Cantiques proposés :
N° 39. Venez au Sauveur qui vous aime - N° 43 Amis, venez...
Parvenir à Jésus ! - À la suite de Jésus, nous
redescendons des montagnes de Galilée vers le lac de Génésareth. Forte
descente, car si les collines palestiniennes n'ont rien de comparable
à nos Alpes, la vallée du Jourdain n'est pas à moins de 500 mètres en
dessous du niveau de la mer ! - Capernaüm. Après le village
rustique, c'est la ville. Nous y arrivons par l'une
des quatre grandes routes de commerce qui aboutissent au lac. Pays
admirable qui mérite bien son nom puisque Génésareth veut dire
« grenier d'abondance ». Il y a de splendides vergers, des
arbres beaucoup plus grands que dans le reste du pays, car la contrée
est encaissée, abritée, extrêmement fertile. Quel coup d'oeil charmant
que celui de cette cité blanche, avec ses maisons passées à la chaux
et ses palais de marbre qui se reflètent dans le lac bleu ! Nos
élèves ne se lasseront pas de regarder la joyeuse flottille qui
sillonne les eaux de la petite mer. Il y a des barques de pêcheurs,
celle de Pierre et d'André peut-être, des navires romains, les bateaux
dorés de plaisance appartenant à Hérode et à sa cour.
Mais nous voici en ville. Quelle animation et quelle variété de
coup d'oeil ! Il y a des marchands en caravane qui arrivent
d'Orient ou qui y vont, venant d'Égypte ou de la Méditerranée. Il y a
des soldats de la garnison, des agriculteurs descendus pour vendre au
marché leurs produits, des pêcheurs...
C'est bien la ville ! Voyez cet attroupement, là-bas,
devant cette petite maison basse. Un charmeur de serpents ? un
bateleur ? un diseur de bonne aventure ? Allons demander ce
qui se passe.
« Mais non, c'est le prophète qui est de
retour ! » Le prophète ! Celui dont chacun parle tous
ces temps ; un homme extraordinaire qui guérit les lépreux, qui
délivre les possédés, qui parle comme jamais personne n'a parlé. Après
avoir soulagé de nombreux malades, une certaine nuit il s'était
échappé, à la vive déception d'une masse de gens mais le voilà revenu
après quelques jours d'absence, aussi tout le monde est accouru.
Seulement, ne comptez pas trop le voir ni l'entendre. Il est dans la
maison, mais elle est remplie jusque dans ses derniers recoins
puisqu'il y a tant de gens immobiles sur la porte, dans la cour,
jusque dans la rue !
Il parait donc que, malgré ce que les apparences pourraient
faire croire, dans cette ville si légère qui s'attirera le jugement
sévère de Jésus (Mat.
11 : 23), il y a bien des âmes
souffrantes, assoiffées, auxquelles le plaisir, l'argent, le travail
ne peuvent pas suffire. Comme Jésus a bleu fait de venir s'établir
ainsi en pleine ville, en pleine vie, en plein centre de l'humanité
pécheresse et malheureuse (1) !
Quel écho sa parole sainte et aimante rencontre ! voyez cette
foule devant sa maison !
Mais que se passe-t-il là-bas ? On se bouscule, on
s'invective. Tiens, c'est un malade que quatre hommes apportent sur
son matelas. C'est insensé, jamais ils ne pourront passer !
Comment pensent-ils parvenir à Jésus quand les biens portants
eux-mêmes seraient incapables de se frayer nu chemin à travers cette
foule ! Mais voyez, ils avancent quand même. Les plaisanteries,
les protestations ne les arrêtent pas et ils persistent si bien que
les gens s'écartent. Oui, mais ils ne parviendront certainement pas à
franchir la porte et à entrer dans la maison... Mais qu'est-ce qu'ils
font ? Ils ne vont pas vers l'entrée, ils s'approchent de
l'escalier extérieur qui mène à la terrasse. Est-ce qu'ils
voudraient... ? C'est bien ça, ils montent avec leur malade sur
le toit ! Mais ils vont tous s'assommer ; et, une fois en
haut, ils ne seront pas plus avancés ; c'est fou, ce qu'ils font
là ! Regardez, ils y sont, ils déposent leur malade. C'est
incroyable, voilà qu'ils enlèvent les tuiles, qu'ils percent le toit
de roseaux et de goudron ! Ils vont descendre leur malade par ce
trou. Qu'est-ce que le propriétaire va dire, et le prophète ? On
n'a jamais rien vu de pareil ; faut-il qu'ils aient envie de
parvenir auprès de Jésus ! !
