots duquel Jean-Baptiste était enfermé. Il y a fête à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prince, âgé alors de 50 ans, environ. Hérode donne un festin à ses grands, toute une foule de personnages haut placés, chefs militaires et principaux de la Galilée. Et, comme il arrive trop souvent dans les fêtes - fêtes de famille, anniversaires, baptêmes - on boit avec excès, on s'excite, on se livre à de malsains plaisirs... et tout cela finit tristement.

Au cours du repas, Salomé, fille d'Hérodias, paraît, et elle danse, probablement une danse peu convenable. Cela plaît à Hérode et à ses convives, excités déjà par le vin. Le prince, évidemment grisé, ne sait plus ce qu'il dit ; il promet à la jeune fille - pour une danse !! - tout ce qu'elle désirerait, fût-ce la moitié de son royaume. Comme ce trait est juste ! Que de promesses, d'engagements pris au cabaret, sous l'empire de la boisson, que l'on a regrettés bientôt après !

La jeune fille sort et demande conseil à sa mère. Hérodias n'a pas un instant d'hésitation ; enfin l'occasion est venue de satisfaire ses désirs de vengeance : « Va et demande la tête de Jean-Baptiste. » La jeune princesse, rentre en hâte et dit : « Je veux que tu me donnes, à l'instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste ! »

Pauvre Hérode ! Si mauvais qu'il soit, nous ne pouvons nous empêcher de le plaindre. Il se ressaisit, il se dégrise, il devient tout triste. Il comprend sa situation ; que faire ! Il a promis, il a juré par serment de donner tout ce qui lui serait demandé ; et pourtant n'aimerait-il pas, ne devrait-il pas épargner le captif ? Douloureux conflit de devoir dans lequel il s'est jeté par sa faute ! Mais il ne veut pas violer ses serments ; par crainte des hommes il cède, il envoie dans la prison un garde faisant souvent office de bourreau. Le garde s'acquitte de l'ordre reçu, il rapporte la tête de Jean à la jeune fille, celle-ci la présente à sa mère, dont les, désirs sont satisfaits.

Arrêtons-nous un instant encore. N'avais-je pas raison de dire : en réalité, la mort de Jean-Baptiste est une victoire de celui-ci et une défaite de ses persécuteurs. Jean est mort, oui, et tragiquement ; mais quelles traces bénies il laisse après lui ! Quel beau souvenir que celui de cet homme de devoir ! Et quel témoignage que celui de l'influence exercée par lui, même sur son ennemi Hérode et jusque dans la prison !

Et les autres personnages du drame ? Représentez-vous ces hommes et ces femmes, la fête terminée, regagnant leurs appartements : ils sont alourdis par le vin et les plaisirs, ils ont perdu leur journée, gaspillé leurs forces, ils ont versé le sang innocent, ils sont troublés : malheureux !

Chers amis, ne vaut-il pas mieux - s'il le faut - souffrir, mourir avec Jean pour la vérité, mais fidèles, que vivre esclaves des passions et serviteurs de la méchanceté ?
Nous nous en sommes tenus à un développement du récit. Nous proposons encore un autre plan, une autre tractation du sujet, qui plaira peut-être davantage à tel lecteur.

Commencer par lire ou raconter le fait, sans grands détails ; puis s'arrêter successivement aux quatre personnages principaux du drame, dont nous ferions des types Hérode, le buveur, le viveur, entraîné par sa légèreté à de graves fautes ; Hérodias, l'être malfaisant, assoiffé de vengeance et de mal ; Salomé, le personnage léger, instrument du crime... malgré lui parfois, mais incapable de résister au méchant ; et enfin Jean-Baptiste, le fidèle, qui souffre et meurt pour la vérité.

G. V.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 13 février. - Qui se souvient de la naissance de Jean-Baptiste ? (Rappeler leçon du 19 décembre.) - Aujourd'hui je vous raconterai sa mort, qui arriva quand Jésus annonçait l'Évangile en Galilée.

