Cantiques proposés :
N° 112. Voici l'heureux jour... - NI 113. Quel bonheur, quand,
faisant trêve...
Un bienfait de Dieu. - Quel est le jour de la semaine que vous
aimez le mieux ? - Le dimanche, n'est-ce pas. Et pourquoi ?
- C'est que c'est un jour différent de tous les autres jours, un jour
de fête. On vous met vos beaux habits, votre papa ne part pas pour le
travail à l'aube et ne rentre pas tout fatigué on tout préoccupé à
midi ou le soir ; peut-être même qu'il s'amuse avec vous, Vous
allez en promenade tous ensemble, en famille, au bord du lac, dans la
campagne ou dans les bois ; vous y « goûtez » en plein
air, rapportez des fleurs, des petits fruits cueillis dans les haies,
de bonnes couleurs sur vos joues. Le dimanche, c'est le jour ou vous
vous réunissez en bandes d'amis pour jouer, faire (les rondes,
chanter ; il vient souvent des visites à la maison ou c'est
vous-mêmes qui allez, en train peut-être, - quelle joie ! -
trouver au loin des parents ou des connaissances que vous ne voyez que
rarement. - Mais ce qui plaît certainement le plus aux aînés parmi
vous c'est que ce jour-là ils n'ont pas l'école, pas de tâches à
faire. Quel bonheur, un jour de vacances, et comme on s'en réjouit à
l'avance ! Et puis, j'espère que vous avez du plaisir, comme
nous, à vous retrouver chaque semaine avec nous pour parler du bon
Sauveur Jésus, pour prier Dieu, pour chanter. Oui, le dimanche est une
belle journée !
Mais il l'est bien plus encore pour des masses de pauvres gens
dont vous ne connaissez heureusement pas encore le sort pénible. Il y
a dans de nombreuses villes des ouvriers qui travaillent tous les
jours de la semaine depuis le grand matin à la nuit et qui n'ont
jamais, jamais le temps de caresser leurs enfants, de lire un livre,
de faire une promenade, de voir des amis. Le dimanche, pour eux, c'est
un jour où ils sortent comme de prison, c'est le
seul où ils voient le ciel bleu, des fleurs, de la verdure, où Ils se
sentent des hommes. En devenant grands vous comprendrez mieux ça.
Quand vous verrez, au matin de ce jour, les fabriques, les magasins,
les bureaux fermés ; quand vous entendrez, sous un ciel
resplendissant, les cloches des temples sonner de tous les
côtés ; quand vous regarderez les gens endimanchés se diriger
vers les temples et les chapelles, oh ! alors vous comprendrez
quel immense bienfait Dieu a donné aux hommes en leur imposant, depuis
les temps les plus anciens, le jour du repos. Ce jour rend à beaucoup
la santé et le plaisir à la vie ; c'est lui seul qui les empêche
de devenir des machines ou des bêtes de somme. Sans dimanche, comme
nous serions malheureux !
Ce que les Juifs en avaient fait. - Vous avez de la
chance d'avoir d'aussi beaux dimanches ! Je suis sûr que si vous
aviez été des petits Juif, du temps de Jésus, il n'y a pas de jour que
vous auriez plus détesté, que le sabbat, le samedi, qui était leur
dimanche à eux. Vous n'auriez pas pu aller à la promenade, car il
était défendu de faire plus d'un mille (900 m.) ce jour-là. On vous
aurait sévèrement défendu de grimper sur un arbre, de mettre vos
souliers à clous pour aller vous luger - s'il y avait en de la neige -
car porter ces clous était un travail interdit, aussi bien que de
porter une aiguille ! Défense de claquer des mains, d'écrire une
carte illustrée à un ami puisque mettre ce jour-là deux lettres l'une
à côté de l'autre sur du papier était un crime ! Oui, un crime
qu'on payait chèrement : du fouet, d'un sacrifice coûteux ou de
la mort !
