Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE I

Projet de suicide

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 Quand des pécheurs s'obstinent à suivre la voie du péché et trouvent qu'ils ont des raisons de craindre, le juste jugement de Dieu sur leurs transgressions, ils commencent tout d'abord à souhaiter qu'il n'y ait point de Dieu pour les punir ; puis, petit à petit, Ils se persuadent qu'il n'y en a point, et alors, se mettent à chercher des arguments pour étayer leur opinion. C'est avec un homme de cette sorte que j'eus le malheur d'être en relation ; et Il s'efforçait continuellement de me persuader qu'il n'y avait ni Dieu ni diable, ni ciel ni enfer.

Ce ne fut pas sans horreur et sans tremblement qu'au début, j'avais entendu ceci ; c'est pourquoi j'avais l'habitude de le quitter quand il commençait à aborder ces sujets ; mais à force d'en entendre parler si souvent, je me sentis contraint d'examiner pour moi-même les raisons qu'avait cet homme de parler ainsi. À partir de ce moment, je sentis mon esprit envahi d'une telle inquiétude, d'un tel doute et d'une telle obscurité que je pouvais difficilement soutenir la discussion, car je sentais que je ne pouvais plus continuer d'admettre ces vérités qui, auparavant m'apparaissaient évidentes en elles-mêmes. Je ne pouvais penser qu'il n'y eut pas de Dieu, mais avec la plus grande horreur cependant, je mettais en question la réalité de son existence. Je ne voulais pas abandonner mon espoir d'un ciel, même si on m'avait fait héritier du monde entier ; cependant je me demandais s'il y avait un tel lieu ou un tel état. Je commençais à douter de ce qu'il y eût un enfer et, cependant, au même moment, je pensais trouver les flammes de son éclat sur mon visage. Ainsi mon esprit était-il ballotté entre ces contractions apparentes et je me sentais troublé.

Dans cet état de perplexité, j'allai à mon faux ami pour voir quel réconfort il me donnerait. Il sourit de mes frayeurs, prétendit s'apitoyer sur ma faiblesse, et me sembla être très attaché à l'indépendance et à la liberté dont il faisait profession de jouir en cette matière. Il me dit qu'il n'était jamais tracassé par d'effrayantes anticipations sur l'au-delà ou sur un compte à rendre après la mort ; que la nature était la grande maîtresse de l'univers, c'est pourquoi il suivait ses préceptes ; que tout le souci qu'il prenait était de vivre ici-bas, et qu'il espérait que, lorsque sa dépouille se serait mélangée à la poussière de la terre, elle donnerait naissance à quelque nouvelle espèce d'êtres.




Les entretiens que j'eus avec cet homme m'incitèrent à douter encore plus profondément ; je devins si inquiet que ma vie fut un fardeau pour moi. Je redoutais de m'abandonner à la croyance de ces abominables idées, et cependant elles continuaient de courir dans mon esprit. Je souhaitais mille fois ne les avoir jamais entendues, et pourtant, elles se présentaient toujours devant moi. « QUOI ! » me disais-je, « si tous mes espoirs en un ciel n'étaient qu'une chimère ! Ai-je servi Dieu pour rien ? Ou plutôt, en ai-je imaginé un quand il n'existe pas ? » Il n'est pas possible de dire quelle agonie je vivais en ouvrant le chemin à de telles pensées qui m'assaillaient avec une force accrue, si bien qu'à la fin, je fus précipité à l'extrême degré du désespoir. « Pourquoi hésiter ainsi. Pensais-je, « entre le désespoir et l'espérance ? N'est-il pas meilleur, » me disais-je « de mettre un terme à ma vie misérable et, par cet acte, connaître tout de suite quelle est la vérité ? »




Là-dessus, je pris la résolution de me détruire, et dans ce but, je me dirigeai un matin, vers un bois tout proche, où je me proposais de mettre à exécution mon projet. Mais il me sembla entendre un chuchotement intérieur, disant ; « 0 homme, ne te plonge pas dans des tourments éternels pour satisfaire le pire ennemi de ton âme. Ce coup fatal que tu es sur le point de porter met le sceau sur ta propre damnation. Car s'il y a un Dieu, - aussi sûrement qu'il y en a un, - comment peux-tu espérer sa miséricorde quand tu veux détruire ainsi volontairement son image en toi ?