La meilleure des guérisons. - Dans l'intérieur, la
stupéfaction, puis l'indignation sont indescriptibles ! On a été
dérangé, au milieu de l'entretien de Jésus, par du bruit, des plâtras
qui tombent, et dès qu'on a compris on a suivi avec anxiété
l'opération téméraire et inouïe. Voilà la civière et son précieux
fardeau descendus au moyen de cordes au beau milieu de
l'auditoire ! Le pauvre malade est au, bout de ses peines. Le
plan extraordinaire dont il a sans doute été l'inspirateur, dans son
désir ardent d'arriver auprès de
Jésus, a été exécuté au travers de toutes ses difficultés et de
tous ses dangers. Il est impossible que le Maître n'exauce pas !
Voyez pourtant avec quel regard de détresse, d'inquiétude, de
supplication muette le pauvre infirme fixe son sauveur. Oh !
certes, il ne sera pas déçu. L'attitude bienveillante, sympathique de
Jésus le promet. Écoutez-le : « Prends courage (Mat.
9 : 2) mon enfant, ta foi t'a sauvé, ... prends ton lit et
rentre chez toi » ? Non, Pas du tout, mais : « Tes
péchés sont pardonnés. »
Ah ! chers enfants, vous à la place du paralytique.,
qu'auriez-vous dit en entendant cela ? Comment, avoir fait cette
expédition périlleuse, avoir pris toute cette peine, arriver de façon
absolument inespérée au but et s'entendre dire : « Tes
péchés sont pardonnés » puis continuer à souffrir, cloué sur son
grabat comme avant ! N'avait-il donc pas assez prouvé sa foi,
pour que Jésus ne l'en récompense pas ? !
Sans aucun doute, et Jésus a été ému le tout premier de la foi
immense que révélait cet acte inaccoutumé. Et c'est justement parce
qu'il ne connaissait pas de récompense plus grande, de bienfait plus
précieux, de bonheur plus parfait qu'il pardonne aussitôt ses péchés
au malheureux paralytique. Il va le guérir tout à l'heure,
remarquez-le ; le malade rentrera tout seul à la maison. Mais aux
yeux de Jésus cette guérison-là est secondaire, on le sent, et à une
foi très grande il fait correspondre la grâce la meilleure le pardon
des péchés.
Et voilà qui doit nous faire beaucoup réfléchir. Nous entendons
tout le temps dire autour de nous : Quand la santé va, tout va.
Ou bien : La santé est le plus grand des biens. Or l'évangile,
d'un bout à l'autre, nous apprend tout autre chose ; et toute
l'attitude de Jésus, non seulement dans l'occasion qui nous occupe,
mais dans tout son ministère nous montre qu'il mettait au-dessus de la
santé du corps la guérison de l'âme. Rien, à ses veux, ne rend plus
heureux que d'être en paix avec Dieu, de n'avoir plus rien, rien sur
la conscience ; de sentir que Dieu nous a pardonné, nous aime,
n'est pas en « colère » contre nous, que si nous devions mourir
aujourd'hui, il nous accueillerait à bras ouverts, parce qu'entre lui
et nous il n'y a plus rien !
C'est précisément cela que Jésus est vertu faire sur la
terre : rapprocher les hommes de Dieu. Il a beaucoup guéri, sans
doute, mais il n'a jamais guéri que ceux qui montraient de la foi, que
ceux qui, par la guérison de leur corps pourraient être attirés
définitivement à Dieu et sauvés dans leurs âmes. Et je suis sûr que
notre malade n'aura pas été déçu comme nous l'aurions peut-être été.
Dans son regard, Jésus avait lu sa détresse, il avait deviné que ce
malaise, que cet irrésistible attrait qui l'avaient, au travers de
tous les obstacles, amené à lu, étaient beaucoup plus profonds qu'une
infirmité des muscles ou des articulations.
Bien des gens sentent de même, encore aujourd'hui : tous
les vrais chrétiens. S'ils ont la paix avec Dieu « tout le reste
leur est égal », comme disait le grand évangéliste Moody. Vous
avez entendu probablement parler d'Adèle Kamm. Vous n'aurez pas
compris, peut-être, comment cette jeune fille si vive et si gaie,
clouée sur son lit par d'atroces, par d'impardonnables souffrances,
pouvait déclarer qu'elle était la plus heureuse personne du monde,
souhaiter que les autres eussent le même bonheur qu'elle et dire peu
avant sa mort qu'elle était si reconnaissante que sa vie eût été
ainsi. C'est que son âme avait été guérie, ses péchés, pardonnés et
que rien au monde ne rend aussi heureux. - L'autre jour encore un
jeune malade du sanatorium populaire de Leysin, en me donnant de
lui-même de mauvaises nouvelles, souhaitait que les biens portants qui
le plaignaient de son sort connussent les joies que lui procurait son
âme, guérie par Dieu au moyen de sa maladie.