Vous n'y pouvez pas croire, n'est-ce pas, et vous ne comprenez
pas la raison de ces défenses ridicules ? Elles partaient
pourtant d'une bonne intention : ne faire aucun travail ce
jour-là, selon l'ordre du quatrième commandement, pour le réserver
entièrement à Dieu. Le travail absorbe et fatigue tellement que bien
des gens, pendant la semaine, oublient tout à fait Dieu ou ne peuvent
pas penser à lui et le prier comme ils voudraient. C'est bon, alors,
d'être obligé, comme tout le monde, de s'arrêter, et d'avoir une bonne
journée pour s'occuper de son âme quand on en a
passé six à pourvoir aux besoins de son corps. La loi juive, si
sévère, était donc excellente en soi, mais, en la poussant si loin,
les rabbins, les pasteurs, de l'époque, en avaient fait quelque chose
non plus de bon, mais de mauvais. Dieu avait voulu le sabbat, le
dimanche, par amour pour ses enfants, et voici que les Juifs en
avaient fait un supplice ! Mais oui, on n'avait pas le droit ce
jour-là de soulager un malade, de remettre une jambe cassée, d'allumer
du feu ou une lampe, de porter la moindre goutte de lait ! Et ces
gens pensaient faire plaisir au bon Dieu en interdisant sévèrement à
un pauvre infirme affligé d'une jambe de bois de faire un seul pas
pendant le sabbat, parce qu'il aurait ainsi transporté... son membre
artificiel !!
Comment Jésus le comprenait. - Vous pouvez bien. penser
que Jésus n'avait pas les mêmes idées, lui ! Il annonce un Dieu
tout différent, un Père qui ne donne des lois que pour le bien de ceux
qu'il aime et non pour les tourmenter, Lin Dieu qui est esprit et
amour, non pas lettre et tyran. Le sabbat a été fait pour l'homme,
pour le, bonheur de son corps et de son âme, et non pas l'homme pour
être gêné, opprimé par le sabbat. (Marc
2 : 27.) Oh ! sans doute, Jésus aime et respecte le
sabbat. Il ne manque jamais de participer fidèlement au culte de la
synagogue, d'observer humblement cette sainte, cette bonne loi du
repos ; mais il ne veut pas que le jour du Seigneur se transforme
pour personne en prison ou en supplice.
Il l'a bien montré dans les deux circonstances que voici :
Un beau dimanche (1), comme il
traversait un champ de blé, ses amis qui avaient faim cueillirent en
passant quelques épis qu'ils froissèrent dans leurs mains pour en
manger les grains. C'était, en général, chose permise dans cet Orient
si 'généreux et si hospitalier (Deut.
23 : 24 et 25). Mais pensez donc, froisser dans ses mains
des épis un jour de sabbat ! Voilà
des pharisiens qui s'indignent, reprochant vivement sans doute à ce
soi-disant prophète, à ce soi-disant homme de Dieu
de transgresser ce qui pour eux était la loi des lois, ce qui, par
excellence, distinguait les Juifs des païens. Mais Jésus n'a pas de
peine à montrer combien cette pédanterie et cette religion toute
formaliste étaient contraires à l'Écriture elle-même : David
n'avait-il pas, un jour qu'il avait faim, mangé sans scrupule dans un
sanctuaire des pains consacrés que seuls les prêtres avaient le droit
de manger (I
Sam. 21 : 1-6 ; Lévit.
24 : 5-9) ? Personne ne lui en avait voulu, car il est
évident que, par simple respect pour un article de loi Dieu ne veut
pas la mort d'un homme. Par conséquent, comment reprocher aux
disciples de cueillir quelques épis pour assouvir leur faim ?
Un autre sabbat, l'attitude de Jésus fut plus significative
encore. Il y avait à la synagogue un pauvre homme dont une main était
paralysée, par défaut de circulation du sang ayant apparemment
provoqué le « décroît ». Les pharisiens observent Jésus.
Aura-t-il, l'audace, en pleine synagogue, de braver la loi ? Ce
serait un peu fort ! - Jésus a pleine conscience de la situation.