D'ou ce chuchotement secret venait-il, je ne le sais pas, mais je crois qu'il était de Dieu, car Il venait avec une telle puissance qu'il me fit fuir l'instrument dont j'avais pensé me servir pour attenter à ma propre vie, et me montra en un instant quel crime je projetais. L'horreur de cette intention diabolique fut telle que mes articulations se mirent à trembler si fort que je pouvais difficilement me tenir debout. Je ne pus moins taire que de reconnaître que cet avertissement salutaire venait d'une Puissance spirituelle invisible venue à mon secours au moment le plus critique, et que je devais lui exprimer ma reconnaissance. Je me mis aussitôt à genoux à l'endroit même et je m'écriai : « O Toi Puissance éternelle qui, quoi qu'invisible aux yeux des hommes, voit toutes leurs actions et qui viens de m'empêcher de détruire Ton image en l'homme je Te rends d'humbles actions de grâces ! OUI, ô Toi Être souverain parmi tous les êtres, je Te remercie parce que je suis encore en vie et suis capable de reconnaître que Tu existes ! O que le Soleil de gloire brille sur moi et chasse de mon âme les ténèbres afin que je ne mette jamais en doute Ton existence, Ton omnipotence dont je reçois à l'instant une telle démonstration ! »

Ensuite, me relevant, j'avançai un peu et m'assis sur un banc, mon esprit, envahi par des pensées d'adoration pour cette Éternelle Bonté qui venait de me sauver du redoutable abîme de la ruine éternelle dans lequel je voulais plonger. Et maintenant, je ne pouvais que m'étonner, à la pensée d'avoir été insensé au point de mettre en doute l'existence de la Divinité dont chaque créature rendait témoignage et que la conscience de l'homme ne manque pas de reconnaître.




Tandis que mon esprit était occupé de ces pensées, je fus soudain environné d'une lumière dont l'éclat était si grand que je n'en avais jamais vu de pareil. Ceci me surprit et m'étonna, et tandis que je me demandais d'où elle venait, je vis marchant vers moi une forme glorieuse ressemblant à celle d'un homme. mais auréolée de rayons de lumière d'une gloire indicible éclairant sa marche. Son aspect doux et agréable inspirait néanmoins la crainte, mais me laissait quelque espoir secret qu'il venait à moi non en ennemi, mais en ami. Et cependant, je ne savais comment supporter son aspect éclatant, et en essayant de me tenir debout en sa présence, je sentis que toute ma force avait disparu et je tombai sur ma face. Il me tendit la main et en me remettant sur mes pieds, je sentis que j'avais reçu des forces nouvelles. Je m'adressai à lui et lui dis : « O mon brillant libérateur, toi qui viens de fortifier mon faible corps en lui communiquant une vie nouvelle, comment pourrais-je t'exprimer ma reconnaissance et de quelle manière pourrais-je t'adorer ? » Il répondit à cela avec un air de majesté et d'indulgence : « Offre ton adoration à l'auteur de ton être et non pas à Moi qui suis une créature comme toi. Je suis envoyé par Celui dont tu viens de nier l'existence afin de t'empêcher de tomber dans la ruine éternelle où tu voulais toi-même te précipiter ».

Ceci toucha mon coeur et me donna un tel sentiment de ma propre indignité que mon âme se fondit au-dedans de moi et je ne pus m'empêcher de crier : « O combien je suis indigne de cette grâce et de cette miséricorde ! »

À ceci, le messager céleste répondit : « La majesté divine ne tient pas compte de ton indignité en t'accordant Sa miséricorde. mais de Sa propre bonté et de Son amour sans bornes. Il a vu avec quelle malice le grand ennemi des âmes désirait ta ruine et lui permit d'espérer ta destruction, mais te soutint par Sa puissance cachée, grâce à laquelle, quand Satan se crut arrivé à ses fins, le piège fut brisé et tu t'en es échappé ».

Ces Paroles me firent éclater en louanges.

