Cantiques proposés :
N° 87. Servons tous dès notre
enfance. - N° 96. Travaillons l'oeuvre est
immense.
La moisson est grande et il y a peu
d'ouvriers. Priez donc le maître de la
moisson d'envoyer des ouvriers dans sa
moisson.
C'était il y a une cinquantaine
d'années, à l'époque de la
moisson. Frédéric de Bodelschwingh,
le célèbre fondateur des asiles de
Béthel, alors gérant d'une
propriété en Poméranie, se met
en route, un matin, à la recherche
d'ouvriers pour sa moisson. Arrivé dans le
village de Büblitz, il entend des chants dans
l'église ; aussitôt il descend de
cheval et entre dans la maison de Dieu. On y
célèbre une fête de missions.
Le prédicateur, parlant sur le texte :
« La moisson est grande... »,
demande si aucun de ses nombreux auditeurs ne
serait prêt, non seulement à prier
Dieu d'envoyer des ouvriers dans sa moisson, mais
à partir pour l'évangélisation
du monde. Ce fut, pour le jeune Bodelschwingh,
préoccupé déjà des
affaires du Royaume de Dieu, l'appel
décisif ; en lui-même il
répondit par un oui joyeux à la
question du prédicateur. Quelques semaines
plus tard. il commençait ses études
de théologie à Bâle, et si,
dans la suite, les circonstances ne lui permirent
pas de devenir missionnaire en terre païenne,
il n'en fut pas moins, dans son pays, un ouvrier
dans le champ de Dieu.
Pourquoi ce trait au début de notre
étude ? Frédéric de
Bodelschwingh avait entendu la parole centrale de
notre récit : « La moisson
est grande... » et il y a répondu,
non en priant seulement, mais en se consacrant
lui-même au service de Dieu. Et voilà,
me semble-t-il, ce que nous devons montrer aux
enfants, à propos de la leçon du
jour, prier Dieu qu'il envoie des ouvriers dans sa
moisson, c'est lui demander cela, certes, mais
c'est aussi s'engager soi-même pour Dieu. Car
s'il choisit des hommes en vue de tâches
spéciales (ici les apôtres ;
aujourd'hui pasteurs, missionnaires, etc.), d'autre
part Dieu a besoin de nous tous, - et des enfants
aussi bien que des grands, - et il a une
tâche pour chacun. Montrons aux enfants que,
dans la mesure où tout chrétien se
donne au service de Dieu, dans les plus humbles
devoirs, les Églises deviennent vivantes et
capables de produire des missionnaires, des
ouvriers, au sens spécial. C'est donc dans
cette ligne, tous à l'oeuvre pour Dieu,
d'une manière ou d'une autre, que nous
chercherons à réaliser le voeu de
Jésus : « La moisson est
grande.... Priez le maître d'envoyer des
ouvriers dans sa moisson. »
I. Arrêtons-nous d'abord
à l'image employée par Jésus:
« La moisson est grande et il y a peu
d'ouvriers. » Comme nos enfants, les
petits campagnards surtout, la comprendront
facilement ! Au mois d'août 1914, la
moisson commençait quand nos soldats durent
partir pour un temps plus ou
moins long. La moisson était là,
toujours une période de gros et fatigant
labeur, et les bras manquaient, il y avait peu
d'hommes à la maison, on demandait de tous
côtés de l'aide, des ouvriers. Il faut
du monde pour la moisson.
De même dans l'oeuvre de Dieu, dans la
moisson de Christ. Jésus est venu lutter
contre le péché et donner aux hommes
la vie ; il est venu défricher, semer,
travailler... et il a besoin d'aides. L'oeuvre est
immense : que de mal sur la terre (faits
actuels), et il faut que le bien triomphe.
Hélas ! il y a peu d'ouvriers.
Tout chrétien, c'est-à-dire disciple
de Christ, devrait être ouvrier avec Christ,
et combien ne s'en soucient nullement !
combien ne se demandent jamais : que
pourrais-je faire pour le Maître ?