Il devine les pensées des assistants. Il sait que guérir ce malade,
c'est s'exposer à la mort. Mais plus qu'à sa vie, il tient à ce qu'on
ne déshonore pas Dieu par des cruautés révoltantes, par des
ordonnances cérémonielles qui n'ont aucun rapport avec son coeur de
Père. Pour bien montrer qu'il sait ce qu'il fait, il promène sur ses
adversaires un regard d'indignation et de tristesse à cause de la
dureté de leurs coeurs (Marc
3 : 7), il fait courageusement venir le malade au beau
milieu de l'assistance et, posant la question sur son vrai terrain, il
demande s'il peut-être, un jour de sabbat, un dimanche, défendu de
faire du bien, et par conséquent permis de faire du mal en ne
soulageant pas une infortune. Dieu ne peut pas vouloir ça ! Et,
ostensiblement, il guérit la main paralysée, ce qui, comme il pouvait
le prévoir, redouble l'indignation et la rage des pharisiens, furieux
de voir cet homme braver leur volonté redoutable et se mettre, avec
tant d'autorité, au-dessus de la loi.
Ce que sont devenus nos dimanches. - C'est pitié de voir
comment les rabbins juifs avaient ainsi abîmé le bienfait
de Dieu qu'est le dimanche ! Nous ne risquons pas de le gâter de
la même façon, n'est-ce pas ? Dans certains milieux d'Angleterre,
cependant, le dimanche est aussi devenu un jour peu aimé des enfants
parce qu'on leur défend sévèrement de s'amuser, de lire autre chose
que des livres de piété et qu'on les emmène deux ou trois fois à
l'église. Mais chez nous nous ne courons pas ce même danger...
Nous en courons d'autres, et les dangers qui menacent notre
bienfaisant dimanche, pour être l'exact opposé de ceux des Juifs ou
des Anglais, n'en sont pas moins graves et ne provoqueraient pas moins
l'indignation de Jésus.
Le jour de repos si nécessaire, si bienfaisant, le jour de
vacances, de délassement, de délivrance voulue par notre bon Père, on
tend, en bien des endroits, à le supprimer peu à peu. On y change
d'habits peut-être, mais on travaille souvent comme les jours de
semaine ou on fixe à ce jour-là toutes sortes de séances, de
rendez-vous, d'occupations qui enlèvent à cette journée bénie le
meilleur de ce qu'elle tient en réserve.
Et quand on s'abstient de travailler, au lieu de profiter,
selon le but profond et divin du dimanche, de ces heures précieuses de
liberté pour se restaurer l'âme aux sources vives que sont la vie de
famille, le contact avec la nature, les délassements du coeur et de
l'esprit, la communion de Dieu en compagnie des autres chrétiens, de
plus en plus, hélas ! on fait du dimanche une journée de
perdition et d'empoisonnement, pendant laquelle on s'épuise le corps
et tue son âme ; ce qui fait qu'au lieu de recommencer une
semaine « délassé » et « récréé » on se prépare un
lundi pire que tous les autres jours. Il vaudrait bien mieux alors
travailler ce jour-là que chômer. « Je vous le demande, disait
Jésus avec indignation, est-il permis, le jour du sabbat, de tuer une
personne ? »
Que ferons-nous de nos dimanches Nous en ferons, pour nous
comme pour les autres, le bienfait que Dieu a voulu, lui qui a fait le
sabbat pour l'homme.
Des Jours de repos, tout d'abord. Dans des milieux, dans des
familles où, par suite de la dureté des temps, on a peut-être
pris peu à peu l'habitude de travailler, à l'occasion, le dimanche
comme un autre jour, même quand cela n'est pas absolument nécessaire
et qu'il ne s'agit de sauver personne ni de la faim ni de la maladie,
nous prendrons la défense de ce cadeau que Dieu nous a donné. Nous
réclamerons de nos aînés que ce dimanche soit autre chose que les
jours de semaine, qu'on y vive, qu'on s'y promène, qu'on s'y délasse
en famille. Et nous témoignerons beaucoup d'affection et de douceur à
nos chers parents pour les reposer et les compenser un peu des
fatigues de la semaine, de sorte que pour eux aussi le dimanche soit
une fête. - Et ce que nous désirons pour nous, nous ne le volerons pas
à d'autres. Pensons-nous assez qu'en envoyant ce jour-là des lettres
qui peuvent attendre, en allant chercher au magasin des choses qu'on
aurait pu y prendre le samedi, on prive de leur dimanche des employés
qui en ont souvent plus besoin encore que nous ?