« Oh ! qui peut dire les profondeurs de cet immense amour
Qui sauve de l'enfer une âme tentée qui coule
Oh ! gloire, gloire au nom de mon Sauveur !
Je le chanterai pendant toute l'éternité.
LUI qui, lorsque j'étais au bord de l'abîme
Me Sauva de celui qui en voulait à mon âme,
Et maintenant je sais, moi, qui ne voulais pas reconnaître Dieu,
Que le Seigneur est Dieu, oui, il est seul Dieu !

 





CHAPITRE II

Au-delà du soleil et des étoiles

 Et maintenant, me dit le visiteur céleste avec un sourire agréable, afin que tu ne mettes jamais en doute la réalité des choses éternelles, je suis venu pour t'en convaincre, non seulement par la foi, mais aussi par la vue. Car je veux te montrer des choses que des yeux mortels n'ont jamais contemplées et dans ce but, tes yeux seront fortifiés et rendus capables de voir des choses immatérielles. »

Je fus très étonné en entendant des paroles aussi surprenantes et je me demandai comme je pouvais les supporter. Je dis : « Oh ! mon seigneur, qui est suffisant pour une telle vue ? »

À ceci, il répliqua : « La joie du Seigneur sera votre force » et puis, il me saisit et me dit. « Ne crains point, car j'ai été envoyé pour te montrer des choses que tu n'avais jamais vues. » Et avant que je ne me sois rendu compte, je me trouvai enlevé au-dessus de la terre qui, loin, sous mes pieds, m'apparaissait comme un petit point, un tout petit point, comparé au monde de lumière dans lequel Je venais d'être transporté.

Je dis à mon guide : « O ! que mon Seigneur ne soit point offensé si je lui pose une ou deux questions. » Il répondit : « Parle. C'est mon devoir de répondre à toute question que tu me poseras, car je suis un esprit envoyé pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du Salut ».

Je demandai : « J'aimerais être éclairé sur notre globe, qui loin, sous nos pieds, diminue continuellement, tandis que nous montons de plus en plus haut et qui apparaît encore plus ténébreux depuis que nous sommes entrés dans ces régions de lumière. »

« Ce petit point », répondit mon guide, « qui paraît si ténébreux, est le monde dont tu étais un des habitants il y a quelques instants. D'ici, tu peux te rendre compte de sa petitesse et combien sont vains les efforts de ceux qui, à sa surface, travaillent, peinent et usent toute leur force et leur temps pour s'en procurer une partie en risquant, OUI, en perdant leur âme précieuse et immortelle, si précieuse que le Prince de Paix nous a dit que « même si un homme gagnait tout le monde, ses gains ne pourraient pas compenser une si grande perte. » Et la grande cause d'une telle folie est que les hommes ne veulent pas regarder aux choses d'en-haut. Car, de même que, au fur et à mesure que tu montais vers ces régions de lumière, le monde t'apparaissait de moins en moins grand, de plus en plus méprisable ; ainsi en sera-t-il pour ceux des hommes qui, par la foi, dirigeront leurs coeurs vers les choses d'en-haut. Si les fils de l'homme pouvaient connaître le monde tel qu'il est, Ils ne le convoiteraient pas comme Ils le font. Mais, hélas ! ils sont dans un état de ténèbres et le pire, c'est qu'ils aiment marcher dans les ténèbres. Quoique le Prince de lumière soit descendu parmi eux, et leur ait montré clairement la vraie Lumière de la Vie, ils continuent à marcher dans les ténèbres parce que leurs oeuvres sont mauvaises.

Je lui demandai de nouveau : « Qu'est cette multitude de formes noires et horribles qui planent dans l'air au-dessus de la Terre dont j'aurais été terriblement effrayé si je ne m'étais aperçu qu'à ta vue, ils s'enfuyaient comme s'ils n'étaient pas capables de supporter la lumière éclatante dont tu es revêtu ? »

Il me répondit : « Ce sont les esprits déchus, apostats qui, à cause de leur orgueil et de leur rébellion ont été jetés hors du ciel pour errer dans les airs, liés de chaînes de ténèbres et gardés pour le Jugement du grand jour selon le décret du Tout-Puissant. Ils sont aussi autorisés à descendre dans le monde pour éprouver occasionnellement les élus et pour tourmenter les hommes méchants et pécheurs. Quoique tu les voies maintenant comme des formes noires et horribles, ils ont été pourtant autrefois des Fils de lumière, revêtus de robes d'un éclat glorieux comme celle que tu me vois porter. Malgré que leur chute ait été la conséquence du péché conscient, ils sont remplis de rage et de méchanceté contre le Dieu béni à jamais dont Ils redoutent et haïssent la puissance et la majesté.