« La moisson est grande. Il y a
peu d'ouvriers. » Prions donc le
Maître qu'il mette au coeur des
chrétiens la fidélité au
service de Christ et qu'il nous décide et
nous aide nous-mêmes à devenir des
ouvriers dans sa moisson.
Il. 9 :
35; 10 : 5. -
Jésus a exprimé un désir qu'il
y ait des ouvriers dans sa moisson. Mais il fait
plus il appelle des ouvriers. On pourrait
ici, en reprenant le trait cité au
début ou en notant d'autres faits,
développer l'idée des appels de
Jésus, en montrer la diversité et la
fréquence.
a) Il le peut, parce que lui-même donne l'exemple. Cette moisson du Maître, c'est celle de Dieu, c'est aussi la sienne, à lui Jésus, tant il l'a prise à coeur : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean 4 : 34). C'est ce que nous rappelle le verset 35: l'oeuvre évangélisatrice de Jésus. Il est en Galilée, il parcourt villes et villages, prêchant la bonne nouvelle, guérissant les malades. Il y avait des synagogues dans toute localité ; c'est là surtout que Jésus enseignait, annonçait son message, la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.
b) Il veut trouver des ouvriers, parce que (v. 36) il a compassion de la foule. Disons tout l'amour de Christ ; il voit la foule, languissante, abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger : image de la souffrance sociale et morale du peuple qui afflige Jésus. Consoler, diriger cette foule, lui apporter le Dieu de vie, l'oeuvre est immense ; ne trouvera-t-il pas des aides capables d'aimer aussi et de collaborer à sa tâche.
c) Il a donc besoin d'aides (v. 37 et 38). Et je pense que nous aurons raison d'insister de nouveau sur ce point : le chrétien, le disciple du Christ est et doit être un ouvrier dans la moisson du Maître ; Jésus a besoin de lui... et du plus petit.
d) Jésus a fait plus encore en cette occasion. Il a choisi aussitôt parmi ses disciples des aides spéciaux, les douze apôtres (10: 1-5). Nous pourrons rappeler leurs noms, avec quelques détails sur tel d'entre eux ; ainsi, dire à quelle occasion Pierre et André, Jacques et Jean avaient suivi le Maître ; ou quelques mots de la vocation de Matthieu. Cependant, le sujet étant assez vaste déjà, il sera peut-être préférable de se borner à l'énumération des douze noms sans entrer dans aucun développement. Disons seulement que, Judas excepté, ces hommes sont tous Galiléens ; Jésus est né en Galilée, ce fut son premier champ de travail, il y gagna ses premiers disciples ; tous, hommes simples, ignorants, frustes, mais qui se sont attachés à Jésus.
e) Et quelle tâche Jésus confie-t-il à ses amis ? Vers. 1 : c'est sa tâche : ils agiront, chacun selon ses moyens, peut-être dans des conditions d'existence très diverses, mais l'oeuvre est la même pour tous : prêcher la bonne nouvelle du Royaume ; Jésus vent J'aire d'eux ses missionnaires chargés pour un temps de répandre son oeuvre. Il leur donne le pouvoir de guérir : il leur montre que ce pouvoir vient de Dieu et qu'il faut le demander.
Parce qu'il fallait des ouvriers dans la
moisson, Jésus a immédiatement choisi
douze hommes comme
« apôtres », mot qui
signifie « envoyés ».
Mais il voulait d'autres aides encore, et, à
partir de ce moment, au cours des siècles,
beaucoup de chrétiens ont répondu
à l'appel du Maître, - citer quelques
noms de disciples, réformateurs,
missionnaires. Et nous, ne veut-il pas aussi nous
prendre à son service ? Ne voulons-nous
pas nous y préparer et accepter d'être
« ouvriers dans sa
moisson ? » Trouver et citer un
exemple de ce qu'un enfant peut faire dans la
moisson du Maître, non pas
nécessairement par des actes
extraordinaires, mais dans l'existence quotidienne
la plus modeste. Je conseillerais ; aux
moniteurs et monitrices de rappeler, par exemple,
aux enfants l'histoire de Suzanne Meurant (voir: C'est Noël,
1913, les dernières
pages).