1. Vous n'avez pas oublié ce méchant Hérode-le-Grand, qui fit égorger les petits enfants de Bethléhem. Ses fils ne valurent pas mieux ; l'un d'eux, Hérode Antipas, qui régnait en Galilée et en Pérée (montrer la carte), avait épousé une méchante femme nommée Hérodias, quoiqu'elle fût déjà la femme du frère ; elle avait ainsi deux maris, ce qui était très coupable. - Hérode, entendant parler de Jean, qui prêchait au bord du Jourdain, voulut le voir et le fit venir. Que va lui dire le prophète ? Ce qu'il disait aux foules accourues pour l'écouter : qu'Hérode devait se repentir et se corriger ; qu'il devait donc renvoyer à son frère la femme qu'il lui avait ravie. Mais ce méchant roi fit enfermer Jean dans un cachot, au bord de la mer Morte, étant probablement lui-même en ce temps-là dans cette contrée, occupé à faire la guerre. David avait agi tout autrement quand Nathan était venu le blâmer d'avoir pris la femme d'Urie ; aussitôt il avait dit : « J'ai péché contre l'Éternel. »
Quand vous vous irritez parce que l'on vous gronde d'avoir mal agi, à qui ressemblez-vous, à David où à Hérode ?

2. Ce roi n'était pas heureux ; on ne l'est jamais quand on est coupable. Pour se tranquilliser, il faisait souvent appeler Jean, lui demandait conseil et suivait ses avis. Tous ? Non ; son plus grave péché il ne voulait pas l'abandonner, et il continuait à garder la femme de son frère, exactement comme les enfants qui font des caresses à leurs parents tout en refusant de leur obéir... - Quand on persiste à rester dans la mauvaise voie on va toujours plus loin, surtout si l'on est en mauvaise compagnie, et Hérode fut entraîné à commettre un péché plus horrible que ceux qu'il avait déjà commis. À l'occasion de son jour de naissance, il fit une fête. - Raconter brièvement les faits, la danse de Salomé, fille d'Hérodias, la promesse d'Hérode, la demande de Salomé à l'instigation de sa mère, qui haïssait Jean parce qu'il la condamnait. - Peut-être le roi avait-il trop bu pendant le repas, et souvent les hommes ivres font des actes indignes qu'ils regretteront plus tard.

3. Pensez-vous que Jean, une fois mort, fut oublié ? Loin de là : ses disciples ne l'oublièrent pas ; ils ensevelirent son corps et vinrent tout dire à Jésus ; c'est à lui qu'il faut nous adresser quand nous sommes affligés. - Jésus ne l'oublia pas ; attristé en apprenant ce qui était arrivé, il se retira dans un lieu écarté avec ses disciples, et l'on peut-être certain qu'il s'entretint de cette mort avec son Père céleste ; il n'oublie jamais ceux qui souffrent en faisant le bien. - Hérode ne l'oublia pas ; il ne put s'empêcher depuis lors de penser avec remords au crime qu'il avait commis. Que dit-il, quand il entendit parler de Jésus ? « C'est Jean-Baptiste que j'ai fait mourir et qui est ressuscité des morts. » Sa conscience coupable lui donnait cette pensée ; il n'y a point de paix pour le méchant. - Le Père céleste, soyez-en sûrs, ne l'oublia pas ; que dit Jésus ? « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux. »

Mon enfant, éloigne-toi du mal et fais le bien, même si tu dois en souffrir, et Dieu prendra son plaisir en toi. Il vaut mieux mourir comme Jean en faisant son devoir que de vivre en coupable comme Hérode et Hérodias.

L. N.

Partie de l'élève.

SUJET : Mort de Jean-Baptiste. Soyons sobres !
(Marc 6 : 14-29.)
Versets à apprendre :
Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. (1 Pierre 5 : 8.)
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien. (Rom. 12 : 21)
Éloigne-toi du mal, et fais le bien. (Ps. 34 : 15.)

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