Tout d'abord, quand je fus amené
près de ce palais glorieux, je vis
d'innombrables armées de serviteurs qui
m'accueillirent dans cette bienheureuse demeure de
joie. Leur attitude exprimait un bonheur
parfait ; et là, je vis une
lumière parfaite et inaccessible à un
être comme moi appartenant à la terre,
qui assimilait toutes choses à sa nature
propre, car les âmes elles-mêmes des
saints glorifiés sont transparentes, mais
non illuminées par le soleil : toute
cette lumière qui coule avec une telle
transparence brillante d'un bout à l'autre
de ces demeures célestes et les êtres
glorifiés qui les habitent n'est rien autre
que les émanations de la Gloire divine en
comparaison de laquelle la lumière du soleil
n'est que ténèbres. Et tout
l'éclat des diamants les plus scintillants,
le feu des escarboucles, des saphirs et des rubis
et l'orient de la perle la plus riche ne sont que
morceaux de charbon mort en comparaison de sa
gloire. C'est LE TRÔNE DE LA GLOIRE DE DIEU
dans laquelle le rayonnement de la Majesté
divine est révélé de la
manière la plus merveilleuse. La
divinité exaltée sur le trône
élevé de Sa gloire recevant
l'adoration de myriades d'anges et de saints lui
chantant d'éternels alléluias et lui
adressant des louanges était trop brillante
à regarder pour un mortel humain. Il peut
bien être appelé le Dieu de Gloire
car, par Sa glorieuse présence, Il fait le
ciel ce qu'il est : là, sont des
rivières de Joie, jaillissant
perpétuellement de la DIVINE PRÉSENCE
et rayonnant de joie et de splendeur sur tous les
habitants bénis du ciel, le lieu de Son
heureuse résidence et le siège de Son
empire éternel.
Pour ma part, mon oeil était bien
trop débile pour supporter le moindre de ces
magnifiques rayons émanant de
l'éternelle source de lumière et de
gloire assise sur le trône et je fus
forcé de crier à mon guide :
« La vue d'une telle gloire est trop
grande pour être supportée par un
humain fragile ; cependant, elle est si
rafraîchissante et si délicieuse que
je la contemplerais volontiers, dussé-je en
mourir ! »
« Non !
Non ! ». dit mon guide,
« la mort ne pénètre pas
dans ce lieu béni. Ici, résident la
vie et l'immortalité ; ni le
péché ni le chagrin n'y trouvent
place ; car c'est la gloire de ce lieu
bienheureux d'être libre pour toujours de ce
qui est mauvais ; et sans cette liberté
notre bénédiction elle-même
serait imparfaite. Mais, viens, je te
mènerai vers quelqu'un qui est dans un corps
comme toi ; tu t'entretiendras avec lui un
instant et ensuite, je te reconduirai de
nouveau. »
« O plutôt »,
dis-je avec chaleur « laisse moi rester
ici, car, ici, Il n'est pas besoin de construire
des tabernacles. Les palais célestes sont
prêts et en état ».
À quoi mon brillant messager
répondit : « Tu seras
fixé ici pour toujours dans un certain
temps, mais la volonté divine doit d'abord
être obéie ».
Prompt comme une pensée, Il me
conduisit alors parmi des milliers de ces
êtres brillants et ailés et me
présenta à ce saint Illustre, le
grand Elie, qui avait vécu dans le monde
d'en bas il y a tant de siècles et
cependant, il me semblait le reconnaître au
premier coup d'oeil.
« Voici quelqu'un »
dit mon guide à Elie « qui,
mandaté par le Trône impérial,
a eu la permission de contempler ces royaumes de
lumière et je l'ai amené par ici pour
qu'il apprenne de toi en quoi consistent leur
gloire et leur bonheur. »
« Ce que je ferai
joyeusement », dit le prophète
« car c'est notre nourriture et notre
boisson dans ces régions bénies de
faire la volonté de Dieu et de l'Agneau, de
chanter leurs louanges, de les servir dans
l'adoration la plus humble en disant :
« A celui qui est assis sur le
trône et à l'Agneau soient la louange,
l'honneur, la gloire et la force aux siècles
des siècles, car il a racheté pour
Dieu, par son sang, des hommes de toute tribu de
toute langue, de tout peuple à de toute
nation ; tu as fait d'eux un royaume et des
sacrificateurs pour notre Dieu »
(Apocalypse
ch. 5)
Amen ! » Et moi aussi, J'ajoutai mon
amen à celui du saint
prophète.