Pourquoi donc Jésus ne nous
compterait-il pas au nombre de ses
« moissonneurs » ?
III. Oui, nous pouvons en être
tous. Mais, naturellement, Jésus
réclame de bons ouvriers, des moissonneurs
qualifiés. À quelle condition
acceptera-t-il notre collaboration ? Ou
quelles qualités conviennent à ses
ouvriers ?
Avant de les envoyer en mission,
Jésus donna aux douze des conseils dont nous
allons profiter. - Traiter en détail le
chapitre 10 :
5-42 serait trop long et
fastidieux. Il vaut mieux, me semble-t-il,
s'arrêter surtout aux premiers versets de la
leçon
(9 :
35-10 : 5) et se
borner, pour la suite, à relever
brièvement quelques qualités
indispensables à tout ouvrier dans la
moisson de Christ ; il y aurait même
avantage à laisser de côté
certains passages, ainsi les versets 11
à 23, 34
à 38.
Qu'est-ce que Jésus a dit aux
apôtres ? Que nous
recommande-t-il ?
Il leur a dit d'abord
(v. 5
et 6) : « Voici
où vous irez : allez vers les brebis
perdues de la maison d'Israël ; n'allez
pas chez les païens, ni chez les
Samaritains. » Les apôtres sont des
apprentis, des débutants ; il ne
saurait être question de les lancer dans un
travail trop grand pour eux, il convient de leur
confier une mission qui soit à leur
portée, tant il est vrai que le Maître
ne nous impose jamais une tâche
disproportionnée à nos moyens.
Il leur a dit encore :
« Voici ce que vous ferez :
Prêchez et dites : Le Royaume des cieux
est proche.... »
(v. 7
et 8).
Et il les a exhortés, - c'est
là ce que nous relèverons
surtout :
a.) À l'amour (v. 8). Guérissez, faites du bien, aimez, donnez gratuitement. C'est par amour que Jésus appelle des aides ; comment pourrait-on, sans aimer, être ouvrier dans la moisson de celui qui a aimé jusqu'à donner sa vie, participer à un travail dans lequel l'amour est la grande puissance ? À quoi servirait de s'y mettre avec de l'intelligence, de riches facultés si l'amour fait défaut ? Apprenons du Sauveur lui-même l'amour qui sauve.
b) A la confiance et au courage (v. 9, 10, 26, 28 à 31). Oui, il faut être confiant et courageux pour servir le Maître. Que de difficultés, que de luttes ! Que de supplices ont enduré, à certaines époques, les témoins de l'Évangile ! Mais qu'il fait bon savoir, être sûr que Dieu n'oublie jamais les « moissonneurs » ; alors on ne craint rien, alors on attend tout de Dieu et l'on travaille pour lui avec courage.
c) A l'humilité (v. 24 et 25). Le chrétien agit, non pour le plaisir d'accomplir de grandes choses, d'attirer l'attention sur sa personne et d'acquérir de la gloire, mais, pour que Christ paraisse de plus en plus dans sa vie et soit de plus en plus connu et aimé par les hommes.
d) A la fidélité (v. 32 et 33). Confesser Christ, c'est-à-dire témoigner sa foi en lui et l'annoncer dans ses paroles, et dans sa vie, en toute circonstance.
Conclusion. - Heureux celui qui répond ainsi à l'appel (v. 40-42) : « Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits, parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense. »
G. VITTOZ.
Récapituler
leçon du 6
février. - Le monde est semblable
à un grand champ de blé que
l'on moissonne continuellement. Dieu en
est le propriétaire ; les
épis, ce sont les, hommes ; le
grenier, c'est le ciel dans lequel il veut
les recevoir, c'est pourquoi il a
envoyé son Fils
Jésus-Christ, afin de les
préparer a y entrer. Dans un champ
que l'on, moissonne, beaucoup de gens,
hommes, femmes, enfants. sont
occupés à faucher, mettre en
javelles, râteler, glaner, lier les
gerbes, les mettre sur le char, les monter
au grenier. Il en est ainsi dans le
monde.
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