Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

(13 FÉVRIER.)

Choix et mission des douze. La moisson est grande.


Mat. 9 : 35-38 ; 10 : 1-42.

Cantiques proposés :
N° 87. Servons tous dès notre enfance. - N° 96. Travaillons l'oeuvre est immense.


La moisson est grande et il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.
C'était il y a une cinquantaine d'années, à l'époque de la moisson. Frédéric de Bodelschwingh, le célèbre fondateur des asiles de Béthel, alors gérant d'une propriété en Poméranie, se met en route, un matin, à la recherche d'ouvriers pour sa moisson. Arrivé dans le village de Büblitz, il entend des chants dans l'église ; aussitôt il descend de cheval et entre dans la maison de Dieu. On y célèbre une fête de missions. Le prédicateur, parlant sur le texte : « La moisson est grande... », demande si aucun de ses nombreux auditeurs ne serait prêt, non seulement à prier Dieu d'envoyer des ouvriers dans sa moisson, mais à partir pour l'évangélisation du monde. Ce fut, pour le jeune Bodelschwingh, préoccupé déjà des affaires du Royaume de Dieu, l'appel décisif ; en lui-même il répondit par un oui joyeux à la question du prédicateur. Quelques semaines plus tard. il commençait ses études de théologie à Bâle, et si, dans la suite, les circonstances ne lui permirent pas de devenir missionnaire en terre païenne, il n'en fut pas moins, dans son pays, un ouvrier dans le champ de Dieu.

Pourquoi ce trait au début de notre étude ? Frédéric de Bodelschwingh avait entendu la parole centrale de notre récit : « La moisson est grande... » et il y a répondu, non en priant seulement, mais en se consacrant lui-même au service de Dieu. Et voilà, me semble-t-il, ce que nous devons montrer aux enfants, à propos de la leçon du jour, prier Dieu qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson, c'est lui demander cela, certes, mais c'est aussi s'engager soi-même pour Dieu. Car s'il choisit des hommes en vue de tâches spéciales (ici les apôtres ; aujourd'hui pasteurs, missionnaires, etc.), d'autre part Dieu a besoin de nous tous, - et des enfants aussi bien que des grands, - et il a une tâche pour chacun. Montrons aux enfants que, dans la mesure où tout chrétien se donne au service de Dieu, dans les plus humbles devoirs, les Églises deviennent vivantes et capables de produire des missionnaires, des ouvriers, au sens spécial. C'est donc dans cette ligne, tous à l'oeuvre pour Dieu, d'une manière ou d'une autre, que nous chercherons à réaliser le voeu de Jésus : « La moisson est grande.... Priez le maître d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. »

I. Arrêtons-nous d'abord à l'image employée par Jésus: « La moisson est grande et il y a peu d'ouvriers. » Comme nos enfants, les petits campagnards surtout, la comprendront facilement ! Au mois d'août 1914, la moisson commençait quand nos soldats durent partir pour un temps plus ou moins long. La moisson était là, toujours une période de gros et fatigant labeur, et les bras manquaient, il y avait peu d'hommes à la maison, on demandait de tous côtés de l'aide, des ouvriers. Il faut du monde pour la moisson.

De même dans l'oeuvre de Dieu, dans la moisson de Christ. Jésus est venu lutter contre le péché et donner aux hommes la vie ; il est venu défricher, semer, travailler... et il a besoin d'aides. L'oeuvre est immense : que de mal sur la terre (faits actuels), et il faut que le bien triomphe.

Hélas ! il y a peu d'ouvriers. Tout chrétien, c'est-à-dire disciple de Christ, devrait être ouvrier avec Christ, et combien ne s'en soucient nullement ! combien ne se demandent jamais : que pourrais-je faire pour le Maître ?
« La moisson est grande. Il y a peu d'ouvriers. » Prions donc le Maître qu'il mette au coeur des chrétiens la fidélité au service de Christ et qu'il nous décide et nous aide nous-mêmes à devenir des ouvriers dans sa moisson.

Il. 9 : 35; 10 : 5. - Jésus a exprimé un désir qu'il y ait des ouvriers dans sa moisson. Mais il fait plus il appelle des ouvriers. On pourrait ici, en reprenant le trait cité au début ou en notant d'autres faits, développer l'idée des appels de Jésus, en montrer la diversité et la fréquence.

a) Il le peut, parce que lui-même donne l'exemple. Cette moisson du Maître, c'est celle de Dieu, c'est aussi la sienne, à lui Jésus, tant il l'a prise à coeur : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean 4 : 34). C'est ce que nous rappelle le verset 35: l'oeuvre évangélisatrice de Jésus. Il est en Galilée, il parcourt villes et villages, prêchant la bonne nouvelle, guérissant les malades. Il y avait des synagogues dans toute localité ; c'est là surtout que Jésus enseignait, annonçait son message, la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.

b) Il veut trouver des ouvriers, parce que (v. 36) il a compassion de la foule. Disons tout l'amour de Christ ; il voit la foule, languissante, abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger : image de la souffrance sociale et morale du peuple qui afflige Jésus. Consoler, diriger cette foule, lui apporter le Dieu de vie, l'oeuvre est immense ; ne trouvera-t-il pas des aides capables d'aimer aussi et de collaborer à sa tâche.