Le prophète s'enquit alors
auprès de moi de la raison pour laquelle
cette permission et ce grand privilège
m'avaient été accordés. Je
compris ainsi que les saints dans le ciel ignorent
ce qui se fait sur la terre. (Comment alors des
prières peuvent-elles leur être
adressées ?) Je répétai
donc ce que j'ai déjà dit, à
quoi le prophète s'exclama :
« Gloire soit donnée à
jamais à Celui qui est assis sur le
Trône et à l'Agneau, pour sa
bonté sans bornes et sa grande
condescendance envers la faiblesse d'un pauvre
pécheur. incrédule ».
Ensuite il ajouta : Maintenant, fais attention
à ce que je vals te dire. Ce que tu as vu et
entendu, je suis sûr que tu ne pourras jamais
le raconter de manière à le faire
comprendre, car c'est au-delà de ce que
l'oeil a vu et de ce que l'oreille a entendu ou de
ce que le coeur de l'homme est capable de
concevoir. En parlant ainsi, J'ai en vue ceux qui
ne sont pas encore parvenus à cet
état de gloire et ne sont pas
libérés de leurs corps terrestres. Je
n'ai pas d'objection à faire, maintenant que
je sais, à ce que mon être soit ici
dans un corps ; car bien qu'il n'ait pas
été assujetti à la
destinée commune aux mortels, la mort, il a
supporté un tel changement que, dans un
certain sens, c'est pareil ; car il est devenu
à la fois spirituel et impassible et il est
aussi incapable maintenant de souffrance que ces
anges bénis qui environnent le trône.
Toutefois, dans ce complet état de bonheur,
je ne peux exprimer ce que je goûte, pas plus
que je ne sais ce qui me réjouira encore,
car ici, notre joie est toujours
nouvelle ».
Je priai alors le prophète
béni de s'expliquer parce que je ne
comprenais pas comment la Joie pouvait être
complète et cependant comporter des
additions nouvelles car ici-bas, nous pensons
généralement que ce qui est complet
est entièrement fini.
« J'espère humblement »
dis-je « que ce que je viens de demander
ne sera pas considéré comme l'effet
d'une vaine curiosité, mais que mon but est
d'éclairer mon entendement qui ne
conserverait de ces choses célestes que des
idées obscures.
Satisfaire ton âme qui doute et affermir
ta foi hésitante est la principale raison de
ta présence ici, par la permission de la
grande Trinité ; c'est pourquoi je
voudrais que tu me fasses connaître si
quelque doute s'élève encore dans ton
coeur. Mais à ce que tu m'objectes, - savoir
qu'on ne peut pas qualifier cette joie de
complète, puisque d'autres choses s'y
devront ajouter - je dois dire que lorsque
l'âme et le corps sont heureux tous les deux
comme les miens le sont maintenant, je
considère que c'est un complet état
de joie, car à travers tous les âges
innombrables de l'éternité, c'est
l'union de l'âme et du corps dans
l'état béni de la résurrection
qui sera le sujet continuel de cette joie, Elle
consiste dans la vision bienheureuse du Dieu
adorable et à jamais béni, et elle
est toujours nouvelle. Car les perfections divines
sont infinies ; rien moins que
l'éternité ne peut être
suffisant pour leur permettre de déployer
leur gloire c'est ce qui fait que d'autres choses
peuvent s'ajouter à notre joie
éternelle et, nécessairement, comme
conséquence, notre connaissance de ces
perfections sera éternellement progressive
aussi.