Ah ! que de bien portants, en effet, aigris, mécontents de
leur vie, tristes, disposés à se plaindre continuellement de tout et
de tous ! Et pourtant ils ont la mine superbe, les muscles
d'acier, bon estomac, tout ce qu'on dit être « le plus grand des
biens ». Non, le plus grand des biens, ils ne l'on pas :
leurs péchés ne sont pas pardonnés. Et tant qu'ils n'ont pas ça,
au-dedans d'eux rien ne va ; et, par contrecoup, au-dehors rien
non plus...
Celui qui pardonne. - Chers enfants, c'est là notre plus
grand désir pour vous et le vrai but de l'école du dimanche :
que, vos péchés ayant été pardonnés, vous soyez en paix avec Dieu et
que vous puissiez voir des yeux de votre foi son visage penché
constamment sur vous, plein d'amour et de satisfaction.
N'aimeriez-vous pas n'avoir rien à vous reprocher, pouvoir comme laver
tout ce qu'il y a derrière vous, effacer le souvenir de toutes les
choses vilaines, odieuses qui vous pèsent et qui vous font trembler à
la seule idée que quelqu'un pourrait les connaître ?
N'aimeriez-vous pas recevoir vous aussi ce cadeau beaucoup plus
précieux que tout le reste, devenir beaucoup plus heureux encore que
les gens les plus. riches, les plus puissants, les mieux
portants ? Est-ce que ce ne serait pas beau que vous puissiez
posséder quelque chose qui vous permettra de rester heureux malgré
toutes les maladies, toutes les difficultés, tous les chagrin qui vous
attendent ?
Eh ! bien voici : il faut que vos péchés vous soient
pardonnés, votre âme guérie.
Personne sur la terre ne peut vous donner ça, pas même le plus
grand des rois ni le meilleur des pasteurs. Un seul le peut :
Jésus-Christ. Oh ça indignait ses adversaires quand il disait à
quelqu'un tes péchés te sont pardonnés. Ils lui reprochaient vivement
de blasphémer, de se mettre à la place de Dieu. Eh bien oui, ce que
Dieu seul, semble-t-il, devrait pouvoir faire, ce Jésus le pouvait.
Une femme de très mauvaise conduite et horriblement malheureuse à
cause de cela, après s'être jetée aux pieds de Jésus, repartait toute
heureuse et toute changée ; le paralytique aussi, et des masses
d'autres ! Et c'est pourquoi le, foules couraient vers lui...
Nous ne sommes pas des paralytiques et nous ne pouvons plus
rencontrer nulle part le Sauveur en chair et en os. C'est égal, il
continue à vivre quand même, à agir, à pardonner. Et il fait en nous
ce que personne ne peut faire : quand on lui raconte tout ce qui
nous pèse, quand on ne lui cache rien, quand on va vers lui comme vers
un grand, un saint ami pour lui demander pardon, pour lui promettre de
changer, pour lui crier au secours, alors, à nous
aussi il pardonne nos péchés et il fait descendre en nous une joie, un
bonheur que rien, rien d'autre ne nous donne jamais.
Ce bonheur est pour vous. Seulement, rappelez-vous la volonté,
la persévérance, la foi inouïes du paralytique. Ce n'est pas plus,
facile aujourd'hui qu'alors de parvenir aux pieds de Jésus ; et
les obstacles que dressent entre lui et nous nos mauvais caractères,
nos paresses, nos lâchetés. le mal en nous et hors de nous ne sont pas
moins redoutables qu'une foule à traverser ou un toit à percer.
P. -S. - C'est intentionnellement que J'ai négligé de
relever ici la valeur de la guérison physique du paralytique. Nous
avons souvent l'occasion de traiter des récits de guérisons ; il
est bon, pour éviter répétition et lassitude, de souligner le trait
caractéristique de chacune d'elles. Ici, me semble-t-il, l'important
était cette supériorité de la guérison de l'âme sur celle du corps.
M. V.
Récapituler leçon du 9
janvier. - Les gens de Nazareth n'ont pas voulu de
Jésus ; tant pis pour eux ; maintenant il les
quitte et va à Capernaüm, au bord du lac de Génésareth.
(montrer la carte biblique), annoncer l'Évangile et guérir
les malades.
(Marc 2 : 1-12.)
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