c) Il a donc besoin d'aides (v. 37 et 38). Et je pense que nous aurons raison d'insister de nouveau sur ce point : le chrétien, le disciple du Christ est et doit être un ouvrier dans la moisson du Maître ; Jésus a besoin de lui... et du plus petit.

d) Jésus a fait plus encore en cette occasion. Il a choisi aussitôt parmi ses disciples des aides spéciaux, les douze apôtres (10: 1-5). Nous pourrons rappeler leurs noms, avec quelques détails sur tel d'entre eux ; ainsi, dire à quelle occasion Pierre et André, Jacques et Jean avaient suivi le Maître ; ou quelques mots de la vocation de Matthieu. Cependant, le sujet étant assez vaste déjà, il sera peut-être préférable de se borner à l'énumération des douze noms sans entrer dans aucun développement. Disons seulement que, Judas excepté, ces hommes sont tous Galiléens ; Jésus est né en Galilée, ce fut son premier champ de travail, il y gagna ses premiers disciples ; tous, hommes simples, ignorants, frustes, mais qui se sont attachés à Jésus.

e) Et quelle tâche Jésus confie-t-il à ses amis ? Vers. 1 : c'est sa tâche : ils agiront, chacun selon ses moyens, peut-être dans des conditions d'existence très diverses, mais l'oeuvre est la même pour tous : prêcher la bonne nouvelle du Royaume ; Jésus vent J'aire d'eux ses missionnaires chargés pour un temps de répandre son oeuvre. Il leur donne le pouvoir de guérir : il leur montre que ce pouvoir vient de Dieu et qu'il faut le demander.

Parce qu'il fallait des ouvriers dans la moisson, Jésus a immédiatement choisi douze hommes comme « apôtres », mot qui signifie « envoyés ». Mais il voulait d'autres aides encore, et, à partir de ce moment, au cours des siècles, beaucoup de chrétiens ont répondu à l'appel du Maître, - citer quelques noms de disciples, réformateurs, missionnaires. Et nous, ne veut-il pas aussi nous prendre à son service ? Ne voulons-nous pas nous y préparer et accepter d'être « ouvriers dans sa moisson ? » Trouver et citer un exemple de ce qu'un enfant peut faire dans la moisson du Maître, non pas nécessairement par des actes extraordinaires, mais dans l'existence quotidienne la plus modeste. Je conseillerais ; aux moniteurs et monitrices de rappeler, par exemple, aux enfants l'histoire de Suzanne Meurant (voir: C'est Noël, 1913, les dernières pages).

Pourquoi donc Jésus ne nous compterait-il pas au nombre de ses « moissonneurs » ?

III. Oui, nous pouvons en être tous. Mais, naturellement, Jésus réclame de bons ouvriers, des moissonneurs qualifiés. À quelle condition acceptera-t-il notre collaboration ? Ou quelles qualités conviennent à ses ouvriers ?

Avant de les envoyer en mission, Jésus donna aux douze des conseils dont nous allons profiter. - Traiter en détail le chapitre 10 : 5-42 serait trop long et fastidieux. Il vaut mieux, me semble-t-il, s'arrêter surtout aux premiers versets de la leçon (9 : 35-10 : 5) et se borner, pour la suite, à relever brièvement quelques qualités indispensables à tout ouvrier dans la moisson de Christ ; il y aurait même avantage à laisser de côté certains passages, ainsi les versets 11 à 23, 34 à 38.

Qu'est-ce que Jésus a dit aux apôtres ? Que nous recommande-t-il ?
Il leur a dit d'abord (v. 5 et 6) : « Voici où vous irez : allez vers les brebis perdues de la maison d'Israël ; n'allez pas chez les païens, ni chez les Samaritains. » Les apôtres sont des apprentis, des débutants ; il ne saurait être question de les lancer dans un travail trop grand pour eux, il convient de leur confier une mission qui soit à leur portée, tant il est vrai que le Maître ne nous impose jamais une tâche disproportionnée à nos moyens.

Il leur a dit encore : « Voici ce que vous ferez : Prêchez et dites : Le Royaume des cieux est proche.... » (v. 7 et 8).
Et il les a exhortés, - c'est là ce que nous relèverons surtout :

a.) À l'amour (v. 8). Guérissez, faites du bien, aimez, donnez gratuitement. C'est par amour que Jésus appelle des aides ; comment pourrait-on, sans aimer, être ouvrier dans la moisson de celui qui a aimé jusqu'à donner sa vie, participer à un travail dans lequel l'amour est la grande puissance ? À quoi servirait de s'y mettre avec de l'intelligence, de riches facultés si l'amour fait défaut ? Apprenons du Sauveur lui-même l'amour qui sauve.

b) A la confiance et au courage (v. 9, 10, 26, 28 à 31). Oui, il faut être confiant et courageux pour servir le Maître. Que de difficultés, que de luttes ! Que de supplices ont enduré, à certaines époques, les témoins de l'Évangile ! Mais qu'il fait bon savoir, être sûr que Dieu n'oublie jamais les « moissonneurs » ; alors on ne craint rien, alors on attend tout de Dieu et l'on travaille pour lui avec courage.

c) A l'humilité (v. 24 et 25). Le chrétien agit, non pour le plaisir d'accomplir de grandes choses, d'attirer l'attention sur sa personne et d'acquérir de la gloire, mais, pour que Christ paraisse de plus en plus dans sa vie et soit de plus en plus connu et aimé par les hommes.

d) A la fidélité (v. 32 et 33). Confesser Christ, c'est-à-dire témoigner sa foi en lui et l'annoncer dans ses paroles, et dans sa vie, en toute circonstance.