« Et c'est pourquoi ce n'est
pas sans raison que le grand Apôtre des
Gentils qui, en ses jours terrestres, fut une fois
admis ici comme tu l'es, affirma :
« L'oeil n'a point vu, l'oreille n'a
point entendu, elles ne sont point montées
au coeur de l'homme, ces choses que Dieu a
préparées pour ceux oui
l'aiment. » Et cependant, l'oeil a vu
beaucoup de choses admirables dans la nature :
Il a vu des montagnes de cristal. des rochers de
diamants, Il a vu des mines d'or. des côtes
de perles et des îles parfumées et
toutefois, l'oeil qui a vu tant de merveilles dans
le monde d'en-bas, ne pourrait jamais scruter les
gloires de ce triomphe dans le ciel. Et bien que
l'oreille de l'homme ait entendu beaucoup de sons
agréables et harmonieux, avec même
tout ce que l'art et la nature ont pu lui apporter,
Il n'a jamais entendu la mélodie
céleste que les saints et les anges chantent
devant le Trône. L'imagination de l'homme est
telle qu'en se donnant libre cours, elle peut
concevoir des choses qui ont été, qui
sont et qui seront peut-être dans le monde
d'en bas. Elle peut concevoir l'incroyable. Et
pourtant, tout en se croyant, illimitée,
tout ce qu'elle peut se représenter est bien
loin de ce que l'Éternelle Majesté a
préparé pour ceux qui la suivent
fidèlement.
« Mais, continua le prophète,
pour que tu puisses avoir l'idée la
meilleure de notre joie, je vais ici te
présenter brièvement (car des
siècles passés à traiter cet
agréable sujet seraient à peine
suffisants pour en parler assez longuement) de quoi
ont été délivrées ces
âmes bénies qui, par le glorieux
rachat de notre brillant Rédempteur, ont
été amenées tel. Et pour que
tu le Comprennes mieux, je tâcherai de mettre
mes paroles au niveau de ta capacité en
comparant les choses qui sont dans le ciel avec
celles que tu connais d'en bas, bien que tes yeux
t'aient montré combien ce qui est du ciel
surpasse infiniment ce qui peut être
trouvé sur la terre. Et. en second lieu, je
t'exposerai (autant que ton Intelligence pourra le
saisir) ce qu'est le bonheur qui réjouit ICI
les rachetés ».
« D'abord. les âmes de
tous les élus sont libérées
pour toujours de ce qui pourrait les rendre
malheureuses, et, en premier lieu, tu ne l'ignores
pas, du péché. C'est lui seulement
qui plonge la créature dans la
misère. Le Dieu béni avait fait
d'abord toutes choses heureuses ; tout
était pareil à Lui qui est ainsi
à un degré suprême : et si
le péché n'avait pas
défiguré la beauté du travail
des cieux, les anges et les hommes n'auraient
jamais connu ce que signifie le mot malheur. Ce fut
le péché qui précipita les
anges apostats dans l'enfer et dépouilla le
monde d'en bas de sa beauté. Ce fut le
péché Qui défigura l'image de
Dieu dans l'âme de l'homme et fit du seigneur
de la création l'esclave de sa propre
convoitise : en agissant ainsi, l'homme se
plongea dans un océan d'éternelle
misère duquel Il n'y a pas de
rédemption. C'est par une miséricorde
d'un prix inestimable que, dans ce lieu
bienheureux, tous les habitants sont
libérés du péché pour
toujours par le Sang de notre Rédempteur
Jésus.
Sur la terre d'où tu viens, les
âmes les meilleures et les plus saintes
gémissent sous le fardeau de la corruption.
Le péché s'attache à tout ce
qu'elles font et les rend souvent captives contre
leur volonté. « Qui me
délivrera » a été le
cri de beaucoup de chers serviteurs de Dieu,
fidèles et aimés de Jésus. Le
péché est la charge pesante des
saints eux-mêmes tant qu'ils sont
revêtus de leur corps de chair corruptible,
et c'est pourquoi, quand Ils déposent leurs
corps, les âmes sont comme un oiseau
échappé de sa cage et avec une
vigueur céleste, ils montent dans cette
région bénie. Mais ici, leurs luttes
sont terminées et la mort est engloutie dans
la victoire. Ici, leurs âmes qui avaient, sur
terre, été déformées et
souillées par le péché, sont
par Jésus, à jamais béni,
présentées au Père
éternel ».