« Mais, dis-moi, ô mon heureux compagnon, quelques-uns d'entre eux n'ont-ils plus aucun espoir d'être réconciliés avec Dieu après un certain temps d'attente ? »

« Non, du tout. Ils sont perdus à jamais Ils furent les premiers à pécher sans avoir été tentés et aussitôt, ils ont été jetés hors du ciel. De plus, le Fils de Dieu, le Messie béni par qui seul le salut peut être obtenu, ne prit point sur lui la nature angélique ; il abandonna les anges apostats à leur état de perdition et se revêtît Lui-même de la nature de la postérité d'Abraham. Pour cette raison, ces esprits sont remplis de méchanceté contre les fils des hommes, car Ils sont tourmentés à la pensée de voir ceux-ci faits héritiers du ciel, tandis qu'eux-mêmes sont destinés à l'enfer.

À ce moment, nous nous trouvions au-dessus du soleil dont le corps immense et glorieux tellement plus grand que celui de la terre se mouvait avec une telle rapidité dans l'espace immense que ce qu'on pourrait en dire paraîtrait incroyable. Mon guide me dit que cet énorme globe de feu suspendu dans l'espace était une des grandes oeuvres de Dieu. Il poursuit sa course régulière dans sa révolution annuelle ; et son éclat est si grand et si glorieux que si mes yeux n'avaient pas été très fortifiés, j'aurais été incapable de le contempler. Les puissants globes de feu que nous appelons les étoiles fixes ne sont pas moins merveilleuses que le soleil, mais la distance extrême qui les sépare du soleil les fait apparaître à nos yeux comme des chandelles. La Parole de Dieu, seule, qui les a créées, les tient suspendues dans un pur océan d'éther, chacune à sa place.

« Ces explications suffisent », dis-je à mon guide pour convaincre n'importe qui de la grande puissance de leur Créateur adorable et aussi de la noirceur de l'infidélité de certains hommes qui peuvent mettre en question l'existence d'une divinité qui a donné au monde entier un si grand nombre de preuves éclatantes de son pouvoir et de sa gloire. Si les hommes, tels des animaux, ne regardaient pas continuellement aux choses de la terre, Ils ne pourraient que reconnaître Sa grande Puissance et Sa sagesse éternelle. » - « Tu dis la vérité, me répondit mon guide, mais tu verras des choses encore plus grandes que celles-ci qui ne sont que les échafaudages et les ouvrages préliminaires de cette construction glorieuse où habitent les rachetés, (la maison qui n'est pas faite de main d'homme) éternelle dans les cieux dont la vue te sera donnée, dans la mesure où tu es capable de la saisir ».

Je fus rapidement convaincu de la justesse de ce qu'exprimait mon guide, car, au même instant, j'étais transporté dans les glorieuses demeures des rachetés et je voyais des choses qu'il est impossible d'imaginer et l'entendais des mélodies ravissantes et harmonieuses que je ne peux exprimer. C'est ainsi que Jean, l'Apôtre bien-aimé nous dit dans son épître « Nous sommes maintenant enfants de Dieu et ce que nous serons n'a vas encore été manifesté » (I Jean 3/2). Qui n'a pas vu cette gloire ne peut en parler que très imparfaitement, et ceux qui l'ont vue ne peuvent nous en raconter la millième partie. C'est pourquoi le grand Apôtre des Gentils qui nous dit avoir été ravi dans le Paradis où Il a entendu des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer ne nous donne aucun récit de cela, mais écrit : « Ce sont des choses que l'oeil n'a point vues et que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment ». (I Corinthiens 2/9). Mais je veux vous donner de mon mieux la relation de ce que l'ai vu et entendu des conversations bénies que j'ai eues avec quelques rachetés. aussi exactement que je peux me les rappeler.

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