Conclusion. - Heureux celui qui répond ainsi à l'appel (v. 40-42) : « Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits, parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. »

G. VITTOZ.




Pour les petits.

Récapituler leçon du 6 février. - Le monde est semblable à un grand champ de blé que l'on moissonne continuellement. Dieu en est le propriétaire ; les épis, ce sont les, hommes ; le grenier, c'est le ciel dans lequel il veut les recevoir, c'est pourquoi il a envoyé son Fils Jésus-Christ, afin de les préparer a y entrer. Dans un champ que l'on, moissonne, beaucoup de gens, hommes, femmes, enfants. sont occupés à faucher, mettre en javelles, râteler, glaner, lier les gerbes, les mettre sur le char, les monter au grenier. Il en est ainsi dans le monde.

1. Le choix des apôtres (Mat. 9 : 35-38 ; 10 : 1-4). Pendant qu'il était sur la terre, Jésus, le grand moissonneur, avait un travail immense. Pensez à celui du médecin courant soigner malades et infirmes ; à celui du pasteur prêchant aux grands et aux petits, visitant pauvres, malades et mourants. Jésus était un pasteur et un médecin comme il n'y en eut jamais de pareil, employant à secourir les hommes toutes les heures du jour et même de la nuit. Il souffrait en voyant la multitude de pécheurs malheureux à secourir et à sauver ; il disait : La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. - Alors il choisit douze disciples. qu'il nomma apôtres, c'est-à-dire envoyés, parce qu'il voulait les envoyer accomplir son oeuvre là où il n'allait pas lui-même, et la continuer quand il aurait quitté la terre. Voici leurs noms (Mat. 10: 2-4). - Donner quelques, renseignements sur eux. - Vous ne pouvez être apôtres, mais vous avez aussi, quoique petits, votre oeuvre à remplir au service du Seigneur. Pour bien la remplir, écoutez ce qu'il leur dit quand, pour la première fois, il les envoya deux à deux annoncer l'Évangile.

2. La mission des apôtres (Mat. 10 : 5-42). - Il leur donna d'abord ses ordres et leur dit « Allez vers les brebis perdues de la maison d'Israël » (v. 6). Plus tard, ils devront aller bien loin, traverser les mers et les montagnes ; mais, pour le moment, ayant peu d'expérience, ils doivent rester dans leur pays. Peut-être pensez-vous : quand je serai grand je serai missionnaire, diaconesse. Oui, mais maintenant, c'est chez vous, avec frères et soeurs, que vous devez être au service du Seigneur. Il leur dit ensuite : Faites tout le bien que vous pouvez et tout gratuitement (v. 8) ; non pas comme les enfants qu'il faut presser, supplier et qui veulent être récompensés pour le moindre service. Il leur dit aussi : Soyez polis envers chacun (v. 12), ne parlez pas à tout propos et ne mentez pas (v. 16) ; voilà de bons conseils, qu'en pensez-vous ? - Après leur avoir donné ces ordres, il les avertit qu'ils auraient des difficultés, qu'ils auraient à souffrir. Et vous aussi vous aurez des difficultés au service du Seigneur ; il y aura peut-être de méchants garçons, de méchantes fillettes qui vous chicaneront, se moqueront de vous quand vous ferez votre devoir. Mais il vaut mieux souffrir en faisant bien qu'en faisant mal. - Enfin, pour les encourager, il leur fit de belles promesses : il leur promit que Dieu mettrait dans leur bouche des paroles sages et les protégerait. Ces promesses sont aussi pour vous : quand l'enfant s'applique à son devoir, Dieu lui vient en aide, lui met dans le coeur de bonnes pensées, sur les lèvres des paroles sages, et ne l'abandonne jamais. Mon fils, dit le Seigneur, n'oublie pas mes enseignements... ils prolongeront tes jours et les années de ta vie, et augmenteront ta paix. Confie-toi en l'Eternel... et il aplanira tes sentiers. (Prov. 3 : 1 à 2, 5 à 6). Ainsi, en outre, vous aurez la gloire d'être du nombre de ses moissonneurs.

L. N.

Partie de l'élève.
SUJET : Choix et mission des Douze. La moisson est grande.
(Mat. 9 : 35-38 ; 10 : 1-42.)
Versets à apprendre :
Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. (Mat. 10 : 39.)
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. (Mat. 10 ; 8.)
La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. (Mat. 9:37.)

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