« Ici, chaque âme
bienheureuse est libérée du
péché et de toute occasion de
pécher, ce qui est un grand
supplément à notre joie. Adam
lui-même dans le paradis bien qu'il fût
dans sa première création
parfaitement innocent et libre vis-à-vis du
péché, n'était cependant
exempt de la tentation. Satan entra dans le paradis
pour le tenter et Adam succomba facilement ;
il mangea du fruit défendu et tomba, et, par
sa chute, toute la nature humaine fut
corrompue.
Le péché, tel une
gangrène, a rongé la nature humaine
et corrompu l'humanité
entière. »
« Mais ici, chaque âme
bienheureuse est libérée de tout
cela. Aucun démon ne peut la tenter, ni la
corruption l'atteindre. Rien sauf ce qui est pur et
saint, ne peut être admis dans ces lieux.
Aucune suggestion maligne de l'esprit apostat ne
peut les importuner, et le lion rugissant qui
parcourt encore la terre, cherchant qui il peut
dévorer n'a pas d'accès ici ;
l'esprit du monde ne peut pas davantage tenter les
âmes des rachetés qui ont, par la foi
et la patience, vaincu ses artifices et sont
arrivés ici en sûreté. Ses
attraits, ses tentations n'ont aucune prise sur
nous, habitants de ces régions
célestes, nous regardons avec mépris
toutes les réjouissances terrestres. Nous
sommes ici au-dessus du monde et de toutes ses
tentations, et par le Sang de notre Jésus
triomphant, nous avons obtenu la victoire sur lui.
Rien ici ne peut troubler notre paix, mais un calme
éternel met le comble à notre bonheur
d'être libérés du
péché et de toutes ses tentations.
Et, comme conséquence de
cela »,
« Troisièmement, nous
sommes libérés des effets du
péché c'est-à-dire du
châtiment sous lequel gémissent ceux
qui sont enfermés dans les sombres
régions du malheur éternel qu'ils ne
peuvent pas supporter, mais que, cependant, Ils
doivent souffrir toujours. Ce fut par le
péché que la mort s'introduisit dans
le monde d'en bas ».
« Ce sont ces choses dont nous
sommes délivrés dans cet état
béni et cependant, cela ne représente
qu'une faible part de la joie du ciel. Nos joies
sont positives aussi bien que négatives et
ce qu'elles sont, je m'en vais te le
montrer ».
« Nous réjouissons ici
la vue de Dieu, la source bénie et
éternelle de notre bonheur. Mais ce que
c'est, je ne peux pas plus l'exprimer que des
créatures finies peuvent en comprendre
l'infinité ; nous sentons seulement que
cela emplit continuellement nos âmes d'une
joie inexprimable et pleine de gloire et d'un amour
si ardent que rien ne peut le satisfaire sinon son
Auteur béni et que l'éternité
elle-même. C'est ce qui nous fait vivre,
aimer et chanter, et louer à jamais et qui
transforme nos âmes à sa ressemblance.
Les saints du monde d'en bas, tandis qu'ils
voyagent vers cette contrée bienheureuse,
sont soutenus dans leur pèlerinage par Ses
bras éternels qui les mettent à
même de marcher de grâce en
grâce. Mais, nous, qui sommes en
sûreté dans le havre d'un bonheur
éternel, nous sommes transformés en
la même image de gloire en gloire comme par
le Seigneur, l'Esprit
(2
Corinthiens 3/18). Mais, pour que
ces choses soient davantage à la
portée de ta compréhension, par la
contemplation de la face de Dieu, nous avons une
jouissance réelle de Son amour et Ses
sourires bénis rendent nos âmes
joyeuses et dans Sa grâce, nous nous
réjouissons continuellement, « car
dans Sa grâce est la vie ». Et
alors, par cette adorable vision de Dieu, nous
arrivons à Le connaître combien plus
que ne le peuvent ceux d'en bas, car il y a une
vision de Lui-même qui ouvre notre
entendement « et nous donne la
lumière de la connaissance de la gloire de
Dieu, dans la face de notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ ».