Et puis, de nos dimanches nous ferons surtout de vrais
Jours du Seigneur (dies Dominica). Chaque dimanche est une
occasion particulière que Dieu nous donne de devenir plus heureux en
le connaissant et en le servant mieux. Profitons-en. Il n'y en a que
cinquante-deux dans ]'année. À quoi sert le repos ? - À nous
rendre des forces pour mieux travailler. - À quoi sert le
travail ? - À gagner notre pain nécessaire à la vie. - Mais à
quoi sert la vie ? - Elle ne peut servir qu'à une chose si nous
ne voulons pas être de simples machines qu'on mettra au vieux fer une
fois leur tâche finie, ou des bêtes qui crèvent quand elles sont trop
âgées : à développer, à épanouir nos âmes, à les faire servir à
l'oeuvre de Dieu, à les préparer à la vie éternelle. Le dimanche n'est
pas assez s'il n'est qu'un jour de repos. Il faut que chaque dimanche,
par les cultes que nous aurons célébrés, les prières que nous aurons
fait monter au ciel, les pensées que nous aurons eues, les livres que
nous aurons lus, notre âme se rapproche un peu plus de Dieu.
Aux aînés de nos élèves qui pourraient se poser les questions
délicates que la vie apporte aux consciences chrétiennes et se
demander s'il est « permis » de rentrer les foins ou la
moisson, de faire tel travail ou tel autre le dimanche ; à ceux
qui voudraient savoir quelles sont les travaux
« nécessaires » chrétiennement légitimes ce jour-là,
répondons par le mot du v.
5 : C'est Jésus qui est le maître du sabbat. Pour le
chrétien, il n'y a plus de loi rigide. Sa loi vivante c'est
Jésus-Christ. À ceux qui vivent en communion avec lui, ce Sauveur
vivant donne jour après jour les consignes voulues, souvent fort
différentes pour les uns et pour les autres. Quelle douceur que de ne
dépendre que de lui et non plus de rigides, de cruels
pharisiens !
P. -S. - Le numéro de mars 1901 de l'Éducation
chrétienne, p. 110, renferme une anecdote extrêmement bien faite pour
faire sentir aux enfants l'« esprit » de l'observation du
dimanche. - Inutile, sans doute, de rappeler aussi le travail de M. P.
Bonnard paru dans notre journal en décembre dernier et dont je relève
spécialement les pages 537 et 538
M. V.
Récapituler leçon du 16 janvier. - Dites maintenant les noms des jours de la semaine. De ces sept jours, six sont employés à travailler : papa et les frères aînés vont aux champs, à la vigne, à la forêt, à l'atelier, au bureau ; maman et les soeurs aînées s'occupent du ménage, des vêtements, du magasin ; les enfants vont à l'école ou préparent leurs leçons, ou sont occupés à la maison. C'est Dieu qui l'ordonne : « Six jours tu travailleras » (Ex. 20 : 9) ; « si quelqu'un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger. » (2Thess. 3 : 10.) - Enfin arrive le septième jour ; que fait-on ce jour-là ? 1. On se repose du
travail de la semaine. C'est pourquoi les Juifs l'appelaient
sabbat, c'est-à-dire repos ; c'était le samedi qui
était leur sabbat. Notre jour de repos est le dimanche,
appelé de ce nom qui signifie « jour du
Seigneur », parce que c'est alors que le Seigneur Jésus
est ressuscité des morts après avoir été crucifié. C'est
donc un jour de fête, où l'on met ses plus jolis vêtements,
où toute la famille est réunie ; ah ! quel beau
jour !
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