Ici, nous nous réjouissons tous
de le voir face à face. En bas, les saints
jouissent de Dieu avec mesure ; mais ici, nous
en jouissons sans mesure. En bas, ils ont quelques
gouttes de Sa bonté, mais là, nous en
avons de grandes ondées, nous nageons dans
un océan de joie sans bornes. En bas, la
communion des saints avec Dieu est souvent
brisée ; mais ici, nous avons une
jouissance de Dieu ininterrompue. Ici, nous
bénéficions de la perfection de toute
grâce. En bas, l'amour est
mélangé de frayeur et la frayeur
apporte le tourment ; niais ici, l'amour est
parfait, et l'amour parfait bannit la crainte. Ici,
nous aimons le Dieu béni plus que
nous-mêmes et notre prochain comme
nous-mêmes. Nous sommes tous les Enfants d'un
seul Père et tous nos frères nous
sont également chers. Notre connaissance
dans le monde d'en bas était très
imparfaite, mais ici nous voyons Dieu tel qu'Il est
et ainsi, nous arrivons à Le connaître
comme nous en sommes connus. Notre joie
également, atteint ici sa
perfection. »
« ici, nos facultés se
développent en rapport avec la grandeur des
objets que nous avons à contempler. Tandis
que nous séjournions dans le monde d'en-bas,
aucune lumière ne pouvait illuminer notre
intelligence sinon par les fenêtres de nos
sens ; c'est pourquoi le Dieu béni
daignait condescendre à nos
possibilités et adaptait les expressions de
Sa Majesté à l'étroitesse de
notre imagination. Ici, la révélation
de la divinité est beaucoup plus glorieuse
et nos entendements sont purifiés de toutes
ces images terrestres qui coulaient par les canaux
grossiers de nos sens. En bas, les plus pures
conceptions de Dieu étaient très
imparfaites. Mals ici, l'or est
séparé dés scories et nos
conceptions sont plus nettes et siéent
à la pureté et à la
simplicité de Dieu. En bas, les objets de
gloire étaient abaissés au niveau des
perceptions des sens, mais ici, les facultés
sensibles sont élevées et
affinées et rendues sujets de
gloire ».
« C'est pourquoi, maintenant
que la lumière divine brille de ses rayons
directs et que les épais rideaux de la chair
n'existent plus, l'âme jouit d'une vision
plus claire de Dieu. Nous voyons à
présent ce que nous avons cru de la nature
glorieuse du Dieu à jamais béni, ses
décrets et ses conseils, sa providence et
ses dispensations. Ici, nous voyons clairement que,
de toute éternité, Dieu était
le seul qui existât, - mais Il n'est pas
solitaire - que la divinité n'est ni
confondue dans l'unité, ni divisée en
nombre, et qu'il y a priorité d'ordre, mais
pas de supériorité parmi les
personnes sacrées de la Trinité
ineffable, mais qu'elles sont également
l'objet de la même adoration. Les voies de
Dieu qui, d'en bas, sont inscrutables et qu'il nous
semble illégal d'examiner, nous les
percevons ici comme étant le résultat
de la sagesse, divine, et cela avec une telle
clarté que la vérité
elle-même n'est pas plus
évidente. »
« Ces choses, ajouta le
prophète sur un autre ton, font partie de
celles qui constituent notre bonheur. Cependant,
elles se rapportent à nos âmes
seulement. Mais encore, la joie des habitants de
ces régions bénies n'est pas
complète tant que leurs corps ne sont pas
ressuscités et réunis à leurs
âmes. Par la munificence divine, Énoch
et moi-même, nous jouissons d'une
manière particulière, parce que nous
avons été transportés ici dans
notre corps, à la fois comme types du monde
antédiluvien et du monde postdiluvien, de la
résurrection de l'adorable Fils de Dieu et
de tous les saints au travers de Lui. Maintenant,
parce que personne, sauf le grand Messie n'a
été ressuscité de la mort (Il
est les prémices de ceux qui sont morts)
parce que le corps d'Énoch et le mien n'ont
pas connu la mort malgré qu'ils aient subi
un changement équivalent à cela, Il
est très difficile de se rendre compte de ce
que sera l'état réel du corps
ressuscité, ceci n'étant possible
pleinement que par comparaison avec le corps
glorieux du Seigneur Lui-même. Nos corps qui
n'ont pas éprouvé la mort, mais qui
ont subi un changement, ne peuvent pourtant pas
être mis en parallèle avec la gloire
de celui de Jésus, quoiqu'étant,
comme le sien, corps spirituels de qui je veux te
montrer maintenant les propriétés
distinctes ».
« À la
résurrection, les corps de rachetés
seront ici, comme le mien actuellement, des corps
spirituels, non seulement visibles, mais tangibles
(à ces mots, le saint prophète daigna
me donner la main) tu seras davantage capable de
savoir ce que j'entends par corps spirituel. C'est
un corps débarrassé de tout
mélange grossier de corruption, fait d'une
substance pure, affinée et cependant solide,
non composée de vent et d'air comme ce que
les mortels d'en bas pourraient lourdement
imaginer.
Ici, je priai le saint prophète
de se montrer indulgent à mon égard
si je disais que j'avais toujours pris
« spirituel » dans un sens
opposé à
« matériel »
c'est-à-dire incapable d'être
touché comme je venais de faire avec le
sien. Le prophète répondit que leurs
corps sont spirituels, non seulement parce qu'ils
ont été purifiés de toute
corruption, mais aussi comme n'ayant pas besoin
d'être sustentés matériellement
par de la nourriture, la boisson, le sommeil et le
vêtement qui sont le conditionnement de nos
corps sur la terre ». N'as-tu pas lu, dit
le prophète, que Jésus après
sa résurrection, apparut à ses
disciples dans son corps, tandis qu'ils
étaient tous réunis dans une chambre
dont les portes étaient
fermées ? Et alors, il invita Thomas
à approcher et à étendre sa
main pour toucher son côté, lui
prouvant ainsi que son corps ressuscité
était substantiel. À elle seule, la
contemplation de notre Seigneur béni ici,
nourrit et entretient à jamais nos corps et
nos âmes ».
« À la
résurrection, nos corps seront immortels.
Dans le monde d'en bas d'où tu viens, tous
les corps sont assujettis à la mort,
passibles d'être réduits en
poussière à tout Instant. Mais ici,
nos corps seront incorruptibles et
libérés de la mort pour toujours, car
notre corruptibilité sera changée en
incorruptibilité, la mort sera engloutie par
la vie ».
ici, j'exprimai le désir que le
prophète se montrât patient avec moi
pour que je lui donne un aperçu de mes
propres idées sur cette question.
« Parle. car je suis
prêt à dissiper ton doute,
dit-il ».
« J'ai appris, dis-je, dans
les Saintes Écritures, que
l'immortalité est un attribut qui
n'appartient qu'à Dieu seul et non aux
hommes. C'est pourquoi Paul dit à
Timothée que seul, Dieu possède
l'immortalité ». Quand je dis que
les corps des rachetés sont immortels,
répondit le Prophète, J'entends
ceci : corps dans leur état de
résurrection, qui ne meurent plus.
Même les corps de tous ceux qui jouissent
déjà de la félicité du
Paradis sont, à cette heure, dans la
poussière de la terre, encore sous la
puissance de la mort (rappelons-nous qu'en parlant
ainsi le prophète Elie qui a
été lui-même enlevé sans
passer par la mort fait allusion aux âmes des
Enfants de Dieu dans le Paradis qui attendent la
résurrection de leurs corps). Seulement
quand ils seront ressuscités, ils seront
immortels. Il est très vrai que Dieu seul
possède l'immortalité. dit
l'Écriture. Aucune créature, qu'elle
soit ange, ou qu'elle soit homme ne peut, dans ce
sens strict, être appelée immortelle.
Nous sommes immortels par Sa grâce, mais Dieu
est immortel dans Son essence et a
été ainsi de toute
éternité ; c'est dans ce sens
qu'on peut dire que LUI SEUL possède
l'immortalité. C'est pourquoi Il est dit de
Lui que Lui seul est saint, que personne n'est bon
sauf Dieu qu'aucun n'est Juste, ni
miséricordieux sauf Lui à qui soit la
bénédiction, la gloire, l'honneur et
la louange pour toujours et à
jamais ! »
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